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08/09/2011

KR'TNT ! ¤ 63. R'N'R ANTEDILUVIEN

 

KR'TNT ! ¤ 63

KEEP ROCKIN' TIL NEXT TIME

A ROCK LIT PRODUCTION

08 / 09 / 2011

 

 

 

ROCK 'N' ROLL ANTEDILUVIEN

 

LE ROCK A BARU

 

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J'aime bien Baru. Le mec et son univers, beaucoup moins son dessin. Un trait un peu trop simpliste à mon goût. Mais ça se discute, je vous l'accorde. Avec Baru vous ne risquez pas de vous prendre les pieds dans le fauteuil Louis XVI. Baru vous emmène plutôt chez le populo. Fils de prolos et d'immigrés dans l'est de la France. Dans une BD de Baru les héros lisent davantage les notes des pochettes de leur 45 Tours que La Chartreuse de Parme. C'est un peu l'univers de Margerin mais en moins rigolo. Triste, amer et sans illusion.

 

La soixantaine passée, une vingtaine d'albums sous le coude, Baru est devenu dans le milieu de la bande dessinée – le genre de mot qui doit lui déplaire profondément – une autorité. Faut dire qu'il a même influencé le style des mangas japonais. Avec une telle réputation, plus longue que trois sabres de samouraï soudés les uns aux autres, dans ses bagages il s'est vu bombardé en l'an de grâce 2011 Président du Jury du Festival d'Angoulême. L'en a profité pour monter une expo sur Les damnés de la terre qui ont intérêt à se mettre debout s'ils ne veulent pas se faire niquer par derrière. Et par devant aussi d'ailleurs. Mais ces considérations politiques nous éloignent de notre sujet. A moins qu'elles ne nous y ramènent...

 

Bref pour une fois qu'on lui donnait carte blanche et qu'on lui passait tous ses petits caprices, Baru n'a pas profité de l'occasion pour mettre la pédale douce sur ses préférences. S'est montré tel qu'il était, un indécrottable amateur de pure rock'n'roll. Je suppose que cela a dû faire grincer quelques dents mais Baru s'est amusé à renvoyer l'ascenseur à ses premières années et à une ribambelle de copains. Qui se sont taillés le plus gros du boulot. Baru s'est contenté de la couverture. Faut quand même pas oublier de la tirer à soi un petit peu.

 

Plus le choix des morceaux. Oui, il s'agit bien d'un livre mais accompagné de deux disques. Je vois que l'histoire commence à vous intéresser. Donc deux CD, quinze pistes pour le premier, seize pour le second, remplis de titres enregistrés avant 1960 et pas spécialement par la Deutsch Grammophon, plutôt du côté de Memphis et ses alentours bouseux. Le principe est simple. Baru fournit l'enregistrement et les trente uns autres la pochette de leur rêve qui va avec. Pour que vous n'ayez pas à vous rompre les cervicales en essayant de regarder en même temps le recto et le verso, l'on vous les a placés face à face, le frontal à droite et le dossard à gauche.

 

Tant qu'à faire les choses, autant les réaliser avec magnificence. C'est Jean-William Thoury – offrez-vous le plaisir inégalable de vous reporter à notre dix-huitième livraison du seize septembre 2010 consacrée à l'émérite laudation de son irremplaçable opus Gene Vincent, Dieu du Rock'n'Roll – qui a été chargé de rédiger les notes de pochette. Notons que Jean-William nous joue cette fois un sale tour. Se l'est pété à l'identique. Plus vrai que nature. N'a pas voulu nous dispenser sa science rock. L'a imité la brièveté approximative des pochettes des EP's du temps passé. Ah ! Ces maudites quatre lignes qui en disaient mille fois moins que ce que nous aurions aimé connaître. Fallait supposer, fallait séparer le vrai du faux, fallait extraire le plausible de l'erreur, fallait phosphorer et intuiter. C'était écrit en français, mais l'interprétation demandait autant de soins et tendait autant de chasse-trappes qu'une version latine de quarante vers de Virgile !

 

Enfin Baru est bon prince. Doit se rappeler de son adolescence quand tout document-rock accessible était obligatoirement écrit en anglais et que l'on se prenait la tête et le dictionnaire pour tenter de comprendre. Pas rancunier pour deux greenback dollars. Pour nos amis les ricains et les rosbeefs, the text is also in english. En caractères minuscules certes mais il ne faut pas pousser la charité chrétienne tout de même.

 

Un petit Jackie Gotroe de derrière les fagots pour commencer. Lobo Jones bien enlevé même si l'ombre d'Elvis qui pointe sur museau tout le long de l'interprétation est un peu trop présente. Un blouson noir sur fond rouge comme illustration – même votre petit frère aurait pu le faire - et ils s'y sont mis à deux pour le colorier, Emmanuel Guibert et Frédéric Lemercier. Moi j'aurais plutôt remercié !

 

Charlie Feathers en deux. One Land Loose. C'est vrai qu'il y a du magnificent looser chez Charlie Feathers jamais reconnu à son véritable niveau sinon par une poignée d'admirateurs. Olivier Josso gribouille et barbouille dans les poncifs, méritait beaucoup mieux notre Charlie Feathers.

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Deux minutes pour Johnny Carroll et ses Wild Wild Women, c'est plus qu'il ne lui en faut pour étaler sa classe naturelle. Plus électrique, plus rock que roots. Comme un bonheur n'arrive jamais seul Olivier Berlon lui refile une des plus belles images de la série. Ne vous gênez pas pour feuilleter ses deux tomes de La Comédie des Ratés. Pour une fois que quelqu'un sait dessiner.

 

Honneur aux dames : Barbara Pittman. Elle a besoin d'un homme. Je ne me propose pas. L'a bien enregistré chez Sun mais pour moi elle a un phrasé qui traduit trop d'accointance swing jazz. Yan Lindindre n'est pas très gentleman dans sa représentation. C'est le moins que l'on puisse dire.

 

Nous retrouvons Chan Romero en cinq; pochette dans le modern-style jazzeux de la part de Charles Berberian. Méconnaissance historiale ? Z'en avons déjà parlé de Chan Romero dans notre évocation de la revue OZ, j'ai toujours un peu de mal avec le rock proto mexicain, je lui cherche chicane. N'empêche que le début du morceau est joliment envoyé.

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Eddie Bond & the stompers, pour le seventh number. Le pauvre Eddie a eu la malheureuse idée de faire faux bond à Elvis in person qui venait lui demander de chanter dans son orchestre. Nicolas de Crécy lui taille un beau portrait à l'huile, avec d'énormes bajoues en harmonie avec son Rockin'Daddy qui swingue comme un éléphant. Un véritable rock de grand-père ! Avec la sciatique.

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Sonny West, l'on ne peut en dire du mal. Le grand Buddy lui a piqué une de ses plus belles interprétations Rave on ! Comme c'était très bon lui a aussi emprunté son classique Oh Boy ! Sonny était doué mais Buddy génial. Et ça s'entend. Fut aussi un proche d'Elvis. Superbe litho de Gibrat, tout le rock'n'roll est là, entre la bouteille de Bourbon au premier plan et la blondinette she's the one in her red décolté en arrière fond. Un petit détour vers les albums de Gibrat comme Le Sursis et Le vol du corbeau s'impose.

