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25/02/2011

KR'TNT ! ¤ 41.

 

KR'TNT ! ¤ 41

KEEP ROCKIN' TIL NEXT TIME

A ROCK LIT PRODUCTION

23 / 02 / 2010

 

INDEX KR'TNT ! EN FIN DE LIVRAISON !

 

COCHRAN FAMILY

 

 

THREE STEPS TO HEAVEN

 

THE EDDY COCHRAN STORY

 

BOBBY COCHRAN with SUSAN VAN HECKE

 

 

LEONARD CORPORATION. 2003.

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Deux Cochran pour le prix d'un. L'oncle et le neveu. Tous les fans de Cochran connaissent cette vieille coupure de presse – que l'on retrouve partout – vantant les mérites du petit neveu d'Eddie, reprenant à quatorze ans la succession de son oncle... Ca pue un peu le truc de journaliste prêt à tout pour obtenir un gros titre et deux colonnes en cinquième page...

 

Un demi-siècle plus tard il faut se rendre à l'évidence, le journaleux de service avait le nez fin. Bobby Cochran, existe, il suffit d'ouvrir le livre pour le rencontrer. Lourd héritage ou transmission héréditaire ? A vous de juger. Mais avant d'avancer, avisons les fans qui voudraient connaître un peu mieux Eddie Cochran : c'est par ce bouquin – hélas non traduit en français – qu'il leur faut commencer. Les deux autres ouvrages que nous avons chroniqués sur Cochran, le Rock'n'roll Revolutionaries de John Collis et le Don't forget me de Darrel Higham, fourmillent de précisions muséographiques, dates, enregistrements, labels, orchestres, studios, tournées, mais si désirez rentrez en contact non pas seulement avec le travail de l'artiste mais sentir l'épaisseur humaine de l'individu que fut Eddie c'est bien sur cette relation de Bobby Cochran que vous devez vous ruer.

 

Ce n'est pas tant parce que Bobby a connu et côtoyé Eddie – en réalité pas autant qu'on le souhaiterait puisque il était dans sa dixième année lorsque son oncle disparut – mais parce que le livre est écrit d'un lieu privilégié, que tout autre biographe serait incapable d'atteindre, depuis l'intérieur de la famille Cochran. La chair et le sang des Cochran, comme il se plaît à le dire, et qu'il a pu en quelque sorte durant toute sa vie remonter les traces de son oncle, comme avec un laisser-passer back6stage qui lui a permis d'ouvrir toutes les portes, surtout celles que l'on referme soigneusement derrière soi, car l'on n'a pas envie que n'importe qui vienne mettre son nez dans l'envers du décor.

 

Sanglantes furent les Pâques de la famille Cochran, ce 17 avril 1960, l'idole de Bobby a fait faux bond. Le grand frère adorable, la figure de proue, l'orgueil de la Cochran Family, ne reviendra plus apporter joie, bonheur, rires et bêtises dans la vie de Bobby. Au soir de ce jour des Parques funestes le petit garçon qui se couche dans son lit se fait le serment de devenir comme son idole pour qu'il ne meure pas tout à fait, pour que son passage en cette vallée de larmes ne soit pas comme une étoile filante dont le souvenir flamboyant ne dure qu'un instant dans la mémoire des hommes.

 

C'est Dad, le père de Bobby qui lui enseignera deux années plus tard les premiers rudiments de la guitare. Sur une des deux vieilles caisses délabrées que le père avait récupérées dans une caisse promise à la démolition. Dad n'est pas un virtuose, mais il connaît les premiers accords ceux-là mêmes qu'il avait enseignées à Eddie une dizaine d'années auparavant... L'essentiel, ensuite il suffit de travailler. D'arrache main. Ce que fera le petit Bobby, jusqu'à devenir, selon un critique, un des douze plus grands guitaristes du pays, mais nous y reviendrons. Laissons-le se lancer à la poursuite de Chet Atkins.

 

Un sacré bonhomme ce Dad. Pour que vous le situiez mieux, sachez que c'est lui qui a composé le poème inscrit sur la plaque funéraire d'Eddie. Un drôle de truc qui m'a toujours fait penser à l'Annabel Lee de Poe, «  les anges pas à moitié si heureux au ciel ». Je doute fort que le paternel de Bobby ait eu les connaissances littéraires de Poe. Le milieu social n'incline pas à une telle opportunité. Mais de l'esprit torturé de Poe, Dad a sans aucun doute partagé bien des tourments.

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Le sang des Cochran est vicié à la base. L'alcool y abonde. Dad boit, plus de raison. Au-delà de toute raison. Pour parvenir à ce point absolu où les rêves de gloire se mélangent en la sordide réalité des déchéances existentielles. Durant deux ans il ouvrira un studio dans lequel Eddie aimait à le rencontrer, mais les affaires ne seront jamais bonnes et il se résoudra à le fermer. Cet homme qui a fait mille boulots, qui a traversé la grande dépression des années trente, n'aura même pas conscience du rêve américain qu'il aura trimballé toute sa vie avec lui. Difficile à vivre, violent, coureur de jupons, il fit le malheur de sa femme qui finit par partir et de sa famille qui n'en pouvait plus.

 

A quinze ans Bobby sera recueilli par la mère de sa petite amie qui l'hébergera et ira jusqu'à lui payer sa première vraie guitare alors que les amours adolescentes de ce futur gendre et de sa fille adorée se sont très vite muées en une simple et franche camaraderie... Mais le Dad de Bobby c'est l'est aussi l'autre Dad, celui d'Eddie qui n'apparaît pratiquement jamais dans les remembrances de Bobby, mais dont la personnalité est comme un double fantômal de celle de son père et comme mangée par celle de son épouse, Granny qui semble le véritable chef de famille alors qu'elle n'est que la poule protectrice de son petit Eddie chéri et préféré. Celle que la réussite d'Eddie investira de la puissance tribunicienne de la famille qui ne fera que s'accentuer après la mort de son mari survenue quelques mois après celle d'Eddie.

Ainsi Granny jusqu'à sa mort reprochera à Bobby de s'être lancé sur les traces d'Eddie pour récupérer la réputation de son oncle. En fait, elle avait surtout peur de tout ce qui pouvait faire de l'ombre à la postérité d'Eddie.

 

La famille Cochran est un peu méditerranéenne quoique le modèle en soit un peu universel. Les hommes commandent mais les femmes règnent. Elles se sacrifient mais ramènent à tout moment leur grain de sel. Les mâles vont au boulot – quand ils en trouvent – mais ils préfèrent s'adonner à de plus viriles occupations, la boisson et la chasse. Eddie ne déroge pas à la loi. Son amour des armes est connu. L'on peut encore admirer sa collection de couteaux et de fusils. Ce que l'on sait moins, ce sont les règles de la chasse à courre qu'il pratiquait. Quatre bonshommes bourrés à fond de train dans leur voiture faisant feu sur tous les lapins qui par malheur croisent leur route. Beaufs en goguette qui n'hésitent pas à abattre froidement et à bout portant une vache qui passait par là. Aventures picaresques : voyage des pieds nikelés au bout de la nuit...

 

Bobby nous le rappelle : la Bible affirme que le péché des pères retombe sur les enfants. Une des raisons du froid qui s'établira entre Eddie Cochran et Jerry Capehart qui combine le rôle de producteur et d'imprésario sera la trop grande dépendance d'Eddie à l'alcool. De même pour la fameuse tournée anglaise avec Gene Vincent dont on essaie toujours de nous refaire le coup du dieu noir et de l'ange blond, Bobby Cochran nous décrit un Cochran de plus en plus porté par la soulographie. Il avance des excuses et des explications : un pays pluvieux et très froid, une cuisine catastrophique, des centaines de kilomètres en des trains insupportables, et l'absence de Granny qui pèse lourd dans le coeur d'Eddie, mais il emploie à plusieurs fois le mot fatal d'alcoolisme qu'il rattache à mots couverts à un atavisme familial... Mauvais sang ne saurait mentir.

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Au contraire de Darrel Higham, Bobby ne laisse planer aucun doute sur l'abstinence sexuelle de notre rock star qu'il nous décrit comme toujours prêt à enfiler dans toutes les positions (in)autorisées la moindre créature féminine qui passe près de lui. Nous apprenons que les ébats de notre chaud lapin auraient laissé sur les rivages britannique – tout comme sur les rives australiennes – une progéniture qui se fit connaître ( mais non reconnaître ) une vingtaine d'années plus tard auprès de la famille...

 

Reste le cas Sharon. Bobby Cochran n'élude pas le problème : il ne nous la présente pas toujours sur son meilleur jour. Eddie se serait-il marié avec elle ? Sans doute que non et peut-être que oui, mais en ce cas ils auraient selon son analyse très vite divorcés. Il rappelle que dans les hôtels où ils descendaient Eddie faisait tout pour qu'elle ait sa chambre à un autre étage que la sienne... Sharon était-elle une amoureuse intéressée ? Et Eddie un amoureux intéressant ? J'ose pronostiquer qu'Eddie avait surtout besoin de Sharon lorsqu'elle n'était pas là, mais qu'il était moins en manque de son absence physique que de sa présence dans sa tête. J'entrevois le lien qui l'attachait à Sharon comme un substitut à la personnalité maternelle. Sharon Sheeley était douée d'une forte personnalité et d'un grand appétit de vivre, cela attirait Eddie mais lui faisait peur. Eddie jouait au chat et à la souris avec Sharon Sheeley – je t'attrape et je lève la patte pour la rabattre dare-dare et caetera - non pas pour s'amuser de sa force de séduction mais parce qu'il savait que la petite souris était capable de croquer le gros matou.

