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26/10/2011

KR'TNT ! ¤ 40. ANTOINE DE CAUNES

 

KR'TNT ! ¤ 70

 

KEEP ROCKIN' TIL NEXT TIME

 

A ROCK LIT PRODUCTION

 

27 / 10 / 2011

 

 

 

 

 

DICTIONNAIRE AMOUREUX DU ROCK

 

 

 

ANTOINE DE CAUNES

 

 

 

PLON. Novembre 2010.

 

 

 

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C'est un cadeau de Noël de ma Maman, ça vous épatâtes ( c'est pour cela que j' épluche mon dico ! ), par contre si j'ai encore ma Maman, il faut que je vous avoue un truc, je n'ai pas de télé, autant dire que je n'ai jamais vu Les Enfants du rock. Ce qui ne me chagrine point, c'est un choix, et comme je déteste me précipiter vers ce que tous les autres se complaisent à pratiquer avec une suspecte unanimité, je fais partie de ces rares amateurs de rock qui n'ont jamais vu l'incontournable émission cultissime des Enfants du Rock qui rendit Antoine de Caunes à jamais célèbre. Je mens, suis une fois, une seule fois, tombé par hasard en plein milieu de la retransmission d'un concert des Cars. Sympathique d'entendre un peu de rock'n'roll au réveil après un samedi soir chargé ( je ne vous dirai pas de quoi ), mais ce n'est pas vraiment une voiture de cette marque que je choisirais si je devais sur les champs ( Tequila ! ) changer de caisse à outils. Penche plutôt sur les ailerons chromés des fifties !

 

 

 

J'avais aussi quelques préventions conte Antoine de Caunes, le fils de George, merci pour l'ascenseur social, pour l'avoir quelquefois entraperçu en ces stupides sautillements incessants lors des présentations de ce doit-être Chorus ( j'ai zieuté quelquefois cela chez ma Maman qui elle possède une télé, faut suivre un peu ). En mon fort intérieur j'avais surnommé cette variété déCaunante de la tremblante du mouton, le pogo du pauvre ! Maintenant pour rétablir la balance faut dire qu'il fut un des rares animateurs télés qui se soit soucié de notre musique. Et puis cerise sur le gâteau, suffit de parcourir trois pages de son dictionnaire pour s'apercevoir que le bonhomme sait écrire !

 

 

 

HE IS EXPERIENCED

 

 

 

Notre reporter sait de quoi il parle. D'ailleurs il a l'honnêteté de causer surtout de ce qu'il connaît. Non pas de ce dont il a entendu les copains jacter, mais neuf fois sur dix de ceux qu'il a rencontrés en chair et en os, qu'il les ait invités à ses émissions ou qu'il ait été mandaté pour partir à l'autre bout du monde pour les interviewer. Le témoignage est rarement de seconde main.

 

 

 

La médaille comporte son revers, une grosse partie du bouquin porte sur une période qui s'étend grosso modo de l'extrême fin des années 70 à la mid 95, non qu'il ne fasse référence de ce qu'il advint par la suite de sa musique préférée – encore aujourd'hui très introduit dans le milieu il ne départit pas de son regard affûté. D'autre part millésimé 1953, il n'en fut pas moins pour cela né de la dernière pluie, le rock lui est tombé dessus très jeune et toute son adolescence il fut un fan transi. Aime à citer qu'il avait neuf ans lorsque sa cousine le traîna de force à l'Olympia voir Sylvie Vartan. L'a eu le flair de préférer la troisième partie du spectacle, la bruyante invasion des Scarabées venus de la redoutable Albion.

 

 

 

Mais comme c'est un dictionnaire amoureux qu'il rédige, il coupe court à tous les reproches ( mérités ) que l'on pourrait lui adresser. Dis-donc Antoine, un dicrock sans Eddie Cochran, c'est pas un peu comme les Stones sans Keith Richard ? L'a un argument imparable, l'ont arrêté chez Plon alors qu'il abordait sa huitième centaines de pages. Heu, Caucaunes, c'est pas une encyclopédie qu'on t'a demandée, l'on vise un lectorat somme toute grand public même s'il ne se défend pas d'un certain vernis culturel !

 

 

 

YOU CAN'T JUDGE A BOOK...

 

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… Just looking the cover, ainsi que nous l'a appris Bo Diddley. Justement sur la couve il a une repro de Duane Eddie de Guy Peellaert, l'immortel auteur de Rock'n'roll Dream, un des plus beaux hommages jamais rendus au rock'n'roll, l'inverse d'une faute de goût. L'aurait quand même pu se fendre d'un petit laïus sur notre guitar-hero, notre auteur ! N'en moufte pas un mot.

 

 

 

Pour le rock des pionniers il faut l'avouer pas grand chose à se mettre sous le manche de la Gretsch, Elvis, bien sûr, mais quel est le courtifan qui oserait ne pas s'agenouiller devant le King, un superbe passage sur Sreamin' Jay Hawkins, Buddy Holly – mais là c'est tout simplement mis exprès pour que votre serviteur puisse encore une fois ( la huitième de suite ) glisser le nom du leader des Crickets dans ses élucubrations hebdomadaires, Little Richard pour le compte-rendu du concert privé à la fondation Cartier en l'honneur de l'expo Rock'n'Roll 39 – 45, une mini entrée variétocharde pour Bobby Darin si l'on cherche bien, et ce sera tout.

 

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Non ! Une page sur Gene Vincent – vous comprenez comment et pourquoi Monsieur Antoine de Caunes remonte dans mon estime – centrée sur la description du passage de Gene à l'Ancienne Belgique de Bruxelles, le 10 octobre 1963. Assez pour donner au jeune lecteur l'envie et la curiosité d'aller visionner le document par soi-même et de prendre une belle claque de good old and immortal rock'n'roll.

 

 

 

 

 

THE LETTER

 

 

 

Remarquez que la période qui suit, de l'explosion anglaise à la naissance du punk, pas des tonnes à gratouiller sur sa fender. Deux articles sur les Beatles et les Stones, mais fignolés avec le fusil à tirer dans les coins. L'on évoque le sujet par la bande. Une interview de Mc Cartney, faute de grive lenonnienne l'on se contente du sixty four old Daddy, et voyez-vous, nous touchons là au problème du rock. Nos idoles ne devraient pas vieillir. Elles nous empêcheraient de nous laisser aller à la bonne conscience de la compassion satisfaite. Mais honteuse. Du coup Antoine se fait la main sur les Rolling qui en prennent pour leur grade. Se venge de tout cet esprit de soumission rampante qui fonde l'admiration forcenée envers nos Dieux unanimement proclamés par notre seule volonté. Nietzsche avait beau prophétisé le nécessaire crépuscule des idoles, les faits lui ont donné tort.

 

 

 

Pour les Animals, les Yardbirds, les Doors, Led Zeppelin et toute la smala, faudra se contenter de leur faire coucou au détour d'une ligne. Ce n'est pas qu'il ne les aime pas c'est qu'il a trouvé mieux ailleurs... De toutes les manières s'il annonce un groupe c'est pour nous entreprendre d'un seul de ses membres, Peter Wolf pour le G. Geil's Band, John Forgerty pour Creedence Clearwater Revival, Chrissie Hynde – dire qu'il existe dans notre monde de brutes des filles aussi classes ! - pour les Pretenders... non sans raison. Comment se fait-il que dans un groupe certains personnages soient plus rock que leurs congénères ?

