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13/12/2012

KR'TNT ! ¤ 122 GENE VINCENT / THE ATOMICS

 

KR'TNT ! ¤ 122

 

KEEP ROCKIN' TIL NEXT TIME

 

A ROCK LIT PRODUCTION

 

13 / 12 / 2012

 

 

GENE VINCENT / THE ATOMICS

 

 

THE ATOMICS / BAR DES TROIS COMMUNES

 

07 / 12 / 2012 / THORIGNY-SUR-MARNE

 

 

L'on est passé prendre Mister Jull au L B R à Fontenailles. Lampes Bandes, Ruban – je ne sais si ma mémoire a restitué le tiercé dans l'ordre - c'est la petite merveille de studio d'enregistrement que le maître guitariste de Ghost Highway est en train de fignaliser. Toutes les chances sont réunies pour que cet anonyme village du fin-fond sud de la Seine & Marne devienne un des hauts-lieux de l'enregistrement rockabilly made in France.

 

 

Pendant que la teuf-teuf mobile piaffe d'impatience et ronge son frein ( à main ), nous prenons notre temps, petits essais de réverbe de guitare, ingurgitation d'un café revigorant, inspection méthodique de l'étagère à Vinyls, perdu parmi la collection Big Beat un petit original 25 cm Vogue de Johnny en public des plus rares...

 

 

Ensuite c'est la course dans la nuit au milieu des champs enneigés pour rejoindre Thorigny- sur-Marne. Quoique la Teuf-teuf fasse le taxi l'on n'a pas vu la Marne mais l'on a trouvé Thorigny. Lorsque la Teuf-Teuf mobile s'arrête à un feu rouge, notre regard est attiré par un groupe discutant sur le trottoir. Des têtes connues ! Nous sommes arrivés.

 

 

ENTREE

 

 

Aucun bruit ne sort de l'établissement. Serions-nous parvenus à l'heure ? L'on nous détrompe ( d'éléphant ), juste l'entracte après le premier set. Toute honte bue je me hâte d'aller noyer mes regrets et mon chagrin au fond de ma médecine préférée. A peine ai-je poussé la porte que je comprends l'ampleur de la catastrophe.

 

 

Non la foule massée devant le troquet ne nous attendait pas pour former une haie d'honneur, non ce n'était même pas non plus le lieu de relégation des fumeurs invertébrés. L'intérieur est étroit comme un ver solitaire mais beaucoup moins long. Entre le comptoir et le mur il reste à peine un espace d'un mètre cinquante, rajoutez au fond une salle aussi vaste qu'une kitchenette de résidence universitaire et vous aurez au centimètre carré près la superficie du local.

 

 

Mouvement de foule, les Atomics ne vont pas tarder à monter sur scène. Le goulot d'étranglement se remplit en cinq secondes. Nous sommes aussi serrés que les célèbres cachets dans leur tube d'aspirine. J'ai de la chance, une jolie fille devant et une mignonne derrière. Plus une ravissante serveuse qui positionne une coupelle de chips juste devant ma main droite posée sur le bar. Ce n'est pas le bonheur, mais ça y contribue.

 

 

THE ATOMICS

 

 

Les Atomics doivent être sur scène. Même sous la torture je ne pourrais témoigner de leur véritable présence. Après tout pourquoi ne serait-ce pas la fanfare des Beaux-Arts de Ris-Orangis ? Des armoires de rockers massés aux avants-postes encombrent le paysage. Me faudra un quart d'heure avant de comprendre que les Atomics ne sont que trois.

 

 

Du batteur je n'entreverrai, qu'à de très rares intermittences, le bouc qui souligne et cerne le menton, pour son kit de batterie ne comptez pas sur moi pour en donner la marque. La tête du bassiste scotchée au manche de sa contrebasse et celle du guitariste, collée derrière son micro, toutes deux porteuses de lunettes à la Buddy Holly, seront les deux seuls attributs visibles des deux acolytes.

 

 

Rien vu, mais tout entendu. Cartonnent un max. Longtemps j'ai cru qu'il devait y avoir une rythmique. Mais non, la contrebasse se charge du rôle. Elle assure la lourdeur et le tangage. Swingue et abat la cadence. A la guitare, Raphaël, fait des miracles. Un son magnifique. Une fender japonaise qui s'est faite débrider les yeux, tellement elle assure comme une américaine.

 

 

Ne sonnent pas pure rockabilly – mais la pureté est une pure vue de l'esprit. Mister B définira le style comme du rhythm and blues. Personnellement j'opterais pour un son électrique à la Flamin'Groovies même si je doute que les Atomics se soient intéressés à ce groupe américain des mid-sixties.

