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04/11/2010

KR'TNT ! ¤ 25.

 

 

KR'TNT ! ¤ 25

LIVRAISON DU 04 / 11 / 2010

A ROCK LIT BLOG'N'ROLL

 

 

 

 

RAPPEL

Bandes : ¤ 5 ¤ 6 ¤ 17

Blues : ¤ 21

Country : ¤ 22 ¤ 23

Gene Vincent : ¤ 4 ¤ 7 ¤ 8 ¤ 10 ¤ 11 ¤ 13 ¤ 15 ¤ 18 ¤ 19

French Rockab : ¤ 1 ¤ 2 ¤ 9 ¤ 25

Pionniers : ¤ 20

Rock Anglais : ¤ 12 ¤ 14

Rock Français : ¤ 3 ¤ 16 ¤ 24

 

 

 

ROCK FRANCAIS ET ROCK EN FRANCE

 

Peut-être conviendrait-il de d'opérer un subtil distinguo entre le rock français et le rock en France. Le premier serait principalement chanté en français mais se définirait surtout par sa volonté d'adaptation au circuit traditionnel de l'industrie du disque et médiatique nationales.

 

Mais dans le cadre hexagonal beaucoup de groupes se sentent d'emblée et d'instinct étouffer. Ils ont l'impression que l'on cherche à leur rogner les ongles. Aussi une grande partie d'entre eux cherchent-ils non pas à délivrer un produit fini spécialement calibré pour la misère auditive des grandes radios, mais à pratiquer leur rock'n'roll, voire tout autre type de musique, à l'écart des récupérations castatrices. Ils font du rock en France, un peu comme des aliens autochtones qui essaieraient de construire leur petite niche écologique de survie.

 

Ce phénomène n'est pas tout à fait identique à ce que l'on a appelé le mouvement alternatif qui en France eut pour qualité d'être porté par des individus qui de par leurs parcours personnels n'étaient pas profondément ancré en des roots très rock'n'roll. Provenaient d'ailleurs, reggae, world music, flamenc, musette, gadjo gitan, etc, le tout saupoudré de riffs de guitares dévastateurs, manière de lier la sauce... au mieux du rock latino épicé à l'irlandaise ( ou tout autre parfum à votre goût ), au pire de la daube variétoche. Ont d'ailleurs eu un assez grand accès aux média dans les années quatre-vingt dix.

 

Le rock en France concerne des mouvances minoritaires, ce qui ne signifie pas minimes, qui s'entendent entre elles comme chiens et chat, moitié grognant, moitié ronronnant, punk, hard ou rockab.

 

Nous avons dit French Rockab ?

 

FRENCH ROCKAB

 

Et si l'on tenait un peu nos promesses. A circuler dans KR'TNT ! l'on peut avoir l'impression de marcher dans un cimetière. Brrr ! Sûr il est des morts beaucoup plus vivants que les transparents indolores qui nous entourent et se vantent même d'être nos contemporains.

 

Comme l'on est tout de même un peu cabochards chez KR'TNT ! L'on ne va pas tout de suite plonger dans l'actualité la plus brûlante, mais l'on a décidé d'avancer salement le curseur. L'on s'arrêtera au mois de juin 2010 ( non, ce n'est pas un rêve ! ) et nous pencher sur quelques bonnes galettes, à l'époque servies chaudes, mais au goût encore affriolant.

 

Nous avons d'autant moins de honte à les chroniquer si tard que même si certaines d'entre elles ont eu l'insigne honneur d'être signalées dans Rock'n'Folk elles n'ont tout de même pas obtenu, à notre humble avis, l'attention qu'elles méritaient.

 

Des disques de rockabilly, évidemment.

 

Certains diront que le rockabilly c'est un peu la musique des retardaires du rock'n'roll, des passéistes, des has-been pour employer le mot qui tue. Heureusement que depuis Ronnie Self il y a eu entretemps, les Cramps et les Stray Cats, je n'ose pas imaginer les vocables que l'on emploierait aujourd'hui pour stigmatiser le rockab s'il n'y avait pas eu le succès et l'effet mode de la vague psychobilly et punkabilly, ces dernières années !

 

Mais à y regarder de près, le mouvement rockabilly fait figure de résistance. Certes un peu flashy-folklorique côté vestimentaire, mais ni moins, pas plus ( si un peu tout de même, mais c'est tout à son honneur ) que tout autre courant du rock. Les rites et les traditions sont des signes de reconnaissance essentiels à la constitution de tout groupe social.

 

Alors que la rock'n'roll music a éclaté en mille courants endémiques qui commencent à perdre toute référence mémorielle à leurs semences originelles, le mouvement rockabilly apparaît de plus en plus comme la dernière citadelle inexpugnable de l'esprit de rébellion inhérent aux racines du rock'n'roll.

 

Le jour où le rock'n'roll aura oublié la nécessité de cette rage instinctive, il sera mort.