 

 

 

Puisque nous sommes dans les années post-soixante-huitardes intéressons-nous à deux phénomènes rock spécifiquement français – quoique les Italiens n'y sont pas allés non plus de main morte - auxquels toute une génération a cédé avec une profonde allégresse. La fauche de disques et l'entrée en force.

 

 

 

Autres temps, autres moeurs. L'époque dégageait des fragrances révolutionnaires. La lèpre du crédo-libéral n'avait pas encore envahi les esprits. L'on ne volait pas, l'on récupérait. Ce n'était pas de la malhonnêteté mais une simple réappropriation. Conscience tranquille : le kidnapping de quelques milliers d'exemplaires du Led Zeppelin IV n'a jamais mis Atlantic sur la paille. C'est dommage d'ailleurs. Quant aux musicos un petite cure d'amaigrissement financier ne leur ferait aucun mal vu les tombereaux de royalties déjà amoncelées. Le jour où les majors auront disparu elles seront avantageusement remplacées par des mini-labels auto-artisanaux. L'on y perdra sans doute un peu en qualité sonore mais lorsque l'on entend les bouillies formatées que nous déverse l'industrie musicale, l'on se dit que l'originalité et la créativité des artistes y gagneront. En ce début de troisième millénaire le problème se pose d'une manière plus aiguë pour les grosses compagnies, le téléchargement illégal les contraint à revoir leurs offres. En plus la vitrine très peu onéreuse qu'offre le Web permet à des tas de chanteurs et de groupes de limiter les intermédiaires... Ce n'est pas parce que les étiquettes magnétiques, les portiques détecteurs, les caméras et l'affinement des techniques de surveillance ont semblé jugulé le problème un certain temps qu'il n'existait pas...

 

 

 

Bref Antoine de Caunes s'étend longuement sur ses propres prouesses et réseaux de fauche, nous citant au passage toute une flopée d'albums – et il a un goût très sûr - dont il devint propriétaire, appliquant à sa manière la prudhomesque formule selon laquelle la propriété c'est le vol. Lorsque son statut social changea, en tant qu'animateur de télévision chargé d'une émission rock il n'eut plus besoin de s'adonner à cette pratique sauvage de survie financière. Les maisons de disques se faisant un plaisir de l'abreuver à satiété de leurs plus récentes productions.

 

 

 

Le voici de l'autre côté de la barrière. Son émission étant publique très logiquement il devint organisateur de concerts. Au Théâtre de l'Empire, entrée minimale de 20 francs, ce qui n'était pas cher à l'époque. Fut très longtemps à l'abri des entrées en force qui se généralisaient en France... jusqu'au jour – qui ne se renouvela pas, d'après ce que l'on peut déduire de son article – où pour le concert des Stranglers, il eut droit à son baptême... Qu'il n'ait pas apprécié c'est son droit, qu'il ait mille fausses bonnes raisons à opposer à cette pratique nous pouvons le concevoir, mais quand il déclare ( je coupe et travestis l'ordre des propositions ) «  Ils s'étaient baptisés les Autonomes … justifiant leurs interventions musclées par un charabia néo-anarchiste à faire pouffer Bakounine », Antoine de Caunes nous paraît se couper de cet esprit de rébellion en lequel réside le propre ( souvent très sale ) du rock'n'roll, esprit de révolte qu'il exalte à tous bouts de pages dans son opus. De plus lorsque l'on a lu une bio de Bakounine et ses écrits l'on peut subodorer qu'il n'aurait pas été le dernier à foncer dans le service d'ordre... Réaction très commune, la révolte individuelle – la nôtre et celle des autres - suscite acquiescement et encouragements, mais dès qu'il s'agit de la transformer en expression collective de lutte radicalisée – combien maladroite et améliorable la jugerait-on - l'on se défile au plus vite...

 

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AFTER-PUNK

 

 

 

Z'étaient pas si idiots qu'ils en avaient l'air les autonomes, n'avaient pas choisi les Stranglers au hasard. Question fouteurs de merde, se posaient un peu là nos étrangleurs professionnels. Se voulaient des outlaws, des provocateurs, les mettre en contradiction avec leur pratique n'était pas si farfelu que cela. Sortaient pas de la mouvance punk par hasard. L'on sentait qu'ils ne portaient pas plus la République Française que la Monarchie Anglaise dans leurs coeurs. Z'auraient pu graver « Mort aux Institutions » sur la grosse caisse. Moments jouissifs où Jean-Jacques Burnel ( un petit français bien de chez nous qui a découvert le rock en écoutant les Chaussettes Noires et qui a traversé la Manche puisque c'était là-bas que ça se passait ) insulte le public qui applaudit avant de les avoir entendus, et ensuite trois morceaux plus loin : «  Vos gueules. Gardez vos claquements d'otaries, on en a rien à foutre. On est des artistes. Vous avez besoin de nous, pas l'inverse. On en a rien à taper de vos applauses. Vous êtes juste pathétiques, ça me donne envie de gerber. »

 

 

 

Je commence à comprendre pourquoi à l'époque je me suis offert les deux premiers disques du groupe, juste après en avoir entendu un unique extrait de moins de cinq minutes dans les écouteurs du magasin. Réponse profondément anarchisante. Qui se confond quelque peu avec un aristocratisme de bon aloi. Ce n'est pas que les contraires s'attirent, c'est qu'ils se mordent la queue. Dans un cercle, ce qui est au plus loin de nous est aussi le plus près. Les symboles sont réversibles. C'est pour cela que le rock est aussi devenu une musique d'establishment. Très belle conclusion du bassiste Hugh Cornwell : «  Je vois beaucoup de poseurs, de parasites, et de branleurs dans le public. »

 

 

 

Dr Feelgood ( dites 33 tours ! ), The Clash, Ramones, Iggy, le rock destroy est aux premières loges même si de Caunes avoue toute son admiration pour John Lennon, Bob Dylan et Bruce Springteen. Assez mainstream quand on y réfléchit à deux fois, non ? Peur inconsciente des extrêmes ? De l'extrême rock'n'roll !

 

 

 

 

 

LE ROCK AUX FRANCAIS !

 

 

 

N'est pas franchouillard pour deux sous, l'Antoine. Un seul groupe français bénéficie non pas de son indulgence, mais de son adhésion entière. Magma ! Le rejoins totalement sur ce parti pris. M'en suis déjà ouvert. Vais pas refaire la démonstration. Ce fut un groupe minoritaire et la France n'a jamais eu un public qualifié pour porter un tel ovni musical à bout de bras. L'en profite au passage pour quelques moqueries à Martin Circus et Ange – décidément trop bête pour lui.

