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20/10/2011

KR'TNT ! ¤ 69. GENE VINCENT

 

 

  

KR'TNT ! ¤ 69

 

KEEP ROCKIN' TIL NEXT TIME

 

A ROCK LIT PRODUCTION

 

20 / 10 / 2011

 

 

 

 

 

SPECIAL GENE VINCENT

 

 

 

JUKEBOX MAGAZINE

 

 

 

HORS-SERIE N° 15. Octobre 2011.

 

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Pas tout à fait un livre, mais une revue de 82 pages au texte serré qui demande autant d'heures de lecture qu'un véritable bouquin. La France s'impose comme la nation Vincenale par excellence. Voici trois années d'affilée qui nous offrent coup sur coup un gros volume consacré à l'immortel créateur de Be Bop A Lula, à croire que par ici, nous le révérons plus qu'ailleurs.

 

 

Certes Jukebox a un peu triché. Rien de bien nouveau, simplement la réédition des articles les plus importants que la revue a consacrés à Gégène, en vingt ans d'âge, avec en plus cette idée de faire précéder la reprise des articles des couvertures des numéros dans lesquels ils furent insérés.

 

 

Des signatures prestigieuses, Jean-William Thoury, Didier Delcour, Jean Marcou, Bernard Boyat, Thierry Liesenfeld, Christian Nauwelaers bref la fine équipe du magazine Jukebox qui se confond avec cette cohorte de fans français de la première heure qui sut maintenir à travers vents et marées le phare du rock'n'roll toujours allumé sur les côtes de notre pays, en vérité peu hospitalier envers cette musique diabolique. Vous retrouverez aussi cette dream team sur l'incontournable site des aficionados rollcallblog.blogspot.com...

 

 

Hors-série du mois d'octobre, Gene nous ayant quitté voici déjà quarante ans le 12 octobre 1971. M'en souviendrai toujours. C'était le matin, j'étais à moitié endormi au fond d'un car qui m'amenait repasser mes exams... Personne ne mouftait, faisait trop frisquet, nous étions à l'arrêt, les infos de huit heures de France Inter s'égrenaient interminablement. L'on devait attendre une correspondance ou je ne sais quoi. Vers les huit heures quinze, le speaker s'est tu. A peine sa vois s'évanouit-elle que retentit l'intro de Be Bop A Lula. J'ai compris à la troisième note. Pas eu besoin d'attendre la fin du morceau et le présentateur annonçant la disparition de l'artiste. Gene Vincent sur France Inter, de si bon matin, en heure de si grande audience, ce ne pouvait être qu'une mauvaise nouvelle.

 

 

Une partie de moi-même est morte aussi ce jour-là. Ce qui ne m'a pas empêché de continuer à vivre. Car nous sommes comme cela, nous les rockers, indestructibles. Enfin presque. Comme le lichen accroché au roc(k). Quand j'y repense aujourd'hui, je me dis que Gene avait dû salement marquer les esprits pour que la radio d'état lui consacrât l'honneur d'un morceau in-extenso, plus un laïus explicatif sur les circonstances de sa disparition dans un hôpital de Californie... tout de suite après les nouvelles du monde qui ne se portait pas mieux que de nos jours... alors que depuis des années l'on semblait s'ingénier à masquer son existence... Peut-être l'expression d'un soulagement inconscient d'être enfin débarrassé du dernier trublion mental de la révolte adolescente. Nous n'étions guère loin de mai 68, alors si le feu s'éteignait sous les braises brûlantes, ces dernières se refroidiraient plus rapidement !

 

 

FOREVER

 

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Coup d'oeil du destin, la même photo en couverture que celle mixée en noir et blanc sur le livre de Rodolphe que nous avons chroniqué la semaine dernière. La reprise de la pochette de son deuxième Long Playing, Gene Vincent Rocks and The Blue Caps Roll. Merveilleuse photographie devenue une icône emblématique du siècle précédent, Gene les yeux fermés, la bouche ouverte, en aède inspiré, par qui les dieux nous font signe au travers de ses lèvres expirantes. Jamais une photo n'aura été moins muette que celle-là. Un demi-siècle après l'on perçoit encore le chant qui filtre de l'intérieur comme une source qui s'arrache à sa gangue terrestre. Plus la couleur vert amande de la chemise et du foulard. Un kitch qui ne saurait être plus près du blues noir tout en s'en séparant inéluctablement. La classe parfaite. La jeunesse et la beauté. Ensemble. Comme l'androgyne réunifié. Gommez l'une, et celle qui reste n'est plus qu'un mensonge.