 

De Cochran, Bobby fait le tour. Nous apprenons ce que nous ignorions comme ce que savions déjà ou avions deviné. Comme la présence du conseil de famille, n'oublions pas qu'Eddie était mineur, qui ne prit peut-être pas toujours les bonnes décisions quant au profilage de sa carrière cinématographique. Pour Granny rien n'était trop beau pour Eddie, mais le mieux étant parfois l'ennemi du bien, il vaut mieux se contenter d'une enchère basse que de brûler les étapes.... Lorsque l'on pense à la dérive filmique d'Elvis, qui si Alice Cochran n'a pas préservé son rejeton du pire...

 

Liberty n'a pas eu une très intelligente attitude quant au soutien de sa vedette censée rivaliser avec le RCA Presley. Waronker, le PDG, regardait le rock par le petit bout de la lorgnette. La compagnie a gardé dans ses frigos des perles qui auraient aidé à établir d'Eddie comme le renouveau et la continuité du rock'n'roll américain, elle préférait le pousser à enregistrer des bluettes qui le classaient comme un des suiveurs d'Elvis, non pas la pente du pelvis pervers mais le côté crooner encroûté...

 

Dans la moindre friandise à minettes-teens, le génie d'Eddie parvenait à coller un truc surprenant qui aujourd'hui encore attire et retient l'oreille. La touche du génie en quelque sorte, mais cette espère de surenchère propre aux musiciens de studio consciencieux qui consiste à sauver coûte que coûte la moindre séance possédait son défaut : trop sûr de son talent Eddie ne voyait pas la nécessité d'écrire de nouveaux morceaux puisqu'il était capable de transcender n'importe quel matériau à sa disposition. Sur ce point Jerry Capehart allait à l'encontre de la paresse de son protégé.

 

Nous touchons-là à une faiblesse – qui fut aussi sa force en le sens où elle est restée très longtemps une oeuvre collective - de toute la musique populaire américaine : la reprise incessante d'un patrimoine d'une telle richesse et d'une telle ampleur que l'on trouve toujours un vieux, ou même récent, morceau à recycler. Ce sont les Stones et les Beatles poussés par de basses considérations matérielles de droits à payer qui comprendront que les interprètes avaient tout à gagner à devenir compositeurs...

 

Puisque l'on parle des englishes autant signaler les pages dans lesquelles Bobby Cochran apporte les preuves de l'admiration sans borne que professaient les Beatles mais aussi les Stones, pour l'oeuvre d'Eddie Cochran.

 

En 1968, Bobby Cochran a la chance de passer avec son groupe en première partie des Yardbirds. A son étonnement Jeff Beck arrive à résoudre avec une grande facilité sur la caisse pleine de sa Fender des passes que lui-même n'obtient qu'avec une très profonde concentration sur la creux caisson de sa Gretch... Bobby se hâtera d'acquérir une fender... Passage symbolique de témoin, le rock évolue... plus tard par un juste retour de manche il sera témoin en compagnie de Sharon Sheeley de la grande admiration de Jimmy Hendrix et de Jeff Beck pour le jeu de guitare d'Eddie Cochran...

 

Bobby deviendra un des guitaristes d'un de mes groupes fétiches, Steppenwolf un des fondateurs du hard rock et auteur de l'hymne culte de tous les rockers, l'indétrônnable Born to be wild... Bobby continuera sa route notamment avec les Flying Burrito Brothers, Leon Russel et quelques autres du même acabit...

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Mais le destin va de nouveau frapper à sa porte. De nombreux fans d'Eddie l'ignorent mais le 17 avril 1999 Bree Cochran, la fille de Bobby, périt dans un accident d'automobile, touchée à la tête à l'âge de 21 ans, just like Eddie... La suite du chapitre consacré à l'évocation de Bree fait froid dans le dos. Le chagrin d'un père, des mots simples et poignants qui serrent le coeur. L'on a envie de refermer le livre et de sortir sur la pointe des pieds, pour ne pas déranger et endosser le rôle du voyeur, mais Bobbie continue ses Synchronocités... quelques mois après la disparition de Bree, Rita sa femme se trouve bloquée dans un encombrement... une jeune fille de 19 ans vient d'être victime d'un accident de la circulation... Rita écrit un mot de consolation aux parents de cette jeune morte dont le sort lui rappelle trop sa Bree chérie... le père téléphone pour remercier... au cours de la conversation, il annonce qu'il lui reste une fille née... un 17 avril et que sa fille morte se prénommait... Cochran...

 

Un dernier mot pour finir, Bree Cochran avait elle aussi des relations difficiles avec l'alcool...

 

Le sang des Cochran.

 

Damie Chad.

P. S. : rappelons que Susan Van Hecke qui a aidé Bobby Cochran à mettre en forme ce livre, que tout amateur d'Eddie se doit de lire, a aussi écrit Race with the Devil : Gene Vincent's Life in the Fast Line que nous avons chroniqué dans notre quatrième livraison.

 

 

ON EDDIE'S GRAVE...

 

 

Heavenly music filled the air

That very tragic day.

Something seemed to be be missing tho'

So I heard the creator say :

«  We need a master guitarist and singer

I know of but one alone.

His name is Eddie Cochran

I think I'll call him home.

 

I know the folks on earth won't mind,

For they will understand

That the Lord loves perfection,

Now we'll have a perfect band. »

 

So as we go through life; now we know :

That perfection is our goal,

And we strive for this

So when we are called,

We'll feel free to go.

 

 

SUR LA TOMBE D'EDDIE...

 

Une paradisiaque musique emplissait l'air

En ce jour si tragique.

Quelque chose semblait te manquer à Toi,

Aussi ai-je entendu le créateur :

«  Nous avons besoin d'un maître guitariste et d'un chanteur

Je n'en connais pas à part un seul.

Il se nomme Eddie Cochran

Je pense que je l'appellerai dans ma maison.

 

Je sais que les gens sur la terre ne seront pas d'accord

Pourtant ils comprendront

Que le Seigneur aime la perfection,

Et dès lors nous aurons un orchestre parfait. »

 

Ainsi cheminons-nous le long de notre vie; désormais nous savons :

Que la perfection est notre but,

Et nous nous efforçons d'atteindre à celle-ci

Pour que, lorsque nous serons appelés

Nous nous sentions libres de partir.

 

 

URGENT, CA PRESSE !

 

 

LOUD ! N° 170.                                                                                                                                                                            cochran5.jpg

Mars 2011.

 

C'est du lourd ! Inutile de prendre votre mine désabusée et de dire que vous connaissez déjà. Je ne vous croirai pas. Je l'ai ramené d'un voyage express au Portugal. Pas grand chose de très rock'n'roll dans les kiosques dans ce pays. Deux mags qui se la jouent nostalgie-seventies avec Led Zeppelin en couverture pour l'un et Progressive-rock pour l'autre, mais ça sent un peu trop l'arnaque exploitation d'un filon doré je profite de ton fric et LOUD ! qui semble plus authentique.

 

Qui semble, car comme je ne cause pas un vocable de l'idiome lusitanien ma compréhension doit être des plus incertaines. La ressemblance avec tout autre revue de hard metal n'est pas due au hasard. Esthétique noire, lettrages gothiques, poses d'apocalypse, reproduction de pochettes CD aux ambiances angoissantes, sans y comprendre un traître mot, le fan de métal se sent comme chez lui, en terres dangereuses semées d'embûches meurtrières...

 

Beaucoup de groupes américains, des allemands, un français DAGOBA ( quatre albums depuis 2003, www.dagobaonline.com ) mais aussi un maximum de portugais comme BEFORE THE STORN, DEVIL IN ME, DECAYED, âmes pures et coeurs sensibles s'abstenir. Avis aux amateurs du genre : quelques spécimens de la revue ne dépareront point votre collection ! Pour tout renseignement complémentaire remontez à la source du mal : www.loudmagazine.net

 

DamChad.

 

 

cochran7.jpgJAZZ MAGAZINE. N° 622.

Février 2011.

 

Plus exactement Jazz Magazine & Jazz man. Les deux magazines ont fusionné depuis quelques mois. La clientèle n'était plus au rendez-vous et les rentrées publicitaires se faisant plus rares... Il paraîtrait que la faute serait à rejeter sur les internautes qui chargeraient leur musique gratuitement... ce qui aurait pour conséquence de rogner sur les budgets publicitaires des compagnies de disques qui ne renverraient plus l'ascenseur. Ne comptez pas sur moi pour pleurer sur les majors désargentées. Il leur serait si facile de rendre le prix du disque si accessible en rognant sur les bénéfices de leurs actionnaires ! Quand je vois la série de trente disques à Cinq euros ( l'exemplaire pas la série ) sur le blues – du delta à Chicago, rien que du bon - lancée par la Fnac, je me dis encore un effort, messieurs les capitalistes, vous prouvez que les prix peuvent encore baisser sans y laisser vos fonds de culottes.

 

Tout se perd, derrière Jazz Magazine, l'on retrouve Daniel Filipacchi et la famille de Franck Ténot. Des gens qui ne poinçonnent pas à l'Armée du Salut d'après moi, et que l'on déniche dans tout ce qui touche à l'entertainement musical français... Il est sûr que la venue de Citizen Jazz sur le net a dû bousculer les pécuniaires habitudes des lecteurs...

 

Reste que ce numéro est à se procurer. Pour les amateurs de rock. Le dossier central consacré à Louis Armstrong et la Naissance du Jazz porte moins sur Armstrong que sur ce melting pot musical qui à cheval sur les deux siècles précédents donna naissance au blues et à la country musique.

