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22/04/2011

KR'TNT ! ¤ 49.

 

KR'TNT ! ¤ 49

KEEP ROCKIN' TIL NEXT TIME

A ROCK LIT PRODUCTION

22 / 04 / 2010

 

PLAY ( – MOBILES ) WITH FIRE !

 

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CONCERT LES PUJOLS

 

16 / 04 / 11

 

On the road. On vous l’avait promis. On a avalé assez de kilomètres pour traverser la France. D’ailleurs nous sommes à mille lieues de nos betteraves seine-et-marnaises. Nous avons changé de concert et de village. Ce n’est plus le carton-pâte de Disney mais la ruralité profonde de l’Ariège, nous avons troqué le Billy Bob's contre la Salle des Fêtes des Pujols. Un patelin perdu de trois cents âmes à l’écart de la route nationale.

 

In the country. Mais rassurez-vous ils sont tout de même reliés à l’électricité et dans le coin les escargots rock ont supplanté depuis belle lurette leurs homonymes folk. Ca s’annonce mal : soirée caritative pour aider à la lutte contre le cancer organisée par l’association La Rando de L’Espoir, mais à cinq euros de paf plus une boisson gratuite et les quatre crêpes au sucre à un euro, l’on peut difficilement parler de charity bizness à l’américaine. En plus ils n’ont pas tiré la couverture ( d’hôpital ) à eux : juste une intervention d’une minute trente secondes pour remercier les trois groupes d’être venus jouer gratuitement.

 

Tout le village est là, au moins cent cinquante personnes, en familles avec les gamins qui piquent des sprints sur le tarmac entre les tables et les chaises. Ambiance sympa et détendue, quelques rares connaisseurs mais l’on est surtout venu par amitié et par citoyenneté. Il se passe tellement peu de choses in the corner qu’il faut bien faire corps avec l’évènement. Après minuit l’assistance s’amoindrira. Tant pis pour eux, ils auront raté le meilleur.

 

TOO LATE

 

Ils ouvrent le concert. Sans concession mais sans illusion. Une espèce de stoner-hard sans la rage et la démesure qui vont avec. Ne croient pas en le public qui applaudit sagement à la fin de chaque morceau. L’on se dit que celui-ci manifesterait la même indifférence polie s’il assistait à une reformation impromptue de Led Zeppelin. Batterie, basse, guitares, ils connaissent tous les plans, et toutes les attitudes, nous les resservent une à une, sans imagination. En fermant les yeux l’on a l’impression d’entendre un mauvais pressage de Scorpion. Le chanteur laisse à désirer, en fait le groupe ne sera vraiment dedans que sur le dernier morceau, où ça commence à sentir le roussi. Mais c’est déjà trop tard.

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ELLE’N’RIPLEY

 

Beaucoup mieux en place. Beaucoup plus à l’aise sur scène. Un bassiste qui assure et un guitariste qui se débrouille mieux que bien. Après le set j’avais envie de lui demander quand est-ce qu’il allait se tirer de la formation. J’ai pas dit du groupe, car l’ensemble c’est beaucoup de bric et peu de brock. Assez doués pour tout faire, aussi font-ils de tout. Ils ont oublié que le rock préfère les boutiques spécialisées aux grandes surfaces.

 

C’est ce que j’appelle du rock des années 80, quand ils ont l’os il leur manque la moelle et quand ils ont la moelle ils l’entourent de cartilages trop mou. Le chanteur est horripilant, veut à tout prix se faire passer pour votre grand frère si chaleureux. Pas de chance, l’on préfère les teigneux carrément méchants. Ils ont aussi une chanteuse, parfois au clavier, parfois au micro. Une voix acide, parfaite pour les refrains citron, mais qui devrait tailler sa route toute seule, en affinant son style car l’orange amère dont elle nous égrène les cotes est un peu trop roulée dans le sucre candy par ses accompagnateurs. Une question d’équilibre non réalisé.

 

Des reprises à n’en plus finir, de Sweet Dreams d’Eurythmic à Quenn of the Stone Age en passant par Marilyn Manson et Mademoiselle K.… Un pot très pourri, interminable, ont bien dû se la raconter durant deux heures, persuadés d’être la pièce de choix de la soirée. A ce stade-là, je ne compte plus que sur la troisième cartouche pour sauver la soirée. Tromperie sur la marchandise, le flyer annonçait bien Concert Rock, non d’un wanna dog !

 

INTERLUDE

 

Je vais tout vous avouer. Chez KR’TNT l’on ne se rancarde pas au hasard dans les trous perdus, notre service de renseignement est au point. C’est vers cinq heures de l’après-midi que l’info nous était parvenue. Trois concerts pour la même soirée en trois patelins différents sans connaître un seul des neuf groupes présents, il y a intérêt à ne pas se tromper.

 

«  Je ne connais pas les autres, mais j’ai vu les Play-Mobiles, c’est jeune et bourré d’électricité, tu peux t’y pointer les yeux fermés. ». L’est pas né de la dernière pluie, celui qui cause, ses deux fils gravitent dans le milieu rock, forte chance pour que le tuyau ne soit pas percé.

 

L’aura toujours pas menti sur leur jeunesse. Quand ils débouleront sur scène pour installer leur matos le contraste sera flagrant avec Elle’N’Ripley qui ont deux fois leur âge, du coup nos ripleytifs paraîtront ce qu’ils sont, des vieux plus vraiment dans le coup. A côté de la plaque rock.

 

PLAY-MOBILES

 

Doivent pas dépasser soixante-dix ans à eux quatre. Trois escogriffes, plus une fille qu'ils cachent précieusement derrière la batterie. L'on commence à trembler en regardant ses petits bras, comment va-t-elle pouvoir assurer avec ses allumettes ? Comme une reine, elles est le pivot de la boussole qui s'affole, l'île refuge au coeur de la tempête, l'oeil toujours ouvert de l'ouragan qui se déchaîne, le point cardinal et central vers lequel les chiens fous reviennent lorsqu'ils ont perdu le chemin du rythme.

 

Le set n'a pas commencé qu'on en a déjà plein les oreilles, peuvent pas se retenir de faire péter des riff comme les gamins endiablés des westerns mexicains qui jettent quelques bâtons de dynamite, manière de faire patienter. L'on sent que l'on est parti pour une overdose d'électricité crépitante. Trois guitaristes, trois car le bassiste se sert de son engin comme d'une guitare solo, manquerait plus qu'il ne participe pas avec les deux autres à la chevauchée fantastique. Quelques regards menaçants sur les retours qui n'ont pas intérêt à faiblir, une comptine de cour de récréation, quatre riffs monstrueux et le train s'ébranle pour l'enfer.

 

En deux minutes l'on a déjà oublié les grosses couleuvres paresseuses qui ont précédé et que l'on a eu du mal à avaler. Les Play-Mobiles recrachent l'énergie de leur folie, rentre dedans et ne ressort jamais, une ligne droite et rien sur les côtés. Du rock'n'roll ils n'ont gardé que l'essentiel et rejeté toutes les fioritures. Un riff à l'endroit, un riff à l'envers, l'un après l'autre et après on recommence, mais l'on essaie de faire encore plus fort et plus exaltant à chaque fois, et va te faire foutre si t'es accro à la mélodie.

 

Un bonnet, d'un vert à faire pâlir d'envie un crocodile, sur la tête, le chanteur arpente sa guitare, il hurle dans le micro pendant qu'il vous cisaille de stridences maléfiques, sur sa gauche son acolyte essaie de le doubler dans les virages à angle droit, il y réussit souvent et la course repart de plus belle. Pas de fausse rivalité, il s'agit avant tout de se filer le train pour arriver à une vitesse maximale.

 

Face à face à tour de rôle, les doigts dans les cordes et les yeux dans les étoiles, tout pour la musique et pas un os pour le reste du monde. Près de moi, entre les trois secondes de calme qui séparent deux morceaux un des rares connaisseurs de la soirée laisse tomber un commentaire péremptoire «  C'est prodigieux ! ». N'aura pas le temps de s'étendre car le combo est reparti sur les chapeaux de roue. Peut-être voudriez-vous un peu plus de détail, je vous dirais pour que vous puissiez vous faire une idée que ça ressemblerait plutôt aux Ramones mais en plus long. Les une minute trente cinq secondes de bonheur, c'est fini et l'on recommence le même morceau, c'est pas le style des Play-Mobiles. Eux, c'est plutôt voyage jusqu'au bout du bout.

 

Si l'on devait résumer pour faire vite, il faudrait dire que c'est un concert d'une heure et d'un seul et unique riff, la descente des grands canyons en hors-bords montés sur air-craft, ça secoue un peu. Beaucoup même. Âmes sensibles abstenez-vous. Punk's not dead. Restent de sacrées épluchures. Ca dégomme à fond la caisse. En plus ils ont le culot de proposer des compos originales aux paroles stupidement intelligentes.

 

L'insolence de la jeunesse. Son ignorance aussi. Finissent leur set sur Johnny B. Goode qu'ils dédient à ceux qui sont nés avant les années soixante-dix. Le massacrent allègrement. Devraient tout de même aller faire un tour du côté des roots, manière de serrer les boulons à la perfection. L'a tout de même une manière plus que mémorable de perfuser ses riffs à écorner les hannetons le papy Chuky.

 

Mais qu'importe, le tourbillon emporte tout. Les Play-Mobiles, n'ont pas volé leur nom : ils jouent et se bougent à fond la caisse. Le concert se termine sur un dernier roulement de batterie et sous les acclamations de toute la jeunesse du coin qui s'est remuée sur le devant de la scène. Deux heures du matin. L'air frais de la nuit. Nous sommes le 17 avril. L'esprit d'Eddie Cochran plane sur la campagne ariégeoise.

 

Damie Chad.

 

Vous pouvez aller les voir sur le net mais attention les bandes que vous écoutez n'ont qu'un très lointain rapport avec les versions live , preuve que le boulot de producteur n'est pas inutile in rock'n'roll msic, quand ils enregistreront, ils auront intérêt à prendre quelqu'un qui se sera lavé longuement les oreilles avec les New York Dolls, par exemple : http://www.myspace.com/playmobiles09/music

 

URGENT, CA PRESSE !

 

 

LONGUEUR D'ONDES. N° 59.

Avril-Juin 2011.

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Gratuit, et distribué à 100 000 exemplaires! L'a fallu que j'aille en Ariège pour y tomber dessus. Beaucoup de pub : que voulez-vous, dans la vie rien n'est vraiment gratuit, et l'on remarque que souvent les annonces publicitaires exposent des artistes qui sont chroniqués ou interviewés dans le numéro. Mais dans les payants aussi. Ne faisons donc pas trop la fine bouche. Faisons semblant de croire qu'il ne s'agit que d'occurences commandées par les impératifs de l'actualité.

 

Surtout que je n'ai pas envie de dire du mal de Longueur d'Ondes. Non, ils ne présentent pas que des artistes que j'aime, pour être franc, je n'en connais pas la moitié. Par contre il y a un article qui m'a scié. Faut un sacré courage pour l'avoir passé. Ils ont fait ce qu'ils ont pu pour détourner la foudre, ils l'ont planqué à la dernière page du canard et l'ont entouré d'encart de pub pleine page.