 

 

 

 

BURNING... LIVE

Enregistré le 26 / 09 / 2009, au Noirlac Hôtel, St Amand, France.

JULL RECORD

c / o Live Production / 14 rue d'Estienne d'Orves / 93 100 MONTREUIL.

Www.myspace.com/burningdust1

 

Big daddy. Pretty girl. Turn me on. The woman I need. Check me out. Tennessee rock'n'roll. I can't loose. Wait for the light to shine. Move around. Turn this thing around. I believe. Everybody trying to be my baby. What the wonderfull rollin. Please don't leave me / Honey hush. Guitars and cadillacs. Truck drivers rock. + bonus track.

 

Dashing Dan ( acoustic guitar ). Earl ( acoustic guitar ). Mister Jull ( lead guitar ). Zio ( double bass ). Phil Baston ( drums ).

 

Belle pochette, lumière noire et les cinq boys en action, chacun à son poste, iconographié en blanc, avec Phil Baston au milieu – est-ce parce que sa batterie est mis en avant tout le long du set - et les autres qui officient aux quatre coins.

 

Burning Dust choisit la difficulté, l'épreuve du Live. Combien de groupes ne s'y sont-ils pas cassés les dents ! Mais il est sûr que la scène est une des réalités les plus tangibles de tout combo rockabilly qui se respecte. Il suffit de regarder la liste des concerts de Burning sur Rocka-rocky pour s'apercevoir que le calendrier des gigs est bien rempli.

 

Il y a souvent une sacrée différence entre le set et sa retransmission digitale. A tel point que nombre de grosses pointures n'hésitent pas sous prétexte de corriger par-ci par là une fausse note ou un petit couac à réenregistrer l'ensemble des bandes. Ce genre d'arrangement n'est pas de mise chez Burning, l'on sent très bien que l'on a privilégié le son brut et l'énergie originelle. Le plaisir de jouer transcende tout.

 

C'est Phil qui donne la mesure, cheville ouvrière à la pulsation inépuisable, et les voix qui viennent par-dessus. Les vocaux se soutiennent, l'on n'empiète jamais sur le maître soliste, mais on lui vient comme en renfort pour étayer tous ses effets. Sur le Pretty girl de Cochran, c'est presque un jeu de rôle. Avec sur tous les morceaux, en reprise dans les intervalles, les redondances électriques de Jull qui grimpent aux rideaux. Le solo final de Check me out est un régal, la guitare vrombit telle un avion en piqué.

 

L'on a démarré sur les chapeaux de roue, le vieux cantique d'Hank Williams permet au groupe, non pas de ralentir, mais de se ressouder autour du chant. Le Wait for the ligth to schine d'Hank Williams en sort transformé en une espèce de gospel pour cow-boys descendus de leurs montures. L'on profite du Move around suivant pour présenter le gang. Zio y va de son solo de basse et c'est là que l'on se rend compte de tout ce que son swing apporte au groupe.

 

Plaisir du bop, c'est pour les trois morceaux suivants. L'original de Burning tient magnifiquement sa place face aux reprises de Perkins et des frères Burnette. Les compos signées Dan Goffreteau ont de la gueule et du punch. Burning s'impose de plus en plus comme un des groupes qui s'essaient non pas de suivre une tradition mais de la poursuivre et de la faire vivre.

 

Certains s'étonneront de la longueur des titres. Un seul qui n'atteint pas les deux minutes et plusieurs qui dépassent les quatre. C'est que le groupe atteint à une maturité instrumentale qui nécessite de l'espace pour chacune des trois guitares. Les acoustiques d'Earl et de Dan apportent une indéniable touche western sound en total accord avec le parti pris d'un chant que je qualifierai de choral. Entendons par là qu'il ne prime jamais sur l'orchestration mais qu'il forme avec celle-ci un ensemble d'une cohérence absolue, rarement égalée par a french band.

 

Guitars and Cadillacs, l'on donne dans la mythologie rock en fin de partie. Mais l'on reste tout de même beaucoup plus près des roots country que du rock'n'roll électrique. D'ailleurs l'on s'éloignera en ultimate final cut vers le grand ouest sur son poney et le colt à la ceinture...

 

A écouter et à réécouter. Ce live m'a conforté en ce que je pense. Burning Dust est un des groupes essentiels de la scène rockab française. Peuvent être fiers d'eux, ils creusent un sillon qui les classe parmi les meilleurs. En farfouillant, par l'entremise du net, sur les radios américaines ces derniers temps j'ai entendu beaucoup de galettes répétitives et sans saveur qui ne leur arrivent pas aux éperons.

 

Il est sûr qu'en douce France Dashing Dan n'emmène pas sa troupe en pays conquis. Chaque concert, chaque disque est un combat pour la survie dans un paysage hostile. Ce genre de situation forge le caractère, et affûte les couteaux. Burning Dust est un exemple de résistance rock.

