Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

06/04/2011

KR'TNT ! ¤ 47.

 

KR'TNT ! ¤ 47

KEEP ROCKIN' TIL NEXT TIME

A ROCK LIT PRODUCTION

08 / 04 / 2010

 

 

L'OISEAU ENVOLE

 

RONNIE BIRD

 

numérisation0001.jpg

 

 

Puisque nous avions évoqué sa présence en parallèle à celle de Noël Deschamps dans notre dernière livraison, autant profiter de ce numéro suivant pour faire s'entrecroiser les destinées de nos deux rockers des années 64 – 69. Voici donc une évocation de Ronnie Bird, l'oiseau trop tôt envolé du rock français.

 

Le premier 45 tours de Ronnie Bird paru chez Decca – attention le label des Rolling Stones, et ceci aura son importance – peut être considéré comme le dernier disque du rock français des années soixante. C'est une espèce de témoin que Ronnie se passerait de lui-même à lui-même, tout seul.

 

Adieu à un ami – adapté de Mike Berry – se présente comme un tribut à Buddy Holly, un de ces pionniers du rock dont KR'TNT se devrait de parler le plus tôt possible. Etrange morceau qui fleure bon en même temps et le slow rock tempéré typiquement français de nos sixties nationales et qui se permet de restituer par intermittences les saccades, très pertinemment imitées, et si particulières du style de Buddy Holly. Plus loin Dis Aux Montagnes nous entraîne sur les cimes de cette variétoche semi-mélodramatique pseudo-country bien de chez nous. Pour un peu on en pleurerait. De rire. Ou d'émotion pour ceux qui ont la fibre nostalgique.

 

Un premier disque qui n'est pas une parfaite réussite mais qui va attirer sur Ronnie l'oreille de tous les amateurs de rock. Buddy Holly n'est pas à cette époque une figure imprécise mais une icône sacrée du rock'n'roll. N'oublions pas que l'année suivante Eddy Mitchell gravera J'Avais Deux Amis dédiée à Eddie Cochran et... Buddy Holly.

 

Le deuxième record de Ronnie sera de transition. La reproduction de l'identique mais avec un pas sur le côté. Un morceau de Buddy Holly – l'on ne change pas une équipe qui gagne – Love's Made A Fool Of You, ce qui donne en bon français L'Amour Nous Rend Fou, et une adaptation qui reprend les mots mille fois usés des paroles habituelles «  je pleure l'ami, elle est partie ma petite amie » décidément aussi vache que celle des Chats Sauvages.

 

Je suppose que vous avez tiqué et compris le scénario. Récapitulons pour ceux qui ont la comprenette rock un peu lente, Love's Made A Fool Of You, ce n'est ni plus ni moins qu'un démarquage de Not Fade Away établi par Buddy Holly lui-même. Les âmes simples s'interrogeront sur l'intérêt qu'un chanteur aurait à se chiper des morceaux à lui-même... Pour le seul plaisir de l'expérimentation certes, et Buddy avait cette habitude de se remettre cent fois sur l'ouvrage... mais aussi d'accaparer sans vergogne le bien d'autrui en repassant une ou deux couches de peinture par-dessus pour que ça ne se voit point trop. Procédé que vous pouvez juger fort malhonnête mais qui était, en ces temps d'éruption créatrice, monnaie courante.

 

Bref pour soulever le pot aux roses et rendre à César ce qui était à Bo Didley, nous rappellerons qu'entre Love's Made A Fool Of You, Not Fade Away et le morceau de Bo Didley sobrement intitulé Bo Didley – Bo avait un égo très beau – la différence n'est pas bien grande. C'est maintenant qu'il s'agit de faire gaffe à la démonstration : en adaptant Love's Made A Fool Of You de Buddy Holly, Ronnie Bird ne jetait point un regard hommagial à un grand rocker mort ( snif ! Snif ! ) depuis cinq ans mais bien au contraire portait les prunelles visionnaires de ses yeux en avant sur le Not Fade Away de Buddy Holly adapté par... les Rolling Stones. En d'autres termes Ronnie Bird avait compris que le rock avait changé et qu'un vent nouveau venait d'Angleterre.