 

 

Pour les dates, les analyses, les faits, les recoupements, les hypothèses et les témoignages pouvez faire confiance. Vous avez affaire à des connaisseurs et à de redoutables limiers. Disent et redisent à l'envi tout ce que vous ignorez et que d'autres connaissent par coeur. Mais l'essentiel ne réside pas dans la stricte observance d'une fameuse réalité objective. Ce qui compte, c'est le ton, ce respect, cette admiration, cette ferveur en faveur d'un individu qui n'était pas sans défauts. Et loin s'en faut !

 

 

THE DAYS THE WORLD TURNED BLUE

 

 

Gene buvait comme un trou. L'alcool fut sa béquille. Non pas celle qui soutenait sa jambe malade, mais qui l'aidait à traverser les aléas d'une carrière qui démarra trop vite et trop fort. La méfiance ne mit pas longtemps à s'installer dans le coeur de l'artiste. Tout allait si vite, que le rythme en est rapidement devenu infernal. Les cercles se rompirent un à un. Des plus proches au plus extérieurs. Les trahisons se sont enchaînées comme dans un drame shakespearien. N'y cherchez point de perfidie. Les hommes sont souvent trop égoïstes et trop inconscients des tissus affectifs qui se sont créés entre eux pour ne pas être aussi nuisibles envers leur congénères que le venin des serpents...

 

 

Les petites lâchetés de la vie quotidienne suffisent. Un à un, ses musiciens, les fabuleux Blue Caps, ceux que l'on crédite de l'invention, non pas du rock'n'roll, mais de la notion de groupe de rock, s'en retournèrent chez eux pantoufler auprès de bobonne. Même pas au chaud. Car si l'aventure leur rapporta une certaine notoriété dans le milieu des musicos, il leur fallut trouver un boulot pour nourrir la famille. Ne se sont même pas aperçus sur le moment de ce qu'ils avaient traversé. Nos messieurs n'ont pas supporté la vie des tournées. So you don't wanna be a rock'n'roll star ! L'a bien dû arriver un moment où ils ont bien pris conscience qu'ils avaient fait fausse rocky road blues. L'a pas dû faire très beau dans leur tête en ces instants. De toutes les façons, c'était trop star, Gene était déjà mort.

 

 

L'on peut entrevoir le problème dans l'autre sens. Si les Blue Caps ont vécu de si nombreux changements en trois années, c'est que Vincent devait être difficile à supporter. Sûrement. Mais comme celui qui sent les amis et les proches se défiler. Vincent eut bien un accès à des studios d'enregistrement de qualité , mais il n'eut jamais droit à une véritable maison de disques. Chez Capitol, le rock fit partie des variables d'ajustement. Gagner quelques millions de dollars sur une poignée de singles ne peut pas faire de mal. Autant de pris sur l'ennemi. Investir dans une carrière coûte cher. Surtout quand le poulain sur lequel l'on se proposerait de miser ne se laisse pas driver sans rien dire. Plutôt ombrageux le père Gene. L'avait trop tôt connu des défections chez ses potes pour ne pas se laisser mener par le bout du nez par tout un staff d'attachés de presse et d'impresarii.

 

 

La route fut une fuite pour Gene. Une sortie de secours aussi. Lorsque l'état-major ne semble guère se préoccuper de vous si vous n'acceptez pas de changer de fusil d'épaule et de vous adonner au rock guimauve dernier cri, une seule solution, la désertion... De ville en ville, de tournée en tournée, vous raflez la mise à chaque soir. Tout pour vous rien pour eux. Ne les plaignez pas, l'on n'a pas inventé les contrats et les pourcentages pour les chiens.

 

 

Les concerts, les filles, les cris, les tumultes sont des drogues trompeuses. Vous pensez tracer un sillon prometteur, vous n'avez au mieux créé dans le coeur de trois fans énamourés qu'un souvenir impérissable... Quatre semaines après votre passage votre nom ne dit plus rien au neuf dixième de la population locale. Gene a cru pouvoir se passer d'une structure éditoriale. N'a jamais voulu d'un Colonel Parker à ses côtés. Dans le rêve américain, le héros se construit tout seul. Dans la ricaine réalité c'est moins évident.

