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10/03/2011

KR'TNT ! ¤ 43.

 

KR'TNT ! ¤ 43

KEEP ROCKIN' TIL NEXT TIME

A ROCK LIT PRODUCTION

10 / 03 / 2010

 

INDEX KR'TNT ! EN FIN DE LIVRAISON

 

 

 

« LADIES AND GENTLEMEN : THE ROLLING STONES ! »

 

 

LIFE

 

KEITH RICHARDS

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( En collaboration avec JAMES FOX )

( Traduit de l'anglais par Bernard Cohen et Abraham Karachel )

 

( 666 pp. ROBERT LAFFONT. Novembre 2010. )

 

Je ne sais plus comment j'avais atterri là – vraisemblablement des copains des copines de ma soeur, mais chaque fois que je repasse devant la maison, j'en ai encore des frissons dans le dos, ce devait être vers la fin 1964 – mais l'on était entré dans le but bien précis d'écouter un 33 T des Rolling Stones – je présuppose Around and Around - une seule écoute car les parents devaient revenir assez vite et l'on était une quinzaine à se presser autour du misérable pick up. Si ce n'était l'infatigable beat du combo, on aurait entendu une mouche voler, personne ne mouftait mot, il n'y a même pas eu une fille qui a essayé de rigoler bêtement pour se faire remarquer. L'on a remis le disque dans la pochette – je vous laisse imaginer le soin maniaque des gestes fébriles – et l'on est tous ressortis, les yeux brillants d'excitation contenue, avec des mines de conspirateurs qui viennent de décider de faire sauter la moitié de la planète. Je n'ai jamais revu le gars qui avait apporté la merveille, sûrement un cousin éloigné, qui a dû repartir vers des cieux plus cléments. N'empêche que c'était le premier disque des Stones que l'on avait pu toucher de nos propres main, avec cette étrange sensation d'être partie intégrante d'une élite clandestine internationale...

 

Ensuite, ça s'est arrangé... l'on commençait à trouver des disques des Stones un peu partout, mais la sortie de chaque nouveau 33 donnait lieu à des discussions acharnées, ça a culminé en 69, au lycée avec Let it Bleed – pochette hideuse - et l'on passait trente fois de suite Midnight Rambler sans avoir jamais entendu parler de Robert Johnson – mais ce n'était pas très grave, quatre-vingt dix neuf pour cent du lycée nous considérant comme d'incompréhensibles mutants surgis d'un autre monde, the salt of the earth comme le prophétisait le Beggar's Banquet... quand le copain est revenu d'Angleterre avec le pirate The Greatest Group of Rock'n'roll on the Earth – son impeccable, et pochette blanche blanche avec le labyrinthique serpent vert - on a frôlé l'extase...

 

Je suis allé trop vite, j'oublie le flash d'Europe 1, au mois de décembre 67, un brave fleuriste scandalisé qui se plaignait des voyous ( on ne les appelait pas encore des casseurs ) qui étaient sortis du concert des Stones et qui avaient brisé quelques vitrines – just for fun... ce n'était que la première fusée annonciatrice de Mai 68, mais à l'époque personne ne l'avait compris...

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Sur les Stones, tout un chacun pourrait en raconter des tonnes, mais autant laisser parler l'un d'entre eux. Sacré Keith ! S'est permis le luxe d'arriver en tête des ventes de bouquins dans la plupart des pays occidentaux, et attention pas avec une daube de 180 photos sous-titrées de trois mots et demi, non un pavé de 600 pages, écrit en lettres minuscules, méchamment ordonné et scrupuleux, l'a fait le tour du propriétaire et en a profité pour apurer les comptes.

 

Nous ne sommes pas les premiers à chroniquer l'ouvrage, mais la plupart de nos prédécesseurs ne sont guère allés plus loin que les deux premières hypostases de la sainte trinité rock'n'rollienne définie par Iann Dury, pour la drogue et le sexe ils se sont déchaînés, pour le rock ils ont vite laissé tomber !

 

Faut dire que Keith est un sale maquereau qui sait ce qui plaît au public, dès les premières pages il démarre sur les chapeaux de roue et tend la seringue à qui veut bien la prendre. Commence par son arrestation en 75 par les pigs aux States. Il s'en tirera. Toujours, même si parfois il a eu chaud aux fesses. Nos mousquetaires du rock ont vite compris qu'il leur fallait un filet d'avocats de protection. Ils y ont mis le prix mais ont toujours réussi à surmonter la vindicte des flics de base et des juges réactionnaire mal prévenus à leur encontre.

 

Un peu de chance et beaucoup d'argent. Richards le répète : à sa place, dans le même cas, le pauvre clampin de base en aurait écopé à coup sûr pour dix ans à l'ombre. Franchise et cynisme. Donne pas dans le faux-semblant le père Keith, dans la série j'ai été un drogué heureux, il se pose un peu là. L' héro m'a cassé, mais j'ai maîtrisé la dérive. Je sais m'arrêter à temps car mourir d'une overdose vous prive du plaisir de continuer à vous adonner à votre vice favori...

 

Côté sexe, ce n'est pas le fucker fou. Se présente plutôt comme un timide qui ne propose jamais la botte, pas non plus le genre de branleur à sauter sur tout ce qui bouge dès qu'il renifle une culotte mouillée... n'en faites pas pour cela un nichon n'y touche, car s'il ne provoque pas les larronnes il profite tout de même des nombreuses occasions qui s'offrent, toutes seules.

 

Voilà on a fait le tour du bonhomme, serait temps de se pencher sur les Stones, parce que voyez-vous, sans le phénomène Stones, Keith Richards ne serait pas grand-chose. Un prolo dans sa banlieue. Le problème avec les Stones c'est que c'est un groupe constitué de pièces rapportées. Et déportées.

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Commençons par le numéro un, que par une logique toute stonienne la presse s'est empressée de surnommer le sixième Stone, alors qu'il est à l'initiative du band. Ian Stewart, un sacré pianiste, adroit comme pas deux de sa main gauche – qui mettra toutefois dix ans à reconnaître que Jerry Lee Lewis est plus grand que lui. Un seul défaut, délit de sale gueule, la maison de disque fera justement la gueule en voyant son minois et la camionnette nécessaire au transport de son piano. Pas de pité, on le cachera derrière les amplis, il servira de chauffeur, le musicos à tout faire, toujours dans l'ombre mais indispensable. Le grand public n'apprendra son existence qu'à l'annonce de sa mort vingt ans plus tard.

 

Ensuite les frères ennemis. Jagger et Richards, le petit-bourgeois et le fils du peuple. Habitent pas très loin, mais pas dans le même quartier. Au début intérêts en commun et amis pour la vie, par la suite la corde va se distendre. Dans les années 80 Jagger se verrait bien dans une carrière solo. Lutte de classes. Une fois la révolution accomplie, la bourgeoisie décrète qu'elle n'a plus besoin du prolétariat. Classique. Mais en musique ça ne marche pas toujours comme en politique. Les deux camps feront la paix et se lanceront dans l'économie participative : je te tiens, tu me tiens par le tiroir-caisse, l'on organise des super tournées à thunes dans des méga-stades...

 

Le cadavre qui flotte dans la piscine, c'est Brian Jones, un gars brillant, le plus doué de tous, le plus original, le plus imaginatif, mais il est temps de passer du côté obscur de la force. Un faible qui se laissera bouffer par la drogue. Le succès l'a détruit. Crises de mégalomanies et manques de confiance. Mélange implosif. Ses frasques sexuelles l'épuisent, et il accapare un peu trop de fric. L'artiste aristocrate ne survivra pas au pronunciamiento fomenté par les basses classes travailleuses qui se chargent de tout le boulot de compo des morceaux...

 

Bill Wyman et Charlie Watts n'arriveront qu'après. Presque comme des musiciens de studio que l'on va chercher parce qu'ils sont les meilleurs du patelin. Wyman est un peu trop rocker et Charlie un peu trop jazz. Mais ils apportent la pulsation rythmique de qualité. Avant eux les Stones en ont essayé plusieurs, se sont aperçus qu'ils sonnaient au poil lorsque la section rythmique de Lord Sutch est venue les dépanner pour des concerts. Symbolique passage de témoin entre la génération des pionniers et le boom anglais.

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Les Stones se définissent comme un groupe de blues, leur grande idole c'est Muddy Waters dont ils essaient de recréer tant bien que mal le son. Ils font mine de détester le rock mais la pente qui mène du blues au rock'n'roll est fatale. Elle a beau passer par le rythm'n'blues, elle ne s'y arrête pas. Keith ne restera pas longtemps dupe de ses a priori idéologiques : il a tant pillé Chuck Berry qu'il sait bien que son jeu de guitare est, qu'il le veuille ou non, d'influence rock'n'roll.

 

C'est aux USA que les Stones s'aperçoivent que le train d'avance qu'ils ont sur la musique américaine n'est pas celui du blues mais celui du rock. Aux States la situation n'est pas brillante : Muddy Waters est en train de repeindre le plafond des bureaux Chess et la variété-rock post-pionnier qui passe sur les ondes est des plus sirupeuses. Nos Rolling passeront le coup de balai nécessaire, les vieux bluesmen se lanceront dans une deuxième carrière et le rock renaîtra de ses cendres.

 

Les Stones ne sont pas nés du néant : lors des premières tournées anglaises Keith ne quittera pas des yeux la guitare rythmiques de Don Everly et Little Richard leur apprendra à maîtriser un show. En 70, Gram Parsons les initiera aux racines country de la musique populaire américaine. Nos éponges stoniennes ont tout absorbé et sont capables de tout vous régurgiter. Jusqu'au début des seventies ils sont bien la figure de proue du rock'n'roll. Ils connaissent la rock'n'roll story sur le bout des doigts, mais le succès phénoménal qu'ils ont si rapidement obtenu leur a donné deux armes imparables : la liberté et le pouvoir.

 

Ils enregistrent ce qu'ils veulent, comme ils le veulent et avec qui ils veulent. Ils sont musicalement leurs propres maîtres. Decca se rattrapera de temps en temps sur le choix des pochettes mais la musique leur appartient, ce qui nous vaudra cette formidable montée en puissance jusqu'à Exile on main Street. En rock l'image a autant d'importance que la musique. Les Stones vont prôner la rock'n'roll attitude, ils sont assez puissants pour vivre en dehors des codes puritains des sociétés anglo-américaines. Habillements, drogues, sexes, ils aident par leur conduite, pas du tout irréprochable, à faire sauter le carcan des vieux tabous de nos très chrétiennes sociétés...

 

Le reste... c'est un peu la rançon du succès. L'argent corrompt les âmes. Jagger s'adonne à un trip jet-set qui lui monte à la tête et lui gonfle les chevilles... Keith ironise méchamment sur son titre de Sir Jagger... Comment rechercher les décorations d'un establishment qui trente ans auparavant vous a envoyé en prison ! Il n'apprécie guère – après sa malencontreuse chute de 2008 - de recevoir les voeux de prompt rétablissement du premier ministre. Chacun à sa place, toute récupération à de basses fins électoralistes est odieuse. Mais lorsque au détour de sa vie privée Keith nous présente un ami, si ce n'est pas un musicien, il s'avère qu'il s'agit du fils d'un père qui possède comme par hasard une grosse fortune... cherchez l'erreur.

