12/05/2011
KR'TNT ! ¤ 52. MODS 'N' ROLL
KR'TNT ! ¤ 52
KEEP ROCKIN' TIL NEXT TIME
A ROCK LIT PRODUCTION
12 / 05 / 2010
ROCK 'N' MODS
MODS UNE ANTHOLOGIE. PAOLO HEWITT.
SPEED,VESPAS & RHYTHM'N'BLUES
Un livre surprenant. Tout le monde connaît les Mods. Facile, c'étaient ceux qui s'opposaient aux rockers. Pour les rockers c'est d'une simplicité absolue : Triumph, Perfecto, Gene Vincent. Pour les mods on troque la moto contre la vespa, le blouson de cuir contre la veste à Martingale et Gégène contre le british boom. Rajoutez une date sur l'emballage : 1964, et une poignée de rochers de Brighton pour épater votre petite soeur. N'oubliez pas non plus de prendre votre air le plus sociologique pour assurer que les rockers sont les fils du prolétariat et les Mods d'immondes petits-bourgeois à la noix de coco.
Et patatras ! Vous vous êtes pris les pieds dans la descente de lit. Ce n'est pas moi qui le dis, mais la trentaine d'individus dont Paolo Hewitt présente les témoignages. Attention pas de seconde main. Des gens dignes de foi, des musicologues, des professeurs d'université, des journalistes, des romanciers et surtout les protagonistes qui ont été au plus près de l'origine du phénomène.
Commençons donc par le commencement. A la fin de la deuxième guerre mondiale l'Angleterre a pris un sacré coup sur la tronche : la fière Albion est dans les choux, les Ricains deviennent les champions incontestés du monde occidental. Le malheur c'est qu'elle a pris un autre gadin beaucoup plus grave, non plus sur la tronche, mais à l'intérieur d'elle-même. A faire front commun contre les mitrailleuses germaniques, les truffions de base se sont aperçus que les vaillants officiers de la gentry qui les commandaient n'étaient guère plus solides que la moyenne générale... En gros les tommies ont gagné la guerre mais perdu leurs illusions sur la suprématie intrinsèque de leurs élites dirigeantes...
Vont quand même mettre du temps à réaliser les conséquences. L'après-guerre sera difficile : un pays à reconstruire et du travail pour tout le monde. De quoi endiguer tout mouvement de contestation de grande ampleur. Et puis nous sommes tout de même dans the old England again around her cup of tea. Ce n'est pas parce que l'on est pauvre que l'on va se mettre à brailler dans la rue...
Bref si vous êtes jeunes et un peu à l'étroit dans vos laborieuses occupations ne comptez que sur vous pour vous en sortir. Une fois que vous avez intégré ces paramètres de base, vous êtes bon pour la modernité qui s'annonce.
Sous des auspices peu favorables : au mieux un emploi de petit bureaucrate, le mariage, la maison, les enfants, le cimetière. Palpitant ! Difficile d'y échapper. Tous les futurs mods commenceront par entrer dans la combine. Dès quinze ans, les fils de prolo recherchent leur indépendance financière, en ces saisons de plein emploi, l'on a un besoin urgent de gratte-papiers dans les bureaux. Les voici, déjà un pied dans l'engrenage. Va falloir jouer serrer non pas pour se défiler car la réalité économique est implacable, mais pour se démarquer.
La marque sera comme un pied de nez au destin. Lorsque toutes les sorties sont bloquées, si l'on refuse de se résigner, l'on ne peut marquer sa différence que par de minuscules écarts significatifs. Les Mods ne sont pas un mouvement musical. Le chic le plus ultra d'un Mod c'est d'être à la mode. Mais attention sa mode à lui : pas celle des autres, pas celle du prêt à porter - qui éclatera en les imitant. Rallongez votre veste, ou plutôt ordonnez à votre tailleur de la retoucher : tout est là, soyez unique. Puisque vous habitez chez vos parents engloutissez votre salaire hebdomadaire dans un costume en mohair cintré, une belle nuance de mauve ou de vert, des pantalons cigarettes, des revers de sept centimètres, une martingale plus large, composez votre différence. Si subtile qu'elle en paraisse tape-à-l'oeil.
Le Mod ne s'habille pas comme les autres, mais comme personne. En 1960, l'on compte au plus grand large cent cinquante mods sur l'agglomération londonienne. Les Mods sont une élite clandestine. Ils ne seront jamais plus nombreux même si quatre ans plus tard toute la jeunesse singe la mode mod. Encore faut-il discerner les Faces, ceux qui donnent le la, qui sont en avance de quelques jours sur la nouvelle tendance qu'ils fondent par leur exemplarité imaginative, et les Tickets, ceux qui suivent avec un scooter de retard.
Les Mods se veulent Modernes. Plutôt bon chic bon genre que greasers débraillés. Les Mods sont nés dans les milieux rétrogrades du trad-jazz, l'équivalent de notre New Orleans franchouillard, ont aussi empruntésaux intellos, les hipters branchés poésie Beat auxquels ils ont davantage volé un certaine attitude existentialiste que l'outrance du verbe, et ces tenues Ivy League d'étudiants sages... les tout premiers Mods écoutent la placide trompette du modern jazz de Chett Baker. L'angoisse métaphysique, la rage de vivre, peut-être mais alors cool, très cool...
Vont évoluer petit à petit. Plus pour se détacher de leurs berceaux germinatifs que par un amour violent du rhythm'n'blues, du rhythm'n'Black plutôt, car ils vont se mettre à la musique noire, on rencontre déjà beaucoup de jamaïcains à Londres, de la Motown à James Brown, du jazz au ska, un immense tourbillon de danse qui anticipe la world music des années 90.
En semaine le Mod fourmi travaille. Du vendredi soir au lundi matin le Mod cigale danse. Sans s'arrêter. De boîte en boîte, sur son scooter de préférence. Trois jours sans dormir. Est-ce possible ? Très facilement, les docteurs vous fournissent sur simple ordonnance vos trente pilules de Speed pour le mois. Pas cher, remboursé par la sécurité sociale. Si vous voulez augmenter la dose, vous en trouvez très facilement sur le marché. Ce sont les fabricants pharmaceutiques eux-mêmes qui fournissent les trafiquants. Du pharmaceutique-bio en quelque sorte.
Le Mod n'est pas un révolté. Il a construit son petit espace citadin de survie écologique. Voterait plutôt conservateur. A force d'imiter les riches l'on emprunte leurs travers. A moins que ce ne soit la volonté de vouloir leur ressembler qui vous oblige à reproduire leurs défauts. La stigmatisation Rockers / Mods n'est pas tout à fait fausse. Maintenant faut aussi rappeler que c'est la fierté prolétarienne qui va pousser dans les mêmes années cinquante les futurs teds à revêtir les fameuses veste d'Edouard... Le dandysme sous toutes ses formes et sous tous ses avatars est constitutionnel d'une certaine radicalité britannique depuis au moins Lord Byron !
A partir de 1964, les évènements vont se précipiter. Les journaux en mal de copie en assoupissante période pascale montent en épingle une obscure échauffourée entre groupeS de rockers et de mods désoeuvrés. Provocation policière si bien manipulée que l'ensemble du pays fait bloc autour de ses bobbies, derniers remparts contre les hordes barbares d'une ingrate jeunesse déchaînée... Mais le retour du bâton sera terrible pour l'establishment, la modsmania prend la relève de la Beatlesmania... L'industrie du disque se frotte les mains. Le rock s'installe en Angleterre pour très longtemps...
Les Mods font la grimace. Ces milliers de clones qui se précipitent sur les panoplies toutes faites du premier prêt à porter adolescent européen sont aux antipodes de leur philosophie première. Submergés par la vague qu'ils ont provoqués les Mods originels vont retourner à l'anonymat qu'ils n'ont jamais quitté, seuls surnagent quelques noms qui ne sont plus connus que par les spécialistes, Peter Meaden le premier manager des Who le groupe Mod par excellence ( mais pas par authenticité ), Irish Jack, Mickey Tenner, Phil the Greek...
Le modernisme des Mods menait à tout, à condition d'en sortir bien sûr. Des groupes comme Les Action et Creation n'ont jamais connu la gloire, n'ayant pas su négocier le virage du psychedelic boom... mais la personnalité la plus emblématique reste celle de Marc Bolan, pris en photo dès septembre 1962, à l'âge de douze ans pour le magazine Town, qui dix ans plus tard sera le prince des paillettes électriques du glamour-rock... Il est des filiations qui ne viennent pas naturellement à l'esprit...
Mais les Mods auront d'autres enfants naturels. Les rockers tout d'abord qui peuvent être considérés comme une réaction à leur apparition. Contrairement à ce que l'on avance, les Mods n'auraient pas sonné la disparition programmée des rockers. Les clubs de motos moribonds auraient à nouveau recruté lorsque le triomphe des Mods aurait engendré chez les jeunes prolos, les fameux ton-up boys, des manifestations de rejets.
C'est que les Mods sont un peu comme l'arbre qui cache la forêt. La majorité des jeunes de conditions sociales défavorisées ne devinrent pas des Mods. Si certains aidèrent à l'éclosion des groupes de rockers, en décalage avec les Teddies, des milliers d'autres se contentèrent de rester ce qu'ils étaient. Des jeunes qui par la force des choses côtoyèrent le mouvement Mod et vécurent de si près dans son environnement qu'ils en furent comme une partie intégrante déviationniste. A la veste cintrée et au pantalon étroit ils adjoignirent les bretelles et les rangers. Peu efféminés de nature et par idéologie ils adoptèrent une coupe de cheveux facile à entretenir, dès 1965 les skinheads sont déjà là. Ils n'exploseront qu'en 1969, lorsqu'ils auront assimilé la violence nationalisante des supporters de football... Des mods aux skinheads en passant par les hardmods et les têtes rasées des suedehead...
Bien sûr les enfants de la bourgeoisie, haute et moyenne, récupérèrent le gâteau encore chaud. Peu de fils d'ouvriers parmi le milieu du Swinging London. Les meilleures places, photographes, journalistes, producteurs, furent très vite squattées par les enfants de bonne famille. Mieux instruits, plus réalistes, peu sensibles à la mystique de la sape, capables de trouver, voire de fournir, les capitaux nécessaires à tout projet d'envergure même moyenne...
Cette anthologie Mods est assez déprimante quand on y réfléchit. La musique en est la portion congrue – par contre votre arrière-grand-mère qui fut couturière se prendra un pur pied d'acier suédois nickel-chrome - la réflexion reste avant tout sociologique et elle n'incite pas un optimisme outrancier. Si l'on juge par l'opéra électrique Quadrophenia des Who, vous atteignez rapidement au mythe. Maintenant si vous passez votre lecture par le crible de la moulinette sociale, comme vous y invite le choix des participations, vous risquez de vous rendre compte que l'ascenseur était déjà en panne au début des trente glorieuses...