 

 

 

Ce qui gâte un peu, c'est qu'il couvre d'éloges Stephan Eicher ( oui, j'ai bien écrit Stephan Eicher ) - faut quand même pas pousser le roucouleur suisse dans les Alpages ! Que chacun possède et protège ses faiblesses ! Mais de là à mettre Stephan Eicher dans un dictionnaire rock... Se vante de l'avoir présenté à Philippe Djian qui possèderait une véritable écriture rock'n'roll...

 

 

 

N'aime pas les Yé-Yés. Aurait comme un compte personnel à régler avec chacun d'eux. Ne se prive pas pour glisser une blague assassine dès que la situation s'y prête. Et même si elle ne s'y prête pas du tout. Ne privilégie que Dutronc et Gainsbourg. Tous deux surestimés à mon goût. Mais de Caunes y retrouve comme un décalque de ce goût prononcé pour l'humour anglais à la Monty Python. Le manque de sérieux et le je m'enfoutisme affichés, la gaudriole et la blague de potache, le fonds de commerce du rire hexagonal qui tend à faire passer le premier degré pour du second !

 

 

 

Pour Dick Rivers, Eddy Mitchell et Johnny Hallyday il reste très ambivalent. Ne les jette qu'en tout dernier ressort. Pour Johnny il joue comme un funambule sur le fil qu'il finira par rompre, c'est lui qui a pris les contacts avec les musiciens et les chanteurs des duos pour les Enfants du Rock en 84... Comme l'on s'attend il ensevelit Bashung sous les éloges. C'est un peu la mode bobo du moment...

 

 

 

Tous ces menus défauts n'empêchent point que le livre se lit avec plaisir. A plusieurs reprises Antoine de Caunes se montre impitoyable envers ses propres talents de musicien. S'il ne sait pas se servir d'un médiator, les dieux lui ont offert une plume grand style mi-acérée, mi-désopilante – précipitez-vous sur les folios 501-502 de Maître Keith Richard sur son cocotier perché, toute la vie vous me remercierez de vous avoir refilé le tuyau – l'on n'attend plus le prochain Noël pour le tome II. Allo ! Maman...

 

 

 

DAMIE CHAD.

 

 

 

 

 

LOOK BOOKS !

 

 

 

CHRONIQUE D'UN JOUEUR DE FLIPPER. THIERRY BELHASSEN.numérisation0029.jpg

 

Voies libres. 1978.

 

 

 

L'ai retrouvé au fond d'un carton. Devait y moisir depuis une trentaine d'années. N'y a qu'à lire le titre pour comprendre pourquoi il avait échoué parmi la documentation rock. Le rock et le flipper sont indissociables. C'est bien connu. M'étais imaginé une sombre histoire de blousons noirs. Tout faux sur la ligne.

 

 

 

La partie ne dure que sept ou huit pages et reste très secondaire quant au déroulé de l'intrigue. C'est un peu un bouquin sans queue ni tête, vous risquez de provoquer le tilt avant la fin ! Ne se passe pas grand chose. Un jeune d'une vingtaine d'années qui revient chez lui après l'on suppose le traditionnel voyage aux Indes ( ou au Maroc ), cherche du boulot, en trouve, écrit une nouvelle acceptée par un comix, trouve une chouette copine, et rencontre plein de paumés de tous âges - style après 68 – qui décident de fonder un magazine, Trip ( enfin une note rock, mais le contenu n'a rien à voir avec Actuel ), et puis la romance s'arrête à la sortie du premier numéro puisque l'auteur est venu à bout de ses 190 pages réglementaires.

 

 

 

Si l'on veut être gentil l'on dira qu'il s'agit d'une écriture, d'une menée de récit pour être plus exact, très dhôtellienne, ce qui n'est déjà pas si mal que cela, mais question rock'n'roll, abstenez-vous de mettre une pièce dans cette machine. Elle ne vous la rendra pas. Vous risquez d'en ressortir flippé.

 

 

DAMIE CHAD

 

 

 

 

 

 

 

URGENT, CA PRESSE !

 

 

 

numérisation0021.jpgSOUL BAG. N° 204.

 

Octobre, Novembre, Décembre.

 

 

 

Ce coup-ci, ça presse vraiment. Un mois que je l'ai reçu et n'en ai pas encore pipé un mot. Numéro un peu mortuaire, page 7 Calvin Scott, page 10 Benny Spellman, page 12 Jeanne Carroll, page 14 Jerry Leiber, page 15 Amy Winehouse, page 16 Honeyboy Edwards, page 17 tarif de groupe, pas moins de six qui passent l'arme à gauche, page 19 c'est au tour de Nick Ashford de se coller au fond du cercueil... Quand on rajoute un article sur Mahalia Jackson qui aurait eu 100 ans tout rond si elle n'avait pas eu la malencontreuse idée de jouer la cheftaine de chorale au paradis et un autre sur Little Willie John «  trop souvent oublié depuis sa mort prématurée en 1968 » ce fascicule me file le bourdon blues et pas le bourbon soul !

 

 

 

Si ça continue à ce rythme, la revue devra s'arrêter faute de combattants. Ne désespérons il reste encore de jolies filles à la voix divine comme Jill Scott pour nous ramener à la vie, pas moins de sept pages consacrées aux dix ans de la carrière de la diva, avec en fin de parcours la séquence Live and Well, ouf, nous voici rassurés. Plus la séquence chronique de disques qui vous alimente d'une multitude de pépites qui vous refileront une pêche ( pardon pour cette expression malheureuse ) d'enfer. Par contre votre portefeuille risque de se sentir raplapla si vous cédez à l'ensemble de ces tentations... infernales.

 

 

 

Un numéro de Soul Bag, ça ne se résume pas, ça s'étudie par coeur de la première à la dernière page. C'est la seule chance qui vous permette de vous tenir au courant du passé, du présent et du devenir de la Soul Music. Ooooh ! My Soul, comme dirait Little Richard !

 

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En plus les heureux abonnés, un CD de 14 titres en corrélation étroite avec le contenu des articles. Difficile de trouver mieux sur le frenc market !

 

 

 

 

Je vous recommande le Walkin', Talkin Haunted House de Candye Kane, la dame a une belle voix mais écoutez le guitariste – peux pas vous dire son nom illisible dans son minuscule lettrage - au fond de son jeu se tapit comme un soupçon de réverb à la Hank Marvin qui change tout. Côté déception Nico Duportal qui essaie, syndrome bien français, de nous prouver qu'il est aussi un super musicien de jazz, on se demande bien pourquoi n'est jamais aussi bon que dans les musiques moins bêcheuses, mais ce n'est rien aux côtés de l'insipide variétoche de Jill Scott, c'est de très loin la plus nulle de l'échantillon et ils l'ont mise sur la couve ! Révérend Little Richard, faites une prière pour moi !

Damie Chad.

 

 

 

 

 

20/10/2011

KR'TNT ! ¤ 69. GENE VINCENT

 

 

  

KR'TNT ! ¤ 69

 

KEEP ROCKIN' TIL NEXT TIME

 

A ROCK LIT PRODUCTION

 

20 / 10 / 2011

 

 

 

 

 

SPECIAL GENE VINCENT

 

 

 

JUKEBOX MAGAZINE

 

 

 

HORS-SERIE N° 15. Octobre 2011.