 

Toute la gloire de Ronnie Bird – et je connais des irréductibles qui préfèrent dire toute la gloire du rock'n'roll français – tient dans les deux disques suivants qu'il fit paraître en l'an de grâce 1965, toujours chez Decca. Huit morceaux, trois chef-d'oeuvre. C'est que petit Ronnie avait tout compris, avait effectué un petit tour made in England et s'était acoquiné avec un américain exilé in Paris, le guitariste de blues ( toute la musique que nous aimons vient de là ) Mickey Baker qui avait joué avec Ray Charles... le même chemin que les Stones qui ont appris le rock chez Muddy Waters ( et quelques autres, dont Bo Didley ).

 

J'étais tranquillement assis en train de prendre mon petit déjeuner – j'avais alors quatorze ans – lorsque vers huit heures vingt, France Inter a balancé Fais Attention sur les ondes. J'ai cru à une apparition ! Un gugus totalement déjanté qui vous jetait à la gueule des paroles sacrément idiotes – Yé ! Yé ! Fais attention, les filles vont te mener par le bout du nez - le tout nappé sur un coulis de guitares comme on n'en avait jamais entendu sur un disque français ! De l'électricité pure ! En prise directe sur le compteur bleu ! Incroyable mais vrai, mais qui était cet énergumène ?

 

En plus il remettait le couvert sur l'autre face, ni plus ni moins que The Last Times des Stones. Et ça supportait la comparaison ! Et ça tenait la route à fond de train. «  Mais on me dit qu'elle m'attend, oh non ! », oh oui ! C'est la première fois que toute une génération s'est sentie fière d'être français ! Et avec juste raison. Sûr l'on a fait mieux depuis et quand on écoute de près, c'est rempli de défauts et d'imprécisions, mais à l'époque il n'y avait personne qui pouvait rivaliser avec ce prodige.

 

Sur le deuxième 45, avec Où Va-t-Elle, moins de flambe et de sauvagerie, mais l'on perçoit que Ronnie veut s'installer dans la durée, il ne recherche plus à emporter le morceau, mais un certain équilibre entre la voix et la guitare. Joliment joué, le vocal organe a toujours été le côté faible de Ronnie, un peu trop creux, un peu passe-partout, et surtout sur scène une certaine nonchalance du phrasé qui le desservira plus tard.

 

J'ignore si Decca l'a lourdé ou si Philips lui a fait miroiter le miroir aux alouettes. Mais en 1966 Ronnie se retrouve chez Philips... comme Johnny. Encourageant pour un french rocker aux dents longues ! Mais chez Philips l'on a d'autres chats à fouetter. Depuis son retour de l'armée Johnny n'est plus si gros vendeur qu'il le fut... Ronnie passe un peu à l'arrière-plan, quand le feu est à l'écurie l'on essaie de sauver d'abord le crack.

numérisation0006.jpg

 

C'est que le public français s'est renouvelé, la première génération commence à rentrer au bercail, ceux qui viennent sont moins rock, et la mode tourne vite, en Amérique Dylan occupe la une, de la violence primaire du rock l'on passe à la subtilité revendicatrice du protestsong... La France suit le mouvement. Antoine et ses chemises à fleurs commencent à déstabiliser les vieilles gloires. Ronnie Bird sera la première victime du nouveau prophète. Parti en tournée en tête d'affiche avec Antoine, Ronnie sent soir après soir que le vent change. Il devra céder sa place de leader au petit nouveau plébiscité par les foules en chaleur. Ronnie trouvera la pilule amère...