 

 

Dès la fin cinquante-huit, Gene a réduit la voilure. Ne possède plus qu'un guitariste. Fait avec les orchestres locaux du cru. Ce qui par la force des choses deviendra très rapidement son lot ordinaire durant sa seconde carrière en Europe, est déjà en gestation avancée aux States. Ce pays de la libre entreprise ne sourit pas aux petits entrepreneurs qui sont obligés de passer par des sur-traitants pour écouler leurs productions. Précarisation des économies de subsistance individuelle !

 

 

INTERMEDE ANGLAIS

 

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Nous ne nous attarderons pas sur la carrière anglaise de Gene. La mémorable tournée de 1960 avec Eddie Cochran est fondatrice pour les british. Haley, Holly et Lewis étaient passés avant eux, mais ce ne furent que des étoiles filantes. Ils suscitèrent des vocations et des émules mais Eddie et Gene les affermirent et indiquèrent la direction à suivre. Il ne saurait y avoir de rock'n'roll sans un brin de folie. Dans les dix années qui suivirent Vincent donna plus de cinq cents concerts en Angleterre, des plus flamboyants aux plus sordides, mais toujours borderline.

 

 

Si le mouvement teddy est aujourd'hui encore si fort outre-manche, il est inutile d'en chercher la cause. Vincent a littéralement labouré et ensemencé la blanchâtre Albion. Très symptomatiquement le plus beau livre paru en Angleterre sur la naissance du rock national arbore une photo de Gene Vincent en couverture. Mais en France, ce fut différent. Difficile d'expliquer pourquoi.

 

 

AU PAYS DU CAMEMBERT

 

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Comment se fait-il que l'hexagone qui question rock est à la traîne de nombre nations européennes se soit à ce point entiché du rocker le plus archétypal de tous les rockers. Comment une nation qui a réussi à transformer le brillantissime funk de James Brown en l'immonde bouillie disco a-t-elle pu élire Gene Vincent en dieu du rock ! Jean-William Thoury propose une explication que ses pairs ne sont pas loin de partager. Le mérite en reviendrait à Eddy Mitchell qui adapta nombre de standards de Vincent dès les tout premiers 45 tours des Chaussettes Noires. Nous nous contenterons de remarquer qu'entre les joyeuses adaptations des Chaussettes et l'intensité dramatique des originaux il existe un fossé difficile à combler. A tel point que j'ai maintes fois entendu la triste complainte de Betty avant de m'apercevoir qu'il s'agissait d'une reprise de Baby Blue que j'avais écouté, sans aucune exagération, des milliers de fois. Mais pourquoi pas après tout !

 

 

Le franchouillard serait un grand sentimental, de Gaulle avant Pétain, Poulidor avant Anquetil, Gérard de Nerval avant Baudelaire, les Stones avant les Beatles, Vincent avant Presley. Je n'y crois guère. Il suffit de comparer les statistiques des ventes. J'opterai plutôt pour le rôle des minorités agissantes qui imposent un point de vue quasi-idéologique. L'on fourgue davantage de Presley que de Vincent même si l'on a souvent répété et démontré que le deuxième répond davantage à une certaine idée du rock'n'roll que le premier. L'on réécrit l'Histoire plus facilement que l'on ne le pense. Vingt gars décidés vous retournent une opinion. Quand en plus ils sont convaincus d'avoir raison... Et le rock par essence est constitué d'une mosaïque de chapelles imbriquées les unes dans les autres mais prêtes à proclamer à tout venant l'unicité de leur choix.

 

 

Le rock qui se veut une musique radicale et signifiante a du mal, non pas avec les premiers de la classe mais avec la reconnaissance populaire. Le génie supposé, accordé ou reconnu transcende tout, le succès et la gloire, mais il explicite et excuse aussi le contraire, la solitude et l'échec. Le rock est un jeu merveilleux. A tous les coups l'on joue. Que l'on ait perdu ou gagné. Quelle différence de statut entre un groupe auréolé de toutes les réussites comme Led Zeppelin et un chanteur abandonné comme Gene Vincent ? Aucune. Tous deux sont incontournables. L'Histoire du rock, en tant qu'articulation essentielle du déploiement d'une certaine forme musicale, passe par eux. Par d'autres aussi. Mais pas par tout le monde. Qu'il soit bien clair que nous ne parlons pas ici de la tarte à la crème du pseudo-concept d'évolution qui n'est que le cache misère des antiques qualités aristotéliciennes revues et corrigées à la baisse par la délétère présomption de notre époque qui a érigé en critère absolu de discernement la politicarde correctitude de toute pensée à refuser de faire sens.

