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23/05/2012

KR'TNT ! ¤ 99. ROCKXERRE GOMINA / JOHNNY FAY

 

KR'TNT ! ¤ 99

 

KEEP ROCKIN' TIL NEXT TIME

 

A ROCK LIT PRODUCTION

 

21 / 05 / 2012

 

 

 

Pour Jull,

Non Mister Jull n'était pas à Auxerre, mais nous tenons à lui témoigner toute notre sympathie et tous nos encouragements. Nous sommes surtout heureux de le savoir encore avec nous, et déjà de nouveau sur scène, après le lâche attentat dont il vient d'être victime.

Non Jull, la gig là-haut avec Cochran, ce n'est pas pour tout de suite, c'est une très bonne idée que d'être resté avec nous. Rockabilly will never dye, yes mais il a encore sacrément besoin de toi par ici !

 

 

 

 

 

APPOIGNY / 11 / 05 / 2012

 

 

ROCKXERRE GOMINA 2

 

 

BLACK PRINCE / MEGATONS

 

 

SPUNYBOYS / CARL & THE RHYTHM ALL STARS

 

 

JOHNNY FAY

 

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Dure vie de rocker ! Pas plus tôt rentré du concert d'Imelda May que le lendemain matin je prépare la teuf-teuf mobile pour une deuxième randonnée. Campagnarde cette fois. Aucun blafard immeuble pour me barrer la vue. A perte de vue s'étendent les pentes herbeuses de l'Yonne, un vert émeraude à vous faire regretter de ne pas être un placide ruminant encorné lâché en toute liberté au flanc des coteaux... je vous en prie, gardez vos moqueries, ne soyez point trop vachards avec moi, d'autant plus qu'en un temps record, sans carte et sans erreur d'itinéraire je me gare juste en face du Centre Culturel d'Appoigny où les festivités sont censées se passer.

 

 

Un lieu agreste bien plus agréable que la première dans un centre commercial d' Auxerre, en plein centre ville. Le lecteur studieux se rapportera à la cinquante-troisième livraison du 18 mai 2011 afin de se prévaloir d'une parfaite connaissance du dossier. Toujours aussi bien organisé, même pas cinq minutes d'attente pour une grosse assiette de frites avec hamburger géant posé dessus, voici ce qui mérite son appellation de restauration rapide. Plus le sourire des serveuses.

 

 

Pas le temps de s'ennuyer, dix mètres de linéaire de disques. Les 45 Tours de Cochran de chez Rockstar, désolé ! ils sont chez moi maintenant. Fallait venir avant. L'on retrouve de vieille connaissances, Phil des Ghost Highway, Billy toujours stylé et Mumu la Mammy du rockabilly. L'a plus de souvenirs de concerts rockab à vous raconter que si vous aviez mille ans, plus une adorable chowchow blanche qui ferait de vous un voleur de chien si votre sens moral ne vous empêchait de commettre le mal dans cette vallée de larmes qu'est notre résidence terrestre.

 

 

BLACK PRINCE

 

 

Pas l'opportunité de dire bonjour à toutes les connaissances – et de s'en faire d'autres – que la fête commence. Black Prince est sur la scène, vaste et visible de tous. On n'aura pas vraiment le temps de les apprécier que déjà ils s'en vont. A part le jeune batteur qui avec ses cheveux bouclés n'a pas vraiment la dégaine rockab, sont plutôt du mauvais côté de la quarantaine, ce qui ne les empêche pas de produire un beat des plus agréables. Manque un peu de folie mais l'ensemble est bien balancé. Trouveront tout de même le moyen de casser une corde, preuve qu'ils n'ont pas hésité à mouiller la chemise. Partent sous les applaudissements.

 

 

MEGATONS

 

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Cinq sur scène, de noirs vêtus avec le T-shirt Megatons, tout de suite l'on sent le parti-pris sixties, rehaussé par le choix des guitares, des Goya, deux blanches à liseré latéral noir – qui sur le fond charbonneux des rideaux ne donnent pas tout ce qu'elles devraient, et une rouge qui tout de suite flashe beaucoup plus. Mais le nec le plus ultra revient au saxophone de Jerry. Instrument rarement utilisé dans les groupes rockabilly de notre époque. Idem dans les années cinquante d'ailleurs.