 

Depuis trente ans la machine stonienne marche toute seule, c'est une véritable imprimerie à dollars. Rééditions, disques, tournées, films, s'enchaînent de manière régulière. Dans le lot se glissent quelques bonnes surprises et parfois une grosse pépite. Il y a cinquante ans que cela dure et il n'y a aucune raison que cela s'arrête. Tant que le public en demandera...

 

Keith Richards s'en fout. Il a réalisé ses rêves d'enfant. Il a rencontré Jerry Allison et joué avec les Crickets de Buddy Holly – que Jagger avait vu lors de son passage en Angleterre en 58... Lui qui se fâche tout rouge dès qu'on l'asticote à mauvais escient sur son jeu de guitare, a même accepté de se faire rembarrer par Chuck Berry uniquement pour l'honneur de pouvoir jouer avec le Maître... Il apporte aussi sa petite contribution à l'histoire du rock'n'roll en montrant que Johnnie Johnson, le pianiste de Chuck, n'est pas du tout étranger à la composition des classiques du rock dont Chuck s'est arrogé le seul crédit...

 

Et attention, le Keith il est assez technique dans sa démonstration. Ne pratique pas la gratte depuis un demi-siècle sans avoir quelques idées personnelles sur l'instrument. L'open-tuning occupe de nombreuses pages : qui a entendu un seul disque des Stones est capable de comprendre pourquoi. Keith ne recherche pas la note à la Cliff Gallup – pourquoi pensez-vous qu'il ne cite pas une seule fois Gene Vincent en 600 pages – ce qu'il veut c'est la vibration incessante de la corde qui produit, percute et irradie le son en continu. Un jungle sound – il a tellement emprunté à Bo Diddley – mais sans l'aspect jungle, rien que le son. Ce que Spector nommera le wall of sound.

 

Bien sûr il s'est fait le plaisir de jouer avec Bo Diddley, mais le plus râlant ce sont les bandes enregistrées toute une nuitée avec Jerry Lee Lewis qui dorment quelque part. Le bourdon et le pumpin' piano, il y en a qui donneraient cher pour écouter le résultat...

 

Le livre est d'une richesse exceptionnelle pour qui s'intéresse à Keith et aux Stones, mais tout amateur de rock se doit de le parcourir. Keith est un sage : rien de pur n'existe en ce monde. Il n'existe pas plus de blues pur que de rythm'n'blues pur. Et le rock'n'roll pur est aussi un mythe.

 

Dam Chad.

 

Un article que nous avions écrit en 2008 sur une biographie des Stones et qui était parue dans Le Cygne Noir.

 

ROLLING STONES. UNE BIOGRAPHIE. FRANCOIS BON.

673 p. FAYARD. 2002.

 

Quatrième gros livre en trois mois que je me fade ( away) sur les Stones. Je dois aimer ça. Du moins, je l’espère. J’ai quand même laissé traîner le pavé deux semaines, hésitant à m’y engager. 600 pages, c’est une drôle de trop longue croisière ! J’ai entrouvert le bouquin par acquis de conscience et puis je sais, depuis au moins mes quatorze ans, que l’on ne peut juger un livre juste en regardant la couverture, même si celle-ci avec sa blanche nudité de carte de visite n’est pas sans rappeler une prometteuse invitation au banquet des mendiants.

J’avais pas lu deux pages que déjà j’avais oublié maître Jagger et compère Richards, putain ce François Bon, c’est vraiment Bon, ça sonne comme un roman et ça vous tient une de ces densités d’écriture, pas dégueux ; doit pas y avoir beaucoup de romans de cette rentrée qui lui arrivent aux chevilles. Plus près de la littérature que de la recension journalistique.

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Je vais pas réécrire les cinq dernières pages de la bio, l’on est des milliers comme François Bon au début des années soixante à avoir reçu la révélation rock et à en avoir été chamboulé pour toujours. Jeunesse et nostalgie sans aucun doute, mais aussi le sentiment que s’est déroulée-là une extraordinaire geste musicale, une de ces avancées condensatoires de l’Histoire qui a marqué au fer rouge tous ceux qui de près ou de loin ont participé à l’aventure. Sans doute reste-t-il à comprendre le sens de ce qui s’est passé en ces moments-là.

 

Deux cents pages sur les années de formation, deux cent pages jusqu’à la mort de Brian Jones, cent cinquante pages jusqu’à Exile on main Street, cent pages pour les trente années qui suivent. François Bon ne fait ni dans la complaisance ni dans l’hagiographie. Il rocke autour de la pendule mais vous la remet à l’heure à la seconde près.

 

Les Stones ne sont pas sympas. Entre eux. Terrible guerre de classe et d’influence dans le groupe. Jones est le patron et le fait savoir . lorsqu’il sera évincé Mick et Keith feront une OPA sur les royalties. De l’argent comme s’il en pleuvait. Et l’on souhaite que le beau temps ne revienne jamais. Tout ça pour s’acheter grandes maisons, grosses voitures, mille sapes et tonnes de drogues. Toujours plus. Ce ne sont pas des anarchistes, mais des libéraux. Le public les acclame d’ailleurs pour cela : la plus grande permissivité sexuelle qu’ils symbolisent ne relève pas d’une révolution culturelle mais d’une extension du domaine de la lutte du capitalisme dans la vie privée des gens.

 

Ils sont devenus des idoles. Des icônes. Le veau d’or du rock’n’roll leur doit l’herbe la plus grasse qu’il ait pu brouter depuis longtemps. Intelligents ils ne le tueront jamais, ils préfèreront agonir le rock’n’roll qu’ils remplaceront par un ersatz de spectacle, clef en main, dollars en poches. En fait ils ne sont pas foncièrement différents de leur maître Chuck Berry. Un : ils inventent le rock’n’roll ; deux : vous passez la monnaie. Sont aussi pingres que le créateur de Roll over Beethoven, mais ça se voit moins. Connaissent tous les artifices du métier. Quand ils vous le prennent vous avez l’impression que vous en avez pour votre argent. Du grand art.

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Bon on va arrêter là. De la bave d’escargot n’a jamais empêché une pierre de rouler. Alors quand il y en a un tombereau qui déboulent sur vous, vous avez plutôt intérêt à numéroter vos abattis ! Ce ne sont que des Stones qui passent, mais l’on aime ça. Oh que oui ! L’on a beau connaître toutes les entourloupes, et François Bon en a toujours une en réserve, dont vous ignoriez tout, encore plus enfoirée, vicieuse et déprimante que vous ne l’imaginiez, l’on en redemandera.

 

Au soir d’Atlamont les Stones n’étaient pas particulièrement fiers, ils se seraient bien passés et du macchabée et de cette contre-publicité, surtout de la contre-publicité d’ailleurs... nous de l’autre côté de l’Atlantique, l’on avait trouvé cela très beau. Une flaque de sang ne déparait pas à l’esthétique stonienne. Nous étions soulagés qu’à la saga du sexe, de la drogue, et du rock’n’roll, s’ajoutât enfin la turpitude de la violence criminelle. Les Stones atteignaient à des sommets inégalables.

 

Faut dire qu’ils nous ressemblent un peu. Eux qui étaient des amateurs de pur rythm’n’blues se sont retrouvés à se dépatouiller avec ce bon vieux rock’n’roll qu’ils regardaient un peu trop de haut. L’a fallu qu’ils fassent avec. Leur est tombé sur le coin de la figure alors qu’ils l’avaient pas demandé expressément. Se sont tout de même salement bien débrouillés. Et suis pas sûr qu’à leur place on aurait fait mieux.

 

Damie Chad.

 

 

URGENT, CA PRESSE !

 

SO JAZZ. N° 13. 

MARS 2011.                                                                                                                                                                              numérisation0032.jpg

 

Dans une précédente livraison l'on pleurnichait sur la désaffection des amateurs de jazz pour leurs revues. C'était un peu des larmes de crocodile car les jazzeux ont de ces airs condescendants quand il s'agit de rock'n'roll que parfois l'on a du mal à mettre une sourdine à nos sourires compatissants... Mais ne soyons pas injustes, il y a de sacrés musicos chez ces enfoirés de jazzomanes ( n'est-ce pas Patrick Geffroy ! ), et voici une nouvelle revue So Jazz, un bébé qui vient tout juste de fêter son premier anniversaire.

 

Pour une fois l'on connaît la poule qui a pondu l'oeuf. Peut-être êtes-vous comme nous à reposer d'une main lasse et d'un air dégoûté la revue Vibrations sur l'étagère de votre kiosquier. Attention Vibrations est une excellente revue faite par des gars qui dominent leur sujet. Leur seul défaut c'est de s'intéresser à des styles de musiques ( hip-hop, world music ) qui nous laissent froids...

 

Voici une quinzaine de mois, Vibrations a commis un Hors-Série consacré au jazz. Le Hors-Série c'est un peu le gruyère de Vibrations, d'abord parce que c'est une revue d'origine Suisse, et ensuite parce que des numéros sur Johnny Hallyday, Hendrix, U2, Mickaël Jackson, ça alimente l'autre spécialité helvétique, le coffre-fort. Même si ce n'est pas 100 % world music.... Contraintes économiques, que de reniements en vos noms ! Le spécial Jazz ayant swingué un max, la maman Vibrations a accouché d'un rejeton indépendant que l'on a surnommé... So Jazz. C'est ainsi que se taillent les empires de presse !

 

Ca se lit vite, beaucoup de petits articles aguicheurs, des interviews qui ne vous prennent pas la tête, une maquette aérée, les articles de fond ne vous sustentent point mais vous mettent l'eau à la bouche. Sont courageux, ils donnent la parole à Marc-Edouard Nabe qui encense Thelonius Monk, après la volée de bois vert qu'il s'est pris dans le courrier des lecteurs et un peu partout sur le Net, suite à sa grossière intervention pro-jazz-anti-rock dans un des derniers Rock'n'Folk, fallait oser. C'est que le pauvre Marc-Edouard Nabe, met ses pieds – avec un demi-siècle de retard – dans les traces glissantes de Boris Vian ! Ah ! Ces intellos français qui se réfugient dans le jazz pour ne pas avoir à dire du bien du rock'n'roll ! Déprimant !

 

Damie Chad.

 

GUITARIST MAGAZINE. N° 241.                                                                                                                                         numérisation0035.jpg

Février-Mars 2011.

 

Dans ma ville, peu de monde se promène avec une guitare sous le bras. Je le déplore, mais c'est une constatation objective. Par contre je suis effaré, chez tous les buralistes du patelin sont exposés, à la meilleure place, une dizaine de magazines destinés aux gratteux de tous poils. On doit bien les acheter, puisque chaque mois la collection complète est renouvelée sans défaillance. Les maisons regorgeraient-elles d'apprentis guitaristes qui se terrent dans le but de ne paraître au grand jour que lorsqu'ils seront capables de jouer le riff de Whole Lotta Love avec plus de force que Led Zeppelin ? Mystère.

 

Pour moins de six euros j'en ai eu pour mon argent, sous cellophane deux CD et deux revues. Qui dit mieux ?

