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16/09/2010

KR'TNT ! ¤ 02.

 

KR'TNT ! ¤ 02

A ROCK-LIT PRODUCTION

 

Pour ce deuxième numéro de notre rock'n'roll clandestzine flyer l'on avait commencé par vous préparer un petit hommage à Vince Taylor pour fêter la réédition chez Ace : Socadisc de JET BLACK LEATHER MACHINE mais l'actualité a chamboulé nos prévisions. Pas question de manquer la zone de turbulence annoncée ce

 

SAMEDI 16 MAI 2009 / CHEZ LES REDNECKS A PROVINS

 

BASTON GENERAL !

 

 

Tout le monde n'a pas la chance d'habiter à moins de trois cents mètres d'un hangar à rock'n'roll. Depuis quatre ans que cela dure, on ne compte plus les bonnes soirées passées dans ce local, on n'a pas attendu trois-quart de seconde pour filer aux avant-postes. Chez les Rednecks il se peut qu'un groupe vous déplaise, mais c'est toujours de la bonne musique. Du rock, hard, sixties, seventies, bluesy, tout ce vous voulez, mais du rock et la scène ouverte aux débutants et à ceux qui ont envie de se taper un bison, juste pour le pied.

 

Donc ce soir Baston Général mène le bal. Trois jeunes chiens fous et un vieux loup aguerri qui en a vu d'autres. Le loup noir, c'est Billy Brillantine. Difficile d'imaginer un surnom plus rockab ! Presque un sobriquet tiré de Bob Morane, ou d'un morceau de Schmoll, le genre de truc au cinquantième degré aussi dur à porter qu'un pure malt made in american nostalgia. Oui mais Billy Brillantine possède la classe, l'énergie et l'humour. Ces trois ingrédients forment facilement un cocktail explosif quand on les saupoudre de rock'n'roll.

 

Justement le rock'n'roll Billy Brillantine, il connaît, pas tout à fait celui auquel vous pensez, mais à son cousin qui lui ressemble comme une goutte de nitroglycérine. Non pas le rock, mais le bop, celui qui se hoquète en chaussures de daim bleu, le be bop boogie bop, celui de la petite lula, entre un sanglot de contrebasse et un frappé de caisse claire. Billy Brillantine boppe quelque part entre Gene Vincent et les Chats sauvages. Faut un sacré culot pour se permettre de dévaler de telles montagnes russes à tois cent kilomètres-heure. Le modèle et l'imitation, tous deux pur jus revisité, j'y mets ma marque et je t'embrouille. Billy Brillantine est partout, sur scène et dans le public. A la fois bateleur de foire invitant les couples à danser et bête rampante hurlant sa sauvagerie sur le ciment. L'on n'achèvera pas les chevaux mais on leur redonne la liberté.

 

Trois sets, chaque fois il nous promet que le prochain sera définitivement plus néorockab que le précédent. Nous on veut bien, mais la différence ne saute pas à l'oreille, le choix des titres plus classiques du premier n'est pas un handikab, même si au troisième l'adaptation de Dactylo-rock des Chaussettes nous en bouche un coin. Fallait oser. Ne vous faites de bile, Brillantine terrasse le ridicule en moins de temps qu'il n'en fallait aux belles demoiselles pour taper a love letter à leur patron. En attendant c'est Billy qui cartonne et qui emporte la mise.

 

L'on me reprochera de n'avoir point parler des musicos. C'est que Brillantine s'en charge très bien tout seul. Au milieu de chaque set il nous avertit qu'il se casse mais qu'il nous laisse entre bonnes mains, celles de son guitariste qui lui joue et chante du « vrai rock ». Difficile de dire que BB tire la couverture à lui tout seul. Christian se débrouille bien, mais pas plus vrai ou plus pur que Billy, mais différent. Gardons l'oeil sur sa guitare, c'en est un qui intuite, qui cherche et qui trouve. Faudra compter sur lui à l'avenir. Le rockab est une musique en mutation et celui-ci ne semble pas décidé à enfoncer les portes ouvertes.

