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04/11/2010

KR'TNT ! ¤ 25.

 

 

KR'TNT ! ¤ 25

LIVRAISON DU 04 / 11 / 2010

A ROCK LIT BLOG'N'ROLL

 

 

 

 

RAPPEL

Bandes : ¤ 5 ¤ 6 ¤ 17

Blues : ¤ 21

Country : ¤ 22 ¤ 23

Gene Vincent : ¤ 4 ¤ 7 ¤ 8 ¤ 10 ¤ 11 ¤ 13 ¤ 15 ¤ 18 ¤ 19

French Rockab : ¤ 1 ¤ 2 ¤ 9 ¤ 25

Pionniers : ¤ 20

Rock Anglais : ¤ 12 ¤ 14

Rock Français : ¤ 3 ¤ 16 ¤ 24

 

 

 

ROCK FRANCAIS ET ROCK EN FRANCE

 

Peut-être conviendrait-il de d'opérer un subtil distinguo entre le rock français et le rock en France. Le premier serait principalement chanté en français mais se définirait surtout par sa volonté d'adaptation au circuit traditionnel de l'industrie du disque et médiatique nationales.

 

Mais dans le cadre hexagonal beaucoup de groupes se sentent d'emblée et d'instinct étouffer. Ils ont l'impression que l'on cherche à leur rogner les ongles. Aussi une grande partie d'entre eux cherchent-ils non pas à délivrer un produit fini spécialement calibré pour la misère auditive des grandes radios, mais à pratiquer leur rock'n'roll, voire tout autre type de musique, à l'écart des récupérations castatrices. Ils font du rock en France, un peu comme des aliens autochtones qui essaieraient de construire leur petite niche écologique de survie.

 

Ce phénomène n'est pas tout à fait identique à ce que l'on a appelé le mouvement alternatif qui en France eut pour qualité d'être porté par des individus qui de par leurs parcours personnels n'étaient pas profondément ancré en des roots très rock'n'roll. Provenaient d'ailleurs, reggae, world music, flamenc, musette, gadjo gitan, etc, le tout saupoudré de riffs de guitares dévastateurs, manière de lier la sauce... au mieux du rock latino épicé à l'irlandaise ( ou tout autre parfum à votre goût ), au pire de la daube variétoche. Ont d'ailleurs eu un assez grand accès aux média dans les années quatre-vingt dix.

 

Le rock en France concerne des mouvances minoritaires, ce qui ne signifie pas minimes, qui s'entendent entre elles comme chiens et chat, moitié grognant, moitié ronronnant, punk, hard ou rockab.

 

Nous avons dit French Rockab ?

 

FRENCH ROCKAB

 

Et si l'on tenait un peu nos promesses. A circuler dans KR'TNT ! l'on peut avoir l'impression de marcher dans un cimetière. Brrr ! Sûr il est des morts beaucoup plus vivants que les transparents indolores qui nous entourent et se vantent même d'être nos contemporains.

 

Comme l'on est tout de même un peu cabochards chez KR'TNT ! L'on ne va pas tout de suite plonger dans l'actualité la plus brûlante, mais l'on a décidé d'avancer salement le curseur. L'on s'arrêtera au mois de juin 2010 ( non, ce n'est pas un rêve ! ) et nous pencher sur quelques bonnes galettes, à l'époque servies chaudes, mais au goût encore affriolant.

 

Nous avons d'autant moins de honte à les chroniquer si tard que même si certaines d'entre elles ont eu l'insigne honneur d'être signalées dans Rock'n'Folk elles n'ont tout de même pas obtenu, à notre humble avis, l'attention qu'elles méritaient.

 

Des disques de rockabilly, évidemment.

 

Certains diront que le rockabilly c'est un peu la musique des retardaires du rock'n'roll, des passéistes, des has-been pour employer le mot qui tue. Heureusement que depuis Ronnie Self il y a eu entretemps, les Cramps et les Stray Cats, je n'ose pas imaginer les vocables que l'on emploierait aujourd'hui pour stigmatiser le rockab s'il n'y avait pas eu le succès et l'effet mode de la vague psychobilly et punkabilly, ces dernières années !

 

Mais à y regarder de près, le mouvement rockabilly fait figure de résistance. Certes un peu flashy-folklorique côté vestimentaire, mais ni moins, pas plus ( si un peu tout de même, mais c'est tout à son honneur ) que tout autre courant du rock. Les rites et les traditions sont des signes de reconnaissance essentiels à la constitution de tout groupe social.