 

 

Sont en place, c'est un régal. Un son que je qualifierai d'anglais, non pas pré-Beatles car cette appellation les mettrait trop en perspective avec les Shadows, mais pré-aroud-Beatles, assez proche quant à la rondeur orchestrale des sonorités de la production anglaise de Gene Vincent. En beaucoup plus roots. Leur morceau entièrement musical ensemencé sur le terreau rythmique de Bo Diddley mais pimenté de délicieuse excroissances mélodiques est à l'image d'un style exigeant tendu vers une certaine rotondité de note, jamais jouée pour elle seule mais toujours dans la continuité d'une série d'effets si vite successifs que la curiosité de l'auditeur est maintenue en éveil comme tirée en avant vers la résolution d'un problème qu'il n'a pas le temps de se poser. Un jeu très électrique où tout est donné avant même d'être demandé.

 

 

Tout compte fait ne pas voir les musiciens oblige à unebien plus grande concentration d'écoute !

 

 

ENTRACTE

 

 

Le café se vide ce qui permet d'étudier la décoration. M'aperçois que rabattu contre le bar mon propre corps m'empêchait de voir la pochette du 33 tours Big Beat consacrés aux séquences BBC de la tournée Eddie Cochran-Gene Vincent, plus quelques beaux minois d'actrices des années cinquante et les compromettantes photos de pulpeuses nudités de rockabilly girls des plus affriolantes. Il est évident que le patron aime l'ambiance et la musique rock. Ne suit pas la mode, en provoque toutes les outrances.

 

 

DEUXIEME SET

 

 

Sans surprise, et toujours aussi bon. Me rappelle que Mister Jull vient d'enregistrer les Atomics, dès que le disque sera sorti, je pressens qu'il risque de tourner en boucle à la maison. Mais puique l'on parle du Jull... le voici demandé au micro. L'est suivi par Phil, la moitié des Ghost Higway se retrouve au turbin avec le tiers restant des Atomics. Une fois que Phil s'est assis sur le tabouret du batteur, il est effacé de mon champ de vision. Pour Jull il lui est plus difficile de se cacher. Gros plan sur ses mains sur la simili Fender.

 

 

N'a même pas eu le temps de la trafiquer, que le nouveau combo attaque. Surprise générale. L'on ne parlera que de cela après le set. La preuve que ce n'est pas la guitare qui fait la renommée du musicien mais le musicos qui fait sonner la guitare à son image. L'on se croirait dans un concert des Ghost. Ce même Jull qui au début de la soirée nous avait longuement expliqué, riffs à l'appui, comment il se dépatouillait réglage après réglage pour obtenir sur sa Gretsch le son idoine, nous le ressort tel quel sur une gratte empruntée au débotté.

 

 

Et comme pour parfaire la démonstration lorsque au bout de deux morceaux Raphaël récupèrera son bien, en moins de trois secondes il nous restituera son propre son sans aucun effort. Il est sûr que nous ne sommes pas en présence de moitiés de sous-doués, mais passez la séquence à la TV et tout le monde pensera à un trucage. Tellement la différence est énorme. Quoique instinctif le rock'n'roll est autant une musique savantee. Là aussi le contenu médiatisé et le média humain ne font qu'un.

 

 

Même avec le rappel le set sera trop court. Mais voici que l'on propulse devant le micro un jeune inconnu. Pour moi. L'avais déjà remarqué durant l'entracte, plein d'énergie, sans arrêt le mot rock'n'roll à la bouche. Raphaël lui intime l'ordre de chanter un morceau dont il ignore les paroles. Pas du genre à se dégonfler. C'est peut-être du yaourt, mais au jus de cobra. Tétanise tout le monde. Nous re-pond après le pont recouvert par les applaudissements un deuxième couplet du même acabit au venin de vipère. Descend de scène sous les acclamations. Aussi court qu'une piqûre de serpent minute mais l'on aurait bien pris un rappel. Je vous refile son identité au cas où il passerait près de chez vous, Eddie guitare rythmique et vocal chez les Ol' Bry. Un petit moment que j'entends parler d'eux et que je cherche à les voir un de ces week ends...

 

 

AU NOM DE LA LOI

 

 

La suite est un peu décevante. Point de baston de meufs qui se griffent le visage pour l'amour d'un beau gosse. Même pas deux rockers en train de s'enfoncer dans le dos leur cran d'arrêt rouillé. Aucune course poursuite en Harley-Davidson en se canardant au fusil à pompe... Non, ça papote tranquille devant le café. Ca tire un peu, mais uniquement sur les cigarettes et personne ne laisse tomber son mégot sur le trottoir en signe de rébellion. Sur ma gauche l'on échange des numéros de téléphone et sur ma droite l'on parle des enfants. Il n'est même pas minuit et le concert est terminé.