 

 

L'ARTISTE

 

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L'on en revient toujours au noeud du problème, l'artiste. Une voix incroyable d'une justesse inouïe, d'une plasticité absolue, la précision du couperet et la félinité du tigre, de toute violence et de toute douceur. Caresse mentholée et rage astringente. C'est juste l'instrument de départ. Sur les premiers disques elle galope avec la légèreté des broncos sauvages, plus tard elle sera chargera de remugles inquiétants, alcools, tabacs, codéïnes, souffrances, blessures, autismes.

 

 

Il est difficile de ne pas céder à la tentation schizoïde avec Vincent. Les six premiers 33 Capitols, plus le reste après. Pour ceux qui comme moi ont pris le train en route, ce travers n'existe pas. La période anglaise, le Challenge le Dandelion et les deux Kama Sutra ne sont que l'exacte continuité de la période fifties. Peut-être la pente par laquelle beaucoup descendent, mais pour nous l'autre face de l'aiguille qui monte aussi haut que son avers.

 

 

Moins importante à un strict niveau historique, la révolution rock-fiftie n'ayant pas de précédent dans le rock, encore que le Crazy Beat, le King of Fools, le Shakin'up a storm sont un magnifique contrepoint américain à la naissance du rock anglais. Côté Beatles, mais pour le côté Yardbirds, un titre comme Bird Doggin' s'est chargé de remettre les pendules à l'heure... Quant au retour at home, moins country que l'on a bien voulu le stigmatiser il regorge de prophétiques ouvertures. Je suis prêt à parier que si un jour ou l'autre une nouvelle vague rock'n'roll post Stray Cat devait s'éveiller aux States, elle aura écouté avec une suprême attention ces derniers albums.

 

 

Ceux qui ont connu Vincent ne l'ont jamais évoqué à mots couverts, l'homme pouvait être charmant jusqu'à ce que des envies de meurtres le fassent dérailler. Deux personnalités pour un seul chanteur, c'est trop. Paranoïaque, schizophrène, alcoolique immuno-dépendant, l'on a tout essayé pour définir l'animal, on a aussi tenté d'expliquer et d'excuser, voire de revendiquer.

 

 

Nous sommes de ceux qui le classeraient à part, Vincent nous semble relever d'une folie poétique, celle qui tomba comme la foudre sur des zigues comme Hölderlin, Artaud, Edgar Poe. Cet état de tension nerveuse où les crises de prostration comme celles de logorrhée verbales sont nécessaires et constitutives de l'épanchement créateur. Pas facile à vivre pour les voisins immédiats mais la preuve est chaque fois en ce processus d'invention et de remodelage des formes artistiques ( pour Vincent musicales ) qui caractérise ces génies. Des oeuvres inimitables mais auprès desquelles l'on revient toujours.

 

 

Les témoignages rapportés par nos auteurs se recoupent. Les moments de plus haute tension lors d'un concert de Gene Vincent se passaient souvent lorsqu'il entonnait une vieille ballade. Cela peut paraître surprenant surtout lorsque l'on regarde les trois morceaux filmés en direct par la télévision belge – documentaire en accès libre sur You Tube et ailleurs – cela peut paraître aussi surprenant lorsque au détour d'un sillon l'on reçoit en pleine face un uppercut comme Pink Thunderbird ou Bi-Bickey-Bi, Bo Bo Go – aucun groupe de hard n'a pu rivaliser avec cette brutalité sans limite – mais la voix de Gene était le résultat d'une étrange alchimie, celle de l'extrême solitude de l'humaine condition et de la nostalgie d'un futur toujours à venir.

 

 

Gene Vincent, the great.

 

 

DAMIE CHAD.

 

 

 

URGENT,CA PRESSE !

 

 

MY ROCK. N° 1.numérisation0016.jpg

 

Novembre / Décembre 2011.

 

 

Un nouveau magazine de rock ? Enfin pas si nouveau que ça, vaudrait mieux parler d'un transfert de compétences. Mais revenons un peu en arrière : juin dernier, nous annoncions la renaissance de Rock Sound, un numéro qui n'avait pas soulevé notre enthousiasme. A tel point que nous n'avions pas acheté le number two, courant juillet. L'on aurait dû, car l'on serait dès aujourd'hui en possession de la collection complète !