 

numérisation0033.jpgD'abord le Hors-série trimestriel GUITARIST PEDAGO qui vous livre le secret des riffs joués à Woodstock par Hendrix, Alvin Lee, Carlos Santana et John Fogerty... inutile de vous suicider, les partoches sont à l'intérieur et l'on vous offre le play-back. Un jeu d'enfant, enfin presque.

 

Pour que vous ne soyez pas en manque, vous remettent quelques partitions de Jimmy Page dans le numéro 241, histoire de vous limer les ongles jusqu'au sang. Ne trichez pas, essayez de vous débrouiller par vous-mêmes au lieu de singer les ralentis du CD ! Maintenant que vous êtes devenu le guitar-héros de votre petite soeur ( celle qui a quatre ans ), jetez-vous sur les articles sur Dave Grohl, Zappa, Tony Joe White, rien que du bon.

 

Si votre tire-lire déborde, passez aux pages matos. Si vous vous contenter de rêver et de saliver, c'est gratuit. Sinon c'est un peu plus irritant.

 

Belle revue. Pour lecteur maso.                                                                                                                                             numérisation0025.jpg

 

Damie Chad.

 

 

INDEX KR'TNT !

 

ALAIN DISTER / 38

ALEXIS QUINLIN / 38

BASTON GENERAL / 2

BB BRUNES / 36

BOBBY COCHRAN / 41

BRITT HAGARTHY / 10

BURNING DUST / 1 / 25

BUSTY / 34

GARRETT McLEAN / 15

CHARLES BURNETT / 21

CHRISS WELCH / 14

DANIEL GIRAUD / 3 /

DARREL HIGHAM / 30

DAVE SMITH / 19

DJ PREMIER / 32

DICK RIVERS / 29

EDDIE COCHRAN / 30 / 36 / 41

EDDUIE MUIR / 11

EDDY MITCHELL / 24 / 29 / 35

ELVIS PRESLEY / 29

EVAN HUNTER / 20

FABRICE GAIGNAUT / 42

FRANCOIS BON / 43

FRANCOIS JOUFFA / 42

GENE VINCENT / 4 / 7 / 9 / 10 / 11 / 13 / 15 / 18 / 19 / 27 / 36

GERARD HERZHAFT / 32 /

GOSTH HIGWAY / 25 / 26

IGGY POP / 34

JACQUES BARSAMIAN / 42

JEAN-MARC PAU /

JEAN-PAUL BOURRE / 5

JEAN-WILLIAM THOURY / 18

JOHN COLLIS / 36

JOHN SINCLAIR / 39

JOHNNY CASH / 22

JOHNNY HALLYDAY / 3 /

JULIE MUNDY / 30

JULL & ZIO / 8

KEITH RICHARDS / 43

LANGSTON HUGHES / 21

LEFFTY FRIZZEL / 23

LUCILLE CHAUFOUR / 6

MC5 / 39

MICHEL ROSE / 41

MICK FARREN / 27

NICK MORAN / 12

NOIR DESIR / 35

OLD SCHOOL : 1 /

O. MURCIE : 32 / 35

PATTI SMITH / 30

PATRICE LEMIRE / 17

PATRICK GRENIER DE LASSAGNE / 17

PETER GURALNICK / 32 / 35 / 37

PHILIPPE MANOEUVRE / 33 /

PIERRE HANOT / 30

PETER GRANT / 14

PLASTICINES / 36

ROBERT JOHSON / 35

ROCKERS CULTURE / 25

RODOLPHE &VAN LINTOUT / 9

ROLLING STONES / 43

SONIC SURGEON / 28

STEPHANE PIETRI / 38

STEVE MANDICH / 4

SUSAN VANHECKE / 7 / 41 /

THIERRY LIESENFIELD / 13

VAL HENNESSY / 38

VELLOCET / 16

WANDA JACKSON / 37

 

FILMS

 

DEVIL'S FIRE / CHARLES BURNETT / 21

TELSTAR / NICK MORAN / 12

VIOLENT DAYS / LUCIE CHAUFOUR / 6

 

KRONIKROCK

 

BB BRUNES : NICO LOVE TENN / 36

BURNING DUST : BURNING... LIVE / 25

CULTURE ROCKERS ( collectif ) / 25

GHOST HIGWAY : GHOST HIHWAY / 25

PLASTICINE : ABOUT LOVE / 36

VELLOCET : INSOMNIA / 16

 

LOOK BOOKS

 

A TRIBUTE TO GENE VINCENT / EDDIE MUIR / 11

ASPEN TERMINUS / FABRICE GAIGNAULT / 42

CASH / L'AUTOBIOGRAPHIE / 22

CLASSE DANGEREUSE / PATRICK GRENIER DE LASSAGNE / 17

COMPLOTS A MEMPHIS / DICK RIVERS / 29

COUNTRY BLUES / CLAUDE BATHANY / 40

DON'T FORGET ME / JULIE MONDY & DARREL HIGHAM / 30

ENCYCLOPEDIE DE LA COUNTRY ET DU ROCKABILLY / MICHEL ROSE / 40

ELVIS MON AMOUR / LUCY DE BARBIN / 29

ELVIS. SES DERNIERS JOURS / CHARLES C. THOMPSON II / 29

FEEL LIKE GOIN' HOME / PETER GURALNICK / 32

GENE VINCENT / GARRET McLEAN / 15

GENE VINCENT / RODOLPHE & VAN LINTHOUT / 9

GENE VINCENT DIEU DU ROCK'N'ROLL / JEAN-WILLIAM THOURY / 18

GHOSTS SONG / JEAN-MARC PAU / 29

GRAINE DE VIOLENCE / EVAN HUNTER / 20

GUITAR ARMY / JOHN SINCLAIR / 39

IN THE GUTTER / VAL HENNESSY / 38

JUST KIDS / PATTI SMITH / 31

KIDS ROCK / BUSTY / 34

L'AGE D'OR DU ROCK'N'ROLL / 42

LE NARCISSE / PHILLIPE VAUVILLE / 37

LIFE / KEITH RICHARDS / 43

LITTLE BOATS ENSALVAGED / DAVE SMITH / 19

EDDY ET MOI / ALAIN DUGRAND / 32

NOUVELLE ENCYCLOPEDIE DU BLUES ( N° 10 ) 32 /

PAS DE CHARENTAISES POUR EDDIE COCHRAN / PATRICK LEMIRE / 17

PRESAGES D'INNOCENCE / PATTI SMITH / 31

PUNK ROCKERS / ALAIN DISTER / 38

PUNK SEVENTEE RUSH / STEPHANE PIETRY – ALEXIS QUINLIN / 38

QUAND J'ETAIS BLOUSON NOIR / JEAN-PAUL BOURRE / 5

RACE WITH THE DEVIL / SUZAN VANECKE / 4

ROCK FRANCAIS / PHILIPPE MANOEUVRE / 33

ROCK'N'TAULE / PIERRE HANOT /

ROLLING STONES / UNE BIOGRAPHIE / FRANCOIS BON / 43

THE BITTER END / STEVE MANDICH / 7

THE DAY THE WORLD TURNED BLUE / BRITT HAGARTHY /10

THE MAN WHO LED ZEPELIN / CHRISS WELCH / 15

THE STORY BEHIND HIS SONGS / THIERRY LIESENFIELD / 13

THE WEARY BLUES / LANGSTON HUGHES / 21

THERE IS ONE IN EVERY TOWN / MICKK FARREN / 27

THREE STEPS TO HEAVEN / BOBBY COCHRAN / SUSAN VAN HECKE / 41

TROIS / PATTI SMITH / 31

 

 

URGENT CA PRESSE !

 

BLUES AGAIN ! N° 10. 32 /

BLUES MAGAZINE ( N° 59 ) 35 /

COUNTRY MAGAZINE USA ( N° 2 ) 42 /

COUNTRY MUSIC MEMORIAL ( N° 10 ) 42 /

CROSSROADS / 33 /

GUITARIST MAGAZINE ( N° 241 ) 43 /

HARD ROCK ( N° 106 ) / 37 /

JAZZ MAGAZINE ( N° 622 ) 41 /

JUKE BOX ( N° SP 11 ) 29 / ( N° 281) 30 /

LES GENIES DU BLUES ( N° 3 ) 32 /

LOUD ! ( N° 120 ) 41 /

METALLIAN ( N° 63 ) 42 /

OBSKÜRE ( N° 1) 33 /

PALPABLE ( N° 5 & N° 6 ) 39 /

PUNK RAWK ( N° 16 ) 38 /

RAP MAG ( N° 7 ) 30 /

ROCK'N'FOLK ( N° 519 ) 30, 31 / ( N° 522 ) 37 /

ROCK'N'ROLL REVUE ( N° 51 ) 40 /

ROCK SOUND ( HS N° 8 ) 39 /

SO JAZZ ( N° 13 ) / 43

SOUL BAG ( N° 201 ) 36 /

 

 

 

03/03/2011

KR'TNT ! ¤ 42.

 

KR'TNT ! ¤ 42

KEEP ROCKIN' TIL NEXT TIME

A ROCK LIT PRODUCTION

02 / 03 / 2010

 

INDEX KR'TNT EN FIN DE LIVRAISON

 

EDITO

 

KR'TNT continue son petit bonhomme de chemin sur la rocky road blues pas si désertée que l'on pourrait le croire de prime abord. Sur le net, les sites consacrées aux genres de musiques que nous favorisons ne manquent pas. En vous amusant à surfer à partir des liens ci-après proposés par deux incontournables boîtes à provisions comme http://rollcallblog.blospot.com et http://rockin-records.over-blog.fr/ vous trouverez, à consommer sans modération, en accès totalement gratuit, une incroyable multitude de données sonores, iconographiques et biographiques, de base et hyper pointues.

 

KR'TNT n'a pas pour vocation première de duplicater des documents déjà mis en lignes par d'autres amateurs. KR'TNT essaie d'apporter sa petite pierre ( qui roule ) à l'édifice commun en proposant aussi des textes certes d'information, de présentation et d'hommage, mais surtout en tentant de privilégier un tant soit peu une certaine articulation réflexive du phénomène rock tel que plusieurs générations l'ont appréhendé. Ce n'est pas par hasard que nous nous intéressons aux livres et revues qui traitent de notre sujet.

 

Pour autant nous avançons sans trop d'idées préconçues, nous laissant porter par nos envies et les opportunités. KR'TNT reste ouvert à toute suggestion, mais nous le répétons l'épine dorsale de nos goûts nous portent, sans exclusive mais avec opiniâtreté, plutôt vers les fifties, sixties, seventies, plus la queue de comète rockabilly, avec une prédominance, blues, country, rock, hard and stoners, le tout assaisonné d'un goût prononcé pour les pionniers... et l'arrière-fond hexagono-franchouillard puisque les dieux n'ont pas voulu que nous naissions à Memphis. Tennessee.

 

KR'TNT

 

PS : Tous nos textes sont présentés sous le copyright krtnt.hautetfort. Nous donnons à quiconque la permission de les reproduire sur le net à la seule condition d'en marquer la provenance.