 

D.C.

 

 

ROCKERS KULTURE.

ROCK PARADISE RECORDS.

CD. Juin 2010.

 

Easy Lazy « C » and his Silver Slippers. Liquor and Poker. The Hot Rock. Rockspell. Carl and the Rhythm All Stars. The Ball Breakers. Al Willis and the New Swingsters. The Atomics. The Shyffle Kings. Ervin Travis. Lady Flo. No Hit Makers. Tee Bo. Lord Fester. Dalann Fly Cats. Bad Hangover. Rockin James Trio. Burnin Dust. The Tawny Owls. Jake Calypso. Ghost Highway. Long Black Jackets. Old School. King Baker Combo. Tony Marlow.

 

Ah ! Les noms de groupe rockab, tout un poème à eux tous seuls. Il n'y a presque plus besoin d'écouter la galette, c'est dèjà un régal avant d'avoir mis la moindre miette dans les oreilles. Ce qui serait dommage.

 

Ne nous fions pas à l'américaine terminologie, nous ne sommes pas au plus profond du South, mais dans notre petit hexagone. Plus de vingt groupes de rockabilly français ! Passent pas souvent sur France Culture, mais ils existent. Dans les franges. Dans les marges et sont même diablement vivants. Depuis longtemps. Car il s'agit davantage d'un disque d'arrivée que de départ. L'on y fait un peu le point de ce qui existe en magasin.

 

C'est Tony Marlow que l'on ne présente plus – sachez tout de même que depuis trente-cinq ans il est un des infatigables ferments de la scène french rockab, il fut même le fondateur des légendaires Rockin' Rebels – qui a décidé d'emmener l'ensemble des gangs à la curée. Comme il y avait trop de monde pour monter dans le premier wagon, il a promis qu'un deuxième disque sortirait cet hiver. L'on y retrouve du beau monde comme Erwin Travis ou Burnin Dust, et des moins connus. Enfin cela dépend de vos accointances personnelles.

 

Vingt-cinq artistes c'est un peu vingt-cinq manières d'entrevoir le rockabilly penserez-vous. Et bien non, vous trompez, en gros il y en a deux, ceux qui essaient de coller à l'original et ceux qui optent pour un son, nous ne dirons pas plus modernisé, mais plus électrique. C'est ceux que pour notre part nous préférons, les Easy Lazy« C » and his silver Slippers pas du tout endormis, les Carl and the Rhythm all Stars vraiment en rythme et les Long black Jackets avec leurs longues guitares galopantes, et Tony Marlow qui possède un véritable son.

 

Sinon beaucoup, non pas de déjà vu, mais du déjà entendu, un calque de Johnny Cash un peu inutile, une très belle imitation de Presley, des sonorités à la Buddy Holly un peu partout. Ceux qui s'en tirent le mieux dans ce registre recherche de l'authenticité nous semblent être les Ghost Higway qui ont le mérite de recréer la musique qu'ils rejouent pour ainsi dire de l'intérieur. Mais nous en reparlerons dès la chronique suivante.

 

Une compilation possède toujours les défauts de ses qualités. L'on saute un peu trop vite d'une plage à l'autre, l'on aimerait s'attarder sur celui-ci et renvoyer cet autre chez sa grand-mère, mais l'ensemble est plus qu'agréable à écouter. L'on suppose que derrière un tel projet l'on aimerait rééditer le coup des Nuggets qui permit à un public intéressé de découvrir de nombreux artistes de la vague punk. Tony Marlow n'est pas loin de réussir son pari. Le disque est une parfaite vitrine capable d'aguicher la curiosité d'esprits curieux et ouverts qui auraient envie de s'aventurer dans la galaxie rockabilly.

 

N'oublions pas la couverture, une vraie réussite. Qui nécessite à elle seule l'achat de la bête.

 

D.C.

 

 

 

 

GHOST HIHGWAY.

Jull record.

 

Wwwmyspace.com/ghosthighway75

Contact : Jull : 06 66 21 31 08

 

Zio : contrebasse + choeur. Jull : chant + guitare + choeur. Phil : batterie + choeur. Arno : chant + guitare d'accompagnement + harmonica.

 

Snach it and grab it. Double daddy. My babe. Home of the blues. You can do no wrong. Hypnotized. Hello Mary Lou. Big fool. Cliff tribute. Shot gun boogie. Tennessee rock'n'roll. Moaning the blues. Country heroes. Going up the country.

 

 

On ne va pas les féliciter pour l'originalité du nom. Il y a tellement de fantômes et d'autoroutes qui traînent dans la mythologie rock'n'roll que vous avez intérêt à vous accrocher si vous tenez à les localiser en moins de trois minutes sur le net. Mais vous ne regretterez pas de les avoir collés dans vos favoris. Parce que à part ce nominatif embêtement je n'ai plus beaucoup de défauts à leur reprocher.