 

Il ne faut jamais visiter les cuisines du resto dans lequel l'on se cale l'estomac. Les puristes de tous bords devraient appliquer ce sage précepte culinaire à leurs passions. Chercher l'origine du jazz, du blues et de la country, c'est un peu vouloir casser le mythe du big bang – ne pas confondre avec celui du Big Band. Difficile de savoir qui a précédé qui ! Le jazz n'est pas plus né du blues que le blues du jazz, ce serait même le blues qui se serait frotté à la gamme pentatonique des refrains appalachiens importés d'Irlande, l'african root aurait plutôt apporté un salmigondis de rythmes endiablés sur lequel le jazz aurait poussé comme de la mauvaise herbe. Et ne prenez pas tout cela au sérieux. Les premiers bluesmen auraient davantage emprunté à la variétoche Tin pan AlLey, opérettes et chansonnettes, plus partoches de piano classique que les jeunes filles de bonnes familles massacraient pour oublier les torpides chaleurs de leur virginité sud-obsédantes.                                                          cochran8.jpg

 

Tout le monde y a mis son grain de sel. Les nègres qui amusaient les maîtres en pantomimant ce qu'ils croyaient être la musique des maîtres, les blancs qui se sont déguisés en nègres pour parodier leurs esclaves, puis les noirs qui ont ont recopié les bouffonneries des artistes blancs pour reprendre le bien qu'ils avaient volé une première fois... Un micmac indescriptible. Avec toujours le troisième larron qui tire les marrons du feu, les créoles qui forment les premiers orchestres de cuivres, et les musiciens classiques qui jettent les bases du piano bastringue à trop vouloir s'ouvrir aux racines folkloristes de leur musique nationale.

 

Entretemps j'ai oublié les hymnes religieux et la musique militaire ! Prenez tout cela et mélangez le tout ! Au bout d'un certain moment ce n'est pas l'idiome musical commun à tous qui va différencier les genres musicaux mais l'attitude des individus qui d'instinct, de par leurs propres connaissances et leurs aussi importantes ignorances, et de par leur histoire individuelle et leur milieu, vont créer des manières d'être que l'on qualifiera de blues, de country ou de jazz. La musique populaire américaine qui nous intéresse est d'origine existentielle, le musicien précède la musique comme l'Existant heideggerien est supposé précéder l'Être. Ce qui compte ce n'est pas la musique mais l'ici et maintenant du chanteur.

 

Ce dossier est signé par Philippe Bas-Rabérin, Franck Bergerot, Jonathan Glusman, Jacque Reda et Alain Tercinet qu'il faut ici saluer bien bas pour leurs connaissances et leurs curiosités intellectuelles.

 

Une bibliographie qui vous fera regretter de ne pas être né anglais... Vous complèterez vos connaissances par l'article It was a very good year, 1915-1916 de Bergerot et page 58 la chronique du CD Dixiefrog / Harmonia Mundi BLACK & WHITE Recorded in the field by Art Rosenbaum. Vous écouterez le coffret FROM MINSTREL TO MOJO sur Archives / Coadex, puis vous viendrez me manger dans la main pour vous avoir révélé l'existence de ce numéro, fondateur, indispensable et iconoclaste.

 

Damie Chad.

 

INDEX KR'TNT !

 

ALAIN DISTER / 38

ALEXIS QUINLIN / 38

BASTON GENERAL / 2

BB BRUNES / 36

BRITT HAGARTHY / 10

BURNING DUST / 1 / 25

BUSTY / 34

GARRETT McLEAN / 15

CHARLES BURNETT / 21

CHRISS WELCH / 14

DANIEL GIRAUD / 3 /

DARREL HIGHAM / 30

DAVE SMITH / 19

DJ PREMIER / 32

DICK RIVERS / 29

EDDIE COCHRAN / 30 / 36

EDDUIE MUIR / 11

EDDY MITCHELL / 24 / 29 / 35

ELVIS PRESLEY / 29

EVAN HUNTER / 20

GENE VINCENT / 4 / 7 / 9 / 10 / 11 / 13 / 15 / 18 / 19 / 27 / 36

GERARD HERZHAFT / 32 /

GOSTH HIGWAY / 25 / 26

IGGY POP / 34

JEAN-MARC PAU /

JEAN-PAUL BOURRE / 5

JEAN-WILLIAM THOURY / 18

JOHN COLLIS / 36

JOHN SINCLAIR / 39

JOHNNY CASH / 22

JOHNNY HALLYDAY / 3 /

JULIE MUNDY / 30

JULL & ZIO / 8

LANGSTON HUGHES / 21

LEFFTY FRIZZEL / 23

LUCILLE CHAUFOUR / 6

MC5 / 39

MICK FARREN / 27

NICK MORAN / 12

NOIR DESIR / 35

OLD SCHOOL : 1 /

O. MURCIE : 32 / 35

PATTI SMITH / 30

PATRICE LEMIRE / 17

PATRICK GRENIER DE LASSAGNE / 17

PETER GURALNICK / 32 / 35 / 37

PHILIPPE MANOEUVRE / 33 /

PIERRE HANOT / 30

PETER GRANT / 14

PLASTICINES / 36

ROBERT JOHSON / 35

ROCKERS CULTURE / 25

RODOLPHE &VAN LINTOUT / 9

SONIC SURGEON / 28

STEPHANE PIETRI / 38

STEVE MANDICH / 4

SUSAN VANHECKE / 7 /

THIERRY LIESENFIELD / 13

VAL HENNESSY / 38

VELLOCET / 16

WANDA JACKSON / 37

 

FILMS

 

DEVIL'S FIRE / CHARLES BURNETT / 21

TELSTAR / NICK MORAN / 12

VIOLENT DAYS / LUCIE CHAUFOUR / 6

 

KRONIKROCK

 

BB BRUNES : NICO LOVE TENN / 36

BURNING DUST : BURNING... LIVE / 25

CULTURE ROCKERS ( collectif ) / 25

GHOST HIGWAY : GHOST HIHWAY / 25

PLASTICINE : ABOUT LOVE / 36

VELLOCET : INSOMNIA / 16

 

LOOK BOOKS

 

A TRIBUTE TO GENE VINCENT / EDDIE MUIR / 11

CASH / L'AUTOBIOGRAPHIE / 22

CLASSE DANGEREUSE / PATRICK GRENIER DE LASSAGNE / 17

COMPLOTS A MEMPHIS / DICK RIVERS / 29

COUNTRY BLUES / CLAUDE BATHANY / 40

DON'T FORGET ME / JULIE MONDY & DARREL HIGHAM / 30

ENCYCLOPEDIE DE LA COUNTRY ET DU ROCKABILLY / MICHEL ROSE / 40

ELVIS MON AMOUR / LUCY DE BARBIN / 29

ELVIS. SES DERNIERS JOURS / CHARLES C. THOMPSON II / 29

FEEL LIKE GOIN' HOME / PETER GURALNICK / 32

GENE VINCENT / GARRET McLEAN / 15

GENE VINCENT / RODOLPHE & VAN LINTHOUT / 9

GENE VINCENT DIEU DU ROCK'N'ROLL / JEAN-WILLIAM THOURY / 18

GHOSTS SONG / JEAN-MARC PAU / 29

GRAINE DE VIOLENCE / EVAN HUNTER / 20

GUITAR ARMY / JOHN SINCLAIR / 39

IN THE GUTTER / VAL HENNESSY / 38

JUST KIDS / PATTI SMITH / 31

KIDS ROCK / BUSTY / 34

LE NARCISSE / PHILLIPE VAUVILLE / 37

LITTLE BOATS ENSALVAGED / DAVE SMITH / 19

EDDY ET MOI / ALAIN DUGRAND / 32

NOUVELLE ENCYCLOPEDIE DU BLUES ( N° 10 ) 32 /

PAS DE CHARENTAISES POUR EDDIE COCHRAN / PATRICK LEMIRE / 17

PRESAGES D'INNOCENCE / PATTI SMITH / 31

PUNK ROCKERS / ALAIN DISTER / 38

PUNK SEVENTEE RUSH / STEPHANE PIETRY – ALEXIS QUINLIN / 38

QUAND J'ETAIS BLOUSON NOIR / JEAN-PAUL BOURRE / 5

RACE WITH THE DEVIL / SUZAN VANECKE / 4

ROCK FRANCAIS / PHILIPPE MANOEUVRE / 33

ROCK'N'TAULE / PIERRE HANOT /

THE BITTER END / STEVE MANDICH / 7

THE DAY THE WORLD TURNED BLUE / BRITT HAGARTHY /10

THE MAN WHO LED ZEPELIN / CHRISS WELCH / 15

THE STORY BEHIND HIS SONGS / THIERRY LIESENFIELD / 13

THE WEARY BLUES / LANGSTON HUGHES / 21

THERE IS ONE IN EVERY TOWN / MICKK FARREN / 27

TROIS / PATTI SMITH / 31

 

 

URGENT CA PRESSE !

 

BLUES AGAIN ! N° 10. 32 /

BLUES MAGAZINE ( N° 59 ) 35 /

CROSSROADS / 33 /

HARD ROCK ( N° 106 ) / 37 /

JUKE BOX ( N° SP 11 ) 29 / ( N° 281) 30 /

LES GENIES DU BLUES ( N° 3 ) 32 /

OBSKÜRE ( N° 1) 33 /

PALPABLE ( N° 5 & N° 6 ) 39 /

PUNK RAWK ( N° 16 ) 38 /

RAP MAG ( N° 7 ) 30 /

ROCK'N'FOLK ( N° 519 ) 30, 31 / ( N° 522 ) 37 /

ROCK'N'ROLL REVUE ( N° 51 ) 40 /

ROCK SOUND ( HS N° 8 ) 39 /

SOUL BAG ( N° 201 ) 36 /

 

 

 

18/02/2011

KR'TNT ! ¤ 40.

