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04/01/2012

KR'TNT ! ¤ 79. DICK RIVERS / BLUES

 

KR'TNT ! ¤ 79

KEEP ROCKIN' TIL NEXT TIME

A ROCK LIT PRODUCTION

05 / 01 / 2012

DICK RIVERS / MISTER D

ENTRETIENS AVEC SAM BERNETT

Editions Florent Massot / 190 pp / Octobre 2011

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Deux fois Dick Rivers, pratiquement coup sur coup, ça risque de râler dans les chaumières. L'on avait prévu de commencer l'année avec Deke Rivers, une des appellations incontrôlées du King, mais au moment de livrer le bébé s'avère qu'il faut pratiquer une césarienne mémorielle non prévue au programme de notre ordi. Avec un peu de chance vous aurez Elvis la semaine prochaine.

Mais en attendant ce sera Dick. Mais vu de l'intérieur. Non plus le regard du fan éploré mais la vision du maestro sur sa propre personne. S'est amusé à un drôle de jeu, celui de la vérité. S'y sont mis à deux, chacun pourra ainsi dire que c'est l'autre qui a menti. C'est Bernett qui joue l'Oncle Sam de la soirée, celui à qui l'on peut tout dire puisqu'avec lui l'on est sûr que tout sera répété.

Pour ceux qui auraient encore la tête prise par les nocives vapeurs des deux derniers réveillons, nous rappelons que Sam Bernett n'a pas l'habitude de garder sa langue dans sa poche et Jim Morrison dans sa baignoire. Sa dernière biographie du Roi Lézard, qui fit quelque bruit, nous donne une version de sa mort un peu moins coulante que le bain matinal qui l'aurait emporté... En tant que patron du Rock'n'Roll Circus, Sam était pour ainsi dire aux premières loges.

Mais ici, tout est calme, luxe et volupté, bons cigares et mugs de thé à gogo, en tête à tête avec Dick Rivers dans l'appartement parisien de notre rocker national. Bernett reste discret, il sait relancer la conversation avec une innocente perfidie mais il n'abuse pas de sa situation de psychologue. Remarquez, avec un patient comme Dick Rivers c'est du tout cuit. Pas du tout cuir. Ceux qui pensent trouver des révélations fracassantes et inédites sur la carrière de leur chanteur préféré risquent d'être déçus.

Totalement schizo, le Dick, séparation nette entre Dick Rivers et Hervé Fornéri. Et c'est Hervé qui parle de Dick. Pas le contraire. L'homme avant le chanteur. L'individu avant le rocker. Sacré courage, parfois il vaut mieux continuer à ressembler à ce que l'on n'est pas, qu'être ce que les autres n'aimeront pas forcément que l'on soit. Je ne voudrais pas vous faire un dessin, mais vous-mêmes hypocrites lecteurs, si nous regardions d'un peu plus près les troubles motivations qui vous poussent à lire cette chronique, ne risquerais-je pas d'être fort chagriné ?

LAMENTO

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Envoie la moutarde extra-forte dès les premières lignes notre rocker. Ce sera le leitmotiv principal, celui qui reviendra systématiquement en contre-point à toutes les lignes mélodiques qui égaient le récit. En a plus que marre d'être le numéro trois du tiercé gagnant. Johnny et Eddy tout devant, et lui tout derrière. L'infamante troisième place. Le mari trompé de la renommée. Le cocu de la gloire. Ce n'est pas qu'il leur dénie la première et la deuxième place, c'est le trop grand écart entre les deux premières et la troisième qui le gêne. Sur le podium, mais il arrive après la limite du temps réglementaire. L'on ne pense pas à lui, l'on s'en souvient en dernier ressort, à posteriori.

Ne le mérite pas. A souvent fait avant les autres, et la reconnaissance du public n'est jamais venue. L'on ne prête qu'aux riches, et le mérite est allé à ceux qui sont arrivés juste à point pour récolter ce qu'il avait semé. Plus encore le vexe l'indifférence du métier. L'on sait tout ce que l'on lui doit mais l'on renvoie rarement l'ascenseur. L'a mis le pied à l'étrier à plus d'un, qui se sont dépêchés de l'oublier. Ne se gêne pas pour régler les comptes et donner les noms, Dick. Un exemple parmi tant d'autres, Gérard Jourd'hui en prend plein les dents. Mais je vous laisse vous régaler de tous les autres.

Va pas se faire que des amis ! L'on n'est pas prêt de l'entendre sur les radios avec les accusations qu'il porte sur la conjuration du silence des programmateurs à son encontre. En plus, il n'a pas tort. En deux mois pas entendu une seule fois un extrait de son dernier disque sur les ondes. Je ne parle pas de programmation régulière mais du simple droit à l'information du public.

Faut dire que le gazier doit être sacrément pénible. Toujours pendu au téléphone à se rappeler à votre bon souvenir. A du mal à comprendre que les temps ont changé, qu'il n'est plus le roi des années soixante mais selon les jeunes générations, qui n'ont pas été biberonnés au son des Chats Sauvages, un misérable hasbeen qui s'entête à vouloir survivre dans un monde qui n'a plus besoin de lui. Peut se faire noircir les cheveux par Babette sa femme chérie, les jeunes filles d'aujourd'hui ne sont pas enclines – et qui le leur reprocherait sinon le principal intéressé - à mordre dans sa banane. Encore moins à acheter ses disques. Qui se téléchargent gratuitement sur le net.

Ce qui le met en joie notre rocker. Ne pleure pas sur les royalties qui ne tombent plus dans les poches des majors. Se pourlèche les babines à l'idée de leur ruine future. Même s'il doit être lui aussi emporté dans la débâcle.

