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04/01/2013

KR'TNT ! ¤ 125. ELVIS PRESLEY.

 

KR'TNT ! ¤ 125

 

KEEP ROCKIN' TIL NEXT TIME

 

A ROCK LIT PRODUCTION

 

03 / 01 / 2013

 

 

ELVIS PRESLEY

 

 

ELVIS AGAIN !

SEX, DRUGS, AND ROCK'N'ROLL FOR EVERYONE !

Elvis fêterait son 77 ième anniversaire... au troisième siècle avant Jean-Claude, le poëte grec Callimaque avait déjà prévu pour les fans éplorés un lot de consolation :

«  Il est heureux celui à qui les Dieux offrent la mort en pleine jeunesse. »

KR'TNT vous laisse méditer cette fière sentence à l'image de la vie d'Elvis, so glamour and so bluesy !

 

 

 

LE JOUR OU ELVIS A CHANTE A PARIS

 

 

JEAN-MARIE POUZENC

 

 

( Editions Didier Carpentier / 32O pp / Janvier 2O12 )

 

 

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On n’allait pas vous laisser sur votre colère. Tout le monde n’est pas du même bois pourri qu’Albert Goldman. Ce roman de Jean-Marie Pouzenc vient à point pour réchauffer le cœur des fans d’Elvis. Question fan, Pouzenc n’est pas le dernier venu. Il est le président d’ « Elvis my happiness », association made in France qui est devenue une des principales références sur tout ce qui concerne Presley. Je vous glisse tout de suite les adresses : BP 568 / 78321 Le Mesnil-Saint-Denis / 01 34 61 24 06 - Boutique : 9 rue Notre-Dame-des-Victoires / 75002 Paris / 01 49 27 O8 43, et le site : wwwelvismyhappiness.com

 

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J’en pressens qui ont sursauté, je les entends siffloter entre leurs dents : « Bandes de tarés, Elvis n’est jamais venu à Paris ! » Faux et archifaux, y a séjourné à trois reprises, profitant de perms de son service militaire, Jean-Marie Pouzenc a d’ailleurs consacré un livre sur le sujet, fort judicieusement intitulé Elvis à Paris. Mais ici il ne s’agit pas de cela. Rappelons que nous sommes dans un roman, œuvre de fiction par excellence. Enfin presque, un poëte comme Gérard de Nerval a autant vécu la réalité de son rêve que rêvé l’irréalité de sa vie.

 

 

LE DEBUT DE LA FAN

 

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Œuvre d’imagination, mais aussi biographique. Du côté d’Elvis certes, mais aussi de l’auteur. Né en 1942, Jean-Marie Pouzenc a eu la chance de faire partie de cette génération qui entrait dans l’adolescence au moment où le rock and roll atteignait nos rivages. Comme par hasard le héros de cette histoire n’est pas Elvis, même s’il est l’épicentre du séisme, mais un groupe de copains - Denis, Charles, et Bernard surtout - dont nous suivrons les aventures tout le long du récit. Des petits gars bien de chez nous, issus de milieux populaires, qui bossent dur pour s’en sortir, nous sommes en vérité très loin des blousons noirs.

 

 

On ne choisit pas de devenir fan. ça vient au moment où l’on s’y attend le moins, suffit d’un disque, d’un seul morceau, pour faire basculer toute une vie. Pour Denis, ce sera Heartbreak Hôtel, le premier tube de Presley chez RCA. L’en ressortira le cœur brisé mais plus jamais seul jusqu’à la fin de son existence. Rythme initial et rite initiatique du rock and roll. Qui n’a pas connu cette divine intrusion du big beat dans son cerveau ne pourra jamais comprendre l’illumination extatique des grands mystiques.