 

 

KR'TNT ! ¤ 40

KEEP ROCKIN' TIL NEXT TIME

A ROCK LIT PRODUCTION

11 / 02 / 2010

 

 

INDEX KR'TNT REPORTE EN FIN DE LIVRAISON

 

 

 

COUNTRY HIGHWAY

 

 

ENCYCLOPEDIE DE LA COUNTRY

 

ET DU

 

ROCKABILLY

 

MICHEL ROSE

 

( JACQUES GRANCHET EDITEUR. 1986. )

 

COLLECTION BEST

 

 

Indispensable. Irremplaçable. Un des très rares livres écrits en français sur la country musique. Un livre somme. Evidemment ça ne couvre que les années 1922 – 1985, mais la source et le coeur de la musique populaire américaine sont radiographiées au millimètre près.

 

L'auteur, Michel Rose s'est fait discret ses dernières années. Nous allons vous la jouer à l'outlaw, il se cache sous le pseudonyme de Buddy Chessman, tous les chasseurs de primes retrouveront sa trace sur le site rockin-records.overblog.fr . Attention l'individu est armé et tire pas mal de bons sons de sa kalachnikov à cordes. Peu d'accent français lorsqu'il chante en amerloque. Possède un passé plutôt lourd, a successivement commis en 1981 un bouquin pour la collection Rock'n'folk – un malin qui ne met pas tous ses oeufs dans le même panier – intitulé Pionniers du rock'n'roll, rock'n'roll fever chez Albin Michel, et un des premiers 45 T revival français sur Rose Record Company en 1982. Il récidivera en 1987 avec en face A un Honky tonk man pas dégueux. Un gros calibre qui se contente pas de balancer des petits pois à la sarbacane aux alligators du bayou.

 

Remarquez, moi ce genre de mec, ça ne me fait pas peur. A la mid-fifty j'en savais déjà un bout sur la country. Non pas tout, je sortais tout juste du CP mais j'avais déjà assimilé l'essentiel, l'origine pour parler comme Heidegger. Je connaissais par coeur, je peux même vous réciter le début «  Tout là-bas, dans l'Ouest sauvage... » Captivant, juste un petit bémol, j'ignorais totalement que je causais de country. Pour moi Roy Rogers et son cheval Gâchette, Gene Autry et son Champion, c'était des cow-boys, des durs, des courageux, des indomptables. Ce n'est que bien des années plus tard que je découvris l'insoutenable vérité, mes petits albums des Deux coqs d'or m'avaient menti, ce n'étaient ni des Jesse James ni des Quantrill, mais des cow-boys d'opérette ( on ne disait pas des tapettes mais on le pensait très fort ) qui roucoulaient encore plus mal que Mariano dans des simili-westerns d'un ridicule achevé... En France, dès qu'on a l'occasion de brocarder les ricains l'on ne se gêne pas...

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Plus tard l'adolescence étant survenue, dévoré par une soif inextinguible de connaissance rock, j'appris tout ce qu'il fallait savoir sur les Singing cow-boys. Est-il arrivé la même mésaventure à Michel – la vie n'est pas toujours - Rose ? Toujours est-il que son dictionnaire débute par six petites pages que toute personne qui voudrait étaler sa culture-rock au grand jour devrait être capable de réciter les yeux fermés de la première à la dernière ligne.

 

Quelle douce musique que ces têtes de chapitre, Old Time and Hillbilly, Blues, Cowboy songs, Singing cowboys, Bluegrass, Western Swing, Honky Tonk, Hillbilly Boogie, Cajun, Rockabilly, Country and Western, Nashville Sound, Truck drivin' song, Country rock Californien, Outlaw. Le combat s'arrête là, faute de combattants. Depuis il faudrait rajouter toute une nuée de néo-quelques choses, mais nous nous pencherons sur le sujet en de futures livraisons.

 

Je pourrais clore ma chronique ici. J'ai tout dit. Papier-collé, débrouillez-vous ! Mais non, je ne vais pas vous laisser errer dans l'ingrat entremêlement des pistes à peine suggérées. Comme je tiens pas non plus à vous recracher tout le book in extenso, me conterai de vous filer la méthode. Car si les 180 pages se lisent d'un seul trait – et attention, c'est écrit minuscule sur du grand format et ça vous bouffera le lonely week-end – Michel Rose n'est pas just Blueberry incapable de retrouver the lost goldmine. Il ne perd jamais le Nord. Sait très bien où il veut en venir.

 

Ne vous égarez pas dans les marécages de la suspicion, comment même pas deux colonnes complètes sur Lefty Frizzel et un roman-feuilleton sur les Willis Brothers dont vous vous moquez éperdument ! Michel Rose est comme tout un chacun, il a ses dadas, ses chouchous, ses préférences innées : exemple il trouve toujours une excuse aux chanteuses qui présentent un joli minois, surtout si de surcroît elles sont avantagées par une longue chevelure blonde. Pour ma part je suis prêt à lui pardonner ces signes patents de faiblesse humaine. A l'impassible nul n'est tenu.

 

Par contre méfiez-vous, qu'il garde bien ses deux mains sur la table car il a la sacrée manie de vous refiler la marchandise que vous n'êtes pas spécialement venue chercher. Affirmons-le carrément : Michel Rose est un vicieux. Modérez vos ardeurs, non il ne n'exhibe pas les photos nues de l'avantageuse poitrine de Dolly Parton – oui, vous êtes déçus – mais voilà un gars qui vous fait tout un baratin pour vous emmener visiter les gorges profondes et cachées de la Country... et qui en fin de compte vous refourgue la collection complète de tous les disques ignorés du rockabilly américain.

Ouvrez l'encyclopédie au hasard, je suis prêt à parier que comme tout français moyen pour qui la country américaine se résume à Jimmie Rodgers et à Johnny Cash, vous vous attendez à une kyrielle de noms inconnus dont vous êtes sûrs de ne plus vous souvenir, dès la page suivante. Eh bien, c'est raté, il y a toujours un de vos rock'n'rollers chéris qui pointe le bout de son nez.

 

Les esprits posés chercheront à défendre Michel Rose : il n'y est pour rien. Ce n'est tout de même pas de sa faute si la première génération des rockers américains ont connu une super traversée du désert dès avant le tout début des sixties. Pour un Gene Vincent qui a démarré une seconde carrière en Europe, combien de Jerry Lee qui ont trouvé refuge dans le pays de leurs premières amours.

 

L'on avancera même que si Vincent a pu renaître de ses cendres en la perfide Albion, c'est justement parce que géographiquement cet enfant perdu de Norfolk n'avait point des roots très solidement plantées dans le terroir natal. Un city cat et pas un country folk. La même histoire, mais en lettres blanches, que celle qui s'est jouée en capitales noires entre le Delta rural Blues et le Chicago blues.

 

Certes l'on peut en discuter durant des heures. Mais Michel Rose est avant tout un fan de rockabilly – ce qui n'est pas pour nous déplaire – et pour lui si toutes les routes du Country ne mènent pas à Nahsville, elles sont innombrables celles qui font le détour par notre rockabilly chéri. Reste encore à philosopher sur la désignation pronominale de ce nous.

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Ne désigne pas expressément tous ceux qui aiment le rockabilly, car jusque en 1980 qui aimait le rockab aux Etats-Unis ? L'on ne veut pas savoir. Ce qui nous importe, c'est notre point de vue à nous, européens. Ne nous méprenons pas, nous ne désignons pas l'ensemble de nos contemporains mais ces groupements bigarrés et ultra-minoritaires d'amateurs et de collectionneurs qui en Angleterre, en Allemagne, en France et un peu en Suisse ont mythifié grave sur le rock'n'roll et tout ce qui tournait autour.

 

Pour les fans américains le problème ne se posait pas de la même manière : le mouvement rock faisait parti du paysage naturel, l'on savait où le trouver, un peu à l'écart, comme les réserves indiennes. En Europe, privée de tout, d'informations, de revues et de disques, la demande était si forte qu'elle a entraîné un mouvement de réédition très important. Le mouvement néo-rockab s'est mis en branle très doucement dès les mid-seventies, et ce d'une manière différente du phénomène revival américain qui était plus nostalgique qu'affamé. Les Stray Cats seront les grands profiteurs de cette flamme enragée qui ne s'était jamais tout à fait éteinte...

 

Les européens ont eu aussi leur frontière américaine à repousser. C'est que voyez-vous, le tour des grands pionniers est assez vite réalisé, une fois que vous avez éclusé la dizaine de noms habituelle, circulez il n'y a plus rien à voir. La mort de Presley a entraîné une réévaluation de son apport musical. Les fans qui ne le suivaient plus que de loin se sont mis à rechercher du côté de ses débuts. La moisson fut plus riche que l'on ne l'aurait espéré. Le Louisiana Hayrade et la discographie Sun ont été passés au peigne fin. Les caves de Sam Phillips se sont révélées monstrueuses. Derrière chaque single, un chanteur. Et la plupart du temps pas un cradingue, ou un nul absolu. Au contraire de l'or en barre.

 

Alors on est partis à la recherche de ses inconnus. Le dictionnaire de Michel Rose est rempli de ces chasses à l'homme, et peu à peu sous nos yeux abasourdis dessine une carte du rockabilly de plus en plus fouillée. L'on ne compte plus les chanteurs de country qui entre 1954 et 1959 se sont laissés entraînés par le tourbillon. Pêché de jeunesse : ils avaient vingt ans, plein de sève, de sang et d'énergie. N'ont su résister à la mode. Un peu partout les labels ont ouvert leurs micros, on enregistrait dans la fièvre deux, trois, quatre morceaux, on tirait cinq cents exemplaires et l'on passait à autre chose si ça ne marchait pas. 99 fois sur cent.