 

 

C'est que les Megatons ne sont pas un groupe de rockabilly à proprement parler. Se définissent eux-mêmes comme des adeptes du White Rock. Les choses sont toujours plus compliquées qu'elles ne le paraissent, White Rock avec cet instrument - qui plonge les racines de son utilisation dans le jazz – devenu typique des groupes de Rhythm'n'Blues noirs, il y a de quoi y perdre le sens des nuances.

 

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Mais White Rock en le sens de musique des adolescents blancs du nord urbanisé de l'Amérique. L'ancêtre du garage en quelque sorte, bien que cela que l'on appela aussi le surfin' apparaisse surtout aujourd'hui comme le trait d'union invisible de la renaissance du rock blanc américain sous son appellation de Surf rock à la Beach Boys. D'ailleurs celui qui a écouté avec attention le jeu des guitares des premiers disques des Byrds comprend le chemin qui a ramené cette formation à remonter à son origine en aidant à l'accouchement du country-rock. Mais les Megatons n'empruntent pas cette route, se cantonnent dans les années 60-62 où le rock s'électrifie en tournant le dos à ses rurales racines, non sans avoir au passage emprunté aux groupes de Doo – Wop noirs, une accélération rythmique qu'ils se garderont bien de ne pas syncoper par des effets de voix. C'est la guitare qui donne le la et la voix se contente de suivre les harmonies. L'on n'est pas loin non plus de certaines orchestrations de Gene Vincent, plus près de Johnny Meeks que de Cliff Gallopin' Gallup, d'ailleurs le saxo de Jerry prend toute sa démesure sur un instrumental comme Summertime...

 

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Le White Rock oscille toujours entre une suavité harmonique certaine et le sentiment diffus, plus ou moins accentué d'une certaine urgence. C'est ce dernier rôle qui chez les Mégatons est dévolu au saxophone. Le groupe filoche à toute vitesse, les guitares de Charlie et de Didier cavalent en toute liberté, pour la section rythmique vaudrait mieux parler de propulseur ou d' aéroglisseur, ils emportent le tout en avant. Pas de boogie-woogie martelé pour la motrice électrique.

 

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Le groupe cartonne fort. Emporte tout sur son passage. Semble ne vouloir jamais s'arrêter. Et Jerry qui entraîne le tout avec son saxophone jamais aphone s'apparente à la cheville ouvrière du moteur. Les titres s'enchaînent les uns aux autres, très rapidement. Ce qui ne signifie pas qu'ils soient très brefs, au contraire pour que le cuivre puisse prendre ses chorus à l'aise, ils ont tendance à s'allonger, à durer, le temps de mettre en place une ambiance, de raconter une longue embrouille d'ados ou d'évoquer les différentes péripéties qui peuvent survenir en zone urbaine et pavillonnaire...

 

 

On est un peu déçus quand ça s'arrête, l'on aurait aimé que trame hypnotique dure un peu plus longtemps.

 

 

SPUNYBOYS

 

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Heureux de retrouver nos trois lascars. N'y a pas si longtemps que cela qu'ils nous avaient subjugué – voir notre quatre-vingt cinquième livraison du 15 février 2012 – à Roissy pour être précis. Oui, mais c'était sur une scène pas plus grande qu'une cuisine d'HLM un peu basse de plafond. Mais ici la basse – pourtant double - a tout l'espace qu'il lui faut, un podium presque aussi long qu'un porte-avions et une toiture juchée au milieu des nuages. Autant dire que Rémi va nous sortir le grand jeu.