 

A la croisée de Roy Orbison et de Norman Petty Peanuts Wilson serre ses poings d'acier. Un peu mou dans le jeu de jambe. Jean -C Denis s'est un peu trop souvenu d'American Graffiti pour son camaïeu bleu. Est-ce que ça vaut son pesant de cacahuètes ?

 

Johnny Dollar c'est un peu un Gene Vincent parallèle. Même départ, basse extraction, engagement chez les Marines, et quelques pépites enregistrés avec des musiciens qui rejoindront les Blue Caps. Repli comme Jerry Lee sur le country au milieu des années soixante, cela permet de survivre jusqu'à l'opération d'un cancer de la gorge qui lui emportera la voix; dépression finale et mort en 1986... Richard Guérineau a su traduire la puissance inquiétante de ses premiers morceaux. Un des meilleurs choix de Baru.

 

Margerin s'es chargé de Boyd Bennett & His Rockets, micro, chanteur et cercle rouge. Une vignette classique que l'on retrouve sur maintes compilations interchangeables. Ne dites pas que vous ne savez pas, c'est le générique d'American Graffiti. Ca sonne comme du Bill Haley, ça ressemble à du Bill Haley, ça jumpe comme du Bill Haley, mais c'est du Boyd Bennett ! Je préfère quand même la version alcoolisée.

 

Des Johnny Knights aux USA ça court les rues mais question rock'n'roll il n'y en a qu'un et vous ne pourrez plus vous tromper une fois que vous aurez entendu son Rock'n'roll guitar. Jeff Pourquié en donne une belle transcription bicolore.

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Grosse voix de Maynard Horlick qui se tape son Do the Bop Bop Bop, étrange cet organe enroué plutôt rare chez les hillibillies cats, même à l'époque cela a dû paraître tellement étrange que le morceau n'est sorti que bien des années plus tard. Ne me demandez rien sur Maynard Horlick, je ne sais rien de plus. Pour vous dédommager mirez le super baston rougeyant à la chaîne en acier trempé de Cromwell. Ce gars qui a signé un album intitulé Un jour, j'ai arrêté de marcher... et ma tête s'est remise à marcher ne peut pas être totalement mauvais.

 

En treizième position Larry Williams. Attention, ça porte malheur. La preuve : il est mort d'une balle dans la tête voici plus de trente ans. Sombre histoire de prostitution, lui-même avouait que ça lui rapportait plus que la musique. L'aurait pas dû le dire, les macs sont d'un naturel jaloux. Z'avaient jamais dû entendre ses disques, sinon ils lui auraient payé une séance studio. Les Beatles lui ont beaucoup emprunté. Pour vous donner une idée de son style : placez-le à égalité dans le trio gagnant avec Little Richard et Esquerita. Mais souvenez-vous que l'on achève bien les chevaux. Filez une pièce dans le juke-box croqué par E Moynot et vous comprendrez tout.

 

Encore un illustre inconnu dont je ne connais qu'un seul disque. Dommage, car en 1958 notre pionnier avait déjà domestiqué l'électricité et ça sonne terriblement moderne. Les curieux iront écouter High steppin' l'autre face sur You Tube qui reste en deçà de How Can you be Mean to me, plus trad en quelque sorte. Le dessin de Manu Larcenet se veut comique, vous risquez pas d'en perdre votre dentier.

 

Ne vous fâchez pas tout rouge vous ressemblerez au ripolin d'Hervé Bourhis censé illustrer le Eenie Meeny Miney Moe le meilleur morceau de Bob & Lucille, quoique le Demon Lover in the Peggy Lee style possède son charme. Duo canadien capable du pire comme du meilleur. La petite Lucille aurait dû toutefois sur le tard éviter de chanter en français.

 

Vous ne croyez tout de même pas que je vais aussi vous épeler le second disque, débrouillez-vous comme des grands. Surtout que le beau monde ne manque pas. Termine en beauté sur le Johnny Burnette Trio, preuve que nous n'avons pas encore mangé notre pain blanc. Toutefois comme je suis bon, un dernier tuyau pour que vous n'ayez pas l'air trop ignorant: tapez les mots mémoire rock 60-70 sur votre vélosolex et vous déboucherez sur un superbe labyrinthe made in Belgium. Vous en avez pour plusieurs heures, voire jours, de lecture, pas de son mais des photos, toute l'histoire du rock belge de la fin des années cinquante au début de la décennie 80, vous y rencontrez le groupe hollandais d'origine indonésienne ( suivez avec le doigt sur une mappemonde ) The Tielman Brothers que vous retrouvez dans le choix de Baru. Surtout ne faites pas l'impasse sur la bagarre de Thomas Oit, que du noir et du blanc mais ça cogne très sec.

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Le bouquin est édité par le festival d'Angoulême et BDMUSIC, une maison d'édition spécialisée dans les livres-disques. A son actif une belle série sur le blues avec notamment un volume sur Charley Patton dessiné par Crumb. Ne pas oublier aussi le Hank Williams scénarisé par Rodolphe dont nous avons déjà chroniqué l'album Gene Vincent : Une Légende du Rock'n'roll avec Van Linthout au crayon.

 

Ce R'n'R Antédiluvien ( 2 CD Rock'n'Roll & 31 illustrations ) est, d'après un rapide sondage effectué chez les copains, un peu passé inaperçu chez nos amis les rockers, c'est dommage, très bel objet graphique et sonore il mérite une plus grande reconnaissance. J'entends des murmures qui s'élèvent «  M'en fous, j'ai déjà tous les morceaux dans ma discothèque » je me permets de répondre «  OK cat, je te crois sur parole », mais les néophytes qui ont besoin de trouver l'entrée de la grotte aux trésors faut aussi y penser.

 

Ce livre est aussi un signe de la renaissance rockab qui chaque jour devient de plus en plus visible. Visant le grand public semi-rock-culturé il aurait été impensable il y a dix ans de cela et voici qu'il s'est avéré nécessaire. Rock on ! Cat ! Rock on !

 

Damie Chad.

 

 

LOOK BOOKS !

 

LA MORT DU ROCK'N'ROLL. Ed GORMAN.numérisation0007.jpg

Une enquête de Sam McCAIN.

Traduit de l'américain par Pierre SERISIER.

Editions de L'AUBE.

 

Peut pas commencer plus mal. La mort, ne me dites pas qu'un roman policier sans cadavre c'est comme une cannette sans bière, mais ici il y en trois et pas des moindres. Buddy Holly, Ritchie Valens and Big Bopper. Pourtant c'était bien parti, avec Gene Vincent dans la radio, une voiture, une fille et une tempête de neige. Tout pour rendre un homme heureux. Oui mais c'était dans la nuit du deux au trois février 1959, et c'est au petit matin que Sam McBain apprendra la mort de son idole qu'il était allé voir à ce qui devait être son dernier concert.

 

The day the music died, c'est le titre original, plus près du sujet du roman dont le rock'n'roll n'est que la toile sonore. Et point le sujet principal. Je pressens vos objections, après un tel début il sera difficile de doubler la mise. Et vous avez raison. L'intrigue traîne un peu, dans le genre thriller paresseux difficile de faire mieux. En plus si vous êtes un peu malins vous ferez vite les conjonctions nécessaires à l'élucidation de l'intrigue.

