30/08/2012
KR'TNT ! ¤ 107. FESTIVAL ROCK & COOK
KR'TNT ! ¤ 107
KEEP ROCKIN' TIL NEXT TIME
A ROCK LIT PRODUCTION
30 / 08 / 2012
ROCK IN ARIEGE ( I )
FESTIVAL ROCK & COOK
PAMIERS / 21-22 / 07 / 2O12
LA VILLE AUX TROIS CLOCHERS
Sacré mic-mac. Au départ ce devait être le festival rock prévu depuis plusieurs mois, les 21 et 22 juillet. Courageux, un festival rock aux portes de l’Ariège dans un département si peu rock and roll tient de la gageure. S’est déjà déroulé dans la ville, porté à bout de bras par une équipe de bénévoles qui font leur bonne action de l’année en essayant de ramasser du fric pour une association qui lutte pour les enfants malades. Comme l’entrée est gratuite, ils comptent surtout sur la vente des sandwichs et des boissons. Doivent bien acheter trois tubes d’aspirine avec les bénéfices. Mais ne voici-t-il pas qu’au dernier moment, le Pamiers Country Road décide aux mêmes dates de remettre les couverts de son Festival Country ! Deux festivals, mêmes jours, même heure, dans une ville de 15 OOO habitants, ça fait beaucoup ! Surtout qu’ils sont situés à moins de cinq cent mètres l’un de l’autre, le premier sur la place devant le Lycée, le second sur la place derrière le lycée.
Le coup est d’autant plus bas qu’au Rock and Cook, l’on ne se faisait guère d’illusion sur le public rock disponible in the city. Pour cela l’on avait prévu d’attirer les bonnes âmes en installant des stands de jeux pour les gamins. Petit côté kermesse de fin d’année scolaire et charity-concert somme toute assez déplaisant. Que croyez-vous qui s’est passé ? Les parents se sont rués en masse au Country Club qui présentait l’aspect d’une galerie marchande en plein air.
Faut les comprendre, cela ne les changeait pas vraiment des courses habituelles du samedi après-midi dans les grands magasins, et puis qui résisterait à un blouson simili-cuir à franges ou à un ceinturon à boucle Harley Davidson ? Une fois que les 300 stetsons disponibles ont été vendus, apprentis cow-boys et cow-girls d’occasion s’en sont allés gaiment guincher sur le plancher des vaches, en rangs d’oignons, au son des derniers hit dance-country. M’étendrai pas sur le sujet, mais l’esprit de Johnny Cash ne planait pas sur le troupeau. Quand on y pense les abattoirs de Chicago avaient aussi une fonction thérapeutique. Voudrais pas vous refiler le blues aussi arrêterai-je ici mes imprécations sur mes contemporains prêts à avaler n’importe quelle mal bouffe sous-culturelle alors qu’ils peuvent déguster de la véritable cuisine rock bio à la crèmerie d’en-face.
ROCK AND COOK
N’ai pas pu tout voir. Pour d’obscures raisons familiales. C’est dommage, car à moi tout seul, je représentai selon les groupes mes deux à cinq pour cent des spectateurs. Regrettable certes, mais comme aurait pu l’écrire Nietzsche, mieux vaut être un petit groupe d’amateurs qu’une grande masse d’imbéciles heureux.
DOCTOR DOOM
Suis arrivé sur la balance. La basse bourdonnait lugubrement. L’on peut dire que l’on était au courant, tout de suite. C’est la troisième fois que Doctor Doom délivrait une ordonnance in vivo. Pas des ados, mais sans concession. Batterie, basse, deux guitares. Ne viennent pas de loin car ils sont du coin, mais iront peut-être quelque part. Le champ des possibles est ouvert. C’est du hard, c’est du lourd, ne donnent pas dans la dentelle. Leur faudrait un peu plus de matos pour avoir l’amplitude du son qui convient à leur genre. Se débrouillent bien. Les balles doom doom qui vous traverse le corps font toujours du bien au cœur des rockers.
BALLSHIT
Avant eux il y avait eu The Tapes mais je vous en reparlerai tout à l’heure. Ballshit mérite bien son nom un peu merdeux. Tellement mauvais que me suis cassé chez moi. Du coup j’ai raté Florent Adroit, mais le soir des connaisseurs dignes de confiance m’ont assuré que j’avais eu raison de ne pas perdre de temps…
SPRINGTIME OF VENUS
Je suis revenu le soir pour la venue de Vénus. Les bras ne m’en sont pas tombés mais j’ai beaucoup aimé. Du rentre dedans sans fioriture, authentique. Même topo que pour Doctor Doom, batterie, basse deux guitares et rien de trop. Ne sont plus de la première jeunesse - ils l’ont passé à écouter AC / DC, Black Sabbath, Guns and Roses, et ça s’entend. Très bien. Un bon chanteur, ce qui ne gâte rien. Après le rappel tout le monde a regretté que ça s’arrête. Mais que voulez-vous, tout à une fin. Même les bons sets de hard rock and roll.
HEDENA
L’on en disait beaucoup de bien. Les filles qui servaient la bière nous les ont recommandés si chaudement qu’elle devaient en être amoureuses depuis l’an passé puisque c’était leur deuxième participation à Rock and Coock. L’on ne devrait jamais se fier à l’intuition féminine. Nos trois ritals sont beaucoup plus pop que rock. Du genre l’on tape tous ensemble dans les mains. Sonorité merdique. Pas de basse, un orgue y remédie. Mais ce n’est pas la bonne prescription. Visent un large public. Des faiseurs, pas des rockers. Au quatrième morceau l’on s’est tiré, le copain et moi.
THE TAPES
Déjà le lendemain. J’ai manqué les trois premiers groupes. Hedena que je ne regrette pas. The Hop Hop Hop sur lequel je ne saurais quoi dire, et Substitut un impair indigne de mon flair, car les trois musiciens qui sont restés dans le public jusqu’à la fin possédaient ce plus attitude rock’roll que le néophyte ne saura peut-être pas ressentir mais qui ne trompe pas les vieux briscards de la première phalange.
J’avais pas du tout apprécié leur set de la veille, ai déboulé au milieu du second. Méconnaissables. Finie cette raideur qui avait plombé leur précédent passage. Détendus, comme chez eux - ils viennent d’Albi - un chanteur un peu bavard. C’est leur face rock français des années 90, mais je préfère le côté pile. Survolté. Méchant, même. Une rythmique qui se souvient du punk. Jamais jusqu’au bout, mais un bon bout du chemin tout de même. Des possibilités. Le pire qui pourrait leur arriver, ce serait d’être remarqué par un label qui voudrait presser le citron avant qu’il soit assez juteux. Mais pas bêtes du tout, sont conscients du danger. L’on aimerait les revoir d’ici une ou deux années. Pour voir comment ils sauront évoluer. Jeunes, mais pas nés de la dernière pluie.
THE PLAY MOBILES
L’on ne voudrait pas se vanter, mais l’on a quand même du pif, chez KR’TNT. Troisième article que nous leur consacrons. Leur toute jeunesse brouillonne nous avait émoustillé à la Pâques 2011, avaient tiré leur épingle du jeu au mois d’août 2011 durant le festival de Surba, et les revoici quasiment en tête d’affiche pour clore Rock and Coock. Le kr’tntreader de base vérifiera nos dires dans les livraison 49 et 62 du 22/ 04 / 11 et du 01 / 09 / 11.
Donc pas vus depuis les dernières grandes vacances. Ne sont pas restés inactifs tout ce temps. Ont étudié. Peut-être pas les mathématiques appliquées mais leurs instruments qu’ils ont dû bosser comme des fous. Que de progrès accumulés en un an ! Déjà ce soir, ils ne sont que trois, je ne sais où se trouve le quatrième larron, mais ne vous inquiétez pas les mousquetaires restants feront du bruit pour toute une escouade.