 

Ca ne concerne pas la musique. Mais il n'y a pas que le rock dans la vie. ( Il y a aussi le roll ! ). Nous vivons dans une société traversée de courants pas toujours salutaires. Souvent dans les revues rock, l'on essaie de passer à côté, de faire comme si ce n'était pas la peine d'en parler puisque l'on se doit d'être du bon côté. Sinon l'on ne serait pas rock, n'est-ce pas ?

 

Alors quand je vois la prose de Jean Luc Eluard, je ne peux que m'incliner très bas. J'ignore tout de lui et ne sais qui il est. Mais en voici un qui ne manie pas la langue de bois. Dit ce qu'il pense et je parie que la rédaction a du recevoir des mails de protestation outragés. S'en prend à une des postures sociétales les plus politiquement correctes.

 

Le système libéral donne à la moitié de l'humanité le droit d'exploiter à outrance ( pour ne pas dire jusqu'à la mort ) l'autre moitié, mais chacun se doit de posséder un coeur gros comme un crocodile pour s'apitoyer sur toutes les victimes du monde.

 

Ayez été victime de telle ou telle injustice dans votre vie, vous êtes désormais promu au rang d'innocent ! La communauté internationnale vous offre un certificat de bonne conduite morale, ad vitam aeternam. Mais de la théorie, toujours recevable si l'on s'en tient aux principes généraux, Jean Luc Eluard passe aux exemples concrets comme les Kosovars qui libérés de la tyrannie des Serbes ont fondé un état de droit mafieux ou les Israéliens qui ne se conduisent pas avec les Palestiniens comme on aurait pu l'espérer vu les précédentes abominations dont ils furent victimes.

 

Voilà un genre de discours que l'on ne retrouve en règle générale que dans les publications gauchistes. Un bon point à Longueur d'Ondes pour oser se démarquer des idées-ficelles toutes faites par lesquelles l'ensemble des médias essaient de nous manipuler afin de nous faire intellectuellement adhérer à l'ordre injuste du monde dans lequel nous vivvons. Rock et rebelle.

 

Un article sur les radio-libres qui ne proposent plus que de la daube. N'aborde pas le problème de fond : les radios dites libres sont aux mains de groupes qui s'intéressent davantage au fric qu'à la musique qui sert de bruit de fond aux annonces publicitaires ( on y revient ! ). Les récentes aventures de Skyrock sont exemplaires. Le patron qui se fait passer pour un martyre alors qu'il a été le premier à vendre sa radio... Croyait vraiment être libre aux mains des puissances d'argent ! Ce n'est pas parce que L'Humanité est sous perfusion Rothchild-Seydoux qu'il faut prendre les vessies du verrouillages pour les lanternes de la liberté.

 

Maintenant pour être juste, il ne nous étonnerait pas que la mise sous le boisseau de Skyrock par un fonds de pension étranger ne réponde point qu'à de sordides intérêts pécuniers. Que l'on ait décidé en haut lieu de joindre l'agréabilité financière à l'utilité politicienne nous paraît des plus probables. Skyrock a su fédérer depuis plus de dix ans autour de son virapge musical toute la jeunesse des quartiers chauds. Un choix délibéré qui aujourd'hui se retourne contre elle. Malgré son activisme commercial délibéré Skyrock jouait aussi le rôle de soupape de sécurité. Il semble que dans des sphères élyséennes l'on ait opté de clouer le bec à la cocote minute, pour la remplacer par un poulet dument châtré et au langage châtié.

 

Quand l'on voit les avatars pop que sont devenues le Mouve, RTL 2 et Virgin, il n'est pas besoin d'être un grand spécialiste de la communication pour comprendre que ceux qui bâtissent des projets médiatiques en sortant le mot rock de leur chapeau haut de forme n'ont aucune envie d'enfiévrer la jeunesse du pays...

 

Damie Chad.

 

 

LOOK BOOK

 

 

SHARON TATE NE VERRA PAS ALTAMONT. MARC VILLARD.numérisation0029.jpg

Collection : Les Sentiers du Crime.

Février 2010. Biro Editeur.

 

Joli format, presque carré. Une dizaine de photographies-documents à l'intérieur. Les mots Rolling Stones sur le collage de couverture rouge hémoglobine, qui oserait laisser ce livre sur l'étagère de son libraire préféré ? Surtout si votre mémoire n'oublie pas de vous rappeler que Marc Villard est aussi l'auteur de La Guitare de Bo Diddley. Rien que cela vous campe un homme et vous trace un profil indélébile.

 

Je ne reprocherai à ce bouquin que le titre un peu tape-à-l'oeil. Rien à redire pour Altamont, mais la pauvre Sharon Tate elle est un peu l'arlésienne du roman. Non seulement elle ne se fait pas assassiner sous nos yeux, mais elle se fait voler la vedette par Sheryl Gibson, une débutante de troisième ordre tout droit sorti du cerveau de son créateur.

 

Marc Villard s'amuse. D'abord dans le prologue il nous flanque le cadavre de Brian Jones dans sa piscine. Je ne voudrais pas faire de l'humour noir, mais il tombe là, un peu comme un cheveu dans la soupe. Bien sûr, entre Altamont, Brian Jones et les Stones, il y aurait comme un lien logique, mais en y réfléchissant bien, Brian n'était pas à Altamont.

 

1969. L'année de l'amour. Rien à voir avec l'année érotique de Gainsbourg. Plutôt l'année de la mort. L'autre face de la génération Woodstock. Ces milliers de jeunes américains qui quittent leur famille et partent on the road, destination the west-coast. Depuis les débuts de l'ère hippie, la Californie est devenue la nouvelle frontière du rêve américain, le nouvel Eldorado de la jeunesse qui croit en des lendemains qui chantent rock'n'roll.

 

Comme toujours la réalité transformera le rêve en cauchemar. Le love-in gigantesque tournera à la prostitution, l'ouverture sensorielle des portes lysergiques engendrera le trafic de drogue, etc, etc... Marc Villard surfe sur ces données. Sheryl devient l'amie blanche d'un jeune noir trafiquant d'armes qui tente d'arnaquer les Hell's Angel. Vous savez maintenant pourquoi un afro-américain se fait assassiner devant la scène d'Altamont lors du concert des Stones.

 

Une nouvelle huilée comme le carburateur d'une Harley-Davidson. Qui renverse les codes. Les hippies ne sont pas spécialement gentils et les hells plus bêtes que méchants. Même les Stones qui ne sont pas irréprochables sur scène. Bref l'humanité se montre sous son vrai jour : médiocre.

 

Pourquoi voudriez-vous que ça se termine bien ?

 

Damie Chad.

 

 

INDEX KR'TNT !

 

ALAIN DISTER / 38

ALEXIS QUINLIN / 38

BASTON GENERAL / 2

BB BRUNES / 36

BOBBY COCHRAN / 41

BRITT HAGARTHY / 10

BURNING DUST / 1 / 25

BUSTY / 34

GARRETT McLEAN / 15

CHARLES BURNETT / 21

CHRISS WELCH / 14

DANIEL GIRAUD / 3 /

DARREL HIGHAM / 30

DAVE SMITH / 19

DJ PREMIER / 33

DICK RIVERS / 29

EDDIE COCHRAN / 30 / 36 / 41

EDDIE MUIR / 11

EDDY MITCHELL / 24 / 29 / 35

ELLE N'RIPLEY / 49

ELVIS PRESLEY / 29 / 45

EVAN HUNTER / 20

FABRICE GAIGNAUT / 42

FRANCOIS BON / 43

FRANCOIS JOUFFA / 42

GENE VINCENT / 4 / 7 / 9 / 10 / 11 / 13 / 15 / 18 / 19 / 27 / 36 / 45

GERARD HERZHAFT / 32 /

GHOST HIGHWAY / 25 / 26 / 45 / 48

IGGY POP / 34

JACQUES BARSAMIAN / 42

JEAN-MARC PAU /

JEAN-PAUL BOURRE / 5

JEAN-WILLIAM THOURY / 18

JOHN COLLIS / 36

JOHN SINCLAIR / 39

JOHNNY CASH / 22

JOHNNY HALLYDAY / 3 /

JULIE MUNDY / 30

JULL & ZIO / 8

KEITH RICHARDS / 43

LANGSTON HUGHES / 21

LEFFTY FRIZZEL / 23

LES PLAY-MOBILES / 49

LIZA CODY / 47

LUCILLE CHAUFOUR / 6

MC5 / 39

MICHEL ROSE / 41

MICK FARREN / 27

MIKAL GILMORE / 48

NEGRO SPIRITUALS / 46

NICK MORAN / 12

NOËL DESCHAMPS / 46

NOIR DESIR / 35

OLD SCHOOL : 1 /

O. MURCIE : 32 / 35 / 44

PATTI SMITH / 30

PATRICE LEMIRE / 17

PATRICK GRENIER DE LASSAGNE / 17

PETER GURALNICK / 32 / 35 / 37

PHILIPPE MANOEUVRE / 33 /

PIERRE HANOT / 30

PETER GRANT / 14

PLASTICINES / 36

ROBERT JOHNSON / 35

ROCKERS CULTURE / 25 / 45

RODOLPHE &VAN LINTOUT / 9

ROLLING STONES / 43

RONNIE BIRD / 47

SONIC SURGEON / 28

STEPHANE PIETRI / 38

STEVE MANDICH / 4

SUSAN VANHECKE / 7 / 41 /

THIERRY LIESENFIELD / 13

TOO LATE / 49

VAL HENNESSY / 38

VELLOCET / 16

VINCE TAYLOR / 44

WANDA JACKSON / 37

YVONNET GUITTON / 45

 

FILMS

 

DEVIL'S FIRE / CHARLES BURNETT / 21

TELSTAR / NICK MORAN / 12

VIOLENT DAYS / LUCIE CHAUFOUR / 6

 

KRONIKROCK

 

BB BRUNES : NICO LOVE TENN / 36

BURNING DUST : BURNING... LIVE / 25

CULTURE ROCKERS ( collectif ) / 25

GHOST HIGHWAY : GHOST HIHWAY / 25

PLASTICINE : ABOUT LOVE / 36

VELLOCET : INSOMNIA / 16

 

LOOK BOOKS

 