Damie Chad.
( Désolé pour les illstrations, malgré une fervente prière à Saint Bordel je n'ai pas pu mettre la main sur mes 45 T des WHO, en échange j'ai pris deux groupes assimilés au mouvement Mod... )
LOOK BOOK !
PARTITION ROUGE.
Anthologie. Poèmes et chants des Indiens d'Amérique du Nord.
Traduits et présentés par JACQUES ROUBAUD et FLORENCE DELAY.
255 pp. Points. 2007.
Quels furent les premiers rockers ? Sûrement pas Elvis Presley et guère plus Arthur Crudup. L'on a un peu trop tendance à oublier qu'avant l'homme blanc et l'homme noir, les plaines et les montagnes de l'Amérique furent d'abord peuplées par l'homme rouge. Il n'en reste plus des masses, mais enfin ils ont réussi plutôt mal que bien à survivre dans la société du monde libre qui sait si efficacement leur servir de prison...
Je ne l'ai pas fait exprès mais j'ai acheté le bouquin le jour même où nos médias chéris révélaient le nom de code de l'opération de liquidation ( et vous pouvez croire que ça nage dans les eaux troubles de la désinformation manipulatoire ) de Ben Laden. Géronimo ! Je suppose que l'on a dû grincer des dents dans les tipis au fond des réserves, et se trouver fortement honorés dans les arrière-cours des mosquées talibanes. Il est des infamies qui vous confèrent davantage de dignité que d'opprobre.
L'on connaît les merveilleuses photographies de Samuel Curtis, mais les Indiens ne nous ont pas laissé que des cartes postales en guise de souvenir. D'abord cet esprit de rébellion et de résistance acharnées à un système impitoyable qui vous écrase mais que l'on combat jusqu'au bout, longtemps après que l'espoir d'une impossible victoire vous a quitté... Mais aussi quelques textes et quelques chants notés par des missionnaires blancs et quelques esprits attentifs comme Washington Matthews qui se rendirent compte que ce n'était pas seulement un peuple qui disparaissait mais toute une culture ignorée dont ils s'acharnèrent à sauvegarder les dernières traces.
Ne pavoisons pas. La plus belle fille ne peut offrir que la forme rebondie de ses seins avantageux. Les transcriptions que nous ont laissées ces ethnologues de fortune furent entreprises avec les moyens du bord : ainsi la traduction des pictogrammes qui ouvrent le livre demanderait à être révisée. Ce n'est pas la transcription du texte anglais de Brinton qui aurait été bâclée par Jacques Roubaud et Florence Dejay, mais l'esprit de cet éminent linguiste qui fut incapable de se détacher de ses propres paterns christologiques. Sa traduction ressemble si fort à un grossier résumé de la Bible qu'elle en devient risible. Par contre la reproduction ( hélas stylisée ) des pictogrammes peints sur des morceaux de bois dur laisse rêveur. La première bande dessinée ! Cela n'est pas s'en rappeler les dessins qui sont à la base des idéogrammes chinois. Avec cette différence qu'ils furent conçus dans l'Empire du Milieu comme un acheminement progressif vers une décantification idéelle de la chose dessinée alors que les indiens les utilisèrent comme des signes mémoriels d'intensification représentative de la concrétude objectale des êtres et des situations. Transmission orale pour les peaux-rouges et notifications écrites pour nos asiates.
L'on retrouve évidemment Coyote, orgasmique et organique, si semblable au désir de l'homme qu'il en devient le frère jumeau. A moins que ce ne soit le contraire. Ce qui équivaudrait au même. Le premier personnage de dessin animé mis en scène par un Tex Avery surdoué. Un peu obsédé par le membrum rigidus nos indiens. Tout compte fait, ils possédaient un vieux fond de gauloiserie appuyée fort réjouissante.
Et enfin l'inquiétante omni-présence des shamans, toujours prêts à toutes les métamorphoses. Rappelez-vous Jim Morrison avant de rire... l'Indien est bien le premier rocker. Pour vous en convaincre procurez-vous le coffret CD Indian Rezervation Blues sur Dixiefrog, paru voici deux ans, consacrés aux indiens qui jouent et chantent le blues... Une pure merveille.
Un livre de révolte. A savourer, en ces jours où l'Industie a transformé le rock en produit de consommation. Exemple à suivre.
Damie Chad.
URGENT, CA PRESSE !
VIBRATIONS N° 134.
MAI 2011.
Ce devait être le numéro de la nouvelle formule renvoyée au numéro suivant. C'est peut-être pour cela que celui-ci laisse une impression de vite-fait, trop vite-lu. Funk et musiques africaines, pas tout à fait notre tasse de thé. Même l'article de fond annoncé sur la couverture semble juste une introduction que l'on a complétée par une chronique de trente albums funk-vintage pour laquelle on aurait raclé les fonds de tiroirs, vieilleries et nouveautés assemblées à la hâte. Notons un sous-titre assez méchant « La soul de Barrack Obama » pour désigner la dernière tendance de la musique de l'âme noire : amusons-nous et fermons les yeux sur une réalité un trop difficile à supporter. La musique repeint les murs du ghetto, surtout n'essayez pas d'en sortir. Et puis cette question insidieuse : pourquoi réadapter les vieux succès Motown, ou essayer d'en donner des ersatz modernisés, au lieu de se contenter d'écouter les anciennes versions ? Certes le commerce de la réédition a ses limites mais il semble surtout que les artistes soient en mal d'inspiration. Les novateurs se font rares.
Un bel article tout de même sur les Tamikrest et Bombino, groupe et chanteur touaregs respectivement originaires du Mali et du Niger. Mais avant tout des touaregs qui luttent pour la reconnaissance des droits à l'existence de leur peuple. Dans le Sahara, aujourd'hui squatté par Areva et les Chinois. La spoliation habituelle de l'Afrique par les sociétés capitalistes et les
structures coercitives des Etats... Pour ceux qui ne s'en seraient pas aperçus il existe sous nos yeux et sous nos oreilles une partition noire qui est loin d'avoir terminé sa mélodie. Une musique qui se bat et qui a quelque chose à dire de plus que Baby, I love you, mérite le respect. Une note amusante, les Touaregs sont des fans absolus de Dire Strait !
Damie Chad.
INDEX KR'TNT !
ALAIN DISTER / 38 ALEXIS QUINLIN / 38 BASTON GENERAL / 2 BB BRUNES / 36 BOBBY COCHRAN / 41 BRITT HAGARTHY / 10 BURNING DUST / 1 / 25 BUSTY / 34 GARRETT McLEAN / 15 CHARLES BURNETT / 21 CHRISS WELCH / 14 DANIEL GIRAUD / 3 / DARREL HIGHAM / 30 DAVE SMITH / 19 DAVID BAERST / 50 DJ PREMIER / 33 DICK RIVERS / 29 EDDIE COCHRAN / 30 / 36 / 41 EDDIE MUIR / 11 EDDY MITCHELL / 24 / 29 / 35 ELLE N'RIPLEY / 49 ELVIS PRESLEY / 29 / 45 EVAN HUNTER / 20 FABRICE GAIGNAUT / 42 FRANCOIS BON / 43 FRANCOIS DUCRAY / 51 FRANCOIS JOUFFA / 42 GENE VINCENT / 4 / 7 / 9 / 10 / 11 / 13 / 15 / 18 / 19 / 27 / 36 / 45 GERARD HERZHAFT / 32 / GHOST HIGHWAY / 25 / 26 / 45 / 48 IGGY POP / 34 JACQUES BARSAMIAN / 42 JEAN-MARC PAU / JEAN-PAUL BOURRE / 5 JEAN-WILLIAM THOURY / 18 JOHN COLLIS / 36 JOHN SINCLAIR / 39 JOHNNY CASH / 22 JOHNNY HALLYDAY / 3 / 50 JULIE MUNDY / 30 JULL & ZIO / 8 KEITH RICHARDS / 43 LANGSTON HUGHES / 21 LED ZEPPELIN / 15 / 51 LEFFTY FRIZZEL / 23 LES PLAY-MOBILES / 49 LIZA CODY / 47 LUCILLE CHAUFOUR / 6 MC5 / 39 MICHEL ROSE / 41 MICK FARREN / 27 MIKAL GILMORE / 48 NEGRO SPIRITUALS / 46 NICK MORAN / 12 NOËL DESCHAMPS / 46 NOIR DESIR / 35 OLD SCHOOL / 1 O. MURCIE / 32 / 35 / 44 PAOLO HEWITT / 52 PASCAL TASSY / 50 PATTI SMITH / 30 PATRICE LEMIRE / 17 PATRICK GRENIER DE LASSAGNE / 17 PETER GURALNICK / 32 / 35 / 37 PHILIPPE MANOEUVRE / 33 / PIERRE HANOT / 30 PETER GRANT / 14 PLASTICINES / 36 ROBERT JOHNSON / 35 ROCKERS CULTURE / 25 / 45 RODOLPHE &VAN LINTOUT / 9 ROLLING STONES / 43 RONNIE BIRD / 47 SONIC SURGEON / 28 STEPHANE PIETRI / 38 STEVE MANDICH / 4 SUSAN VANHECKE / 7 / 41 / THIERRY LIESENFIELD / 13 TOO LATE / 49 VAL HENNESSY / 38 VELLOCET / 16 VINCE TAYLOR / 44 WANDA JACKSON / 37 YVONNET GUITTON / 45
FILMS
DEVIL'S FIRE / CHARLES BURNETT / 21 TELSTAR / NICK MORAN / 12 VIOLENT DAYS / LUCIE CHAUFOUR / 6
KRONIKROCK
BB BRUNES : NICO LOVE TENN / 36 BURNING DUST : BURNING... LIVE / 25 CULTURE ROCKERS ( collectif ) / 25 GHOST HIGHWAY : GHOST HIHWAY / 25 PLASTICINE : ABOUT LOVE / 36 VELLOCET : INSOMNIA / 16
LOOK BOOKS