 

Un premier disque et une première réussite. Bien sûr, ils se connaissent depuis longtemps et le lecteur attentif aura remarqué que trois d'entre eux officient déjà dans Burning Dust, et sans remonter à la plus haute antiquité, dans Old School aussi... N'empêchent qu'ils sont sacrément en place. Ils sonnent comme un groupe aguerri par vingt ans de galère. Si neufs, et pas nés de la dernière pluie country. Ni du dernier orage rock'n'roll non plus.

 

Nos quatre pistoleros ont de la bouteille pure malt. Un harmonica qui déchire, une guitare qui cisaille, et tire sur tout ce qui bouge. Pour la rythmique, ne vous faites pas du mouron, ils ont tout ce qu'il faut. Plus des belles gueules sur les photos. Si j'étais une major, j'irais faire un tour dans leur local. J'aurais flairé le bon coup. Mais avec des Si l'on mettrait le rockabilly en haut des charts. En plus, pas sûr du tout qu'ils se laisseraient manoeuvrer, s'autoproduisent tous seuls comme des grands, dans leur studio et sur leur label.

 

Ces mecs-là, peuvent me hanter tant qu'ils veulent. Ils ont la pêche à l'eau de feu, et un style ramassé et compact qui ne trompe pas. De la belle ouvrage, le sens du rythme et des proportions. Jamais de bévues ou de fautes de goût. Ca tombe pile poil, allez refaire aujourd'hui une reprise de My babe sans tomber dans le ridicule du lieu commun, mais il y a cette voix creuse, ce balancement crépitant du combo par derrière et cette guitare qui s'immisce si bien dans les interstices de l'harmonica. Stetson bas pour la prise de son. Avec juste après ce Just around the corner, du rubis sur ongle, encore plus cashien que celui du maître.

 

De l'invention dans chaque reprise. Du tact, de la finesse et de l'intelligence. Difficile de faire mieux. Et de l'humour, fouinez du côté de Mary-lou pour comprendre ce que je veux dire. Good-bye, les Chaussettes Noires ! Et puis cette guitare de maître Jull qui cisèle chaque claquement de riff avant de vous envoyer quelques uns de ces satanés pétards électriques dont il a le secret, et Zio qui jazze par-dessous à damner un saint. Go ! Go ! marchin'on, bruit de fond, piano bastringue, et hoquets rockab à marcher au plafond. Pulsation dixie-rock et le goût du Tennessee qui vous remonte à la bouche. Sept fois de suite que le CD tourne sur ma platine et j'ai l'impression de n'avoir encore rien dit. Et cette voix qui frise le yoddel ! Diable si nous étions dans Rock'n'Folk, ce serait quatre étoiles d'or. De shérif.

 

Avis à tous les chasseurs de primes. Hâtez-vous de vous procurer un exemplaire du tirage original. M'est avis qu'il doit commencer à se faire rare, et que ce sera une pièce de collection d'ici peu. Et pour longtemps.

 

Damie Chad.

 

Attention : pour ceux qui regarderont ce site dans les heures qui viennent : GHOST HIGWAY live, 4 rue ST Sauveur à BALLAINVILLIERS.

29/10/2010

KR'TNT ! ¤ 24.

 

KR'TNT ! ¤ 24

LIVRAISON DU 28 / 10 / 2010

A ROCK LIT BLOG'N'ROLL

 

 

EDITO

 

Le rock français, c'est un peu comme la choucroute marseillaise ou la pizza péruvienne. Quoi que l'on en dise il a mauvaise réputation. Ce qui, question rock, ne saurait être un mal en soi. Mais l'on a beau se promettre d'être gentil et de ne pas être mauvaise langue, l'on est bien obligé de s'avouer, entre nous et au fond de soi, qu'il a toujours un petit côté variétoche.

 

C'en est même devenu une espèce de vérité intangible, un a priori partagé par les fans. Et les musiciens, à tel point que beaucoup de groupes se refusent aujourd'hui de composer en douce langue françoise et optent pour l'idiome ultra-manchin. Et ce dès le début. Dans les années soixante les Chats Sauvages se faisaient un honneur de chanter en public en anglais et c'est encore l'anglais que les Variations nous régalèrent d'un démentiel Come Along en 1968.

 

Il faut dire que le rock'n'roll a débarqué par chez nous en lousdec. Pouvait pas tomber pire. A la fin des années cinquante rares étaient ceux capables de comprendre les paroles, et encore moins la musique, des disques venus d'Amérique. Tout le monde n'y entravait que couic. Pauvre rock'n'roll, confisqué par des musicos, qui se la jouaient cador de studio, et qui n'ont été sensibles qu'au rythme. Trop fort, trop rapide, trop syncopé, qu'ils ont assimilé à la seule chose qu'ils connaissaient, mais qu'ils étaient très loin de maîtriser : la rythmique jazz. Z'ont pas compris l'arrière-plan bluesy et les roots country. Pouvaient pas savoir, mais ont sacrément manqué de flair.