 

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C’est ensuite que ça se complique, quand on retourne dans la réalité du quotidien. Qu’on le veuille ou non, faut vivre avec cet aérolithe monstrueux qui s’est adjugé la plus grande surface du pré carré de votre intimité. Faut gérer l’ingérable. Dans un monde qui n’est pas fait pour cela et où il n’est pas prévu de place pour ces champignons magiques tombés d’une autre galaxie qui grossissent à vue d’œil dans les cervelles des adolescents pour ainsi dire hallucinogés par leur propre phantasme venu d’ailleurs.

 

 

PROBLEMATIQUE

 

 

Le problème c’est que l’alien phénoménal qui vous squatte possède aussi une vie indépendante, très éloignée de vous. C’est pour cela que beaucoup de jeunes s’attachent à des artistes disparus bien avant leur naissance. Ce sont là, cires malléables que l’on peut recomposer à volonté et à sa guise. Mais au début des années soixante Elvis n’est pas encore mort. Ou alors pour un cadavre, il ne se défend pas mal, et bouge en une direction que l’on n’aimerait point qu’il prît.

 

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Elvis abandonne le rock. Doucement mais sûrement. Les fans renâcleront mais dans leur majorité ils suivront. Du moins la génération qui assista à l’éclosion du rock. Les autres se branchèrent ailleurs. Beatles, Stones et toute la cavalerie dui suivit. Pour ceux qui n’ont pas abandonné le bateau, reste à comprendre où le Capitaine de retour des armées va les emmener.

 

 

En fait Elvis is réellement back. De retour, non pas vers le succès mais vers lui-même. Revient à ses premières amours. N’abandonnera jamais tout à fait le rock and roll, qu’il interprètera trop souvent sous forme de meddley vite faits, bien faits, dépêchons-nous que l’on passe à ce qui m’intéresse vraiment.

 

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L’action du livre se déroule entre 1971 et 1972. Après le come back, le NBC TV Show, et les premiers récitals à Las Vegas, au moment où Elvis revient en première ligne, reconquiert un public, et refait la une des media. Les plus jeunes font la moue, certes le King chante bien mais si près de la variété que cela en devient inécoutable. Elvis est revenu à ses premières amours, le gospel qui enchanta son adolescence. Blanc, avec une profonde touche noire et bleue. Le gospel blanc existe, mais c’est un peu une hérésie comme le champagne de Californie. Mais Elvis ne dérogera jamais plus de cette inconfortable position, assume ce qu’il est, un petit blanc du Sud, religieux et respectueux des lois du Seigneur. Enregistrera à tour de bras, disques de gospels, de Noël et hymnes patriotiques. Ecumera le répertoire américain et viendra même chasser les belles mélodies sur le territoire européen, jusqu’au Comme d’Habitude de Claude François, métamorphosé par Paul Anka il est vrai.

 

 

FAN ATTITUDE

 

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Denis and Co, ont tout avalé. Ont compris qu’avec Elvis ils sont en train de visiter les bases de la musique populaire américaine. Et puis pourquoi ne lui ferait-il pas confiance ? Ils ont grandi en écoutant Elvis qui a en quelque sorte remplacé les pères défaillants. N’ont jamais cru au modèle de vie qu’on leur proposait mais n’en ont pas pour autant sombré dans la révolte ou le nihilisme. Elvis les a protégés. Ont fixé les yeux sur lui et ont oublié tout le reste. Elvis est mon berger et je le suis en bêlant de gratitude. C’est ainsi que d’habitude l’on mène les brebis à l’abattoir. Mais eux ils y ont trouvé une boussole, et leur vie a pris un sens. Désormais ils avaient un rôle, la garde lointaine d’Elvis, prêts à en découdre à la moindre attaque proférée envers leur idole. Un peu comme ces citoyens qui décident sans que personne ne le leur ait demandé de s’organiser en groupes d’autodéfense et de protection. Aux USA, on appelle cela des Gun Clubs, c’est le nom que Jeffrey Lee Pierce avait donné à son groupe de révoltés, mais ceci est une histoire que je vous raconterai un autre jour…