 

Son premier disque chez Philips essaie de régler ses comptes avec l'ancien étudiant sorti de Centrale, mais sa chanson Chante n'aura pas le succès de Cheveux Longs Idées Courtes d'Hallyday. Quelque chose s'est cassé. Définitivement. Sur les deux sorties suivantes l'on trouvera de bons morceaux mais rien de magistral qui puisse emporter l'adhésion.

 

Ronnie va tout de même trouver un allié inattendu. RTL s'est mis en tête de rivaliser avec Salut Les Copains l'émission d'Europe 1 qui draine un maximum de jeunes auditeurs.. La station ne lésine pas sur les moyens, elle débauche l'Emperor Rosko qui sévissait sur Radio Caroline, le mythique bateau pirate qui inonda l'Angleterre de bonne musique... Rebaptisé Président, Rosko va lancer sur les ondes Minimax, nettement plus rock que SLC, une présentation loufoque, ponctuée de cris et saturée de jingles délirants, un infâme tohu-bohu qu'aujourd'hui encore NRJ et Skyrock n'ont jamais égalé. Ah ! Ce fameux serment de fidélité à prononcer à voix haute la main droite levée «  Je jure de n'avoir dans ma vie qu'un seul et unique président, le Président Rosko! ». Le plus beau, celui qui marche sur l'eau.

 

Le Président Rosko favorise Ronnie Bird. L'on est sûr de l'entendre au moins une fois à chaque émission, et parfois Rosko pousse à la roue en le programmant deux fois de suite. C'est lui qui fera au forceps les mini-hits que sont Les Filles en Sucre d'Orge et le Le Pivert, adorables bluettes pop, très bien orchestrées mais si loin du rock'n'roll. C'est que Ronnie pédale un peu dans la choucroute, en 67 il a sur scène sa période rythm'n'blues, il interprète Otis Redding – alors que dans le même temps il enregistre des espèces de symphonies pop pompeuses post-hippies, pro-Beatles genre De l'Autre Côté Du Miroir...

numérisation0002.jpg

 

En 69, tout heureux je découvre en Andorre un simple du Bird dont j'ignorais l'existence. Sad Soul et Rain in The City. Deux titres crépusculaires et prophétiques. En anglais, l'on ne reconnaît plus sa voix, il mange les mots et n'articule plus. L'effet n'est pas désagréable. Durant quelques mois j'imagine qu'il concocte un surprenant retour dans un studio britannique... Comme beaucoup j'attendrai en vain... C'est la fin. Ronnie Bird tire le rideau et quitte la scène. Définitivement.

 

Enfin, presque, il y a d'abord une espèce de reniement – le baiser de Judas - lorsqu'il accepta de chanter – en compagnie de Julien Clerc - dans la comédie musicale Hair. Les rockers n'aimaient guère les hippies, souvenez-vous de la haine que s'attira Johnny d'une bonne frange de son public qui n'admit jamais - et cria à la trahison - qu'il ait osé enregistrer San Francisco de Scott Mackenzie. Dans les interviews qu'il a données par la suite au long des dernières quarante années Ronnie Bird n'insiste pas sur cette période, d'après nous alimentaire, qui durera jusqu'en 1972.

 

Le voici parti, en catimini. L'homme s'est réfugié à New York. Il travaille pour la télévision. Il refait sa vie. Pour Ronnie Bird durant de longues années c'est silence radio. Ronald Mehu, né en 1945, issu d'un milieu plutôt aisé – aujourd'hui on dirait bobo - est tombé dans les oubliettes du rock...

 

Et en 1992, sans prévenir Ronnie nous prend par surprise, un CD sur nos platines. Je l'ai écouté religieusement, cherchant désespérément une parcelle du feu originel. One World ressemble à un disque de Stevie Wonder qui aurait décidé de se lancer dans la world music. C'est tout ce que vous voulez sauf du Ronnie Bird. C'est peut-être bon en son genre, mais la majorité des fans de Ronnie Bird n'ont pas aimé. Grosse déception. Comment avoir vécu toutes ces années à New York en passant à côté des rock'n'roll roots !