 

Pour toute une génération d'intellectuels fascinés par la culture américaine, le rock a été entendu comme une parodie de petits blancs ignares qui singeaient les doctes jazzmen. Les pitoyables galéjades d'un Boris Vian sont l'exemple parfait de ce qu'il n'aurait pas fallu faire.

La clique pseudo-existentialiste a méchamment savonné la pente pour ceux qui suivraient.

 

Et en effet, ça a ramé sec pour les gamins dégingandés qui se sont par la suite radinés la gueule enfarinée. Les aînés qui se sont aperçus qu'ils avaient pris l'ascenseur en marche ne leur ont pas fait de cadeaux. De toutes les manières ils ne pouvaient offrir que leur médiocre incompréhension. L'anecdote des Five Rock transformés en Chaussettes Noires illustrent à merveille le drame du rock'n'roll français, dès le début l'histoire était mal démarrée.

De 1960 à 1963, le rock français est parti de rien pour arriver à pas grand chose. Pas de chanteurs qui sussent chanter, pas de musiciens qui sussent à jouer, et point de compositeurs qui sussent composer. Certes ils eurent pour eux l'effet de surprise, la fougue et l'énergie de la jeunesse, mais dès que les vieux croutons du showbiz eurent repris les manettes de contrôle le reflux fut terrible. Seuls quelques uns, une minuscule poignée, les plus bosseurs et les plus talentueux, parvinrent à échapper à la décrue généralisée.

 

Durant plus de dix ans le rock national avança, cahin-caha, clopin-clopant, le dos au mur, sans cesse obligé de louvoyer entre les fourches caudines de la variété et le silence des médias. Jusqu'à ce qu'enfin l'on eut la satisfaction d'un groupe qui ait atteint le niveau et la qualité d'un groupe anglais. Magma, bien entendu. Une espèce d'aérolithe tombé d'une autre galaxie. Tellement étrange et différent qu'il ne fit jamais de petits sur le sol national.

 

Qu'on le veuille ou non, un Téléphone resta toujours en deçà de l'orphéon électrique mené par Christian Vander. Et puis il faut avouer que de l'autre côté de l'océan, entre temps ils avaient mis les bouchées mille. Quand on arrivait à dégoter un bon guitariste de par chez nous, en face ils en pondaient cent cinquante dans le même mois capables de jouer mieux et plus fort.

 

Mais citrouille sur le carrosse, ce que le rock'n'roll français n'a jamais réussi à entreposer dans son escarcelle, ce ne sont ni les studios, ni les ingénieurs du son, ni les lieux de concert, mais pire que tout cela : le public.

 

Par chez nous le public rock est spécialement volatile, incapable de soutenir ses propres options. Dans les années soixante-dix, ceux qui s'intéressaient à ce qu'ils surnommaient la pop-music en vinrent à ostraciser le rock'n'roll ! Un peu comme la poule qui se moque de l'oeuf dont elle est sortie. Si par malheur vous spécifiez french rock'n'roll, faut voir à quels sourires de commisération condescendante vous vous exposiez.

 

Comme un seul homme dans les années 80, nos amateurs de pop progressive accueillirent l'indigeste soupe de la world music comme une révélation mystique... Inutile de continuer le tableau, la cause du rock en France est une cause perdue... Le plus embêtant c'est qu'aux States et dans l'United Kingdom, s'amorce aussi un recul des plus inquiétants, dû à la standardisation effrénée d'une production devenue industrielle. Mais nous en reparlerons. Ce qui n'empêche pas, un peu partout, et notamment par ici, des îlots de résistance de s'accrocher et de croître...

 

Damie Chad.

 

 

 

LE CROOCKNER DE BELLEVILLE

 

S'il en est un qui ploie sous les lauriers de la gloire depuis quinze jours, c'est le père Schmall qui entame sa dernière tournée et sort un nouvel album intitulé Come back, ce qui ne manque d'humour pour quelqu'un qui a occupé pratiquement sans discontinuer le devant de la scène depuis cinquante ans.

 

Cette flatteuse unanimité nous laisse rêveur. Pas que nous détesterions le sujet Mitchell. Nous possédons l'intégrale de ses vinyls et pas mal de ses CD. Eddy, c'est une vieille histoire. Je l'ai connu avant de savoir qui il était. J'étais mouflet que je me rappelle la danse de saint-guy qui saisissait l'ensemble de la famille regroupée devant le poste de télévision, le dimanche après-midi, lorsque surgissaient les Chaussettes Noires. Les commentaires étaient peu amènes. Les adultes n'entravaient pas la longueur de ses cheveux - la même que celle de nombreux cadres dynamiques de nos jours - quant à la musique fallait posséder des oreilles de lynx pour la discerner sous la bronca familiale.