 

A gauche, mais si vous êtes dans l'autre sens ce sera à droite, il y a l'instrument roi du rockab. La contrebasse ! il est difficile de se faire tout petit avec un tel porte-avions mais en plus Valentin occupe toute la place. Encore un aux dents longues qui comprend vite et pige bien. Bien sûr on devrait le dénoncer à la société protectrice de la contrebasse car il lui tord les cordes un peu fort, mais il lui arrache de tels ahannements de douleur qui nous chavirent si profond le coeur que l'on ferme les yeux.

 

Quant à Jean au fond, il ne joue debout, non pas du piano mais de la batterie. Il s'est vissé une casquette écossaise sur la tête mais vous c'est la douche chaude qui vous tombe dessus. Ce n'est pas du son, c'est du rythme. Comment peut-il syncoper tant de temps et de contre-temps en jouant pratiquement tout le temps sur un seul tambour. Pas d'esbroufe mais un saccadement incessant, une cavalcade de sabots feulés, et feutrés qui vous emporte en un galop furieux et maîtrisé. Ce jeune Jean a de l'avenir.

 

Ce qu'il y a de bien chez les Rednecks c'est qu'entre les sets vous avez d'autres sets. Pendant les arrêts le rock'n'roll continue ! C'est Texas qui monte sur scène. Les amateurs du festival de Grand-puy le connaissent bien. Il sera vite rejoint par le bassiste et le batteur de Baston Général + l'harmonica de Zozo qui s'immiscera un peu partout tout au long de la soirée. Sacré guitariste, il a le son, que nous qualifierons d'anglais, ce son métallique et ultra-rapide, que Gene essaya de mettre au point durant son périple européen. Comme par hasard Texas fera défiler I'm going home et Rocky road blues. C'est exactement ce que le rock français ne parviendra pas en ses débuts à saisir, ou du moins à conceptualiser et qui expliquera le reflux catastrophique de la toute première vague rock des années soixante. Mais ceci est une autre histoire. Pour Texas il faudrait un chanteur devant à part entière, il aurait de quoi tricoter sur de telles mailles d'acier nikelés.

 

L'on n'oubliera pas non plus l'ami de Zozo avec sa guitare à résonateur et son bottleneck magique qu'il rangea trop vite.

 

Beau concert, vo avez compris. Entre temps le N°1 DE KR'TN est sur le site de Billystyle. Ne vous affolez pas, les longues soirées d'hiver venues l'on concoctera aussi un blogue KR'TNT.

DAM CHAD.

KR'TNT ! ¤ 01.

 

KR'TNT ! ¤ 01

A ROCK-LIT PRODUCTION

 

Pas vraiment mécontent de commencer le numéro 1 daté du 01 / 05 / 09 de notre flyer clandetzine KR'TNT à parution intermittente dévolu au rock'n'roll, sous toutes ses formes, disques, concerts, bouquins, articles et textes divers, par le compte-rendu d'un concert de BURNING DUST découvert dans les incertaines limites de la country Brie fromagère.

 

 

SAMEDI 25 AVRIL 2009 / HANGAR MUNICIPAL DE MOUY / SEINE

 

OLD SCHOOL + BURNING DUST

 

Jour de pluie et de braise au fin-fond de la Seine & Marne. Si tu ne vas pas au rock'n'roll, le rock'n'roll ira à toi. Ambiance country avec ce cheval blanc qui galope en son paddock. L'on se presse autour des stands, notamment devant les panneaux de l'Association Regagner les plaines. Tout le monde n'a pas l'âme rouge et rebelle, les autochtones du coin ont préféré se calfeutrer derrière leur poste de télévision. Ce n'est pas demain que l'envie de quitter les réserves de la morosité ambiante touchera la France rurale, mais l'on s'en fout, les accrocks sont là, fidèles au rendez-vous, venus d'un peu partout, pas en très grand nombre, mais assez pour former un fort carré d'admirateurs qui n'auraient pour rien au monde raté l'occase et l'extase d'un concert rock.

 

Old School et Burning Dust : genre d'appellations incontrôlées qui sont tout un programme à elles seules. Ce n'est pas une rencontre aléatoire de deux groupes dissemblables mais comme le dira si bien en quelques mots tout simples Dashing Dan, une intersection. Trois des cinq membres d'Old School jouent dans Burning Dust, la même musique, le même esprit, mais chacun des deux combos sonne à sa manière. Frères mais pas clones. Nous dirions qu'Old School est plus électrique et Burning Dust plus rockabilly, assertion des plus discutables puisque Zio le contrebassiste officie dans les deux groupes et que la Gretsch de Jull fait aussi entendre ses stridences dans les deux répertoires.