 

 

Coups de frein et gyrophares bleutés. The world turned blue comme chante Gene Vincent. L'on ne compte plus les uniformes. Prévenante et soucieuse du bien-être de ses concitoyens la police viendrait-elle nous évacuer pour cause de fin du monde avancée de quelques jours au dernier moment ? Non la voici qui s'engouffre à l'intérieur du bar ( où une tablée de trois dangereux terroristes sont en train de boire un chocolat chaud ). Dehors ils nous regardent d'un air méchant... comme personne ne fait attention à eux, ils se sentent obligés de ranger leur matraque. Mais les voici qui ressortent avec la patron. Evidemment cet individu est très dangereux. Il est tatoué. Et armé. D'une autorisation de la mairie, signée en bonne et due forme pour un concert jusqu'à une heure du matin.

 

 

Oui mais un voisin aurait téléphoné, empêché de dormir qu'il aurait été par les stridences des guitares. Au bout d'une demi-heure la caravane des chasseurs de tête s'en va. Obligée de constater qu'au seuil du troquet l'ambiance initiale avait peu de chance de tourner à l'émeute de rue. L'affaire n'est pas terminée. Il y aura un rapport écrit. Peut-être une contravention. La justice tranchera. Dans le vif. Force doit demeurer à la loi.

 

 

En attendant la révolution. ( Certains mauvais esprits la prétendent plus certaine que la fin du monde du calendrier maya. ) Souhaitons qu'avec un peu de chance elle soit rock'n'roll !

 

 

Damie Chad.

 

 

GENE VINCENT

 

THERE'S ONE IN EVERY TOWN

 

 

MICK FARREN

 

 

( Camion Blanc / 138 pp / Novembre 2012 )

 

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Pas d'affolement dans la cambuse, l'on ne vous fait pas le plan de vous refiler un vieil article déjà donné dans notre vingt-septième livraison du 18 / 11 / 10. Me disais, pas plus tard que la semaine dernière, qu'il y avait longtemps que je n'avais pas parlé de Gene Vincent et que cela me manquait. Sur cette déprimante pensée je me décidais à rejoindre les bras de Morphée, lorsque pris d'une inspiration subite je décidai de regarder par acquis de conscience les nouveautés de Camion Blanc. Bingo ! Intuition de rocker, There's One In Every Town de Mick Farren, enfin disponible en version française. J'avais déjà chroniqué l'english book, mais cette version in french style due à Patrick Cazengler est tellement plus facile d'accès !

 

 

MICK FARREN

 

 

Pourrais pas vous raconter grand chose sur Patrick Cazengler sinon qu'il a traduit plusieurs livres pour Camion blanc et fait paraître chez ce même éditeur le recueil Cent Contes Rock que je n'ai point lus mais qui me semble exiger moultes connaissances littéraires. Comme par hasard sa version du livre de Mick Farren nous paraît des plus fidèles et des mieux venues. N'y a que le titre pour lequel il aurait pu faire un effort supplémentaire.

 

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Serai plus disert sur Mick Farren. C'est ce que l'on pourrait appeler un dangereux activiste rock. Doublement dangereux car à la pratique il a ajouté la théorie. L'a des idées résolument rock, ne donne pas dans la pop. Il trace des généalogies encombrantes qui culbutent les notions de frontière et de genre. En plus il sait de quoi il parle. A rédigé une vingtaine de bouquins mais est aussi un musicien.

 

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Une trajectoire d'autant plus étincelante que restée dans l'ombre pour nous pauvres petits français. Fit partie de l'équipe rédactrice d'International Times, le journal underground d'avant-garde beaucoup plus connu sous ses simples initiales, IT. Le lecteur se rapportera à notre 96 ° Livraison du 03 / 05 / 2011 sur l'Histoire de l'Underground londonien de Barry Miles pour en savoir plus sur cette singulière aventure éditoriale. IT ne fut pas seulement un magazine, plutôt une officine d'agitation culturelle qui organisa notamment des concerts psychédélics dont la nouveauté radicale bouleversa par ricochets la conscience de centaines de milliers de jeunes occidentaux.

 

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Né en 1943 Mik Farren qui fut un des fers de lance de ces manifestations ne tarda pas à monter dès 1967 son propre groupe : the Deviants. Un groupe expérimental peu connu en notre hexagone mais dont les Pink Fairies et Hawkwind et par-delà ce dernier Motorhead furent en quelque sorte les descendants. Les Deviants furent un groupe hybride : selon les morceaux l'on peut y retrouver les pires errements d'une époque qui vit aussi bien fleurir le Between the Buttons des Stones que surgir la noirceur singulière de Monster de Steppenwolf. Un groupe déviant par rapport à lui-même et à son propre projet pourrait-on dire. Au bout de trois albums Mick Farren stoppera l'expérience des Deviants quitte à la reprendre sous d'autres formes à de longs intervalles. Comme il n'y a pas de hasard dans l'histoire du rock'n'roll, nous prélèverons cette rencontre en 1987 entre Mick Farren et Wayne Kramer le guitariste de MC 5.