 

L'est quand même arrivé à bouclé la boucle. Il a réussi à écrire deux morceaux pour Ray Charles. Voici un titre de gloire dont chacun aimerait à se prévaloir. Ronnie est plus sceptique quant à cette légende qui s'est créée autour de son nom. Même les Anglais et les Américains ont entendu parler de lui ! Ainsi il aura droit à ses deux pages réglementaires dans Les 123 Albums Essentiels du Rock Français pour un album de compilation qui, d'après moi, ne vaut pas ses deux derniers somptueux Extended Plays Decca.

 

Il se demande – et à juste raison – où étaient tous ces admirateurs lorsque le train a commencé à dérailler. L'on prête plus volontiers aux morts qu'aux vivants ! Tout comme Noël Deschamps – admirez la concomitance des dates de leur courte carrière 1964 – 1969 - Ronnie Bird a souffert de ce grand trou qui s'est opéré dans le rock français après 1963. Nos deux rockers en sont les victimes exemplaires.

 

Ronnie n'était pas un de ces chanteurs capables de transcender ses accompagnateurs. Plutôt un interprète assez fin pour apporter un son nouveau. Il était une espèce de tête chercheuse, une sensibilité hyper-aiguisée, en avance sur son temps, trop pressé pour prendre le temps de composer par lui-même, qui n'a jamais trouvé le groupe stable de musiciens qui l'aurait aidé à réaliser toutes ses virtualités. Il a eu de bons musicos, Pierre Fanen, Tommy Brown et Micky Jones, mais il n'a pas pu les conserver par manque de moyens financiers. Les disques qu'il a enregistrés après 1967 se sont moins bien vendus et il s'est enferré dans l'infernale quadrature du cercle : moins de ventes, moins d'argent pour financer un combo personnel. Il a été obligé de subir à ses dépends la dure loi de l'offre et de la demande : on ne l'accompagnait pas, on cachetonnait derrière lui. Rien de pire qu'un mercenaire qui s'économise. Alors que toute son esthétique le dirigeait à être l'élément moteur de ce qu'à l'époque on commençait à désigner sous l'appellation de groupe pop, il s'est épuisé, tournée après tournée, à tenir la tête hors de l'eau, ne portant plus assez d'attention à ses enregistrements discographiques, optant pour une politique de reprises trop systématique, s'en remettant à des conseillers trop à l'écoute de l'air du temps qui changeait plus vite que prévu... Il jette l'éponge en 69, au moment même où commencent à se former une seconde génération de groupes français, Variations, Triangle, Magma... C'est à son tour de passer le témoin. Et cette fois il n'aura plus la force de le garder pour lui.

numérisation0004.jpg

 

Damie Chad.

 

Pour les esprits curieux d'en savoir plus, nous recommandons de passer d'abord sur le site http://ronniebird.toochattoo.com vous trouverez-là, dates, photos, discographie, nombreuses reproductions de pochettes et une lettre de Ronnie douce-amère qui fait le point sur cette aventure rock'n'rollienne terminée un peu trop brusquement. Site de fan, plutôt récent, un peu en déshérence depuis une année, mais le plus complet que l'on puisse découvrir. Ensuite, avec un peu de patience et d'obstination l'on peut écouter presque tous ses morceaux sur You Tube.

 

L'oiseau s'est envolé trop vite, et nous sommes restés le bec dans l'eau.

 

Bip ! Bip ! Fait le pivert.

 

 

 

URGENT, CA PRESSE !

 

VINTAGE GUITARE. N° 3.numérisation0008.jpg

Avril-Juin 2011.

 

Vintage guitare est-elle en train de gagner son pari ? Un an entre la sortie du Numéro 1 et celle du Numero 2. Et ce trois qui tombe pile-poil comme un accord parfait plaqué sur un vieux manche.