 

Retour au pays natal. La country a assimilé ces bataillons de jeunes gens impatients. Bien sûr il y a eu aussi les purs, les fous, les déjantés, qui sont venus, ont craché leur gourmes et sont repartis sans demander leurs restes. A tel point qu'aujourd'hui l'on est incapable de les identifier. Michel Rose n'hésite pas à donner la parole à ces alcoorockabilliques anonymes.

 

Je me souviens des rayons de la Fnac à l'époque, l'on trouvait par dizaines des compilations d'artistes que l'on ne connaissait que de nom si l'on n'avait pas eu la chance de les entendre à la séance rock du Pop-club de José Arthur... sans parler de ces anthologies qui regorgeaient d'illustres inconnus.

 

Mais Michel Rose ne se contente pas d'étiqueter les nouveaux produits qui viennent d'être mis en boîte. Son encyclopédie est avant tout un ouvrage de réorientation logistique des connaissances rock. Selon lui, le rock'n'roll n'est pas le point d'arrivée du rockabilly. Les deux musiques sont cousines mais point soeurs jumelles. Entre la rock-music et le rockabilly il trace une frontière infranchissable. Un seul point de passage : le country rock de Gram Parson ou d'Emylou Harris. Une île au milieu de la rivière mais pas question d'aborder l'autre rive.

 

Il reste très réservé sur l'apport des Stray Cats, ne parlons point du psychobilly ou du punkibilly... Il a même des mots très durs sur le mouvement néo-rockab anglais qu'il rabaisse au niveau de Claude Luter... On est toujours le Panassié de quelqu'un... Au moins de soi-même. Nous ne lui en voulons pas. Seuls les gens passionnés trouvent grâce à nos yeux. Pour ne pas nous éloigner de cette sphère d'idées nous aimerions en savoir plus sur ses hypothèses d'une influence du Western Swing sur Django Reinhardt. Ai lu, il n'y a pas très longtemps une biographie de Django très documentée qui n'abordait point cette problématique. D'autant plus intéressant que – je ne suis pas le seul à le penser - Cliff Gallup a écouté Django.

 

Michel Rose nous présente un Haley et un Holly empêtrés en leurs débuts jusqu'au cou dans la country. Il sera plus difficile pour eux de s'en défaire que Cochran et Vincent. Mais ne focalisons pas toujours sur les mêmes, Michel Rose remonte les pistes. Le rock'n'roll n'est pas né en un seul endroit, ni chez Bill ni chez Elvis. Les racines sont multiples. Il est né un peu partout et un peu tout le temps. Je pose une question : entre le Yodel de Jimie Rodgers et le hoquet du rockab, n'y aurait-il pas comme une filiation directe ou une discrète, sinon aspiration du moins inspiration ?

 

Ce qui apparaît nettement dans ce livre, c'est que si en Europe nous avons connu la baffe rock qui a changé le niveau de conscience de millions de jeunes, les USA, toujours en avance sur l'Europe aux anciens parapets, ont eu droit en avant-première au traumatisme rockabilly. Et c'est peut-être pour cela que la grande Amérique s'est laissée détourner si facilement du rock à la fin des années cinquante. Quand nous parlons d'une première génération rock américaine, celle qui chez nous correspond aux pionniers, en fait nous désignons la deuxième, la première américaine n'étant pas celle des pionniers mais celle du rockabilly, qui s'est rabattue aux derniers vents mauvais du post-maccarthisme sur la position de repli country, national-country en quelque sorte.

 

Ce qui expliquerait et fonderait la réputation conservatrice de la country. De la rébellion rockabilly à la naissance de l'Outlaw, c'est surtout la révolution rock que l'on désire plus ou moins consciemment voir avorter.

 

Damie Chad.

 

 

URGENT, CA PRESSE !

 

ROCK'N'ROLL REVUE. N° 51.                                                                                                                                             country40.jpg

Trimestriel et Hors-Série pour l'amateur de Rock and roll – Country Music – Blues – Swing.

Octobre – Novembre – Décembre 2009.

Edité par l'Association «  Rock'n'roll Revue » 12 rue Didot, Apt 47- 75014 Paris.

Abonnement : François Moussy – Résidence Georges Washington, 42 allée Saint Cucufa. 92 420.

 

Ce n'est pas une revue sur le rock'n'roll, mais la revue française de rock and roll. Sachez apprécier la différence ! Elle a pris dans le coeur des fans la place qu'a occupé Big Beat durant les années 70. L'on y retrouve les noms de la garde de fer du rock'n'roll français, Imperial, Big Joe Zitoune, Tony Marlow et quelques autres...

 

Surtout pas des passéistes. Des gars qui se battent pour le rock et qui essaient de faire passer des informations sur tout ce qui bouge et fraie dans le vivier rock'n'roll national, voir par exemple l'article La scène Française Actuelle, cinquième partie.

 

Tony Marlow – l'initiateur de Rockers Culture analyse le disque de The two sides of Gene Vincent, sorti par JBM, nous ne pouvons que souscrire à sa vision comparée de Cliff Gallup et Johnny Meeks, vieille école swing d'un côté et modernité prophétique pour le second. Deux maîtres certes, mais la crispation identitaire de certains milieux puristes rockab sur le seul Gallup est parfois exagérée. Admiration oui, religion non.

 

Et puis évidemment la contribution majeure du numéro celle de Dominique «  Imperial » Anglares, sur Shelby Singleton disparu en 2009. Un bienfaiteur de l'humanité – n'ayez crainte, assez intéressé par son porte-money – celui qui racheta en 1969 les disques Sun à Sam Phillips qui ne s'en préoccupait plus beaucoup depuis plusieurs années. An american businessman, mais qui aimait le rock autant que la monnaie - à la radio nostalgie du coeur les amerloques greffent la dollar-nostalgie - et qui par son action de réédition tous azimuts fut à la source de la renaissance rockab.

 

A lire. Très riche : pour vous en convaincre allez faire un tour sur le site : www.rockandrollrevue.com

 

A écouter aussi : un CD accompagne la revue : RRR ( pour Rock And Roll Revue Records ) 001. 16 Titres : Bobby Lollar, Jimmy Lee Fautheree & Stephanie Starr, The Music Highway Land Band, Laura Lee Perkins, Jaye P. Morgan, Johnny Brandon, Al Ferrier, Dick two ton Baker, Hank Penny, The Blockbusters, Wildcat Phill, The Jumping Jaguars. Une rareté déjà recherchée par les collectionneurs. Du plaisir entre les oreilles.

Damie Chad.

 

Petite réflexion pseudo-philosophique en marge des quarante premières livraisons de KR'TNT : C'est fou comme les étagères du rock sont surchargées de livres, de revues et de disques indispensables ! Le rock a un petit côté promenade dans un cimetière : Fétichisme de la marchandise ou pulsion de mort ? Qu'importe, the rockshow must go on ! Que voulez-vous l'on souffle les bougies fun / èbres que l'on peut.

 

 

 

LOOK BOOK !

 

COUNTRY BLUES. CLAUDE BATHANY.country402.jpg

Métaillié Noir. Janvier 2010.

 

Pour un country blues c'est assez sex and pills. Noir très noir. Même si le chanteur est blanc. Un français, plutôt rock d'ailleurs. Question zique country et blues, faudra repasser, à part deux ou trois pochettes vinyl qui traînent, et une party privée expédiée en cinq lignes, elle ne vous cassera pas les oreilles. De toutes les manières le chanteur il est mort depuis vingt ans, et tout le monde a préféré l'oublier. Vous me direz que l'on n'a jamais trop cherché à savoir comment les femmes de Jerry Lee Lewis sont passées de l'autre côté, mais le killer c'est quand même un maître (chanteur ), et il possède une autre dimension qu'un petit rocker français accusé d'avoir enlevé et tué des – le crime que notre hypocrite modernité juge le plus impardonnable - petites filles.

 

Le blues c'est pour la famille qui reste. Tous des détraqués. Ce n'est pas de leur faute, l'héritage paternel est dur à porter, mais ils seraient mieux, la mère, les trois garçons et la fille, à l'asile. Petit côté Bruit et Fureur très réussi. Pour ceux qui vivent autour, ce n'est guère mieux. Plutôt pire ! Le Country c'est pour la Bretagne, la campagne perdue et la ferme en jachère.

 

La narration est très rock'n'roll. Chacun joue son petit solo. L'un après l'autre. Comme des cases de bandes dessinées que l'on aurait collées l'une à la suite de l'autre. Mais plutôt maladroitement. Ca revient un peu sur la précédente ou ça mord sur la suivante et l'ordre chronologique en est un peu bouleversé. Va et vient temporel.

 

Le nec le plus ultra aurait été d'avoir demandé à une dizaine d'écrivains différents d'interpréter la voix du personnage de leur choix. Claude Bathany essaie bien de changer les tons, mais une certaine unité d'écriture nuit à l'ensemble.

 

Je ne vais pas vous raconter la fin. C'est exactement comme au début, mais en plus impitoyable. Ambiance américaine, entre Peckinpah et Faulkner. C'est un peu comme le film Justice Sauvage – à regarder uniquement pour les très beaux paysages du Tennessee - mais dans Country Blues la justice a été oubliée dans le casting et les extérieurs ce sont les chaotiques intérieurs de cervelles humaines. Pas très joli-joli. Mais avez-vous regardé dans la vôtre ?

 

La mienne est aussi county blues, but rock. And you ? Bonne lecture.