 

 

LES PIONNIERS DU ROCK

 

L'ÂGE D'OR DU ROCK'N'ROLL

 

JACQUES BARSAMIAN & FRANCOIS JOUFFA

FRANCE-LOISIRS. 1987

 

( La première édition est parue chez Ramsay en 1980, mais ils n'ont pas rajouté grand-chose si ce n'est actualiser quelques dates )

 

Les pionniers du rock ! Cette appellation d'origine incontrôlée a fait phantasmer grave en France dans les années soixante. Je ne sais pas qui l'a inventée, si ce fut un plan marketing ce fut fabuleux ! C'était officiel : les présentoirs de disques possédaient leur séparation plastifiée, ainsi labellisée. Les Pionniers du rock c'était un genre à part, rien que d'aller fouiner dans la trentaine de disques qui se profilaient derrière, vous vous sentiez adoubé et séparé des misérables clampins qui se camaient à la variétoche franchouillarde... Les Pionniers du Rock ! C'était magique, vous étiez englobés en trois mots dans une légende dont vous ignoriez presque tout Un truc un peu inquiétant, fallait voir les coups d'oeil méchants que vous refilaient les amateurs de jazz et de classique du rayon d'à-côté... le blues et le rock des pionniers étaient mêlés, il suffisait d'incliner la pochette pour passer de Jerry Lee Lewis à Champion Jack Dupree...

 

Rares les enregistrements et rares les bouquins. Les premiers trucs que j'ai glanés sur les pionniers ce fut dans Le dictionnaire du jazz paru en 66 chez Larousse. Fallait savoir lire entre les lignes pour rétablir les niveaux de jugement... Heureusement qu'il y avait le Pop Club de José Arthur avec ses séquences rock – après onze heures du soir l'oreille collée sur le transistor – et blues, c'est ainsi que j'ai entendu pour la première fois de ma vie Hoochie Coochie man de Muddy Waters et Little Tony par exemple...

 

Mais cessons de nous épancher. Nous ne sommes que d'infimes poussières face aux deux auteurs de cet Âge d'or du Rock'n'roll ! Jacques Barsamian était déjà aux côtés de Jean-Claude Berthon dans Disco-Revue en 1962, il a été imprésario de Vince Taylor, il a créé et participé à d'innombrables émissions de radio, il a même enregistré des disques avec la fine fleur des studios nationaux, bref le jour où il aura la mauvaise idée de rejoindre Elvis et quelques autres tout là-haut, il emportera avec lui une partie de la mémoire du rock français... évidemment il collabore à Juke-box Magazine... Quant à son acolyte François Jouffa, il ne vaut guère mieux... ses frasques radiophoniques l'ont rendu célèbres, c'est lui qui au micro d'Europe 1 accueille les Beatles à Paris, c'est lui qui se fait virer de Campus la célébrissime émission - qui fut un peu comme l'ouverture radiophonique de Mai 68 - de Michel Lancelot pour avoir ouvert le micro à des futurs membres de la Fraction Armée Rouge... amateur de cinéma érotique ( le sexe et le rock ont toujours fait bon ménage ) et de musiques du monde... le complément idéal de Barsamian davantage vieux rock, à eux deux ils couvrent de par leur sensibilité un spectre non négligeable des années fities-seventies de la galaxie rock... Notre tandem de choc a commis nombre d'ouvrages de base sur la musique populaire du vingtième siècle. Difficile de les éviter si vous n'entravez que couic à l'anglais...

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L'Âge d'Or du Rock'n'roll n'est pas un beau livre. C'est un livre intelligent. Sachez apprécier la différence. Au-delà des nombreuses photos – que du blanc et noir, davantage par économie que par esthétique – et du texte très documenté, mais pas vraiment de la large vision pour handicapés des yeux – ce qui est séduisant dans ce bouquin, c'est qu'il a été pensé et réfléchi. Ce n'est pas un dictionnaire, la solution facile qui vous permet d'engranger tout un linéaire de chanteurs distribués mécaniquement dans l'ordre – le terme chaos conviendrait mieux - alphabétique. N'ont pas non plus opté pour la fausse illusion de réalisme qu'inspire le respect chronologique des évènements qui se succèdent à la queue-leu-leu, comme des moutons qui défilent tête basse vers l'abattoir de la mémoire.

 

Après une courte introduction dans laquelle ils opèrent la dissociation – aujourd'hui un peu superfétatoire car l'Histoire a tranché – des termes rock'n'roll, rock music, et pop music ( très en vogue en France entre 69 et 77 ) nos deux francs-tireurs balisent le terrain : le livre est dédié au seul rock'n'roll, ce n'est pas qu'ils détestent tout ce qui a suivi ( et précédé ) c'est qu'il est bon parfois de nommer les choses par le nom qui les désigne et d'appeler un cat, un cat.

 

Ils commencent fort. Par les suiveurs. Ne sont pas allés jusqu'à l'intituler chapitre Un, se sont contentés du Zéro à l'aspect toujours un peu nul ! Mais sacrilège des sacrilèges, ils nous entraînent au pays des artefacts... chez nous ! Anthony, Mitchell, Les pirates, Les Chats Sauvages, j'en passe, le Yé-yé, et le roi Johnny ! Les années de braise du rock français, 1960-1964 ! Un coup de balai comme il n'en a plus jamais été donné par la suite. En France on a fait le contraire de la Chine, la révolution culturelle d'abord, Mai 68 ensuite. D'ailleurs, c'est fou comme la réaction gagne du terrain depuis que l'on est parvenu à bouter le rock hors des avenues médiatiques...

 

Chapitre suivant : retour au pays natal, racines country et bluesy. Le package est des mieux étudié Hank Williams, Fats Domino, Lloyd Price et Bill Haley : il est temps de mettre les pendules à l'heure rock. Cette concomitance de Bill Haley avec le rythm'n'blues m'agrée parfaitement. Malgré ses racines boogie et western swing, j'ai toujours placé le gros Bill, plus près des racines noires que des entrailles blanches.

 

Pages suivantes : un beau portrait d'Elvis. De l'intérieur, l'on essaie de suivre les errements du lonesome cow-boy. Pas de jugement, juste la description d'une âme tourmentée... Un destin quelque part similaire à celui de Gene Vincent, pour le Hillbilly Cat les ennuis ( et l'ennui ) commençaient dès la descente de scène. Pas la même fortune, mais un semblable destin...

 

Sont regroupés ensuite, trois créateurs, Berry, Holly, Cochran, à eux trois ils ont composé cinquante pour cent des standartds du rock. Tous trois ont eu les ailes coupées trop tôt. Pour les deux amis qu'avait Eddy Mitchell la fin fut brutale et irrémédiable. Pour Chuck ce fut plus insidieux. Une sombre ( que voulez-vous quand on est noir c'est toujours sombre ) affaire de moeurs puis une vérification fiscale plus tard histoire de repasser l'addition par la case prison... Chuck Berry y perdra sa joie de vivre, l'homme deviendra mesquin, hautain, suspicieux, peu enclin à faire risette aux petits blancs... avant d'applaudir passez les dollars, il n' y a que ça qui peut casser trois pattes à un canard...

 

Chapitre quatre, la réunion des contraires. Le gentleman sudiste et la grande fofolle noire. Tous les sépare, Jerry Lee Lewis reprend les morceaux des autres et Litlle Richard fournit à lui tout seul vingt-cinq pour cent des classiques de la musique du Diable. Ce qui les réunit, hormis leur sauvagerie flamboyante et leurs exploits pianistiques, c'est comme par hasard un certain sens du péché... et un goût prononcé pour la transgression des valeurs christologiques. Un atome ne dégage de l'énergie que lorsque l'on arrive à le casser en deux...

 

De Little Richard l'on passe à ses acolytes, Larry Williams et Esquerita, puis à Sreamin Jay Hawkins et Bo Diddley, la folie furieuse et les clowns noirs, grandeur et décadence, démence et infatuation, amuseurs publics et sinistrose privée, le sourire et les larmes, la farce et le drame, l'aiguille de l'horloge du rock oscille et bat la démesure, avec les Platters qui se radinent en queue de peloton, c'est un peu la prophétique douceur tempérée de la Tamla qui vient sur le devant de la scène nous rassurer...

 

Du noir l'on passe au blanc, Gene Vincent, Johnny Burnette, Duane Eddy, Link Wray, Wanda Jackson, de nos jours l'on appelle cela le rockabilly, l'on est du côté des flamboyants et des loosers, de ceux à qui la vie ne fera pas de cadeau, elle n'offrira qu'une parcelle de gloire, mais de l'or le plus pur, un éclat de diamant si extrême qu'ils en resteront sacrés roi de pique de leur propre existence, jusqu'au dernier jour, et même après leur mort, car ils ont acquis un fragment de l'immortalité des Dieux...

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Ne vous étonnez si par la suite l'on se retrouve au début habituel de l'histoire. Lorsque l'on est monté si haut, l'on ne peut que recommencer le même tour de manège. Nous voici chez Sun, le nid où le coucou du rock est venu déposer les oeufs d'Elvis et de Jerry Lee, mais autour de Sam Pillips il reste encore le plus gros de la nichée, Carl Perkins, Johnny Cash, Roy Orbison, Billy Lee Riley, je ne vais pas vous copier toute la liste. Sun c'est l'Empire où le soleil du rock ne s'est jamais couché.

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On vous avait averti. Nous n'avons jamais été plus près de la fin. Des pionniers du rock l'on passe insensiblement aux idoles pour teen-agers, instrumentalisés par les maisons de disque et l'Amérique bien-pensante. Pour un Ricky Nelson combien de Fabian et de Dion ? La trajectoire était déjà inscrite dans la fulgurante apparition d'Elvis, les épigones ne rejoueront de la vie du King que la lente déchéance post 56, mais ils sauteront les rémissions et les coups de génie, se contenteront d'escalader la montagne par son petit côté. Très logiquement, ils ne s'élèveront pas bien haut.

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C'est au moment où l'on n'y croit plus que le miracle survient. Made in England, de Tommy Steele à Johnny Kidd en passant par Billy Fury, Cliff Richard, Vince Taylor, et Hank Marvin, la plupart vont mal finir, le rock c'est comme la déconfiture moins on y participe plus on s'y englue... mais ils vont créer le terreau des futures renaissances.

 

Chapitre 10 : terminus, tout le monde descend à l'arrache. Les Beatles dont on exhibe avec complaisance les racines roots, les reprises de Carl Perkins, l'influence de Buddy Holly, Hambourg avec Gene Vincent... mais ils ont vite oublié d'après nous... Les Stones, agréés en France par les rockers alors qu'eux-mêmes détestaient cette filiation... Creedence Clearwater Revival, excellent bourbon - mais l'on termine mal, dans le désordre, Dave Edmunds, Alvin Stardust, Billy Swan... et trop vite Whirlwind, Matchbox la renaissance ted, et glissée à la hâte une dernière photo des Stray Cats... Il n'est jamais facile d'écrire l'histoire en direct...

 

Très belle story, à lire et relire. Un seul défaut : 1950-1980, magnifiquement traité, mais pas un traitre mot ( et pour cause ! ) de 1981-2011, trente autres glorieuses durant lesquelles il a bien dû se passer quelque chose !

 

Damie Chad.

 

 

 

 

URGENT,CA PRESSE !

 

METALLIAN. N° 63.numérisation0014.jpg

Décembre 2010.

