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25/02/2012

KR'TNT ! ¤ 87. NEW YORK DOLLS

 

KR'TNT ! ¤ 87

 

KEEP ROCKIN' TIL NEXT TIME

 

A ROCK LIT PRODUCTION

 

01 / 03 / 2012

 

 

ATTENTION !

Cause départ en vacances nous postons ce dimanche 26 février la livraison du jeudi 01 mars. N'oubliez donc pas de regarder notre compte-rendu du 23 féfrier des fabuleux concerts de Ruby Ann et Ghost Highway. Nous reprendrons nos livraisons coutumières dès le jeudi 09 mars. En attendant Keep Rockin' Till Nest Time !

 

 

 

POUPEES BRISEES

 

 

THE NEW YORK DOLLS / NINA ANTONIA

 

Camion Blanc / Janvier 2012

 

 

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TOO MUCH TOO SOON

 

 

Cela s'est passé il y a longtemps, plus de quarante ans, juste après la mort de Gene Vincent. L'on pensait que le rock était mort lui-aussi, et voici que l'on n'avait pas tourné la page que déjà il renaissait. Pas du tout ! J'en connais certains qui déjà froncent les sourcils et déclarent que je me mélange les pinceaux, que nous sommes tout juste au début des années soixante dix et que le rock est au contraire en train d'atteindre son niveau le plus haut, que les seventies sont réputées pour être son acmé triomphal et que, enfin reconnu de tous comme un vecteur culturel de très grande ampleur, il touche à une plénitude qu'avant lui aucune autre musique n'avait pu se targuer de revendiquer.

 

 

C'est ce que l'on appelle l'histoire officielle. En vérité, comme disait l'autre cloué sur son morceau de bois, le bon côté des choses n'est jamais celui que l'on croit. Certes entre la disparition de Morrison et l'envol du Dirigeable le rock semblait parti pour une incroyable aventure. Sa récupération. Oui, l'on se doit d'appeler un wild cat on the tin heat roof un chat domestique sur le canapé de la salle-à-manger. L'on ne s'est jamais autant ennuyé qu'en ce début de la septième décennie. Bien sûr qu'il y avait de quoi se mettre entre les oreilles ! La souris du rock'n'roll avait accouché d'une montagne. Trop grosse à digérer. Le maudit rongeur ne venait plus semer ses crottes sur notre moquette et cette incivilité notoire nous manquait. L'infatigable bestiole s'était faite à elle toute seule aussi grosse qu'un troupeau de dinosaures. Tout le monde mettait chapeau bas.

 

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Bref du rock à tous les étages. Vous ne pouviez plus y échapper. Faisait désormais partie des meubles. Rien de plus terrible que la reconnaissance officielle. Ca vous tue votre authenticité en moins de rien. Lorsque le parfum du rebelle est enfermé dans un flacon stérilisé et vendu en grande surface, ce n'est plus qu'un produit de seconde nécessité.

 

 

C'est alors qu'un super groupe est arrivé et a salement secoué le cocotier sur lequel Keith Richard s'était - on ne saura jamais pourquoi - juché. Vous aimeriez que le conte pour le grand enfant sage que vous n'avez jamais cessé d'être, commençât ainsi. Pas de chance, tout le monde descend – sauf Keith – l'on va vous dérouler une pellicule d'un tout autre calibre. Une histoire de gaminos, comme on en fait plein encore, mais ceux-là se sont trompés, ont commencé à jouer avec les poupées de leur grande soeur et ils n'ont pas su s'arrêter. Désordre.

 

 

NEW YORK, NEW YORK

 

 

The big apple. A croquer de toutes ses dents. Attention, elle est plus dure qu'il n'y paraît. Un régal pour les immigrants. Les parents de Billy Murcia viennent de Colombie et ceux de Syl Sylvain d'Egypte. Ce qui est rassurant, comme quoi le pays des pyramides aux quarante siècles ne se sera pas contenté de refourguer Claude – alexandrie-alexandra - François à la fée du vinyl. Y avait aussi du lourd en rayon. Deux gamins inséparables. Laissez vos mouchoirs dans la poche, ne crèvent pas de faim, sont entourés d'amour et d'affection. Pour Johnny Gensale – un petit gars du tonnerre – c'est un peu moins cool, mais il y a le baseball et puis très vite la guitare. Arthur Kane, c'est le petit chaperon rouge de l'histoire, le loup a bouffé sa maman, ne s'en remettra jamais, alcool, dope et rock'n'roll seront les seuls médicaments qu'il trouvera. David Johansen est fils d'ouvrier, mais tendance arty, feuillette la poésie beat, joue de l'harmonica et de la plume. D'autres potes autour, mais à la fin ces cinq là seront les New York Dolls.