 

Maintenant pour tous ceux qui fantasment sur les années cinquante made in America, vous risquez d'en prendre un coup sur la cafetière. Pour la bande son, c'était tip top. Encore que les clones à la Frankie Avalon ont tendance à surclasser les grands rockers. Ce n'est pas un hasard si au détour d'une page vous entendez Bill Haley mais jamais Little Richard ou Chuck Berry.

 

Les chanteurs noirs sont boutés hors des ondes comme leurs congénères du centre ville. Habitent des mobil-homes dans les lointaines orées de la cité. Petits blancs à la mentalité étriquée, moraline wasp omniprésente, attention les filles l'avortement est interdit et la pilule n'a pas encore été inventée. Anticommunisme primaire en bout de tous les raisonnements, police raciste aux pratiques des plus brutales, grandes familles qui détiennent le pouvoir économique. Nous baignons dans un univers glauque et sordide. Rapport de force sociaux et hypocrisie rampante.

 

Notre pauvre détective n'est pas dupe mais aux ordres. Essaie de louvoyer en position de levrette, la patronne sur son dos. Petit, binoclard, mal à l'aise dans sa peau, il a réussi à sortir ses parents des quartiers prolétaires, mais l'avenir ne s'annonce pas rose, coincé entre les souvenirs d'enfance, le mythe du grand amour, et les filles qui savent ce qu'elles veulent... il faudra encore dix ans à l'Amérique pour que les carcans explosent, mais pour Sam McBain, les fifties sont encore une prison existentielle des plus sombres. Le rock lime les barreaux mais n'anéantit pas les murs d'enceinte. ( très beau jeu de mot ! )

 

Damie Chad.

 

ROCK FIRST. HORS-SERIE.numérisation0005.jpg

LES 101 FOLIES DE L'HISTOIRE DU ROCK.

Août 2011.

 

Nous avons présenté le numéro 1 de ce nouveau mensuel lors de notre dernière livraison déjà disponible dès le mois de juin dans les kiosques. Pour faire la jonction avec le numéro 2 prévu pour le 15 septembre, l'équipe dirigeante a donc concocté son premier Hors-série, manière de se rappeler au souvenir des premiers acheteurs sans perdre l'investissement nécessaire à la mise en piste d'un véritable number Two...

 

1956 – 2011, c'est classé par ordre chrologique de Johnny Cash qui lance les disques d'Elvis au bas d'une falaise au lieu de les distribuer au projet de Muse de donner le premier concert rock dans une navette spatiale sponsorisée par la Virgin-entreprise toutes les grandes folies ( qui ressemblent parfois à s'y méprendre à de petites misères ) du rock sont dument étiquetées. Rien de nouveau sous le soleil : de Jerry Lee Lewis qui met le feu à son piano à Jimmy Hendrix qui enflamme sa guitare les anecdotes sont un peu rebattues. Idéal pour un nouveau venu qui débarque dans la grande odyssée rock mais pour les fans avertis rien de bien neuf. Bien sûr l'on peut discuter à longueur d'années sur les différentes versions qui traînent... mais une légende c'est comme le pâté d'alouette, 10 % de réalité et 90 % de mensonge symbolique qui vous donne à l'arnaque le parfum de la vérité absolue...

 

Sur les cent anecdotes rapportées j'en connaissais sans vouloir me vanter quatre-vingt dix neuf, et comme par hasard c'est celle que je découvre qui me paraît le mieux correspondre au concept de l'outrage rock'n'roll. Une fille en est l'héroïne – ne bavez pas vilains phallocrates, il n'y a pas que le sexe et les petites culottes dans la vie – il s'agit de Sinead O' Connor, une irlandaise, je ne connais à ce jour que sa version de la House of the rising sun, qui ne me paraît pas inoubliable. Le trois octobre 1992, à New York, sur le plateau de l'émission télévisée, la belle dame à la tignasse ratiboisée a déchiré en direct une photo de Jean-Paul II... Vous imaginez le scandale dans l'Amérique profonde. Ces hypocrites de protestants se sont portés au secours de la communauté catholique si odieusement profanée...

 

La carrière de Sinéad O' Connor ne s'en est jamais totalement relevée. Nous avouons que son geste n'était ni très religieusement ni très politiquement correct. Mais il nous ravit d'autant plus qu'Inéad n'a jamais mangé son bénitier par la suite. L'a toujours déclaré qu'elle ne regrettait rien et qu'elle l'avait commis en toute connaissance de cause et avec l'entière possession de ses moyens intellectuels. L'on aimerait que beaucoup de nos dirigeants et de nos peoples adorés suivent cet exemple. Excuses, regrets, drogues, alcools, explications alambiquées, ne sont pas de mise lorsque l'on est rock'n'roll. Faut assumer.

 

Damie Chad.

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LONGUEUR D'ONDES.

Eté 2001.

 

Gratuit tiré à 100 000 exemplaires. S'intéresse à toute la musique que l'on n'aime pas, l'on sauvera donc l'unique article sur Chloé Mons, incidemment la dernière compagne de Bashung, mais une de nos rares girls nationales qui a elle toute seule possède la frite et les moules. L'on a déjà chroniqué un numéro précédent et comme la dernière fois c'est le billet d'humeur de Jean Luc Eluard que nous préférons. Beaucoup plus de vitriol que d'humour sur notre sainte démocratie qui chasse les dictateurs arabes après leur avoir taillé des pipes aussi longues qu'un pipe-line. Joue au punching-ball avec la bonne conscience occidentale. Rafraichissant.

 

Damie Chad.

 

METAL HAMMER. N° 285.numérisation0002.jpg

Août 2011.

 

Ai écumé pendant trois jours l'équivalent de nos relais-presse de l'autre côté des Pyrénées. Les Dieux du Rock ne devaient pas être avec moi. Impossible de dégotter une seule revue rock sur le territoire que j'ai arpenté ou alors des trucs tellement nazes que je n'oserais même pas m'en servir de litière pour mon cat. J'en arrive à comprendre les raisons de la crise ibérique...

 

En fin de compte je suis tombé sur un truc vachement original METAL HAMMER – la revista de hard rock mas leida en toda europa. Tu trouves la même chose en Serbie, en Grèce, en Allemagne, en Hongrie j'en passe et jusqu'au Japon, c'était déjà présent en URSS avant la fin de l'épopée léniniste. Vous avez déjà deviné, c'est la déclinaison espagnole du Metal Hammer made in England depuis 1983. Intérieur attendu : Metallica, Red Hot Chili Peppers, Slipknot, Foo Fighters et la revue des festivals de l'été. Cocorico, l'Hellfest se taille la part du lion.

 

Posters, listes des rééditions, photos choc et titres karaté, tout ce qu'il faut pour les fans de métal. Maintenant si vous ne comprenez pas l'espagnol, le marché français vous offrira des revues similaires tout aussi bien chiadées. A la réflexion, la version japonaise risque tout de même d'impressionner les bobo-minettes. Evitez toutefois de passer pour un intellectuel.