 

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Avec Wayne Kramer nous touchons à ce rock de rébellion qui s'auto-instrumentalise en tant que prise de conscience politique. Dés les premiers numéros de IT Mik Farren tentera de susciter en Grande-Bretagne l'apparition du White Panther Party qui fut une émanation du MC 5. Au début des années 70 Mike Farren aura l'intuition que rien ne laissait présager d'une proximale éclosion d'un rock plus brutal et plus intransigeant qu'il habille déjà du mot punk. Et tout cela à partir d'une réflexion approfondie sur la naissance du rock'n'roll aux Etats-Unis. Son essai sur Gene Vincent – tout comme ses livres sur Elvis – paru en 1978 s'inscrit dans cette démarche d'une passation du flambeau de la révolte de la jeunesse entre la première génération des pionniers et la troisième celle du no future punk.

 

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Fidèle à ses idées, Mick Farren s'imposera trente ans d'auto-exil à New York et aux Etats-Unis, refusant de vivre dans l'Angleterre tatchérienne et ultra-libérale...

 

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THERE'S ONE

 

 

Lorsque l'on a enlevé la discographie et le poème sur la mort de Gene Vincent, l'on se retrouve avec un texte qui n'excède pas les cent pages. Certes Vincent est mort à trente-six ans mais après une existence si pleine que l'on pourrait quadrupler sans peine la mise de départ. Mais Mick Farren ne vise aucunement à l'exhaustivité. Cherche à décrire au plus près la courbe d'une trajectoire et peut-être plus encore le retentissement de cette vie menée à cent à l'heure sans rail de sécurité.

 

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Y réussit parfaitement. Le livre s'ouvre sur sa propre expérience initiatique : en 1961, Mik Farren assiste à un concert de Gene Vincent. Déflagration totale. N'importe quel imbécile peut vivre un événement extraordinaire sans s'en rendre compte. C'est d'ailleurs pour cela que la plupart des êtres humains resteront tout leur vécu cantonnés dans leur native imbécillité - étymologiquement parlant leur faiblesse débilitante - incapables qu'ils sont de s'apercevoir qu'ils se devraient de s'approprier la volonté d'héroïser leur existence. Farren possède cette chance de comprendre qu'il traverse un élément fondateur de sa propre vie, toute son existence à venir consistera chaque jour qu'il vivra à ré-insuffler du sens dans le non-sens chaotique de cette scène primitive. Les choses ne sont que ce que nous en faisons. Mais en agissant ainsi nous oeuvrons avant tout à nos propres métamorphoses.

 

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Un. Un seul. Dès l'adolescence la vie de Gene ressemble à celle de ces êtres qui encore loin d'avoir atteint leur équilibre naturel sont contraints de se fuir eux-mêmes pour échapper à leurs manquements existentiels essentiels. Lot habituel de nombreux adolescents issus des classes défavorisées sans arrêt en partance vers des rêves de rattrapage social...

 

 

Gene est un poisseux. Un gars qui ne maîtrise aucune des règles du jeu social. Suffit qu'il tende la main vers un des plus simples objets manufacturés à sa portée – une Triumph par exemple - pour que la situation s'envenime et devienne comme par malédiction atrocement compliquée. Voire complexe. C'est sur son lit d'hôpital qu'il décide de devenir chanteur. Comme il ne peut pas faire comme tout le monde, il réussira au-delà de toute attente. Mais il est déjà trop tard. L'aurait mieux fait de stipuler une place de garde-barrières dans un bled perdu. Une sinécure de tout repos. Non, veut se la jouer à la Elvis qu'il a eu le bonheur d'admirer sur scène. Avec une jambe à l'os brisé soutenue par une atèle en fer, c'est un peu plus difficile que la moyenne nationale. Injustice du sort qui ne relève pas de sa faute. Une femme qui a brûlé un feu rouge. C'est surtout sa jambe qui ne cessera plus jamais de brûler. Les médecins lui conseillent l'amputation. Mais c'est chanteur qu'il veut être, pas pirate. Un entêté, un dur. Un cabour qui n'en fait qu'à sa tête, qu'à sa jambe.

 

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La traînera sur toutes les plateaux du monde. Plus les dégâts collatéraux : médicaments, alcool, amphétamines. En tirera un jeu de scène fantastique. Une dramaturgie imparable. Le gamin qui ne lit que des bandes dessinées de qualité très médiocre met au point une performance artistique de haut niveau. Chorégraphe de la douleur.

 

 

ROCKY ROAD BLUES

 

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L'associal de service est devenu un héros. Qui n'a renié aucun de ses défauts. Mais il a trouvé son dérivatif : la route. Une vie de rock'n'roll star. Un seul problème : il ne sera la star que d'un seul succès. Capitol sera incapable de gérer la carrière du fauve qu'elle a lâché dans la nature. Dès que les évènements deviendront incontrôlables Sam Philips refilera le bébé Elvis a RCA. Plus sensitif Presley a déjà eu le réflexe de s'attacher au premier garde-fou qui passe, Parker, faux colonel de son état, mais le petit gars de Tupelo avait compris que la situation était tellement grave qu'elle méritait l'intervention de l'armée.