 

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Pas tout à fait un livre, mais une revue de 82 pages au texte serré qui demande autant d'heures de lecture qu'un véritable bouquin. La France s'impose comme la nation Vincenale par excellence. Voici trois années d'affilée qui nous offrent coup sur coup un gros volume consacré à l'immortel créateur de Be Bop A Lula, à croire que par ici, nous le révérons plus qu'ailleurs.

 

 

Certes Jukebox a un peu triché. Rien de bien nouveau, simplement la réédition des articles les plus importants que la revue a consacrés à Gégène, en vingt ans d'âge, avec en plus cette idée de faire précéder la reprise des articles des couvertures des numéros dans lesquels ils furent insérés.

 

 

Des signatures prestigieuses, Jean-William Thoury, Didier Delcour, Jean Marcou, Bernard Boyat, Thierry Liesenfeld, Christian Nauwelaers bref la fine équipe du magazine Jukebox qui se confond avec cette cohorte de fans français de la première heure qui sut maintenir à travers vents et marées le phare du rock'n'roll toujours allumé sur les côtes de notre pays, en vérité peu hospitalier envers cette musique diabolique. Vous retrouverez aussi cette dream team sur l'incontournable site des aficionados rollcallblog.blogspot.com...

 

 

Hors-série du mois d'octobre, Gene nous ayant quitté voici déjà quarante ans le 12 octobre 1971. M'en souviendrai toujours. C'était le matin, j'étais à moitié endormi au fond d'un car qui m'amenait repasser mes exams... Personne ne mouftait, faisait trop frisquet, nous étions à l'arrêt, les infos de huit heures de France Inter s'égrenaient interminablement. L'on devait attendre une correspondance ou je ne sais quoi. Vers les huit heures quinze, le speaker s'est tu. A peine sa vois s'évanouit-elle que retentit l'intro de Be Bop A Lula. J'ai compris à la troisième note. Pas eu besoin d'attendre la fin du morceau et le présentateur annonçant la disparition de l'artiste. Gene Vincent sur France Inter, de si bon matin, en heure de si grande audience, ce ne pouvait être qu'une mauvaise nouvelle.

 

 

Une partie de moi-même est morte aussi ce jour-là. Ce qui ne m'a pas empêché de continuer à vivre. Car nous sommes comme cela, nous les rockers, indestructibles. Enfin presque. Comme le lichen accroché au roc(k). Quand j'y repense aujourd'hui, je me dis que Gene avait dû salement marquer les esprits pour que la radio d'état lui consacrât l'honneur d'un morceau in-extenso, plus un laïus explicatif sur les circonstances de sa disparition dans un hôpital de Californie... tout de suite après les nouvelles du monde qui ne se portait pas mieux que de nos jours... alors que depuis des années l'on semblait s'ingénier à masquer son existence... Peut-être l'expression d'un soulagement inconscient d'être enfin débarrassé du dernier trublion mental de la révolte adolescente. Nous n'étions guère loin de mai 68, alors si le feu s'éteignait sous les braises brûlantes, ces dernières se refroidiraient plus rapidement !

 

 

FOREVER

 

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Coup d'oeil du destin, la même photo en couverture que celle mixée en noir et blanc sur le livre de Rodolphe que nous avons chroniqué la semaine dernière. La reprise de la pochette de son deuxième Long Playing, Gene Vincent Rocks and The Blue Caps Roll. Merveilleuse photographie devenue une icône emblématique du siècle précédent, Gene les yeux fermés, la bouche ouverte, en aède inspiré, par qui les dieux nous font signe au travers de ses lèvres expirantes. Jamais une photo n'aura été moins muette que celle-là. Un demi-siècle après l'on perçoit encore le chant qui filtre de l'intérieur comme une source qui s'arrache à sa gangue terrestre. Plus la couleur vert amande de la chemise et du foulard. Un kitch qui ne saurait être plus près du blues noir tout en s'en séparant inéluctablement. La classe parfaite. La jeunesse et la beauté. Ensemble. Comme l'androgyne réunifié. Gommez l'une, et celle qui reste n'est plus qu'un mensonge.

 

 

Pour les dates, les analyses, les faits, les recoupements, les hypothèses et les témoignages pouvez faire confiance. Vous avez affaire à des connaisseurs et à de redoutables limiers. Disent et redisent à l'envi tout ce que vous ignorez et que d'autres connaissent par coeur. Mais l'essentiel ne réside pas dans la stricte observance d'une fameuse réalité objective. Ce qui compte, c'est le ton, ce respect, cette admiration, cette ferveur en faveur d'un individu qui n'était pas sans défauts. Et loin s'en faut !

 

 

THE DAYS THE WORLD TURNED BLUE

 

 

Gene buvait comme un trou. L'alcool fut sa béquille. Non pas celle qui soutenait sa jambe malade, mais qui l'aidait à traverser les aléas d'une carrière qui démarra trop vite et trop fort. La méfiance ne mit pas longtemps à s'installer dans le coeur de l'artiste. Tout allait si vite, que le rythme en est rapidement devenu infernal. Les cercles se rompirent un à un. Des plus proches au plus extérieurs. Les trahisons se sont enchaînées comme dans un drame shakespearien. N'y cherchez point de perfidie. Les hommes sont souvent trop égoïstes et trop inconscients des tissus affectifs qui se sont créés entre eux pour ne pas être aussi nuisibles envers leur congénères que le venin des serpents...

 

 

Les petites lâchetés de la vie quotidienne suffisent. Un à un, ses musiciens, les fabuleux Blue Caps, ceux que l'on crédite de l'invention, non pas du rock'n'roll, mais de la notion de groupe de rock, s'en retournèrent chez eux pantoufler auprès de bobonne. Même pas au chaud. Car si l'aventure leur rapporta une certaine notoriété dans le milieu des musicos, il leur fallut trouver un boulot pour nourrir la famille. Ne se sont même pas aperçus sur le moment de ce qu'ils avaient traversé. Nos messieurs n'ont pas supporté la vie des tournées. So you don't wanna be a rock'n'roll star ! L'a bien dû arriver un moment où ils ont bien pris conscience qu'ils avaient fait fausse rocky road blues. L'a pas dû faire très beau dans leur tête en ces instants. De toutes les façons, c'était trop star, Gene était déjà mort.

 

 

L'on peut entrevoir le problème dans l'autre sens. Si les Blue Caps ont vécu de si nombreux changements en trois années, c'est que Vincent devait être difficile à supporter. Sûrement. Mais comme celui qui sent les amis et les proches se défiler. Vincent eut bien un accès à des studios d'enregistrement de qualité , mais il n'eut jamais droit à une véritable maison de disques. Chez Capitol, le rock fit partie des variables d'ajustement. Gagner quelques millions de dollars sur une poignée de singles ne peut pas faire de mal. Autant de pris sur l'ennemi. Investir dans une carrière coûte cher. Surtout quand le poulain sur lequel l'on se proposerait de miser ne se laisse pas driver sans rien dire. Plutôt ombrageux le père Gene. L'avait trop tôt connu des défections chez ses potes pour ne pas se laisser mener par le bout du nez par tout un staff d'attachés de presse et d'impresarii.