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Damie Chad.

 

 

 

 

 

31/08/2011

KR'TNT ! ¤ 62. RED'S LYGHT / BLUES IN SEM

 

 

KR'TNT ! ¤ 62

KEEP ROCKIN' TIL NEXT TIME

A ROCK LIT PRODUCTION

01 / 09 / 2011

 

 

GIRLS ! GIRLS ! GIRLS !

( and boys )

 

OH PEGGY SUE !

 

L'a fallu qu'ils me fassent ça le premier jour de mes vacances en Ariège ! A peine arrivé, par le plus grand des hasards alors que je jetais un regard dégoûté sur une une page entrouverte de Télérama, mon oeil de rocker – le troisième celui qui ne dort jamais – butte sur le nom de Buddy Holly. Holly, nom de Zeus, un sacré rocker, l'entrefilet mérite un décryptage méticuleux. Quatre ou cinq lignes, mais que du lourd ! A peine croyable, le soir même paraîtrait que l'on pourrait voir, sinon en chair et en os, du moins en pixels numérisés, la véritable Peggy Sue, la petite copine de Jerry Allison, que le grand Buddy immortalisa dans sa fameuse chanson.

 

Moi qui n'ai même pas la TV chez moi, vous pouvez me croire à 20 heure trente tapantes j'étais devant la lanterne magique, les mirettes aussi grandes qu'un paquebot. Silence dans la carlingue, s'il y en avait eu un qui se serait permis de penser que durant l'interview de la petite Peggy il papoterait à son aise sur l'envolée du baril de pétrole norvégien, serait allé directement creuser sa tombe au cimetière. Autour de moi l'on a compris que je ne plaisantais pas et les voix se sont tues...

 

N'ont pas dû la chercher longtemps. L'ont retrouvée à l'endroit exact qu'elle n'avait jamais quitté, Lubbock. Texas. La ville natale de Buddy Holly. Oh ! Peggy Sue ! Quel désastre ! L'aurait quand même pu se débrouiller pour louer un strapontin dans l'avion qui aux portes de l'ombre nous a privé de Buddy à tout jamais. ( Dixit le grand Schmall ). C'eût été bien plus romantique ! Car si elle a échappé au crash, elle n'a pas évité l'irréparable naufrage des ans.

 

A vrai dire elle se porte comme un charme, notre fringante septuagénaire. Un peu blond platine et presque grosse dondon. American big bosse woman, car elle travaille comme tout citoyen des Etats-Unis qui se respecte, en courant après sa retraite hypothéquée. Compagnie d'assurance ou un truc équivalent aussi peu alléchant. Nous la voyons à son bureau tout heureuse de raconter comment elle a rencontré Buddy tout essoufflé dans le hall du lycée dans lequel il était entré à la recherche de Jerry...

 

Comme dit le poète grec – Callimaque pour les intimes - : il est heureux celui à qui les dieux donnent la mort en pleine jeunesse ! Oh ma Peggy Sue, l'égérie secrète de mes phantasmes adolescents, qu'es-tu devenue ! Cette vieille rombière, heureuse de vivre et de raconter les bons plans de danse de sa folle jeunesse, salivant à l'idée de son prochain rendez-vous avec Donna – moins célèbre que Peggy, mais I have a girl, Donna is the name, a pourtant psalmodié Ritchie Valens dans un slow langoureux pour adolescentes post-pubères, quelques mois avant de partager le sort funèbre de Buddy. La réunion des veuves joyeuses en quelque sorte !

 

Un truc à vous foutre le blues pour le restant de votre vie. D'ailleurs trois jours plus tard j'étais au festival de blues de Sem, Blues in Sem que ça s'appelle, je vous en reparlerai dans quelques lignes, mais ce n'est pas cela qui m'a réconcilié avec la vie. Non, c'est autre chose. Ce sont... non commençons par le début la merveilleuse histoire !

 

 

FAIS-MOI MON ROCK !

 

Surba. Ne me dites pas que vous connaissez. Je ne vous croirais pas. Surba, c'est déjà l'Ariège préhistorique. Grottes à gogo, peinture rupestre et tout le bataclan. Même qu'un jour mon chien avait chipé dans la grotte de la Vache une vertèbre d'ours que les magdaléniens avaient entreposée il y a plus de dix mille ans, mais ceci est une autre histoire... Surtout que depuis la population autochtone a tout de même assez évolué et évidemment avec l'électricité le rock'n'roll s'est faufilé jusqu'au bout de ce trou du cul du monde.

 

Ils ont dû coller en tout et pour tout douze affiches sur l'ensemble du département, mais un truc avec écrit dessus FAIS-MOI MON ROCK, comptez sur moi pour repérer ce genre d'invitation. Quatre groupes invités, entrée gratuite, rien à dire, à Surba question promotion rock local, ils s'y entendent. Un site à rendre jaloux les prairies bourbeuses de Woodstock, imaginez le verdoyant endroit, édénique, entouré de tous côté par les masses de roches bleutées des Pyrénées, le soleil couchant, température idéale de vingt degrés alors que la basse Ariège dont je viens a mijoté toute la journée dans les 40 ° à l'ombre. Que du bonheur ! Avec des prix de gros sur les boissons, avec en plus des sandwichs succulents à la saucisse de Foix cuite au barbecue ! Et toute la jeunesse du coin qui se radine à flots continus, plus de six cents personnes si haut dans les alpages, et le festival n'en est qu'à sa troisième édition.

 

Attention, les choses sérieuses débutent, trois mots pour remercier le public, les bénévoles et la municipalité, et voici que l'on annonce les Red's Lyght.

 

 

THE RED'S LYGHT

 

Surprise, surprise ! Quatre Peggy Sue sur le tarmac. Des toute fines, des toute belles, des toute jeunes, de quoi vous réconciliez avec le rock à tout jamais. Un peu de trac, mais pas froid aux yeux. Elles étaient encore au collège lorsqu'elles ont formé le groupe en 2007. Toutes du coin. Nouvelle génération rock sortie de nulle part, qui sont passées de Brittney Spear aux Cranberries, aux Hives et aux incontournables AC / DC, pas tout à fait les têtes de pont de KR'TNT mais innombrables sont les voies du rock'n'roll.

 

Deux brunettes batterie, guitare, la plus blonde est à la basse, et Audrey au micro. La voix tout de suite posée, sûre, claire, nette et précise. Pas facile d'ouvrir une soirée de festival, mais le rock n'attend jamais. Coup d'oeil à droite et à gauche, derrière Cécile caresse les toms, Hélène se penche sur sa basse, c'est à elle d'ouvrir l'intro et le feu. Timide et réservée, l'on a l'impression qu'elle cherche l'endroit où elle doit poser ses doigts, et le miracle s'accomplit, à la troisième mesure le groupe décolle, passe peut-être au ras des arbres mais la machine est lancée et ne s'arrêtera plus.

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Basse, guitare, batterie + voix, le maximum vital. Tout le reste n'est que fioriture. Une heure de pures délices. Je n'ai encore rien dit de Lauriane, en progrès constant tout le long du concert, passe ses riffs avec de plus en plus d'imagination à chaque morceau. Se bat contre la facilité, cherche les solutions les plus contraignantes, marche souvent sur la corde raide mais ne tombe jamais. La guitare comme une aventure, la guitare comme un risque. Attitude rock'n'roll.