 

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Gene ne rencontrera que des amateurs, son impresario de départ Sheriff Tex Davies réalisera au plus vite ses actifs dès qu'il comprendra que l'ancien matelot Vincent a mis le cap sur les quarantièmes rugissants. L'on est toujours trahi par les siens. Très vite les musiciens mettront les voiles pour le mouillage pépère de la maison. C'est que les tournées sont épuisantes, des milliers de kilomètres, aucune équipe de préparation et d'accueil à l'arrivée, personne pour prendre en charge les musicos après les concerts. C'est le do it yourself américain dans toute sa splendeur, si tu as faim tu vas t'acheter un sandwich à la station service du coin.

 

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Gene aurait pu se contenter de faire comme tout le monde, s'intégrer dans une cordée de quinze artistes et bazarder Be Bop A Lula et deux ou trois autres pépites sur sa rythmique, plus ou moins accompagné par l'orchestre de la tournée, voire local. Ne voit pas le truc comme cela. C'est Gene Vincent and the Blue Caps, tradition directement issue des groupes country mais appliquée à l'échelle d'un continent.

 

 

Ses prestations relèvent de l'action commando. Faut que les gamins en ressortent marqués. Ne peut pas compter comme les groupes actuels sur la troupe supplétive des symphonies de projecteurs organisés en super light-shows ou des effets pyrotechniques dernier cri, simplement l'impact électrique des instruments et la théâtralisation expressionniste du jeu des acteurs sur scène.

 

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Dès la seconde mouture des Blue Caps ce sera l'apparition des clapper boys. Véritable dramatisation des choeurs. Le soliste devient le coryphée d'une mini-représentation mimétique qui touche à l'essence du théâtre grec. Instinctivement Gene retrouve les ressorts de la fable antique, le héros enfermé dans l'incomplétude de son triste état d'homme qui s'affronte à la fatale grandeur inaccessible des Dieux.

 

 

Gene ne possède aucun des codes culturels qui lui permettrait de comprendre les ressorts intimes de sa tragédie. Plus tard en Angleterre Jack Good lui fera endosser le costume de Richard III. Toute sa vie il ignorera qu'il incarne le rôle shakespearien du personnage d'Hamlet même s'il a tout de suite compris que son intransigeance d'adolescent enkysté dans le rock'n'roll ne pouvait mener qu'à la mort. Pour seul partage il recevra la monnaie de la pièce qu'il interprète sans aucune distanciation. L'obole du trépas que l'on vous fourre dans la bouche pour vous empêcher de parler ou d'entonner à tout jamais le chant du cygne post-mortem de l'autre côté du miroir que vous avez cassé sans vous rendre compte que votre image n'était que le reflet d'une réalité vitale insaisissable. Car la vie coule de nos mains comme le sang d'une blessure purulente.

 

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Une des subtilités de Farren est de piger que si Elvis et ses suiveurs descendent de Dean Martin – il s'agit de gérer une carrière – tout en se ménageant une digue protectrice, un Graceland, un nid douillet dont les portes refermées vous isolent de la folie du monde - Vincent procède d'une autre généalogie, moins citadine, plus rurale c'est-à-dire moins artificieuse. Celle de Hank Williams et par-delà lui, la figure de Robert Johnson. Le premier morceau enregistré par Gene se nomme emblématiquement Race with the Devil. Johnson, Williams, Vincent, une même particularité les réunit, mettriez pas un feuillet de cigarette entre leur personnage et leur vie. Vivent sans armures. Res privata et res publica sont indissociablement liées.

 

 

Reconnaissons que pour Elvis la pression sera si forte que la fiction de l'intimité volera vite en éclats et que le roi se retrouvera très vite nu... Mais la tragédie engoncée dans le strass des paillettes et des limousines tournera au pathétique. Il y a du grotesque dans la fin d'Elvis et ceux qui ne l'aiment pas croiront le dénigrer en le traitant de burlesque. Oublient simplement que le blues naît dans la farce des minstrels. Terrible retour aux origines pour ce petit blanc qui chantait comme un noir.

 

 

Pour Gene l'on ne mélangera pas les genres, l'on restera dans l'horrible.

 

 

EUROPEAN TOUR

 

 

L'industrie du showbizz et les autorités gouvernementales parviendront à briser la première vague du rock'n'roll. Prennent le taureau par les cornes mais pas de front. Bottent en touche. Refilent le bébé à l'Europe. Additif au plan Marshall non prévu au départ. Mais tous les coups fourrés sont permis pour retarder le redressement de vos plus chers amis.