 

 

La route fut une fuite pour Gene. Une sortie de secours aussi. Lorsque l'état-major ne semble guère se préoccuper de vous si vous n'acceptez pas de changer de fusil d'épaule et de vous adonner au rock guimauve dernier cri, une seule solution, la désertion... De ville en ville, de tournée en tournée, vous raflez la mise à chaque soir. Tout pour vous rien pour eux. Ne les plaignez pas, l'on n'a pas inventé les contrats et les pourcentages pour les chiens.

 

 

Les concerts, les filles, les cris, les tumultes sont des drogues trompeuses. Vous pensez tracer un sillon prometteur, vous n'avez au mieux créé dans le coeur de trois fans énamourés qu'un souvenir impérissable... Quatre semaines après votre passage votre nom ne dit plus rien au neuf dixième de la population locale. Gene a cru pouvoir se passer d'une structure éditoriale. N'a jamais voulu d'un Colonel Parker à ses côtés. Dans le rêve américain, le héros se construit tout seul. Dans la ricaine réalité c'est moins évident.

 

 

Dès la fin cinquante-huit, Gene a réduit la voilure. Ne possède plus qu'un guitariste. Fait avec les orchestres locaux du cru. Ce qui par la force des choses deviendra très rapidement son lot ordinaire durant sa seconde carrière en Europe, est déjà en gestation avancée aux States. Ce pays de la libre entreprise ne sourit pas aux petits entrepreneurs qui sont obligés de passer par des sur-traitants pour écouler leurs productions. Précarisation des économies de subsistance individuelle !

 

 

INTERMEDE ANGLAIS

 

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Nous ne nous attarderons pas sur la carrière anglaise de Gene. La mémorable tournée de 1960 avec Eddie Cochran est fondatrice pour les british. Haley, Holly et Lewis étaient passés avant eux, mais ce ne furent que des étoiles filantes. Ils suscitèrent des vocations et des émules mais Eddie et Gene les affermirent et indiquèrent la direction à suivre. Il ne saurait y avoir de rock'n'roll sans un brin de folie. Dans les dix années qui suivirent Vincent donna plus de cinq cents concerts en Angleterre, des plus flamboyants aux plus sordides, mais toujours borderline.

 

 

Si le mouvement teddy est aujourd'hui encore si fort outre-manche, il est inutile d'en chercher la cause. Vincent a littéralement labouré et ensemencé la blanchâtre Albion. Très symptomatiquement le plus beau livre paru en Angleterre sur la naissance du rock national arbore une photo de Gene Vincent en couverture. Mais en France, ce fut différent. Difficile d'expliquer pourquoi.

 

 

AU PAYS DU CAMEMBERT

 

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Comment se fait-il que l'hexagone qui question rock est à la traîne de nombre nations européennes se soit à ce point entiché du rocker le plus archétypal de tous les rockers. Comment une nation qui a réussi à transformer le brillantissime funk de James Brown en l'immonde bouillie disco a-t-elle pu élire Gene Vincent en dieu du rock ! Jean-William Thoury propose une explication que ses pairs ne sont pas loin de partager. Le mérite en reviendrait à Eddy Mitchell qui adapta nombre de standards de Vincent dès les tout premiers 45 tours des Chaussettes Noires. Nous nous contenterons de remarquer qu'entre les joyeuses adaptations des Chaussettes et l'intensité dramatique des originaux il existe un fossé difficile à combler. A tel point que j'ai maintes fois entendu la triste complainte de Betty avant de m'apercevoir qu'il s'agissait d'une reprise de Baby Blue que j'avais écouté, sans aucune exagération, des milliers de fois. Mais pourquoi pas après tout !

 

 

Le franchouillard serait un grand sentimental, de Gaulle avant Pétain, Poulidor avant Anquetil, Gérard de Nerval avant Baudelaire, les Stones avant les Beatles, Vincent avant Presley. Je n'y crois guère. Il suffit de comparer les statistiques des ventes. J'opterai plutôt pour le rôle des minorités agissantes qui imposent un point de vue quasi-idéologique. L'on fourgue davantage de Presley que de Vincent même si l'on a souvent répété et démontré que le deuxième répond davantage à une certaine idée du rock'n'roll que le premier. L'on réécrit l'Histoire plus facilement que l'on ne le pense. Vingt gars décidés vous retournent une opinion. Quand en plus ils sont convaincus d'avoir raison... Et le rock par essence est constitué d'une mosaïque de chapelles imbriquées les unes dans les autres mais prêtes à proclamer à tout venant l'unicité de leur choix.

 

 

Le rock qui se veut une musique radicale et signifiante a du mal, non pas avec les premiers de la classe mais avec la reconnaissance populaire. Le génie supposé, accordé ou reconnu transcende tout, le succès et la gloire, mais il explicite et excuse aussi le contraire, la solitude et l'échec. Le rock est un jeu merveilleux. A tous les coups l'on joue. Que l'on ait perdu ou gagné. Quelle différence de statut entre un groupe auréolé de toutes les réussites comme Led Zeppelin et un chanteur abandonné comme Gene Vincent ? Aucune. Tous deux sont incontournables. L'Histoire du rock, en tant qu'articulation essentielle du déploiement d'une certaine forme musicale, passe par eux. Par d'autres aussi. Mais pas par tout le monde. Qu'il soit bien clair que nous ne parlons pas ici de la tarte à la crème du pseudo-concept d'évolution qui n'est que le cache misère des antiques qualités aristotéliciennes revues et corrigées à la baisse par la délétère présomption de notre époque qui a érigé en critère absolu de discernement la politicarde correctitude de toute pensée à refuser de faire sens.

 

 

L'ARTISTE

 

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L'on en revient toujours au noeud du problème, l'artiste. Une voix incroyable d'une justesse inouïe, d'une plasticité absolue, la précision du couperet et la félinité du tigre, de toute violence et de toute douceur. Caresse mentholée et rage astringente. C'est juste l'instrument de départ. Sur les premiers disques elle galope avec la légèreté des broncos sauvages, plus tard elle sera chargera de remugles inquiétants, alcools, tabacs, codéïnes, souffrances, blessures, autismes.

 

 

Il est difficile de ne pas céder à la tentation schizoïde avec Vincent. Les six premiers 33 Capitols, plus le reste après. Pour ceux qui comme moi ont pris le train en route, ce travers n'existe pas. La période anglaise, le Challenge le Dandelion et les deux Kama Sutra ne sont que l'exacte continuité de la période fifties. Peut-être la pente par laquelle beaucoup descendent, mais pour nous l'autre face de l'aiguille qui monte aussi haut que son avers.

 

 

Moins importante à un strict niveau historique, la révolution rock-fiftie n'ayant pas de précédent dans le rock, encore que le Crazy Beat, le King of Fools, le Shakin'up a storm sont un magnifique contrepoint américain à la naissance du rock anglais. Côté Beatles, mais pour le côté Yardbirds, un titre comme Bird Doggin' s'est chargé de remettre les pendules à l'heure... Quant au retour at home, moins country que l'on a bien voulu le stigmatiser il regorge de prophétiques ouvertures. Je suis prêt à parier que si un jour ou l'autre une nouvelle vague rock'n'roll post Stray Cat devait s'éveiller aux States, elle aura écouté avec une suprême attention ces derniers albums.