 

Cécile en embuscade derrière sa batterie n'en rate pas une, espiègle et mutine. L'oeil aux aguets, troupe de réserve et d'intervention d'urgence. C'est Audrey qui mène la danse. Présence tous azimuts. Répartie facile et mots d'esprits. Elle chante avec son corps et ses bras.

Groupe soudé, tous pour une et chacune pour les autres. Un son primordial, essentiel, appuyé, parfois le rythme s'accélère et elles sautillent sur place comme au bon vieux temps des Sex Pistols. Elles se sont longtemps présentées comme un groupe punk-pop, l'oxymore est des plus justes. Un fond de colère adolescente mêlé à un un charme acidulé. Beaucoup de reprises de leurs groupes préférés, mais leurs morceaux originaux en langue française tiennent le coup. Des lyrics assez forts, bien envoyés, cruels et sans illusion, à l'image du no future de la jeunesse d'aujourd'hui.

 

Ne jouent pas aux stars. Sont simplement quatre gamines qui prennent leur pied à jouer du rock'n'roll. Irremplaçables. Elles sont les reines de l'instant et les princesses de leurs propres rêves. Public conquis. Faut dire qu'elles épicent salement la sauce, les guitares pleurent, les tambours cognent et la voix nous emporte. Un simple girls band comme tant d'autres diront les esprits chagrins ? Mais avec une touche de magie en plus, maintenant nous savons que Peggy Sue ne mourra jamais.

 

 

BLACK DOMINA

 

Deuxième groupe. Toujours ariégeois. Déjà plus vieux d'une génération que nos Red's Lyght. Plus aguerris, meilleurs musiciens, sympathiques, tout ce que vous voulez. Du rap, du funk, du reggae, du rythme, un bon chanteur, un super guitariste, ils ont même une fille aux claviers, des textes sans concession, critique politique, l'ensemble oscille entre System of the Down et Marley, une large palette... Du sérieux, ils appellent à voter en 2012 pour chasser le vilain nabot, mais ils ne disent pas pour qui, moi vous savez entre un socialiste et un UMPéiste je ne fais point de différence, tous aux ordres des multinationales, alors le service civique m'en balance un peu...

 

Toujours est-il qu'ils font de la bonne zique. De la zique, mais pas du rock'n'roll. Sachez apprécier la différence. Reçoivent l'ovation, le public adhère... pour ma part ce mélange des genres me laisse froid. A trop s'abâtardir le rock se perd.

 

 

LES PLAY-MOBILES

 

Ce ne sont plus des inconnus chez KR'TNT. Avons déjà chroniqué un de leur concert dans notre quarante-neuvième livraison du 20 avril 2011. Autant en profiter tout de suite pour demander l'indulgence du lectorat. Non le batteur n'est pas une fille, comme mes yeux hagards embués de substances irréversibles, sa queue de cheval, et la finesse de ses traits me l'avaient laissé accroire. Cette fois pas d'erreur possible puisque dès le troisième morceau il officiera torse nu derrière ses futs.

 

Un départ moins tonitruant que dans la salle des fêtes des Pujols. Faut dire qu'opérer la soudure avec l'enthousiasme soulevé par Black Domina n'est pas évident. Ce sont les Red'sLyght qui vont ramener le public qui s'était quelque peu dispersé autour des stands de restaurations durant les transbordements de matos. Danse et acclamations de groupies au bas de la scène, elles parviennent sans problème à rameuter et regrouper la tribu des assoiffés sur le devant de l'estrade.

 

Nos Play Mobiles en reprennent du poil de la bête. Guitares à fond et batterie en ligne de course. Pas de concession. Rock, rock, rock, à la Stooge, à tout berzingue et je ne m'arrête jamais. Ont progressé en trois mois. Déjà dans leur allure générale ils font moins gamins, l'on avait quitté des ados, l'on retombe sur de jeunes gens. Toujours les mêmes réflexes de se retourner vers la batterie avant de se lancer dans de longues chevauchées incendiaires, et les deux guitares qui viennent se regarder en chien de faïence pour se recharger en énergie bienfaitrice.

 

Les Play Mobiles c'est une charge dévastatrice de cosaques, là où leurs guitares passent les accords ne repoussent pas. Urgence à tout moment de pousser plus loin sa monture dans les grandes steppes infinies du rock'n'roll. Pas de halte. Pas de répit. Faut être cavalier émérite pour suivre le train. Inutile de le cacher le public se scinde en deux, ce n'est pas un hasard si tout le long de la soirée les groupes funkisants susciteront davantage d'enthousiasme général que ceux qui puisent à des racines méchamment plus authentiques.

 

En notre doux pays le rock reste un genre marginal. C'est d'ailleurs pour cette raison que l'on assiste ces dernières années à une remobilisation d'une partie de la jeunesse autour de cette musique que tous les renégats se hâtent de qualifier de simpliste afin de justifier leur renoncement...

 

Les Play Mobiles terminent comme ils ont commencé, à l'arrache. Peuvent être fiers d'eux.

 

WEC FAMILY

 

Me suis cassé après vingt minutes. Insupportable. Medley funk, rap, électro-acoustique et j'en passe. Plus tous les plans imbuvables de je caresse l'assistance dans le sens du poil, horripilant, un chanteur qui arbore une mine militaro-macho, et une trompettiste à l'air particulièrement niais. Le même genre de musique que Black Domina, mais caricatural, grossier, carnaval de Rio sans le groove. Cette batucada du pauvre n'est qu'un cadeau abattu. Commercial. Comme l'on peut s'y attendre le public se laisse sodomiser avec plaisir. But where is the rock ?

 

DERNIERE COUCHE DE BLEU

numérisation0001.jpg

 

Where is the blues ? Quinze jours avant nous étions à Sem. Pas très loin de Surba, juste dans la vallée parallèle. Après Sem, ce n'est pas la peine de continuer, il n'y a plus rien. La montagne et les anciennes galeries de mines de fer fermées depuis un demi-siècle... Temps de chien, la pluie ne finira pas de tomber de toute la soirée. De quoi vous foutre le blues.

 

L'endroit est un peu exigu. Une scène, une tente, trois bâches tendues en travers qui font ce qu'elles peuvent pour arrêter la dégoulinade. Ce qui n'a pas découragé les amateurs. Rempli comme un oeuf. Spectateurs stoïques, assis imperturbablement sous l'averse, sans bouger de plusieurs heures. A 14 euros l'entrée pour trois groupes il est nécessaire de rentabiliser la soirée !

 

MATHIEU PESQUE & ROLL PIGNAULT

 

C'est annoncé comme des duettistes blues-folk. C'est vrai qu'ils sont deux et qu'ils offrent une très belle interprétation d'un standard de Robert Johnson. Se débrouillent bien aux guitares, mais la voix n'est pas assez teintée de bourbon. Côté petits blancs qui veulent paraître plus noirs qu'ils ne sont. Indéniablement des folkleux de base. Ce qui en soi n'est pas un crime. Tirent davantage vers Simon & Garfunkel même s'ils essaient de nous donner l'illusion d'être plus proche de Leadbelly. Nous les laissons partir avec soulagement.