 

Soyons francs nous ne l'avons pas fait exprès. Nous avons même grimacé à la maison lorsque nous nous sommes rendus compte que nous sur l'étagère nous nous étions emparés du numéro de décembre, pour un mensuel nous n'avions que deux mois de retard, pour ne pas dire trois. Et bien, encore une fois sauvés par les dieux du rock, non seulement nous n'étions pas en retard mais nous avions déniché un collector ! La dernière livraison du mensuel Métallian !

 

Comme le numéro suivant était annoncé en fin d'édito pour le 26 janvier, l'on est allés faire un tour sur le site. Entre parenthèse c'est fou comme les sites des revues rock sont dans l'ensemble décevants, à part le sommaire du numéro en vente et quelques annonces de concert, l'on ne trouve rien ( ah ! Oui j'oubliai la boutique ! ), à croire qu'ils n'ont pas un petit article de rabiot à jeter en pâture aux fans assoiffés, quant aux archives elles sont aussi consultables que celles du Pentagone ( sans wikileads ).

 

Ben ce deux mars 2011, à deux jour de la parution de la quarante-deuxième chandelle ( burn that candle ! ) de KR'TNT sera aussi celui du soixante-quatrième numéro de Métallian devenu bi-mensuel. Ce qui en soi n'est pas une bonne nouvelle. C'est que Metallian chasse sur les marges de l'Empire, quelque part après le black, death, le trash, au-delà des limites de la limite, l'outrance de l'outrance. Protégez vos oreilles, à tous les coups acouphènes.

 

Une revue comme on les aime, remplie de bruits et de fureurs, d'orages et de tempêtes, d'interviews chocs, de lettrages gothiques, et de photos bazookas. J'en vois qui font la grimace et qui se hâte de dénoncer une musique pour adolescents post-pubères attardés. Très belle définition en laquelle je me retrouve totalement. C'est que l'acné sénile ne se voit pas, elle pousse sous la peau et attaque surtout le cerveau. Elle se manifeste par des éruptions ronchonières du genre : moi quand j'étais jeune... le problème c'est que justement vous n'êtes plus assez jeune pour lire Métallian !

 

Damie Chad.

 

numérisation0007.jpgCOUNTRY MUSIC USA. N° 2.

JANVIER N° 1984.

 

Non ce n'est pas une revue américaine mais une revue de fous d'Amérique. Des petits français bien de chez nous, mais un peu frappés. Juste comme on les aime. Ils se réclament dès la première page de Michel Mallory, le fameux cow-boy d'Aubervilliers( qui a beaucoup écrit pour Hallyday ) et de Marc Bozonnet, le guitar-héros d'Hugue Aufray et de Johnny, mais qui a aussi joué avec Vince Taylor, Chuck Berry et Jerry Lee Lewis, le guitariste country français reconnu aux USA, même si chez nous on ne le connaît pas... beaucoup.

 

Suis tombé dessus en ouvrant une boîte d'archives. Je ne me souvenais même pas que j'avais cela. J'ai dû même y être abonné puisque j'en possède plusieurs numéros. J'ai réussi grâce à Roll Call à remonter la filière. La revue s'est apparemment arrêtée en mai 1989, mais son infatigable créateur Gilbert Rouit est encore à l'oeuvre, c'est lui qui organise le traditionnel voyage annuel à Nashville. Du cinq au quatorze juin pour ceux qui auraient envie de voir du pays. Je vous refile le tuyau http://revuecountrymusicusa.blogspot.com, et comme je suis trop bon, à titre documentaire j'ajoute une vue de l'encart pour le périple 1984... C'était glissé dans mon exemplaire, mais il n'est pas sur le blog du magazine, alors qu'ils en ont mis plusieurs autres... Attention pour les curieux, descendre tout en bas du site pour trouver l'accès aux repros des couvertures ( + lecture de certains articles )... idem pour la première série de la revue – très modestement elle ne revendiquait que l'appellation de bulletin – qui avait alors pour titre le nom de l'association Country Music Memorial.

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Bon an, mal an, l'aventure papier trimestrielle s'est maintenue durant une décennie, un prodige quand on connaît l'ostracisme idéologique par lequel la country a été durant toutes ces années rejetée comme une musique de pestiférés. Ces gens-là ont fait un travail de fourmi et de fond. Qui à l'époque était capable de consacrer un article de plusieurs pages à George Jones, remarquez qu'aujourd'hui faut aussi se lever tôt pour en trouver ! Le numéro 10 continue sur cette lancée, un article sur les Delmore Brothers, plus le compte-rendu sur le rendez-vous de Sepfeuil ( région parisienne ), westerners et indianistes, tuniques bleues ou grises et trappeurs s'y donnent rendez-vous en habits d'autrefois... un petit côté nostalgo, carnavalo, écolo, sympathico, rétro-réactionnario- et tout ce que vous voulo, mais parfois il vaut mieux vivre dans ses rêves que dans le cauchemar de l'existence.

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La moitié du numéro 2 est une évocation du personnage d'Hank Williams qui fut aussi mal à l'aise dans son squelette décharné de pauvre gars ne mangeant pas tous les jours à sa faim que dans le costume cousu d'or de sa célébrité... Il avait tout compris Hank, le fric vous pourrit les rapports humains autant que la misère, c'est sans doute à cause de cela que ses chansons sont si mélancoliques et qu'il transpirait la solitude comme d'autres la poisse... country, le blues du petit blanc...

 

Damie Chad.

 

LOOK BOOK !

 

ASPEN TERMINUS. FABRICE GAIGNAULT.

GRASSET. Mars 2010.numérisation0015.jpg

 

Joliment écrit. Belle prose arachnéenne qui se perd en ses propres transparences. De la broderie sur rien. Une enquête qui débouche sur le vide. Dont nous n'aurions jamais eu l'idée de parler si les Rolling Stones n'y avaient pas consacré une chanson. Et encore, ils n'ont jamais osé l'inclure dans leur discographie officielle. Mais se sont débrouillés pour qu'elle soit accessible sur les pirates. Vous l'écouterez sur You Tube il suffit de connaître le titre : Claudine.

 

Méchamment à charge les Stones ! Quand les outlaws commencent à balancer les criminels, l'on peut se dire que la machine est en train de s'enrayer. Claudine Longet est une petite parisienne qui finira meneuse de revue en 1960, à dix-huit ans, à Las Vegas. Dit comme cela, ce n'est pas mal, mais dans la réalité sordide les esprits mal placés la transformeront en girl de grand hôtel qui a intérêt à se trouver très vite ,avant de vieillir, un riche mari.

 

Comme il faut bien que les contes de fée se réalisent elle fera la conquête non pas d'une rock star mais d'un chanteur de variété pour Amérique profonde, Andy Williams pour ne pas le nommer. Epargnez-vous la peine d'une recherche discographique. Argent, bonheur, trois enfants plus une carrière de chanteuse ( sur disques ), films, tout ce qu'il faut pour que l'on n'en parle plus... Son petit accent français fut pour les amerloques l'équivalent de la déplorable prononciation de notre langue nationale par Jane Birkin... Vous avez le droit de ne pas aimer...

 

Le couple divorcera au bout de quatorze ans. Claudine s'en va vivre chez son amant Spider Sabich un champion du monde de ski... qui après un an de roucoulement énamouré lui offrira non pas un poisson mais un ultimatum d'avril : au premier du mois prochain tu auras quitté la maison ! Expéditif programme qui ne sera pas réalisé puisque sans le faire exprès Claudine va tirer à bout portant sur son amant dès le 21 mars ( 1976 ) qui ne prend pas la chose à la rigolade, puisqu'il en meurt dans l'heure qui suit.

 

Nous sommes à Aspen, la station des milliardaires et des rock stars ( est-il vraiment utile de les enrichir outre mesure en achetant leurs disques ? ), entre beau monde, Claudine a gravité autour de la famille Kenedy, la justice ne cherchera pas à remuer le linge sale... Trente jours de prison et deux ans de mise à l'épreuve... A ce tarif là la moitié des couples n'hésiteraient pas à trucider allègrement leur partenaire...

 

Terminé plus rien à voir. Claudine Longet continue de vivre à Aspen, elle s'est mariée avec son avocat, elle a arrêté sa carrière, plus personne ne s'intéresse à elle, sauf notre auteur qui a enquêté durant deux ans auprès des amis de Spider et qui ne trouve rien de plus à ajouter à cette histoire de meurtre en sourdine. Si ce n'est un somptueux récit tout auréolé de nihilisme et de solitude. Vous risquez de ne pas en ressortir intact. Et tout compte fait c'est assez rock'n'roll !

Damie Chad.

 

Rappelons que Fabrice Gaignault est l'auteur d'Egéries Sixties, rien que le titre vous excite !

 

INDEX KR'TNT !

 

ALAIN DISTER / 38

ALEXIS QUINLIN / 38

BASTON GENERAL / 2

BB BRUNES / 36

BOBBY COCHRAN / 41

BRITT HAGARTHY / 10

BURNING DUST / 1 / 25

BUSTY / 34

GARRETT McLEAN / 15

CHARLES BURNETT / 21

CHRISS WELCH / 14

DANIEL GIRAUD / 3 /

DARREL HIGHAM / 30

DAVE SMITH / 19

DJ PREMIER / 32

DICK RIVERS / 29

EDDIE COCHRAN / 30 / 36 / 41

EDDUIE MUIR / 11

EDDY MITCHELL / 24 / 29 / 35

ELVIS PRESLEY / 29

EVAN HUNTER / 20

FABRICE GAIGNAUT / 42

FRANCOIS JOUFFA / 42

GENE VINCENT / 4 / 7 / 9 / 10 / 11 / 13 / 15 / 18 / 19 / 27 / 36

GERARD HERZHAFT / 32 /

GOSTH HIGWAY / 25 / 26

IGGY POP / 34

JACQUES BARSAMIAN / 42

JEAN-MARC PAU /

JEAN-PAUL BOURRE / 5

JEAN-WILLIAM THOURY / 18

JOHN COLLIS / 36

JOHN SINCLAIR / 39

JOHNNY CASH / 22

JOHNNY HALLYDAY / 3 /

JULIE MUNDY / 30

JULL & ZIO / 8

LANGSTON HUGHES / 21

LEFFTY FRIZZEL / 23

LUCILLE CHAUFOUR / 6

MC5 / 39

MICHEL ROSE / 41

MICK FARREN / 27

NICK MORAN / 12

NOIR DESIR / 35

OLD SCHOOL : 1 /

O. MURCIE : 32 / 35

PATTI SMITH / 30

PATRICE LEMIRE / 17

PATRICK GRENIER DE LASSAGNE / 17

PETER GURALNICK / 32 / 35 / 37

PHILIPPE MANOEUVRE / 33 /

PIERRE HANOT / 30

PETER GRANT / 14

PLASTICINES / 36

ROBERT JOHSON / 35

ROCKERS CULTURE / 25

RODOLPHE &VAN LINTOUT / 9

SONIC SURGEON / 28

STEPHANE PIETRI / 38

STEVE MANDICH / 4

SUSAN VANHECKE / 7 / 41 /

THIERRY LIESENFIELD / 13

VAL HENNESSY / 38

VELLOCET / 16

WANDA JACKSON / 37

 

FILMS

 