 

 

Début septembre le groupe Buzzer a été mis en redressement judiciaire. Sortent donc des présentoirs de nos relais H les revues Rap Mag – nous en avions chroniqué un exemplaire en notre trentième livraison, le rap n'est pas notre tasse de thé mais le zine était ce qu'il y a de meilleur dans le genre - Rock Sound – porté pour la deuxième fois en terre – et Rock One qui nous semblait être le leader de la presse teen-rock...

 

 

Mais l'aventure Rock One continue sous un autre nom. Dans la série, l'on ne change pas une équipe qui perd, Rock One change de couve et d'identité. Le Rock One Volume 79, par un tour de passe-passe financier – se voit transformé en My Rock N°1, pour la pagination intérieure l'on se contente de reprendre les articles déjà rédigés. Il a même été prévu dans la première semaine de septembre de prendre le titre de Rock Two.

 

 

D'après ce que nous comprenons, ce serait la régie publicitaire qui fournissait le groupe de presse Buzzer qui maintenant détiendrait le magazine. Une revue de rock'n'roll ne serait donc qu'un bar à pubs ! Le temps des amateurs transis qui tiendraient à bout de bras une revue pour apporter des nouvelles du front aux fans de base serait dépassée ! De nos jours l'on jetterait sur le marché des revues de rock pour vendre de la pub à l'acheteur berné ! Ne nous demandons plus pourquoi toutes les nouveaux mensuels de rock nous paraissent bourrés de conformismes flasques et de molles redondances. La presse-rock est rentrée dans l'ère du produit standardisé, le magazine n'est plus qu'un vecteur de la publicité occasionnelle !

 

 

Evanescence en couverture et en interview à l'intérieur. L'a grandi l'adolescente maladive qui nous offrit un de ces premiers albums dont on ne se relève jamais. L'est devenue une jeune femme au beau sourire. Amoureuse et pleine de promesses et d'envies. je préférais sa fantomatique apparition sépulcrale qui ressemblait à la mystérieuse dame noire de la pochette du premier Black Sabbath. En rock, plus que partout ailleurs, l'on ne pas être après avoir été ce que l'on n'est plus.

 

 

Dernière partie, la tournée des festivals de l'été : quelle originalité ! Cinquième fois depuis le début de la rentrée que je me tape le marronnier automnal. Uniquement dans la presse rock, car vous avez la même mouture dans Libé et le Nouvel Obs que je ne lis même pas chez mon coiffeur.

 

 

My Rock, il va falloir un tout petit peu plus d'inventivité pour rester dans la course. Déjà que la maquette s'est assagie et est devenue un peu passe-partout par rapport à Rock One !

 

 

ROCK ONE. Volume 78.

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Juillet-Août 2011.

 

 

Puisque en cette mi-octobre il en restait encore quelques exemplaires chez le dépositaire, autant ne pas se priver, le premier et le dernier numéros sont des pièces de choix pour les collectionneurs fauchés.

 

 

Je feuillette à la va-vite, de belles mises en page. Des articles de fond qui voisinent avec des encarts bien plus modestes. Pro-hard dirions-nous. Pas à cent pour cent, mais de quoi orienter les jeunes adolescents qui se lancent dans l'achat d'une revue. L'édito – pas un mot sur les affaires qui tournent mal – se félicitent des tournées en province des grands groupes comme l'américain Avenged Sevenfold qui ont carrément boudé Paris. Trop de sublimation tue-t-il le rock ?

 

 

En attendant de répondre à cette angoissante question l'on retrouve les californiens d'Avenged Sevenfold – ils ont fait les premières parties d'Iron Maiden et de Metallica – en interview, ne se lancent pas dans d'affolantes déclarations mais n'utilisent pas la langue de bois non plus. Un peu à l'image de la revue qui est d'une écriture simple et limpide. Une manière de rassurer un public sans aucun doute.

 

 

Les critiques de disques sont réduites à la portion congrue. Par contre dans le papier plastifié qui enferme le magazine vous trouverez deux posters grand formats Simple Plan et Taylor Momsen aux féminins charmes électriques et Jared Leto + Nirvana pour le second. Le pauvre Kurt Kobain est le seul à ne pas bénéficier de la quadri. L'image grise est un peu tristounette, c'est un peu moins tape à l'oeil que le fastueux double CD qui fête les vingt ans de la sortie de Nevermind. Mais assez prophétique du devenir de la revue quand on y songe a posteriori.

 

 

Damie Chad.

 

 

 

 

 

 

 

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