 

LORETTA AND THE BAD KINGS

 

Belle voix. Du punch et du savoir-faire. Derrière les musicos assurent. Juste un petit problème. Ce n'est pas ce que j'appellerai du blues. Du rythm'n'blues des années cinquante oui, et du bon, même pas de la soul déjà trop sophistiquée, faudrait plutôt regarder des combos à la Bobby Band – ce qui de ma part est un super-compliment – du pré-rock'n'roll en quelque sorte.

 

Tant que Loretta chante l'ensemble est superbe. Mais qu'elle laisse la bride aux musiciens, ça se gâte. Se la jouent à la virtuose, et il faut l'avouer ils en connaissent un bout, mais le style regardez-moi je peux tout faire même jouer de la guitare derrière la tête comme Chuck Berry, c'est vite déplacé. Ce n'est pas la technique qui fait la rock star. La fausse modestie est encore plus insupportable que le manque de savoir-faire.

 

Mais pour Loretta, chapeau bas, très belle assise rythmique et aisance magistrale.

 

NICO WAYNE QUINTET

 

Dérive similaire. Mais ils n'ont pas de véritable chanteur qui puisse sauver la mise. Le début du set est assez bien enlevé, mais après l'apparition de la spécial guest star Eric Van Overbeek surnommé Mr Boogie Woogie, le show vire mal. Un ragtime débité à toute allure, c'est plaisant, mais au troisième numéro du virtuose l'on ne serait pas du tout mécontent si au milieu du courant le steamboat rencontrait un écueil...

 

Ensuite l'on regrette de n'avoir pas emporté les boules quiès, chacun des musiciens se croit obligé de nous refourguer à tour de rôle d'interminables soli jazzy, quant au chanteur avec sa voix haut-perché il nous délivre une soul blanche des plus infectes, vraiment coton, mais il y a longtemps que l'on a quitté les champs du Sud...

 

Le blues que nous avons entendu ce soir ressemble au jazz actuel. Les musiciens incapables d'en révolutionner les formes empruntent aux musiques voisines... Notons que le rock n'échappe pas non plus à cette stagnation des genres. Tout se ressemble, bouillie world-music pour tout le monde. Crise du jazz, crise du blues, crise du rock. N'oublions pas la country qui s'auto-parodie à l'infini ! Sommes pas prêts de sortir de l'auberge ! N'y a que les groupes de rockab qui ont compris que le retour aux sources est la seule manière d'échapper à l'embourgeoisement musical.

Damie Chad.

 

URGENT, CA PRESSE !

 

ROCKFIRST. N°1. numérisation0006.jpg

AOÛT 2011.

 

Rockfirst ? Inconnu au bataillon. Se mouchent pas avec la manche. Grand format, dos carré, 132 pages, couleurs à l'intérieur, mise en page de pro. Rien à reprocher à première vue. Si, pourquoi cette une en gris et blanc, et le prix à 5,90 euros de lancement jusqu'où va-t-il monter pour les prochains numéros ?

 

Pari un peu fou de deux transfuges de Guitar Part, Olivier Roubin et Romuald Olivier, souhaitons-leur bonne chance. Ils le méritent. Nous avons vu le contenant, à notre avis manque un peu de folie et d'originalité. Pas très différent du nouveau Rock Sound par exemple. Occupons-nous du contenu.

 

L'actu du rock sans négliger le passé. C'est la ligne de fond. Qui ne touche pas tout au fond. Le rock ne commence pas en 1960 mais plutôt en 1950, cette impasse sur les pionniers nous semble une erreur. A éduquer les masses autant leur refiler le bébé avec la tête. Sinon ils risquent de ne rien comprendre au mode d'emploi. Zeppelin en couverture c'est bien. Mais que trente ans après sa disparition le dirigeable fasse la une d'un mensuel d'actualité de la musique rock nous laisse rêveur.

 

Il semble que l'on mise sur les gros bataillons d'un lectorat pour le moins âgé. Il est vrai qu'économiquement ce sont eux qui auront chaque mois le billet de dix euros nécessaires à l'acquisition du magazine. Les jeunes ne se lanceront jamais dans la lecture d'un si gros pavé, et de toutes les manières ont pris l'habitude de chercher l'information musicale sur des supports électroniques. Y aura-t-il un jour un économiste qui nous tracera les courbes concomitantes de la crise du rock et de la crise du papier !

 

Autre problème : pourquoi lancer une énième revue sur le rock en notre douce langue françoise pour emplir le tiers du numéro avec des traductions d'articles achetés à la presse anglaise, Uncut en tête pour ne pas le nommer. Ne pas oublier que ce qui a servi au décollage de Rock'n'Folk dans les seventies ce fut aussi et pour beaucoup le parti pris d'une certaine qualité d'écriture, même si les journaleux ne se privaient pas de pomper sur leurs prédécesseurs américains.

 

J'ai tout lu, du début à la fin. Cent chroniques de disques annoncées, certes mais elles sont un peu riquiqui. Des rubriques idiotes comme Les 50 chansons qui voulaient changer le monde n'apportent rien ni au monde ni aux sudistes cinquante chansons. Point positif, les interviewes ne sont ni trop longues ni trop nombreuses. Faut pas croire mais les rockers sont comme tout le monde, n'ont pas grand chose à dire sur la manière dont ils se débrouillent avec l'existentialité de leurs propres jours. L'exemple le plus convainquant est celui d'Emmanuel Petit, footballeur de métier, que l'on interroge sur son rapport à la musique et au foot.... L'on s'en fout autant que s'ils avaient interrogé le plombier qui serait venu réparer les chiottes du bureau... Encore que ce dernier nous aurait peut-être refilé un bon tuyau.

 

numérisation0007.jpgSinon ce n'est pas plus mauvais que la moyenne générale que nous proposent les étagères des Relais Hachette. ( achète pas). Le plus grave c'est qu'à ce premier stade l'achat ou le vol ( autre manière toute proudhonnesque de devenir propriétaire ) ne se révèle pas indispensable.

 

POST-SCRIPTUM :

 

Le malheur des uns fait-il nécessairement le bonheur des autres ? Parution de Rockfirst d'un côté, disparition de XROADS de l'autre. Crossroads n'a pas survécu à son quatre-vingt dix-huitième numéro. Après dix ans de lutte ininterrompue, porté à bout de bras par son rédac-chef Christophe Goffette et une pléthore de bénévoles qui envoyaient articles sur articles sans aucune rétribution promise ou attendue, le magazine meurt de sa belle mort.

 

Enfin pas tout à fait. La crise m'a tuer pourra-t-il écrire sur la pierre tombale de nos regrets du doigt sanglant dont il vient de se faire hara-kiri. Crossrorads se disait indépendant. Et quelque part il l'était. Mais le prix d'une page de pub valant en francs constants une pile de 2000 chèques d'abonnés, je vous laisse calculer le temps de survie du mensuel après que les maisons de disques ont eu réduit de 90 pour cent leur budget communication. Deux mois. Sans compter les dettes accumulées sur ces deux ultimes parutions... C'était une belle démonstration de liberté d'expression capitalistique. Prenez-en de la graine.