 

Ce qu'il y a de terrible avec cette revue c'est qu'à chaque page vous découvrez l'abîme insondable de votre ignorance. Ainsi ces guitares Rio, vous les avez déjà aperçues si vous êtes un peu curieux de tout ce qui s'est joué en France autour et après Django. Le meilleur et le pire. La variétoche jazz et le manouche le plus pur, mais vous n'avez jamais discerné leur originalité sur les photos. C'est fou ce qu'une guitare peut ressembler à une guitare, vue de loin. Mais chez Vintage, ils zieutent de très près.

 

Prenez aussi la collection de rickenbakers de Ron O'Keefe, de quoi devenir marteau, tous ces modèles alignés qui se ressemblent comme deux gouttes d'eau, mais affûtez votre regard et vous saisirez les détails. Heureusement que le collectionneur nous tient un discours pédagogique qui permet de nous y retrouver.

 

J'avais bien vaguement entendu parler de Paul Bigsby qui inspira Leo Fender pour sa Stratocaster, et intéressa Gibson et Gretch, une espèce de dilettante de génie qui travailla davantage dans la confection pour particulier que dans la distribution grand public. Faut dire que lorsque l'on a Merle Travis pour client, ca doit aider à bousculer les idées. Par contre les guitares Maton, made in Australia, j'avais jamais maté, pourtant les Beatles en ont arboré. M'en fous, je préférais les Stones. Ah ! Bon Keith Richards aussi. Je m'incline.

 

Et je n'ai même pas mentionné la moitié des articles. Ni les quatre double-pages sur les modèles de légende. Bref si vous voulez avoir l'air de vous y connaître un minimum, Vintage Guitare est indispensable.

 

Damie Chad.

 

 

LOOK BOOKS

 

 

LA VEUVE ROCK'N'ROLL. LIZA CODY.numérisation0009.jpg

BELFOND 2003.

 

Je vous accorde que le titre n'est pas très rock'n'roll, même s'il provient d'un jeu de mot tiré du roman widow /window ( veuve / fenêtre ). Le titre original anglais est beaucoup plus juste dans sa simplicité, Gimme more. Nous pardonnerons à la traductrice Isabelle Maillet qui a réalisé par ailleurs un énorme boulot de traduction. Dommage qu'au dernier moment elle ne se soit plus rappelé qu'en rock le packaging puisse parfois avoir un énorme impact sur l'achat.

 

Il est pourtant beaucoup question d'argent dans ce livre. Au cas où vous l'auriez oublié le rock est avant tout une industrie. La musique n'arrive qu'en seconde position. D'abord le fric, ensuite le fric. Le héros du livre en fera très vite l'amère découverte. Peut-être même en mourra-t-il, mais avant d'en venir à de telles extrémités, il va se rendre compte que son rêve vire au cauchemar. Il voulait l'argent, l'amour, la gloire et la reconnaissance. Il aura tout cela et même plus. Avec le rock'n'roll, il y a toujours au dernier moment une petite pochette cadeau surprise. C'est ce qui fait son charme inimitable.

 

Il aura tout, mais sur le mode mineur, celui de la dépossession. Les fans, la pression, le succès, appelez cela comme vous voulez, commencent par lui voler sa vie. Il n'est plus libre de lui-même, à tout moment il doit se retrancher du monde, derrière les vitres, derrière les services d'ordre, dans les meilleurs hôtels, dans les superbes limousines, le rock'n'roll ne se décline pas les fenêtres grand-ouvertes, il se conjugue selon le mode de l'enfermement, et dès que le baiser de la renommée vous a touché, sachez que vous êtes devenu un vampire exsangue, vous aimeriez vous abreuver au flot continu de la vie, mais vous êtes sans relâche soumis aux milliers de fans-moustiques qui sucent sans discontinuer votre lymphe vitale.