 

 

Ceux qui ont connu Vincent ne l'ont jamais évoqué à mots couverts, l'homme pouvait être charmant jusqu'à ce que des envies de meurtres le fassent dérailler. Deux personnalités pour un seul chanteur, c'est trop. Paranoïaque, schizophrène, alcoolique immuno-dépendant, l'on a tout essayé pour définir l'animal, on a aussi tenté d'expliquer et d'excuser, voire de revendiquer.

 

 

Nous sommes de ceux qui le classeraient à part, Vincent nous semble relever d'une folie poétique, celle qui tomba comme la foudre sur des zigues comme Hölderlin, Artaud, Edgar Poe. Cet état de tension nerveuse où les crises de prostration comme celles de logorrhée verbales sont nécessaires et constitutives de l'épanchement créateur. Pas facile à vivre pour les voisins immédiats mais la preuve est chaque fois en ce processus d'invention et de remodelage des formes artistiques ( pour Vincent musicales ) qui caractérise ces génies. Des oeuvres inimitables mais auprès desquelles l'on revient toujours.

 

 

Les témoignages rapportés par nos auteurs se recoupent. Les moments de plus haute tension lors d'un concert de Gene Vincent se passaient souvent lorsqu'il entonnait une vieille ballade. Cela peut paraître surprenant surtout lorsque l'on regarde les trois morceaux filmés en direct par la télévision belge – documentaire en accès libre sur You Tube et ailleurs – cela peut paraître aussi surprenant lorsque au détour d'un sillon l'on reçoit en pleine face un uppercut comme Pink Thunderbird ou Bi-Bickey-Bi, Bo Bo Go – aucun groupe de hard n'a pu rivaliser avec cette brutalité sans limite – mais la voix de Gene était le résultat d'une étrange alchimie, celle de l'extrême solitude de l'humaine condition et de la nostalgie d'un futur toujours à venir.

 

 

Gene Vincent, the great.

 

 

DAMIE CHAD.

 

 

 

URGENT,CA PRESSE !

 

 

MY ROCK. N° 1.numérisation0016.jpg

 

Novembre / Décembre 2011.

 

 

Un nouveau magazine de rock ? Enfin pas si nouveau que ça, vaudrait mieux parler d'un transfert de compétences. Mais revenons un peu en arrière : juin dernier, nous annoncions la renaissance de Rock Sound, un numéro qui n'avait pas soulevé notre enthousiasme. A tel point que nous n'avions pas acheté le number two, courant juillet. L'on aurait dû, car l'on serait dès aujourd'hui en possession de la collection complète !

 

 

Début septembre le groupe Buzzer a été mis en redressement judiciaire. Sortent donc des présentoirs de nos relais H les revues Rap Mag – nous en avions chroniqué un exemplaire en notre trentième livraison, le rap n'est pas notre tasse de thé mais le zine était ce qu'il y a de meilleur dans le genre - Rock Sound – porté pour la deuxième fois en terre – et Rock One qui nous semblait être le leader de la presse teen-rock...

 

 

Mais l'aventure Rock One continue sous un autre nom. Dans la série, l'on ne change pas une équipe qui perd, Rock One change de couve et d'identité. Le Rock One Volume 79, par un tour de passe-passe financier – se voit transformé en My Rock N°1, pour la pagination intérieure l'on se contente de reprendre les articles déjà rédigés. Il a même été prévu dans la première semaine de septembre de prendre le titre de Rock Two.

 

 

D'après ce que nous comprenons, ce serait la régie publicitaire qui fournissait le groupe de presse Buzzer qui maintenant détiendrait le magazine. Une revue de rock'n'roll ne serait donc qu'un bar à pubs ! Le temps des amateurs transis qui tiendraient à bout de bras une revue pour apporter des nouvelles du front aux fans de base serait dépassée ! De nos jours l'on jetterait sur le marché des revues de rock pour vendre de la pub à l'acheteur berné ! Ne nous demandons plus pourquoi toutes les nouveaux mensuels de rock nous paraissent bourrés de conformismes flasques et de molles redondances. La presse-rock est rentrée dans l'ère du produit standardisé, le magazine n'est plus qu'un vecteur de la publicité occasionnelle !

 

 

Evanescence en couverture et en interview à l'intérieur. L'a grandi l'adolescente maladive qui nous offrit un de ces premiers albums dont on ne se relève jamais. L'est devenue une jeune femme au beau sourire. Amoureuse et pleine de promesses et d'envies. je préférais sa fantomatique apparition sépulcrale qui ressemblait à la mystérieuse dame noire de la pochette du premier Black Sabbath. En rock, plus que partout ailleurs, l'on ne pas être après avoir été ce que l'on n'est plus.

 

 

Dernière partie, la tournée des festivals de l'été : quelle originalité ! Cinquième fois depuis le début de la rentrée que je me tape le marronnier automnal. Uniquement dans la presse rock, car vous avez la même mouture dans Libé et le Nouvel Obs que je ne lis même pas chez mon coiffeur.

 

 

My Rock, il va falloir un tout petit peu plus d'inventivité pour rester dans la course. Déjà que la maquette s'est assagie et est devenue un peu passe-partout par rapport à Rock One !

 

 

ROCK ONE. Volume 78.

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Juillet-Août 2011.

 

 

Puisque en cette mi-octobre il en restait encore quelques exemplaires chez le dépositaire, autant ne pas se priver, le premier et le dernier numéros sont des pièces de choix pour les collectionneurs fauchés.

 

 

Je feuillette à la va-vite, de belles mises en page. Des articles de fond qui voisinent avec des encarts bien plus modestes. Pro-hard dirions-nous. Pas à cent pour cent, mais de quoi orienter les jeunes adolescents qui se lancent dans l'achat d'une revue. L'édito – pas un mot sur les affaires qui tournent mal – se félicitent des tournées en province des grands groupes comme l'américain Avenged Sevenfold qui ont carrément boudé Paris. Trop de sublimation tue-t-il le rock ?

 

 

En attendant de répondre à cette angoissante question l'on retrouve les californiens d'Avenged Sevenfold – ils ont fait les premières parties d'Iron Maiden et de Metallica – en interview, ne se lancent pas dans d'affolantes déclarations mais n'utilisent pas la langue de bois non plus. Un peu à l'image de la revue qui est d'une écriture simple et limpide. Une manière de rassurer un public sans aucun doute.

 

 

Les critiques de disques sont réduites à la portion congrue. Par contre dans le papier plastifié qui enferme le magazine vous trouverez deux posters grand formats Simple Plan et Taylor Momsen aux féminins charmes électriques et Jared Leto + Nirvana pour le second. Le pauvre Kurt Kobain est le seul à ne pas bénéficier de la quadri. L'image grise est un peu tristounette, c'est un peu moins tape à l'oeil que le fastueux double CD qui fête les vingt ans de la sortie de Nevermind. Mais assez prophétique du devenir de la revue quand on y songe a posteriori.

 

 

Damie Chad.