A TRIBUTE TO GENE VINCENT / EDDIE MUIR / 11

ASPEN TERMINUS / FABRICE GAIGNAULT / 42

CASH / L'AUTOBIOGRAPHIE / 22

CLASSE DANGEREUSE / PATRICK GRENIER DE LASSAGNE / 17

COMPLOTS A MEMPHIS / DICK RIVERS / 29

COUNTRY BLUES / CLAUDE BATHANY / 40

DON'T FORGET ME / JULIE MONDY & DARREL HIGHAM / 30

ENCYCLOPEDIE DE LA COUNTRY ET DU ROCKABILLY / MICHEL ROSE / 40

ELVIS MON AMOUR / LUCY DE BARBIN / 29

ELVIS. SES DERNIERS JOURS / CHARLES C. THOMPSON II / 29

FEEL LIKE GOIN' HOME / PETER GURALNICK / 32

GENE VINCENT / GARRET McLEAN / 15

GENE VINCENT / RODOLPHE & VAN LINTHOUT / 9

GENE VINCENT DIEU DU ROCK'N'ROLL / JEAN-WILLIAM THOURY / 18

GHOSTS SONG / JEAN-MARC PAU / 29

GRAINE DE VIOLENCE / EVAN HUNTER / 20

GUITAR ARMY / JOHN SINCLAIR / 39

IN THE GUTTER / VAL HENNESSY / 38

JUST KIDS / PATTI SMITH / 31

KIDS ROCK / BUSTY / 34

L'AGE D'OR DU ROCK'N'ROLL / 42

LA VEUVE ROCK'N'ROLL / LIZA CODY / 47

LE NARCISSE / PHILLIPE VAUVILLE / 37

LIFE / KEITH RICHARDS / 43

LITTLE BOATS ENSALVAGED / DAVE SMITH / 19

EDDY ET MOI / ALAIN DUGRAND / 32

NOUVELLE ENCYCLOPEDIE DU BLUES ( N° 10 ) 32 /

PAS DE CHARENTAISES POUR EDDIE COCHRAN / PATRICK LEMIRE / 17

PRESAGES D'INNOCENCE / PATTI SMITH / 31

PRIVATE COLLECTION ( 3 volumes ) YVONNICK GUITTON / 45

PUNK ROCKERS / ALAIN DISTER / 38

PUNK SEVENTEE RUSH / STEPHANE PIETRY – ALEXIS QUINLIN / 38

QUAND J'ETAIS BLOUSON NOIR / JEAN-PAUL BOURRE / 5

RACE WITH THE DEVIL / SUZAN VANECKE / 4

ROCK FRANCAIS / PHILIPPE MANOEUVRE / 33

ROCK'N'TAULE / PIERRE HANOT /

ROLLING STONES / UNE BIOGRAPHIE / FRANCOIS BON / 43

SHARON TATE NE VERRA PAS ALTAMONT / M. VILLARD / 49

THE BITTER END / STEVE MANDICH / 7

THE DAY THE WORLD TURNED BLUE / BRITT HAGARTHY /10

THE MAN WHO LED ZEPELIN / CHRISS WELCH / 15

THE STORY BEHIND HIS SONGS / THIERRY LIESENFIELD / 13

THE WEARY BLUES / LANGSTON HUGHES / 21

THERE IS ONE IN EVERY TOWN / MICKK FARREN / 27

THREE STEPS TO HEAVEN / BOBBY COCHRAN / SUSAN VAN HECKE / 41

TROIS / PATTI SMITH / 31

UN LONG SILENCE / MIKAL GILMORE / 48

 

 

URGENT CA PRESSE !

 

BLUES AGAIN ! N° 10. 32 /

BLUES MAGAZINE ( N° 59 ) 35 /

COUNTRY MAGAZINE USA ( N° 2 ) 42 /

COUNTRY MUSIC MEMORIAL ( N° 10 ) 42 /

CROSSROADS / 33 /

DREAMWEST ( N° 21 ) 45 /

GUITARIST MAGAZINE ( N° 241 ) 43 /

HARD ROCK ( N° 106 ) / 37 /

JAZZ MAGAZINE ( N° 622 ) 41 /

JUKE BOX ( N° SP 11 ) 29 / ( N° 281) 30 /

LES GENIES DU BLUES ( N° 3 ) 32 /

LONGUEUR D'ONDES ( N° 59 ) / 49

LOUD ! ( N° 120 ) 41 /

METALLIAN ( N° 63 ) 42 /

OBSKÜRE ( N° 1) 33 /

PALPABLE ( N° 5 & N° 6 ) 39 /

PUNK RAWK ( N° 16 ) 38 /

RAP MAG ( N° 7 ) 30 /

ROCK'N'FOLK ( N° 519 ) 30, 31 / ( N° 522 ) 37 / ( N° 524 ) 45 /

ROCK'N'ROLL REVUE ( N° 51 ) 40 /

ROCK SOUND ( HS N° 8 ) 39 /

SO JAZZ ( N° 13 ) / 43

SOUL BAG ( N° 201 ) 36 /

STARFAN ( N° 5 ) 45

VINTAGE GUITAR ( N° 2 ) 34 / ( N° 3 ) 47 /

 

 

10/04/2011

KR'TNT ! ¤ 48.

 

KR'TNT ! ¤ 48

KEEP ROCKIN' TIL NEXT TIME

A ROCK LIT PRODUCTION

15 / 04 / 2010

 

AVIS A LA ROCK'N'ROLL POPULATION

 

Cette 48 ième livraison de KR'TNT arrive un peu en avance, ce dimanche soir 10 avril, car dès lundi matins nous partons vers de nouvelles aventures, on the road... Pour corser la situation, la série 49 risque d'avoir un ou deux jours de retard, mais ensuite nous reprendrons notre rituel rythme hebdomadaire. En attendant nous vous laissons entre de bonnes cordes – non pas pour vous pendre – mais de guitares, avec le Fantôme des Hautes Routes, n'oubliez pas de faire un petit coucou à Ronnie Bird, sur le N° 47 ( Profitez-en pour rajouter un deuxième d à BO DIDDLEY, we are very sorry de cette calamiteuse coquille... )

 

 

GHOST HIGHWAY IN CONCERT !

 

 

BILLY BOB'S / DISNEY VILLAGE

 

8 AVRIL 2011

 

INTRO

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Lorsque l'on a appris que Wayne Hancock annulait son passage au Billy Bob's l'on a un peu fait la gueule, mais lorsque le bruit a couru que c'était Ghost Highway qui avait été contacté pour assurer la relève l'on a relevé l'oreille et l'on s'est dit que l'on ne perdait pas au change. Bref vendredi soir l'on a démarré la teuf-teuf chaparal et foncé comme un seul homme vers Mickey's land à tout berzingue.

 

Malgré un radar qui s'obstina pendant tout le voyage à nous indiquer toutes les fausses directions possibles et inimaginables, le great american artefact ne tarda pas à découper sa silhouette de carton-pâte sur l'ombreux horizon ensoleillé des plaines briardes. Un parking plus tard les pistoleros de la horde sauvage des KR'TNT boys and girls pénétraient enfin dans le fameux saloon du Billy Bob's, un des hauts lieux de la musique country française, comme tout un chacun le sait.

 

Pour ceux qui n'y ont jamais fourré leur guêtres le Billy Bob's présente une curieuse architecture un hybride hasardeux mais savamment calculé qui aurait résulté de l'accouplement improbable d'un saloon typique pour le bas, et de l'opéra européen du dix-neuvième siècle quant aux étages supérieurs. Une espèce d'église en bois ignifugé, une nef plutôt étroite aux plafonds tranchés de poutres si bien taillées qu'elles ressemblent davantage à de grosses planches qu'à des troncs d'arbre mal équarris. La couleur locale en prend un sacré coup mais le savoir faire américain est unanimement reconnu dans le monde entier pour avoir su éliminer les petits détails et offrir en toute occasion une seule réponse duplicatable à l'infini. Le rez-de-chaussée est en partie mangé par l'escalier d'accès à la restauration, les convives ont vue plongeante sur la scène. L'entrée étant gratuite, le bar pratiquant des prix raisonnables, c'est sur les amateurs de chili con carné multi-réchauffé que Disney ramasse la monnaie.

 

Arrêtons nos pessimistes prophéties, nous n'en sommes pas encore-là. Non juste au péage de l'autoroute à très grande vitesse qui y mène tout droit. Bifurquons vers l'ancienne piste maudite, là où l'on raconte que traîne encore le fantôme malheureux d'Hank Williams et l'âme calcinée de l'ancienne colère rouge...

 

 

PART ONE

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Durant nos réflexions l'espace devant la scène s'est peu à peu rempli. Quelques habitués, des fanas de la country dance qui sont pratiquement là tous les soirs pour s'adonner à leur sport favori, mais surtout et avant tout le public de Ghost Highway qui entend soutenir their favorite french band. En moins d'un an Ghost Highway a su fédérer autour de lui un groupe d'inconditionnels prêts à le suivre dans toutes ses étapes vers une plus large reconnaissance sans lesquels un groupe de rock, de n'importe quelle obédience musicale dont il se réclame, ne peut prendre un véritable envol.

 

Pour qui est introduit quelque peu dans le milieu il sera facile de reconnaître les anciens du Golf (-Drouot, une sacrée assurance rock) et de répertorier les différentes tribus de teddies et de bikers qui se côtoient sans problème. Mais le plus important n'est pas là. Le bouche à oreille a aussi drainé de nombreux jeunes qui sont venus, non pas en curieux blasés déjà revenus de tout, mais en quête d'une redéfinition de futur de l'authenticité rock. Mais n'anticipons pas.

 

Les voici sur scène. Deux front men sur le devant, guitare en bandoulière, sèche pour Arno, Mister Jull retranché derrière sa Gretch, Zio et sa contrebasse est en retrait sur la gauche de la scène, Phil est isolé du reste du groupe par un paravent de plexiglas, nous supposons destiné à amortir le son. La route fantôme commence très classiquement par le premier morceau de son premier CD, un vieux classique de Julie Lee enregistré en 1946, le ton du premier set est donné l'on ira traîner les pieds du côté des roots, au sens large du terme puisque dès le second morceau, tout de noir vêtu annonce un titre de Johnny Cash. Le set sera parsemé de titres de Carl Perkins notamment un très beau You can do no wrong, d'Hank Williams mais aussi de Fats Domino, de Ricky Nelson – le fameux Mary Lou si prisé par chez nous durant les first sixties – l'on reconnaîtra au passage l'Hypnotized de Terry Noland avec Buddy Holly qui rôdait dans le studio et Joe Bennet et ses fameux Black Slacks.

 

Pas de surprise, Ghost Highway est dans son aire de jeu, mais à chaque fois une interprétation impeccable. La machine tourne à plein. Jull et Arno alternent au chant. Chacun se tire la part du lion, plus incisive pour Jull, plus ramassée pour Arno. Se dépatouillent très bien avec la langue de Walt Withman, n'essaient à aucun moment de se surcharger les gencives d'un faux accent américain, mais ne sonnent jamais comme des damned froggies qui essaieraient en vain d'y arriver. Ni trop, ni pas assez, le rock est devenu leur idiome naturel.

Il n'y a plus qu'à les regarder et à prendre son plaisir. Aisance et simplicité, au moindre temps mort Jull ponctue d'un riff pur chrome incendiaire, et c'est reparti. Sur ses boots de croco Arno tient la barre et Jull, chemise à rayure noire comme un jeu d'échec et mat s'occupe de la mitraille. Ses interventions électriques font toujours mal, de véritables frappes chirurgicales qui redessinent l'architecture musicale des morceaux. C'est un régal de suivre ses fioritures, il n'accompagne pas le morceau, il le redécoupe, lui octroie un nouveau profil, l'amène là où l'on n'aurait jamais imaginé qu'il pût aller sans être défiguré. Beaucoup de reprises pour Ghost Highway oui, mais chaque morceau est redéfini et réinventé.

 

Zio m'inquiète. Il s'est déjà lancé dans deux ou trois soli à vous faire pousser des cris d'admiration, mais l'on devine que ce soir un feu intérieur l'habite et qu'il va falloir faire attention aux retours de flamme. Pas encore parlé de Phil, d'abord je ne le vois que très peu caché dans l'angle mort d'une baffle plus grosse qu'une armoire. Mais je l'entends et je puis assurer qu'il n'a pas passé son temps à pédaler dans la choucroute. Toujours attentif à ses acolytes et prêt à apporter le beat dont ils ont besoin juste à l'instant où il leur ferait défaut.