 

A tel point que Jack est mort. Paix à son âme. C'est sa veuve, Birdie qui est la plus à plaindre. Jack a vécu fastueusement, mais par avances sur recettes. Ne croyez pas qu'il avait les mains percées. Sa compagnie de disques lui a toujours fourni ce qu'il demandait, un peu comme vous quand vous refilez son argent de poche à votre gamin. Pour lui, c'est beaucoup, mais vous vous faites attention à ne pas mettre en déséquilibre le budget du ménage. A la différence près que pour Jack, ça se compte en millions de dollars. Alors il peut se permettre tous les caprices qu'il veut avec son argent. Qui n'est pas le sien. Mais qui appartient à d'inatteignables sociétés sises aux îles Caïmans. Des dents sacrément longues.

 

Cette pratique porte un nom : la cavalerie. On vous avance de l'argent sur vos futures rentrées. Mais quand le coco a cané, le jockey rame de toutes ses forces pour rentrer à la maison. A pieds. Le problème pour Birdie c'est qu'elle n'a pas de maison. Elle vit d'expédients. C'est qu'elle est mauvaise joueuse, elle ne veut pas se désaccoutumer du luxe et de la belle vie, alors – faute de tubes - elle entube tout les gogos qui passent à sa portée. Mais elle sait que le temps n'est plus de son côté. Il y a longtemps qu'elle n'a plus vingt ans. De beaux restes certes, mais il y a tant de belles filles qui gravitent autour du rock'n'roll...

 

Elle est restée dans le milieu, elle cornaque un jeune groupe de rock, des miettes que Dog Records lui lance en souvenir des anciens beaux jours... mais attention, elle a encore une carte à jouer, possède-t-elle, oui ou non des enregistrements inédits de Jack ? Toutes les majors sont en attente mais aucune n'a envie de partager les royalties. Vous imaginez Courtney Love se balladant avec douze morceaux de Nirvana sur un mini-cassette ou Pamela détenant un sixième trente-trois des Doors dans son panier à provisions. Aïe ! Aïe ! Aïe ! Tous les requins ne sont pas dans les studios. La partie s'annonce serrée et dangereuse.

 

Je vous laisse avec Birdie. Attention si vos êtes du genre protecteur de la veuve et de l'orphelin, Birdie n'a rien du petit oiseau innocent tombé du nid. Ce serait plutôt crotale au dard empoisonné.

 

Il se peut que vous soyez tombé sur ce site, ou sur le bouquin, par hasard. Le rock, même british, n'est pas votre tasse de thé. Surtout ne passez pas votre chemin. La Veuve Rock'n'roll se déroule dans les milieux rock, seventies pour être précis, mais avant d'être un bouquin qui parle de rock'n'roll, c'est avant tout un superbe roman. Très bien écrit, avec des personnages d'une présence extraordinaire, la soeur de Birdie par exemple ( pas vraiment rock ! ) est inoubliable. Même si vous n'êtes pas à même de repérer tous les clins d'oeil à des personnages ou des situations ayant réellement existé, le livre possède une densité et une profondeur d'analyse psychologiques – les voix des personnages sont mixées un peu à la manière des différentes pistes d'un enregistrement live retravaillé, tantôt en avant, tantôt en arrière, doublées, étouffées, etc... - que l'on est loin de retrouver dans l'ensemble de la production littéraire contemporaine.

 

Damie Chad.

 

 

 

INDEX KR'TNT !

 