A TRIBUTE TO GENE VINCENT / EDDIE MUIR / 11 ASPEN TERMINUS / FABRICE GAIGNAULT / 42 CASH / L'AUTOBIOGRAPHIE / 22 CLASSE DANGEREUSE / PATRICK GRENIER DE LASSAGNE / 17 COMPLOTS A MEMPHIS / DICK RIVERS / 29 COUNTRY BLUES / CLAUDE BATHANY / 40 DON'T FORGET ME / JULIE MONDY & DARREL HIGHAM / 30 EDDY ET MOI / ALAIN DUGRAND / 32 ENCYCLOPEDIE DE LA COUNTRY ET DU ROCKABILLY / MICHEL ROSE / 40 ELVIS MON AMOUR / LUCY DE BARBIN / 29 ELVIS. SES DERNIERS JOURS / CHARLES C. THOMPSON II / 29 FEEL LIKE GOIN' HOME / PETER GURALNICK / 32 GENE VINCENT / GARRET McLEAN / 15 GENE VINCENT / RODOLPHE & VAN LINTHOUT / 9 GENE VINCENT DIEU DU ROCK'N'ROLL / JEAN-WILLIAM THOURY / 18 GHOSTS SONG / JEAN-MARC PAU / 29 GRAINE DE VIOLENCE / EVAN HUNTER / 20 GUITAR ARMY / JOHN SINCLAIR / 39 IN THE GUTTER / VAL HENNESSY / 38 JOHNNY ET LE ROCK'N'ROLL / DAVID BAERST; PASCAL TASSY JUST KIDS / PATTI SMITH / 31 KIDS ROCK / BUSTY / 34 L'AGE D'OR DU ROCK'N'ROLL / 42 LA VEUVE ROCK'N'ROLL / LIZA CODY / 47 LE NARCISSE / PHILLIPE VAUVILLE / 37 LED ZEPPELIN / FRANCOIS DUCRAY / 51 LIFE / KEITH RICHARDS / 43 LITTLE BOATS ENSALVAGED / DAVE SMITH / 19 MODS. UNE ANTHOLOGIE / PAOLO HEWITT / 52 NOUVELLE ENCYCLOPEDIE DU BLUES ( N° 10 ) 32 / PAS DE CHARENTAISES POUR EDDIE COCHRAN / PATRICK LEMIRE / 17 PRESAGES D'INNOCENCE / PATTI SMITH / 31 PRIVATE COLLECTION ( 3 volumes ) YVONNICK GUITTON / 45 PUNK ROCKERS / ALAIN DISTER / 38 PUNK SEVENTEE RUSH / STEPHANE PIETRY – ALEXIS QUINLIN / 38 QUAND J'ETAIS BLOUSON NOIR / JEAN-PAUL BOURRE / 5 RACE WITH THE DEVIL / SUZAN VANECKE / 4 ROCK FRANCAIS / PHILIPPE MANOEUVRE / 33 ROCK'N'TAULE / PIERRE HANOT / ROLLING STONES / UNE BIOGRAPHIE / FRANCOIS BON / 43 SHARON TATE NE VERRA PAS ALTAMONT / M. VILLARD / 49 THE BITTER END / STEVE MANDICH / 7 THE DAY THE WORLD TURNED BLUE / BRITT HAGARTHY /10 THE MAN WHO LED ZEPELIN / CHRISS WELCH / 15 THE STORY BEHIND HIS SONGS / THIERRY LIESENFIELD / 13 THE WEARY BLUES / LANGSTON HUGHES / 21 THERE IS ONE IN EVERY TOWN / MICKK FARREN / 27 THREE STEPS TO HEAVEN / BOBBY COCHRAN / SUSAN VAN HECKE / 41 TROIS / PATTI SMITH / 31 UN LONG SILENCE / MIKAL GILMORE / 48
URGENT CA PRESSE !
BLUES AGAIN ! N° 10. 32 / BLUES MAGAZINE ( N° 59 ) 35 / ( N° 60 ) 50 / COUNTRY MAGAZINE USA ( N° 2 ) 42 / COUNTRY MUSIC MEMORIAL ( N° 10 ) 42 / CROSSROADS / 33 / DREAMWEST ( N° 21 ) 45 / GUITARIST MAGAZINE ( N° 241 ) 43 / HARD ROCK ( N° 106 ) / 37 / JAZZ MAGAZINE ( N° 622 ) 41 / JAZZ NEWS ( N° 1 ) 50 / JUKE BOX ( N° SP 11 ) 29 / ( N° 281) 30 / LES GENIES DU BLUES ( N° 3 ) 32 / LONGUEUR D'ONDES ( N° 59 ) / 49 LOUD ! ( N° 120 ) 41 / METALLIAN ( N° 63 ) 42 / OBSKÜRE ( N° 1) 33 / PALPABLE ( N° 5 & N° 6 ) 39 / PUNK RAWK ( N° 16 ) 38 / RAP MAG ( N° 7 ) 30 / ROCK'N'FOLK ( N° 519 ) 30, 31 / ( N° 522 ) 37 / ( N° 524 ) 45 / ROCK'N'ROLL REVUE ( N° 51 ) 40 / ROCK SOUND ( HS N° 8 ) 39 / SO JAZZ ( N° 13 ) / 43 SOUL BAG ( N° 201 ) 36 / ( N° 202 ) 50 / STARFAN ( N° 5 ) 45 VIBRATION ( N° 134 ) 52 / VINTAGE GUITARE ( N° 2 ) 48 / ( N°3 ) 51 / |
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05/05/2011
KR'TNT ! ¤ 50. LED ZEPPELIN.
KR'TNT ! ¤ 51
KEEP ROCKIN' TIL NEXT TIME
A ROCK LIT PRODUCTION
05 / 05 / 2010
LA FOUDRE ET L'EPOUVANTE ( I )
LED ZEPPELIN
FRANCOIS DUCRAY
2005. LE CASTOR ASTRAL.
Bien sûr en 1966, il y avait eu ce disque trouvé par hasard, pris les yeux fermés puisque c'était les Yardbirds. Déjà je n'étais plus tombé de la dernière pluie et je connaissais les bons plans. C'est à la maison que la surprise éclata. Un truc dantesque, des notes qui ruisselaient de partout, une espèce de déluge électrique comme je n'en avais jamais ouï en mes esgourdes pourtant pas gourdes. Avec Jeff Beck à la guitare et Jimmy Page à la basse je ne m'attendais pas à la petite musique de nuit de Mozart, mais là c'était carrément grave. Je n'avais jamais entendu un truc comme ça. Maintenant que je sais qu'un certain John Paul Jones avait aussi mis la main à la pâte, je comprends mieux mon étonnement.
Ensuite il a fallu attendre trois ans. Chacun de nous avons poursuivi notre vol. Les Yardbirds s'en allèrent sur d'autres chemins sans jamais retrouver la même incandescence que sur Happening Ten Years Ago et Psycho Daisies. Certes entre temps je collectionnais les disques de Cream, Ginger Baker le batteur fou, Jack Bruce à la basse colossale, mais que Dieu en personne me pardonne, la guitare et surtout la voix de Clapton paraissaient un peu trop fluides, graciles pour tout dire.
Et puis je me souviens. Je vaquais dans ma chambre, le transistor branché sur Europe 1, une vacherie sur les Beatles, méritée, car depuis le double blanc les fab four pataugeaient dans la choucroute, pour sûr je ne les avais jamais trop aimés mais là ils exagéraient, et puis l'annonce d'un nouveau groupe qui déjà bouscule la pôle position des scarabées, et là dessus déboule Black Mountain Side, la première manifestation du côté obscur de la force. Rien de surprenant, non un bon vieux riff de blues comme il y en a tant, mais servi brûlant avec une sauce sonore pimentée qui vous arrache la gueule sans prévenir. Led Zeppelin, ce n'est pas une surprise, même au fond de mon Ariège natale des rumeurs circulaient, on savait qu'un truc était en préparation autour de Jimmy Page et de nouveaux Yardbirds, mais l'on ne s'attendait pas à ça, à une crème un peu plus brûlante que celle servie fraîche par Clapton, et là, dès le premier aperçu auditif l'on comprenait que le rock venait de faire un saut qualificatif. Un truc plus démentiel que Blue Cheer et Vanilla Fudge réunis.
Il faut avouer la vérité : le premier disque de Led Zeppelin n'est qu'un très bon disque de rock. Les amateurs de hard vous diront qu'ils possèdent, ne serait-ce que dans leur discothèque personnelle, des dizaines d'opus de même acabit, ils ajouteront même que des gars qui jouent plus fort et plus rapide que nos vieux dinosaures ils peuvent nous en citer sans désemparer jusqu'à la fin de la soirée.
Ce qui est vrai. Et faux. Diadoques et épigones qui ont suivi ont surtout été sensibles à l'aspect flashy de Led Zeppe, se sont évertués à en rendre les éclats encore plus coupants que des rasoirs, et à faire virevolter la lumière sur les lames qu'ils ont aiguisés à la perfection. En fait ils n'ont fait que polir la surface. Ils sont partis du Zeppelin oubliant que nos quatre escogriffes avaient avant toute chose assimilé tous les plans du blues et des pionniers.
Le cas de Robert Plant est emblématique de ce que nous avançons, à vingt ans il a déjà endossé toutes les postures du rock'n'roll. Tour à tour il sera rocker, hippie, brother soul et tout ce que vous voulez, avec en fond d'écran l'harmonica de Sonny Boy Williamson. Comme Jimmy Page, après la commotion Presley, il a descendu la rivière du blues dans le même temps qu'il la remontait.
A la base Page, Plant et Jones sont des intellos du rock. Chacun connaît sa partie à fond. Super instrumentistes et des envies d'évolution. Led Zeppelin sera aussi le plus grand groupe de rock progressif. Mais l'on ne fait pas du rock uniquement avec sa tête. Sinon il manque le plus important. L'instinct bestial. Bonham sera la cheville ouvrière du dirigeable. Laisse les autres tirer les plans sur la comète. Décider des angles de vol ne l'intéresse pas. S'ennuie. Mais une fois que la feuille de route est tracée, passez lui la barre, va vous emmener tout droit sur la route des icebergs et comptez sur lui pour ne pas dévier d'un quart de pouce le cap. Pouvez être tranquille, avec lui ça casse et ça passe. Sans dommage.
Lorsque l'on écoute un disque de Led Zeppelin, l'idée ne vous vient jamais pendant, mais après. Trois, et pas un de plus. Comment arrivent-ils à faire autant de bruit avec seulement trois musicos ! OK, Page est un sorcier qui empile douze guitares sur une ligne, mais Cochran le faisait déjà. Pas avec les mêmes moyens technologiques, mais enfin. C'est que Led Zeppelin résout la quadrature du cercle rock en trente secondes : trois musiciens pour jouer et un quatrième pour chanter. L'on dissocie : ce n'est pas Eddie Cochran chant et guitare, mais Gene Vincent et les Blue Caps. Sachez faire la différence. Sur scène Cochran qui avait compris le smildruc laissait les solos aux copains. Toute la différence entre le blues et le rock.