 

Et puis, sans prévenir, sur You Can Do No Wrong, Phil explose, le rythme s'emballe et tout le reste de l'orchestre le suit à l'unisson. L'on a changé de dimension, le son s'est durci du full metal Jacket sur un Please Don't Leave Me transcendantal. Fin de la séance, l'on ralentit sur un vieil Arthur Crudup, un certain That's all right Mama, peut-être que ça vous dit quelque chose. L'on range en souplesse la Cadillac sur le bord de la route et les musicos descendent se rafraîchir pour trois quarts d'heure.

 

Je ne vous parle pas de l'ambiance, les derniers morceaux sont repris en choeur par un public survolté.

 

PART TWO

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Les revoici. Arno arbore un chapeau de toile écrue sur la tête. Du genre suivez mon panache blanc et vous ne serez pas déçus. Et il faut l'avouer nous ne fûmes pas déçus. Cherokee Boogie de Johnny Horton pour sonner la charge dès le début et Tennessee rock'n'roll de Bobby Helms pour annoncer la couleur. Le combo a la rage au coeur et un vent de folie s'empare du public qui double les morceaux en bas de la scène.

 

Là-haut c'est le délire. Plus personne ne saurait retenir Zio, ne voila-t-il pas qu'il entreprend une danse du scalp frénétique autour de sa contrebasse. C'est à une véritable relation amour-haine que nos deux inséparables se livrent. Il ne pince pas les cordes, il les arrache, et la mandoline géante se met à swinguer comme aux temps anciens des juke-joints.

 

Phil en profite pour lui jeter vicieusement quelques contretemps entre les paluches dont Zio se tirent comme un chef. C'est lui qui mène la rythmique et sa contrebasse bourdonne comme un essaim de frelons en colère, il dirige la charge droit sur l'ennemi, mais entre ses jambes bobonne a décidé de ne pas se laisser faire. Elle rue comme un bronco et pétarade des quatre fers. Qu'à cela ne tienne, Zio se lance dans un corps à corps démentiel, debout, à genoux, plié en deux ou en trois, il l'enjambe et la serre de toutes ses forces. Il est l'attraction numéro 1, l'on ne voit plus que lui, mais les deux guitaristes le rejoignent dans un galop digne des plus belles chevauchées et le band poursuit sa course échevelée.

 

Je vous dirai pas comment ça se finit, mais à la fin du set l'on a l'impression que Zio est entré dans son instrument. Il ne fait plus qu'un avec la musique. Il plaque les accords autant sur sa contrebasse que sur son propre corps. Clameurs du public qui exulte.

 

Qui a dit que le rock était mort avec Gene Vincent et Vince Taylor ? Certains titres du set sont miraculeux, un Gone, Gone, Gone dévastateur à faire fondre le zinc des comptoirs, un bijou de brisures électriques à faire péter les compteurs, un My Babe qui chavire tout le monde, quant au Country Heroes d'Hank Williams S. avec Arno à l'harmonica qui vous débite la colonne vertébrale en tranches de son miaulement de chat métallique étripé et Phil qui siffle comme trois derniers trains en partance pour Yuma, rien à dire, c'est du grand art.

 

La suite on s'y perd un peu tellement l'excitation est grande. Trois Johnny à la suite, Horton, Cash et Burnette, un trio d'enfer, l'orchestre tourne à fond, Jull donne pleinement l'impression d'être ce qu'il est, un super guitariste, l'un des meilleurs du moment, toutes scènes rock confondues, un gars qui assimilé Cochran et qui sait être lui. Avec en plus une authenticité et une humilité qui font plaisir à voir. Country heroe mais pas rock star.

 

La fin du set tient de la démence. Deux Johnny Burnette, The train kept a rollin' ( à faire pâlir d'envie les Yardbirds ) et Tear it up, entrelardés du Flying Saucer de Billy Rilley. Des pièces de choix. Des morceaux de roi. Pour des rois. Car Ghost Highway domine le sujet. Dans la salle galvanisée c'est l'apothéose, Ghost Higway nos servira en dernier rappel un Going up to the Country à faire frémir. Très belle idée de terminer sur cet hommage à Alan Wilson, l'inspiré guitariste de Canned Heat, une merveilleuse façon de proclamer que le rockabilly possède d'autres portes de sorties que les Cramps et les Stray Cats.

 

PART III

 

C'est fini. Comme un rêve qui s'achève. Retrouvailles avec les copains que l'on n'a pas vus depuis longtemps. Les copines aussi. Des jeunes se pressent autour de Mister Jull, ils veulent savoir, le secret et la recette. Mais l'important est de jouer ce que l'on est. Il n'y a pas de pureté rock, par contre chacun peut apporter sa touche d'authenticité.

 

Ghost Highway est fascinant. Un groupe de rockab qui ne regarde pas derrière. Que de chemin parcouru depuis un an : un vingt-cinq centimètres vinyl en cours de pressage, le premier CD paru à compte d'auteur repris par une compagnie de disques avec pochette redessinée par Alain Chennevière et trois morceaux supplémentaires. De quoi ravir les collectionneurs. Mais surtout des munitions pour aller de l'avant.

 

Certes en notre douce France, la vie d'un groupe de rock – a fortiori de rockabilly – n'est pas des mieux assurées. Mais avec Ghost Highway, nous avons un potentiel remarquable. Des musiciens de qualité, un public fidèle, un répertoire, de la créativité à revendre. Tout cela laisse augurer des lendemains heureux. A suivre. De près.

 

Damie Chad.

 

 

 

LOOK BOOK

 

UN LONG SILENCE. MIKAL GILMORE.

Traduit de l'anglais par FABRICE POINTEAU.

Paru aux usa EN 1994. Traduction française :SONATINE. Septembre 2010.

 

numérisation0023.jpg« Hello, I'm Johnny Cash ! » Je traduis pour ceux qui ne comprennent pas l'anglais : « Allo, je suis Johnny Cash ! ». De toutes les manières, pour vous c'est raté, il y a fort peu de chance pour que Johnny Cash vous appelle au téléphone. D'abord vous ne le méritez pas, ensuite il ne vous reste pas que quelques heures à vivre juste avant d'être fusillé à quinze heures pile.

 

Je vois que l'histoire commence à vous intéresser. Alors garez votre bicyclette, et préparez-vous à lire le livre le plus rock'n'roll de toute votre existence. Mikal Gilmore – surtout ne confondez pas avec David Gilmour du Pink Floyd, car ce n'est pas un ouvrage de la bibliothèque rose, plutôt encore plus noir que the man in black de Johnny Cash !

 

Quand je dis rock'n'roll, je dis bien rock'n'roll et pas un dictionnaire sur les chanteurs de rock. Mikal Gilmore étant à l'époque où il écrivait son bouquin, rédacteur en chef du magazine Rolling Stone, vous pourriez vous fourvoyer sur une mauvaise voie. Sur les 660 pages de ce monstrueux pavé, en raccordant tous les passages qui évoquent la musique rock l'on arriverait à ressortir un dossier de au plus – en exagérant énormément – quinze pages.

 

C'est que dans ce récit Mikal Gilmore n'est que le frère de son frère. Un certain Gary comme il se doit Gilmore dont vous avez toutes les chances de n'avoir jamais entendu parler jusqu'à aujourd'hui. Normal, il est mort en 1977, fusillé dans sa prison – le titre original Shot In The Heart est bien plus poignant - là-bas très loin dans l'Etat de l'Utah. Ne cherchez pas à le plaindre. C'est lui qui l'a voulu. Ce n'est pas ce que vous pensez, je n'insinue pas que sa mort fut une juste rétribution qui lui fut allouée pour avoir abattu froidement, sans aucune raison, deux jeunes garçons d'une vingtaine d'années qui ne le connaissaient même pas et qui ne lui avaient rien fait. Non avec Gary Gilmore nous sommes dans une autre dimension.

 

Gary était d'une d'une autre nature. Il aurait pu se la fermer et se la couler douce jusqu'à la fin de sa perpète, tranquille et pénard, oublié de tous, au fin fond d'un pénitencier américain ( dont les portes s'étaient refermées sur lui et où il finirait sa vie à jamais, reprenez le refrain en choeur, vous connaissez la chanson ). Pas tout à fait un hôtel quatre étoiles, mais en ces temps-là si vous aviez un peu de chance, vous pouviez entendre Johnny Cash en direct, venir chanter at home ( pas très sweet ) pour les prisonniers dont vous étiez un membre agréé.

 

C'est que dans les années 70, l'on avait perdu – en ce grand pays démocratique, ainsi qu'il aime à se présenter, que sont les USA – l'habitude d'exécuter les condamnés à mort. Mais il y avait longtemps que Gary avait mangé son pain dur en prison et il avait l'envie et la rage de mordre non pas l'aumône du pain blanc de la condamnation à vie, mais la main de la justice immanente des hommes qui la lui tendaient.

 

Histoire typiquement américaine qui n'est pas s'en rappeler Moby Dick, la baleine blanche, le mammifère dont l'innocente et candide couleur se révèle être celle du mal absolu. Entre la grâce et la punition, fais comme le Christ demande à ton père la plus grande sévérité. Et ne compte surtout pas être sauvé sous le fallacieux prétexte que tu aurais exigé pour toi la peine la plus lourde.

 

Les Anglais n'ont pas été contents de perdre leur colonie américaine. Mais la liberté qu'ils ont due octroyer au rustique joyau mal dégrossi de leur couronne n'était pas un cadeau. Le ver du puritanisme anglican était dans le fruit depuis les premières heures du Mayflower. Les américains ont beau essayé de faire semblant de n'en plus se souvenir, la bestiole indésirable a pondu une larve qui, depuis les originelles générations, se transmet de cerveau à cerveau. Don du sang, don du sexe et don du sperme, toute chair y concourt. N'allez pas chercher plus loin la cause des outrances du rock'n'roll american dream.

 

Mikal Gilmore est né dix ans trop tard. Il est arrivé après la bataille. Il vivra dans la bonne ville de Portland en territoire affectif protégé. Une belle maison, trois grands frères, un père qui exerce une combine des plus légales pour gagner de l'argent. Une maman qui le protège. Ne partez pas dans un trip nostalgo green green grass of home ou alors c'est du vert caca d'oie d'homme, car c'est ici que débite le hot rod'n'roll !

 

Le père se trimballe de sacrées casseroles, origine douteuse, plusieurs vies derrière lui,numérisation0022.jpg de mystérieux ennemis qui le traquent sans cesse, dont personne jusqu'à aujourd'hui n'est parvenu à percer l'identité. Un gars en fuite, marié plusieurs fois, avec un nombre d'enfants indéterminés, un escroc qui place des publicités pour des revues qui n'existent pas, interdit dans plusieurs états, assez vieux pour être le grand-père du premier garçon que lui donnera la mère de Mikal.

 

Quant à celle-ci, soyez sûrs qu'elle s'est mariée plutôt pour le pire que pour le meilleur. Ne lui cherchez pas d'excuse, en toute connaissance de cause. Elle était en rupture de son milieu familial, c'est qu'être une jeune mormone dans les années d'avant-guerre n'était guère folichon. Complice du père, et dans les premières années ce sont des pérégrinations qui se situent à l'intersection d'un roman de Jules Verne et d'un morceau de Bruce Springteen. L'Amérique profonde, celle des eaux les plus glauques. Voyage au bout de la nuit, du côté des paumés, du côté du lumpen prolétariat, du côté de la marge.