 

Je suis arrivé à maturité adolescente en pleine déconfiture. Les média avaient opéré leur normalisation auditive. De la tornade rock qui avait submergé la France entre 1960 et 1963, il ne restait plus aucune trace. Pour un jeune garçon désargenté du fin-fond de la France, il fallait faire un sacré boulot d'enquête pour se connecter. En 1965 j'achetais mon premier 45 Tour d'Eddy Mitchell. Pouvais pas mieux tomber : « Si tu n'étais pas mon frère » en titre vedette + « J'avais deux amis » qui faisait le raccord avec tout le rock'n'roll américain originel et « Tu ne peux pas » reprise du I'm crying des Animals directement branchée sur l'explosion anglaise.

 

Eddy fut un magnifique intercesseur. Toute une génération a appris le rock en étudiant le verso de ses pochettes. Bien sûr les disques d'Eddy ne faisaient pas le poids face à une galette de Gene Vincent ou des Yardbirds mais durant des années il était nécessaire de secourir le soldat Mitchell qui pratiquement seul contre tous, continuait le combat rock sur le sol français. De « S'il n'en reste qu'un » à « L'épopée du rock » Eddy troua les murailles de l'opacité franchouillarde à plusieurs reprises. Avec Big Jim Sullivan et Jimmy Page à la guitare par derrière, le pape du rock assurait. Fit même le vol jusqu'à Memphis pour enregistrer avec la crème des musiciens de rymth'n'blues...

 

Par la suite c'est devenu plus difficile. Le rock évoluait à vitesse grand V. Si doué fût-il un chanteur à lui tout seul ne pouvait jouer à armes égales avec les redoutables assemblages des super-groupes de la nouvelle génération. Pas question de rivaliser contre Cream ou Led Zeppelin, l'intendance musicale de Monsieur Eddy ne pouvait plus suivre. Fallut négocier de sacrés virages et se raccrocher aux petites branches, d'Otis Redding à Stevie Wonder, bonjour la dégringolade.

 

Le début des seventies fut très dur pour Claude Moine qui fit un peu n'importe quoi pourvu que cela ressemblât à de la musique évoluée. Fut simplement tenu sous perfusion par les fans de la première heure qui renâclaient mais qui continuèrent à acheter les disques. Ce n'est pas qu'ils étaient mauvais, c'est qu'ils n'étaient pas bon.

 

Il fallut le bon coup de pied au cul du revival pour qu'Eddy trouve enfin la porte de sortie. Direction Nashville, retour à la case départ rock'n'roll, merci Chuck Berry, et arrivée dans un nouveau pays musical, la country. Entre temps la voix de Mitchell avait mué, elle s'était veloutée, du hamburger pour jeune homme en colère l'on était passé à la soupe de première catégorie pour habitué gourmet. Mais comme d'un autre côté son écriture beaucoup plus incisive atteignit à une qualité jamais égalée, l'on ne s'en aperçut pas tout de suite.

 

Eddy dériva doucement sur la quarantaine. Le bonhomme changeait. Son pôle intello prit le dessus, et que je vous écrive mes mémoires et que je présente une émission de télé. Avec à chaque fois, en grand professionnel, le public dans la poche. Bientôt viendrait le temps des films et des primes à l'acteur. Mitchell devint le cow-boy made in USA, francisé, franchisé... Il était temps pour lui de se retirer des affaires et de se reposer dans le cimetière des éléphants.

 

La hargne était partie. Le pistolero maudit du rock français s'est retrouvé dans le costume du shérif bien-aimé de la majorité silencieuse. Question chansons ça a commencé à branler dans le manche. Du blues de luxe, du jazz sirupeux, des grands orchestres de violons larmoyants, des big bands en folie qui louchaient vers les années quarante, le tout empaqueté sous vide. De la marchandise irréprochable. Le produit fini que personne en France n'était capable d'égaler, mais des trucs de vieux, brisés par la vie, qui s'apitoient sur eux-mêmes puisque dans deux ans les filles ne leur jetteront plus un regard. Ou pire encore, le ringard qui se cache derrière l'humour désabusé des vaincus.

 

Avec bien sûr à chaque fois une ou deux pépites à ravir le coeur des fans, mais l'obligation de se fader aussi sept ou huit morceaux à côté de la plaque tectonique rock. De moins en moins de real beat et l'organe vocal qui s'assouplissait de session en session. Des musicos triés sur le volet, une production de plus en plus perfectionniste pour un résultat de moins en moins convaincant. Plus c'est mieux, moins c'est bon !

 

Longtemps j'ai continué à acheter ses disques, sans les écouter... et les quatre derniers je les ai laissés au magasin. De bonnes choses dessus comme cette version live de « Paloma dort », mais l'ensemble est ennuyeux, le précédent CD pompeusement intitulé Grand Ecran est d'une tristesse désolante, l'on s'imaginait un western spaghetti pétaradant sur les berges du Rio Grande, et nous voici en colonie de vacances dans la Mer de sable d'Ermenonville.