Les gamins ont grandi, sont devenus trois beaux jeunes hommes musclés. Aiment encore les facéties, une fois son espèce de longue dalmatienne ôtée Rémi jouera en T-shirt et en slip, et Magic Turtle possède encore son hochet-siffleur pour introduire le premier morceau. Il est caché tout au fond derrière ses futs, mais on l’entend. Roulements et martèlements incessant. Un travail de forge wagnérienne. C’est un peu idiot de le dire mais il semble que la carapace magique résume le groupe à lui tout seul. Peuvent dormir tranquilles devant, il emmène la loco à tout berzingue sur les chauds rails de l’enfer.
Le bonheur c’est que devant ça ne chôme pas. Rémi ne joue pas de la basse, il se joue d’elle. N’accompagne pas, à tous les riffs il joint son petit solo. Chaque fois différent. L’auditeur n’a pas le temps de s’ennuyer. Une simple basse électrique mais il sait la faire vrombir comme une double-bass. Du swing et de l’imagination. Pourtant les Play-Mobiles ne font pas partie de la famille des instrumenteux qui ne se retiennent plus de pisser de joie lorsqu’ils ont réussi à plaquer un accord de septième en si bémol. Sont plutôt du genre là où je passe le riff ne repousse pas.
Jean assure le chant et la guitare solo. Tout seul comme un grand, et se débrouille plus que mieux. Il apporte le speed et le feu. Force la vitesse et le passage. Le grand gaillard torse nu ne s’emmêle pas les doigts dans les cordes de sa guitare. Les fait sonner post-punk, stoner, rock’roll, tout ce que vous voulez, mais ça découpe au laser.
Une étape de franchie. Le groupe ne s’applique plus. Il s’explique et il a des arguments à vous faire sauter de joie. Le pogo festif qui a accompagné toute la deuxième parie du set en est la preuve évidente. Le hachis menu mécaniquement binaire et caractéristique des combos franchouillards en vadrouille a pratiquement disparu sauf sur deux ou trois morceaux des premiers temps de la formation. L’on est passé à une dimension supérieure. Les Play-Mobiles caressent dès maintenant et de près une bête sauvage et rétive que l’on nomme rock’roll. Pas pour l’amadouer, mais pour lui faire cracher son venin, comme me susurre l’autre au téléphone.
Ils étaient sympathiques, mais ils sont devenus des gars sur il faut compter. Ont commis leur premier album au mois de septembre 2011, Le Diable Vert dont vous pouvez entendre plusieurs extraits sur leur Facebook. Pour sûr au fond de l’Ariège, sont comme qui dirait enclavés pour s’imposer, mais on leur fait confiance. A suivre.
GOIN’HOME
Ca s’est terminé sur le coup de onze heures. Pour les organisateurs l’on souhaite qu’ils n’aient pas bu le bouillon. Pour rejoindre la teuf-teuf mobile suis passé par le country-court. Noir complet. Boutiques closes. Les affaires étaient terminées depuis longtemps. Long Live To Rock’n’roll !
Damie Chad.
ADDITIF ARIEGEOIS
Divine surprise ! En faisant le tour des stands, bouffe et jeux d’enfant suis tombé sur le seul stand qui offrait des disques. Les esprits chagrins ronchonneront que c’est la moindre des surprises dans un festival de rock. Je ne leur donnerai pas tort, oui mais là, c’était du Made in Ariège, et ma foi, ça change tout.
Deadlight Entertainment. Basé à Foix. Coaché par Alex Martinez. A commencé en 2008 avec South Impact et leur CD Codex. Mais ne vise pas spécialement les groupes régionnaux. Depuis le catalogue s'est étendu, avec un côté recherche qualité affirmé : Sister, Synical, Dumbell, New Rising Sun... pas tout à fait de la musique de chambre...
Pour en savoir plus tapez DEADLIGHT ENTERTAINMENT.
J'ai choisi deux disques sur l'étalage :
Le premier pour la couve : cuir noir et gueules ouvertes enfarinées.Cheveux longs et mines prétentieuses. L'on pense à Kiss et à Marilyn Manson, avec une authenticité en plus dans le jeu.
AMERIKKKA MARCHT FREI : UNDERCOVER SLUT.
INTOX. SHADOW SONG. ANNA NICOLE SMITH. WHITE WHORE CONSPIRACY. WHAT KINDA LAMB DO YA THINK. DEAR DEAD PREZ. BLACK CNN. KASTRATION KAR KRASHES. DALL WAS A JUNKIE. CREATURE FEATURE. JESUS KILLS CORONER SAVES. DETON.
Pas tout à fait un nouveau groupe. L'enregistrement est une reprise d'Offensive Record. Chantent en anglais mais sont français, ont tourné plusieurs fois aux Etats Unis, sont passés au Whisky-a-Go Go de Los Angeles et au Cat Club de Slim Jim Phantom. Se sont beaucoup produits à Paris, notamment au Gibus sous la houlette des Rock'n'roll Friday de Philippe Manoeuvre. Deux albums au compteur, Communism is Fascim – de quoi faire grincer les dents de bien des militants - et celui-ci Amerikkka Marcht Frei – bonjour la provocation – un troisième attendu pour la dernière semaine 2012.
Première surprise : la musique n'est pas aussi violente que l'on pourrait s'y attendre. Lourde et angoissante mais qui ne recherche pas l'outrance pour le plaisir de l'outrage. Le guitares en quelque sorte classiques et sans prétention ne sont que les accompagnatrices de la voix de O, le chanteur leader. Tout le disque se présente comme un enchaînement de séquences rythmiques toujours menées par le vocal. Très bel organe. Venimeux.
Deuxième surprise : le groupe ne joue jamais sur une certaine surenchère commune à la plupart des groupes du même genre. Ne fait pas la course avec lui-même. Se contente d'habiter sa musique. Ce qui ne veut pas dire que l'on s'ennuie. Au contraire. A tous moments l'on revient en arrière pour mieux jouir d'un plan passage superbement, subtilement, mis en place. L'on a l'impression qu'Undercover Slut déteste se répéter, que chaque morceau propose plusieurs interprétations d'un même riff soigneusement présenté sous des aspects nouveaux et encore inaperçus. L'on nest pas très loin de ce Steve Hunter bricolait dans Mott The Hoople. Avec une batterie davantage traitée comme un instrument à part entière qu'une assise rythmique.
Etrange et envoûtant.
VORACIOUS APPETITE...ANONYMOUS BITE : FLASHFALCON.
THE ENDLESS FLOW OF CRIMSON INK. MOODY WEATHER. LET'S START TONIGHT. ONE AFTER THE OTHER. YOU AIN'T NO GOOD ( FOR ROCK ). ETERNAL LONESOME BOY. GOD DAMMIT. TRAILER PARK QUEEN. LAST RAIN. GUTS ON FIRE. BREAKOUT KILLER. DOME FRAGMENTS.
O. LEX REX. DARLA DARK. SLIDE.
RIFF RAFFSON ( guitar ). PACO BILLY ( Lead Vocal ). GUS VAN SNAKE ( drums ). NICK VALIANT ( Basse ). RICK THUNDER ( Guitar ).
De Lyon. En ont aussi bouffé. Ca commence comme par une prière. Mais c'est parti pour les feux de l'enfer. Réservé pour les amateurs de stoner speed post punk. Le disque était déjà sorti chez Nicotine en 2010. Deadlight Entertaiment l'a republié dès 2011, preuve qu'il a trouvé ses aficionados. Vous pouvez rencontrer le groupe sur le vinyl East Side Story sorti directement chez Deadlight en mars 201 une hard figth galette sur laquelle ils rivalisent avec Los Dissidentes Del Sucio Motel.
Sans surprise, mais sacrément bien fait. Faut dire qu'à la mastérisation y avait Glen Robinson que l'on retrouve chez Iggy Pop et AC / DC qui officiait. Maintenant faites attention. Ils ont bien choisi la pochette un remake de la Méduse du Caravage, le disque agit comme la morsure du serpent. Plus il déroule ses anneaux, plus la morsure agit en profondeur. Le poison dont vous ne pouvez vous passer. Sacré niveau, difficile de s'apercevoir que ce sont des petits frenchies de chez nous. Puisent aux sources vives du rock'n'roll. N'y a que le dernier morceau supplétif à Dome Fragment, un peu potache punk qui dure un peu trop. Les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures, cela apporte une note de dérision qui contrebalance trop ironiquement la noirceur du propos initial.