 

Deux autres gosses qui pointent leur nez. La vie devient de plus en plus dure à assumer. Le couple naufrage, il coule mais l'épave continue à flotter. Elle tiendra jusqu'au bout. Envers et contre tous. Bye bye l'amour, bonjour la haine. Les gamins n'ont pas le droit de moufter. Le père s'amourache d'eux à leur naissance mais le suivant détrône le précédent. Etant le dernier né Mikal bénéficiera d'un traitement de faveur, puisqu'il n'aura pas de remplaçant. C'est pour cela qu'il sera le seul à s'en sortir.

 

Le père a la main lourde. Les corrections sont quasi-quotidiennes, à coups de cuir de rasoir, longues, interminables. Ce qui ne vous tue pas vous rend fort. Plus tard l'aîné Franck sera une cloche, Gaylen n'arrivera pas à maîtriser son walk in the wild side et terminera sa vie dans un lit d'hôpital. Mais Gary, est un rebelle, les coups ne lui font pas peur, les coups ne lui font plus mal. Mikal est né en 1951, juste au moment où Gary commence à ruer dans les brancards. Ecole buissonnière, planques avec les copains dans les broussailles, alcool, premiers larcins, premières filles, Gary n'est jamais le dernier dans les mauvais coups.

 

Une adolescence au bon vieux temps du rock'n'roll, Elvis Presley, disques et radios, concerts de Little Richard, l'on écoute Bo Diddley et Jerry Lee Lewis. Gene Vincent n'est pas nommé. Tout cela se terminera en maison de redressement. Gary en ressortira métamorphosé, il était un petit gars bien de chez nous qu'avait mal tourné, la violence institutionnelle de ces bagnes pour adolescents, l'a transformé en rebelle métaphysique. Désormais, rien ni personne n'empêchera Gary de prendre du bon temps et de s'adonner aux délices de la vraie vie. Pas poète, mais voyou.

 

Il le paiera très cher. Quatorze ans de sa vie derrière les barreaux. Il essaiera bien de refaire sa vie. Mais lorsque Nicole le quittera, il s'en ira tuer les deux premiers péquins qui passaient à sa portée. Faute de mieux. Faute de pire. Spirale vers l'enfer, spirale vers la mort. L'on n'évitera aucun des écueils habituels, le père qui paie les meilleurs avocats pour sauver son fils bien battu de ses premières peccadilles, la famille déchirée qui fait bloc autour du rejeton maudit qui s'en fout comme de sa première chaussette... Chez les Gilmore les liens du sang versé sont plus fort que ceux de l'amour refusés.

 

Mikal se réfugiera dans sa prime adolescence dans la religion, l'Eglise mormone lui vient en aide. Mais en définitive ce n'est pas Dieu qui le sauvera, mais... le rock'n'roll ! Beatles, guerre du Vietnam, la jeunesse américaine rêve d'un monde meilleur. Mikal vivra le rock comme une utopie. De son côté Gary qui avait tant flashé sur Elvis se tournera de plus en plus, au fur et à mesure que les nuages s'amoncellent sur sa tête, vers Johnny Cash. Difficile mais significatif passage de l'adolescence à l'homme adulte.

 

Un Gary que Mikal se garde bien de nous présenter comme un héros. Pas même comme un anti-héros. La révolte de Gary est inutile et perverse. Elle le mène à la mort. Gary qui en fut la première en est aussi la dernière victime. Elle est un train lancé à pleine vitesse qui déraille. Preuve qu'elle ne mène à rien puisqu'elle tue son propre facteur déclenchant et germinatif. C'est une condamnation sans appel à laquelle se livre Mikal, mais nullement un réquisitoire.

 

Le livre est d'autant plus fort qu'il ne se permet aucun jugement moral. Aucune recherche de sensationnalisme. Tout est dit, mais les scènes choc sont racontées sans racolage. Mikal Gilmore ne quitte pas d'une semelle sa famille, jamais une prise de vue hors-champ. Plan américain du début à la fin. Malgré cet acharnement à montrer non pas uniquement la vérité, toute la vérité rien que la vérité abstraite des choses que l'on peut construire dans sa tête, mais la seule et simple nudité des faits familiaux rapportés sans forfanterie, Un Long Silence vaut son pesant d'or d'étude sociologique.

 

La société américaine est passée au scanner. L'acte de Gary est monstrueux mais n'est révélateur d'aucune monstruosité morale. Gary n'est pas meilleur que vous. Ni pire non plus. Le combat de Gary ne manqua jamais de courage. Les moments les plus chauds de son existence furent toujours de sang-froid. Lorsque l'on fait remarquer à Gary que s'il obtient satisfaction il rouvrira de fait les couloirs de la mort, il se met en colère et déclare que les fautes des autres ne l'intéressent pas. Sa mort qui est son ultime vengeance, son ultime pied de nez au système qui l'a broyé, ne regarde que lui.

 

Gary est en tous points semblables aux maîtres du système qui se contentent de prendre en toute légalité leurs parts de bénéfices, que cela lèse ou non les autres. Révolte d'anarchiste de droite et prise de position éminemment républicaine. Avec en plus cette notion de culpabilité toute personnelle qui est au fondement de l'idéologie protestante. Gary dénonce la fausse hypocrisie du système qui ronronne de plaisir quand les circonstances lui sont favorables mais qui n'hésitera pas à vous déchirer de toutes ses griffes dès que vous précipitez un grain de sable dans l'engrenage.

 

Gary ne bloque pas la machine. Il démontre par l'absurde la preuve de son efficacité. Il est le one self-destructive-man. Sa révolte est une auto-mutilation cadavérique. Elle n'a même pas la beauté désespérée et tourbillonnante des guerres indiennes. Gary rend la monnaie de la pièce symbolique que la société américaine lui enjoint de payer au trésor public des comportements asociaux susceptibles de troubler l'ordre privé des milices économiques du grand capital. Mais son acte terminal ne crée aucun désordre. Au contraire elle en consolide les fondements constitutionnels. Les outlaws qui s'abritent derrière la loi pour organiser une auto-protection toute illusoire s'adonnent à un jeu de dupes. Dont ils sont les bouc-émissaires auto-proclamés.

 

Tout cela à mettre en relation avec ce que l'on appelle la rébellion rock.

 

Damie Chad.

 

P.S. : les lecteurs intéressés ne manqueront pas de se procurer aussi Le Chant du Bourreau de Norman Mailer, paru en 1979, qui traite aussi de l'étonnant destin de Gary Gilmore

QUE FAITES-VOUS LE DIMANCHE ?

 

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INDEX KR'TNT !

 

ALAIN DISTER / 38

ALEXIS QUINLIN / 38

BASTON GENERAL / 2

BB BRUNES / 36

BOBBY COCHRAN / 41

BRITT HAGARTHY / 10

BURNING DUST / 1 / 25

BUSTY / 34

GARRETT McLEAN / 15

CHARLES BURNETT / 21

CHRISS WELCH / 14

DANIEL GIRAUD / 3 /

DARREL HIGHAM / 30

DAVE SMITH / 19

DJ PREMIER / 33

DICK RIVERS / 29

EDDIE COCHRAN / 30 / 36 / 41

EDDIE MUIR / 11

EDDY MITCHELL / 24 / 29 / 35

ELVIS PRESLEY / 29 / 45

EVAN HUNTER / 20

FABRICE GAIGNAUT / 42

FRANCOIS BON / 43

FRANCOIS JOUFFA / 42

GENE VINCENT / 4 / 7 / 9 / 10 / 11 / 13 / 15 / 18 / 19 / 27 / 36 / 45

GERARD HERZHAFT / 32 /

GHOST HIGHWAY / 25 / 26 / 45 / 48

IGGY POP / 34

JACQUES BARSAMIAN / 42

JEAN-MARC PAU /

JEAN-PAUL BOURRE / 5

JEAN-WILLIAM THOURY / 18

JOHN COLLIS / 36

JOHN SINCLAIR / 39

JOHNNY CASH / 22

JOHNNY HALLYDAY / 3 /

JULIE MUNDY / 30

JULL & ZIO / 8

KEITH RICHARDS / 43

LANGSTON HUGHES / 21

LEFFTY FRIZZEL / 23

LIZA CODY / 47

LUCILLE CHAUFOUR / 6

MC5 / 39

MICHEL ROSE / 41

MICK FARREN / 27

MIKAL GILMORE / 48

NEGRO SPIRITUALS / 46

NICK MORAN / 12

NOËL DESCHAMPS / 46

NOIR DESIR / 35

OLD SCHOOL : 1 /

O. MURCIE : 32 / 35 / 44

PATTI SMITH / 30

PATRICE LEMIRE / 17

PATRICK GRENIER DE LASSAGNE / 17

PETER GURALNICK / 32 / 35 / 37

PHILIPPE MANOEUVRE / 33 /

PIERRE HANOT / 30

PETER GRANT / 14

PLASTICINES / 36

ROBERT JOHNSON / 35

ROCKERS CULTURE / 25 / 45

RODOLPHE &VAN LINTOUT / 9

ROLLING STONES / 43

RONNIE BIRD / 47

SONIC SURGEON / 28

STEPHANE PIETRI / 38

STEVE MANDICH / 4

SUSAN VANHECKE / 7 / 41 /

THIERRY LIESENFIELD / 13

VAL HENNESSY / 38

VELLOCET / 16

VINCE TAYLOR / 44

WANDA JACKSON / 37

YVONNET GUITTON / 45

 

FILMS

 

DEVIL'S FIRE / CHARLES BURNETT / 21

TELSTAR / NICK MORAN / 12

VIOLENT DAYS / LUCIE CHAUFOUR / 6

 

KRONIKROCK

 

BB BRUNES : NICO LOVE TENN / 36

BURNING DUST : BURNING... LIVE / 25

CULTURE ROCKERS ( collectif ) / 25

GHOST HIGHWAY : GHOST HIHWAY / 25

PLASTICINE : ABOUT LOVE / 36

VELLOCET : INSOMNIA / 16

 

LOOK BOOKS

 