 

Le rock est loin. Eddy est porté aux nues par l'establishment médiatique. Tout le monde l'aime, le respecte et l'adore. En parfait gentleman, il tire sa révérence avant qu'il ne soit trop tard. Une carrière extraordinaire. A su toujours rester digne. N'a jamais sacrifié aux peoples. N'a pas sa langue dans sa poche et se permet de dire ce qu'il pense. A part qu'il n'a plus trop grand-chose à dire. Il vit un peu dans un nuage doré, le père Schmall ! Et de son antique réputation de rocker qu'il a su thésauriser. C'est un fin manieur d'encensoir. Avec tout ce qu'il faut d'auto-dérision pour ne pas paraître pédant. Du grand art. De la fine dentelle.

 

Mais un des très rares grands Artistes – pour ne pas dire l'Unique – que nous ayons dans nos tiroirs. Fidèle à lui-même, sans nul doute. Mais au rock, j'en doute.

 

Damie Chad.

 

 

21/10/2010

KR'TNT ! ¤ 23.

 

 

KR'TNT ! ¤ 23

LIVRAISON DU 19 / 10 / 2010

A ROCK LIT BLOG'N'ROLL

 

 

EDITROCK

 

Parler de LEFTY FRIZZEL ne peut pas faire du mal. Plutôt du bien, même. La suite logique de notre précédente livraison consacrée au Man in Black, si l'on veut. LEFTY nous a quitté depuis plus d'un demi-siècle, mais sa figure nous paraît aussi essentielle et actuelle que nos jours les plus récents.

 

N'empêche que ces dernières semaines, le rock'n'roll se décline dans la rue. Ne tournez pas la tête pour chercher de nouvelles affiches. Ce n'est pas à proprement parler le rock qui est dans la rue, mais la rue qui devient rock'n'roll.

 

Appelez cela comme vous voulez, les gens, le peuple, les jeunes ( et les moins jeunes ) défilent et parfois se heurtent pas très gentiment avec nos amis les cops, de plus en plus nombreux, et de plus en plus en colère. Dans la rue. Côté artistes, c'est le calme plat, la dérobade à l'anglaise. Nos hurleurs patentés ne donnent plus de la voix. Nos chanteurs adorés sont aux abonnés absents. Et pas sur la liste rouge et noire.

 

Ainsi va le rock, un peu à côté de ses pompes de daim bleu. Rebelle, aristo du perfecto, de la dégaine à gogo, mais n'aime pas trop se mélanger au populo. Le rock n'apprécie point trop que ses racines refassent surface. Que nenni, ce ne sont ni le blues, ni la country, mais la pauvreté et la misère.

 

Un sacré creuset, qui métamorphose les humiliations de la vie en rage adolescente, et les frustrations refoulées en cris de haine et de triomphe. Ne tombons pas dans le simplisme, non plus. L'on peut être un grand artiste sans être nécessairement un révolutionnaire patenté. Mais parfois l'on exprime par sa voix, ou son instrument, des émotions et des vécus qui viennent de loin et dont on est le médiateur plus ou moins inconscient.

 

Il est arrivé à plus d'une de nos idoles de troquer leur paire de santiagues de lonesome cow-boy qui cavalait dans leur tête... pour les charentaises de la respectabilité qui roupillent sur leurs royalties. Tant vont les cruches au dollar qu'elles n'apaisent plus notre soif.

 

Le rock a toujours eu le cul entre deux chaises. Entre la flambe et la brûlure. Et beaucoup, aussi bien parmi les créateurs que les fans, ont vite fait de reposer les lauriers de leurs fesses sur le fauteuil le plus respectable. Pas le rocking-chair de la bascule à tout crin, mais l'autre le strapontin du show-biz de la suffisance.

 

Voici un sujet que l'on n'aborde guère dans les fanzines. Triste réalité de nos contradictions que nous soldons dans la case des pertes et profits. Surtout profits, d'ailleurs. Si aujourd'hui le rock se meurt, c'est qu'il devenu trop gros, trot gras, trop mou du vide. Pas tout le monde, mais beaucoup trop.

 

Ce vent brûlant qui souffle dans la rue est à écouter. C'est ainsi que le rock'n'roll chevauchera à nouveau la tempête.

DAMIE CHAD.

 

 

 

 

SPECIAL LEFTY FRIZZELL

 

 

Le nom de Lefty Frizzell ne dit plus grand chose à beaucoup de monde. Il fut pourtant en son temps l'alter ego d'Hank Williams. Les deux hommes ont tourné ensemble et jouaient à pile ou face lequel des deux passeraient en vedette... Sans doute n'a-t-il manqué à Lefty Frizzell qu'une mort rapide pour acquérir une gloire immortelle. Tous deux écrivirent et interprétèrent leur propre musique. Hank Williams avec cette voix nasillarde qui aujourd'hui fait si authentique, si roots... et même un peu artificielle couleur locale, péquenot du sud profond.