 

 

Se sont rencontrés petit à petit. Se sont reconnus plutôt. Ils tripent sur la fringue. Billy et Sylvain monteront leur petit commerce. Pour le fric, mais surtout pour le fun. L'allure, le désir non pas de plaire mais d'attirer le regard. Avant les oreilles. Ils osent. Tout. Ils assument. N'ont pas peur de passer pour des pédés. Pour la simple et bonne raison qu'ils guignent surtout l'élégance des filles. Jusqu'au bout. Plus putes que pèdes. N'ont pas encore le band que déjà ils ont l'image.

 

 

S'amusent beaucoup. Petites copines, sapes incroyables, alcools, drogues douces. Nos futurs pistoleros du rock ont le pétard à la main plus souvent qu'à leur tour. Commencent à répéter. Composent des morceaux, jouent partout où ils peuvent, bars, caves, locaux... Ne sont pas spécifiquement géniaux, mais ils ont des idées. Un public se forme, beaucoup de filles qui adorent ces mecs habillées en gonzesse au sexe si baladeur. Un groupe dans son quartier, le groupe du quartier. Le problème c'est qu'ils sont quelques milliers dans ce pays à régner sur les quatre rues du bloc d'immeubles où ils crèchent. Nous sommes en 1971.

 

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Sont quand même arrivés à deux résultats : à jouer au GBCB le club mythique où se retrouve toute la connexion Andy Warwohl / Chesea Hôtel et à être précédés, partout où ils passent, d'une sacrée réputation de sympathiques fouteurs de merde. Et de bon combo aussi. Progressent, vitesse grand V, et prennent conscience de ce qu'ils veulent au juste. Et au faux.

 

 

Ne doutent de rien. Devenir les Rolling Stones américains. C'est la formule basse. En clair, les papies du rock à la retraite et les New York Dolls en haut de l'affiche. Un petit bémol à la problématique : faudrait tout de même enregistrer une galette. Ce n'est pas que les maisons de disques ne sont pas intéressées, mais avec cette bande d'énergumènes indomptables, elles préfèrent ne pas prendre de risques. Nos apprentis sorciers sont un peu à la ramasse, pas le genre à passer un veston cravate lorsque se pointe un ponte d'une major. Pétés comme des coings à vomir derrière les amplis et à commencer le concert avec trois heures de retard... Le professionnalisme tant vanté des américains prend avec eux un sacré coup dans l'aile... Rock'n'roll, certes. Mais un peu trop.

 

 

JACK POT... DE MERDE

 

 

Vont quand même décrocher le jack pot. Enfin manière de parler. Chez Mercury. Une major. Peut-être la seule où il n'aurait pas fallu mettre les pieds. Mais comme toutes les autres se sont défilées en voyant les phénomènes... On n'est pas spécialement rock destroy chez Mercury. On est pour la musique pépère. Des artistes qui obéissent au doigt et à l'oeil et on vous leur bichonne un plan de carrière jusqu'à la retraite. Du solide. On a signé les Dolls parce que la rumeur disait que... mais l'on ne sait pas trop quoi en faire. Pour gagner du temps on les envoie en Angleterre. D'un seul coup les poupées changent d'échelle, concert devant 8000 personnes en première partie de Rod Steward. La presse est unanime. Un set désastreux.

 

 

L'histoire des Dolls s'arrête là. Après ce concert à Wembley en 1972, c'est la dégringolade. Ne retrouveront plus jamais une telle occasion. Ils ont foiré le plan. Au-dehors et au-dedans. Johansen commence à prendre la grosse tête. Mais le véritable coup de Trafalgar c'est Billy Murcia qui l'assène. Meurt d'overdose suite à une trop grande absorption de produits divers. Retour à New York, sans tambour ni trompette. Mercury fait la gueule, les Dolls se sont conduits en grands seigneurs, n'ont pas lésiné sur les notes d'hôtel et les frais de bouche, surtout les boissons chaudes.

 

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A part que. Le buzz est énorme. Même moi, du plus profond de l'Ariège à 10 000 kilomètres de New York, je sais que les Dolls existent et sans avoir jamais entendu une note de leur musique, je n'ignorent pas qu'ils jouent comme des Dieux. Je vous la joue modeste, je ne suis pas le seul, en fait dans les milieux rock de la planète entière, ils ont déjà l'aura des Rolling Stones. Toute ressemblance avec une autre histoire ayant existé n'est pas due au hasard : l'un des rares spectateurs enthousiastes qui assiste à la prestation de Wembley n'est pas un inconnu. Retenez son nom, il aura un rôle crucial dans la suite des évènements. Il s'appelle Steve Jones. En France c'est Rock'n'Folk, qui mois après mois nous tiendra au courant des épisodes suivants.