A TRIBUTE TO GENE VINCENT / EDDIE MUIR / 11

ASPEN TERMINUS / FABRICE GAIGNAULT / 42

CASH / L'AUTOBIOGRAPHIE / 22

CLASSE DANGEREUSE / PATRICK GRENIER DE LASSAGNE / 17

COMPLOTS A MEMPHIS / DICK RIVERS / 29

COUNTRY BLUES / CLAUDE BATHANY / 40

DON'T FORGET ME / JULIE MONDY & DARREL HIGHAM / 30

ENCYCLOPEDIE DE LA COUNTRY ET DU ROCKABILLY / MICHEL ROSE / 40

ELVIS MON AMOUR / LUCY DE BARBIN / 29

ELVIS. SES DERNIERS JOURS / CHARLES C. THOMPSON II / 29

FEEL LIKE GOIN' HOME / PETER GURALNICK / 32

GENE VINCENT / GARRET McLEAN / 15

GENE VINCENT / RODOLPHE & VAN LINTHOUT / 9

GENE VINCENT DIEU DU ROCK'N'ROLL / JEAN-WILLIAM THOURY / 18

GHOSTS SONG / JEAN-MARC PAU / 29

GRAINE DE VIOLENCE / EVAN HUNTER / 20

GUITAR ARMY / JOHN SINCLAIR / 39

IN THE GUTTER / VAL HENNESSY / 38

JUST KIDS / PATTI SMITH / 31

KIDS ROCK / BUSTY / 34

L'AGE D'OR DU ROCK'N'ROLL / 42

LA VEUVE ROCK'N'ROLL / LIZA CODY / 47

LE NARCISSE / PHILLIPE VAUVILLE / 37

LIFE / KEITH RICHARDS / 43

LITTLE BOATS ENSALVAGED / DAVE SMITH / 19

EDDY ET MOI / ALAIN DUGRAND / 32

NOUVELLE ENCYCLOPEDIE DU BLUES ( N° 10 ) 32 /

PAS DE CHARENTAISES POUR EDDIE COCHRAN / PATRICK LEMIRE / 17

PRESAGES D'INNOCENCE / PATTI SMITH / 31

PRIVATE COLLECTION ( 3 volumes ) YVONNICK GUITTON / 45

PUNK ROCKERS / ALAIN DISTER / 38

PUNK SEVENTEE RUSH / STEPHANE PIETRY – ALEXIS QUINLIN / 38

QUAND J'ETAIS BLOUSON NOIR / JEAN-PAUL BOURRE / 5

RACE WITH THE DEVIL / SUZAN VANECKE / 4

ROCK FRANCAIS / PHILIPPE MANOEUVRE / 33

ROCK'N'TAULE / PIERRE HANOT /

ROLLING STONES / UNE BIOGRAPHIE / FRANCOIS BON / 43

THE BITTER END / STEVE MANDICH / 7

THE DAY THE WORLD TURNED BLUE / BRITT HAGARTHY /10

THE MAN WHO LED ZEPELIN / CHRISS WELCH / 15

THE STORY BEHIND HIS SONGS / THIERRY LIESENFIELD / 13

THE WEARY BLUES / LANGSTON HUGHES / 21

THERE IS ONE IN EVERY TOWN / MICKK FARREN / 27

THREE STEPS TO HEAVEN / BOBBY COCHRAN / SUSAN VAN HECKE / 41

TROIS / PATTI SMITH / 31

UN LONG SILENCE / MIKAL GILMORE / 48

 

 

URGENT CA PRESSE !

 

BLUES AGAIN ! N° 10. 32 /

BLUES MAGAZINE ( N° 59 ) 35 /

COUNTRY MAGAZINE USA ( N° 2 ) 42 /

COUNTRY MUSIC MEMORIAL ( N° 10 ) 42 /

CROSSROADS / 33 /

DREAMWEST ( N° 21 ) 45 /

GUITARIST MAGAZINE ( N° 241 ) 43 /

HARD ROCK ( N° 106 ) / 37 /

JAZZ MAGAZINE ( N° 622 ) 41 /

JUKE BOX ( N° SP 11 ) 29 / ( N° 281) 30 /

LES GENIES DU BLUES ( N° 3 ) 32 /

LOUD ! ( N° 120 ) 41 /

METALLIAN ( N° 63 ) 42 /

OBSKÜRE ( N° 1) 33 /

PALPABLE ( N° 5 & N° 6 ) 39 /

PUNK RAWK ( N° 16 ) 38 /

RAP MAG ( N° 7 ) 30 /

ROCK'N'FOLK ( N° 519 ) 30, 31 / ( N° 522 ) 37 / ( N° 524 ) 45 /

ROCK'N'ROLL REVUE ( N° 51 ) 40 /

ROCK SOUND ( HS N° 8 ) 39 /

SO JAZZ ( N° 13 ) / 43

SOUL BAG ( N° 201 ) 36 /

STARFAN ( N° 5 ) 45

VINTAGE GUITAR ( N° 2 ) 34 / ( N° 3 ) 47 /

 

 

06/04/2011

KR'TNT ! ¤ 47.

 

KR'TNT ! ¤ 47

KEEP ROCKIN' TIL NEXT TIME

A ROCK LIT PRODUCTION

08 / 04 / 2010

 

 

L'OISEAU ENVOLE

 

RONNIE BIRD

 

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Puisque nous avions évoqué sa présence en parallèle à celle de Noël Deschamps dans notre dernière livraison, autant profiter de ce numéro suivant pour faire s'entrecroiser les destinées de nos deux rockers des années 64 – 69. Voici donc une évocation de Ronnie Bird, l'oiseau trop tôt envolé du rock français.

 

Le premier 45 tours de Ronnie Bird paru chez Decca – attention le label des Rolling Stones, et ceci aura son importance – peut être considéré comme le dernier disque du rock français des années soixante. C'est une espèce de témoin que Ronnie se passerait de lui-même à lui-même, tout seul.

 

Adieu à un ami – adapté de Mike Berry – se présente comme un tribut à Buddy Holly, un de ces pionniers du rock dont KR'TNT se devrait de parler le plus tôt possible. Etrange morceau qui fleure bon en même temps et le slow rock tempéré typiquement français de nos sixties nationales et qui se permet de restituer par intermittences les saccades, très pertinemment imitées, et si particulières du style de Buddy Holly. Plus loin Dis Aux Montagnes nous entraîne sur les cimes de cette variétoche semi-mélodramatique pseudo-country bien de chez nous. Pour un peu on en pleurerait. De rire. Ou d'émotion pour ceux qui ont la fibre nostalgique.

 

Un premier disque qui n'est pas une parfaite réussite mais qui va attirer sur Ronnie l'oreille de tous les amateurs de rock. Buddy Holly n'est pas à cette époque une figure imprécise mais une icône sacrée du rock'n'roll. N'oublions pas que l'année suivante Eddy Mitchell gravera J'Avais Deux Amis dédiée à Eddie Cochran et... Buddy Holly.

 

Le deuxième record de Ronnie sera de transition. La reproduction de l'identique mais avec un pas sur le côté. Un morceau de Buddy Holly – l'on ne change pas une équipe qui gagne – Love's Made A Fool Of You, ce qui donne en bon français L'Amour Nous Rend Fou, et une adaptation qui reprend les mots mille fois usés des paroles habituelles «  je pleure l'ami, elle est partie ma petite amie » décidément aussi vache que celle des Chats Sauvages.

 

Je suppose que vous avez tiqué et compris le scénario. Récapitulons pour ceux qui ont la comprenette rock un peu lente, Love's Made A Fool Of You, ce n'est ni plus ni moins qu'un démarquage de Not Fade Away établi par Buddy Holly lui-même. Les âmes simples s'interrogeront sur l'intérêt qu'un chanteur aurait à se chiper des morceaux à lui-même... Pour le seul plaisir de l'expérimentation certes, et Buddy avait cette habitude de se remettre cent fois sur l'ouvrage... mais aussi d'accaparer sans vergogne le bien d'autrui en repassant une ou deux couches de peinture par-dessus pour que ça ne se voit point trop. Procédé que vous pouvez juger fort malhonnête mais qui était, en ces temps d'éruption créatrice, monnaie courante.

 

Bref pour soulever le pot aux roses et rendre à César ce qui était à Bo Didley, nous rappellerons qu'entre Love's Made A Fool Of You, Not Fade Away et le morceau de Bo Didley sobrement intitulé Bo Didley – Bo avait un égo très beau – la différence n'est pas bien grande. C'est maintenant qu'il s'agit de faire gaffe à la démonstration : en adaptant Love's Made A Fool Of You de Buddy Holly, Ronnie Bird ne jetait point un regard hommagial à un grand rocker mort ( snif ! Snif ! ) depuis cinq ans mais bien au contraire portait les prunelles visionnaires de ses yeux en avant sur le Not Fade Away de Buddy Holly adapté par... les Rolling Stones. En d'autres termes Ronnie Bird avait compris que le rock avait changé et qu'un vent nouveau venait d'Angleterre.

 

Toute la gloire de Ronnie Bird – et je connais des irréductibles qui préfèrent dire toute la gloire du rock'n'roll français – tient dans les deux disques suivants qu'il fit paraître en l'an de grâce 1965, toujours chez Decca. Huit morceaux, trois chef-d'oeuvre. C'est que petit Ronnie avait tout compris, avait effectué un petit tour made in England et s'était acoquiné avec un américain exilé in Paris, le guitariste de blues ( toute la musique que nous aimons vient de là ) Mickey Baker qui avait joué avec Ray Charles... le même chemin que les Stones qui ont appris le rock chez Muddy Waters ( et quelques autres, dont Bo Didley ).

 

J'étais tranquillement assis en train de prendre mon petit déjeuner – j'avais alors quatorze ans – lorsque vers huit heures vingt, France Inter a balancé Fais Attention sur les ondes. J'ai cru à une apparition ! Un gugus totalement déjanté qui vous jetait à la gueule des paroles sacrément idiotes – Yé ! Yé ! Fais attention, les filles vont te mener par le bout du nez - le tout nappé sur un coulis de guitares comme on n'en avait jamais entendu sur un disque français ! De l'électricité pure ! En prise directe sur le compteur bleu ! Incroyable mais vrai, mais qui était cet énergumène ?

 

En plus il remettait le couvert sur l'autre face, ni plus ni moins que The Last Times des Stones. Et ça supportait la comparaison ! Et ça tenait la route à fond de train. «  Mais on me dit qu'elle m'attend, oh non ! », oh oui ! C'est la première fois que toute une génération s'est sentie fière d'être français ! Et avec juste raison. Sûr l'on a fait mieux depuis et quand on écoute de près, c'est rempli de défauts et d'imprécisions, mais à l'époque il n'y avait personne qui pouvait rivaliser avec ce prodige.

 

Sur le deuxième 45, avec Où Va-t-Elle, moins de flambe et de sauvagerie, mais l'on perçoit que Ronnie veut s'installer dans la durée, il ne recherche plus à emporter le morceau, mais un certain équilibre entre la voix et la guitare. Joliment joué, le vocal organe a toujours été le côté faible de Ronnie, un peu trop creux, un peu passe-partout, et surtout sur scène une certaine nonchalance du phrasé qui le desservira plus tard.

 

J'ignore si Decca l'a lourdé ou si Philips lui a fait miroiter le miroir aux alouettes. Mais en 1966 Ronnie se retrouve chez Philips... comme Johnny. Encourageant pour un french rocker aux dents longues ! Mais chez Philips l'on a d'autres chats à fouetter. Depuis son retour de l'armée Johnny n'est plus si gros vendeur qu'il le fut... Ronnie passe un peu à l'arrière-plan, quand le feu est à l'écurie l'on essaie de sauver d'abord le crack.

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C'est que le public français s'est renouvelé, la première génération commence à rentrer au bercail, ceux qui viennent sont moins rock, et la mode tourne vite, en Amérique Dylan occupe la une, de la violence primaire du rock l'on passe à la subtilité revendicatrice du protestsong... La France suit le mouvement. Antoine et ses chemises à fleurs commencent à déstabiliser les vieilles gloires. Ronnie Bird sera la première victime du nouveau prophète. Parti en tournée en tête d'affiche avec Antoine, Ronnie sent soir après soir que le vent change. Il devra céder sa place de leader au petit nouveau plébiscité par les foules en chaleur. Ronnie trouvera la pilule amère...

 

Son premier disque chez Philips essaie de régler ses comptes avec l'ancien étudiant sorti de Centrale, mais sa chanson Chante n'aura pas le succès de Cheveux Longs Idées Courtes d'Hallyday. Quelque chose s'est cassé. Définitivement. Sur les deux sorties suivantes l'on trouvera de bons morceaux mais rien de magistral qui puisse emporter l'adhésion.