 

La soirée sera entrecoupée de ( cinq ? six ? ) sets d'une dizaine de titres chacun, Old School ouvrant le feu et chacun remettant le couvert à son tour. Le tout se terminant en apothéose, les deux groupes ensemble tapant un boeuf frénétique.

 

Burning Dust attaquera tout de go en conduisant comme des sauvages la Pink Thunderbird de Gene Vincent. Pas le temps d'apprécier la balade goudronnée sur les chapeaux de roue qu'il faut descendre dare-dare, en catastrophe au deuxième morceau. La pire chose qui puisse arriver à un groupe de rock, la panne d'électricité ! Sur le bas-côté de la route, en train de chercher le compteur, l'on n'en mène pas large pour la suite de la soirée. Pas d'affolement, chassez l'électricité, chez les rocabilly boys, l'acoustique revient au galop. Dashing Dan entonne un vieux truc, si je me souviens bien d'Hank Williams, et c'est parti pour vingt minutes de vertes prairies et de loups solitaires. Instants magiques qui sauvent la mise et qui ne rendront que plus incisive la suite du concert. La fée électricité ayant cessé son caprice, Burning Dust fait parler la poudre.

 

J'adore Zio, entre deux morceaux il manie sa contrebasse avec une nonchalance fatiguée non feinte. Pour un peu, vous croiriez qu'il va s'endormir debout et rester sa longue silhouette accrochée au manche au moins jusqu'au petit matin. Mais à peine Phil a-t-il lancé de ses baguettes le beat que notre escogriffe se réveille, et il vous pince les cordes de sa grosse mama et lui clape de ses claques sur le chanfrein qu'elle se met à swinguer comme une locomotive à fond de train.

 

De l'autre côté Jull ne joue pas de la guitare, il fait des opérations commando sur le ruissellement rythmique des acoustiques, il sabre à l'électricité la trame sonore du groupe, tel un Dark Vador il vous découpe les tympans à la Gretsch-laser, c'est un virtuose de l'intervention contrapuntique, il s'immisce partout et souligne d'escarbilles rouges les moindres lignes mélodiques. Sur sa guitare rythmique Earl n'en laisse pas passer une. Pas le genre à vous laisser filer une maille. Ca tombe toujours pile-poil, perlé de plomb et métronomiquement vif-argent. Mais il ne saurait y avoir de groupe de rock, sans un chanteur. Dan a le savoir faire, et surtout la classe. Ce qui ne serait rien, pour un groupe de rockabilly, s'il n'y avait pas en plus l'authenticité. L'on ne s'improvise pas chanteur, on l'est de naissance, ou on ne le sera jamais. C'est tout. La rockabilly attitude n'a rien à voir avec radio-nostalgie. Dan mord les planches, il flambe sur place. Comme des flashes vous pouvez entrevoir durant cinq secondes une posture d'Elvis, une intonation de Cochran, un jeu de guitare de Carl Perkins, mais cela n'est jamais copié, juste une ponctuation, une respiration dans un jeu supérieur qui n'appartient qu'à lui. Don de Dan.

 

Bref un groupe avec lequel il va falloir compter. Très old rock et très moderne en même temps. Tournent de plus en plus ces derniers temps ce qui ne nous étonne guère vu la rigueur de la prestation. : pour les concerts près de chez vous renseignez-vous sur www.burningdust.fr

 

BAND

Zio : contrebasse et choeur / Jull : lead guitare + choeurs principaux.

Earl : chant + choeurs principaux + guitare acoustique / Dashing Dan : chant + guitare acoustique / Phil Baston : batterie + choeurs principaux.

 

Un grand merci à l'Association BILLY STYLE qui s'est chargée de l'organisation des festivités et une casquette bleue d'or à Billy qui a présenté les dernières créations de vêtements dans l'esprit fifties.

 

L'on ne s'est pas beaucoup étendu sur Old School, c'est pour mieux y revenir un peu plus tard. On sera au moins sûr d'être encore une fois à bonne école !

 

DAM CHAD.