ALAIN DISTER / 38

ALEXIS QUINLIN / 38

BASTON GENERAL / 2

BB BRUNES / 36

BOBBY COCHRAN / 41

BRITT HAGARTHY / 10

BURNING DUST / 1 / 25

BUSTY / 34

GARRETT McLEAN / 15

CHARLES BURNETT / 21

CHRISS WELCH / 14

DANIEL GIRAUD / 3 /

DARREL HIGHAM / 30

DAVE SMITH / 19

DJ PREMIER / 33

DICK RIVERS / 29

EDDIE COCHRAN / 30 / 36 / 41

EDDIE MUIR / 11

EDDY MITCHELL / 24 / 29 / 35

ELVIS PRESLEY / 29 / 45

EVAN HUNTER / 20

FABRICE GAIGNAUT / 42

FRANCOIS BON / 43

FRANCOIS JOUFFA / 42

GENE VINCENT / 4 / 7 / 9 / 10 / 11 / 13 / 15 / 18 / 19 / 27 / 36 / 45

GERARD HERZHAFT / 32 /

GOSTH HIGWAY / 25 / 26 / 45

IGGY POP / 34

JACQUES BARSAMIAN / 42

JEAN-MARC PAU /

JEAN-PAUL BOURRE / 5

JEAN-WILLIAM THOURY / 18

JOHN COLLIS / 36

JOHN SINCLAIR / 39

JOHNNY CASH / 22

JOHNNY HALLYDAY / 3 /

JULIE MUNDY / 30

JULL & ZIO / 8

KEITH RICHARDS / 43

LANGSTON HUGHES / 21

LEFFTY FRIZZEL / 23

LIZA CODY / 47

LUCILLE CHAUFOUR / 6

MC5 / 39

MICHEL ROSE / 41

MICK FARREN / 27

NEGRO SPIRITUALS / 46

NICK MORAN / 12

NOËL DESCHAMPS / 46

NOIR DESIR / 35

OLD SCHOOL : 1 /

O. MURCIE : 32 / 35 / 44

PATTI SMITH / 30

PATRICE LEMIRE / 17

PATRICK GRENIER DE LASSAGNE / 17

PETER GURALNICK / 32 / 35 / 37

PHILIPPE MANOEUVRE / 33 /

PIERRE HANOT / 30

PETER GRANT / 14

PLASTICINES / 36

ROBERT JOHNSON / 35

ROCKERS CULTURE / 25 / 45

RODOLPHE &VAN LINTOUT / 9

ROLLING STONES / 43

RONNIE BIRD / 47

SONIC SURGEON / 28

STEPHANE PIETRI / 38

STEVE MANDICH / 4

SUSAN VANHECKE / 7 / 41 /

THIERRY LIESENFIELD / 13

VAL HENNESSY / 38

VELLOCET / 16

VINCE TAYLOR / 44

WANDA JACKSON / 37

YVONNET GUITTON / 45

 

FILMS

 

DEVIL'S FIRE / CHARLES BURNETT / 21

TELSTAR / NICK MORAN / 12

VIOLENT DAYS / LUCIE CHAUFOUR / 6

 

KRONIKROCK

 

BB BRUNES : NICO LOVE TENN / 36

BURNING DUST : BURNING... LIVE / 25

CULTURE ROCKERS ( collectif ) / 25

GHOST HIGWAY : GHOST HIHWAY / 25

PLASTICINE : ABOUT LOVE / 36

VELLOCET : INSOMNIA / 16

 

LOOK BOOKS

 