Nos cul-terreux de vieux bluesmen étaient trop pauvres pour se payer un shouter. Au four et au moulin en même temps. Led Zeppe a vu grand tout de suite. La flambe ou rien. Avec Led Zeppelin nos pyromanes n'ont pas joué à l'économie. Dès le premier 33, ils ont lâché la foudre. Tant pis pour les apprentis Prométhée qui essayent de dénicher une étincelle en frottant deux cailloux l'un contre l'autre.
C'est après que ça c'est gâté pour ceux qui essayaient de suivre et de survivre en tenant la chandelle. Led Zeppelin II, c'est la démesure totale. Se sont pas fatigués, z'ont simplement repris un riff de Muddy Waters et ne l'ont surtout pas passé à la moulinette. Chez Led Zeppe l'on ne charcute pas, l'on danse parmi les hécatombes. Whole lotta love. L'amour en un seul bloc. Vous n'en voulez plus, tant pis douche de sperme obligatoire pour tout le monde. La sorcière aux dents dents vertes et la baleine blanche en même temps. L'arc-en-ciel est livré avec couleurs d'appoint.
Avec le III. Tout change. En mieux. Vous n'avez pas aimé la pochette mégalomatique du II, l'on vous offre la roue de la fortune à tourner. Avec plein de petits dessins tout mignons à regarder. On vous l'avait fait au tout électrique la dernière fois. Cette fois l'on a coupé le courant. Après Led Zeppelin le plus grand groupe de rock sur la terre, l'on vous offre Led Zeppelin le plus grand groupe folk dans l'univers. De temps en temps l'on enfoncera quelques clous dans le cercueil du rock'n'roll, mais écoutez la douce musique des temps mégalithiques. L'est sûr qu'après cela le folk ne s'en est jamais relevé.
Faudra dix ans à beaucoup de fans pour comprendre la méthode zeppelinienne d'une simplicité et d'une rigueur absolues. Ne jamais refaire deux fois le même disque. Ce sont tous les autres groupes qui viendront par la suite qui essaieront de refaire le IV. Pas en entier car à l'impossible nul n'est tenu. Nous pourrions citer des centaines d'exemples nous nous contenterons d'un combo que nous adorons : les trois disques de la Jim Jones Revue ne sont que de brouillonnes approches de Rock'n'roll. Certes dans le rock, rien ne se perd et tout se transforme. Leur Rock'n'roll Led Zeppe ne l'ont pas créé ex-nihilo, ont pompé à mort un medley idéal Little Richard / Esquerita, mais ils l'ont transposé dans un mode archétypal et platonicien. Epure parfaite.
C'est que la furia dévastatrice de Led Zeppelin incline toujours vers la beauté. Pas facile à entendre pour les esprits obtus. Mais le five en sera la démonstration parfaite. Difficile d'en critiquer la musique. Même si l'on déteste, il n'y a rien à redire. L'auditeur comprend trop bien que l'intention et le résultat sont interchangeables. Le Dirigeable nous trimballe vers l'empyrée, dans une région céleste que jusqu'alors seuls les Dieux fréquentaient. Alors l'on s'en prendra à la pochette. Une des deux plus belles du rock avec le Teenage Depression d'Eddie and The Hot Rods. N'y sont pas allés avec le dos de la cuillère dans le style kitch, la chaussée des géants envahies par des petites filles nues. Un scandale. Et ce fond oronge chair extra-priapique. On a pris l'habitude de la dénoncer comme imagerie crypto-fachiste. A mourir de rire, quand on sait combien les fillettes ont depuis le tout début des fifties manifesté un grand intérêt pour les idoles du rock'n'roll. Réécoutez les paroles de Sweet Jane de Lou Reed pour mieux ouvrir les yeux. En 1975 la pochette a été critiquée selon des normes d'époque, politiciennes, aujourd'hui elle serait condamnée par la justice des ligues de morale nationalistes. Quelle hypocrisie et quel recul pudibond en moins de trente-cinq ans ! Sainte Nitouche priez pour Lolita !
Nous aimons Led Zeppelin aussi pour cela. Ils avaient la musique mais ils étaient autant rock'n'roll dans leur vie que dans leurs disques. Rock'n'roll Attitude à tous les étages. Sexe, drogues et rock'n'roll sans vergogne. Chambres d'hôtels dévastées, avions à leur nom, nuits de folies, assez malins pour tenir les flics et les ligues de petite vertus à l'écart des parties fines. Des grands seigneurs, au-dessus des lois. Intouchables. Avec des millions de fans comme boucliers, l'on peut tout se permettre. Et ils se permirent tout. La puissance et l'arrogance du rock. La vraie vie.
Passons rapidement sur Physical Graffity, une pochette encore plus tarabiscotée que le III. A l'intérieur ce ne sont pas des masses de métal sagement alignées mais des lingots d'or pur, à profusion. Trop riche. Chaque morceau est un continent de trouvailles à lui tout seul. C'est trop. A vous dégouter d'être musicien. La lassitude s'installe parmi les nouvelles générations qui arrivent sur le marché du disque sans avoir toutes les clefs nécessaires à son écoute. Paradoxalement la prégnance de l''explosion anglaise a coupé le public des sources vives du rock'n'roll. Le succès des groupes de la deuxième génération est si grand qu'il occulte l'accès aux roots originelles. Inconsciemment le public se met à la recherche d'une certaine et primale authenticité. Ce sera l'explosion punk.
En 1976, Led Zeppe commet le seul imper de sa carrière, la sortie d'un double live, anodin. Pour prendre un exemple que je connais bien, le mien : dès que je l'ai acheté je me suis précipité sur mon tourne-disques me promettant une après-midi de fureurs et mystères. Une heure et demie après j'ai honteusement remisé les deux immondes galettes dans leur pochette et ne les ai jamais ressorties depuis. Je peux certifier avoir zieuté ( de mes propres oreilles ) des orchestres de balloche interpréter Black Dog avec plus de férocité et Stairway To Heaven avec davantage de finesse que cette double calamité. Même l'excuse de la bande-son pour le film The Song Remains The Same n'élude pas le ratage. D'autant plus incroyable que déjà à l'époque circulaient des pirates de concerts hallucinants...
Je suis comme Jimmy Page. Je ne parle pas de mon jeu de guitare mais de son avis sur Presence, le dernier disque du quatuor serais-je tenté d'insinuer, notre préféré à tous les deux. Avec Achilles Last Stand. Homérique. Une saga tsunamique. Héphaïstos a du produire moins de bruit lorsqu'il a forgé les armes du rejeton de Thétys. Je ne crois pas que l'on soit depuis allé plus loin dans les avalanches de guitares. Comparé à cette éruption volcanique les meilleures secondes d'un Joe Satriani ressemblent aux notes de Jeux Interdits jouées par Lagoya sur son lit de mort avec un bras dans le plâtre. Presence, c'est en même temps la quintessence et l'intumescence, la démesure échevelée du rock. Sa finesse et sa grandiloquence. Toujours en feu. Jamais pompier. Les folles chevauchées du Romantisme alliées à plasticité sans faille du Parnasse et à la subtilité du Symbolisme. La légende des siècles, les Poèmes barbares et les Romances sans paroles. Testamentaire.
In through the out door. C'est un peu la sortie par la porte de derrière. Les excès se payent. Trop de drogue pour Page qui est devenu un guitar-héro, l'alcool supporte de moins en moins Bonham, et Plant ne se remet guère de la mort de son gamin. Ce sera le record de John Paul Jones, le sorcier de l'arrangement bricole un nouveau chef d'oeuvre, si loin, si différent de ce qui a été déjà réalisé. Le disque qui divise les fans. Qui les dérange. Est-ce du sous-ledzeppe ou du sur-zeppelin ? Les débats sont fermés. C'est un peu tout ce que vous ne devez pas faire pour réaliser un bon disque de rock. Mais le problème c'est qu'à l'arrivée c'est un rockvni inclassable qui ne vous remet pas les idées en place. Mais vous aimante.
Le chemin s'arrête brusquement, juste au moment où l'on accédait au haut de la falaise. Le prochain opus, que Page promettait très violent, ne verra jamais le jour. Coda qui racle le fond des tiroirs passés et à venir n'est qu'un beau cadeau d'adieu. Après la mort de John, le dirigeable ne prendra plus jamais son envol. Il y aura bien quelques velléités chez Page, mais Robert Plant se dérobera toujours. Sage décision. Honnêteté rock'n'roll. Lorsque l'on a été si haut, il est inutile de se parodier.
Fans éplorés nous n'aurons droit qu'aux miettes d'un festin qui n'aura pas lieu, en 94, le fabuleux No Quarter de Plant et Page plus un orchestre égyptien traditionnel ce qui permet de magnifiques reprises orientalisantes du Dirigeable, l'Arena Reunion Concert en 2007 en hommage à Art Ertegun le patron des disques Atlantic avec Jason Bonham derrière les drums, Plant avec Allison Krauss toujours en 2007, and last but not the least John Paul Jones dans Them Crooked Vultures en 2009...
La fin de Led Zeppelin en septembre 1980, clôt les trois glorieuses décennies du rock'n'roll. Après ce ne sera que des redites... Led Zeppelin fut le groupe qui emmena à son plus haut point d'accomplissement et de rupture la rurale forme du blues originel. Nos quatre cavaliers de l'Apocalypse survinrent au bon moment : assez tôt pour bénéficier de l'héritage de tous ceux qui les avaient précédés sur le chemin électrique... et assez tard pour tirer les leçons des échecs successifs de leurs glorieux aînés. Dès son premier disque, le groupe fut maître chez lui. Il sut aussi supprimer tous les intermédiaires. Entre le public et lui, le rôle de l'american major fut ramené à ses prérogatives les plus simples : la distribution des disques. Page et ses camardes portèrent une extrême attention à leur liberté de créateurs. Si la musique de Led Zeppellin pouvait être tour à tour, si sauvage et si magnificente, si lourde et si lyrique, aussi douce qu'un vol de frelons et aussi cruelle qu'un sabre de cavalerie, si extrême en ses diverses options, c'est que jamais les musiciens ne pensèrent à profiler un produit interchangeable que l'on pourrait calibrer à volonté. Alors que nous avons affaire à des gaillards miraculeusement doués chaque trente-trois tours sera accouché dans la précipitation ou le lent surpassement de soi-même. Les enregistrements sont menés – malgré l'indéniable aisance qui procède à leur naissance – comme une expérimentation, une aventure dont on ignorerait le but ultime mais dont on ressentirait la mystique nécessité. L'attirance de Jimmy Page pour Aleister Crowley ne relève pas d'un caprice personnel aléatoire. Il y a chez Led Zeppelin l'idée d'une maîtrise absolue à exercer et à dominer. Un art apollinien si sûr de lui qu'il ne se refusera aucun gouffre dionysiaque. Transe de soufre et danse de clairvoyance.