Sauvage et irréductible.
Damie Chad.
LA REVUE DES REVUES
METALIAN. N° 32.
Juillet-Août 2012.
Ma revue de hard préférée. Même si elle cumule les défauts de ses concurrentes. Peu d'articles de fond et un maximum d'interviewes qui ne permettent pas toujours de se faire une idée de la musique. Ces exercices tournent un peu trop vite au rappel des combats passés et l'auto-promotion du disque qui vient. Mais il y a le CD seize titres qui permet sinon d'y voir, du moins d'entendre plus clair. Un petit fascicule spécial Hellfest ( avec trois posters )qui fait le point sur le festival. On n'y apprend pas grand chose mais l'on regrette de ne pas y avoir été.
Sur le sampler j'ai beaucoup aimé BORGNE, n'ont peut-être qu'un oeil mais sont roi chez eux et chez les autres, au Royaume des Ombres. Grandiose et grandiloquent. Du Wagner en enfer. A acheter d'office. Chez Sepulchral Editions, le même label qui produit Brume d'Automne ( ne vous fiez pas à la douceur verlainienne du nom ) et son album éponyme.
HARD ROCK MAG. N° 41.
Juillet -Août 2012.
Le même que le précédent. La couverture encore plus belle, un remake du Banquier des Mendiants et de la Cène, version donzelles trash. Normal à l'intérieur tout un dossier est consacré aux hurlantes femelles de l'Acheron revisité. Le lettrage du sampler est si fin qu'il est difficile à déchiffrer. Bien sûr, ils ont gravé un morceau de Testament dessus, qui est en gros titre sur la couve de Metallian, mais à l'écoute, ça ne vaut pas Borgne. Aussi violent mais moins originalement lyrique.
Damie Chad.
look book !
LE DESESPOIR DES SINGES... ET AUTRES BAGATELLES. FRANCOISE HARDY.
Robert Laffont. 2008.
L'ai lu par devoir ( de vacances ) dans l'espoir de glaner quelques renseignements sur l'époque du premier rock français. Dispensez-vous, Françoise passe très vite sur le contexte historique, s'intéresse avant tout à sa longiligne personne. Son enfance, son premier amour avec Jean-Marie Périer, le photographe de Salut Les Copains, mais aussi le fils non reconnu d'Henri Salvador, et son mariage avec l'inénarrable Jacques Dutronc, qui accepte de s'unir avec elle devant le maire, mais qui passe sa vie avec ses copains. Sans oublier les copines.
Autant Dutronc a tout compris, autant Françoise se la pose en intello de service, un peu fleur bleue mon amie la rose, qui a besoin de savoir mais qui cherche ses explications plutôt dans les bouquins que dans la vie. Au résultat un beau livre d'introspection, un peu psycho, un peu astrolo, un peu ésotéro, pas bête du tout mais qui parle incidemment de musique. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle ne se la pète pas star tous les matins, la douce Françoise. Ne fait pas de cadeau, surtout à elle, car pour les autres elle trouve toujours une excuse.
Un livre d'analyse sur le couple, les relations parentales, amicales et humaines, la jeunesse qui fout le camp, très désabusé. Beaucoup de pudeur mais parvient tout de même à dire ce que d'habitude l'on cache. Nos petites compromissions, nos médiocres lâchetés, nos honteuses pratiques... retour en arrière sur toutes nos fuites en avant...
Y a quand même un show d'Elvis à Las Vegas et l'enregistrement d'un morceau avec Iggy Pop. Ce qui n'est pas rien. Pas du tout rock. Très peu Yé-Yé Twist. Quand on arrive au bout, l'on s'aperçoit que c'est avant tout un livre sur le vieillissement. En fait, Françoise vous refile le blues.
Damie Chad.
00:23 | Lien permanent
12/07/2012
INDEX KR'TNT
INDEX KR'TNT
KRTNT.HAUTETFORT.COM LITTERA.INCITATUS@GMAIL.COM
SUMMERTIME BLUES Attention KRTNT part en vacances. Nous serons de retour le jeudi 30 août. Pour vous empêcher de vous ennuyer nous vous refilons l'Index qui va du N°1 au N° 106. N° 106 que nous avons mis sur toile dès le mardi 10 juillet. N'oubliez donc pas de vous y reporter si le jeudi 12 vous venez lire votre pitance hebdomadaire. Que durant cet été les Dieux du rock vous pourvoient abondamment en concerts outrageants, en disques renversants, en jolies filles et beaux mecs, et vous permettent de survivre jusqu'à notre 107 ° édition dans laquelle nous vous raconterons nos nouvelles aventures ! KEEP ROCKIN' TILL TIME ! |
2009
VERSION PAPIER
KR'TNT ¤ 01 – 01 / 05 / 09
Concert : Old School + Burning Dust
KR'TNT ¤ 02 – 01 / 06 / 09
Concert : Baston Général / Billy Brillantine
KR'TNT ¤ 03 – 05 / 11 / 09
Concert : Johnny Hallyday ( 1958 ) / Daniel Giraud
KR'TNT ¤ 04 – 06 / 11 / 09
Livre : Sweet Gene Vincent. The bitter end. Steve Mandich
KR'TNT ¤ 05 – 07 / 11 / 09
Livre : Quand j'étais blouson noir. Jean-Paul Bourre
KR'TNT ¤ 06 – 10 / 11 / 09
Film : Violent days. Lucie Chaufour
KR'TNT ¤ 07 – 15 / 11 / 09
Livre : Race whith the Devil. Susan Vanhecke
( about : Gene Vincent )
KR'TNT ¤ 08 – 20 / 11 / 09
Concert : Jull & Zio
KR'TNT ¤ 09 – 01 / 12 / 09
BD : Gene Vincent. Une légende du rock'n'roll. Rodolphe & Van Linthout
KR'TNT ¤ 10 – 02 / 12 / 09
Livre : The day the world turned blue. Britt Hagarthy
( about : Gene Vincent )
KR'TNT ¤ 11 – 02 / 12 / 09
Livre : Wild cat. A tribute to Gene Vincent. Eddie Muir
KR'TNT ¤ 12 – 03 / 12 / 09
Film : Telstar. Nick Moran
( about : Joe Meeks )
KR'TNT ¤ 13 – 05 / 12 / 09
Livre : Story of a rocker. Thierry Liesenfeld
( about : Gene Vincent )
2010
KR'TNT ¤ 14– 20 / 01 / 10
Livre : The man who Led Zeppelin. Chriss Welch
( about : Peter Grant )
KR'TNT ¤ 15 – 15 / 06 / 10
Livre : Gloire et tribulation d'un rocker en France. Garrett McLean
( about : Gene Vincent )
KR'TNT ¤ 16 – 08 / 07 / 10
Concert : Vellocet
Disque : Insomnia : Vellocet.
KR'TNT ¤ 17 – 22 / 07 / 10
Livre : Pas de charentaises pour Eddie Cochran. Patrice Lemire
Livre : Classe dangereuse. Patrick Grenier de Lassagne
VERSION BLOG
KR'TNT ¤ 18 – 27 / 09 / 10
Livre : Gene Vincent dieu du rock'n'roll. Jean-William Thoury
KR'TNT ¤ 19 – 22 / 09 / 10
Poème de Dave Smith
Gene Vincent's blue cap / La casquette bleue de Gene Vincent
KR'TNT ¤ 20 – 27 / 09 / 10
Rock Around Bill Haley
Livre : Graine de violence. Evan Hunter
KR'TNT ¤ 21 – 07 / 10 / 10
Film : Devil's Fire : Charles Burnett
Poème : The weary Blues / Le blues du désespoir. Langston Hughes
Poème : My people. Langston Hughes
KR'TNT ¤ 22 – 14 / 10 / 10
Livre : Cash, l'autobiographie
KR'TNT ¤ 23 – 21 / 10 / 10
Lefty Frizzel
KR'TNT ¤ 24 – 28 / 10 / 10
Le rock français
Le croochner de Belleville : Eddy Mitchell
KR'TNT ¤ 25 – 04 / 11 / 10
French rockab
Disque : Burning Dust in concert
Disque : Rokers Kulture ( vol I )
Disque : Ghost Highway
KR'TNT ¤ 26 – 11 / 11 / 10
Concert : Ghost Highway
KR'TNT ¤ 27 – 18 / 11 / 10
Livre : There's one in every town : Mick Farren
( about : Gene Vincent )
KR'TNT ¤ 28 – 25 / 11 / 10
Concert : Sonic Surgeon
Concert : Frédéric Atlan : le rock sans guitare
KR'TNT ¤ 29 – 02 / 12 / 10
Livre : Elvis. Ses derniers jours. Charles C. Thompson / James P. Cole
Livre : Complot à Memphis. Dick Rivers
Livre : Elvis mon amour. Lucy de Barbin.