 

 

ACTE II

 

 

Rentrent au bercail la queue entre les jambes nos donzelles, mais la mort de l'une fera le bonheur de cinq autres et de quelques milliers de fans de la planète Rock'n'roll. Billy Murcia l'avait déjà repéré comme un super batteur. Plus la dégaine, l'expérience et le savoir faire. Jerry Nolan était le batteur que les Dolls attendaient. Pas besoin d'être un expert pour le comprendre. Dès la première répétition, le groupe devient supersonique. Jerry Nolan et Johnny Thunders sont faits pour tricoter ensemble. Le premier émet un roulement de caisse stratophérique qui fait ressembler la frappe jazzique de Charlie Wats , toujours en retard d'un dixième de temps, à un moteur de deux-chevaux. Nolan, l'est du genre à avoir six tuyères d'avance et en plus il ne laisse pas de trou dans le gruyère. Faut sacrément se pousser les doigts pour poser des notes entre les intervalles, surtout qu'avec Nolan les temps morts n'existent pas. Les tue tous systématiquement. L'open-tunning à la Keith Richards – t'inquiète pas j'assure comme une bête – est à réviser. Les Stones balancent un rythme hypnotique, ils charment votre cerveau reptilien et vous procure le charme extatique. Les Dolls vous agressent. A chaque corde de sa guitare Johnny vous concocte le tonnerre d'une morsure de mamba. Les Rolling sont léthargiques, les Poupées sont carrément létales.

 

 

Puisqu'ils ont trouvé un nouveau batteur, Mercury ne peut plus les reculer. Direction les studios. Producteur imposé. Todd Rungren. Le même qui était aux manettes de I'm back, I'm proud de Gene Vincent. Indéniablement il connaît son boulot, mais a un peu tendance de faire sonner ses artistes, non pas comme du Tod Rungren, mais comme Tod Rungren aimerait qu'ils sonnent. Pas vraiment un partisan de la libre expression et encore moins de l'expression libre. Première fois que les Dolls entrent dans un véritable studio. Un peu intimidés au début. Se relâcheront bientôt. Mais Tod ne laisse jamais le chaos s'installer totalement.

 

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En cette année 1973 nous serons 110 000 à nous jeter sur la précieuse galette. Je la ramène chez moi en courant. Pochette kitch. Du genre l'on effraie les bourgeois. Pas de chance, suis un rocker. Un peu toc, un peu glamour, un peu décadent. A choisir le canapé je préfère celui de la pochette du Morrison Hôtel, les Doors y sont beaucoup plus inquiétants. Ces gars déguisés en filles, esthétique camp, nul besoin d'être docteur en psychanalyse pour piger qu'il y a longtemps qu'ils ont viré Oedipe de son complexe et qu'ils se foutent de notre gueule. Tape-à-l'oeil. Mais tapageur. Dans les sillons ce n'est plus la même graine. Dru de bite. Vous envoie les morceaux en pleine gueule. Du beau, du bon, mais il faut l'avouer rien d'exceptionnel. L'on se prend à penser que ce sont d'excellentes démos pour préparer les concerts. L'on vous livre le plan de bataille, mais pour la tuerie généralisée faudra attendre la scène.

 

 

Il y a des gens un rien les effraie. Le monde entier a tremblé lorsque à la télé ils ont montré le raz-de-marée qui a englouti le Japon. Une centrale nucléaire en vrille, quelques milliers de morts, une dizaine de villes emportées par les flots en trois minutes. Une gnognote, pour les chochottes. Si vous aviez déjà entendu le premier 33 des Dolls, vous auriez ricané de mépris devant tant d'émotion soulevée par un si léger incident nipponique.

 

 

Car c'est alors que Frankenstein est arrivé. Non, ce n'est pas parce que j'écris un article sur les Poupées que je me suis un peu chargé et que je n'ai plus de suite logique dans mes propos. Me suis toujours étonné que l'on est accordé dans les encyclopédies du rock si peu de mérite à ce morceau de Frankenstein que les Dolls nous livrent en tranche saignante façon steak tartare. N'y a que Nina Antonia qui attire l'attention dessus. Pouvait pas faire moins pour une bio des NYD !