 

Alors que la rock'n'roll music a éclaté en mille courants endémiques qui commencent à perdre toute référence mémorielle à leurs semences originelles, le mouvement rockabilly apparaît de plus en plus comme la dernière citadelle inexpugnable de l'esprit de rébellion inhérent aux racines du rock'n'roll.

 

Le jour où le rock'n'roll aura oublié la nécessité de cette rage instinctive, il sera mort.

 

 

 

 

BURNING... LIVE

Enregistré le 26 / 09 / 2009, au Noirlac Hôtel, St Amand, France.

JULL RECORD

c / o Live Production / 14 rue d'Estienne d'Orves / 93 100 MONTREUIL.

Www.myspace.com/burningdust1

 

Big daddy. Pretty girl. Turn me on. The woman I need. Check me out. Tennessee rock'n'roll. I can't loose. Wait for the light to shine. Move around. Turn this thing around. I believe. Everybody trying to be my baby. What the wonderfull rollin. Please don't leave me / Honey hush. Guitars and cadillacs. Truck drivers rock. + bonus track.

 

Dashing Dan ( acoustic guitar ). Earl ( acoustic guitar ). Mister Jull ( lead guitar ). Zio ( double bass ). Phil Baston ( drums ).

 

Belle pochette, lumière noire et les cinq boys en action, chacun à son poste, iconographié en blanc, avec Phil Baston au milieu – est-ce parce que sa batterie est mis en avant tout le long du set - et les autres qui officient aux quatre coins.

 

Burning Dust choisit la difficulté, l'épreuve du Live. Combien de groupes ne s'y sont-ils pas cassés les dents ! Mais il est sûr que la scène est une des réalités les plus tangibles de tout combo rockabilly qui se respecte. Il suffit de regarder la liste des concerts de Burning sur Rocka-rocky pour s'apercevoir que le calendrier des gigs est bien rempli.

 

Il y a souvent une sacrée différence entre le set et sa retransmission digitale. A tel point que nombre de grosses pointures n'hésitent pas sous prétexte de corriger par-ci par là une fausse note ou un petit couac à réenregistrer l'ensemble des bandes. Ce genre d'arrangement n'est pas de mise chez Burning, l'on sent très bien que l'on a privilégié le son brut et l'énergie originelle. Le plaisir de jouer transcende tout.

 

C'est Phil qui donne la mesure, cheville ouvrière à la pulsation inépuisable, et les voix qui viennent par-dessus. Les vocaux se soutiennent, l'on n'empiète jamais sur le maître soliste, mais on lui vient comme en renfort pour étayer tous ses effets. Sur le Pretty girl de Cochran, c'est presque un jeu de rôle. Avec sur tous les morceaux, en reprise dans les intervalles, les redondances électriques de Jull qui grimpent aux rideaux. Le solo final de Check me out est un régal, la guitare vrombit telle un avion en piqué.

 

L'on a démarré sur les chapeaux de roue, le vieux cantique d'Hank Williams permet au groupe, non pas de ralentir, mais de se ressouder autour du chant. Le Wait for the ligth to schine d'Hank Williams en sort transformé en une espèce de gospel pour cow-boys descendus de leurs montures. L'on profite du Move around suivant pour présenter le gang. Zio y va de son solo de basse et c'est là que l'on se rend compte de tout ce que son swing apporte au groupe.

 

Plaisir du bop, c'est pour les trois morceaux suivants. L'original de Burning tient magnifiquement sa place face aux reprises de Perkins et des frères Burnette. Les compos signées Dan Goffreteau ont de la gueule et du punch. Burning s'impose de plus en plus comme un des groupes qui s'essaient non pas de suivre une tradition mais de la poursuivre et de la faire vivre.

 

Certains s'étonneront de la longueur des titres. Un seul qui n'atteint pas les deux minutes et plusieurs qui dépassent les quatre. C'est que le groupe atteint à une maturité instrumentale qui nécessite de l'espace pour chacune des trois guitares. Les acoustiques d'Earl et de Dan apportent une indéniable touche western sound en total accord avec le parti pris d'un chant que je qualifierai de choral. Entendons par là qu'il ne prime jamais sur l'orchestration mais qu'il forme avec celle-ci un ensemble d'une cohérence absolue, rarement égalée par a french band.