Revue : Jukebox : HS. N° 7. Special Eddy Mitchell
Revue : Rap Mag : US Eddition. N° 7.
Livre : Ghosts Song. Jean-Marc Pau
KR'TNT ¤ 30 – 09 / 12 / 10
Livre : Don't Forget me ! Julie Mondy / Darrell Higham
( about : Eddie Cochran )
Revue : Jukebox N° 281
Revue : Rock & Folk N° 519
Livre : Rock'n'taules. Pierre Hanot
KR'TNT ¤ 31 – 16 / 12 / 10
Livre : Just Kids. Patti Smith
Livre : Présages d'innocence. Patti Smith.
Livre : Trois. Charleville. Statues. Cahier. Patti Smith
Revue : Rock & Folk N° 519
KR'TNT ¤ 32 – 23 / 12 / 10
Livre : Feel like going home. Peter Guralnick.
( about blues & pionniers du rock )
Revue : Blues Again ! N° 3
Revue : Les génies du blues N° 10.
Livre : La nouvelle encyclopédie du blues : Gérard Herzhaft.
KR'TNT ¤ 33 – 30 / 12 / 10
Livre : Rock Français présenté par Philippe Manoeuvre
Concert : The Party Makers ( rap )
Revue : Obsküre N° 1
Revue : Xroads ( décembre 2010 )
2011
KR'TNT ¤ 34 – 06 / 01 / 11
Livre : Kids Rock. Busty
Revue : Rock & Folk H.S. N° 36. Les Stooges
Revue : Vintage guitare N° 2
KR'TNT ¤ 35 – 13 / 01 / 11
Tribute to Robert Johnson
Rock contre rock ( Noir Désir )
Revue : Blues Magazine N° 59
Livre : Mr Eddy et moi. Alain Dugrand
KR'TNT ¤ 36 – 20 / 01 / 11
Livre : Rock'n'roll revolutionaries. G. Vincent and E. Cochran. John Collis
Disque : About love. Plasticines
Disque : Nico teen Love : BB Brune
Revue : Soul bag N° 201
KR'TNT ¤ 37 – 27 / 01 / 11
Livre : Lost Highway. Peter Guralnick
( about : rockabilly, blues, country )
Revue : Rock & Folk N° 522
Revue : Hard rock N° 106
KR'TNT ¤ 38 – 02 / 02 / 11
Livre : Punk Rocker. Alain Dister.
Livre : Punk. Seventeen Rush. Stéphane Piétri & Alexis Quanlin
Revue : Punk Raw N° 16
Livre : In the gutter. Val Hennessy
KR'TNT ¤ 39 – 09 / 02 / 11
Livre : Guitar Army. ( MC 5 ) John Sinclair.
Revue : Palpable N° 5 & N° 6
Revue : Rock Sound. HS N° 8
KR'TNT ¤ 40 – 16 / 02 / 11
Livre : Encyclopédie de la Country et du Rockabilly. Michel Rose
Revue : Rock'n'roll Revue N° 51
Livre : Country blues. Claude Bathany
KR'TNT ¤ 41 – 23 / 02 / 11
Livre : Three steps to heaven. Bobby Cochran & Susan Vanecke
On Eddie's grave : Sur la tombe d'Eddie
Revue : Loud N° 170
Revue : Jazz Magazine N° 622
KR'TNT ¤ 42 – 02 / 02 / 11
Livre : L'âge d'or du rock'n'roll. Jacques Barsamian. François Jouffa.
Revue : Metallian N° 63
Revue : Country Musix USA. N° 2
Livre : Aspen Terminus. Fabrice Gaignault.
KR'TNT ¤ 43 – 09 / 03 / 11
Livre : Keith Richards
Livre : Rolling Stones. Une biographie. François Bon.
Revue : So jazz N° 13
Revue : Guitarist Magazine N° 241
KR'TNT ¤ 44 – 17 / 03 / 11
The Jet Black Machine ( I ) ( Vince Taylor )
Cliquetis & Cliquerock ( about punk )
KR'TNT ¤ 45 – 24 / 03 / 11
Livres : trilogie Gene Vincent : Guitton Yvonnick
Revue : Starfan N° 5. Elvis Presley
Revue : Dreamwest N° 41
Revue : Rock & Folk N° 524
Livre : La Zingarina. Sandra Jayat
KR'TNT ¤ 46 – 30 / 03 / 11
La grande peur des intellectuels français : le rock'n'roll
Noël Deschamps
Livre : Fleuve profond, sombre rivière. Marguerite Yourcenar
KR'TNT ¤ 47– 08 / 04 / 11
Ronnie Bird
Revue : Vintage guitare N° 3
Livre : La veuve rock'n'roll. Liza Cody
KR'TNT ¤ 48– 15 / 04 / 11
Concert : Ghost Highway
Livre : Un long silence. Mickal Gilmore.
KR'TNT ¤ 49– 22 / 04 / 11
Concert : Les Play-Mobiles
Revue : Longueur d'ondes N° 59
Livre : Sharon Tate ne verra pas Altamont. Marc Villard.
KR'TNT ¤ 50– 28 / 04 / 11
Livre : Johnny et le rock'n'roll. David Baerst & Pascal Tacy
Revue : Jazz News N° 1
Revue : Soul bag N° 202
Revue : Blues Magazine N° 60
KR'TNT ¤ 51– 05 / 05 / 11
Livre : Led Zeppelin. François Ducray
Livre : La vie d'artiste. Marc Villard.
KR'TNT ¤ 52– 12 / 05 / 11
Livre : Mods. Une anthologie. Paolo Hewitt
Livre : Partition Rouge. Cants des indiens d'Amérique du Nord.
Revue : Vibrations. N° 134.
KR'TNT ¤ 53 – 18 / 05 / 11
Concert : Rockxerre Gomina
( Jim & the beans. Capitol's. Las Vargas. Ghost Highway )
Revue : Les Cahiers du Rock'n'Roll N° 1, 2, 3, 4
KR'TNT ¤ 54– 25 / 05 / 11
Livre : Punk. Bruno Blum.
KR'TNT ¤ 55– 02 / 06 / 11
Livre : Hippie, hippie Shake. Richad Neville
Revue : Rock Sound N° 1
KR'TNT ¤ 56– 09 / 06 / 11
Concert : Les Hoop's
Livre : Enquête sur les vampires... Marc-Louis Questin.
KR'TNT ¤ 57– 16 / 06 / 11
Livre : Nirvana. Romance sans sens. Sébastien Raizer.
Disque : Ghost Highway
Disque : Shriver. Las Vargas
KR'TNT ¤ 58– 23 / 06 / 11
Livre : Vingt ans de rock français. Christian Victor & Julien Regoli
Albert Lea: affiche Eddie Cochran
KR'TNT ¤ 59– 30 / 06 / 11
Concert : les Hoop's
Disque : Les voyages en solitaire. Dechez Louis.
Revue : Jukebox N° 295.
KR'TNT ¤ 60– 07 / 06 / 11
Revue : Spécial Pop.
Revue : Soul Bag N° 203
KR'TNT ¤ 61– 14 / 07 / 11
Concerts : Eazy Lazy / Hoop's / Burning Dust
Disque : Eazy Lazy « C » and his Silver Slipers
KR'TNT ¤ 62– 01 / 09 / 11
Oh ! Peggy Sue !