 

Damie Chad.

 

INDEX KR'TNT !

 

ALAIN DISTER / 38

ALEXIS QUINLIN / 38

BASTON GENERAL / 2

BB BRUNES / 36

BRITT HAGARTHY / 10

BURNING DUST / 1 / 25

BUSTY / 34

GARRETT McLEAN / 15

CHARLES BURNETT / 21

CHRISS WELCH / 14

DANIEL GIRAUD / 3 /

DARREL HIGHAM / 30

DAVE SMITH / 19

DJ PREMIER / 32

DICK RIVERS / 29

EDDIE COCHRAN / 30 / 36

EDDUIE MUIR / 11

EDDY MITCHELL / 24 / 29 / 35

ELVIS PRESLEY / 29

EVAN HUNTER / 20

GENE VINCENT / 4 / 7 / 9 / 10 / 11 / 13 / 15 / 18 / 19 / 27 / 36

GERARD HERZHAFT / 32 /

GOSTH HIGWAY / 25 / 26

IGGY POP / 34

JEAN-MARC PAU /

JEAN-PAUL BOURRE / 5

JEAN-WILLIAM THOURY / 18

JOHN COLLIS / 36

JOHN SINCLAIR / 39

JOHNNY CASH / 22

JOHNNY HALLYDAY / 3 /

JULIE MUNDY / 30

JULL & ZIO / 8

LANGSTON HUGHES / 21

LEFFTY FRIZZEL / 23

LUCILLE CHAUFOUR / 6

MC5 / 39

MICK FARREN / 27

NICK MORAN / 12

NOIR DESIR / 35

OLD SCHOOL : 1 /

O. MURCIE : 32 / 35

PATTI SMITH / 30

PATRICE LEMIRE / 17

PATRICK GRENIER DE LASSAGNE / 17

PETER GURALNICK / 32 / 35 / 37

PHILIPPE MANOEUVRE / 33 /

PIERRE HANOT / 30

PETER GRANT / 14

PLASTICINES / 36

ROBERT JOHSON / 35

ROCKERS CULTURE / 25

RODOLPHE &VAN LINTOUT / 9

SONIC SURGEON / 28

STEPHANE PIETRI / 38

STEVE MANDICH / 4

SUSAN VANHECKE / 7 /

THIERRY LIESENFIELD / 13

VAL HENNESSY / 38

VELLOCET / 16

WANDA JACKSON / 37

 

FILMS

 

DEVIL'S FIRE / CHARLES BURNETT / 21

TELSTAR / NICK MORAN / 12

VIOLENT DAYS / LUCIE CHAUFOUR / 6

 

KRONIKROCK

 

BB BRUNES : NICO LOVE TENN / 36

BURNING DUST : BURNING... LIVE / 25

CULTURE ROCKERS ( collectif ) / 25

GHOST HIGWAY : GHOST HIHWAY / 25

PLASTICINE : ABOUT LOVE / 36

VELLOCET : INSOMNIA / 16

 

LOOK BOOKS

 

A TRIBUTE TO GENE VINCENT / EDDIE MUIR / 11

CASH / L'AUTOBIOGRAPHIE / 22

CLASSE DANGEREUSE / PATRICK GRENIER DE LASSAGNE / 17

COMPLOTS A MEMPHIS / DICK RIVERS / 29

DON'T FORGET ME / JULIE MONDY & DARREL HIGHAM / 30

ELVIS MON AMOUR / LUCY DE BARBIN / 29

ELVIS. SES DERNIERS JOURS / CHARLES C. THOMPSON II / 29

FEEL LIKE GOIN' HOME / PETER GURALNICK / 32

GENE VINCENT / GARRET McLEAN / 15

GENE VINCENT / RODOLPHE & VAN LINTHOUT / 9

GENE VINCENT DIEU DU ROCK'N'ROLL / JEAN-WILLIAM THOURY / 18

GHOSTS SONG / JEAN-MARC PAU / 29

GRAINE DE VIOLENCE / EVAN HUNTER / 20

GUITAR ARMY / JOHN SINCLAIR / 39

IN THE GUTTER / VAL HENNESSY / 38

JUST KIDS / PATTI SMITH / 31

KIDS ROCK / BUSTY / 34

LE NARCISSE / PHILLIPE VAUVILLE / 37

LITTLE BOATS ENSALVAGED / DAVE SMITH / 19

EDDY ET MOI / ALAIN DUGRAND / 32

NOUVELLE ENCYCLOPEDIE DU BLUES ( N° 10 ) 32 /

PAS DE CHARENTAISES POUR EDDIE COCHRAN / PATRICK LEMIRE / 17

PRESAGES D'INNOCENCE / PATTI SMITH / 31

PUNK ROCKERS / ALAIN DISTER / 38

PUNK SEVENTEE RUSH / STEPHANE PIETRY – ALEXIS QUINLIN / 38

QUAND J'ETAIS BLOUSON NOIR / JEAN-PAUL BOURRE / 5

RACE WITH THE DEVIL / SUZAN VANECKE / 4

ROCK FRANCAIS / PHILIPPE MANOEUVRE / 33

ROCK'N'TAULE / PIERRE HANOT /

THE BITTER END / STEVE MANDICH / 7

THE DAY THE WORLD TURNED BLUE / BRITT HAGARTHY /10

THE MAN WHO LED ZEPELIN / CHRISS WELCH / 15

THE STORY BEHIND HIS SONGS / THIERRY LIESENFIELD / 13

THE WEARY BLUES / LANGSTON HUGHES / 21

THERE IS ONE IN EVERY TOWN / MICKK FARREN / 27

TROIS / PATTI SMITH / 31

 

 

URGENT CA PRESSE !

 

BLUES AGAIN ! N° 10. 32 /

BLUES MAGAZINE ( N° 59 ) 35 /

CROSSROADS / 33 /

HARD ROCK ( N° 106 ) / 37 /

JUKE BOX ( N° SP 11 ) 29 / ( N° 281) 30 /

LES GENIES DU BLUES ( N° 3 ) 32 /

OBSKÜRE ( N° 1) 33 /

PALPABLE ( N° 5 & N° 6 ) 39 /

PUNK RAWK ( N° 16 ) 38 /

RAP MAG ( N° 7 ) 30 /

ROCK'N'FOLK ( N° 519 ) 30, 31 / ( N° 522 ) 37 /

ROCK SOUND ( HS N° 8 ) 39 /

SOUL BAG ( N° 201 ) 36 /

 

 

10/02/2011

KR'TNT ! ¤ 39.

 

KR'TNT ! ¤ 39

KEEP ROCKIN' TIL NEXT TIMES

A ROCK LIT PRODUCTION

11 / 02 / 2010

 

 

 

 

INDEX KR'TNT !

 

ALAN DISTER / 38

ALEXIS QUINLIN / 38

BASTON GENERAL / 2

BB BRUNES / 36

BRITT HAGARTHY / 10

BURNING DUST / 1 / 25

BUSTY / 34

GARRETT McLEAN / 15

CHARLES BURNETT / 21

CHRISS WELCH / 14

DANIEL GIRAUD / 3 /

DARREL HIGHAM / 30

DAVE SMITH / 19

DJ PREMIER / 32

DICK RIVERS / 29

EDDIE COCHRAN / 30 / 36

EDDUIE MUIR / 11

EDDY MITCHELL / 24 / 29 / 35

ELVIS PRESLEY / 29

EVAN HUNTER / 20

GENE VINCENT / 4 / 7 / 9 / 10 / 11 / 13 / 15 / 18 / 19 / 27 / 36

GERARD HERZHAFT / 32 /

GOSTH HIGWAY / 25 / 26

IGGY POP / 34

JEAN-MARC PAU /

JEAN-PAUL BOURRE / 5

JEAN-WILLIAM THOURY / 18

JOHN COLLIS / 36

JOHNNY CASH / 22

JOHNNY HALLYDAY / 3 /

JULIE MUNDY / 30

JULL & ZIO / 8

LANGSTON HUGHES / 21

LEFFTY FRIZZEL / 23

LUCILLE CHAUFOUR / 6

MICK FARREN / 27

NICK MORAN / 12

NOIR DESIR / 35

OLD SCHOOL : 1 /

O. MURCIE : 32 / 35

PATTI SMITH / 30

PATRICE LEMIRE / 17

PATRICK GRENIER DE LASSAGNE / 17

PETER GURALNICK / 32 / 35 / 37

PHILIPPE MANOEUVRE / 33 /

PIERRE HANOT / 30

PETER GRANT / 14

PLASTICINES / 36

ROBERT JOHSON / 35

ROCKERS CULTURE / 25

RODOLPHE &VAN LINTOUT / 9

SONIC SURGEON / 28

STEPHANE PIETRI / 38

STEVE MANDICH / 4

SUSAN VANHECKE / 7 /

THIERRY LIESENFIELD / 13

VAL HENNESSY / 38

VELLOCET / 16

WANDA JACKSON / 37

 

FILMS

 

DEVIL'S FIRE / CHARLES BURNETT / 21

TELSTAR / NICK MORAN / 12

VIOLENT DAYS / LUCIE CHAUFOUR / 6

 

KRONIKROCK

 

BB BRUNES : NICO LOVE TENN / 36

PLASTICINE : ABOUT LOVE / 36

 

LOOK BOOKS

 