 

Guitars and Cadillacs, l'on donne dans la mythologie rock en fin de partie. Mais l'on reste tout de même beaucoup plus près des roots country que du rock'n'roll électrique. D'ailleurs l'on s'éloignera en ultimate final cut vers le grand ouest sur son poney et le colt à la ceinture...

 

A écouter et à réécouter. Ce live m'a conforté en ce que je pense. Burning Dust est un des groupes essentiels de la scène rockab française. Peuvent être fiers d'eux, ils creusent un sillon qui les classe parmi les meilleurs. En farfouillant, par l'entremise du net, sur les radios américaines ces derniers temps j'ai entendu beaucoup de galettes répétitives et sans saveur qui ne leur arrivent pas aux éperons.

 

Il est sûr qu'en douce France Dashing Dan n'emmène pas sa troupe en pays conquis. Chaque concert, chaque disque est un combat pour la survie dans un paysage hostile. Ce genre de situation forge le caractère, et affûte les couteaux. Burning Dust est un exemple de résistance rock.

 

D.C.

 

 

ROCKERS KULTURE.

ROCK PARADISE RECORDS.

CD. Juin 2010.

 

Easy Lazy « C » and his Silver Slippers. Liquor and Poker. The Hot Rock. Rockspell. Carl and the Rhythm All Stars. The Ball Breakers. Al Willis and the New Swingsters. The Atomics. The Shyffle Kings. Ervin Travis. Lady Flo. No Hit Makers. Tee Bo. Lord Fester. Dalann Fly Cats. Bad Hangover. Rockin James Trio. Burnin Dust. The Tawny Owls. Jake Calypso. Ghost Highway. Long Black Jackets. Old School. King Baker Combo. Tony Marlow.

 

Ah ! Les noms de groupe rockab, tout un poème à eux tous seuls. Il n'y a presque plus besoin d'écouter la galette, c'est dèjà un régal avant d'avoir mis la moindre miette dans les oreilles. Ce qui serait dommage.

 

Ne nous fions pas à l'américaine terminologie, nous ne sommes pas au plus profond du South, mais dans notre petit hexagone. Plus de vingt groupes de rockabilly français ! Passent pas souvent sur France Culture, mais ils existent. Dans les franges. Dans les marges et sont même diablement vivants. Depuis longtemps. Car il s'agit davantage d'un disque d'arrivée que de départ. L'on y fait un peu le point de ce qui existe en magasin.

 

C'est Tony Marlow que l'on ne présente plus – sachez tout de même que depuis trente-cinq ans il est un des infatigables ferments de la scène french rockab, il fut même le fondateur des légendaires Rockin' Rebels – qui a décidé d'emmener l'ensemble des gangs à la curée. Comme il y avait trop de monde pour monter dans le premier wagon, il a promis qu'un deuxième disque sortirait cet hiver. L'on y retrouve du beau monde comme Erwin Travis ou Burnin Dust, et des moins connus. Enfin cela dépend de vos accointances personnelles.

 

Vingt-cinq artistes c'est un peu vingt-cinq manières d'entrevoir le rockabilly penserez-vous. Et bien non, vous trompez, en gros il y en a deux, ceux qui essaient de coller à l'original et ceux qui optent pour un son, nous ne dirons pas plus modernisé, mais plus électrique. C'est ceux que pour notre part nous préférons, les Easy Lazy« C » and his silver Slippers pas du tout endormis, les Carl and the Rhythm all Stars vraiment en rythme et les Long black Jackets avec leurs longues guitares galopantes, et Tony Marlow qui possède un véritable son.

 

Sinon beaucoup, non pas de déjà vu, mais du déjà entendu, un calque de Johnny Cash un peu inutile, une très belle imitation de Presley, des sonorités à la Buddy Holly un peu partout. Ceux qui s'en tirent le mieux dans ce registre recherche de l'authenticité nous semblent être les Ghost Higway qui ont le mérite de recréer la musique qu'ils rejouent pour ainsi dire de l'intérieur. Mais nous en reparlerons dès la chronique suivante.

 

Une compilation possède toujours les défauts de ses qualités. L'on saute un peu trop vite d'une plage à l'autre, l'on aimerait s'attarder sur celui-ci et renvoyer cet autre chez sa grand-mère, mais l'ensemble est plus qu'agréable à écouter. L'on suppose que derrière un tel projet l'on aimerait rééditer le coup des Nuggets qui permit à un public intéressé de découvrir de nombreux artistes de la vague punk. Tony Marlow n'est pas loin de réussir son pari. Le disque est une parfaite vitrine capable d'aguicher la curiosité d'esprits curieux et ouverts qui auraient envie de s'aventurer dans la galaxie rockabilly.