 

 

Un véritable numéro de cirque. Monte sur les hanches rebondies de sa contrebasse comme s'il gravissait les escaliers de la Tour Eiffel, s'accroche au manche pour prendre la pose de l'alpiniste au haut de l'Anapurna, en dégringole en courant, la fait tournoyer comme des pâles d'hélicoptère, et s'enfuit faire un numéro d'équilibriste sur le comptoir de la buvette. Les consommateurs n'ont pas moufté, ont dû pensé qu'ils avaient un peu trop éclusé et qu'ils avaient des visions, pire que des éléphants roses, un sorcier rockab qui chevauche une contrebasse blanche à deux mètres trente au-dessus de leur demi. Attention pas demi fou, complètement maboul.

 

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Pas croyable, sans s'arrêter de jouer. Parfois on a même l'impression que pour faire plaisir à son maître – pincez-moi si je me trompe – l'instrument plein de bonne volonté continue à jouer tout seul, remarquez qu'avec les grandes claques qu'il lui colle sur les cordes l'a intérêt à marcher droit. Disons à voler haut. Doit s'entraîner pour le lancer de contrebasse aux prochains jeux olympiques, car il vous l'envoie au pays des hirondelles et vous la rattrape – l'on ne sait par quel hasard – juste avant qu'elle ne se fracasse à terre. M'étonnerait qu'il ait trouvé une compagnie qui ait accepté de l'assurer... On dit que certains bassistes font l'amour avec leur contrebasse, pour Rémi ce serait plutôt la guerre.

 

 

Evidemment c'est lui qui jouit, n'arrête pas de chanter pour nous faire part de son bonheur. Car pourquoi faire peu quand on est capable de faire deux fois mieux, gratte les cordes, vocal assuré. Dans les deux cas s'en tire bien, même couché au sol sur le dos, Rémi facile domine son sujet et nous subjugue.

 

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Etrangement après le set, c'est le guitar man qui remporte le prix de la chemise mouillée. N' a pas bougé de quinze centimètres, planté à la même place d'un bout à l'autre du set, lui il ne remue que les doigts. Sur la guitare. Et ça s'entend, quel boulot ! Stress et adrénaline à volonté, n'a que six cordes à baldinguer, mais ses mains cavalent dessus comme si elles étaient posées sur le brasier de l'enfer. Peut partir se promener l'esprit tranquille le Rémi, son acolyte garde la maison et fait feu sur tout ce qui passe à sa portée. L'on n'a d'oeil que pour le contrebassiste, mais le soliste a planté son jack dans votre oreille. Vous rentre dans le cerveau et n'en ressort pas. Sera particulièrement applaudi lors des présentations.

 

 

Je pressens que certains lecteurs aimeraient quelques précisions musicales, que je leur recopie la set-list en trois exemplaires avec commentaires doctoraux à l'appui. Tant pis pour eux, je n'en ferai rien. N'avaient qu'à venir, la jeunesse et la folie, ça ne se dissèque pas, ça se vit. Toutefois un dernier conseil, très mauvaise idée d'embaucher les Spunyboys pour l'anniversaire des soixante-cinq ans de mariage de Tante Adèle, il risquerait d'y avoir des traces de contrebasse dans les assiettes de morte Adèle !

 

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Esprits chagrins j'ai occulté le batteur, ne vous inquiétez point, l'on n'hésitera pas à les rejoindre à un prochain concert et je vous promets que je m'occuperai de lui, l'aura intérêt de marcher à la baguette.

 

 

 

CARL & THE RHYTHM ALL STARS

 

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Moi qui suis un être extraordinaire je n'aime guère avouer mes faiblesses. Je suis pourtant à ma grande honte obligé à me livrer à d'humiliants aveux. Oui il est vrai que ma discothèque ne possède aucun disque de Carl & The Rhythm All Stars, n'essayez pas de me consoler en me disant qu'ils n'en ont pas sorti des dizaines, car mon cas est plus grave que vous ne le pensiez. Savais même pas qu'ils existaient ! Bien sûr j'avais dû bien rencontrer leur nom ici ou là au détour d'un magazine, mais je n'ai jamais tilté.

 

 

Aussi quand ils sont montés sur scène pour installer leur matos m'en suis allé me commander une platée de frites, car le rock ça creuse. Z'ont pas sorti six notes que je me suis dépêché d'avaler la barquette en douze secondes, le contenu et le contenant, d'un seul coup, car non de Zeus ! Quel son ! Quelle beauté !