 

Vivent les petites structures à la KR'TNT qui peuvent renaître de leurs cendres à chaque coup du sort ! Ceci est ce que l'on appelle de la morale à court terme.

 

TSUGI. Hors-Série N° 3. numérisation0003.jpg

Août-Septembre 2011.

 

Première fois que je feuillette Tsugi ( en japonais ça signifie : qui arrive ) j'ai craqué pour la couverture, une véritable boîte au trésor. Le bandeau est prometteur : 100 artistes oubliés, maudits, méprisés. A l'intérieur les promesses ne sont tenues qu'à moitié. Beaucoup trop d'espaces blancs. A attirer l'attention sur les seconds couteaux autant en mettre un maximum et ne pas se contenter de notules de quelques lignes.

 

Sont plutôt branchés sur les musiques que l'on n'écoute pas beaucoup chez KR'TNT, la house, la teckno, le hip-hop, l'électro, mais ont quand même recensé des vieux groupes des eighties et punk, bref ça se lit avec plaisir, l'on retrouve d'anciennes connaissances, et en cherchant bien vous vous apercevrez que votre discothèque contient quelques précieuses poussières dont vous n'aviez aucune remembrance...

 

JUKEBOX. N° 297.numérisation0002.jpg

Septembre 2011.

 

Jukebox fête ses vingt ans. J'écris ses lignes ce 27 août 2011, vingt ans après, jour pour jour, la disparition de Vince Taylor. Ce n'est donc pas un hasard si Jacques Leblanc le fondateur de Jukebox a mis Vince Taylor en couverture. Une discographie des plus complètes, plus un bel article sur la première partie de la carrière de Vince. La période suivante ( 66 - 91 ) – celle des sempiternels retours de l'idole que personne n'attend plus – est évoquée en quelques lignes. Désir de ne pas envenimer de vieilles querelles, ou simple envie de rester sur l'éblouissance des premières années ?

 

N'insistons pas. Nous-mêmes reviendrons bientôt sur le destin fulgurant de Vince. Pour les connaisseurs une photo de Gérard Hugé, disparu trop tôt en 1992, qui fut une cheville ouvrière du rock français en sa période de plus grande misère institutionnelle... Noël Deschamps, Ronnie Bird, Baschung, les Sharks, Martin Circus, entre autres passèrent sous les manettes de celui qui reste un des plus grands arrangeurs-orchestrateurs de notre pays.

 

Comme toujours, très rares sont les pages de Jukebox qui ne contiennent pas un détail ou une référence que vous ignoriez.

 

Damie Chad.

 

 

 

 

 

19/07/2011

KR'TNT ! ¤ ¤ INDEX & VACANCES

 

KR'TNT ! ¤¤¤¤

 

Petite larme pour JACQUES GRANDE beaucoup plus connu sous le sobriquet de PETIT POIS décédé à Los Angeles ce mois de juin en ces moments où nous évoquions dans notre livraison 58 LES VARIATIONS...

 

Bisque, bisque, rage'n'roll ! Nous partons en vacances ! Si les Dieux du rock sont avec nous, nous serons de retour le JEUDI 01 SEPTEMBRE... comme nous n'aimerions pas que vous vous ennuyâtes trop profondément sans nous, nous vous laissons en tête à tête l'INDEX KR'TNT, il est à jour, il ne vous reste plus qu'à vous balader sur le site, mais entre nous soit dit, vous feriez mieux de réécouter les discos complètes de Jerry Lee, Vincent, Cochran, and many others...

 

SEX, DRUGS AND ROCK'N'ROL FOR EVERYONE !

 

KEEP ROCKIN' TIL NEXT TIME !

 

 

 

INDEX KR'TNT !

 

ALAIN DISTER / 38

ALEXIS QUINLIN / 38

BASTON GENERAL / 2

BB BRUNES / 36

BOBBY COCHRAN / 41

BRITT HAGARTHY / 10

BRUNO BLUM / 54

BURNING DUST / 1 / 25 / 61

BUSTY / 34

GARRETT McLEAN / 15

CHARLES BURNETT / 21

CHRISTIAN VICTOR / 58

CHRISS WELCH / 14

DANIEL GIRAUD / 3 /

DARREL HIGHAM / 30

DAVE SMITH / 19

DAVID BAERST / 50

DECHEZLOUIS / 59

DJ PREMIER / 33

DICK RIVERS / 29

EASY LAZY & HIS SILVER SLIPPERS / 61

EDDIE COCHRAN / 30 / 36 / 41 / 58

EDDIE MUIR / 11

EDDY MITCHELL / 24 / 29 / 35

ELLE N'RIPLEY / 49

ELVIS PRESLEY / 29 / 45

EVAN HUNTER / 20

FABRICE GAIGNAUT / 42

FRANCOIS BON / 43

FRANCOIS DUCRAY / 51

FRANCOIS JOUFFA / 42

GENE VINCENT / 4 / 7 / 9 / 10 / 11 / 13 / 15 / 18 / 19 / 27 / 36 / 45

GERARD HERZHAFT / 32 /

GHOST HIGHWAY / 25 / 26 / 45 / 48 / 56 / 57

HOOP'S / 56 / 59 / 61

IGGY POP / 34

JACQUES BARSAMIAN / 42

JEAN-MARC PAU /

JEAN-PAUL BOURRE / 5

JEAN-WILLIAM THOURY / 18

JOHN COLLIS / 36

JOHN SINCLAIR / 39

JOHNNY CASH / 22

JOHNNY HALLYDAY / 3 / 50

JULIE MUNDY / 30

JULIEN REGOLI / 58

JULL & ZIO / 8

KEITH RICHARDS / 43

LANGSTON HUGHES / 21

LED ZEPPELIN / 15 / 51

LEFFTY FRIZZEL / 23

LES PLAY-MOBILES / 49

LIZA CODY / 47

LUCILLE CHAUFOUR / 6

MARC-LOUIS QUESTIN / 56

MC5 / 39

MICHEL ROSE / 41

MICK FARREN / 27

MIKAL GILMORE / 48

NEGRO SPIRITUALS / 46

NICK MORAN / 12

NIRVANA / 57

NOËL DESCHAMPS / 46

NOIR DESIR / 35

OLD SCHOOL / 1

O. MURCIE / 32 / 35 / 44

PAOLO HEWITT / 52

PASCAL TASSY / 50

PATTI SMITH / 30

PATRICE LEMIRE / 17

PATRICK GRENIER DE LASSAGNE / 17

PETER GURALNICK / 32 / 35 / 37

PHILIPPE MANOEUVRE / 33 /

PIERRE HANOT / 30

PETER GRANT / 14

PLASTICINES / 36

RICHARD NEVILLE / 55

ROBERT JOHNSON / 35 / 60

ROCKERS CULTURE / 25 / 45

RODOLPHE &VAN LINTOUT / 9

ROLLING STONES / 43

RONNIE BIRD / 47

SEX PISTOLS / 54

SONIC SURGEON / 28

STEPHANE PIETRI / 38

STEVE MANDICH / 4

SUSAN VANHECKE / 7 / 41 /

THIERRY LIESENFIELD / 13

TOO LATE / 49

VAL HENNESSY / 38

VELLOCET / 16

VINCE TAYLOR / 44

WANDA JACKSON / 37

YVONNET GUITTON / 45

 