François Ducray – l'on ne présente plus, journaliste à Best et Rock'n'Folk – a commis un fort beau livre sur Led Zeppelin. Court, concis, précis et dense. En 160 pages il a su retracer l'essentiel d'une carrière avec en plus une qualité d'écriture que l'on aimerait retrouver dans tous les ouvrages du genre...
Pour les esprits curieux nous signalons la quinzième livraison de KR'TNT qui rend compte de la biographie de Peter Grant, emblématique figure zeppelinienne que nous n'avons pas évoquée dans cette chronique.
Damie Chad.
LOOK BOOK
LA VIE D'ARTISTE. MARC VILLARD.
Rivages / Noir 2004.
J'étais allé vous chercher La guitare de Bo Diddley que je vous avais promis de chroniquer. Manque de pot, le book est épuisé. Mais le lendemain dans un carton de braderie l'on m'a refilé cette Vie d'Artiste. Du même auteur. L'on doit perdre un peu au change car La guitare de Bo Diddley devait être plus électrique que le saxophone jazz que se promène le héros du roman. En toute logique puisqu'il est musicien.
Il n'y a pas que le jazz qui est un peu énervant dans la vie : entre votre petite amie qui se fait sauter par un clone d'Elvis ( on la comprend ) et votre ancien copain qui s'est spécialisé dans les combats de coq, l'espace est assez large pour tous les emmerdements de la terre. Trois cadavres sur les bras, c'est beaucoup. Même si vous n'êtes coupable que d'en avoir aidé seulement un à trépasser.
Notre héros semble être poursuivi par la poisse. Faut dire qu'à vivre entouré de branleurs, de foutraques et de déjantés, il est difficile d'éviter de donner dans des coups tordus et de marcher dans les combines les plus hasardeuses. Heureusement que Marc Villard se fait un plaisir d'écriture de le laisser souffler de temps en temps dans son instrument fétiche. Cela lui permet de reprendre souffle et d'improviser lorsque l'urgence se radine. Attention, il n'est pas encore tiré d'affaire ! Jouissif.
Damie Chad.
INDEX KR'TNT !
ALAIN DISTER / 38 ALEXIS QUINLIN / 38 BASTON GENERAL / 2 BB BRUNES / 36 BOBBY COCHRAN / 41 BRITT HAGARTHY / 10 BURNING DUST / 1 / 25 BUSTY / 34 GARRETT McLEAN / 15 CHARLES BURNETT / 21 CHRISS WELCH / 14 DANIEL GIRAUD / 3 / DARREL HIGHAM / 30 DAVE SMITH / 19 DAVID BAERST / 50 DJ PREMIER / 33 DICK RIVERS / 29 EDDIE COCHRAN / 30 / 36 / 41 EDDIE MUIR / 11 EDDY MITCHELL / 24 / 29 / 35 ELLE N'RIPLEY / 49 ELVIS PRESLEY / 29 / 45 EVAN HUNTER / 20 FABRICE GAIGNAUT / 42 FRANCOIS BON / 43 FRANCOIS DUCRAY / 51 FRANCOIS JOUFFA / 42 GENE VINCENT / 4 / 7 / 9 / 10 / 11 / 13 / 15 / 18 / 19 / 27 / 36 / 45 GERARD HERZHAFT / 32 / GHOST HIGHWAY / 25 / 26 / 45 / 48 IGGY POP / 34 JACQUES BARSAMIAN / 42 JEAN-MARC PAU / JEAN-PAUL BOURRE / 5 JEAN-WILLIAM THOURY / 18 JOHN COLLIS / 36 JOHN SINCLAIR / 39 JOHNNY CASH / 22 JOHNNY HALLYDAY / 3 / 50 JULIE MUNDY / 30 JULL & ZIO / 8 KEITH RICHARDS / 43 LANGSTON HUGHES / 21 LED ZEPPELIN / 15 / 51 LEFFTY FRIZZEL / 23 LES PLAY-MOBILES / 49 LIZA CODY / 47 LUCILLE CHAUFOUR / 6 MC5 / 39 MICHEL ROSE / 41 MICK FARREN / 27 MIKAL GILMORE / 48 NEGRO SPIRITUALS / 46 NICK MORAN / 12 NOËL DESCHAMPS / 46 NOIR DESIR / 35 OLD SCHOOL / 1 O. MURCIE / 32 / 35 / 44 PASCAL TASSY / 50 PATTI SMITH / 30 PATRICE LEMIRE / 17 PATRICK GRENIER DE LASSAGNE / 17 PETER GURALNICK / 32 / 35 / 37 PHILIPPE MANOEUVRE / 33 / PIERRE HANOT / 30 PETER GRANT / 14 PLASTICINES / 36 ROBERT JOHNSON / 35 ROCKERS CULTURE / 25 / 45 RODOLPHE &VAN LINTOUT / 9 ROLLING STONES / 43 RONNIE BIRD / 47 SONIC SURGEON / 28 STEPHANE PIETRI / 38 STEVE MANDICH / 4 SUSAN VANHECKE / 7 / 41 / THIERRY LIESENFIELD / 13 TOO LATE / 49 VAL HENNESSY / 38 VELLOCET / 16 VINCE TAYLOR / 44 WANDA JACKSON / 37 YVONNET GUITTON / 45
FILMS
DEVIL'S FIRE / CHARLES BURNETT / 21 TELSTAR / NICK MORAN / 12 VIOLENT DAYS / LUCIE CHAUFOUR / 6
KRONIKROCK
BB BRUNES : NICO LOVE TENN / 36 BURNING DUST : BURNING... LIVE / 25 CULTURE ROCKERS ( collectif ) / 25 GHOST HIGHWAY : GHOST HIHWAY / 25 PLASTICINE : ABOUT LOVE / 36 VELLOCET : INSOMNIA / 16
LOOK BOOKS
A TRIBUTE TO GENE VINCENT / EDDIE MUIR / 11 ASPEN TERMINUS / FABRICE GAIGNAULT / 42 CASH / L'AUTOBIOGRAPHIE / 22 CLASSE DANGEREUSE / PATRICK GRENIER DE LASSAGNE / 17 COMPLOTS A MEMPHIS / DICK RIVERS / 29 COUNTRY BLUES / CLAUDE BATHANY / 40 DON'T FORGET ME / JULIE MONDY & DARREL HIGHAM / 30 ENCYCLOPEDIE DE LA COUNTRY ET DU ROCKABILLY / MICHEL ROSE / 40 ELVIS MON AMOUR / LUCY DE BARBIN / 29 ELVIS. SES DERNIERS JOURS / CHARLES C. THOMPSON II / 29 FEEL LIKE GOIN' HOME / PETER GURALNICK / 32 GENE VINCENT / GARRET McLEAN / 15 GENE VINCENT / RODOLPHE & VAN LINTHOUT / 9 GENE VINCENT DIEU DU ROCK'N'ROLL / JEAN-WILLIAM THOURY / 18 GHOSTS SONG / JEAN-MARC PAU / 29 GRAINE DE VIOLENCE / EVAN HUNTER / 20 GUITAR ARMY / JOHN SINCLAIR / 39 IN THE GUTTER / VAL HENNESSY / 38 JOHNNY ET LE ROCK'N'ROLL / DAVID BAERST; PASCAL TASSY JUST KIDS / PATTI SMITH / 31 KIDS ROCK / BUSTY / 34 L'AGE D'OR DU ROCK'N'ROLL / 42 LA VEUVE ROCK'N'ROLL / LIZA CODY / 47 LE NARCISSE / PHILLIPE VAUVILLE / 37 LED ZEPPELIN / FRANCOIS DUCRAY / 51 LIFE / KEITH RICHARDS / 43 LITTLE BOATS ENSALVAGED / DAVE SMITH / 19 EDDY ET MOI / ALAIN DUGRAND / 32 NOUVELLE ENCYCLOPEDIE DU BLUES ( N° 10 ) 32 / PAS DE CHARENTAISES POUR EDDIE COCHRAN / PATRICK LEMIRE / 17 PRESAGES D'INNOCENCE / PATTI SMITH / 31 PRIVATE COLLECTION ( 3 volumes ) YVONNICK GUITTON / 45 PUNK ROCKERS / ALAIN DISTER / 38 PUNK SEVENTEE RUSH / STEPHANE PIETRY – ALEXIS QUINLIN / 38 QUAND J'ETAIS BLOUSON NOIR / JEAN-PAUL BOURRE / 5 RACE WITH THE DEVIL / SUZAN VANECKE / 4 ROCK FRANCAIS / PHILIPPE MANOEUVRE / 33 ROCK'N'TAULE / PIERRE HANOT / ROLLING STONES / UNE BIOGRAPHIE / FRANCOIS BON / 43 SHARON TATE NE VERRA PAS ALTAMONT / M. VILLARD / 49 THE BITTER END / STEVE MANDICH / 7 THE DAY THE WORLD TURNED BLUE / BRITT HAGARTHY /10 THE MAN WHO LED ZEPELIN / CHRISS WELCH / 15 THE STORY BEHIND HIS SONGS / THIERRY LIESENFIELD / 13 THE WEARY BLUES / LANGSTON HUGHES / 21 THERE IS ONE IN EVERY TOWN / MICKK FARREN / 27 THREE STEPS TO HEAVEN / BOBBY COCHRAN / SUSAN VAN HECKE / 41 TROIS / PATTI SMITH / 31 UN LONG SILENCE / MIKAL GILMORE / 48
URGENT CA PRESSE !