 

 

DU CÔTE DES ENNEMIS

 

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Dur d’être un fan de Presley à la fin des sixties et au tout début des seventies. L’on a l’impression d’un combat d’arrière-garde. L’on aimerait que son idole soit la première, qu’elle vienne en personne tordre le coup à tous ses détracteurs. Nombreux. Tous ces journalistes qui n’y connaissent rien et qui inventent n’importe quoi, mais aussi toute cette intellingentsia de gauche qui n’a jamais avalé tout ce qui a éloigné la jeunesse des idéaux révolutionnaires. Notamment et avant tout, le rock and roll. Que l’on juge réactionnaire mais qui marque la première éclosion à très grande échelle d’une culture d’essence populaire. La petite-bourgeoisie montante qui est en train de noyauter l’idéologie par trop anarchisante des organisations pré-révolutionnaires ne supporte pas ce déviationnisme existentiel qu’est le rock. Elle est encore à cette époque tributaire de la croyance en une invariance élitiste des schèmes représentatifs d’une culture supérieure de haut-niveau qui ne fait que reproduire les choix de la haute-bourgeoisie.

 

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Les choses étaient en train de changer. Du moins théoriquement. Lorsque le Pelvis est censé venir en notre douce France, les philosophes de la déconstruction de l’homme sont en plein travaux de démolition. Ne vous laisse même pas imaginer comment ils se sont amusés à brûler - sur les antiques bûchers jamais tout-à-fait éteints - les nouvelles sorcières de la société de consommation. A coups de bulldozers sur les dernières idoles de la modernité que furent les pionniers du rock !

 

 

Mais un demi-siècle après, le rock and roll garde encore cette aura de mauvais genre. Faute d’avoir pu l’éradiquer définitivement comme l’ivraie qui repousse dans les meilleurs terreaux, l’on s’est efforcé de le galvauder, de l’amadouer, de le rendre plus présentable, de le remplacer par un ersatz nommé pop-rock, mais il reste encore des poignées d’irréductibles qui le conduisent vers les sentiers dont on interdirait les accès avec plaisir.

 

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La bande à Denis n’a pas une claire conscience de tout cela. Elle témoigne de cette beaufitude éclairée qui est l’arrière-plan de l’idéologie actuelle. Comme ils sont polis ils ne prononcent pas de gros mots et n’emploient donc pas le vocable anticommunisme qui leur siérait si bien. Pour le reste l’on se contente des vœux pieux d’une société améliorée où tout marcherait comme sur des roulettes…

 

 

RETOUCHES

 

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Quarante ans après la réalité n’a guère évolué. L’on va donc refaire le monde. Pas au bistro, mais dans un roman. Inutile de tirer des plans sur la comète du l’avenir. Elvis n’était pas mort que les punks criaient déjà no future ! On se contentera de refaire le passé. Pas l’ensemble du bâtiment depuis la préhistoire. Mais un petit morceau de la vie d’Elvis.

 

 

Que les rêves deviennent réalité ! Elvis n’a jamais chanté à Paris ( et en Europe ) l’on va arranger cela d’un coup de stylo magique. Attention pas un gros barbouillage ou un infâme gribouillis, non du grand art, une opération de micro-chirurgie. Implantation des plus plausibles dans l’emploi du temps d’Elvis, après le Madison Square Garden et avant le concert d’Aloha, retransmis au monde entier. Même le Colonel Parker ne peut raisonnablement s’y opposer.

 

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Jean-Marie Pouzenc n’élude aucune difficulté. Réécrit l’Histoire mais sans faute d’orthographe. Mentir vrai et romansonge. Idéalise quelque peu les personnages : un Elvis qui impose ses volontés, la maffia de Memphis qui obéit au doigt et à l’œil. Denis et ses pots boivent du petit lait. Elvis débarque à Paris, lors de sa conférence de presse il met les journaleux dans sa poche, il donne un concert pharamineux au Parc des Princes… pour la suite de la tournée dans les autres capitales c’est au lecteur d’imaginer car le bouquin se referme sur le ravissement de nos héros.