Concert : Red's Lygth / Play Mobiles
Concert : Blues in Sem
Revue : Rock First N° 1
Revue : Tsugi H.S. N° 3
Revue : Jukebox N° 297
KR'TNT ¤ 63– 08 / 09 / 11
Livre : Rock'n'roll antédilluvien. Baru. ( pionniers )
Livre : Lamort du rock'n'roll. Ed Gorman.
Revue : Rock First H.S. N° 1
Revue : Longueur d'ondes N° 60.
Revue : Metal Hammer N° 285
KR'TNT ¤ 64– 15 / 09 / 11
Concert : Johnny Gee / Thierry Lecoz / Erwin Travis
Revue : Vintage guitar N° 4
Revue : Guitarist & bass magazine N° 234
KR'TNT ¤ 65– 22 / 09 / 11
Concert : Marilouiz / Orpheus Pain
Disque : Rave on Buddy Holly
Revue : Rock & Folk N° 530
KR'TNT ¤ 66– 28 / 09 / 11
Concert: Le bus rouge / Orpheus Pain / Moon Square
Livre : Guitares et guitaristes de légende. Dom Kiris.
KR'TNT ¤ 67– 06 / 10 / 11
Livre : John Lennon. Une vie. Philip Norman
Revue : Vintage Guitare N° 5
KR'TNT ¤ 68– 13 / 10 / 11
Livre : Rock'n'roll Vinyls. Rodolphe
KR'TNT ¤ 69– 20 / 10 / 11
Revue : Jukebox : Spécial Gene Vincent H.S. N° 15
Revue : My rock N° 1
Revue : Rock One N° 78
KR'TNT ¤ 70– 27 / 10 / 11
Livre : Dictionnaire amoureux du rock. Antoine de Caunes
Livre : Chronique d'un joueur de flipper. Thierry Belhassen
Revue : Soul bag N° 204
KR'TNT ¤ 71– 03 / 11 / 11
Les Animals
Revue : Elégy N° 70
KR'TNT ¤ 72– 10 / 11 / 11
Livre : Phil Spector. Mick Brown
Disque : Radio Edit
KR'TNT ¤ 73– 17 / 11 / 11
Livre : Au-delà de l'Avenue D. Philippe Marcade.
Revue : Plugged N° 1
KR'TNT ¤ 74– 24 / 11 / 11
Livre : R'n'R la discothèque idéale 2. Philippe Manoeuvre.
Film : Dialogue de feu. Lamont Johnson ( J. Cash )
KR'TNT ¤ 75– 01 / 12 / 11
Livre : Argus Eddy Mitchell + Chaussettes Noires. Daniel Lesueur.
Revue : Rock & Folk N° 532
KR'TNT ¤ 76– 08 / 12 / 11
Livre : Le corps plein d'un rêve. Claudine Galea. ( Patti Smith )
Revue : Les Inrock H.S. Patti Smith
Film : Drive
KR'TNT ¤ 77– 15 / 12 / 11
Dick'n'roll
Revue : Jukebox H.S. 16. Les années rock & twist
KR'TNT ¤ 78– 22 / 12 / 11
Livre : Celui qui aimait le jazz. Franck Ténot
Livre : Jude R. Shaké Mouradian
Disque : Ma dernière séance : Eddy Mitchell
2012
KR'TNT ¤ 79– 05 / 01 / 12
Livre : Mister D. Dick Rivers / Sam Bernett
Revue : Soul bag N° 205
Revue : Rock & Folk H.S. N° 27
Revue : Rock'n'Folk N° 533
KR'TNT ¤ 80– 12 / 01 / 12
Livre : le monde d'Elvis. Jane & Mickael Stern
Revue : Metallian N° 69.
Revue : Vintage Guitar N° 6
KR'TNT ¤ 81– 19 / 01 / 12
Le blues du poëte : Dan Giraud.
Concert : Rafael Pradal
KR'TNT ¤ 82– 26 / 01 / 12
Livre : Jim Morrison. Sam Bernett
Revue : Rock'n'Folk 534
Enregistrement : Le roi lézard. Patrick Geffroy
KR'TNT ¤ 83– 02 / 02 / 12
Film : L'équipée sauvage. Stanley Framer
Poème : On the move : Thom Gunn
Livre : Carénage. Sylvain Coher
KR'TNT ¤ 84– 09 / 02 / 12
Livre : L'âge-déraison. Daniel Rondeau. ( Johnny H. )
Film : Le Havre. Aki Kaurismäki
Livre : Bonus. Laurent Chalumeau
KR'TNT ¤ 85– 16 / 02 / 12
Concert : Spykers / Spunyboys / Nelson Carrera & the Hot Rocks
Disque : Sunset to sunrise. Spunyboys.
Revue : Rock'n'roll N° 50
KR'TNT ¤ 86– 23 / 02 / 12
Concert : Ruby Ann / Ghost Highway
Disque : Train to Satanville. Mary Ann
Disque : Flat-broke Time with the Ghosthighway
KR'TNT ¤ 87– 02 / 03 / 12
Livre : The New York Dolls. Nina Antonia.
Revue : La Salamandre N° 16.
KR'TNT ¤ 88– 08 / 03 / 12
Concert : Twin Twisters / Jim Jones Revue
Disque : Twin Twisters
KR'TNT ¤ 89– 15 / 03 / 12
Livre : Summertime blues. Sharon Sheeley
Disque : Skeets Mac Donald. You oughta see...
Disque : Troy Key. Whatch your mouth...
KR'TNT ¤ 90– 22 / 03 / 12
Concert : Hoochie Coochies
Joe Moretti.
Albertine ( Sarrazin )
KR'TNT ¤ 91– 29 / 03 / 12
Livre : Things do go wrong. Spencer Leigh
( about : Gene and Eddie in UK Tour )
Revue : Vintage guitar N° 7
KR'TNT ¤ 92– 06 / 04 / 12
Concert : Las Vargas / Tail Dragger
Disque : Live at rooster's Lounge. Tail Dragger
Twin Twisters
Livres : La note noire / A pas comptés. Chris Costantini.
KR'TNT ¤ 93– 13 / 04 / 12
Livre : Bo Diddley. Je suis un homme. Laurent Arsicaud.
Livre : Les péchés de nos pères. Lewis Shinner
Livre : Jayne Mansfield 1967. Simon Liberati.
KR'TNT ¤ 94– 20 / 04 / 12
Livre : Décélération punk. Jean-Marc Quintana.
Disque : New Orleans. Chris Almoada.
Disque : Lito
KR'TNT ¤ 95– 27 / 04 / 12
Livre : Sinatra. Anthony Summers & Robbyn Swan
Revue : So jazz N° 24
Revue : Mojo N° 1
KR'TNT ¤ 96– 03/ 05 / 12
Livre : Histoire de l'Underground londonien. Barry Miles
Revue : Soul bag N° 206;
Revue : Jukebox : N° 304
KR'TNT ¤ 97– 10/ 05 / 12
Livre : La musique qui vit grandir Elvis; J.C. Bertin
Revue : Longueur d'Ondes N° 63
Disque : Lito : Il y a longtemps
KR'TNT ¤ 98– 17/ 05 / 12
Concert : Howlin Jaws / Imelda May
Disque : Howlin Jaws
Revue : Jukebox N° 305
KR'TNT ¤ 99– 24/ 05 / 12
Concert : Rockxerre Gomina 2 ( Johnny Fay )
( Black Prince / Megatons / Spunyboys / Carl & the Rhythm All Stars )
Disque : Hydrogen Bomb : The Megatons
Disque : Wild, Wild Party : The Megatons
Disque : My sweet Linda Brown : Johnny Fay
KR'TNT ¤ 100– 31/ 05 / 12
Concert : Backdraft / Charlie Thompson /
Roy Thompson & the Mellow Kings / Annita & the Starbombers
Disque : Angel eyes : The Obscuritones
KR'TNT ¤ 101– 07/ 06 / 12
Concert : Burning Dust
Concert : Little Loolie and the Surfing Rogers
Howlin Jaws + Mister Jull + Rockin Malek
Disque : See you at the Ace : Tony Marlow
KR'TNT ¤ 102– 14/ 06 / 12
Livre : Culture Rockabilly. Vincent Giordano
Livre : Les lieux sombres. Gillian Flynn.