 

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En suis resté comme deux ronds de frites ! Peux pas vous dire ce qu'ils ont joué, sachez simplement que c'était superbe, une musique en équilibre, parfaite. N'ont pas l'air d'y toucher. Un contrebassiste long comme un jour sans pain – celui-la quand on l'enterrera dans sa contrebasse l'aura les pieds qui dépasseront - enveloppé dans un costume de croque-mort, un air triste d'intellectuel qui n'a pas encore trouvé l'idée qui le rendra milliardaire, mais ce n'est pas la peine qu'il cherche, l'a déjà le secret de l'univers au bout de ses doigts, dans la finesse de son phrasé, la pulsation du souffle primordial de la vie.

 

 

Tout comme Carl, un air vachement sérieux, vous lui confierez les clefs de votre bécane sans problème, mais faut d'abord que vous ne l'ayez pas vu piquer sa crise, se roule brusquement par terre, sans prévenir, puis se relève comme si de rien n'était et se met à peloter les cordes de sa rythmique comme vous caressez la chatte de votre voisine. S'en échappe un doux ron-ron qui vous prend aux tripes et vous conduit sur les chemins du bonheur.

 

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Vous parle même pas de Pedro derrière sa batterie Gretsch et de Claudio le lead-guitariste. Vous en deviendrez jaloux. Le style ? J'appellerai cela du surfin'roots, authentique, très près des origines – n'ont pas donné un morceau de Charlie Feathers au hasard – et en même temps très loin de tout collage à l'original. Sont pas des musiciens de papier calque.

 

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Pour moi la révélation de la soirée.

 

 

JOHNNY FAY

 

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Ce ne sont plus des lacunes, mais des lagunes. J'avais tout de même pris le temps d'éplucher la question et de fouiner sur internet. Suis pas le seul, c'est en surfant sur le web que Johnny Fay s'est aperçu qu'un groupe français venait de reprendre un de ses morceaux. Ca l'a un peu étonné, alors que ses congénères ricains ne s'étaient jamais souciés de ces vieilles cires enregistrées aux confins des années cinquante / soixante, voici qu'un groupe issu d'un minuscule pays à l'autre bout du monde se souvenait de lui.

 

 

Cette introduction explique la présence de Johnny Fay en Appoigny avec comme backing-groupe responsable de sa venue : les Megatons ! Sont sur scène, ont changé de tenues, arborent des costumes rouges et blancs de belle apparence. L'on n'attend plus que Johnny Fay !

 

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Le voici. N'est plus de première jeunesse. C'est qu'il en est passé de l'eau sous les ponts de Cleveland depuis le tout début des sixties ! Grand, baraqué, banane blanche sur le sommet du crâne, Johnny Fay en impose malgré qu'il tourne autour de soixante-dix piges.

 

 

Accrochez-vous, c'est parti, un véritable rock-shouter, passe en force et emporte tout. Pas du genre à se ménager, derrière les Megatons bétonnent un son au bulldozer, un mur compact qui avance comme un méchant tsunami décidé à ne rien laisser debout. Tout le monde est devant la scène à taper sur les planches comme des évadés de l'asile. «  Merci beaucoup ! » ce sont apparemment les seuls mots de français qu'il sache, les répète à plusieurs fois, question de reprendre souffle, mais très vite se retourne vers les musicos et relance la valse. Urgence rock'n'roll ! C'est qu'il a à faire, ses morceaux personnels comme Charlotte, Cindy, Crazy love – l'on devine facilement les centres d'intérêt de sa jeunesse – plus les reprises de Little Richard, Lucille, The girl can't help it, Long tall Sally, Keep a knockin, rajoutez-y quelques torchères de Jerry Lee Lewis, j'en passe et des meilleures, et vous obtenez un profil assez fidèle de la bête.