 

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Gene est totalement grillé aux USA. Fini, usé, has been. Débarque en Angleterre ( et en France ) dès 1959. Il est perçu comme une légende vivante. C'est avec lui que le public comprend pour la première fois que le rock'n'roll n'est pas une simple musique d'agrément. Il contient en germe l'idée qu'il est avant tout un art de vivre, autrement. En rupture avec l'idéologie sécuritaire dominante. Très vite le rock'n'roll s'insère dans un back ground anarchisant typiquement européen. En France où cette composante basique du mouvement ouvrier affleure toujours à la surface des contestations systémiques, la figure de Gene est magnifiée. Les Américains engourdis par le rêve de la société de consommation mercantile attendront quatre ou cinq ans de plus pour que la jeunesse réalise la portée révolutionnaire du rock'n'roll.

 

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Inutile de rêver non plus. Tous les adeptes des musiques populaires américaines ne sont pas des gauchistes. Ces mouvements sont même traversés par des courants d'extrême-droite d'origine populiste encouragé en sous-main et de plus en plus idéologiquement par les autorités politiques. Le country de par son implantation géographique très localisée flirte avec les miasmes d'un patriotisme exacerbé. Dans les milieux populaires de basse extraction sociale et petite-bourgeoise l'on tourne plus facilement sa colère vers le voisin – noir, arabe, jamaïcain ou pakistanais - embauché dans la même galère que soi - que vers les patrons qui vivent à mille lieues de votre lieu de travail... En France beaucoup d'amateurs de musique fifties ou teddies envisage le rockabilly comme une musique essentiellement blanche. Alors qu'elle a, en ses origines, pris le meilleur à des mamelles noires qu'elle a tétées fort goulûment. Très sensibles aux conditions de survie économique difficiles que très souvent la vie leur ménage, ils s'enferment dans une idéologie de ressentiment qui les isole, et les console, tout en les maintenant dans leur enfermement social.

 

 

GENE AND EDDIE

 

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La mort d'Eddie fut une catastrophe affective pour Gene. Mik Farren essaie d'analyser ses conséquences sur la carrière discographique de Vincent. Malgré les premiers succès engrangés en Angleterre le moral de Gene ne s'améliore guère. Trop de fatigue qui se traduit par une augmentation des douleurs de sa jambe. La dépendance à l'alcool devient tragique. Ses effets ont le don de dynamiser le côté versatile de son caractère tout en en accentuant les tendances paranoïaques. Gene est difficile à vivre. Les musiciens et les témoins directs évoquent souvent une personnalité à double face, schizophrénique.

 

 

Les contrariétés financières s'accumulent. Le fisc – le malheureux n'a pas eu la prescience de s'attacher dès le début de sa carrière un simple conseiller fiscal - ne le lâche pas, les pensions de divorce tombent à rythme soutenu, l'argent passe entre ses mains mais il est incapable de le retenir et de l'accumuler. Ce sentiment d'être toujours sur le fil du rasoir accentue son instabilité naturelle et le rend violent. La possession d'armes lui donne une sensation de puissance qui lui permet d'éloigner de lui les affres d'une précarité sociale de plus en plus intense. Mais l'inquiétante et menaçante manipulation de revolvers chargés ou de poignards effilés par un individu en crise n'incite guère aux plus cordiales amitiés.

 

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La présence d'Eddie aurait été tutélaire. Vincent est avant tout un interprète, Eddie était un créateur. A eux d'eux ils étaient une formidable machine de guerre. Gene était capable d'entraîner Eddie dans toutes les outrances, mais Eddie avait une autre carrière à ménager. Beau gosse il visait aussi une carrière cinématographique. Face rock et face bizness. Eddie aurait-il eu la force de laisser coexister en lui son versant rugueux à la Vincent et la pente arrondie à la Presley ? Un coup pour les initiés, un coup pour le grand public. Peut-être aurait-il réussi cet impossible pari car il était profondément plus intéressé par la musique que par l'argent qu'il considérait davantage comme une prime au talent que comme un but ou une preuve en soi.

 

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Niveau discographique la période anglaise de Vincent est à reconsidérer. Il y manque une direction. L'on ne sait trop où il veut aller. Le savait-il lui-même ? Il est à craindre que Gene n'ait pas eu le temps d'y réfléchir. Les séances sont rares et espacées. Elles sentent l'improvisation et semblent soumise à l'impulsion du moment. Avec Eddie à ses côtés, les deux amis auraient construit un répertoire et n'auraient pas cédé aux exigences des producteurs. Je serais prêt à parier qu'après la disparition d'Eddie Gene a volontairement – d'une manière plus ou moins consciente – voulu se démarquer de ce qu'il aurait pu mettre en boîte avec Eddie. Au mieux il retourne vers ce qu'il sait déjà faire avec malheureusement des musiciens moins géniaux que les Blue Caps ce qui nous donne des titres comme le King of Fools ou Goin' home.