 

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Restait plus qu'une plage, j'avais déjà saisi la pochette pour y renfiler le disque dès que celui-ci serait terminé. Je ne savais pas qu'il me restait peu de temps à vivre. Non, ce n'était pas la fin du monde. Bien pire que cela : la fin du rock'n'roll ! Y en a qui vous font un foin parce qu'ils connaissent A Love Supreme de Coltrane. Pauvres handicapés mentaux, n'ont jamais reçu Frankenstein en visite sur leur teppaz.

 

 

Antonia nous apprend que Thunder s'est brûlé les doigts en tentant d'apprendre le morceau. C'est rassurant. Parce que voyez-vous Frankenstein, c'est un riff, immédiatement suivi d'un autre riff, immédiatement suivi d'un autre riff, immédiatement suivi d'un autre riff – vous pouvez aller faire pipi comme quand les pubs passent à la télé, parce que là c'est parti pour dix minutes. Quand je parle de riff je ne parle pas de décortiquage de notes à la Black Dog de Jimmy Page, entre deux ré bémol qui se suivent il reste encore assez d'espace pour faire entrer une locomotive et un orchestre symphonique, non là chez Frankenstein tout est occupé. Pouvez plus rien rajouter. Ce qui m'a paru évident dès la première audition, c'est que le rock vivait son apogée sur cette face. Impossible de faire mieux, impossible de faire pire. La forme musicale – eidétique pour parler comme Platon – du rock'n'roll s'achève-là sur cette fin de 33 tours et la plupart de mes contemporains ne s'en sont jamais aperçus. Je préfère ne pas leur parler du final, avec cette reprise à la Bird Doggin', Did you ever meet with Frankenstein ?

 

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Après les Dolls, il y eut les punks, si vous n'avez jamais inouï ce Frankenstein des Dolls vous ne comprendrez jamais que le Never Mind The Bollocks des Pistols, cette façon sursaturée de ne pas jouer les riffs mais de les écraser à la moulinette de l'urgence du speed n'est qu'un pastiche de ce sombre opus des Dolls, dérisoirement hommagial. Car lorsque l'on ne peut plus en pleurer de frustration, le plus agréable c'est de faire semblant d'en rire. Mais n'anticipons point.

 

 

ACTE III

 

 

Les ventes n'étant point mirobolantes ( ni Marcbolantes ) Mercury les renvoie en Europe. Se conduisent comme ce qu'ils ne sont pas. Des rock'n'roll stars. Ce n'est pas de leur faute si le staff de Mercury qui possède de l'or en barre se contente de le monnayer en piécettes de cuivre. Des concerts épiques. Consomment à eux tous seuls autant de drogues et d'alcools que la moitié de l'Angleterre. Des déjantés. Addiction confusion. Beaucoup de sexes. Parfois ils joent comme des dieux. Souvent comme des héros fatigués. Leur venue à Paris galvanise le milieu rock parisien. Une gigantesque party de trois jours pleins. Après leur passage plus rien ne sera comme avant. Toute une génération de nos rock-critics ne s'en remettront pas. Après leur départ l'on pourra continuer à déclarer que we want the world now et que nous venons de l'avoir hier et que nous l'avons laissé repartir.

 

 

Quand ils reviennent au pays Mercury tire une gueule d'enterrement de trente kilomètres. L'affaire ne s'avère pas rentable. Déficit abyssal. La compagnie perd de l'argent par camions entiers. Dernière chance, un deuxième trente-trois tours.

 

 

ACTE IV

 

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Ce n'est pas la peine de l'écouter. D'abord un disque des Dolls ne peut pas être mauvais. Ensuite, il suffit de s'arrêter au titre. Too much, too soon. Formule magique. La conjuration absolue du bonheur et de la réussite. Mot à mot approximatif : trop loin, trop tôt. Vous saisissez l'allusion. Le meilleur groupe du monde ne pouvait pas être compris par son époque. En vendront dix mille exemplaires de moins que le premier. Pourtant la pochette était beaucoup plus classe. Un peu trop près du Kick out the Jams des MC 5, peut-être.

 

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Retour à la case départ. Tournée des petits clubs et des arrière salles de bars. Fini la grande vie, squattent des caravanes et des bungalows, bouffent des chips, se disputent, se droguent, boivent... Ils sont cornaqués par un admirateur de toujours, un certain – l'arnaque se précise - Malcom Mclaren. Exunt les décolletés avantageux et les boas emplumés à la quetzalcoatl, seront des garde-rouges, vêtus de latex rouge... laisse tomber Malcom en Amérique l'idée communiste ne cadre pas avec la mentalité... Un jour de grande dispute Nolan et Thunders se cassent. Le rêve est fini. 1975.