BLUES AGAIN ! N° 10. 32 / BLUES MAGAZINE ( N° 59 ) 35 / ( N° 60 ) 50 / COUNTRY MAGAZINE USA ( N° 2 ) 42 / COUNTRY MUSIC MEMORIAL ( N° 10 ) 42 / CROSSROADS / 33 / DREAMWEST ( N° 21 ) 45 / GUITARIST MAGAZINE ( N° 241 ) 43 / HARD ROCK ( N° 106 ) / 37 / JAZZ MAGAZINE ( N° 622 ) 41 / JAZZ NEWS ( N° 1 ) 50 / JUKE BOX ( N° SP 11 ) 29 / ( N° 281) 30 / LES GENIES DU BLUES ( N° 3 ) 32 / LONGUEUR D'ONDES ( N° 59 ) / 49 LOUD ! ( N° 120 ) 41 / METALLIAN ( N° 63 ) 42 / OBSKÜRE ( N° 1) 33 / PALPABLE ( N° 5 & N° 6 ) 39 / PUNK RAWK ( N° 16 ) 38 / RAP MAG ( N° 7 ) 30 / ROCK'N'FOLK ( N° 519 ) 30, 31 / ( N° 522 ) 37 / ( N° 524 ) 45 / ROCK'N'ROLL REVUE ( N° 51 ) 40 / ROCK SOUND ( HS N° 8 ) 39 / SO JAZZ ( N° 13 ) / 43 SOUL BAG ( N° 201 ) 36 / ( N° 202 ) 50 / STARFAN ( N° 5 ) 45 VINTA |
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28/04/2011
KR'TNT ! ¤ 50.
KR'TNT ! ¤ 50
KEEP ROCKIN' TIL NEXT TIME
A ROCK LIT PRODUCTION
29 / 04 / 2010
AH ! L'IDEE JAUNIT ?
DAVID BAERST & PASCAL TASSY
JOHNNY ET LE ROCK'N'ROLL
( 320 pp. Mars 2011. Editions Grancher )
Peut-être n'aimez-vous pas Hallyday ? Alors ce livre est pour vous, car contrairement à ce que vous pourriez accroire, le bouquin parle beaucoup plus de rock'n'roll que de Johnny. Le principe est archi-simple : classement par ordre alphabétique des morceaux de rock que Johnny a interprété tout le long de sa carrière. Ne poussez point de cris d'orfraie, avec cinquante ans de carrière derrière le buffet, vous entrevoyez une espèce de porte-avions trois fois plus gros que l'annuaire téléphonique de l'Ile-de-France.
Que nenni, il convient d'appeler un cat un cat et nos deux auteurs ne sont pas prêts à labelliser n'importe quelle chanson tant soit peu rythmée de l'étiquette rock'n'roll. Ils ont su s'imposer des garde-fous. D'abord tout rock'n'roll qui se respecte vient des USA, donc le livre ne causera que des morceaux d'origine américaine que Johnny aura adapté ou chanté en idiome original. Mais à la frontière géographique nos deux compères ont ajouté une borne temporelle : l'année 1964. Ce millésime n'est pas tiré au hasard : il correspond au basculement qui s'établit entre le rock des pionniers et le la suprématie des groupes anglais. Bien sûr les Beatles et les Stones sont déjà bien présents en 1963 mais c'est en 1965 qu'éclate le Satisfaction des Rolling. Ce n'est pas le meilleur de leurs grands classiques – c'est même vraisemblablement le plus mauvais et le moins bien mis en place – mais à l'époque il est indiscutable qu'avec Satisfaction c'est une manière différente d'orchestrer le rock qui prend le haut du pavé. La voix du chanteur n'est plus prépondérante, elle n'est qu'un instrument parmi les autres, elle ne supplante plus la musique, elle la colore au même titre que l'ensemble des membres du groupe. D'ailleurs dans l'esprit du public, du chanteur de rock l'on passe au groupe de rock. N'oublions pas que la plupart des pionniers qui dans les années 60 viendront ensemencer les terres britanniques et européennes, débarquent seuls, sans leurs amerlocs musicos.
Mais nos deux maîtres d'oeuvre ont tracé leur limite de l'intérieur. Le rock'n'roll ne s'achève pas où commence le rock de la deuxième génération, c'est le rock nouveau qui débute là où se clôt le rock'n'roll des pionniers. Nous ne sommes pas là pour jouer sur les mots. Très symboliquement le millésime 1964 correspond à la sortie de prison de Chuck Berry qui avec No particular place to go livre « deux solos de guitare qui sont une sorte de condensé de l'histoire du rock ». Conséquence pratique, tout morceau composé après le 31 décembre 1964 ne sera pas chroniqué dans le bouquin.
Mais revenons au mode d'emploi de nos deux compères : d'abord ils présentent le titre américain, donnent ses compositeurs et ceux qui l'ont interprété. Se contentent pas de vous jeter un nom en pâture et débrouillez-vous avec les moyens du bord. Vous avez droit à la biographie assez détaillée de l'interprète original, voire des premiers zigotos qui l'ont chanté avant que quelqu'un n'y mette sa griffe dessus et se l'approprie pour l'éternité : eh ! Non ce n'est pas Bill Haley qui crée Rock Around the Clock mais Sonny Dae and his Knights ( vous l'entendrez sur You Tube ou sur le CD Birth Of A Legend chez magic.records.com ) ou Jerry Lee Lewis qui sort Whole lotta Shaking goin'home tout droit de son pumpin'piano, mais Big Maybelle avec Mickey Baker à la guitare que l'on retrouvera sur les enregistrements de, voyons ceux qui ont lu les précédentes livraisons,... Ronnie Bird.
Le paragraphe précédent nous épargnera de nous étendre dans celui-ci. Combien de reproches Johnny et les premiers rockers français n'essuient-ils pas encore aujourd'hui sur leur manque d'originalité. Les adaptations nationales sont originellement consubstantielles à l'esprit de la musique populaire américaine. Que ce soit dans le blues, la country, ou le jazz, les artistes n'ont cessé de reprendre ou de chiper les morceaux de leurs devanciers des plus illustres comme des plus obscurs. Qui en 1960, était en France capable d'écrire un authentique morceau de rock'n'roll qui n'en trahisse pas l'esprit ? Surtout pas un Boris Vian ( décédé en 59 ! ) ou un Michel Legrand !
Bref c'est toute l'histoire du rock'n'roll américain qui se déroule sous vos yeux effarés. Et comme en prime, Johnny ne sera pas le seul à avoir repris le tube, vous bénéficiez de quelques anecdotes croustillantes sur les groupes anglais qui l'ont aussi inscrit à leur répertoire. L'explication de texte est fournie ensuite : l'on vous résume les paroles de la chanson, l'on en traduit les passages les plus significatifs et on les compare avec la traduction qu'en ont faite les paroliers de par chez nous. Enfin dans un dernier paragraphe l'on vous cause de Johnny, où, quand, comment et pourquoi il s'est entiché de ce morceau, et l'on termine sur des compliments mesurés ou des admonestations définitives. C'est sûr qu'ils aiment Johnny, mais ils ne font pas de la lèche.
L'on aimerait d'ailleurs savoir qui fait quoi, un peu comme pour les Beatles dans les années soixante quand les fans se déchiraient pour affirmer qui de Paul ou de John chantaient sur tel ou tel morceau ! Pour David Baerst nos lecteurs alsaciens doivent suivre avec régularité, sur Radio RDL Colmar, son émission Sur La Route 66, sous-titrée La Voie Du Blues, en plus ils ont un site surlaroute66.free.fr bourré de photos, d'interviews et de musique, vous en avez pour des heures et des heures d'exploration. C'est bien simple tous ceux qui de près ou de loin touchent au blues sont passés derrière les micros... David Baerst connaît les roots comme le fond de ses poches. Bref un gars qui évolue dans le labyrinthe des reprises avec la même agilité qu'un alligator se faufile au travers de l'enchevêtrement des bayous de la Nouvelle-Orléans vers sa proies innocente...
Pascal Tassy est un saurien d'un autre acabit. N'a pas eu de chance dans sa vie. Un gars doué qui a mal tourné. L'aurait pu se contenter d'être ce qu'il est devenu : un éminent spécialiste des dinosaures. Travaille même au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris. Le genre de mec tranquille, un paléontologue professionnel qui passe son temps à mesurer les os des Tyrannosaures ( T-Rex en abrégé rock ) sans embêter le peuple. De temps en temps il écrit même des bouquins sur ses recherches. ( Car en plus il trouve ! ) je vous recommande la lecture de L'invention du Mastodonte Aux origines de la Paléontologie aux éditions Belin, mais non ce n'est pas chiant, il arrive même à faire un parallèle entre l'éclosion des grosses bébêtes et la naissance d'Elvis dans les Studios Sun. Comparaison peu académique qui a dû faire tiquer les collègues du Muséum, mais qui s'explique. C'est à treize ans qu'il a attrapé une rock'n'roll feber dont il ne s'est jamais repris. En 1962 exactement, lors de l'Olympia de Johnny Hallyday. L'a tout de suite creusé pour savoir d'où provenait cette musique du diable, et depuis il a toujours gardé un oeil sur sa première idole...
Nous voici revenus à Johnny dont nous n'avons pas encore parlé. Une sacrée bête de scène, un authentique caméléon, si l'on veut garder pour faire honneur à notre professeur un semblant de description scientifique. N'a pas fait que du rock dans sa longue carrière. L'a évolué, s'est renié. Cochez le verbe qui vous convient. C'est aussi pour cela qu'il a survécu. Les espèces qui ne s'adaptent pas disparaissent.
Ne comptez pas sur moi pour glavioter sur lui. J'ai commencé mon entrée dans le rock en achetant Le Pénitencier. Ensuite j'ai fait comme tout le monde, j'ai retourné la pochette et je suis allé à la pêche. J'ai remonté le courant jusqu'aux fifties... Mais ceci est une autre histoire. Pour la petite question french singers j'ai beaucoup plus accroché sur Mitchell... Pratiquement le seul alter ego de Johnny cité dans le livre, total impasse sur Dick Rivers par exemple.
Sur les cinquante albums studios enregistrés par Johnny, Baerst and friend ont une grosse préférence pour Johnny Hallyday Sings America's Rockin' Hits sorti en 62 réalisé par Shelby Singleton ( l'homme qui racheta les disques Sun à Sam Phillips et les remit sur les rails du succès ), Johnny Reviens ! Les Rocks Les Plus Terribles, de 64 juste avant de partir à l'armée comme un adieu aux folles années, Rock à Memphis, le disque du retour ( au rock ) en 75, le Johnny 84, Nashville avec les duos en direct des Enfants du Rock avec Emylou Harris, les Stray Cats, Don Everly et Carl Perkins, et enfin le Johnny Hallyday Live at the Aladdin Theatre, l'intégrale de l'épopée de Las Vegas, et les concerts de La Cigale 12-17 décembre 2006.
Plus la période Vogue et les titres enregistrés chez Philips entre 61 et 64. Johnny s'est éloigné du rock, mais il est revenu boire à la source très régulièrement. En pointillés, si vous préférez. Mais toujours des medley vieux rock dans ses différentes tournées et de temps temps d'une manière quasiment incongrue la reprise d'un titre antédiluvien dans une toute autre période ainsi, pas besoin d'aller bien loin, le troisième morceau chroniqué évoque Amours d'été, le Love Me Tender de Presley alors que l'été 67 marque l'étiage du rythm'n'blues cuivré à la mode Stax.
