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16/09/2010

KR'TNT ! ¤ 01.

 

KR'TNT ! ¤ 01

A ROCK-LIT PRODUCTION

 

Pas vraiment mécontent de commencer le numéro 1 daté du 01 / 05 / 09 de notre flyer clandetzine KR'TNT à parution intermittente dévolu au rock'n'roll, sous toutes ses formes, disques, concerts, bouquins, articles et textes divers, par le compte-rendu d'un concert de BURNING DUST découvert dans les incertaines limites de la country Brie fromagère.

 

 

SAMEDI 25 AVRIL 2009 / HANGAR MUNICIPAL DE MOUY / SEINE

 

OLD SCHOOL + BURNING DUST

 

Jour de pluie et de braise au fin-fond de la Seine & Marne. Si tu ne vas pas au rock'n'roll, le rock'n'roll ira à toi. Ambiance country avec ce cheval blanc qui galope en son paddock. L'on se presse autour des stands, notamment devant les panneaux de l'Association Regagner les plaines. Tout le monde n'a pas l'âme rouge et rebelle, les autochtones du coin ont préféré se calfeutrer derrière leur poste de télévision. Ce n'est pas demain que l'envie de quitter les réserves de la morosité ambiante touchera la France rurale, mais l'on s'en fout, les accrocks sont là, fidèles au rendez-vous, venus d'un peu partout, pas en très grand nombre, mais assez pour former un fort carré d'admirateurs qui n'auraient pour rien au monde raté l'occase et l'extase d'un concert rock.

 

Old School et Burning Dust : genre d'appellations incontrôlées qui sont tout un programme à elles seules. Ce n'est pas une rencontre aléatoire de deux groupes dissemblables mais comme le dira si bien en quelques mots tout simples Dashing Dan, une intersection. Trois des cinq membres d'Old School jouent dans Burning Dust, la même musique, le même esprit, mais chacun des deux combos sonne à sa manière. Frères mais pas clones. Nous dirions qu'Old School est plus électrique et Burning Dust plus rockabilly, assertion des plus discutables puisque Zio le contrebassiste officie dans les deux groupes et que la Gretsch de Jull fait aussi entendre ses stridences dans les deux répertoires.

 

La soirée sera entrecoupée de ( cinq ? six ? ) sets d'une dizaine de titres chacun, Old School ouvrant le feu et chacun remettant le couvert à son tour. Le tout se terminant en apothéose, les deux groupes ensemble tapant un boeuf frénétique.

 

Burning Dust attaquera tout de go en conduisant comme des sauvages la Pink Thunderbird de Gene Vincent. Pas le temps d'apprécier la balade goudronnée sur les chapeaux de roue qu'il faut descendre dare-dare, en catastrophe au deuxième morceau. La pire chose qui puisse arriver à un groupe de rock, la panne d'électricité ! Sur le bas-côté de la route, en train de chercher le compteur, l'on n'en mène pas large pour la suite de la soirée. Pas d'affolement, chassez l'électricité, chez les rocabilly boys, l'acoustique revient au galop. Dashing Dan entonne un vieux truc, si je me souviens bien d'Hank Williams, et c'est parti pour vingt minutes de vertes prairies et de loups solitaires. Instants magiques qui sauvent la mise et qui ne rendront que plus incisive la suite du concert. La fée électricité ayant cessé son caprice, Burning Dust fait parler la poudre.

 

J'adore Zio, entre deux morceaux il manie sa contrebasse avec une nonchalance fatiguée non feinte. Pour un peu, vous croiriez qu'il va s'endormir debout et rester sa longue silhouette accrochée au manche au moins jusqu'au petit matin. Mais à peine Phil a-t-il lancé de ses baguettes le beat que notre escogriffe se réveille, et il vous pince les cordes de sa grosse mama et lui clape de ses claques sur le chanfrein qu'elle se met à swinguer comme une locomotive à fond de train.

 

De l'autre côté Jull ne joue pas de la guitare, il fait des opérations commando sur le ruissellement rythmique des acoustiques, il sabre à l'électricité la trame sonore du groupe, tel un Dark Vador il vous découpe les tympans à la Gretsch-laser, c'est un virtuose de l'intervention contrapuntique, il s'immisce partout et souligne d'escarbilles rouges les moindres lignes mélodiques. Sur sa guitare rythmique Earl n'en laisse pas passer une. Pas le genre à vous laisser filer une maille. Ca tombe toujours pile-poil, perlé de plomb et métronomiquement vif-argent. Mais il ne saurait y avoir de groupe de rock, sans un chanteur. Dan a le savoir faire, et surtout la classe. Ce qui ne serait rien, pour un groupe de rockabilly, s'il n'y avait pas en plus l'authenticité. L'on ne s'improvise pas chanteur, on l'est de naissance, ou on ne le sera jamais. C'est tout. La rockabilly attitude n'a rien à voir avec radio-nostalgie. Dan mord les planches, il flambe sur place. Comme des flashes vous pouvez entrevoir durant cinq secondes une posture d'Elvis, une intonation de Cochran, un jeu de guitare de Carl Perkins, mais cela n'est jamais copié, juste une ponctuation, une respiration dans un jeu supérieur qui n'appartient qu'à lui. Don de Dan.

 

Bref un groupe avec lequel il va falloir compter. Très old rock et très moderne en même temps. Tournent de plus en plus ces derniers temps ce qui ne nous étonne guère vu la rigueur de la prestation. : pour les concerts près de chez vous renseignez-vous sur www.burningdust.fr

 

BAND

Zio : contrebasse et choeur / Jull : lead guitare + choeurs principaux.

Earl : chant + choeurs principaux + guitare acoustique / Dashing Dan : chant + guitare acoustique / Phil Baston : batterie + choeurs principaux.

 

Un grand merci à l'Association BILLY STYLE qui s'est chargée de l'organisation des festivités et une casquette bleue d'or à Billy qui a présenté les dernières créations de vêtements dans l'esprit fifties.

 

L'on ne s'est pas beaucoup étendu sur Old School, c'est pour mieux y revenir un peu plus tard. On sera au moins sûr d'être encore une fois à bonne école !

 

DAM CHAD.

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