 

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L'excitation est à son comble, les couche-tôt sont déjà partis au dodo mais il reste les inconditionnels qui n'auraient pour rien au monde raté cette apothéose rock. Etonnant et percutant, d'où Johnny Fay puise-til toute cette énergie ? Ce qui est flagrant c'est qu'il y prend encore plus de plaisir que les spectateurs. N'en croit pas ses yeux ni ses oreilles – car question acclamation, ça fuse de tous les côtés – quand il reviendra chez lui, soyez sûr qu'il va faire une superbe réputation aux étranges frenchies. Sûr qu'il déclarera que nous sommes le pays le plus rock'n'roll du monde. Vingt ans qu'il tournait en rond dans sa piaule comme un lion dans sa cage, et le voici qu'ici il est le roi lion, le King qui rugit et affole les gazelles. Du coup il nous assène un Heartbreak Hotel à vous casser non seulement le coeur mais tous les os et en prime l'âme qu'il vous hache si menu qu'il vous faudra trois jours pour en récupérer tous les morceaux.

 

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Triomphe absolu. Merci Johnny et les Megatones. Nous avons foi en Johnny Fay.

 

 

END OF THE NIGHT

 

 

C'est fini. Difficile de se quitter ainsi. Pour les acharnés le lendemain sur les coups de onze heures apéro-moules-frites avec un boeuf géant des musiciens qui resteront... dans la froidure du petit matin, discussion avec Mumu, on épilogue sur ces jeunes spectateurs venus de tout autres milieux que le rockab – suffit de regarder l'habillement pour s'en apercevoir – qui sont restés du début à la fin visiblement heureux de la musique qu'ils ont reçue en partage. Et ces pionniers délaissés en leur pays natal qui retrouvent une terre d'asile par chez nous. L'on évoque ces minuscules petits clubs d'amateurs du milieu des années 60 qui ont continué à porter la flamme envers et contre tout, avec leurs minces revues tapées à la machine et ronéotypées sur des machines d'emprunt... que de chemin parcouru depuis...

 

 

Avec des orgas, comme Rockxerre Gomina, la relève est assurée...

 

 

Damie Chad.

 

 

KROCKROCKDISK

 

 

THE MEGATONS. HYDROGEN BOMB.

 

Rock Paradise Records.

 

 

JELLY ROLL ROCK. FLYING FISH. NOT FOR LOVE OR MEMORY. DATELESS NIGTH. SABOTAGE. LONG PONYTAIL. 50 MEGATONS. LOU ANN. SWEEL LINDA BROWN. SPARK PLUG. BABY BE GOOD. YOU'RE LATE MISS KATE.

 

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Vinyl, bien sûr. Vingt-cinq centimètres qui manque à votre collection. Pas le temps de s'amuser, à peine l'avez-vous posé sur la platine que ça vous file à toute vitesse entre les doigts. Forte envie de danser et de vous remuer, les Megatons ne vous laissent pas tranquilles sur le bord de la piste. La voix de Charlie vous invite à aller caresser les filles d'un plus près. L'on n'avait pas tellement besoin de ses conseils mais faut avouer qu'il vous les refile à la grande vitesse appropriée. Avec les guitares qui hachent des oignons métalliques par derrière et le sax de Jerry qui vous pousse dans le dos, plus rien ne vous arrêtera. Sabotage ! Un instrumental qui vous perce l'ouïe et qui vous vrille les oreilles, le sax vous désaxe le cerveau, mais ce n'est pas vraiment grave. A peine terminé que vous repartez dans la ronde, accrochez-vous aux queues de cheval qui tournoient dans ce carrousel démoniaque si vous ne voulez pas perdre votre souffle.