Pour ma part je n'ai jamais été emballé par les titres Vogue ( un million et demi d'exemplaires écoulés ), à l'exception notable de Oui Mon Cher de Billy Craddock ( un vrai-faux cousin d'Eugene Vincent Craddock ), les arrangements m'ont toujours paru trop fluets. Mais enfin c'est un gamin de seize dix-sept ans qui fait de son mieux avec ce qu'il a sous la main. C'est à dire, pas grand-chose, et cinquante ans après de nombreux groupes de rock préfèrent encore chanter en anglais que de tenter d'apprivoiser le rock en français. En quelques années Johnny saura dresser son organe à la perfection, il se dotera d'une belle voix mâle, gonflée et rebondissante qui fera merveille sur de nombreux titres, sa version de Somethin'Else de Cochran ( il reste pour moi le meilleur interprète en langue française d'Eddie ) ou son interprétation de Pour Moi Tu Es La Seule, remplie de jus et de coquinerie, du Sweet Lovin' Mama de Johnny Watson. Comme pour me contredire le duo maudit ( blues ) privilégie Excuse-Moi Partenaire la cover de Cuttin'in du même Watson.
Notre rocker national arrive à la mauvaise période. Très symboliquement il ne prend son envol que le 18 avril 1960 lors de son premier passage à la télévision, le lendemain de la dramatique disparition d'Eddie Cochran. En d'autres termes, il arrive un peu après la bataille ! Nous ne voudrions pas jouer les mauvais augures d'un passé révolu depuis longtemps, mais quelque part l'on peut dire que le rock français n'a toujours pas rattrapé le retard initial.
Il faut savoir reconnaître ses erreurs : j'ai écrit ici, voici trois semaines , qu'avant Ronnie Bird l'on n'avait jamais entendu sur un french record une guitare aussi électrique que sur l'adaptation de The Last Time des Stones, j'aurais dû tourner sept fois mon clavier dans ma bouche, j'ai omis les fulgurances de Joey Greco sur Ô Carole ( Chuck Berry + Stones, quel hasard ! ) dans les Rocks les plus Terribles, que le Diable me pardonne ! Une des explications de la durée de Johnny réside aussi en le fait qu'il a toujours su s'entourer de musiciens hors pairs. J'en ai entendu des connaisseurs qui se moquaient de tel ou tel disque de Johnny sans avoir remarqué au préalable qu'il était accompagné par un de leurs guitaristes ou batteurs favoris... Il n'y a rien de pire que la mauvaise foi et les jugements préconçus.
Quant à maintenant, si vous voulez mon sentiment, mon plus grand Johnny n'est pas celui du rock des pionniers, mais celui des années 69 – 71, celui de Rivière, Ouvre Ton Lit, dont je vous reparlerai une autre fois, ce rock martelé qui pulse à la testostérone blues la rythmique bondissante des grands morceaux de Cochran. Et les textes de Long Chris, comme il se doit.
Ce livre ravira tous les amateurs éclairés, se rafraîchir la mémoire est une entreprise salutaire et j'ai tout de même appris deux ou trois détails que j'ignorais. Il est – répétons-le – davantage une introduction à l'histoire du rock'n'roll qu'à celle d'Hallyday. L'on ne compte plus les bouquins qui sortent sur Johnny, beaucoup se contentent de reprendre ce qui a déjà été pondu et présentent leur tambouille comme l'interprétation sociologique du phénomène Hallyday... Les intellos de deuxième zone qui écrivent sur Jean-Philippe Smet ont surtout besoin d'un sujet porteur qui fasse vendre. On se bouche le nez mais l'on ramasse la monnaie. Avec ce Johnny et le Rock'n'Roll nous avons droit à de véritables aficionados. De ceux qui ne crachent pas dans la soupe dont ils se nourrissent.
La discussion initiée par Rock'n'Folk dans leur avant-dernier numéro pour savoir si Johnny était ( on n'était pas ) encore rock en 2011 s'achevait par une conclusion que je ne suis pas loin de partager. Difficile pour un jeune d'aujourd'hui à partir des titres diffusés en radio ou sur la TV de saisir les racines rock de Johnny, par contre pour ceux qui ont eu la chance de suivre les débuts de la carrière d'Hallyday la question ne se pose même pas.
Je finirai sur un souvenir (souvenir ) personnel, j'avais dix ans, une amie de ma soeur, sweet little fourteen, qui venait parfois à la maison sortait de son cartable un gros cahier qui contenait tous les articles consacrés à Johnny Hallyday, qu'elle avait pu découper dans des magazines qu'elle achetait en double pour les coller en version intégrale sans en perdre une seule ligne – j'en ai aperçu certains dans des ventes aux enchères qui atteignaient allègrement leurs centaines d'euros et je peux certifier que pour les années 60 / 62, elle possédait l'intégralité de tout ce qui avait paru en France sur l'Idole des Jeunes, il y avait même des notules et des entrefilets que je n'ai jamais revus depuis – l'on restait là, tous les deux à tourner et retourner les pages durant des heures...
Je n'avais même pas de tourne-disques à l'époque mais Johnny était déjà le phare qui indiquait la porte de sortie de l'enfance...
Damie Chad.
URGENT, CA PRESSE !
JAZZ NEWS. N° 1.
MAI 2011. ( Mensuel, paraît tous les quinze du mois )
C'est nouveau, ça vient de sortir. Pour le titre ils n'ont pas fait fort ils ont repris celui d'un antique bulletin de 1948 dans lequel officiait le sinistre Boris Vian, celui qui n'avait rien compris au rock... Disent qu'ils veulent parler du jazz vivant d'aujourd'hui, et joignant la pratique à la théorie ils affichent en couverture la photo de Youn Sun Nah.
Plutôt jolie, ce qui ne gâte rien, et même assez douée. Se débrouille bien la dame d'Asie, du charme et du savoir-faire. Mais enfin l'on touche très vite avec elle à la quadrature du jazz actuel. Ne fonctionne plus que s'il s'acoquine avec un autre genre de musique que lui. Avec Youn Sun Nah, ce serait un peu la variété de qualité post-moderne. Un petit côté papier glacé qui au bout de vingt minutes laisse perler la sueur froide de l'ennui.
Avec Henry Threadgill nous avons affaire à un personnage d'aspect beaucoup plus rugueux. Renvoie le public incapable d'analyser un morceau à ses chères études, un peu abrupt comme raisonnement, mais la critique du critique se défend. Reste que lorsqu'il déclare qu'il n'entend que rendre le monde meilleur par sa musique, nous ne pouvons retenir un sourire sardonique. Sa zique est davantage axée sur le passé que celle de Youn Sun Nah, à première écoute vous plongez dans un bain assez proche de ce qui se faisait au temps de Coltrane, mais l'on retombe dans le même piège, au bout d'un certain temps l'on n'entend point où il veut en venir. L'on voit bien le point de départ mais la ligne d'arrivée reste statique.
Pour Gonzalo Rubalcaba vous m'excuserez malgré le titre engageant « sa foi dans le solo » je n'ai pas trouvé la lumière au bout du tunnel. J'ai insisté, parce que quand je ne connais pas je vais sur You Tube et je m'obstine. Résultat des courses : je suis totalement imperméable, me suis jamais senti aussi seul dans un solo.
Parlent pas que de ces trois-là, et je ne voudrais pas que l'on pense que je les assassine. Le jazz m'insupporte souvent – c'est là son moindre défaut – par contre je sais faire la différence et question revue, c'est une freluche sacrément bien faite. Les articles sont intelligents et bien écrits. Ce n'est pas parce que les deux seuls trucs que j'ai kiffés sont l'annonce de la future édition des Complete Original Masters de Robert Johnson et la Chronique made in USA de Thierry Pérémarti Out of nowhere ( encore le fantôme de Robert Johnson ) qu'il faut vous exonérer de la lecture. Gardez un oeil sur cette revue, ils ont entre les dents un saxophone prêt à rayer le plancher. Un ton différent des précédents mag jazz disponibles dans le commerce. Semblent être là pour durer : mise en page de pro, razzia de pubs, équipe de chroniqueurs assez nombreuses pour ne pas s'essouffler au troisième numéro. Ne sont pas tombés de la dernière pluie non plus, sont des dissidents de Jazz Mag et de So Jazz ( Voir nos livraisons 41 & 43 ).
Nous en concluons que ça ne bouge pas mal dans la presse jazz mais qu'il risque d'y avoir dans les mois qui suivent une sérieuse redistribution de cartes.
Damie Chad.
SOUL BAG. N° 202.
Avril / Mai / Juin.
Soul Bag ne se lit pas. Ca se dévore. C'est que chez Soul Bag, l'on sait de quoi l'on parle. La musique noire n'a aucun secret pour eux. Précisons que la belle noirâtre peut aussi être jouée et chantée par les blancs. Mais enfin question blues et rhythm'n'blues les anciens esclaves et leurs descendants ont eu une longueur d'avance sur les white trash people.
Courrez sans tarder page 36, Gérard Herzaft régale : un superbe article sur Mississipi Fred Mc Dowell. Longtemps que je n'en avais pas lu un aussi bon, et si je ne me trompe pas il était déjà signé Gérard Herzaft ! En cinq pages c'est toute la saga du blues qui vous est exposée : des fantômes nominaux qui n'ont jamais eu la chance d'enregistrer à Son House, d'Alain Lomax à l'American Folk Blues Festival, de Chris Strachwitz aux Rolling Stones, sans oublier - honneur aux dames – Shirley Collins et Big Mama Thorton. J'avais pas percuté que Mc Dowell avait accompagné ma Big Mama favorite sur son lp « In London », rien que pour cela je devrais être fusillé.
Ce qui m'empêcherait de me délecter de la suite du numéro : sûr Charlie Musselwhite c'est déjà beaucoup plus connu mais c'est lui qui parle et qui raconte, depuis le début au temps de Muddy Waters et si vous lisez la suite de cette phrase c'est que vous n'avez pas encore abattu froidement votre kiosquier qui ne vous passait pas assez rapidement votre N° 202 de Soul Bag. Comme quoi vous n'avez rien compris à la vie.
Je vous accorde que je n'aurais jamais mis Maxwell « Phénix de la soul » en couverture, sa voix est un peu trop haut perchée à mon goût, mais les pages sur Charles Bradley et Ronald Isley vont manquer à votre culture générale, bon ! pendant que vous étudiez les chroniques de disques je vais signer le chèque d'abonnement.