Revue : Mauvaises intentions N° 3
KR'TNT ¤ 103– 21/ 06 / 12
Livre : Racines de la musique noire américaine
Gospel / Blues / Jazz. Jean-Christophe Bertin
Revue : Rock & Folk N° 539
Revue : Soul Bag N° 207
Revue : Jukebox N° 307
KR'TNT ¤ 104– 28/ 06 / 12
Concert : Hot rhythm and Booze
Concert :Ghost Highway / Black Prints / Emilie Credaro
KR'TNT ¤ 105– 05/ 07 / 12
Livre : En Route pour la Gloire : Woody Guthrie
Concert : Corcova Duo
KR'TNT ¤ 106– 12/ 07 / 12
Livre : La rage de vivre : Milton Mezz Mezzrow + Bernard Wolfe
Livre : Avec le diable : James Keene + Hillel Levin
Livre : Le pied-Rouge : François muratet
Revue : Vintage Guitare N° 8
INDEX KR'TNT : N° 1 – N° 106
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10/07/2012
KR'TNT ! ¤ 106. MILTON MEZZ MEZZROW
KR'TNT ! ¤ 106
KEEP ROCKIN' TIL NEXT TIME
A ROCK LIT PRODUCTION
12 / 07 / 2012
LA RAGE DE VIVRE
MILTON MEZZ MEZZROW
+ THOMAS WOLFE
livre de poche N° 1341 / 1342
pour Patrick Geffroy parce que page 294 cette citation de T.S. Elliot :
Dans un monde de fugitifs
Celui qui va dans le sens opposé
Aura l'air de s'enfuir
Salement rock'n'roll ! N'y a qu'un problème c'est du jazz. Peut-être pas le genre de friandise que vous vous mettez tous les soirs entre les esgourdes, mais nous sommes ici dans la préhistoire du rock'n'roll, avant même l'apparition des dinosaures. C'est un copain bouquiniste amateur de jazz – nul n'est parfait en ce bas monde – qui m'a refilé le bouquin en me disant que ça pouvait m'intéresser. A vrai dire il n'avait pas tort.
Mezzrow est né si l'on décompte les centaines il y a presque trois siècles de cela, en 1895, était donc là au tout début avant même le premier enregistrement de musique jazz légalement authentifié. D'ailleurs il ne parle pas de jazz mais de blues. En langue américaine son livre s'intitule Really The Blues, le titre français dû à Marcel Duhamel, le promoteur de la Série Noire, est de 1952, il est donc un peu en avance sur La fureur de vivre de James Dean et quelque part très prémonitoire.
MADE IN USA
Le jeune Milton Mezzrow issu de la petite bourgeoisie juive avait tout pour être heureux. N'était pas né avec une véritable golden spoonfull in the mouth mais avait tout pour filer directement vers une solide retraite de petit commerçant, sauf que le destin imposa un sacré changement de direction. Se fit stupidement prendre à bord d'une voiture qu'un copain venait d'emprunter lors d'un banal contrôle de police. Ce fut la chance de sa vie.
On l'aurait directement envoyé à l'Université de Yale qu'il n'aurait pas autant apprécié. Le voici dans l'Ecole de Redressement de Pontiac. L'amour de sa vie. N'aurait pas pu trouver mieux. En prise directe avec la lie de la société. Certes l'on est au Nord des USA mais la considération dont jouissent les Noirs dans cette société pas du tout ségrégationniste ( ! ) n'est pas des plus hautes.
D'instinct, il se sent chez lui. Les Noirs se bougent d'une manière si parfaite, ils font preuve d'un humour si caractéristique, ils appellent un cul, un cul, avec un tel naturel que notre jeune homme sent fondre ses préventions de blanc bec bien éduqué en quelques secondes. Il doit en convenir : son corps de visage pâle est habité par une âme aussi noire que la nuit.
Bleu noir si l'on veut exprimer la nuance du ripolin. C'est que les Noirs chantent et jouent de la musique comme personne d'autre. C'est en prison que Mezzrow apprend à souffler dans un saxophone et qu'il se sent habité par cette indescriptible musique qui vient de la Nouvelle Orléans et qu'il s'obstine à appeler le blues. Sera très vite un inconditionnel de Bessie Smith.
Lui faudra du temps, plus de dix ans pour mettre de l'ordre dans ses idées et comprendre le phénomène dans lequel il est emporté tel un fétu de paille. Ses dix-sept mois de pénitence accomplis, Mezzrow ne sait qu'une chose : il sera musicien. Ce ne sera pas facile. Passons sur les aléas du métier : sera un adepte de la marijuana, consommateur et revendeur. Dans le premier quart du vingtième siècle, l'article n'est pas considéré comme un produit illicite, ce n'est que plus tard que les pouvoirs publics condamneront son usage ce qui lui vaudra deux autres années de prison... S'adonnera aussi à un poison bien plus pernicieux, l'Idole Noire chère à Laurent Tailhade, les terribles perles d'opium, une accoutumance de plus de quatre années dont il aura un mal fou à se séparer.
Mais autant il présente ses célèbres reefers qu'il clope à tout bout de champ comme une drogue culturelle, les boulettes d'opium seront avant tout un succédané à ses angoisses. Car la musique qu'il aime – celle qu'il vient du blues – ne coule pas dans le bon sens du Mississippi. Mezzrow a atterri à Chicago, comme tout le monde serait-on tenté de dire. Très loin du Delta et très loin de la New Orleans. Déjà qu'il avait tiqué sur les premiers enregistrements de jazz ! A peine croyable ! Mais les premières faces gravées de la musique noire le furent par des... blancs. The Original Dixieland Jazz Band c'est sympa, mais il n'y a pas photo, nos blancos musicos jouent comme s'ils avaient un balai enfoncé dans le trou du cul. Les blancs auront tout pris aux Noirs, jusqu'à leur mode d'expression musicale.
Mezzrow aura l'impression d'avoir raté le premier acte. Cette passation du blues au jazz, qui se déroula dans l'ancienne cité corsaire de Jean Lafitte, il ne l'a point vécue. Comment les chants des travailleurs sur les digues, les refrains des prisonniers dans les camps de travail, se sont peu à peu mêlés aux marches militaires de transfert ou d'apparat, donnant au blues originel cette lente cadence répétitive, et comment une fois arrivés dans la ville les populations noires entassées dans les quartiers les plus mal famés y ont insufflé la joyeuse naïveté des misérables qui sont si pauvres qu'ils ont compris qu'ils ne peuvent plus rien perdre et comment ce regroupement urbain leur a permis sinon d'en prendre conscience mais du moins de ressentir la future germination de leur puissance, Mezzrow le théorisera peu à peu.
En attendant il vit le jazz avec un groupe de potes, en osmose avec la communauté noire mais assez conscient qu'il est des interdits à ne pas franchir. Jammer en toute liberté avec des musiciens noirs chez soi ou en des lieux semi-privés, oui. Il s'adjuge même la paternité de l'expression « jam-session ».Mais se produire dans les théâtres, les clubs, les bars, en orchestre mixte, non.
Plus le temps passe, plus le jazz des origines s'estompe. Aux petits combos de six ou sept musiciens ont succédé dès la seconde moitié des années vingt, les grands orchestres de musiciens blancs. Ou noirs. Mais jamais mélangés. Finies les improvisations sauvages. L'on écrit les arrangements. Debussy et Ravel embourgeoisent le jazz dans leurs partitions. Mezzrow dénonce cette acculturation de la musique noire populaire américaine. Il prononce des condamnations d'une dureté impitoyable à l'encontre des virtuoses classiques à qui il reproche de ne pas exploiter toutes les possibilités de leurs instruments.
Mezzrow est un visionnaire. Il pressent ce que doit être le jazz, mais ses doigts sur la clarinette ne courent pas assez vite. Il défend son ami Louis Armstrong, mais ne sera jamais capable de jouer comme lui. Il dirigera quelques sessions pour Louis, il aura durant quelques mois son propre orchestre, mais chacun s'en ira jouer là où les contrats sont les plus juteux. L'on oubliera souvent de lui renvoyer l'ascenseur que ce soit pour les engagements ou pour les enregistrements, mais son addiction à la drogue n'agit point en sa faveur.