 

 

Elvis ne les a pas déçus, mieux il s’est monté supérieur à l’image sainte qu’ils s’en faisaient. Un gars d’une gentillesse et d’une prévenance extrêmes. Côté artiste, un talent qui confine au génie. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.

 

 

RETOUR AU PRESENT

 

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Le plus difficile, c’est de fermer le livre. L’on se retrouve dans la terrible réalité des vols qui n’ont pas fui. Toute lecture n’est-elle qu’un beau rêve ? Elvis n’est jamais venu à Paris donner son set mirifique. Ce n’était donc qu’un beau rêve. Mais le rêve n’est-il pas qu’une des multiples facettes de la réalité ?

 

 

On n’est pas d’accord avec tout, notamment cette obstination redondante à placer Bécaud, Brel, Brassens et toute la fameuse chanson française devant Eddy Mitchell, Dick Rivers et Johnny Hallyday. Faute de goût. Même si l’on n’aime pas particulièrement le rock français. Ne faut pas se tromper de camp. Mais ces préférences sont aussi signifiantes : chez Presley, Jean-Marie Pouzenc privilégie le chanteur au rocker. Entre parenthèses, c’est Elvis qui lui donne raison.

 

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Mais c’est le propre de l’idole. Chacun la plie à sa propre fantaisie. Jean-Marie Poulenc a réussi à nous entraîner dans ses songes les plus merveilleux. Nous l’en remercions. Mais tout de même pas trop, puisque l’ouvrage terminé votre vie redeviendra ce qu’elle a toujours été : un cauchemar. De laquelle pas plus qu’Elvis vous ne ressortirez vivant.

 

 

 

Damie Chad.

 

 

 

ELVIS INTIME. PRISCILLA BEAULIEU-PRESLEY.

 

Texte français de François Jouffa.

 

Editions Ramsay. 1997.

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Publié pour la première fois en 1986 sous le titre D'Elvis et Moi, plus proche de l'original américain Elvis and Me. Ce que raconte Priscilla ne diffère pas vraiment en ce qui concerne des torrents de boue accumulés par Albert Goldman dès 1981 dans son Elvis. Comme quoi l'on peut raconter exactement la même histoire en en changeant le sens, uniquement en en variant le point de vue.

 

 

Priscilla se contente d'assumer tout ce qu'elle a vécu. Ne joue ni à l'innocente sainte-nitouche ni à au pauvre petit chaperon rouge trompé et dévoré par le méchant loup. Difficile de se mettre à sa place, mais Presley lui est tombé dessus sans préavis. L'avait tout juste quatorze ans quand le roi du rock lui a déclaré sa flamme. L'habitait encore chez ses parents, et lui vivait les derniers mois de son service militaire en Allemagne. Ce n'aurait pu être qu'une amourette, des années plus tard cela finit par un beau mariage. Un véritable conte de fée ! Avec des hauts et des bas.

 

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Je ne vous ferai pas le coup des mystères de l'amour, l'attirance d'Elvis pour Priscilla, outre ses appétences érotiques particulières, s'explique assez facilement à un niveau psychologique. Tout est allé très vite pour Elvis, le succès, la mort de sa mère, l'incorporation. N'a pas désiré cette dernière, s'est laissé forcé la main par le Colonel et RCA qui pensaient à satisfaire ce que l'on nommerait aujourd'hui la majorité silencieuse des acheteurs. Dans la grande muette Elvis a le temps de réfléchir à sa destinée, qui lui échappe. Se pourrait-il qu'au retour en Amérique, il ne soit plus qu'un has been parmi tant d'autres ?