DEVIL'S FIRE / CHARLES BURNETT / 21

TELSTAR / NICK MORAN / 12

VIOLENT DAYS / LUCIE CHAUFOUR / 6

 

KRONIKROCK

 

BB BRUNES : NICO LOVE TENN / 36

BURNING DUST : BURNING... LIVE / 25

CULTURE ROCKERS ( collectif ) / 25

GHOST HIGWAY : GHOST HIHWAY / 25

PLASTICINE : ABOUT LOVE / 36

VELLOCET : INSOMNIA / 16

 

LOOK BOOKS

 

A TRIBUTE TO GENE VINCENT / EDDIE MUIR / 11

ASPEN TERMINUS / FABRICE GAIGNAULT / 42

CASH / L'AUTOBIOGRAPHIE / 22

CLASSE DANGEREUSE / PATRICK GRENIER DE LASSAGNE / 17

COMPLOTS A MEMPHIS / DICK RIVERS / 29

COUNTRY BLUES / CLAUDE BATHANY / 40

DON'T FORGET ME / JULIE MONDY & DARREL HIGHAM / 30

ENCYCLOPEDIE DE LA COUNTRY ET DU ROCKABILLY / MICHEL ROSE / 40

ELVIS MON AMOUR / LUCY DE BARBIN / 29

ELVIS. SES DERNIERS JOURS / CHARLES C. THOMPSON II / 29

FEEL LIKE GOIN' HOME / PETER GURALNICK / 32

GENE VINCENT / GARRET McLEAN / 15

GENE VINCENT / RODOLPHE & VAN LINTHOUT / 9

GENE VINCENT DIEU DU ROCK'N'ROLL / JEAN-WILLIAM THOURY / 18

GHOSTS SONG / JEAN-MARC PAU / 29

GRAINE DE VIOLENCE / EVAN HUNTER / 20

GUITAR ARMY / JOHN SINCLAIR / 39

IN THE GUTTER / VAL HENNESSY / 38

JUST KIDS / PATTI SMITH / 31

KIDS ROCK / BUSTY / 34

L'AGE D'OR DU ROCK'N'ROLL / 42

LE NARCISSE / PHILLIPE VAUVILLE / 37

LITTLE BOATS ENSALVAGED / DAVE SMITH / 19

EDDY ET MOI / ALAIN DUGRAND / 32

NOUVELLE ENCYCLOPEDIE DU BLUES ( N° 10 ) 32 /

PAS DE CHARENTAISES POUR EDDIE COCHRAN / PATRICK LEMIRE / 17

PRESAGES D'INNOCENCE / PATTI SMITH / 31

PUNK ROCKERS / ALAIN DISTER / 38

PUNK SEVENTEE RUSH / STEPHANE PIETRY – ALEXIS QUINLIN / 38

QUAND J'ETAIS BLOUSON NOIR / JEAN-PAUL BOURRE / 5

RACE WITH THE DEVIL / SUZAN VANECKE / 4

ROCK FRANCAIS / PHILIPPE MANOEUVRE / 33

ROCK'N'TAULE / PIERRE HANOT /

THE BITTER END / STEVE MANDICH / 7

THE DAY THE WORLD TURNED BLUE / BRITT HAGARTHY /10

THE MAN WHO LED ZEPELIN / CHRISS WELCH / 15

THE STORY BEHIND HIS SONGS / THIERRY LIESENFIELD / 13

THE WEARY BLUES / LANGSTON HUGHES / 21

THERE IS ONE IN EVERY TOWN / MICKK FARREN / 27

THREE STEPS TO HEAVEN / BOBBY COCHRAN / SUSAN VAN HECKE / 41

TROIS / PATTI SMITH / 31

 

 

URGENT CA PRESSE !

 

BLUES AGAIN ! N° 10. 32 /

BLUES MAGAZINE ( N° 59 ) 35 /

COUNTRY MAGAZINE USA ( N° 2 ) 42 /

COUNTRY MUSIC MEMORIAL ( N° 10 ) 42 /

CROSSROADS / 33 /

HARD ROCK ( N° 106 ) / 37 /

JAZZ MAGAZINE ( N° 622 ) 41 /

JUKE BOX ( N° SP 11 ) 29 / ( N° 281) 30 /

LES GENIES DU BLUES ( N° 3 ) 32 /

LOUD ! ( N° 120 ) 41 /

METALLIAN ( N° 63 ) 42 /

OBSKÜRE ( N° 1) 33 /

PALPABLE ( N° 5 & N° 6 ) 39 /

PUNK RAWK ( N° 16 ) 38 /

RAP MAG ( N° 7 ) 30 /

ROCK'N'FOLK ( N° 519 ) 30, 31 / ( N° 522 ) 37 /

ROCK'N'ROLL REVUE ( N° 51 ) 40 /

ROCK SOUND ( HS N° 8 ) 39 /

SOUL BAG ( N° 201 ) 36 /

 

 

 

25/02/2011

KR'TNT ! ¤ 41.

 

KR'TNT ! ¤ 41

KEEP ROCKIN' TIL NEXT TIME

A ROCK LIT PRODUCTION

23 / 02 / 2010

 

INDEX KR'TNT ! EN FIN DE LIVRAISON !

 

COCHRAN FAMILY

 

 

THREE STEPS TO HEAVEN

 

THE EDDY COCHRAN STORY

 

BOBBY COCHRAN with SUSAN VAN HECKE

 

 

LEONARD CORPORATION. 2003.

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Deux Cochran pour le prix d'un. L'oncle et le neveu. Tous les fans de Cochran connaissent cette vieille coupure de presse – que l'on retrouve partout – vantant les mérites du petit neveu d'Eddie, reprenant à quatorze ans la succession de son oncle... Ca pue un peu le truc de journaliste prêt à tout pour obtenir un gros titre et deux colonnes en cinquième page...

 

Un demi-siècle plus tard il faut se rendre à l'évidence, le journaleux de service avait le nez fin. Bobby Cochran, existe, il suffit d'ouvrir le livre pour le rencontrer. Lourd héritage ou transmission héréditaire ? A vous de juger. Mais avant d'avancer, avisons les fans qui voudraient connaître un peu mieux Eddie Cochran : c'est par ce bouquin – hélas non traduit en français – qu'il leur faut commencer. Les deux autres ouvrages que nous avons chroniqués sur Cochran, le Rock'n'roll Revolutionaries de John Collis et le Don't forget me de Darrel Higham, fourmillent de précisions muséographiques, dates, enregistrements, labels, orchestres, studios, tournées, mais si désirez rentrez en contact non pas seulement avec le travail de l'artiste mais sentir l'épaisseur humaine de l'individu que fut Eddie c'est bien sur cette relation de Bobby Cochran que vous devez vous ruer.

 

Ce n'est pas tant parce que Bobby a connu et côtoyé Eddie – en réalité pas autant qu'on le souhaiterait puisque il était dans sa dixième année lorsque son oncle disparut – mais parce que le livre est écrit d'un lieu privilégié, que tout autre biographe serait incapable d'atteindre, depuis l'intérieur de la famille Cochran. La chair et le sang des Cochran, comme il se plaît à le dire, et qu'il a pu en quelque sorte durant toute sa vie remonter les traces de son oncle, comme avec un laisser-passer back6stage qui lui a permis d'ouvrir toutes les portes, surtout celles que l'on referme soigneusement derrière soi, car l'on n'a pas envie que n'importe qui vienne mettre son nez dans l'envers du décor.

 

Sanglantes furent les Pâques de la famille Cochran, ce 17 avril 1960, l'idole de Bobby a fait faux bond. Le grand frère adorable, la figure de proue, l'orgueil de la Cochran Family, ne reviendra plus apporter joie, bonheur, rires et bêtises dans la vie de Bobby. Au soir de ce jour des Parques funestes le petit garçon qui se couche dans son lit se fait le serment de devenir comme son idole pour qu'il ne meure pas tout à fait, pour que son passage en cette vallée de larmes ne soit pas comme une étoile filante dont le souvenir flamboyant ne dure qu'un instant dans la mémoire des hommes.

 

C'est Dad, le père de Bobby qui lui enseignera deux années plus tard les premiers rudiments de la guitare. Sur une des deux vieilles caisses délabrées que le père avait récupérées dans une caisse promise à la démolition. Dad n'est pas un virtuose, mais il connaît les premiers accords ceux-là mêmes qu'il avait enseignées à Eddie une dizaine d'années auparavant... L'essentiel, ensuite il suffit de travailler. D'arrache main. Ce que fera le petit Bobby, jusqu'à devenir, selon un critique, un des douze plus grands guitaristes du pays, mais nous y reviendrons. Laissons-le se lancer à la poursuite de Chet Atkins.

 

Un sacré bonhomme ce Dad. Pour que vous le situiez mieux, sachez que c'est lui qui a composé le poème inscrit sur la plaque funéraire d'Eddie. Un drôle de truc qui m'a toujours fait penser à l'Annabel Lee de Poe, «  les anges pas à moitié si heureux au ciel ». Je doute fort que le paternel de Bobby ait eu les connaissances littéraires de Poe. Le milieu social n'incline pas à une telle opportunité. Mais de l'esprit torturé de Poe, Dad a sans aucun doute partagé bien des tourments.

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Le sang des Cochran est vicié à la base. L'alcool y abonde. Dad boit, plus de raison. Au-delà de toute raison. Pour parvenir à ce point absolu où les rêves de gloire se mélangent en la sordide réalité des déchéances existentielles. Durant deux ans il ouvrira un studio dans lequel Eddie aimait à le rencontrer, mais les affaires ne seront jamais bonnes et il se résoudra à le fermer. Cet homme qui a fait mille boulots, qui a traversé la grande dépression des années trente, n'aura même pas conscience du rêve américain qu'il aura trimballé toute sa vie avec lui. Difficile à vivre, violent, coureur de jupons, il fit le malheur de sa femme qui finit par partir et de sa famille qui n'en pouvait plus.

 

A quinze ans Bobby sera recueilli par la mère de sa petite amie qui l'hébergera et ira jusqu'à lui payer sa première vraie guitare alors que les amours adolescentes de ce futur gendre et de sa fille adorée se sont très vite muées en une simple et franche camaraderie... Mais le Dad de Bobby c'est l'est aussi l'autre Dad, celui d'Eddie qui n'apparaît pratiquement jamais dans les remembrances de Bobby, mais dont la personnalité est comme un double fantômal de celle de son père et comme mangée par celle de son épouse, Granny qui semble le véritable chef de famille alors qu'elle n'est que la poule protectrice de son petit Eddie chéri et préféré. Celle que la réussite d'Eddie investira de la puissance tribunicienne de la famille qui ne fera que s'accentuer après la mort de son mari survenue quelques mois après celle d'Eddie.

Ainsi Granny jusqu'à sa mort reprochera à Bobby de s'être lancé sur les traces d'Eddie pour récupérer la réputation de son oncle. En fait, elle avait surtout peur de tout ce qui pouvait faire de l'ombre à la postérité d'Eddie.