 

Ronnie va tout de même trouver un allié inattendu. RTL s'est mis en tête de rivaliser avec Salut Les Copains l'émission d'Europe 1 qui draine un maximum de jeunes auditeurs.. La station ne lésine pas sur les moyens, elle débauche l'Emperor Rosko qui sévissait sur Radio Caroline, le mythique bateau pirate qui inonda l'Angleterre de bonne musique... Rebaptisé Président, Rosko va lancer sur les ondes Minimax, nettement plus rock que SLC, une présentation loufoque, ponctuée de cris et saturée de jingles délirants, un infâme tohu-bohu qu'aujourd'hui encore NRJ et Skyrock n'ont jamais égalé. Ah ! Ce fameux serment de fidélité à prononcer à voix haute la main droite levée «  Je jure de n'avoir dans ma vie qu'un seul et unique président, le Président Rosko! ». Le plus beau, celui qui marche sur l'eau.

 

Le Président Rosko favorise Ronnie Bird. L'on est sûr de l'entendre au moins une fois à chaque émission, et parfois Rosko pousse à la roue en le programmant deux fois de suite. C'est lui qui fera au forceps les mini-hits que sont Les Filles en Sucre d'Orge et le Le Pivert, adorables bluettes pop, très bien orchestrées mais si loin du rock'n'roll. C'est que Ronnie pédale un peu dans la choucroute, en 67 il a sur scène sa période rythm'n'blues, il interprète Otis Redding – alors que dans le même temps il enregistre des espèces de symphonies pop pompeuses post-hippies, pro-Beatles genre De l'Autre Côté Du Miroir...

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En 69, tout heureux je découvre en Andorre un simple du Bird dont j'ignorais l'existence. Sad Soul et Rain in The City. Deux titres crépusculaires et prophétiques. En anglais, l'on ne reconnaît plus sa voix, il mange les mots et n'articule plus. L'effet n'est pas désagréable. Durant quelques mois j'imagine qu'il concocte un surprenant retour dans un studio britannique... Comme beaucoup j'attendrai en vain... C'est la fin. Ronnie Bird tire le rideau et quitte la scène. Définitivement.

 

Enfin, presque, il y a d'abord une espèce de reniement – le baiser de Judas - lorsqu'il accepta de chanter – en compagnie de Julien Clerc - dans la comédie musicale Hair. Les rockers n'aimaient guère les hippies, souvenez-vous de la haine que s'attira Johnny d'une bonne frange de son public qui n'admit jamais - et cria à la trahison - qu'il ait osé enregistrer San Francisco de Scott Mackenzie. Dans les interviews qu'il a données par la suite au long des dernières quarante années Ronnie Bird n'insiste pas sur cette période, d'après nous alimentaire, qui durera jusqu'en 1972.

 

Le voici parti, en catimini. L'homme s'est réfugié à New York. Il travaille pour la télévision. Il refait sa vie. Pour Ronnie Bird durant de longues années c'est silence radio. Ronald Mehu, né en 1945, issu d'un milieu plutôt aisé – aujourd'hui on dirait bobo - est tombé dans les oubliettes du rock...

 

Et en 1992, sans prévenir Ronnie nous prend par surprise, un CD sur nos platines. Je l'ai écouté religieusement, cherchant désespérément une parcelle du feu originel. One World ressemble à un disque de Stevie Wonder qui aurait décidé de se lancer dans la world music. C'est tout ce que vous voulez sauf du Ronnie Bird. C'est peut-être bon en son genre, mais la majorité des fans de Ronnie Bird n'ont pas aimé. Grosse déception. Comment avoir vécu toutes ces années à New York en passant à côté des rock'n'roll roots !

 

L'est quand même arrivé à bouclé la boucle. Il a réussi à écrire deux morceaux pour Ray Charles. Voici un titre de gloire dont chacun aimerait à se prévaloir. Ronnie est plus sceptique quant à cette légende qui s'est créée autour de son nom. Même les Anglais et les Américains ont entendu parler de lui ! Ainsi il aura droit à ses deux pages réglementaires dans Les 123 Albums Essentiels du Rock Français pour un album de compilation qui, d'après moi, ne vaut pas ses deux derniers somptueux Extended Plays Decca.

 

Il se demande – et à juste raison – où étaient tous ces admirateurs lorsque le train a commencé à dérailler. L'on prête plus volontiers aux morts qu'aux vivants ! Tout comme Noël Deschamps – admirez la concomitance des dates de leur courte carrière 1964 – 1969 - Ronnie Bird a souffert de ce grand trou qui s'est opéré dans le rock français après 1963. Nos deux rockers en sont les victimes exemplaires.

 

Ronnie n'était pas un de ces chanteurs capables de transcender ses accompagnateurs. Plutôt un interprète assez fin pour apporter un son nouveau. Il était une espèce de tête chercheuse, une sensibilité hyper-aiguisée, en avance sur son temps, trop pressé pour prendre le temps de composer par lui-même, qui n'a jamais trouvé le groupe stable de musiciens qui l'aurait aidé à réaliser toutes ses virtualités. Il a eu de bons musicos, Pierre Fanen, Tommy Brown et Micky Jones, mais il n'a pas pu les conserver par manque de moyens financiers. Les disques qu'il a enregistrés après 1967 se sont moins bien vendus et il s'est enferré dans l'infernale quadrature du cercle : moins de ventes, moins d'argent pour financer un combo personnel. Il a été obligé de subir à ses dépends la dure loi de l'offre et de la demande : on ne l'accompagnait pas, on cachetonnait derrière lui. Rien de pire qu'un mercenaire qui s'économise. Alors que toute son esthétique le dirigeait à être l'élément moteur de ce qu'à l'époque on commençait à désigner sous l'appellation de groupe pop, il s'est épuisé, tournée après tournée, à tenir la tête hors de l'eau, ne portant plus assez d'attention à ses enregistrements discographiques, optant pour une politique de reprises trop systématique, s'en remettant à des conseillers trop à l'écoute de l'air du temps qui changeait plus vite que prévu... Il jette l'éponge en 69, au moment même où commencent à se former une seconde génération de groupes français, Variations, Triangle, Magma... C'est à son tour de passer le témoin. Et cette fois il n'aura plus la force de le garder pour lui.

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Damie Chad.

 

Pour les esprits curieux d'en savoir plus, nous recommandons de passer d'abord sur le site http://ronniebird.toochattoo.com vous trouverez-là, dates, photos, discographie, nombreuses reproductions de pochettes et une lettre de Ronnie douce-amère qui fait le point sur cette aventure rock'n'rollienne terminée un peu trop brusquement. Site de fan, plutôt récent, un peu en déshérence depuis une année, mais le plus complet que l'on puisse découvrir. Ensuite, avec un peu de patience et d'obstination l'on peut écouter presque tous ses morceaux sur You Tube.

 

L'oiseau s'est envolé trop vite, et nous sommes restés le bec dans l'eau.

 

Bip ! Bip ! Fait le pivert.

 

 

 

URGENT, CA PRESSE !

 

VINTAGE GUITARE. N° 3.numérisation0008.jpg

Avril-Juin 2011.

 

Vintage guitare est-elle en train de gagner son pari ? Un an entre la sortie du Numéro 1 et celle du Numero 2. Et ce trois qui tombe pile-poil comme un accord parfait plaqué sur un vieux manche.

 

Ce qu'il y a de terrible avec cette revue c'est qu'à chaque page vous découvrez l'abîme insondable de votre ignorance. Ainsi ces guitares Rio, vous les avez déjà aperçues si vous êtes un peu curieux de tout ce qui s'est joué en France autour et après Django. Le meilleur et le pire. La variétoche jazz et le manouche le plus pur, mais vous n'avez jamais discerné leur originalité sur les photos. C'est fou ce qu'une guitare peut ressembler à une guitare, vue de loin. Mais chez Vintage, ils zieutent de très près.

 

Prenez aussi la collection de rickenbakers de Ron O'Keefe, de quoi devenir marteau, tous ces modèles alignés qui se ressemblent comme deux gouttes d'eau, mais affûtez votre regard et vous saisirez les détails. Heureusement que le collectionneur nous tient un discours pédagogique qui permet de nous y retrouver.

 

J'avais bien vaguement entendu parler de Paul Bigsby qui inspira Leo Fender pour sa Stratocaster, et intéressa Gibson et Gretch, une espèce de dilettante de génie qui travailla davantage dans la confection pour particulier que dans la distribution grand public. Faut dire que lorsque l'on a Merle Travis pour client, ca doit aider à bousculer les idées. Par contre les guitares Maton, made in Australia, j'avais jamais maté, pourtant les Beatles en ont arboré. M'en fous, je préférais les Stones. Ah ! Bon Keith Richards aussi. Je m'incline.

 

Et je n'ai même pas mentionné la moitié des articles. Ni les quatre double-pages sur les modèles de légende. Bref si vous voulez avoir l'air de vous y connaître un minimum, Vintage Guitare est indispensable.

 

Damie Chad.

 

 

LOOK BOOKS

 

 

LA VEUVE ROCK'N'ROLL. LIZA CODY.numérisation0009.jpg

BELFOND 2003.

 

Je vous accorde que le titre n'est pas très rock'n'roll, même s'il provient d'un jeu de mot tiré du roman widow /window ( veuve / fenêtre ). Le titre original anglais est beaucoup plus juste dans sa simplicité, Gimme more. Nous pardonnerons à la traductrice Isabelle Maillet qui a réalisé par ailleurs un énorme boulot de traduction. Dommage qu'au dernier moment elle ne se soit plus rappelé qu'en rock le packaging puisse parfois avoir un énorme impact sur l'achat.

 

Il est pourtant beaucoup question d'argent dans ce livre. Au cas où vous l'auriez oublié le rock est avant tout une industrie. La musique n'arrive qu'en seconde position. D'abord le fric, ensuite le fric. Le héros du livre en fera très vite l'amère découverte. Peut-être même en mourra-t-il, mais avant d'en venir à de telles extrémités, il va se rendre compte que son rêve vire au cauchemar. Il voulait l'argent, l'amour, la gloire et la reconnaissance. Il aura tout cela et même plus. Avec le rock'n'roll, il y a toujours au dernier moment une petite pochette cadeau surprise. C'est ce qui fait son charme inimitable.

 

Il aura tout, mais sur le mode mineur, celui de la dépossession. Les fans, la pression, le succès, appelez cela comme vous voulez, commencent par lui voler sa vie. Il n'est plus libre de lui-même, à tout moment il doit se retrancher du monde, derrière les vitres, derrière les services d'ordre, dans les meilleurs hôtels, dans les superbes limousines, le rock'n'roll ne se décline pas les fenêtres grand-ouvertes, il se conjugue selon le mode de l'enfermement, et dès que le baiser de la renommée vous a touché, sachez que vous êtes devenu un vampire exsangue, vous aimeriez vous abreuver au flot continu de la vie, mais vous êtes sans relâche soumis aux milliers de fans-moustiques qui sucent sans discontinuer votre lymphe vitale.