 

 

 

 

 

 

 

13/10/2011

KR'TNT ! ¤ 68. ROCK VINYLS / RODOLPHE

 

KR'TNT ! ¤ 68

KEEP ROCKIN' TIL NEXT TIME

A ROCK LIT PRODUCTION

13 / 10 / 2011

 

 

POCHETTES-SURPRISE !

 

ROCK AND ROLL VINYLS

RODOLPHE

editions stephane bachès

 

 

ROCKDOLPHE !

 

Rodolphe n'est pas un inconnu pour les amateurs de rock'n'roll. Dans notre neuvième livraison du 01 décembre 2009, nous évoquions son travail de scénariste sur l'album Gene Vincent, une légende du rock'n'roll dessiné par Van Linthout. Rodolphe n'est ni exclusif ni monomaniaque dans ses amours. L'a aussi bien contribué à l'album Vinyls Yéyé qui nous livre trois cents pochettes sur les années soixante, de Sheila à Claude François ( oh !oui, je sais c'est dur ), qu'à des monographies sur Blind Lemmon Jefferson et Hank Williams ( oui, je sais c'est beaucoup mieux ) et un imparable collector sur Les Zazous avec Estelle Mayrand, que je n'omettrai de vous recommander chaudement. Nos french zazous s'inscrivant dans la préhistoire généalogique des teddy boys... allez faire un tour sur le site des éditions Nocturnes, vous y retrouverez nos trois dernières friandises, cadenassez toutefois votre carte de crédit, grande risque d'être la tentation.

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Pour faire bon poids bonne mesure nous ajouterons que Rodolphe a cosigné les scénarii de plus de cent cinquante albums de bandes dessinées, notamment pour ne citer qu'une série, les délicieuses aventures de Tom-Tom et Nana. Ne faites pas semblant de ne les avoir jamais lues. Préparez un semi-remorque et espérez qu'il vous couche sur la liste de ses héritiers, Rodolpe est aussi un farouche collectionneur, l'on assure qu'il possède jusqu'à dix mille vinyls rock'n'roll. Je ne les ai pas tous comptés, mais dans son Rock'n'roll Vinyls il nous livre un léger avant-goût de ses trésors en nous en présentant un petit millier, manière de nous faire saliver.

 

Enfin pour ne pas déroger à la sacro-sainte loi qui s'est instituée dans KR'TNT depuis notre reprise post-vacancière, nous ne quitterons pas cette rapide évocation de la personnalité de Rodolphe sans que l'ombre de Buddy Holly ne vienne glisser son oreille dans notre chronique. Comme par un fait exprès, vient de sortir sous la double signature de Max Cabane et Rodolphe, un somptueux livre-disque Le jour où la musique est morte consacré à... Buddy Holly...

 

ROCK'N'ROLL VINYLS

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Facile d'établir un tel bouquin, un format agréable, presque carré, une couve en pied de poule sur un portrait de Gene Vincent, des repros couleurs à toutes les pages. Oui, mais il y a le texte qui va avec, et plus que le commentaire la difficulté surmontée du découpage sur lequel nous reviendrons plus tard. Plus de sept cents vedettes du rock'n'roll, des noms les plus galvaudés comme Elvis the King aux derniers sous-fifres de la série connus des seuls amateurs, comme les Renegates. Certes vous pouvez compter sur l'index général très complet ( attention les seules pages impaires sont numérotées en haut de feuillet à l'extrême-gauche ) mais cela ne vous permettra que de vous perdre davantage dans l'invraisemblable foisonnement discographique des années cinquante.

 

Vous pouvez aussi tenter votre chance en vous fiant à vos propres talents de peintre. Tourbillon de couleurs et débauche d'imagination. La pochette de disque est une figure imposée. Une fois que vous vous êtes rendu compte que vous n'avez pour vous exprimer qu'un carré d'une superficie somme toute modeste et que le texte s'impose de lui-même - nom du chanteur et titres - la part du concepteur est des plus réduites. Rien ne ressemble plus à une pochette de disque qu'une autre pochette, et pourtant chacune d'elle doit surprendre le client hypothétique et aider à précipiter l'achat. Marx parle du fétichisme ( le terme de fétichisation conviendrait mieux à ce processus ) de la marchandise, et naturellement en sous-main le rock'n'roll institue entre vous et vos idoles un rapport marchand des plus banals. Le disque n'est qu'un produit, même s'il permet de libérer votre phantasmagorie personnelle.

 

Rock'n'roll Vinyls ne traite point – ou bien si peu, lorsqu'il évoque les nouvelles parts de marché sécrétées par l'argent de poche des adolescents – de cet aspect du phénomène. Le rock ne se livre à notre unicité qu'en tant que double duplicata - celui de l'enregistrement sonore et celui de la maquette de la pochette - répétés à l'infini. Mais le disque se donne à nous sous la forme d'un objet unique destiné à notre seule personne. A notre époque où la musique tend à se dématérialiser et à être vendue sous le clic d'une captation numérique, nous assistons chez les amateurs de rock à un résurgence du disque Vinyl. Le goût du vintage, le retour à des formes d'édition similaires aux tirages originaux, traduisent cette relation si particulière que l'amateur de rock a longtemps entretenu avec sa musique et ses artistes préférés.

 

Produit commercial le 45 ou le 33 tours fut tout de suite considéré comme un objet transactionnel de médiation et de partage symbolique du fan avec son idole. L'achat ( ou le vol ) d'un 45 fut longtemps entrevu comme une sorte d'allégeance idéologique qui établissait un contact direct entre l'artiste et son supporter. Le troisième larron de l'affaire – l'invisible main du marché agissant - étant volontairement rejeté dans l'ombre de l'anonymat par les deux autres qui s'entendaient à merveille dans cette foire d'échange pécuniaire qui prenait ainsi l'apparence – ô combien plus tribale – d'un troc à sens unique : je te donne mon génie et je prends ton admiration.

 

Ce n'est que plus tard, la première tornade rock étant passée que le fan reconsidèrera le problème. A la fin des années soixante l'on mythifie autant sur les labels que sur les vedettes. Celles-ci ont vieilli et ont été remplacées par de nouveaux venus, le méchant Pelvis s'est transformé en gros joufflu pathétique mais la légende Sun n'en finit pas de briller. La tour Capitol ne sera jamais plus haute dans le coeur des fans qu'après la mort de Gene Vincent.

COLLECTION

 

L'on possédait des disques. L'on se retrouve à la tête d'une collection. Nostalgie des temps révolus et quête infinie d'une totalité débordante. Un pied dans le passé et le deuxième dans le futur de l'impossible closure. La collection est le boulet qui nous empêche de nous évader de nous-mêmes, rocker tu as été, rocker tu resteras, jusqu'à ton dernier souffle car tu n'auras jamais cessé de réaliser ta propre finitude. Être rocker c'est ne jamais être tout à fait soi. Telle est la dure loi du marché objectal et des engagements subjectifs.

 

Le truc terrible avec ce bouquin c'est que comme disait Mallarmé de tous les livres, il ne commence jamais et ne finit nulle part, tout au plus fait-il semblant. Ouvrez-le n'importe où et c'est partout le même refrain, défaitiste : «  Merde ! Je ne ne savais même pas qu'il existait ! » ou moins acrimonique, un soupçon prononcé de fierté dans la voix : «  Putain ! Celui-ci je l'ai ! » .