Quand enfin il parviendra à réaliser son rêve d'un sextet composé de trois musiciens blancs et de trois souffleurs noirs, la formule ne sera pas viable. Comme par hasard les actionnaires préfèreront fermer le club dans lequel ils se produisaient en invoquant une mésentente avec le gérant...
MADE IN FRANCE
Ne nous faisons aucune illusion, Mezzrow ne serait aujourd'hui connu que par une centaine d'amateurs éclairés de jazz trad si un personnage bien de chez nous n'avait croisé sa route. Nous avons déjà rencontré cette figure légendaire dans notre soixante dix-huitième livraison du 22 / 12 / 11 consacrée à Frank Ténot, le très controversé Hugue Panassié.
En 1938, Hugue Panassié débarque en Amérique. Il a découvert depuis quelques années le jazz et il vient boire à la source. Sa fortune personnelle et familiale le lui permet. En notre douce France l'on ne l'aime guère. Il est vrai qu'il fut en relations conflictuelles avec Boris Vian – icône intouchable de l'intellingentzia de gauche, ou de la bêtisentzia social-démocrate comme je préfère dire. Panassié est affublé d'un mal bien français. C'est un puriste. Il ne peut y avoir qu'une seule sorte de jazz. Celui de la New-Orleans, pas tout à fait le trad, pas tout à fait le swing, exactement le hot. D'ailleurs dès 1935 il créera la revue Jazz Hot et aura été au chevet de la création du Hot Club de France. Pour lui le be bop est une musique à part entière qui n'appartient pas au jazz. J'en connais pour qui les Yarbirds ou les Animals ne sont pas du rock'n'roll à part entière. Etrange de voir comment l'on défriche un nouveau territoire pour l'entourer aussitôt de frontières infranchissables.
L'on peut ne pas aimer ce prosélytisme à tout crins en faveur du vieux jazz, mais on ne peut lui dénier ses qualités de militant. Il ne faut pas non plus oublier que le Hot Club de France fit beaucoup pour la gloire de Django Reinhart. Le hot, c'est aussi le cri de ralliement de Mezz Mezzrow qui ne jure que par le hot, pour lui c'est un peu le Graal perdu que l'on cherche partout mais duquel personne ne parvient à recouver la formule. Beaucoup d'idées que l'on attribue à Panassié lui ont été communiquées par Mezzrow.
Nos deux lascars s'entendront comme larrons en foire. C'est grâce à Panassié que Mezzrow enregistrera avec Sydney Bechet et Tommy Ladnier quelques uns de ses plus beaux morceaux. A la fin de la guerre il viendra en France où il acquerra une véritable notoriété. La Rage de Vivre est traduite par Marcel Duhamel et Madeleine Gautier qui n'était autre que la secrétaire personnelle de Panassié. A tel point que l'on finira par rapprocher à Panassié son parti-pris en faveur des artistes de jazz de couleur qui recoupe l'admiration que Milton Mezz Mezzrow portait aux musiciens noirs... Dans les années 80, le fondateur du Hot Club fut accusé de racisme par les populations bien-pensantes de la douce France. Ce qui est un peu gros lorsque l'on pense à la joie ressentie par de nombreux jazzmen étonnés par l'accueil qui leur fut prodigué en Europe dans les années quarante et cinquante. A tel point que certains adoptèrent notre pays comme résidence d'exil volontaire. Sans des intercesseurs comme Hugue Panassié il est à penser qu'il en aurait été certainement tout autrement. Il n'y a qu'à voir l'empressement avec lequel nos concitoyens accueillent de nos jours les sans-papiers venus d'Afrique noire pour moduler les grandes indignations anti-panassières... Faut voir comment les noirs suivirent au téléphone les tournées d'Armstrong en Angleterre et en France conscients que les honneurs qui lui étaient rendus étaient autant de pas vers une reconnaissance future en leur propre pays.
LA RAGE DE VIVRE
Bien sûr ce n'est que du jazz ! Mais la rage avec laquelle Milton Mezz Mezzrow recherche la source perdue du jazz n'est pas tellement différente de tous les rockabs d'aujourd'hui qui remontent aux ruisseaux taris du country pour recréer the original sound du real rockabilly.
Et puis surtout, il y a cette cat attitude, de se foutre de tout sauf de ce qui l'intéresse, ce désir de ne jamais reculer et de se lancer dans les tentatives les plus désespérées. Le raid sur New York est un morceau d'anthologie. L'on est tout près d'En route pour la Gloire de Woody Guthrie, ou de la montée des Chats Sauvages sur Paris. Jusqu'au bout des désillusions. Même si parfois l'on a l'impression de toucher la lune de la main.
Milton ne triche pas. Ne se présente pas propre sur lui. Assume tous ses choix. Son rapport à la marijuana enfonce de mille coudées celui de Bob Marley à l'herbe. Pas question de se défoncer mais d'enfoncer le poignard jusqu'à la garde dans le coeur de l'ennemi. Aucune trace de puritanisme refoulé chez Mezzrow. L'homme n'est pas religieux. Le sens du péché lui est inconnu. Ignore jusqu'au mot gospel. Ne revendique jamais sa judéité en tant que membre d'un peuple élu. Il est juif comme d'autres sont blancs ou noirs. Ce n'est qu'un épiphénomène. L'identité de l'individu ne réside pas en ses origines mais en la manière dont il inscrit celles-ci dans sa réalisation sociale. Qui n'a rien d'une réussite. Traite les honnêtes travailleurs de toutes les couleurs qui dorment la nuit pour mieux travailler le lendemain, d'esclaves.
Très belle traduction du Cat, ce n'est ni le chat, ni le minou, ni le matou, encore moins le minet. Reprise du vieux vocable anarchiste : le Cat c'est l'Affranchi. Celui qui a brisé les chaînes qui le retiennent au vieux monde. Celui qui crée ses propres valeurs pour mieux en adopter d'autres si elles se révèlent plus appropriées, celui qui impose ses propres codes et qui refuse de se battre avec les armes de l'ennemi. Rien à voir avec l'intellectuel situationniste européen qui se place de lui-même dans les choeurs pour dénoncer la société du spectacle. Une manière comme une autre de commenter le combat sans y prendre part. Le vieil adage américain du do it yourself est appliqué à la lettre. Tout ce que vous ne ferez pas, les autres le mettront en pratique à votre place, et à votre détriment. Non pas qu'ils vous en veuillent personnellement mais chacun poursuit son propre chemin. La route est davantage pavée de dollars que de mauvaises intentions, mais le résultat est le même. Ne déléguez jamais vos propres pouvoirs à autrui. Ceci devrait être la règle numéro un de tout système démocratique bien compris. Mezzrow montera sa propre maison de disques. Inutile de vous lamenter sur le rôle des majors si vous n'êtes pas capable de créer votre propre minor.
C'est lors de sa seconde incarcération alors qu'il dirige l'orchestre de la prison que Mezzrow subit son illumination définitive. Alors qu'il se donne un mal de chien pour transformer la pépère formation en véritable combo, il passe un palier. Des ouvertures se font dans sa tête. Une espèce de transe mystique sèche, dénuée de tout pathos christique, qui le met en relation directe avec une compréhension intime de l'essence de sa musique. Il devient le maître de l'élève qu'il avait été jusques à lors.
Le livre se termine sur deux petits additifs dans lesquels Mezzrow analyse les différences de style entre le New Orleans et le Chicagoan dont il fut le promoteur. Insiste beaucoup sur le rôle rythmique dévolu au piano. C'est lorsque cet instrument s'émancipera de cette base originelle que le jazz s'éloignera de ses racines, qu'il deviendra une musique de concertistes. Qui ne supporte pas les boursouflures du jazz rock comprendront mieux en quoi cette musique est dépourvu de grâce et d'ingénuité.