 

N'oublions pas la couverture, une vraie réussite. Qui nécessite à elle seule l'achat de la bête.

 

D.C.

 

 

 

 

GHOST HIHGWAY.

Jull record.

 

Wwwmyspace.com/ghosthighway75

Contact : Jull : 06 66 21 31 08

 

Zio : contrebasse + choeur. Jull : chant + guitare + choeur. Phil : batterie + choeur. Arno : chant + guitare d'accompagnement + harmonica.

 

Snach it and grab it. Double daddy. My babe. Home of the blues. You can do no wrong. Hypnotized. Hello Mary Lou. Big fool. Cliff tribute. Shot gun boogie. Tennessee rock'n'roll. Moaning the blues. Country heroes. Going up the country.

 

 

On ne va pas les féliciter pour l'originalité du nom. Il y a tellement de fantômes et d'autoroutes qui traînent dans la mythologie rock'n'roll que vous avez intérêt à vous accrocher si vous tenez à les localiser en moins de trois minutes sur le net. Mais vous ne regretterez pas de les avoir collés dans vos favoris. Parce que à part ce nominatif embêtement je n'ai plus beaucoup de défauts à leur reprocher.

 

Un premier disque et une première réussite. Bien sûr, ils se connaissent depuis longtemps et le lecteur attentif aura remarqué que trois d'entre eux officient déjà dans Burning Dust, et sans remonter à la plus haute antiquité, dans Old School aussi... N'empêchent qu'ils sont sacrément en place. Ils sonnent comme un groupe aguerri par vingt ans de galère. Si neufs, et pas nés de la dernière pluie country. Ni du dernier orage rock'n'roll non plus.

 

Nos quatre pistoleros ont de la bouteille pure malt. Un harmonica qui déchire, une guitare qui cisaille, et tire sur tout ce qui bouge. Pour la rythmique, ne vous faites pas du mouron, ils ont tout ce qu'il faut. Plus des belles gueules sur les photos. Si j'étais une major, j'irais faire un tour dans leur local. J'aurais flairé le bon coup. Mais avec des Si l'on mettrait le rockabilly en haut des charts. En plus, pas sûr du tout qu'ils se laisseraient manoeuvrer, s'autoproduisent tous seuls comme des grands, dans leur studio et sur leur label.

 

Ces mecs-là, peuvent me hanter tant qu'ils veulent. Ils ont la pêche à l'eau de feu, et un style ramassé et compact qui ne trompe pas. De la belle ouvrage, le sens du rythme et des proportions. Jamais de bévues ou de fautes de goût. Ca tombe pile poil, allez refaire aujourd'hui une reprise de My babe sans tomber dans le ridicule du lieu commun, mais il y a cette voix creuse, ce balancement crépitant du combo par derrière et cette guitare qui s'immisce si bien dans les interstices de l'harmonica. Stetson bas pour la prise de son. Avec juste après ce Just around the corner, du rubis sur ongle, encore plus cashien que celui du maître.

 

De l'invention dans chaque reprise. Du tact, de la finesse et de l'intelligence. Difficile de faire mieux. Et de l'humour, fouinez du côté de Mary-lou pour comprendre ce que je veux dire. Good-bye, les Chaussettes Noires ! Et puis cette guitare de maître Jull qui cisèle chaque claquement de riff avant de vous envoyer quelques uns de ces satanés pétards électriques dont il a le secret, et Zio qui jazze par-dessous à damner un saint. Go ! Go ! marchin'on, bruit de fond, piano bastringue, et hoquets rockab à marcher au plafond. Pulsation dixie-rock et le goût du Tennessee qui vous remonte à la bouche. Sept fois de suite que le CD tourne sur ma platine et j'ai l'impression de n'avoir encore rien dit. Et cette voix qui frise le yoddel ! Diable si nous étions dans Rock'n'Folk, ce serait quatre étoiles d'or. De shérif.

 

Avis à tous les chasseurs de primes. Hâtez-vous de vous procurer un exemplaire du tirage original. M'est avis qu'il doit commencer à se faire rare, et que ce sera une pièce de collection d'ici peu. Et pour longtemps.

 

Damie Chad.

 

Attention : pour ceux qui regarderont ce site dans les heures qui viennent : GHOST HIGWAY live, 4 rue ST Sauveur à BALLAINVILLIERS.

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