FILMS

 

DEVIL'S FIRE / CHARLES BURNETT / 21

TELSTAR / NICK MORAN / 12

VIOLENT DAYS / LUCIE CHAUFOUR / 6

 

KRONIKROCK

 

BB BRUNES : NICO LOVE TENN / 36

BURNING DUST : BURNING... LIVE / 25

EASY LAZY C & HIS SILVER SLIPPERS / 61

GHOST HIGHWAY : GHOST HIHWAY / 25

PLASTICINE : ABOUT LOVE / 36

ROCKERS KULTURE ( collectif ) / 25

VELLOCET : INSOMNIA / 16

LOOK BOOKS

 

A TRIBUTE TO GENE VINCENT / EDDIE MUIR / 11

ASPEN TERMINUS / FABRICE GAIGNAULT / 42

CASH / L'AUTOBIOGRAPHIE / 22

CLASSE DANGEREUSE / PATRICK GRENIER DE LASSAGNE / 17

CINQUANTE ANS DE ROCK FRANCAIS / REGOLI / VICTOR / 58

COMPLOTS A MEMPHIS / DICK RIVERS / 29

COUNTRY BLUES / CLAUDE BATHANY / 40

DON'T FORGET ME / JULIE MONDY & DARREL HIGHAM / 30

EDDY ET MOI / ALAIN DUGRAND / 32

ELVIS MON AMOUR / LUCY DE BARBIN / 29

ELVIS. SES DERNIERS JOURS / CHARLES C. THOMPSON II / 29

ENCYCLOPEDIE DE LA COUNTRY ET DU ROCKABILLY / MICHEL ROSE / 40

ENQUÊTE SUR LES VAMPIRES / MARC-LOUIS QUESTIN / 56

FEEL LIKE GOIN' HOME / PETER GURALNICK / 32

GENE VINCENT / GARRET McLEAN / 15

GENE VINCENT / RODOLPHE & VAN LINTHOUT / 9

GENE VINCENT DIEU DU ROCK'N'ROLL / JEAN-WILLIAM THOURY / 18

GHOSTS SONG / JEAN-MARC PAU / 29

GRAINE DE VIOLENCE / EVAN HUNTER / 20

GUITAR ARMY / JOHN SINCLAIR / 39

HIPPIE HIPPIE SHAKE / RICHARD NEVILLE / 55

IN THE GUTTER / VAL HENNESSY / 38

JOHNNY ET LE ROCK'N'ROLL / DAVID BAERST; PASCAL TASSY

JUST KIDS / PATTI SMITH / 31

KIDS ROCK / BUSTY / 34

L'AGE D'OR DU ROCK'N'ROLL / 42

LA VEUVE ROCK'N'ROLL / LIZA CODY / 47

LE NARCISSE / PHILLIPE VAUVILLE / 37

LED ZEPPELIN / FRANCOIS DUCRAY / 51

LIFE / KEITH RICHARDS / 43

LITTLE BOATS ENSALVAGED / DAVE SMITH / 19

MODS. UNE ANTHOLOGIE / PAOLO HEWITT / 52

NIRVANA. ROMANCE SANS SENS / SEBASTIEN RAIZER / 56

NOUVELLE ENCYCLOPEDIE DU BLUES ( N° 10 ) 32 /

PAS DE CHARENTAISES POUR EDDIE COCHRAN / PATRICK LEMIRE / 17

PRESAGES D'INNOCENCE / PATTI SMITH / 31

PRIVATE COLLECTION ( 3 volumes ) YVONNICK GUITTON / 45

PUNK / BRUNO BLUM / 54

PUNK ROCKERS / ALAIN DISTER / 38

PUNK SEVENTEE RUSH / STEPHANE PIETRY – ALEXIS QUINLIN / 38

QUAND J'ETAIS BLOUSON NOIR / JEAN-PAUL BOURRE / 5

RACE WITH THE DEVIL / SUZAN VANECKE / 4

ROCK FRANCAIS / PHILIPPE MANOEUVRE / 33

ROCK'N'TAULE / PIERRE HANOT /

ROLLING STONES / UNE BIOGRAPHIE / FRANCOIS BON / 43

SHARON TATE NE VERRA PAS ALTAMONT / M. VILLARD / 49

THE BITTER END / STEVE MANDICH / 7

THE DAY THE WORLD TURNED BLUE / BRITT HAGARTHY /10

THE MAN WHO LED ZEPELIN / CHRISS WELCH / 15

THE STORY BEHIND HIS SONGS / THIERRY LIESENFIELD / 13

THE WEARY BLUES / LANGSTON HUGHES / 21

THERE IS ONE IN EVERY TOWN / MICKK FARREN / 27

THREE STEPS TO HEAVEN / BOBBY COCHRAN / SUSAN VAN HECKE / 41

TROIS / PATTI SMITH / 31

UN LONG SILENCE / MIKAL GILMORE / 48

VINGT ANS DE ROCK FRANCAIS / CHRISTIAN VICTOR / JULIEN REGOLI / 58

 

 

URGENT CA PRESSE !

 

BLUES AGAIN ! N° 10. 32 /

BLUES MAGAZINE ( N° 59 ) 35 / ( N° 60 ) 50 /

COUNTRY MAGAZINE USA ( N° 2 ) 42 /

COUNTRY MUSIC MEMORIAL ( N° 10 ) 42 /

CROSSROADS / 33 /

DREAMWEST ( N° 21 ) 45 /

GUITARIST MAGAZINE ( N° 241 ) 43 /

HARD ROCK ( N° 106 ) / 37 /

JAZZ MAGAZINE ( N° 622 ) 41 /

JAZZ NEWS ( N° 1 ) 50 /

JUKE BOX ( N° SP 11 ) 29 / ( N° 281) 30 / ( N° 295 ) 59 /

LES GENIES DU BLUES ( N° 3 ) 32 /

LONGUEUR D'ONDES ( N° 59 ) / 49

LOUD ! ( N° 120 ) 41 /

METALLIAN ( N° 63 ) 42 /

OBSKÜRE ( N° 1) 33 /

PALPABLE ( N° 5 & N° 6 ) 39 /

PUNK RAWK ( N° 16 ) 38 /

RAP MAG ( N° 7 ) 30 /

ROCK'N'FOLK ( N° 519 ) 30, 31 / ( N° 522 ) 37 / ( N° 524 ) 45 /

ROCK'N'ROLL REVUE ( N° 51 ) 40 /

ROCK SOUND ( HS N° 8 ) 39 / 55 /

SO JAZZ ( N° 13 ) / 43

SOUL BAG ( N° 201 ) 36 / ( N° 202 ) 50 / ( N° 203 ) 60 /

SPECIAL POP ( N° 1 ) 60 /

STARFAN ( N° 5 ) 45

VIBRATION ( N° 134 ) 52 /

VINTAGE GUITARE ( N° 2 ) 48 / ( N°3 ) 51 /