A TRIBUTE TO GENE VINCENT / EDDIE MUIR / 11

CASH / L'AUTOBIOGRAPHIE / 22

CLASSE DANGEREUSE / PATRICK GRENIER DE LASSAGNE / 17

COMPLOTS A MEMPHIS / DICK RIVERS / 29

DON'T FORGET ME / JULIE MONDY & DARREL HIGHAM / 30

ELVIS MON AMOUR / LUCY DE BARBIN / 29

ELVIS. SES DERNIERS JOURS / CHARLES C. THOMPSON II / 29

FEEL LIKE GOIN' HOME / PETER GURALNICK / 32

GENE VINCENT / GARRET McLEAN / 15

GENE VINCENT / RODOLPHE & VAN LINTHOUT / 9

GENE VINCENT DIEU DU ROCK'N'ROLL / JEAN-WILLIAM THOURY / 18

GHOSTS SONG / JEAN-MARC PAU / 29

GRAINE DE VIOLENCE / EVAN HUNTER / 20

IN THE GUTTER / VAL HENNESSY / 38

JUST KIDS / PATTI SMITH / 31

KIDS ROCK / BUSTY / 34

LE NARCISSE / PHILLIPE VAUVILLE / 37

LITTLE BOATS ENSALVAGED / DAVE SMITH / 19

EDDY ET MOI / ALAIN DUGRAND / 32

NOUVELLE ENCYCLOPEDIE DU BLUES ( N° 10 ) 32 /

PAS DE CHARENTAISES POUR EDDIE COCHRAN / PATRICK LEMIRE / 17

PRESAGES D'INNOCENCE / PATTI SMITH / 31

PUNK ROCKERS / ALAIN DISTER / 38

PUNK SEVENTEE RUSH / STEPHANE PIETRY – ALEXIS QUINLIN / 38

QUAND J'ETAIS BLOUSON NOIR / JEAN-PAUL BOURRE / 5

RACE WITH THE DEVIL / SUZAN VANECKE / 4

ROCK FRANCAIS / PHILIPPE MANOEUVRE / 33

ROCK'N'TAULE / PIERRE HANOT /

THE BITTER END / STEVE MANDICH / 7

THE DAY THE WORLD TURNED BLUE / BRITT HAGARTHY /10

THE MAN WHO LED ZEPELIN / CHRISS WELCH / 15

THE STORY BEHIND HIS SONGS / THIERRY LIESENFIELD / 13

THE WEARY BLUES / LANGSTON HUGHES / 21

THERE IS ONE IN EVERY TOWN / MICKK FARREN / 27

TROIS / PATTI SMITH / 31

 

 

URGENT CA PRESSE !

 

BLUES AGAIN ! N° 10. 32 /

BLUES MAGAZINE ( N° 59 ) 35 /

CROSSROADS / 33 /

HARD ROCK ( N° 106 ) / 37 /

JUKE BOX ( N° SP 11 ) 29 / ( N° 281) 30 /

LES GENIES DU BLUES ( N° 3 ) 32 /

OBSKÜRE ( N° 1) 33 /

PUNK RAWK ( N° 16 ) 38 /

RAP MAG ( N° 7 ) 30 /

ROCK'N'FOLK ( N° 519 ) 30, 31 / ( N° 522 ) 37 /

SOUL BAG ( N° 201 ) 36 /

 

MOTOR AMERIKA IS BURNING

 

GUITAR ARMY. JOHN SINCLAIR

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ROCK REVOLUTION / MOTOR CITY /

MC5 ET LES WHITE PANTHERS

 

 

C'est bien connu le rock est la musique des rebelles. Encore que les rebelles finissent souvent mal. Souvenons-nous d'Elvis empâté dans son refuge de Graceland... Quoi qu'il en soit, quoi qu'il en fût, John Sinclair ne dénie point au King d'avoir été un des initiateurs de la révolution rock. Honnêteté intellectuelle d'autant plus grande qu'il provient d'ailleurs, du jazz. Certes c'est juste la maison d'à-côté, mais c'est important pour tout ce qui s'en suivit. John Sinclair c'est la conscience noire du rock'n'roll blanc.

 

Nul besoin de mettre un tigre dans le MC5, le groupe de Detroit feulait très bien à lui tout seul. Mais parfois il est nécessaire d'ajouter une allumette au pétard à la nitro que vous vous apprêtez à lancer, pour qu'il y ait encore plus d'écho au bruit que vous allez propager dans les tympans des esgourdes endormies des masses silencieuses.

 

Le livre ne le dit pas. Qui du MC5 ou de John Sinclair a accroché l'autre ? La réponse est sans intérêt, il y eut ce que l'on peut appeler une conjonction déflagratrice. Bref John Sinclair se retrouva propulsé manager du MC5. Il poussa même quelques notes de saxophone dans les gigs dantesques du combo, mais nous pouvons les tenir pour poussières d'étoiles. Non significatives.

 

John Sinclair n'était pas Coltrane, et il était davantage un aède inspiré qu'un cracheur de notes. Certes le MC5 n'était pas le seul groupe du patelin, mais les Stooges d'Iggy se réclamaient eux-aussi de A love Supreme. Ca ne se voit pas ? Non mais ça s'entend dans le traitement de la pâte sonore qui n'est jamais morcelée, mais servie compacte, du début à la fin de chaque morceau – quelque soit son rythme – mais tellement amplifiée par l'électricité qu'une telle filiation ne vient pas à l'esprit. Que voulez-vous tout le rock ne vient pas de Bo Didley.

 

Mais la musique du MC5 n'est pas le sujet du livre. D'ailleurs nous suspectons Rob Tyner et Fred Smith d'avoir été au fond d'eux-mêmes légèrement soulagés lorsque les flics auront coffré Sinclair. Ils ne viendront même pas au concert de soutien pour sa sortie de prison. Quand on pense que Lennon se fendra d'une chanson originale à la gloire du leader charismatique... Ils auraient quand même pu faire un effort.

 

Aujourd'hui MC5 est qualifié de groupe proto-punk. Non sans raison, surtout à cause des anarchisantes diatribes de John Sinclair. La musique high-énergie pour beaucoup aussi. Les schémas chronologiques ne correspondent pas toujours avec la réalité des faits. MC5 commence à faire parler de lui en pleine vague hippie. Les petites fleurs bleues ne cadrent pas avec la tornade musicale délivrée par le moteur surchauffé du groupe. Mais en France nous possédons une vision simplifiée et caricaturale du Flower power.

 

C'est l'histoire de la deuxième génération rock des USA. De la première, en y réfléchissant bien, l'on ne connaît pas grand-chose. Un peu par les films, Rock around the clock, Rebel without a cause, mais celui dont s'inspire toute notre mythologie   rock'n'roll L'équipée sauvage nous présente des bikers qui écoutent du... jazz. Des premiers rockers américains l'on connaît surtout leurs représentants... chanteurs.

 

A croire que le public rock de la première division n'a jamais existé. C'est peut-être pour cela que les pionniers n'ont été qu'un feu de paille. Les outlaws gainés de cuir ne furent que de minuscules îlots parmi les tenants du style Highschool, beaucoup plus propres sur soi, qui passèrent sans rouspéter de Little Richard à Pat Boone lorsque le Système décida d'anaboliser les braises de la révolte.

 

Les ponts étant coupés la seconde génération suivit une autre route. Eux aussi descendirent de la montagne noire, mais par l'autre versant plus intello, jazz et poésie, hipster et beat generation. Etudiants et pas prolos. Le cas typique de John Sinclair, l'a reçu, comme tout le monde qui avait un cerveau entre les oreilles, une grande baffe en entendant Presley à quatorze ans mais s'est mis en route vers la musique noire, via le jazz. Est arrivé au blues, mais a peut-être été plus sensible à la blues attitude qu'à la musique elle-même.

 

Pour le rock, non ce n'était pas sa tasse de thé. Musique pour adolescents. Primaire. L'a sauté dans le train en marche quand il a vu l'énergie qu'elle dégageait. L'a été emporté par ces milliers de jeunes qui se sont engouffrés dedans sans rien demander. Dix ans qu'il se débattait dans l'étroitesse de l'american way of life. Rongé par une envie folle d'envoyer tout chier, l'avait tout compris, l'avait tous les plans mais il était incapable de trouver la sortie de secours.

 

Il lui manquait le rock'n'roll mais il possédait déjà deux des arcanes royales de la trilogie : le sexe et la drogue. Nous ne nous étendrons pas sur la révolution sexuelle des années soixante. De cette époque tumultueuse, c'est le seul bienfait qui ait été accepté et mis en pratique aussi bien par les larges masses prolétariennes que par les élites bourgeoises de la population du monde occidental...

 

Si en ces temps agités revendiquer le droit de faire l'amour comme bon vous semble vous classait parmi les dépravés, la consommation de la marijuana vous exposait à des sévices beaucoup plus graves. En toute innocence Sinclair et sa communauté d'artites en goguettes ne pensait pas à faire le mal. Pour vivre pénard et pétard ils essayaient de ne point trop se faire remarquer et restaient entre eux. La police se chargea de leur politisation accélérée.

 

C'est que leur mode de vie par trop bohème commença à faire tache d'huile, lectures tapageuses de poèmes, accoutrements trop voyants, cheveux longs, multiplication de fanzines d'information et de théorisation outrancière, les pigs locaux jetèrent sur le pandémonium en formation des yeux de plus en plus suspicieux. Les concerts du MC5 amplifièrent la problématique, le public devint de plus en plus nombreux, et la petite colonie originelle d'intellos ne tarda pas à créer des émules. Elle ne fut que le catalyseur d'un mouvement de fond sans précédent.