 

 

TOO MUCH TOO SOON

 

 

En Angleterre Nolan et Thunders se rendent compte que s'il en est un qui a tiré les leçons des Dolls, c'est leur ami Malcom. Les Dolls sont entrés dans la mythologie rock'n'roll. Des gamins s'apprêtent à rejouer la pièce. Ce ne sont plus les Dolls qui courent après les majors mais les Pistols qui font monter les enchères quand les majors font la queue.

 

 

Le punk n'est qu'une copie conforme du mode de vie des Dolls. Sex, drugs and rock'n'roll. Tout le reste n'est que foutaise. Le punk aussi. Et le rock'n'roll aussi.

 

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A New York, Thunders et Nolan avaient récupéré Richard Hell chantre du punk New Yorkais, ami de Patti Smith. Ils fondent à Londres les Heartbreakers – ils feront partie du célèbre Anarchy Tour de 1977 - et sortent un super 33. Ils jouent plus vite et plus fort que les punks mais la drogue et les différentes manières d'entrevoir la suite cassent l'aventure. Dommage, Like A Mother Fucker ( L.A.M.F ) reste l'un de mes albums préférés.

 

 

Nolan disparaît en 92 d'une méningite, Kane casse sa pipe en 2004 excès, dépression christique et leucémie, Thunders, héroïnomane à mort, les a devancés en 1991, entre temps il est devenue une icône rock, pour beaucoup plus importante que Jimmy Hendrix, vous conterai sa légende une autre fois.

 

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Episodiquement depuis 2004, les Dolls se reforment. Ce qu'il en reste. Pour le fun et évoquer l'esprit des disparus. Ont réussi à renégocier leur contrat avec Mercury qui était propriétaire des paroles, de la musique, des droits d'édition et de reproduction... Des centaines de milliers de dollars qui ne furent pas perdus pour tout le monde...

 

 

Mais l'on s'en fout. Vaut mieux crever jeune et destroy comme Johnny Thunders que survivre en vieux beau comme Mick Jagger.

 

 

It's was only rock'n'roll but we liked it.

 

 

And now, again.

 

 

Petit à petit l'oiseau fait son N.Y.D.

 

 

Damie Chad.

 

 

LA SALAMANDRE N° 16.numérisation0033.jpg

 

Hiver 2012.

 

 

La revue littéro-gothique La Salamandre dirigée par Marc-Louis Questin sort son seizième numéro. Une revue qui dure, toujours prête à mourir mais qui s'accroche, comme un vampire à son cercueil – pour ne pas descendre dans la tombe.

 

 

Les rockers se précipiteront sur les illustrations, affiches de films, repros de peintres symbolistes, gravures diverses mais toujours fortement teintées d'érotisme. De bonnes idées à laisser germer pour de futures pochettes de 45 tours. Pas de CD musical, cette fois-ci, dommage on n'y a trouvé des trucs invraisemblables dessus.

 

 

Quand vous aurez fini de zieuter les images, vous pouvez vous lancer dans la lecture des poèmes et des nouvelles fantastiques au programme. Je vous conseille Les temps imaginaires de Myke Hell, une longue phrase de deux pages qui resserrera ses volutes d'angoisse sur votre cerveau effrayé et Cours Heather Cours dédiée à Johnny Thunder ( quel hasard ! ) d'Eric Tessier, construite sur une idée originale. Par contre évitez l'imbécile de de service, en l'occurrence, Paul Sanda qui gâche deux pages à nous raconter son amour pour Diamanda Galàs, certes tous les goûts sont dans la nature et l'oeuvre chantée de Diamanda ne vous laissera pas indifférent. Une espèce de Nina Hagen américaine qui glapit, crie, hurle et chuchote au croisement du bruitisme, des avant-gardes arty, du satanisme, de Baudelaire, de l'esthétique funérale et autres joyeusetés du même genre. La grande prêtresse de l'underground gothique pour résumer. Sur You Tube vous trouverez moult vidéos de la bête féroce. Amis rockers vous privilégierez sa version de I put a spell on you qui malgré ses outrances vocales n'arrive pas à la hauteur de Screamin' Jay Hawkins.

 

 

Bref après deux pages de galimatias-intello-poético-sous-surréalisto-pacotillo-merdique, notre Paul Sanda rajoute une note à la fin de son texte pour nous avertir que son texte annule les précédentes versions de 2001 et 2004 de cette même prose, ce dont tout le monde se fout puisque personne ne les a lues. Ah ! Les poseurs déposent toujours leurs étrons là où il ne faut pas ! L'a dû confondre gothique avec crottique !

 

 

Damie Chad.

 

 

 

 

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