Lefty Frizzell n'était pas pourvu d'un aussi campagnard papier verre au fond de la gorge. Non son organe répondrait plutôt à l'appellation velouté pur sucre. Ne pas confondre avec la guimauve. Il y a autant de tristesse dans le timbre de Frizzell que chez Williams, mais avec la classe en plus. On ne les a pas tous les deux surnommés les bluemen de la country par hasard. Pour me faire mieux comprendre, je dirais que la voix de Frizzell est à mi-chemin entre Hank Williams et Elvis Presley. Je ne sais si je vous aide à mieux entendre. Mais le gars Presley a tout de suite pigé. L'anecdote est peu connue mais, vers la fin, Presley forma le projet d'un trente-trois tours composé uniquement de chansons de Lefty Frizzell.Encore une fois, Frizzell devança le disciple et montra le chemin. Il disparut en 1975, le King se hâta de l'imiter dans les mois qui suivirent. L'on peut se demander ce qu'il serait advenu d'Hank Williams si les petites pilules ne l'avaient ravi avant son heure. Serait-il tout de même une légende, ou un bon chanteur plus ou moins oublié parmi tant d'autres ? Frizzell avait choisi une autre route. L'alcool. Au milieu des années soixante Lefty Frizzell connut une certaine éclipse. Mais tous les témoignages sont formels, lorsque le succès revint dans les seventies et qu'il enregistra ses deux derniers disques souvent considérés comme son chat du cygne, il employa son argent à boire encore plus qu'avant.Frizzell qui reste un des princes de la country était une roc'n'roll star dans l'âme. Né en 1928, son itinéraire et son mode de vie high on life, n'est pas sans parallèle avec Gene Vincent. Bien avant le King, les gosses rêvaient de sa grosse cadillac, point rose mais aussi noire que ses idées, dans laquelle il se rendait à ses concerts. La voix de Frizzell est inimitable. Encore faut-il savoir l'apprécier. Merle Hagard qui dépensa 50 000 dollars pour entrer en possession de sa guitare personnelle, aujourd'hui déposée au Country Hall of Fame, prétend que Lefty Frizzell est avant tout un chanteur pour chanteurs. Nous dirions plutôt que pour un public non anglophone pas très habitué aux différents accents des Etats du Sud, il n'est pas évident d'apprécier la subtilité du phrasé de Frizzell, cette façon si particulière d'allonger démesurément les syllabes. Mais il vous suffira d'écouter la quarantaine de versions de The Long Black Veil disponibles quasi instantanément sur le net et de la rapprocher de l'original de Frizzell pour sentir la différence. Comparée à cette dernière combien celle, tiens au hasard, des Chieftains + Mick Jagger, malgré sa pompeuse instrumentation folk-progressive, risque de vous écorcher les oreilles !

 

 

Certaines reprises sont très belles, mais pour faire écho à notre vingt-deuxième livraison il faut reconnaître que seules celles ( notamment avec Joni Mitchell ) de Johnny Cash se démarquent en bien – mais pas en mieux - de l'originale. Poussons un petit cocorico, celle de Burning Dust est très loin de se classer parmi les plus mauvaises.

    LEFTY FRIZZELL VERS 1950

Lefty Frizell.jpgQuand survint la vague rockabilly, Lefty Frizzell sacrifia aussi au vent nouveau. Rien de tel pour mettre en évidence son côté mauvais garçon ! Frizzell qui passa quatorze mois en prison pour vol ne fut pas pour rien l'idole de l'Outlaw Country des années soixante-dix. Il chante méchamment bien, mais ses morceaux rockab sont un tantinet trop longuets. Pourquoi ferait-il court alors qu'il sait si bien se perdre dans les labyrinthes du désespoir de tous les hôtels aux coeurs brisés !

 

Lefty Frizzell est un des chantres du honky tonk, non pas ce style de piano de bastringue ultra syncopé employé par les jazzmen pour chauffer leur auditoire – mais ce genre de chansonnette sentimentalo-larmoyante, et nostalgo-romantique, qui reste l'essence de la musique country. Qui rappelons-le n'est pas une musique de balloche, comme certaines inflexions commerciales s'acharnent à la transformer, mais l'expression tragique de la solitude de l'âme humaine confrontée à la grandeur immémoriale des espaces américains.

 

Et puis un homme qui affirmait que la vie est comme la poésie, ne peut pas être totalement mauvais..

DAMIE CHAD

 

Pour vous en rendre compte par vous-mêmes, allez écouter la box set Life's like poetry chez Bear Family. L'intégrale. 12 cd, plus de 300 morceaux. Strongly expensive but very indispensable ! Vous pouvez aussi devenir an re-appropriation's outlaw adept. Typically country !