 

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Sinon Gene me semble, avec des titres comme Temptation Baby, regarder vers les derniers enregistrements de Buddy Holly. Plus pop, très près de ce que les Beatles feront plus tard de cette influence hollienne dans Revolver par exemple et, que lâchant définitivement les amarres, ils déclineront jusqu'au bout jusqu'à la neuvième révolution de Sergent Pepper. Mais Gene n'est plus le maître de ses enregistrement studio, et reste trop imprégné de ses influences country pour donner une nouvelle direction rock à ses enregistrements. C'est de retour aux USA, après plusieurs mois de repos qu'il synthétisera dans Bird Doggin' la mouture idéale du rock anglais, mais il est déjà trop tard. Les Spencer Davis Group, les Them, les Yardbirds se sont entre temps débrouillés tout seuls comme des grands en puisant dans d'autres modèles.

 

 

1967-1971

 

 

Les dernières années de Gene Vincent sont suicidaires. Tout le monde ne lui tourne pas le dos. Mais les maladresses, les déboires et les ratés vont s'accumuler. Les tournées françaises organisées par des fans souffrent d'amateurisme. Ce n'est pas une critique, c'est un constat. Ont fait avec leurs moyens, qui n'étaient pas gros. Il faut aussi rappeler que le public qui est en train de découvrir le rock est particulièrement ignare et ne professe aucun enthousiasme pour les pionniers dont il ignore très souvent jusqu'à l'existence.

 

 

L'on peut aussi se demander ce que sont devenus les cohortes tapageuses des années soixante. Ont disparu dans leur ensemble. Le public s'est évaporé. Reniement ou engluement dans les tourments de la soucieuse vie d'adulte : la femme, les gosses, le turbin, et peut-être pire encore le tiercé et le programme télé... L'en est sans doute de même en Angleterre, quant aux Etats Unis, il vaut mieux ne pas en parler. Seuls quelques professionnels se souviennent de Gene.

 

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Ce qui lui permettra toutefois de rebondir. Après les 45 tours Challenge ce sera le I'm back and proud chez Dandelion en 69. Le disque aurait pu être meilleur, Todd Rundgren le producteur bouscule un peu trop Gene qui aurait voulu davantage de temps et de calme. Pour le coup il aura arrêté de boire, preuve que son immuno-dépendance était aussi d'ordre psychologique. Toutefois et les fans de Gene et le milieu pro américain bouderont ce disque. Aujourd'hui il n'est pas rare de lire dans les revues spécialisées les repentances et les mea culpa de bien d'amateurs qui regrettent d'être passés à côté de la plaque à l'époque. Le trente-trois est rudement bon. Très différent de tout ce que Gene avait jusqu'à lors enregistré mais traduisant une savante connaissance intuitive de toute la musique populaire américaine, du country, blues, folk étroitement emmêlés. Me suis toujours demandé pourquoi les admirateurs du grand Dylan de la première heure n'ont jamais daigné prêter une seule oreille à cette merveille. Rock'n'roll Highway Revisited.

 

 

Mick Farren reverra Gene en Angleterre. Au mieux de sa forme, lorsqu'il tourne The Rock'n'roll Singer pour la BBC avec un splendide concert au London Palladium dont les images seront écartées au montage final. Tout comme l'on ne verra pas la séquence dans le film du festival de Toronto 1969 où John Lenon le rejoint sur scène sur Be Bop a Lula. Près de la fin, la voix brisée, poursuivi par les huissiers contraints de fuir l'Angleterre sur une dernière mise en demeure...

 

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Une fin de partie hallucinante, qui n'a encore tenté aucun cinéaste, Gene seul dans sa maison désertée qui boit plus que de raison à s'en faire péter son ulcère. Et la mort rapide qui survient. Plus l'enterrement pitoyable qui tient autant de la cour du miracle que des dérives sectaires d'une Amérique profondément malade.

 

 

IN EVERY TOWN

 

 

Farren est très réservé sur les deux derniers trente-trois tours de Vincent. Les soumet à une écoute trop rapide, et les écoute par rapport à ce qu'il veut exposer. Ne s'inscrivent pas dans cette perspective farrénique. Le If You could see me today et le The Day the World Turned Blue sont des disques de blues. S'attarder à leur apparence country est une erreur. C'est du blues, mais du blues d'après le blues, quand il ne reste plus qu'une indicible tristesse et la voix pour pleurer. Faut oser le dire mais peu de chanteurs noirs de blues sont parvenus à atteindre à une telle déréliction. Contient tout ce dont vous devez vous méfiez et ne jamais accepter de laisser s'installer dans votre vie : de la colère remâchée et recuite si souvent qu'il ne reste plus au fond de la casserole qu'une écume blanchâtre d'une aigreur insoutenable, de l'ironie retournée contre soi-même, auto-destructrice et auto-mutilante tel un scalpel que l'on s'enfonce entre les cotes pour vérifier si votre coeur n'a pas disparu, et ce savoir ancestral de celui qui a tout vu du monde, tout su de l'homme et jamais rien compris de lui-même.