 

A tel point que Jack est mort. Paix à son âme. C'est sa veuve, Birdie qui est la plus à plaindre. Jack a vécu fastueusement, mais par avances sur recettes. Ne croyez pas qu'il avait les mains percées. Sa compagnie de disques lui a toujours fourni ce qu'il demandait, un peu comme vous quand vous refilez son argent de poche à votre gamin. Pour lui, c'est beaucoup, mais vous vous faites attention à ne pas mettre en déséquilibre le budget du ménage. A la différence près que pour Jack, ça se compte en millions de dollars. Alors il peut se permettre tous les caprices qu'il veut avec son argent. Qui n'est pas le sien. Mais qui appartient à d'inatteignables sociétés sises aux îles Caïmans. Des dents sacrément longues.

 

Cette pratique porte un nom : la cavalerie. On vous avance de l'argent sur vos futures rentrées. Mais quand le coco a cané, le jockey rame de toutes ses forces pour rentrer à la maison. A pieds. Le problème pour Birdie c'est qu'elle n'a pas de maison. Elle vit d'expédients. C'est qu'elle est mauvaise joueuse, elle ne veut pas se désaccoutumer du luxe et de la belle vie, alors – faute de tubes - elle entube tout les gogos qui passent à sa portée. Mais elle sait que le temps n'est plus de son côté. Il y a longtemps qu'elle n'a plus vingt ans. De beaux restes certes, mais il y a tant de belles filles qui gravitent autour du rock'n'roll...

 

Elle est restée dans le milieu, elle cornaque un jeune groupe de rock, des miettes que Dog Records lui lance en souvenir des anciens beaux jours... mais attention, elle a encore une carte à jouer, possède-t-elle, oui ou non des enregistrements inédits de Jack ? Toutes les majors sont en attente mais aucune n'a envie de partager les royalties. Vous imaginez Courtney Love se balladant avec douze morceaux de Nirvana sur un mini-cassette ou Pamela détenant un sixième trente-trois des Doors dans son panier à provisions. Aïe ! Aïe ! Aïe ! Tous les requins ne sont pas dans les studios. La partie s'annonce serrée et dangereuse.

 

Je vous laisse avec Birdie. Attention si vos êtes du genre protecteur de la veuve et de l'orphelin, Birdie n'a rien du petit oiseau innocent tombé du nid. Ce serait plutôt crotale au dard empoisonné.

 

Il se peut que vous soyez tombé sur ce site, ou sur le bouquin, par hasard. Le rock, même british, n'est pas votre tasse de thé. Surtout ne passez pas votre chemin. La Veuve Rock'n'roll se déroule dans les milieux rock, seventies pour être précis, mais avant d'être un bouquin qui parle de rock'n'roll, c'est avant tout un superbe roman. Très bien écrit, avec des personnages d'une présence extraordinaire, la soeur de Birdie par exemple ( pas vraiment rock ! ) est inoubliable. Même si vous n'êtes pas à même de repérer tous les clins d'oeil à des personnages ou des situations ayant réellement existé, le livre possède une densité et une profondeur d'analyse psychologiques – les voix des personnages sont mixées un peu à la manière des différentes pistes d'un enregistrement live retravaillé, tantôt en avant, tantôt en arrière, doublées, étouffées, etc... - que l'on est loin de retrouver dans l'ensemble de la production littéraire contemporaine.

 

Damie Chad.

 

 

 

INDEX KR'TNT !

 

ALAIN DISTER / 38

ALEXIS QUINLIN / 38

BASTON GENERAL / 2

BB BRUNES / 36

BOBBY COCHRAN / 41

BRITT HAGARTHY / 10

BURNING DUST / 1 / 25

BUSTY / 34

GARRETT McLEAN / 15

CHARLES BURNETT / 21

CHRISS WELCH / 14

DANIEL GIRAUD / 3 /

DARREL HIGHAM / 30

DAVE SMITH / 19

DJ PREMIER / 33

DICK RIVERS / 29

EDDIE COCHRAN / 30 / 36 / 41

EDDIE MUIR / 11

EDDY MITCHELL / 24 / 29 / 35

ELVIS PRESLEY / 29 / 45

EVAN HUNTER / 20

FABRICE GAIGNAUT / 42

FRANCOIS BON / 43

FRANCOIS JOUFFA / 42

GENE VINCENT / 4 / 7 / 9 / 10 / 11 / 13 / 15 / 18 / 19 / 27 / 36 / 45

GERARD HERZHAFT / 32 /

GOSTH HIGWAY / 25 / 26 / 45

IGGY POP / 34

JACQUES BARSAMIAN / 42

JEAN-MARC PAU /

JEAN-PAUL BOURRE / 5

JEAN-WILLIAM THOURY / 18

JOHN COLLIS / 36

JOHN SINCLAIR / 39

JOHNNY CASH / 22

JOHNNY HALLYDAY / 3 /

JULIE MUNDY / 30

JULL & ZIO / 8

KEITH RICHARDS / 43

LANGSTON HUGHES / 21

LEFFTY FRIZZEL / 23

LIZA CODY / 47

LUCILLE CHAUFOUR / 6

MC5 / 39

MICHEL ROSE / 41

MICK FARREN / 27

NEGRO SPIRITUALS / 46

NICK MORAN / 12

NOËL DESCHAMPS / 46

NOIR DESIR / 35

OLD SCHOOL : 1 /

O. MURCIE : 32 / 35 / 44

PATTI SMITH / 30

PATRICE LEMIRE / 17

PATRICK GRENIER DE LASSAGNE / 17

PETER GURALNICK / 32 / 35 / 37

PHILIPPE MANOEUVRE / 33 /

PIERRE HANOT / 30

PETER GRANT / 14

PLASTICINES / 36

ROBERT JOHNSON / 35

ROCKERS CULTURE / 25 / 45

RODOLPHE &VAN LINTOUT / 9

ROLLING STONES / 43

RONNIE BIRD / 47

SONIC SURGEON / 28

STEPHANE PIETRI / 38

STEVE MANDICH / 4

SUSAN VANHECKE / 7 / 41 /

THIERRY LIESENFIELD / 13

VAL HENNESSY / 38

VELLOCET / 16

VINCE TAYLOR / 44

WANDA JACKSON / 37

YVONNET GUITTON / 45

 

FILMS

 

DEVIL'S FIRE / CHARLES BURNETT / 21

TELSTAR / NICK MORAN / 12

VIOLENT DAYS / LUCIE CHAUFOUR / 6

 

KRONIKROCK

 

BB BRUNES : NICO LOVE TENN / 36

BURNING DUST : BURNING... LIVE / 25

CULTURE ROCKERS ( collectif ) / 25

GHOST HIGWAY : GHOST HIHWAY / 25

PLASTICINE : ABOUT LOVE / 36

VELLOCET : INSOMNIA / 16

 

LOOK BOOKS

 

A TRIBUTE TO GENE VINCENT / EDDIE MUIR / 11

ASPEN TERMINUS / FABRICE GAIGNAULT / 42

CASH / L'AUTOBIOGRAPHIE / 22

CLASSE DANGEREUSE / PATRICK GRENIER DE LASSAGNE / 17

COMPLOTS A MEMPHIS / DICK RIVERS / 29

COUNTRY BLUES / CLAUDE BATHANY / 40

DON'T FORGET ME / JULIE MONDY & DARREL HIGHAM / 30

ENCYCLOPEDIE DE LA COUNTRY ET DU ROCKABILLY / MICHEL ROSE / 40

ELVIS MON AMOUR / LUCY DE BARBIN / 29

ELVIS. SES DERNIERS JOURS / CHARLES C. THOMPSON II / 29

FEEL LIKE GOIN' HOME / PETER GURALNICK / 32

GENE VINCENT / GARRET McLEAN / 15

GENE VINCENT / RODOLPHE & VAN LINTHOUT / 9

GENE VINCENT DIEU DU ROCK'N'ROLL / JEAN-WILLIAM THOURY / 18

GHOSTS SONG / JEAN-MARC PAU / 29

GRAINE DE VIOLENCE / EVAN HUNTER / 20

GUITAR ARMY / JOHN SINCLAIR / 39

IN THE GUTTER / VAL HENNESSY / 38

JUST KIDS / PATTI SMITH / 31

KIDS ROCK / BUSTY / 34

L'AGE D'OR DU ROCK'N'ROLL / 42

LA VEUVE ROCK'N'ROLL / LIZA CODY / 47

LE NARCISSE / PHILLIPE VAUVILLE / 37

LIFE / KEITH RICHARDS / 43

LITTLE BOATS ENSALVAGED / DAVE SMITH / 19

EDDY ET MOI / ALAIN DUGRAND / 32

NOUVELLE ENCYCLOPEDIE DU BLUES ( N° 10 ) 32 /

PAS DE CHARENTAISES POUR EDDIE COCHRAN / PATRICK LEMIRE / 17

PRESAGES D'INNOCENCE / PATTI SMITH / 31

PRIVATE COLLECTION ( 3 volumes ) YVONNICK GUITTON / 45

PUNK ROCKERS / ALAIN DISTER / 38

PUNK SEVENTEE RUSH / STEPHANE PIETRY – ALEXIS QUINLIN / 38

QUAND J'ETAIS BLOUSON NOIR / JEAN-PAUL BOURRE / 5

RACE WITH THE DEVIL / SUZAN VANECKE / 4

ROCK FRANCAIS / PHILIPPE MANOEUVRE / 33

ROCK'N'TAULE / PIERRE HANOT /

ROLLING STONES / UNE BIOGRAPHIE / FRANCOIS BON / 43

THE BITTER END / STEVE MANDICH / 7

THE DAY THE WORLD TURNED BLUE / BRITT HAGARTHY /10

THE MAN WHO LED ZEPELIN / CHRISS WELCH / 15

THE STORY BEHIND HIS SONGS / THIERRY LIESENFIELD / 13

THE WEARY BLUES / LANGSTON HUGHES / 21

THERE IS ONE IN EVERY TOWN / MICKK FARREN / 27

THREE STEPS TO HEAVEN / BOBBY COCHRAN / SUSAN VAN HECKE / 41

TROIS / PATTI SMITH / 31

 

 

URGENT CA PRESSE !

 

BLUES AGAIN ! N° 10. 32 /

BLUES MAGAZINE ( N° 59 ) 35 /

COUNTRY MAGAZINE USA ( N° 2 ) 42 /

COUNTRY MUSIC MEMORIAL ( N° 10 ) 42 /

CROSSROADS / 33 /

DREAMWEST ( N° 21 ) 45 /

GUITARIST MAGAZINE ( N° 241 ) 43 /

HARD ROCK ( N° 106 ) / 37 /

JAZZ MAGAZINE ( N° 622 ) 41 /

JUKE BOX ( N° SP 11 ) 29 / ( N° 281) 30 /

LES GENIES DU BLUES ( N° 3 ) 32 /

LOUD ! ( N° 120 ) 41 /

METALLIAN ( N° 63 ) 42 /

OBSKÜRE ( N° 1) 33 /

PALPABLE ( N° 5 & N° 6 ) 39 /

PUNK RAWK ( N° 16 ) 38 /

RAP MAG ( N° 7 ) 30 /

ROCK'N'FOLK ( N° 519 ) 30, 31 / ( N° 522 ) 37 / ( N° 524 ) 45 /

ROCK'N'ROLL REVUE ( N° 51 ) 40 /

ROCK SOUND ( HS N° 8 ) 39 /

SO JAZZ ( N° 13 ) / 43

SOUL BAG ( N° 201 ) 36 /

STARFAN ( N° 5 ) 45

VINTAGE GUITAR ( N° 2 ) 34 / ( N° 3 ) 47 /