 

 

Si vous pensiez vous reposer sur la deuxième face, tant pis pour vous, Fifty Megatons vous scratche le cerveau définitivement. Et la voix de Charlie, teigneuse à souhait qui vient vous chercher pour la bagarre. La petite Lou Ann ne calme pas vos ardeurs, avec ce vocal mutin qui vous relance dans vos derniers retranchements et les guitares qui sonnent comme du Buddy Holly électrifié, si vous entendez ce que je veux dire, sans parler ce sax qui vient vous faire la nique ! Troisième titre, des perfides, c'est là qu'ils ont glissé leur reprise de Sweet Linda Brown de Johnny Fay, histoire de vous arracher la cervelle pour mieux ensuite vous récurer les os du crâne à la petite cuillère. Spark plug, se foutent carrément de votre gueule, Yeah ! Yeah ! Yeah ! Vous voici branché sur des étincelles. Baby be good, ce pourrait être une prière bluesy, mais non c'est un rock'n'roll à l'arrache avec des guitares qui sonnent votre mort et les effronteries moqueuses du vocal. La petite Kate qui est en retard – normal qu'elle arrive sur le dernier morceau - en prend pour son grade. Nous aussi d'ailleurs mais ce saxo qui vous ramone les esgourdes est un véritable plaisir.

 

 

Ouf ! C'est fini. Vous en ressortez brisés et pantelants. Une aspirine et dodo pour vous remettre ? Quoi ! vous vous voulez le réécouter depuis le début, mais vous êtes aussi increvables que les Megatons.

 

 

Attention, cette écoute est strictement interdite aux cardiaques.

 

 

Damie Chad.

 

 

THE MEGATONS

 

WILD WILD PARTY / LIVE IT UP

 

White Lightning Records.

 

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Portez vos chaussures de sécurité lorsque vous sortez le disque de sa pochette, si par maladresse il vous échappait et tombait sur vos petits pétons adorés, à plat ce serait les orteils écrasés, sur le listel amputation immédiate de votre pied, tant ils ont forcé sur la dose de vinyl. En contre partie vous bénéficiez d'un super son. Le même que celui que l'on trouve sur les premiers singles des Flamin' Groovies, pour les connaisseurs et vous donner une idée.

 

 

Difficile de choisir entre les deux morceaux, the A-side plus dansant et le B plus destroy, mais cela les couves l'ont déjà suggéré. C'est cela l'avantage de posséder son propre label, premièrement la philosophie du do it yourself est encore la meilleure de toutes, deuxièmement vous vous offrez tous les caprices que vous voulez, ici deux pochettes en une.

 

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En bref et en gros, c'est un véritable plaisir, le genre de truc qui colle à l'aiguille du pick up comme la crèpe à la poêle, impossible de vous en détacher alors que depuis deux heures vous sautez comme un cabri sur les sofas du salon.

 

 

Damie Chad.

 

 

 

JOHNNY FAY and THE BLAZZERS. Mr «  SWEET LINDA BROWN »

 

White Lightning Records. / Rock Paradise /Rockers Kulture.

 

4 Fantastic unissued tracks :

 

CINDY. CRAZY LOVE. CHARLOTTE. TRUE LOVING.

 

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45 tours Extented Play. Belle pochette avec photos d'époque, un objet de collection paru sur le label White Lightning Records des Megatons. Avec protection papier blanc intérieure et une épaisseur de vinyl qui pèse autant qu'un boeuf farci. Reprise du simple paru sur le Dani Records le label de Cleveland, sous le nom de John Furino and the Bel-Aires jugé plus commercial par la maison de disques, mais attention ici nous bénéficions d'une prise alternative de Cindy, c'est que Johnny est venu en France en emportant avec lui quelques démos et bandes inédites dans l'espoir de nous en faire profiter.

 

 

Ensuite il ne reste plus que le plaisir d'écouter. Tranchante voix de Johnny en avant. Un peu à la Esquerita. Bonne guitare et sax par derrière qui se disputent, la petite Cindy se barre trop vite. Surprise sur Crazy Love un accordéon qui a plutôt tendance à accélérer ce pseudo-slow qu'à le ralentir, très beau duo de sax et d'accordéon peu banal.

 

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Charlotte nous accueille sur l'autre face, l'organe de Johnny ne doit pas lui laisser beaucouop de place, guitares et batterie s'en donnent à coeur joie, ça remue sec. L'est tout fier de balancer qu'il a a girl, Johnny . Pour le deuxième titre cherche à nous convaincre que c'est du true loving, pourquoi pas puisqu'il le dit, en tout cas c'est du véritable surfin'rock. Savage rock.

 

Damie Chad.

 

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