 

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S'il y a un no future quelque part dans l'oeuvre et dans la biographie de Gene Vincent c'est bien en ces deux ultimes albums crépusculaires qui nous annonce que le nom du dieu qui est mort s'appelait rock'n'roll. Il est étrange que Farren n'ait pas ressenti cela. Mais cela s'explique par ses intentions. Cette bio de Gene est écrit en pleine crise insurrectionnelle. Tout semble à nouveau possible. Le punk est en train de dévaster la planète, il semble que le rock'n'roll est en train de renaître de ses cendres et qu'une nouvelle aire soit en train de s'ouvrir.

 

 

Le phénix du punk se brûlera à ses propres cendres. Le pyromane n'est pas plus tôt né que l'institution ordonnera aux pompiers du show bizness de l'éteindre. Ne durera pas plus que la première éclosion du rock américain. Comme quoi l'Histoire a beau se répéter ses leçons ne sont guère transmissibles. Il n'est de pire cancres que les mauvais élèves du rock'n'roll. Farren en sera si dépité qu'il pliera bagage pour la grande Amérique. Y restera trente ans. A mis du temps pour évaluer à leur juste capacité de nuisance les méfaits de la plus grande démocratie du monde ! Faut avouer qu'avec la mondialisation triomphatrice tout se ressemble de plus en plus. Egalisation par le bas ! Et puis, Où fuir ? Et quelle nuit hagarde Jeter, lambeaux, jeter sur ce mépris navrant ? prophétisait déjà plus d'un siècle avant lui, le poëte Stéphane Mallarmé...

 

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Mais il ne faut pas désespérer la jeunesse du monde. Mick Farren n'élude aucun des aspects négatifs de son héros. N'est pas dupe du personnage. Mais il le décrit à la manière de Caractères des Hommes Illustres de Plutarque. L'en dresse un portrait emblématique. Et même si les traits de la vie de Gene peuvent déplaire ou froisser les âmes sensibles, il le statufie et le donne en exemple aux jeunes générations. N'insiste guère sur l'oeuvre elle-même. Tout le monde est assez grand pour se procurer les disques. Pour les moins débrouillards il joint une discographie de vingt pages en fin de volume. Aujourd'hui il vous aurait renvoyé sur le net. Les enregistrements de Gene parlent pour lui. Certes tout le monde n'est pas capable de les entendre, mais alors il ne faut s'en prendre qu'à soi-même.

 

 

Ceci entendu, le legs incontournable et fondateur du rock'n'roll admis, Mick Farren s'occupe avant tout de l'homme qu'il fut. Pas très recommandable si l'on se place selon les canons de la morale petite-bourgeoise étriquée. Remarquons entre parenthèse que la morale est toujours petite. N'avait pas que des qualités. Et n'avait surtout pas la seule qui puisse se reconnaître objectivement en tant que qualité. La maîtrise de soi. Car rien ne sert d'être méchant ou d'être gentil si l'on n'a pas la maîtrise de devenir l'exacte déflagration de méchanceté ou de gentillesse que l'on veut être.

 

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Gene a contourné le problème. Lui qui s'est fait manger la moitié de sa vie par les aléas du métier et les profiteurs de toutes sortes, n'avait pas choisi d'être méchant. Ou gentil. Avait misé sa volonté sur une qualité situé en dehors des affectives volitions humaines. Gene s'est contenté d'être rock'n'roll. He's the greatest pretender par excellence. Ce genre de prétention, naïve, puérile, adolescente, n'entre pas dans les catégories strictement humaine. C'est un peu comme si vous désiriez devenir tasse à café ou dieu de l'Olympe. Ce sont-là attributs qui ne concordent pas avec l'essence de notre nature. Ni infra-, ni sur-humain. Soyez clochard ou général mais faites-nous le plaisir de rester un être humain. Gene Vincent lui s'est accroché à son rêve, toute sa vie il n'a cherché qu' à être rock'n'roll. Et il a parfaitement réussi.

 

 

A payé le prix fort, et l'on s'est arrangé pour qu'il comprenne qu'il payait le prix fort. Mais il n'a jamais dévié.

 

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En plus même mort, pourrissant sous une pierre tombale en déliquescence, il continue à indiquer le chemin. A des milliers de jeunes révoltés qui comprennent mieux ce que signifie l'expression : être rock'n'roll.

 

 

Ce livre de Mik Faren ne vous refilera pas le blues. Attendez-vous plutôt à un choc d'adrénaline contagieuse. Indispensable. A mettre sous son oreiller, à côté du revolver.

 

 

Damie Chad.

 

 

 

 

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