Toujours dans les additifs, une traduction d'un chapitre déjà traduit dans le corps de l'autobiographie. Une version blanchie, nettoyée des nombreuses expressions argotiques qui émaillaient la première version. Etrange parti pris ! Comme si le lecteur français des années cinquante n'avaient jamais lu Céline et qu'il était nécessaire de lui donner une transcription expurgée d'un des passages les plus savoureux du bouquin. Milton Mezz Mezzrow a autant milité pour l'épanouissement du jive que du hot. Le jive était ce nouvel idiome, cette espèce de cockney amerloque que les noirs du nord inventèrent pour mieux se réapproprier la langue des maîtres. Cette manière de se faire entendre tout en restant incompréhensible n'est pas sans rappeler le traitement que Joyce fera subir à la prose britanique.
Le texte de Milton est précédé d'une préface d'Henry Miller dont les livres dans les années cinquante et soixante furent de véritables catalyseurs à la révolution sexuelle qui secoua les sociétés occidentales. Musique et sexe mêlés. Le rock'n'roll se chargera des derniers coups de buttoir.
Damie Chad.
LOOK BOOKS
AVEC LE DIABLE. JAMES KEENE. HILLEL LEVIN.
Sonatine Editions. Juin 2011.
Sérieux correctif aux culturels séjours en prison de Milton Mezz Mezzrow. Ce n'est pas un thriller, plutôt un témoignage. L'on répète souvent que les prisons d'un pays sont à son image. Ne lisez pas ce bouquin si vous avez prévu cet été de faire un petit tour sur la road 66. Vous risquez d'annuler votre voyage.
James Keene n'est pas un innocent injustement mis à l'ombre. L'est arrêté par les stups et condamné à dix longues années de réclusion. Le juge a été sévère mais il est un très gros dealer qui ne nous cache rien de son trafic. L'a commencé au lycée puis a continué car la drogue rapporte gros et vous évite l'aliénation du travail. Son père ferme les yeux et monte des sociétés qui ratent à tous les coups. Même au pays de la libre entreprise n'est pas buiness man qui veut. Connaît pourtant la musique le papa puisqu'il fricote avec les caïds du milieu et les politiques. Un binôme des plus efficaces, les premiers fournissent les fonds et les seconds les protections.
Mais ce n'est pas le sujet du livre. Notre anti-héros se voit proposer un superbe marché : libération contre dénonciation. La morale est sauve car l'on ne veut pas le nom de ses complices qu'il a refusés de donner mais qu'il fasse ami-ami avec un tueur de jeunes filles afin de lui arracher des aveux sur tous les meurtres qu'il a commis. L'est bien en prison, mais pour un seul crime, et son avocat est un retors capable de le sortir de là.
Histoire amorale qui vous trimballe dans les pénitenciers les plus durs de toute l'Amérique, là où l'on parque à vie les fous les plus dangereux, les rebelles définitifs, les pervers incontrôlables, et les enragés les plus violents. Les brutes et les révoltés. Vision panoramique sur le système carcéral américain. Les prisonniers reconstituent d'eux-mêmes les rapports de sujétion qui les ont emmenés dans les couloirs de l'emmurement vivant. La justice ne vise à aucune amélioration, se contente de fermer les issues. Mais le plus tragique c'est la fin. Sa mission accomplie Keene retrouve sa liberté non sans mal. L'est devenu respectueux de la loi. Dit merci à tout le monde et retourne sagement à la maison. A traversé l'enfer mais semble n'en garder aucun souvenir. Tout est bien qui finit bien.
Damie Chad.
LE PIED-ROUGE. FRANCOIS MURATET.
1999. Collection Serpent Noir.
Décevant. Les racines de l'intrigue plongent dans la guerre d'Algérie et l'épopée de la Gauche prolétarienne entre 1969 et 1973 en France. De quoi composer un cocktail molotov des plus explosifs. Mais l'impact du politique a été désamorcé au profit du drame intime. Le meurtre du père et la recherche de l'âme soeur, ça pue un peu la psychanalyse à l'eau de rose. Dommage car la survie de la militance une fois que le parti dans lequel vous militez s'est cassé la gueule est un des sujets essentiels de notre époque. Mais François Muratet contourne le problème. Se contente de raconter une histoire sans même oser poser le constat de la situation à analyser. Une barricade sans défenseur. Ne pas confondre les pieds-rouges avec les gros sabots roses.
Damie Chad.
Revue des revues
VINTAGE GUITARE. N° 8.
Juillet – Septembre 2012.
Ce n'est pas le père Noël, c'est juste notre magazine préféré. A laisser négligemment traîner sur votre serviette de bain pour exciter la curiosité des demoiselles. L'on vous a fourni l'accroche, à vous de trouver le baratin. Elvis en couverture. Le trimestre dernier c'était Eddie Cochran. Trois pionniers en couve sur huit numéros, faut croire que le rock classique fait encore rêver l'hypothétique acheteur.
L'Hillbilly Cat n'est pas là par hasard, suite de l'article précédent consacré au rockabilly. Arnaud Legrand profite de son panorama rockabilly pour remettre les points sur les i des guitares. Griffe quelque peu ce qu'il n'aime pas. Mensonge : il éviscère, il déchiquète, il lamine, il agonise et règle ses comptes avec la génération disco et celle qui suivit, des années 80. La massification du public rock dans les années 70 a viré au désastre. D'abord les gros beaufs qui n'écoutaient plus les disques qu'ils passaient mais qui n'avaient d'oreilles que pour la puissance de leurs enceintes, et qui s'imaginaient être super rock'n'roll destroy sous prétexte qu'avec les basses à fond sur leur deux fois cent watts dans leur deux pièces cuisines HLM, ils empêchaient le voisin du sixième étage au-dessus d'écouter le journal télévisé, s'en allèrent former les bataillons des je-m'éclate-en boîte-sur-la-plus-grosse-sono-du-patelin... Ensuite les jeunes hommes modernes, costard cravate d'employé de guichet banque et cheveux courts coupe incorpo qui se précipitèrent sur les sons aigrelets des synthés sous prétexte que la pop insipide était à l'image de leur triste avenir déliquescent. Morale de l'Histoire : ne donnez ni de la confiture aux cochons ni du rock'n'roll à n'importe qui.
Passe en revue les gens que nous aimons, Johnny Burnette, Carl Perkins, Johnny Cash, Warren Smith, Billy Lee Riley, tique un peu sur la douceur de Buddy Holly, des Everly Brothers et de Ricky Nelson, n'est pas tendre avec Duane Eddy et Link Wray, chipote sur Janis Martin et Wanda Jackson, compare Gene Vincent à Baudelaire vieillissant, reproche à Eddie Cochran de ne survivre que dans le coeur des européens, bref se montre désagréable au possible sans prononcer tant que cela des âneries. La première génération ne fut qu'un feu de paille, très vite cernée par les majors et les institutions. Tous ces pionniers auront un mal fou à embrayer lorsque éclatera la vague anglaise. La deuxième génération, invisible pour les béotiens qui consiste en ces reprises survitaminées des classiques du rock par tous les groupes de la grande époque, ainsi que la troisième génération des Stray Cats et des Cramps sont beaucoup mieux traitées dans les encarts latéraux. Un article intelligent qui demanderait à être articuler sur un bien plus grand nombre de paramètres...
Pour le reste, vous êtes assez grand, Gibson, Fender, Eko, guitares jazz et basses de quoi faire une ample moisson de documentations des plus précises. Un article nous laisse rêveur : le vintage aurait-il tendance à devenir une passion monétaire, n'est pas encore coté en bourse mais un commissaire-priseur se lance dans la course, encore un effort et la Gretsch d'Eddie Cochran finira dans un coffre climatisé à côté des Tournesols de Van Gogh. L'on n'arrête pas le progrès, ni la course au profit.
Vous n'êtes pas content ? Ah, c'est parce qu'aucune damoiselle n'a remarqué votre Vintage N° 8, sur votre serviette de bain. Ecoutez-moi bien, d'abord il ne faut pas croire tout ce que l'on vous dit, ensuite vintage c'est aussi un simple synonyme de hasbeen. A bon entendeur salut.
Damie Chad.
P. S. : pour ceux qui s'obstinent et veulent retenter leur chance : le N° 8 de Vintage Guitare, est livré avec en sus le N° 251 de Guitarist ( & Bass). Nous déclinons toute responsabilité, si même après avoir visionné le CD de démonstration, vous vous faites traiter de Ringarist !
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