 

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Pricilla insiste sur cette peur qui le tenaille. Elle deviendra le point d'ancrage de l'idole. Il ne détient pas tous les paramètres de sa futures carrière, Pricilla sera ce qu'il voudra qu'il soit. Il a décidé qu'elle sera sa femme et personne ne saurait s'y opposer. Même pas les nombreuses petites amies de passage qui se succèderont plus ou moins à découvert. Elle sera sa chose à lui, il décidera de ses tenues, de son aspect physique, de ses activités... Elle sera la Galatée de son Pygmalion. Elle en souffrira, mais comme elle ne veut pas le perdre elle cèdera, non pas à tous ses caprices mais à l'unique plan concerté que le King eut jamais.

 

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A tous moments elle est à l'entière disposition du King qui la tient éloignée tant géographiquement qu'érotiquement de lui. Ne consommeront le mariage que lors de la nuit de noces. Sept ans d'attente, parsemés de jeux amoureux des plus coquins, mais ne poussant jamais la réalisation jusqu'au bout. Grande épreuve digne des plus fervents troubadours mais Priscilla désirerait dans son corps de femme des nourritures beaucoup plus terrestres. Elvis recule la réalisation du rêve car celui-ci accompli que lui restera-t-il à manoeuvrer ?

 

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Certes il a repris la main sur sa carrière, le NBC Show et les premières saisons à Las Vegas, qui se transformeront trop vite en routine. Délaissée depuis la naissance de sa fille Priscilla se console dans les bras de son professeur de danse, puis de karaté... Elle prend la décision de se séparer. Elvis oscillera entre tristesse et soulagement. Se rendent compte tous les deux qu'ils ont laissé s'échapper quelque chose d'important mais seront incapables de faire marche arrière. Elvis laisse partir sa femme comme il a laissé partir sa carrière. S'en remet à l'autre pour faire les choix stratégiques.

 

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Pour le reste, il donne le change. Il est Elvis, il est le Roi. Il assume, il dirige, il commande. Du moins en donne-t-il l'apparence. Entouré d'une cour d'amis, de parents, d'employés, il fait la pluie et le beau temps. Des coups d'orage, mais beaucoup de soleil car il est généreux et aime donner et offrir. L'aime rire et s'amuser. Joue au dur, manipule les armes et joue au karétékas invincible. En fait il n'a de prise sur rien. De l'argent à ne pas savoir qu'en faire et des cachets pour dorer la pilule de l'angoisse.

 

 

Un énorme gâchis. Priscilla dévoile l'ampleur du désastre. Sans voyeurisme, sans fausse pudeur. Le roi est nu, mais jamais ridicule. Elvis est prisonnier de lui-même. De son rôle. De son statut d'icone américaine. Le plus terrible, le plus pathétique, c'est qu'il en est extrêmement conscient. Presley ne fut jamais dupe de qu'il était devenu. Priscilla aura la force de s'enfuir de cette cage dorée dans laquelle Elvis essaie de la créer à son image, de la surprotéger, tout comme lui-même s'est laissé enfermer trop tôt et si jeune qu'il n'a jamais eu d'autres modèles à opposer. Facile de s'en tirer en affirmant qu'Elvis ne fut qu'un pauvre gars. Il fut aussi ce que la plupart des pauvres gars ne seront jamais : un immense artiste.

 

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Priscilla n'évoque pratiquement jamais cet aspect le plus essentiel d'Elvis, elle préfère nous donner le témoignage d'un homme, différent de par sa stature sociale, et émouvant par la manière qu'il a imaginée pour gérer la situation. Ne s'en est pas dépatouillé au mieux. Mais comment auriez-vous fait à sa place ?

 

 

Damie Chad.

 

 

ELVIS ET LES FEMMES. PATRICK MAHE.

 

Juin 2012. Archipoche.