 

La famille Cochran est un peu méditerranéenne quoique le modèle en soit un peu universel. Les hommes commandent mais les femmes règnent. Elles se sacrifient mais ramènent à tout moment leur grain de sel. Les mâles vont au boulot – quand ils en trouvent – mais ils préfèrent s'adonner à de plus viriles occupations, la boisson et la chasse. Eddie ne déroge pas à la loi. Son amour des armes est connu. L'on peut encore admirer sa collection de couteaux et de fusils. Ce que l'on sait moins, ce sont les règles de la chasse à courre qu'il pratiquait. Quatre bonshommes bourrés à fond de train dans leur voiture faisant feu sur tous les lapins qui par malheur croisent leur route. Beaufs en goguette qui n'hésitent pas à abattre froidement et à bout portant une vache qui passait par là. Aventures picaresques : voyage des pieds nikelés au bout de la nuit...

 

Bobby nous le rappelle : la Bible affirme que le péché des pères retombe sur les enfants. Une des raisons du froid qui s'établira entre Eddie Cochran et Jerry Capehart qui combine le rôle de producteur et d'imprésario sera la trop grande dépendance d'Eddie à l'alcool. De même pour la fameuse tournée anglaise avec Gene Vincent dont on essaie toujours de nous refaire le coup du dieu noir et de l'ange blond, Bobby Cochran nous décrit un Cochran de plus en plus porté par la soulographie. Il avance des excuses et des explications : un pays pluvieux et très froid, une cuisine catastrophique, des centaines de kilomètres en des trains insupportables, et l'absence de Granny qui pèse lourd dans le coeur d'Eddie, mais il emploie à plusieurs fois le mot fatal d'alcoolisme qu'il rattache à mots couverts à un atavisme familial... Mauvais sang ne saurait mentir.

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Au contraire de Darrel Higham, Bobby ne laisse planer aucun doute sur l'abstinence sexuelle de notre rock star qu'il nous décrit comme toujours prêt à enfiler dans toutes les positions (in)autorisées la moindre créature féminine qui passe près de lui. Nous apprenons que les ébats de notre chaud lapin auraient laissé sur les rivages britannique – tout comme sur les rives australiennes – une progéniture qui se fit connaître ( mais non reconnaître ) une vingtaine d'années plus tard auprès de la famille...

 

Reste le cas Sharon. Bobby Cochran n'élude pas le problème : il ne nous la présente pas toujours sur son meilleur jour. Eddie se serait-il marié avec elle ? Sans doute que non et peut-être que oui, mais en ce cas ils auraient selon son analyse très vite divorcés. Il rappelle que dans les hôtels où ils descendaient Eddie faisait tout pour qu'elle ait sa chambre à un autre étage que la sienne... Sharon était-elle une amoureuse intéressée ? Et Eddie un amoureux intéressant ? J'ose pronostiquer qu'Eddie avait surtout besoin de Sharon lorsqu'elle n'était pas là, mais qu'il était moins en manque de son absence physique que de sa présence dans sa tête. J'entrevois le lien qui l'attachait à Sharon comme un substitut à la personnalité maternelle. Sharon Sheeley était douée d'une forte personnalité et d'un grand appétit de vivre, cela attirait Eddie mais lui faisait peur. Eddie jouait au chat et à la souris avec Sharon Sheeley – je t'attrape et je lève la patte pour la rabattre dare-dare et caetera - non pas pour s'amuser de sa force de séduction mais parce qu'il savait que la petite souris était capable de croquer le gros matou.

 

De Cochran, Bobby fait le tour. Nous apprenons ce que nous ignorions comme ce que savions déjà ou avions deviné. Comme la présence du conseil de famille, n'oublions pas qu'Eddie était mineur, qui ne prit peut-être pas toujours les bonnes décisions quant au profilage de sa carrière cinématographique. Pour Granny rien n'était trop beau pour Eddie, mais le mieux étant parfois l'ennemi du bien, il vaut mieux se contenter d'une enchère basse que de brûler les étapes.... Lorsque l'on pense à la dérive filmique d'Elvis, qui si Alice Cochran n'a pas préservé son rejeton du pire...

 

Liberty n'a pas eu une très intelligente attitude quant au soutien de sa vedette censée rivaliser avec le RCA Presley. Waronker, le PDG, regardait le rock par le petit bout de la lorgnette. La compagnie a gardé dans ses frigos des perles qui auraient aidé à établir d'Eddie comme le renouveau et la continuité du rock'n'roll américain, elle préférait le pousser à enregistrer des bluettes qui le classaient comme un des suiveurs d'Elvis, non pas la pente du pelvis pervers mais le côté crooner encroûté...

 

Dans la moindre friandise à minettes-teens, le génie d'Eddie parvenait à coller un truc surprenant qui aujourd'hui encore attire et retient l'oreille. La touche du génie en quelque sorte, mais cette espère de surenchère propre aux musiciens de studio consciencieux qui consiste à sauver coûte que coûte la moindre séance possédait son défaut : trop sûr de son talent Eddie ne voyait pas la nécessité d'écrire de nouveaux morceaux puisqu'il était capable de transcender n'importe quel matériau à sa disposition. Sur ce point Jerry Capehart allait à l'encontre de la paresse de son protégé.

 

Nous touchons-là à une faiblesse – qui fut aussi sa force en le sens où elle est restée très longtemps une oeuvre collective - de toute la musique populaire américaine : la reprise incessante d'un patrimoine d'une telle richesse et d'une telle ampleur que l'on trouve toujours un vieux, ou même récent, morceau à recycler. Ce sont les Stones et les Beatles poussés par de basses considérations matérielles de droits à payer qui comprendront que les interprètes avaient tout à gagner à devenir compositeurs...

 

Puisque l'on parle des englishes autant signaler les pages dans lesquelles Bobby Cochran apporte les preuves de l'admiration sans borne que professaient les Beatles mais aussi les Stones, pour l'oeuvre d'Eddie Cochran.

 

En 1968, Bobby Cochran a la chance de passer avec son groupe en première partie des Yardbirds. A son étonnement Jeff Beck arrive à résoudre avec une grande facilité sur la caisse pleine de sa Fender des passes que lui-même n'obtient qu'avec une très profonde concentration sur la creux caisson de sa Gretch... Bobby se hâtera d'acquérir une fender... Passage symbolique de témoin, le rock évolue... plus tard par un juste retour de manche il sera témoin en compagnie de Sharon Sheeley de la grande admiration de Jimmy Hendrix et de Jeff Beck pour le jeu de guitare d'Eddie Cochran...

 

Bobby deviendra un des guitaristes d'un de mes groupes fétiches, Steppenwolf un des fondateurs du hard rock et auteur de l'hymne culte de tous les rockers, l'indétrônnable Born to be wild... Bobby continuera sa route notamment avec les Flying Burrito Brothers, Leon Russel et quelques autres du même acabit...

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Mais le destin va de nouveau frapper à sa porte. De nombreux fans d'Eddie l'ignorent mais le 17 avril 1999 Bree Cochran, la fille de Bobby, périt dans un accident d'automobile, touchée à la tête à l'âge de 21 ans, just like Eddie... La suite du chapitre consacré à l'évocation de Bree fait froid dans le dos. Le chagrin d'un père, des mots simples et poignants qui serrent le coeur. L'on a envie de refermer le livre et de sortir sur la pointe des pieds, pour ne pas déranger et endosser le rôle du voyeur, mais Bobbie continue ses Synchronocités... quelques mois après la disparition de Bree, Rita sa femme se trouve bloquée dans un encombrement... une jeune fille de 19 ans vient d'être victime d'un accident de la circulation... Rita écrit un mot de consolation aux parents de cette jeune morte dont le sort lui rappelle trop sa Bree chérie... le père téléphone pour remercier... au cours de la conversation, il annonce qu'il lui reste une fille née... un 17 avril et que sa fille morte se prénommait... Cochran...

 

Un dernier mot pour finir, Bree Cochran avait elle aussi des relations difficiles avec l'alcool...

 

Le sang des Cochran.

 

Damie Chad.

P. S. : rappelons que Susan Van Hecke qui a aidé Bobby Cochran à mettre en forme ce livre, que tout amateur d'Eddie se doit de lire, a aussi écrit Race with the Devil : Gene Vincent's Life in the Fast Line que nous avons chroniqué dans notre quatrième livraison.

 

 

ON EDDIE'S GRAVE...

 

 

Heavenly music filled the air

That very tragic day.

Something seemed to be be missing tho'

So I heard the creator say :

«  We need a master guitarist and singer

I know of but one alone.

His name is Eddie Cochran

I think I'll call him home.

 

I know the folks on earth won't mind,

For they will understand

That the Lord loves perfection,

Now we'll have a perfect band. »

 

So as we go through life; now we know :

That perfection is our goal,

And we strive for this

So when we are called,

We'll feel free to go.

 

 

SUR LA TOMBE D'EDDIE...

 

Une paradisiaque musique emplissait l'air

En ce jour si tragique.

Quelque chose semblait te manquer à Toi,

Aussi ai-je entendu le créateur :

«  Nous avons besoin d'un maître guitariste et d'un chanteur

Je n'en connais pas à part un seul.

Il se nomme Eddie Cochran

Je pense que je l'appellerai dans ma maison.

 

Je sais que les gens sur la terre ne seront pas d'accord

Pourtant ils comprendront

Que le Seigneur aime la perfection,

Et dès lors nous aurons un orchestre parfait. »

 

Ainsi cheminons-nous le long de notre vie; désormais nous savons :

Que la perfection est notre but,

Et nous nous efforçons d'atteindre à celle-ci

Pour que, lorsque nous serons appelés

Nous nous sentions libres de partir.

 

 

URGENT, CA PRESSE !

 

 

LOUD ! N° 170.                                                                                                                                                                            cochran5.jpg

Mars 2011.

 

C'est du lourd ! Inutile de prendre votre mine désabusée et de dire que vous connaissez déjà. Je ne vous croirai pas. Je l'ai ramené d'un voyage express au Portugal. Pas grand chose de très rock'n'roll dans les kiosques dans ce pays. Deux mags qui se la jouent nostalgie-seventies avec Led Zeppelin en couverture pour l'un et Progressive-rock pour l'autre, mais ça sent un peu trop l'arnaque exploitation d'un filon doré je profite de ton fric et LOUD ! qui semble plus authentique.

 

Qui semble, car comme je ne cause pas un vocable de l'idiome lusitanien ma compréhension doit être des plus incertaines. La ressemblance avec tout autre revue de hard metal n'est pas due au hasard. Esthétique noire, lettrages gothiques, poses d'apocalypse, reproduction de pochettes CD aux ambiances angoissantes, sans y comprendre un traître mot, le fan de métal se sent comme chez lui, en terres dangereuses semées d'embûches meurtrières...

 

Beaucoup de groupes américains, des allemands, un français DAGOBA ( quatre albums depuis 2003, www.dagobaonline.com ) mais aussi un maximum de portugais comme BEFORE THE STORN, DEVIL IN ME, DECAYED, âmes pures et coeurs sensibles s'abstenir. Avis aux amateurs du genre : quelques spécimens de la revue ne dépareront point votre collection ! Pour tout renseignement complémentaire remontez à la source du mal : www.loudmagazine.net

 

DamChad.

 

 

cochran7.jpgJAZZ MAGAZINE. N° 622.

Février 2011.