A TRIBUTE TO GENE VINCENT / EDDIE MUIR / 11

ASPEN TERMINUS / FABRICE GAIGNAULT / 42

CASH / L'AUTOBIOGRAPHIE / 22

CLASSE DANGEREUSE / PATRICK GRENIER DE LASSAGNE / 17

COMPLOTS A MEMPHIS / DICK RIVERS / 29

COUNTRY BLUES / CLAUDE BATHANY / 40

DON'T FORGET ME / JULIE MONDY & DARREL HIGHAM / 30

ENCYCLOPEDIE DE LA COUNTRY ET DU ROCKABILLY / MICHEL ROSE / 40

ELVIS MON AMOUR / LUCY DE BARBIN / 29

ELVIS. SES DERNIERS JOURS / CHARLES C. THOMPSON II / 29

FEEL LIKE GOIN' HOME / PETER GURALNICK / 32

GENE VINCENT / GARRET McLEAN / 15

GENE VINCENT / RODOLPHE & VAN LINTHOUT / 9

GENE VINCENT DIEU DU ROCK'N'ROLL / JEAN-WILLIAM THOURY / 18

GHOSTS SONG / JEAN-MARC PAU / 29

GRAINE DE VIOLENCE / EVAN HUNTER / 20

GUITAR ARMY / JOHN SINCLAIR / 39

IN THE GUTTER / VAL HENNESSY / 38

JUST KIDS / PATTI SMITH / 31

KIDS ROCK / BUSTY / 34

L'AGE D'OR DU ROCK'N'ROLL / 42

LA VEUVE ROCK'N'ROLL / LIZA CODY / 47

LE NARCISSE / PHILLIPE VAUVILLE / 37

LIFE / KEITH RICHARDS / 43

LITTLE BOATS ENSALVAGED / DAVE SMITH / 19

EDDY ET MOI / ALAIN DUGRAND / 32

NOUVELLE ENCYCLOPEDIE DU BLUES ( N° 10 ) 32 /

PAS DE CHARENTAISES POUR EDDIE COCHRAN / PATRICK LEMIRE / 17

PRESAGES D'INNOCENCE / PATTI SMITH / 31

PRIVATE COLLECTION ( 3 volumes ) YVONNICK GUITTON / 45

PUNK ROCKERS / ALAIN DISTER / 38

PUNK SEVENTEE RUSH / STEPHANE PIETRY – ALEXIS QUINLIN / 38

QUAND J'ETAIS BLOUSON NOIR / JEAN-PAUL BOURRE / 5

RACE WITH THE DEVIL / SUZAN VANECKE / 4

ROCK FRANCAIS / PHILIPPE MANOEUVRE / 33

ROCK'N'TAULE / PIERRE HANOT /

ROLLING STONES / UNE BIOGRAPHIE / FRANCOIS BON / 43

THE BITTER END / STEVE MANDICH / 7

THE DAY THE WORLD TURNED BLUE / BRITT HAGARTHY /10

THE MAN WHO LED ZEPELIN / CHRISS WELCH / 15

THE STORY BEHIND HIS SONGS / THIERRY LIESENFIELD / 13

THE WEARY BLUES / LANGSTON HUGHES / 21

THERE IS ONE IN EVERY TOWN / MICKK FARREN / 27

THREE STEPS TO HEAVEN / BOBBY COCHRAN / SUSAN VAN HECKE / 41

TROIS / PATTI SMITH / 31

 

 

URGENT CA PRESSE !

 

BLUES AGAIN ! N° 10. 32 /

BLUES MAGAZINE ( N° 59 ) 35 /

COUNTRY MAGAZINE USA ( N° 2 ) 42 /

COUNTRY MUSIC MEMORIAL ( N° 10 ) 42 /

CROSSROADS / 33 /

DREAMWEST ( N° 21 ) 45 /

GUITARIST MAGAZINE ( N° 241 ) 43 /

HARD ROCK ( N° 106 ) / 37 /

JAZZ MAGAZINE ( N° 622 ) 41 /

JUKE BOX ( N° SP 11 ) 29 / ( N° 281) 30 /

LES GENIES DU BLUES ( N° 3 ) 32 /

LOUD ! ( N° 120 ) 41 /

METALLIAN ( N° 63 ) 42 /

OBSKÜRE ( N° 1) 33 /

PALPABLE ( N° 5 & N° 6 ) 39 /

PUNK RAWK ( N° 16 ) 38 /

RAP MAG ( N° 7 ) 30 /

ROCK'N'FOLK ( N° 519 ) 30, 31 / ( N° 522 ) 37 / ( N° 524 ) 45 /

ROCK'N'ROLL REVUE ( N° 51 ) 40 /

ROCK SOUND ( HS N° 8 ) 39 /

SO JAZZ ( N° 13 ) / 43

SOUL BAG ( N° 201 ) 36 /

STARFAN ( N° 5 ) 45

VINTAGE GUITAR ( N° 2 ) 34 / ( N° 3 ) 47 /

 

 

 

 

 

Les commentaires sont fermés.