 

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J'achetais quelques effets pour mon boulot, j'étais en train de payer mon dû lorsque mon subconscient a été attiré par la couverture d'un bouquin à l'extrême gauche de mon champ visuel. Par Zeus, ne serait-ce pas une photo d'Elvis ? Si ! Pas d'équivoque possible, Elvis écrit en gros et en rouge, avec dessous Les Femmes en plus petit. Comme n'importe quel homme qui se respecte je peux résister au sourire enjôleur d'une femme, mais qui aurait assez de force à opposer à la moue ravageuse des lèvres d' Elvis ? J'ai illico presto subito expresso bongo rajouter le livre à ma facture.

 

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Franchement je ne m'attendais pas à grand-chose de bien. J'ai déjà lu de notre auteur un ouvrage sur Hallyday qui ne m'avait guère convaincu à l'époque. Polygraphe de droite qui a essaimé dans tous les râteliers de la presse grand public, Paris-Match, Figaro, But, Télé-Magazine, Télé-Sept-Jours, Hachette Filipacchi, et bien d'autres, Patick Mahé n'est pas pour moi un personnage de référence, mais que ne ferait-on pas pour Elvis ?

 

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Je dois reconnaître que c'est assez bien fait. Un peu au-dessous de la ceinture – le sujet s'y prête – mais un véritable effort de style pour les scènes un peu chaudes. Tous les romans de la rentrée littéraire – même parmi ceux que l'on nous présente comme des chef-d'oeuvres – n'atteignent pas à une semblable qualité d'écriture. Le livre se présente sous la forme d'une biographie mais les activités artistiques d'Elvis sont traitées en quelques mots. Davantage de renseignements quant à sa carrière cinématographique car c'est dans le vivier inépuisable des starlettes que Presley a attrapé de quoi nourrir sa charnelle gloutonnerie...

 

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Le livre est déjà paru en 2007 aux éditions du Rocher sous le titre Le Roman des Amours de Presley. J'espère que dans cette édition grand format l'on avait pris soin de joindre une galerie de portraits couleurs. La liste des fiancées du King est plus que longue, le petit récapitulatif final en dénombre plus de quarante, sans tenir compte des oiselles de passage... Facile de s'y perdre, une série de jolis petits minois aideraient à s'y retrouver...

 

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Elvis s'en tire plutôt bien. Plutôt gentleman que goujat avec ses dames. Mais l'occasion fait le larron. Et quand il reste trop longtemps confiné à Memphis, serré de près par sa régulière, il s'invente un besoin professionnel urgent de repartir en Californie. Fidèle de coeur mais pas de corps. Possède l'art et la manière de se faire pardonner, d'avouer sans le dire, de regretter avec tant de fougue que l'on ne demande qu'à le croire. Usera tout de même la patience de Priscilla puis de Linda plus que compréhensives. Ce qui est tout à leur honneur, car sans Elvis elles ne sont rien et l'Histoire n'a rien retenu d'autre si ce n'est qu'elles ont été les maîtresses d'Elvis.

 

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Le plus terrible c'est que malgré cette kyrielle de demoiselles énamourées plus ou moins intéressées, plus ou moins intéressantes, Elvis s'est toujours senti seul et incompris. Comme quoi semble-t-il l'amour ne fait pas plus le bonheur que l'argent... Priscilla fut sans doute celle qu'il aima le plus, mais Patrick Mahé éprouve ue tendresse particulière pour Anita Wood qu'il délaissa pour partir à l'armée. Le Colonel ayant intrigué pour que la romance s'arrête avant qu'elle ne devienne indissoluble... Mais pourquoi choisir ? Toutes fugaces et chacune irremplaçable ! Pour une nuit ou pour une vie. Mais la vie n'est-elle pas encore plus noire que l'accumulation de toutes les nuits du monde ?

 

 

Damie Chad.

 

 

 

 

 

Commentaires

Ce n'est pas 77 ans mais 78 ans
ilest né le 08/010/1935
et moi le 08/01/01945

Écrit par : Courtois | 10/01/2013

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