 

Plus exactement Jazz Magazine & Jazz man. Les deux magazines ont fusionné depuis quelques mois. La clientèle n'était plus au rendez-vous et les rentrées publicitaires se faisant plus rares... Il paraîtrait que la faute serait à rejeter sur les internautes qui chargeraient leur musique gratuitement... ce qui aurait pour conséquence de rogner sur les budgets publicitaires des compagnies de disques qui ne renverraient plus l'ascenseur. Ne comptez pas sur moi pour pleurer sur les majors désargentées. Il leur serait si facile de rendre le prix du disque si accessible en rognant sur les bénéfices de leurs actionnaires ! Quand je vois la série de trente disques à Cinq euros ( l'exemplaire pas la série ) sur le blues – du delta à Chicago, rien que du bon - lancée par la Fnac, je me dis encore un effort, messieurs les capitalistes, vous prouvez que les prix peuvent encore baisser sans y laisser vos fonds de culottes.

 

Tout se perd, derrière Jazz Magazine, l'on retrouve Daniel Filipacchi et la famille de Franck Ténot. Des gens qui ne poinçonnent pas à l'Armée du Salut d'après moi, et que l'on déniche dans tout ce qui touche à l'entertainement musical français... Il est sûr que la venue de Citizen Jazz sur le net a dû bousculer les pécuniaires habitudes des lecteurs...

 

Reste que ce numéro est à se procurer. Pour les amateurs de rock. Le dossier central consacré à Louis Armstrong et la Naissance du Jazz porte moins sur Armstrong que sur ce melting pot musical qui à cheval sur les deux siècles précédents donna naissance au blues et à la country musique.

 

Il ne faut jamais visiter les cuisines du resto dans lequel l'on se cale l'estomac. Les puristes de tous bords devraient appliquer ce sage précepte culinaire à leurs passions. Chercher l'origine du jazz, du blues et de la country, c'est un peu vouloir casser le mythe du big bang – ne pas confondre avec celui du Big Band. Difficile de savoir qui a précédé qui ! Le jazz n'est pas plus né du blues que le blues du jazz, ce serait même le blues qui se serait frotté à la gamme pentatonique des refrains appalachiens importés d'Irlande, l'african root aurait plutôt apporté un salmigondis de rythmes endiablés sur lequel le jazz aurait poussé comme de la mauvaise herbe. Et ne prenez pas tout cela au sérieux. Les premiers bluesmen auraient davantage emprunté à la variétoche Tin pan AlLey, opérettes et chansonnettes, plus partoches de piano classique que les jeunes filles de bonnes familles massacraient pour oublier les torpides chaleurs de leur virginité sud-obsédantes.                                                          cochran8.jpg

 

Tout le monde y a mis son grain de sel. Les nègres qui amusaient les maîtres en pantomimant ce qu'ils croyaient être la musique des maîtres, les blancs qui se sont déguisés en nègres pour parodier leurs esclaves, puis les noirs qui ont ont recopié les bouffonneries des artistes blancs pour reprendre le bien qu'ils avaient volé une première fois... Un micmac indescriptible. Avec toujours le troisième larron qui tire les marrons du feu, les créoles qui forment les premiers orchestres de cuivres, et les musiciens classiques qui jettent les bases du piano bastringue à trop vouloir s'ouvrir aux racines folkloristes de leur musique nationale.

 

Entretemps j'ai oublié les hymnes religieux et la musique militaire ! Prenez tout cela et mélangez le tout ! Au bout d'un certain moment ce n'est pas l'idiome musical commun à tous qui va différencier les genres musicaux mais l'attitude des individus qui d'instinct, de par leurs propres connaissances et leurs aussi importantes ignorances, et de par leur histoire individuelle et leur milieu, vont créer des manières d'être que l'on qualifiera de blues, de country ou de jazz. La musique populaire américaine qui nous intéresse est d'origine existentielle, le musicien précède la musique comme l'Existant heideggerien est supposé précéder l'Être. Ce qui compte ce n'est pas la musique mais l'ici et maintenant du chanteur.

 

Ce dossier est signé par Philippe Bas-Rabérin, Franck Bergerot, Jonathan Glusman, Jacque Reda et Alain Tercinet qu'il faut ici saluer bien bas pour leurs connaissances et leurs curiosités intellectuelles.

 

Une bibliographie qui vous fera regretter de ne pas être né anglais... Vous complèterez vos connaissances par l'article It was a very good year, 1915-1916 de Bergerot et page 58 la chronique du CD Dixiefrog / Harmonia Mundi BLACK & WHITE Recorded in the field by Art Rosenbaum. Vous écouterez le coffret FROM MINSTREL TO MOJO sur Archives / Coadex, puis vous viendrez me manger dans la main pour vous avoir révélé l'existence de ce numéro, fondateur, indispensable et iconoclaste.

 

Damie Chad.

 

INDEX KR'TNT !

 

ALAIN DISTER / 38

ALEXIS QUINLIN / 38

BASTON GENERAL / 2

BB BRUNES / 36

BRITT HAGARTHY / 10

BURNING DUST / 1 / 25

BUSTY / 34

GARRETT McLEAN / 15

CHARLES BURNETT / 21

CHRISS WELCH / 14

DANIEL GIRAUD / 3 /

DARREL HIGHAM / 30

DAVE SMITH / 19

DJ PREMIER / 32

DICK RIVERS / 29

EDDIE COCHRAN / 30 / 36

EDDUIE MUIR / 11

EDDY MITCHELL / 24 / 29 / 35

ELVIS PRESLEY / 29

EVAN HUNTER / 20

GENE VINCENT / 4 / 7 / 9 / 10 / 11 / 13 / 15 / 18 / 19 / 27 / 36

GERARD HERZHAFT / 32 /

GOSTH HIGWAY / 25 / 26

IGGY POP / 34

JEAN-MARC PAU /

JEAN-PAUL BOURRE / 5

JEAN-WILLIAM THOURY / 18

JOHN COLLIS / 36

JOHN SINCLAIR / 39

JOHNNY CASH / 22

JOHNNY HALLYDAY / 3 /

JULIE MUNDY / 30

JULL & ZIO / 8

LANGSTON HUGHES / 21

LEFFTY FRIZZEL / 23

LUCILLE CHAUFOUR / 6

MC5 / 39

MICK FARREN / 27

NICK MORAN / 12

NOIR DESIR / 35

OLD SCHOOL : 1 /

O. MURCIE : 32 / 35

PATTI SMITH / 30

PATRICE LEMIRE / 17

PATRICK GRENIER DE LASSAGNE / 17

PETER GURALNICK / 32 / 35 / 37

PHILIPPE MANOEUVRE / 33 /

PIERRE HANOT / 30

PETER GRANT / 14

PLASTICINES / 36

ROBERT JOHSON / 35

ROCKERS CULTURE / 25

RODOLPHE &VAN LINTOUT / 9

SONIC SURGEON / 28

STEPHANE PIETRI / 38

STEVE MANDICH / 4

SUSAN VANHECKE / 7 /

THIERRY LIESENFIELD / 13

VAL HENNESSY / 38

VELLOCET / 16

WANDA JACKSON / 37

 

FILMS

 

DEVIL'S FIRE / CHARLES BURNETT / 21

TELSTAR / NICK MORAN / 12

VIOLENT DAYS / LUCIE CHAUFOUR / 6

 

KRONIKROCK

 

BB BRUNES : NICO LOVE TENN / 36

BURNING DUST : BURNING... LIVE / 25

CULTURE ROCKERS ( collectif ) / 25

GHOST HIGWAY : GHOST HIHWAY / 25

PLASTICINE : ABOUT LOVE / 36

VELLOCET : INSOMNIA / 16

 

LOOK BOOKS

 

A TRIBUTE TO GENE VINCENT / EDDIE MUIR / 11

CASH / L'AUTOBIOGRAPHIE / 22

CLASSE DANGEREUSE / PATRICK GRENIER DE LASSAGNE / 17

COMPLOTS A MEMPHIS / DICK RIVERS / 29

COUNTRY BLUES / CLAUDE BATHANY / 40

DON'T FORGET ME / JULIE MONDY & DARREL HIGHAM / 30

ENCYCLOPEDIE DE LA COUNTRY ET DU ROCKABILLY / MICHEL ROSE / 40

ELVIS MON AMOUR / LUCY DE BARBIN / 29

ELVIS. SES DERNIERS JOURS / CHARLES C. THOMPSON II / 29

FEEL LIKE GOIN' HOME / PETER GURALNICK / 32

GENE VINCENT / GARRET McLEAN / 15

GENE VINCENT / RODOLPHE & VAN LINTHOUT / 9

GENE VINCENT DIEU DU ROCK'N'ROLL / JEAN-WILLIAM THOURY / 18

GHOSTS SONG / JEAN-MARC PAU / 29

GRAINE DE VIOLENCE / EVAN HUNTER / 20

GUITAR ARMY / JOHN SINCLAIR / 39

IN THE GUTTER / VAL HENNESSY / 38

JUST KIDS / PATTI SMITH / 31

KIDS ROCK / BUSTY / 34

LE NARCISSE / PHILLIPE VAUVILLE / 37

LITTLE BOATS ENSALVAGED / DAVE SMITH / 19

EDDY ET MOI / ALAIN DUGRAND / 32

NOUVELLE ENCYCLOPEDIE DU BLUES ( N° 10 ) 32 /

PAS DE CHARENTAISES POUR EDDIE COCHRAN / PATRICK LEMIRE / 17

PRESAGES D'INNOCENCE / PATTI SMITH / 31

PUNK ROCKERS / ALAIN DISTER / 38

PUNK SEVENTEE RUSH / STEPHANE PIETRY – ALEXIS QUINLIN / 38

QUAND J'ETAIS BLOUSON NOIR / JEAN-PAUL BOURRE / 5

RACE WITH THE DEVIL / SUZAN VANECKE / 4

ROCK FRANCAIS / PHILIPPE MANOEUVRE / 33

ROCK'N'TAULE / PIERRE HANOT /

THE BITTER END / STEVE MANDICH / 7

THE DAY THE WORLD TURNED BLUE / BRITT HAGARTHY /10

THE MAN WHO LED ZEPELIN / CHRISS WELCH / 15

THE STORY BEHIND HIS SONGS / THIERRY LIESENFIELD / 13

THE WEARY BLUES / LANGSTON HUGHES / 21

THERE IS ONE IN EVERY TOWN / MICKK FARREN / 27

TROIS / PATTI SMITH / 31

 

 

URGENT CA PRESSE !

 

BLUES AGAIN ! N° 10. 32 /

BLUES MAGAZINE ( N° 59 ) 35 /

CROSSROADS / 33 /

HARD ROCK ( N° 106 ) / 37 /

JUKE BOX ( N° SP 11 ) 29 / ( N° 281) 30 /

LES GENIES DU BLUES ( N° 3 ) 32 /

OBSKÜRE ( N° 1) 33 /

PALPABLE ( N° 5 & N° 6 ) 39 /

PUNK RAWK ( N° 16 ) 38 /

RAP MAG ( N° 7 ) 30 /

ROCK'N'FOLK ( N° 519 ) 30, 31 / ( N° 522 ) 37 /

ROCK'N'ROLL REVUE ( N° 51 ) 40 /

ROCK SOUND ( HS N° 8 ) 39 /

SOUL BAG ( N° 201 ) 36 /