 

Sacrée lutte de classe entre ce que nous sommes et ce que nous n'avons pas, ou pour être plus précis entre l'être que nous ne sommes pas entièrement et l'avoir qui nous échappe en sa plus grande partie. L'objet vous confronte à votre solitude. Le rocker n'est point un être démocratique. Il est de fait, qu'il s'en défende ou pas, relégué dans la tribu des laissés pour compte. Lumpen pop-létariat !

 

Le rocker est un être tragique. Si vous n'y croyez pas, feuilletez le gâteau jusqu'à la page 34. Ne regardez que les blancs. Je ne parle pas des espaces vides mais des white singers. Parce qu'avec les noirs, c'est tout de même autre chose. Même quand ils rigolent on a un peu l'impression que ces anciens petits-fils d'esclaves font la gueule. Allez savoir pourquoi ! Donc les blancs, au hasard le chapitre précédent. Bill Haley. Tordant. Quoi ce truc désopilant du rock'n'roll ! Vous voulez rire, c'est pas encore tout à fait sorti de la jungle ! Vérifiez que les maquettistes ne prenaient même pas la peine de trouver une photo, foutaient un fond de couleur avec par-dessus des danseurs en ombres chinoises. Se contentaient de jeter pèle-mêle des personnages de bande dessinée sur la surface colorée. Dansons gaiement, y-a de la joie, youpie la vie est belle !

 

IMAGES PARLANTES

 

Puis vous tournez la page et vous tombez sur Elvis. Tire une de ces gueules. Sûr qu'il a une chambre à l'hôtel des coeurs brisés. Et même qu'il aurait toutes les filles du monde à ses pieds qu'il nous offrirait la même trombine. Admirez les pochette de Loving You ( en français ils avaient une traduction un peu plus rock : Amour Frénétique qu'ils avaient sous-titré pour ceux qui ne comprenaient pas l'anglais ), et les photos de Love Me Tender ( en français c'était encore beaucoup plus bath, Le cavalier du Crépuscule, comme quoi le mot à mot n'est pas toujours le plus éloquent ), ne les regardez pas trop tout de même car vous finirez par vous suicider. L'Elvis l'avait pas suivi des cours de sociologie mais il avait tout compris avant les chercheurs et les professeurs. Ne dites pas que l'adolescence est l'âge le plus heureux de la vie. Vous êtes face en un mur. Vous êtes seul. Personne ne vous tend la main et nul ne vous aime tendrement.

 

Le seul truc que vous n'avez pas compris c'est que vous n'êtes pas à l'intérieur des murs de la prison mais à l'extérieur. Votre statut d'adolescent vous en écarte. Comme vous êtes un peu bête, vous faites tout pour rejoindre les internés volontaires que sont les adultes. Quelques pages plus loin, Elvis ne fait plus la gueule. Fini le petit rebelle, sa frimousse vous dessine des sourires d'ange à damner toutes les jolies greluches de la terre. Se déguise en tous les rôles de la planète, militaire, policier, garçon de plage, des trucs qui font de vous un homme. Un vrai. Mais plus un ado. Préfère ne pas évoquer la dernière série, chanteur pour vieille femmes finissantes dans les hôtels cinq étoiles. Qui ne brillent plus.

 

Je me corrige : le rock'n'roll n'est pas une tragédie aléatoire. C'est un drame fatidique.

 

TEXTE MUET

 

Rodolphe ne se la joue pas qu'à moitié. Il donne les photos et il ajoute le texte au paquet cadeau. Double la mise. Une parfaite histoire du rock'n'roll. Si vous ne connaissez pas, c'est le moment d'apprendre. Par coeur. Parce qu'il y a l'essentiel, le nécessaire et le suffisant. Plus l'exploration des recoins obscurs.

 

Plus quelque chose qui est une denrée rare. L'intelligence. Cela vous a un air vaguement chronologique, commence par James Dean et finit par Vince Taylor. Question cimetière un croquemort ne ferait pas mieux. Les tableaux des ancêtres sont dans l'ordre. Millésimés. Enfin presque. Parce qu'il y a des chapitres. Des divisions. Des articulations. Car l'on ne met pas n'importe qui avec n'importe qui. L'on regroupe les familles, l'on restitue les filiations, l'on passe du noir au blanc ( les choses s'éclairent ) et puis du blanc au noir ( le fond de l'air s'obscurcit ) et puis du bleu profond au rose bubble-gum. Le rock'n'roll s'enlise. A peine annoncez-vous atout rock que l'on vous répond arcane pop.

 

Le rock'n'roll est une matière fissible. Mais instable. En avez-vous par chance isolé un atome au fond d'un sillon qu'il est noyé sous une pluie de molécules inconstantes. Recette pâté d'alouette. Un rock, dix chansonnettes. Salement bien roulées d'ailleurs. Du Doo Wop doré sur tranche comme s'il en pleuvait. Avec bien sûr de temps en temps l'imparable pépite. Vous criez rock, fièvres et tourments et l'on vous passe de l'harmonie vocale à damner toutes les chorales du saint paradis.

 

Difficile d'y retrouver ses petits. D'autant plus que la faucheuse s'en vient faire ses coupes sombres. Ne parlons pas des morts symboliques. Ceux qui se sont reniés et ceux qui se sont dévoyés. Rodolphe dit tout mais ne remplit pas les vides. A vous de combler les lacunes. Plus facile qu'il n'y paraît. Le rock'n'roll brûle et puis s'éteint. Haute combustion et basse pression. Tour à tour. L'est passé par ici, faut le chercher ailleurs. Alternance. Le roi abandonne son royaume pour un canasson qui boîte. Deal de singe.

 

Se tenir toujours au centre du carrefour. Entre la voie historiale et les voix de légende. Se taire et ne rien dire. Parler mais ne pas se trahir. Des hauts et des bas. Suffit de citer Bobby Vee pour comprendre : «  Au début, le rock'n'roll avait très mauvaise réputation. Ce qu'on fait aujourd'hui est mieux accepté par les adultes. Peut-être qu'ils se sont habitués, peut-être qu'on a mis pas mal d'eau dans notre vin. »

 

Pas vraiment besoin d'ajouter au message. Clair comme de l'eau de rock. Dans les années cinquante le rock ne fut qu'un tâtonnement généralisé. Coups de génie et coups de bluff. Beaucoup de coups fourrés aussi. Puisque nous sommes le douze octobre nous terminerons Le Blues de l'été. Eddie Cochran et Gene Vincent. Ces deux auraient suffi pour remplir le bouquin. Autour il y eut énormément de bonne musique. Un tas considérable de déchets aussi. Mais surtout tant d'approximations.

 

Le destin rock s'est inscrit en ces deux-là. Fulgurant pour le premier. Désespérant pour le second. A feuilleter ce livre l'on se rend compte que le rock est né sous une mauvaise étoile. C'est là tout son charme. Vénéneux et venimeux.

 

DAMIE CHAD.