 

L'histoire de John Sinclair est celle d'un ego surdimensionné, mais lorsque l'individu en vient à incarner toute une génération l'on peut lui pardonner. Il le paiera d'ailleurs très cher : dix ans de prison pour deux joints abandonnés à une jeune fille qui n'était qu'une jeune... flic des stups... Soyons juste – mettons-nous dans la tête du politicien moyen qui tombait sur ses chroniques incendiaires collectées dans le bouquin - il l'avait un peu cherché. Arrêté deux fois pour possession illégale de marijuana, il s'en était relativement bien tiré, six mois de maison de correction et le couperet de la récidive. Mais ni lui, ni ses compagnons n'entrevirent le danger.

 

Ils pensaient que la révolution était en marche, que le Système allait éclater de lui-même comme un ballon de baudruche prêt à exploser. L'opposition à la guerre du Viet-Nam emmenait chaque jour dans tout le pays de plus en plus de sympathisants – un peu comme chez nous le STO remplit le maquis.

 

Sinclair et ses amis rêvaient, le petit livre rouge du président Mao leur vantait les mérites de la révolution culturelle, ils pensaient en toute bonne foi que les frères freaks du mouvement hippie qui se multipliaient comme des petits pains – il y a toujours un arrière-fond chrétien au fond des cervelles amerloques - étaient en train de remporter la leur. Ils commirent cependant une erreur impardonnable.

 

Les grands frères noirs ne passaient pas tous leurs temps à souffler dans des trompettes dans des caves sordides ou à gratter des guitares déglinguées dans jukes joint paumés. Dans les villes, la révolte couvait. Après les émeutes de Los Angeles, naquit dans les ghettos le Black Panther Party. Il ne s'agissait plus de mendier après les droits civiques mais de réaliser l'égalité par l'action révolutionnaire. La possession d'une arme étant des mieux autorisée aux USA, la frontière de l'autodéfense justificatrice à la lutte armée volontariste fut des plus ténues pour les Black Panthers.

 

John Sinclair captivé par le volontarisme des révolutionnaire noirs se hâta de fonder le White Panther Party. MC5 à la fête comme toujours. Police de plus en plus menaçante à chaque concert. Ambiance électrique. Pression sur les organisateurs. Provocations et matraquages à gogo. Souvenons-nous du procès intenté à James Morrison des Doors pour exhibition de ses parties intimes en public. Crime de lèse-majesté MC5 alla jusqu'à brûler sur scène le drapeau étoilé...

 

En juillet 69, les portes du pénitencier se referment sur John Sinclair. Vaincu mais pas à terre. Imitera Malcom X qui étudiera en prison. Sinclair continue à écrire et à théoriser. Peu à peu il se rend compte de son idéalisme. Le Système est bien plus fort que toutes ses anciennes rodomontades symboliques. Ce qu'il ne peut détruire le Système le récupère et le détruit.

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Puisque les autorités ne peuvent plus comme en 59 se débarrasser du rock en l'envoyant en Europe – misère de misère, ce sont au contraire les anglais qui envahissent les States - l'on va acheter les groupes. A la multiplication chaotique des groupes locaux générateurs d'une chienlit épidémique – faites taire sous des motifs foireux un groupe il s'en reforme dix - l'on va substituer les grandes messes commerciales style Woodstock. Ce qui ne peut être éradiqué sera contrôlé. Subtiles manoeuvres, le rock est trahi par ses propres promoteurs.

 

Diviser pour mieux régner. John Sinclair a beau imaginer que dans un futur proche les bénéfices des festivals géants pourraient être redistribués sous forme d'accès gratuits aux soins, de magasins gratuits, de studios d'enregistrement pour les groupes locaux, quarante ans après l'Histoire a tranché : chimères sans lendemain.

 

Ce qui n'exclut pas une critique serrée de l'économie et de l'oppression capitalistes. Lorsque l'on voit l'état du rock aujourd'hui l'on ne peut que regretter que John Sinclair ait été si bon prophète. Le rock est devenu un produit de consommation courante. Si galvaudé qu'il a perdu cette violence et cette urgence qui lui furent fondatrice.

 

L'argent achète les consciences, pour les corps ce seront les consommateurs qui paieront. CIA et FBI ne sont pas Marie-Antoinette, remplacent pas le pain par la brioche, mais la douceur de l'herbe par la dureté de l'héroïne. Vont en inonder le marché. Dans les ghettos les noirs vont se jeter sur cette manne inespérée. En six mois de temps, les fiers guerriers sont transformés en camés aux yeux vitreux... Pour varier les plaisirs l'on ajoutera quelques mélanges particulièrement nocifs de speed, crack, angel dust et autres poisons... L'acide vous a un de ses goûts acides !

 

John Sinclair et ses camarades dissoudront le White Panther Party, lanceront à la place le Rainbow People's Party... comme dit le vénéré président Mao, lorsque l'on n'avance pas l'on recule !

 

Ce Guitar Army de John Sinclair, c'est un peu la face cachée du rock. Pour nombre des ses adorateurs le rock is just for fun. Divertissement. Une pommade pour faire passer les boutons d'acné. Juvénile. Peut aussi être quelque chose de beaucoup plus sérieux. Et dangereux.

 

Mettons tout le monde d'accord. Une pratique déviante.

 

Damie Chad.

 

La suite de l'histoire est connue, en 1972 split de MC5. John Sinclair s'exile à Amsterdam où il poursuit une carrière de poète phono-beat. Fred Sonic Smith meurt en 1994 d'un cancer dans les bras de son épouse, une certaine Patti Smith. La boucle n'est pas bouclée, le serpent du rock a simplement pris un anneau de plus.

 

 

URGENT, CA PRESSE !

 

 

PALPABLE N° 5.        MC53.jpg                                                         MC54.jpg

PALPABLE N° 6.

En dépôt à la librairie Parallèles.

 

Urgent, ça presse, n'exagérons rien. Dans le numéro cinq ils sont tout fiers d'avoir vendu 200 exemplaires. Et puis ça date d'une vingtaine d'années. Pas trouvé trace sur le net, en plus c'est un copain qui les avait récupérés à l'époque et qui me les a refilés. N'en sait guère plus, à part les groupes dont on parle et dont on relève des présentations désertées depuis plusieurs trimestres sur Facebook. Heureusement que certaines illustrations sont marqués des millésimes 1981 et 1982.On y retrouve des noms connus comme Llys Dana et Thierry Tillier que l'on retrouva plus tard EN 1986 dans la connexion du Réseau 666.

 

Revue rock et post-dada-punk. Nihiliste et désespéré, ce qui n'exclut pas l'humour noir. Ainsi le numéro 6 vous offre une enveloppe autodestructrice. Non ne croyez pas que le plastique va s'auto-détruire dans les trois minutes qui suivent. La poudre jaune est pour le lecteur. Invitation à l'auto-suicide. Attention la revue n'est pas responsable des jeux idiots des adultes.

 

MC55.jpgPas très convaincant tout de même. MC56.jpg

 

Damie Chad.

 

 

 

 

ROCK SOUND. HS. N°8.

Juillet-Août 2004.

 

Nous avions exhumé ce vieux numéro de Rock Sound, par hasard, tombé d'une pile branlante d'archives et en écho à quelques livraisons précédentes sur le rock français, nous nous étions dit que ce ne serait pas mal de jeter un coup d'oeil sur ce numéro 100 % ROCK FRANCAIS. La nouvelle est tombée sur nos téléscripteurs – c'est ce que l'on appelle le flair – Rock Sound qui avait disparu corps et bien au tout début de l'année 2008 après presque quinze ans de présence dans les kiosques devrait réapparaître sur nos étagères préférées d'ici quelques semaines, fin mars pour être plus précis.

 

Derrière Rock Sound se profile le groupe Buzzer Press de Christophe Bonicel qui se livre à d'étranges manoeuvres éditoriales s'amusant à proposer plusieurs magazines recouvrant les mêmes courants musicaux. Ce qui se traduit immanquablement à plus ou moins longue échéance par la disparition de plusieurs titres similaires, échelonnés sur des créneaux plus ou moins grand public, au bénéfice de celui qui parvient à s'assurer de la fidélité des lecteurs. Pas obligatoirement le meilleur. Ainsi Rock One qui vise un public beaucoup plus ado avait fini par supplanter Rock Sound. Dans un tout autre genre musical Rap Mag ( chroniqué ¤ 30 ) s'est en son temps débarrassé de Groove et Radikal.

 

Drôle de tambouille ! Le lecteur innocent qui se croit maître de ses choix devrait se méfier ! Il n'y a pas que dans les studios que les requins pullulent. Au moins chez KR'TNT le lecteur ne débourse rien. A notre niveau la gratuité garantit notre indépendance économique. Ce qui ne veut pas dire que nous serions déliés de toute pesanteur idéologique ou mythomaniaque...

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Mais revenons à nos noires brebis du rock, nous voulions juste vous proposer un petit jeu en deux temps.

 

Ayez la bonté de lire très attentivement et in extenso la liste des espoirs du rock français de l'année 2004 : X Vision, Deportivo, Lazy, Marsch-mallow, Laetitia Sheriff, Dorothy Sanchez, Burning each day, Bananas at the audience, We insist!, Oiastar, Ravi, Dress for success, Kamran, Clone Inc, Force Fed, Manimal, Nine street Arago, Masnada, H3M, Sweet Apple pie, Sugar Plum Party, Playground, Sna-Fu, The Hatepinks, Noise surgery, Daria, The Elektrokution, Xnobis, Hopper, Jenx, Third Eyes Machine.

 

Très bien. Sur les trente, tous ne devaient pas être bons. Soyons en sûrs : certains étaient même très mauvais. Mais les autres, six longues années plus tard, en avez-vous jamais entendu parler ? C'est cela la misère du rock'n'roll français. Aucune répercussion dans un média d'obédience nationale. A bon entendeur salut.

 

Qui a dit que l'underground était mort ?

 

Damie Chad.