Damie Chad.
BLUES MAGAZINE. N° 60.
Avril / Mai / Juin 2011.
Le petit frère de Soul Bag, un peu plus électrique. Quinze ans qu'ils se battent sur le front du blues et sont tout fiers d'annoncer la naissance de l'association France Blues qui se donne pour projet de fédérer toutes les structures de notre pays blues blanc rouge. ( Soul Bag a déjà adhéré ).
Versons dans l'originalité avec Vincent Fonf artiste peintre blues. Peint en direct live. Tout comme Toulouse Lautrec et Degas hantaient les champs de course, les salles de danse et les bordels pour aborder leur sujet sur le vif, Vincent Fonf fréquente les festivals de blues pour performer ses tableaux in the heat of the music.
Beaucoup plus classiques mais non moins talentueux voici Jimmie Vaughan, ZZ Top et les Yardbirds. J'ai raté les Oiseaux quand ils sont passés pas très loin de la maison il y a quelques mois. Je m'étais dit que la reformation d'un vieux groupe et quel groupe, Eric Clapton, Jeff Beck et Jimmy Page y ont tour à tour tenu la guitare, risquait d'être lugubre. J'ai humé le coup de fric foireux. A lire l'article, l'interview de Jim Mc Carthy et le compte-rendu de du concert, je sens que j'ai eu tort. Avec Jim ne reste plus que Chris Dreja de la formation originale. Ils présentent les nouveaux venus : Ben King, Andy Mitchell, David Smale, c'est bien mais l'on aurait aussi aimé un mot sur Keith Relf électrocuté par sa guitare. Une belle mort pour un rocker.
Damie Chad.
INDEX KR'TNT !
ALAIN DISTER / 38 ALEXIS QUINLIN / 38 BASTON GENERAL / 2 BB BRUNES / 36 BOBBY COCHRAN / 41 BRITT HAGARTHY / 10 BURNING DUST / 1 / 25 BUSTY / 34 GARRETT McLEAN / 15 CHARLES BURNETT / 21 CHRISS WELCH / 14 DANIEL GIRAUD / 3 / DARREL HIGHAM / 30 DAVE SMITH / 19 DAVID BAERST / 50 DJ PREMIER / 33 DICK RIVERS / 29 EDDIE COCHRAN / 30 / 36 / 41 EDDIE MUIR / 11 EDDY MITCHELL / 24 / 29 / 35 ELLE N'RIPLEY / 49 ELVIS PRESLEY / 29 / 45 EVAN HUNTER / 20 FABRICE GAIGNAUT / 42 FRANCOIS BON / 43 FRANCOIS JOUFFA / 42 GENE VINCENT / 4 / 7 / 9 / 10 / 11 / 13 / 15 / 18 / 19 / 27 / 36 / 45 GERARD HERZHAFT / 32 / GHOST HIGHWAY / 25 / 26 / 45 / 48 IGGY POP / 34 JACQUES BARSAMIAN / 42 JEAN-MARC PAU / JEAN-PAUL BOURRE / 5 JEAN-WILLIAM THOURY / 18 JOHN COLLIS / 36 JOHN SINCLAIR / 39 JOHNNY CASH / 22 JOHNNY HALLYDAY / 3 / 50 JULIE MUNDY / 30 JULL & ZIO / 8 KEITH RICHARDS / 43 LANGSTON HUGHES / 21 LEFFTY FRIZZEL / 23 LES PLAY-MOBILES / 49 LIZA CODY / 47 LUCILLE CHAUFOUR / 6 MC5 / 39 MICHEL ROSE / 41 MICK FARREN / 27 MIKAL GILMORE / 48 NEGRO SPIRITUALS / 46 NICK MORAN / 12 NOËL DESCHAMPS / 46 NOIR DESIR / 35 OLD SCHOOL / 1 O. MURCIE / 32 / 35 / 44 PASCAL TASSY / 50 PATTI SMITH / 30 PATRICE LEMIRE / 17 PATRICK GRENIER DE LASSAGNE / 17 PETER GURALNICK / 32 / 35 / 37 PHILIPPE MANOEUVRE / 33 / PIERRE HANOT / 30 PETER GRANT / 14 PLASTICINES / 36 ROBERT JOHNSON / 35 ROCKERS CULTURE / 25 / 45 RODOLPHE &VAN LINTOUT / 9 ROLLING STONES / 43 RONNIE BIRD / 47 SONIC SURGEON / 28 STEPHANE PIETRI / 38 STEVE MANDICH / 4 SUSAN VANHECKE / 7 / 41 / THIERRY LIESENFIELD / 13 TOO LATE / 49 VAL HENNESSY / 38 VELLOCET / 16 VINCE TAYLOR / 44 WANDA JACKSON / 37 YVONNET GUITTON / 45
FILMS
DEVIL'S FIRE / CHARLES BURNETT / 21 TELSTAR / NICK MORAN / 12 VIOLENT DAYS / LUCIE CHAUFOUR / 6
KRONIKROCK
BB BRUNES : NICO LOVE TENN / 36 BURNING DUST : BURNING... LIVE / 25 CULTURE ROCKERS ( collectif ) / 25 GHOST HIGHWAY : GHOST HIHWAY / 25 PLASTICINE : ABOUT LOVE / 36 VELLOCET : INSOMNIA / 16
LOOK BOOKS
A TRIBUTE TO GENE VINCENT / EDDIE MUIR / 11 ASPEN TERMINUS / FABRICE GAIGNAULT / 42 CASH / L'AUTOBIOGRAPHIE / 22 CLASSE DANGEREUSE / PATRICK GRENIER DE LASSAGNE / 17 COMPLOTS A MEMPHIS / DICK RIVERS / 29 COUNTRY BLUES / CLAUDE BATHANY / 40 DON'T FORGET ME / JULIE MONDY & DARREL HIGHAM / 30 ENCYCLOPEDIE DE LA COUNTRY ET DU ROCKABILLY / MICHEL ROSE / 40 ELVIS MON AMOUR / LUCY DE BARBIN / 29 ELVIS. SES DERNIERS JOURS / CHARLES C. THOMPSON II / 29 FEEL LIKE GOIN' HOME / PETER GURALNICK / 32 GENE VINCENT / GARRET McLEAN / 15 GENE VINCENT / RODOLPHE & VAN LINTHOUT / 9 GENE VINCENT DIEU DU ROCK'N'ROLL / JEAN-WILLIAM THOURY / 18 GHOSTS SONG / JEAN-MARC PAU / 29 GRAINE DE VIOLENCE / EVAN HUNTER / 20 GUITAR ARMY / JOHN SINCLAIR / 39 IN THE GUTTER / VAL HENNESSY / 38 JOHNNY ET LE ROCK'N'ROLL / DAVID BAERST; PASCAL TASSY JUST KIDS / PATTI SMITH / 31 KIDS ROCK / BUSTY / 34 L'AGE D'OR DU ROCK'N'ROLL / 42 LA VEUVE ROCK'N'ROLL / LIZA CODY / 47 LE NARCISSE / PHILLIPE VAUVILLE / 37 LIFE / KEITH RICHARDS / 43 LITTLE BOATS ENSALVAGED / DAVE SMITH / 19 EDDY ET MOI / ALAIN DUGRAND / 32 NOUVELLE ENCYCLOPEDIE DU BLUES ( N° 10 ) 32 / PAS DE CHARENTAISES POUR EDDIE COCHRAN / PATRICK LEMIRE / 17 PRESAGES D'INNOCENCE / PATTI SMITH / 31 PRIVATE COLLECTION ( 3 volumes ) YVONNICK GUITTON / 45 PUNK ROCKERS / ALAIN DISTER / 38 PUNK SEVENTEE RUSH / STEPHANE PIETRY – ALEXIS QUINLIN / 38 QUAND J'ETAIS BLOUSON NOIR / JEAN-PAUL BOURRE / 5 RACE WITH THE DEVIL / SUZAN VANECKE / 4 ROCK FRANCAIS / PHILIPPE MANOEUVRE / 33 ROCK'N'TAULE / PIERRE HANOT / ROLLING STONES / UNE BIOGRAPHIE / FRANCOIS BON / 43 SHARON TATE NE VERRA PAS ALTAMONT / M. VILLARD / 49 THE BITTER END / STEVE MANDICH / 7 THE DAY THE WORLD TURNED BLUE / BRITT HAGARTHY /10 THE MAN WHO LED ZEPELIN / CHRISS WELCH / 15 THE STORY BEHIND HIS SONGS / THIERRY LIESENFIELD / 13 THE WEARY BLUES / LANGSTON HUGHES / 21 THERE IS ONE IN EVERY TOWN / MICKK FARREN / 27 THREE STEPS TO HEAVEN / BOBBY COCHRAN / SUSAN VAN HECKE / 41 TROIS / PATTI SMITH / 31 UN LONG SILENCE / MIKAL GILMORE / 48
URGENT CA PRESSE !
BLUES AGAIN ! N° 10. 32 / BLUES MAGAZINE ( N° 59 ) 35 / ( N° 60 ) 50 / COUNTRY MAGAZINE USA ( N° 2 ) 42 / COUNTRY MUSIC MEMORIAL ( N° 10 ) 42 / CROSSROADS / 33 / DREAMWEST ( N° 21 ) 45 / GUITARIST MAGAZINE ( N° 241 ) 43 / HARD ROCK ( N° 106 ) / 37 / JAZZ MAGAZINE ( N° 622 ) 41 / JAZZ NEWS ( N° 1 ) 50 / JUKE BOX ( N° SP 11 ) 29 / ( N° 281) 30 / LES GENIES DU BLUES ( N° 3 ) 32 / LONGUEUR D'ONDES ( N° 59 ) / 49 LOUD ! ( N° 120 ) 41 / METALLIAN ( N° 63 ) 42 / OBSKÜRE ( N° 1) 33 / PALPABLE ( N° 5 & N° 6 ) 39 / PUNK RAWK ( N° 16 ) 38 / RAP MAG ( N° 7 ) 30 / ROCK'N'FOLK ( N° 519 ) 30, 31 / ( N° 522 ) 37 / ( N° 524 ) 45 / ROCK'N'ROLL REVUE ( N° 51 ) 40 / ROCK SOUND ( HS N° 8 ) 39 / SO JAZZ ( N° 13 ) / 43 SOUL BAG ( N° 201 ) 36 / ( N° 202 ) 50 / STARFAN ( N° 5 ) 45 VINTAGE GUITAR ( N° 2 ) 34 / ( N° 3 ) 47 / |
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