HERVE FORNERI

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Inutile de sortir votre mouchoir et de casser votre tirelire pour venir en aide au pauvre nécessiteux. L'a pas mis tous ses lingots dans le même bateau. N'a pas touché à l'héritage du papa. Couplet larmoyant sur le jeune boucher qui s'est fait tout seul. Qui a bossé toute sa vie à charrier des carcasses de boeufs à s'en faire péter les vertèbres. Quand on connaît les couilles en or que se sont fait les petits commerçants dans les années cinquante et soixante l'on commence à entrevoir la fin de l'histoire.

Et que j'achète un petit appartement avec les premiers bénéfices de la boucherie, et un second avec le loyer des locataires, et un troisième avec... j'arrête la chanson. Vous imaginez la suite. Dick Rivers avoue candidement qu'aujourd'hui il payse l'impôt sur les grosses fortunes. Sans être riche précise-t-il pour nous rassurer. Se contente de faire fructifier le pactole de son papa. Quand on connaît le prix du mètre carré à Nice, l'on relativise... Pas lui. S'inquiète de tous ces travailleurs – il comprend leurs difficultés et n'échangerait pour rien au monde leur vie avec la sienne – qui se sont battus pour leur retraite. Mais faut savoir faire des sacrifices. Ne pas se laisser aller à la facilité. La vie est pleine d'injustices, quant on pense à ces malheureux riches soumis à la vindicte de l'ISF, une véritable prévarication communiste, qui paient sans rien dire, il faudrait tout de même que les pauvres suivent le bon exemple. D'autant plus comique que vingt pages plus loin, il se plaint des papiers d'assedic qui n'ont pas été signés par ses tourneurs, ce qui le gêne pour toucher... sa retraite !

Que chacun reste à sa place et les bonnes fortunes seront bien gardées. Dick le rebelle mais Hervé l'homme d'ordre. Les esprits chagrins diront que ce n'est pas une attitude très rock'n'roll. N'auront pas tort. Ni raison. Les grands rockers ne furent jamais de grands révolutionnaires. Musique populaire certes. Mais le peuple a souvent les idées à droite. Sans quoi ce ne serait plus le peuple, exploitable à merci. Terrible contradiction entre ce qui se passe dans la tête et ce qui se réalise dans les faits. Le rock porte les rêves, il en exprime l'incoercible désir mais est incapable de les traduire dans la réalité sociale. Alors que c'est cette même réalité sociale qui a induit la nécessité culturelle de la révolte.

Rivers est en froid avec le show-biz. Mais Fornéri cautionne le même système économique qui lui rapporte des royalties immobilières. On ne peut pas toujours gagner sur les deux tableaux. Vie publique et vie ( si justement nommée ) privée. Parfois les deux se rejoignent, aucun de ses disques ne lui a rapporté autant d'argent que sa publicité sur les piles Wonder. C'est ce qui s'appelle jeter une lumière trouble !

PETIT ELVIS

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Il y a des similitudes entre Elvis et Dick. Les rejetons préférés de leur maman. La mama italienne dans toute sa splendeur, à se couper en quatre pour son enfançon Dickie. Catho comme une rital, mais prête à se damner pour son fils. Lui passera tous les pêchés, les capitaux et les capiteux. Le fiston chéri, leçon de morale à toutes les marches de l'escalier, même si c'est celui qui mène à l'enfer du rock'n'roll. Ne travaille pas à l'école, Maman cache le carnet de notes, sèche les cours, Maman rédige les mots d'excuse, veut se saper comme les voyous, Maman remue tout Nice pour trouver la paire de jeans idoine.

Quant au père, il ne dit rien. N'a pas intérêt à moufter, admettra sans problème que le fiston monte à Paris avec son groupe de rock. Signera même sans s'en vanter les chèques pour le loyer. Faudrait ici l'intervention d'un psychanalyste : c'est grâce à la mère qu'Hervé Fornéri est devenu Dick Rivers, mais c'est du père qu'il parle tout le temps. Plus il vieillit, plus il veut lui ressembler. Admiration forcenée pour cet homme taciturne qui lui aura enseigné l'essentiel : quelle que soit la situation, il suffit de rester droit dans ses bottes, pour au moins donner l'illusion d'avancer.

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Pour la carrière elle-même vaut mieux se rabattre sur Rock'n'Roll récit de Dick Rivers ( avec la collaboration d'Allan Penniman et Mary Anderson ) paru chez Le Pré aux Clercs en 2006. C'est que contrairement à Elvis, Dick ne se fait plus guère d'illusion. Il n'espère plus vraiment un come back éblouissant. Bien sûr il rêve d'un ultime tube, un deux cents, un trois, un cinq cents mille exemplaires. Manière de partir en beauté. Mais au fond de lui-même, même s'il continue son rock'n'slow comme il l'aime l'affirmer, il n'y croit plus beaucoup. Quand on sait que Mitchell avec toute la pub et l'artillerie médiatique n'a vendu que vingt mille albums de son dernier disque...

DICK RIVERS INTIME

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Mister D a le blues. Essaie de le cacher, mais n'y parvient pas. Ne s'anime vraiment que lorsqu'il flash-backe sur le bon vieux temps, tabacs, alcools, cartes et parties fines. Table ouverte, bonne bouffe et bandes de copains à domicile. La belle vie. Des femmes comme s'il en pleuvait, des amis à la colle, la jeunesse qui flambe et qui file, jusqu'à se retrouver petit à petit seul, avec en guise de lot de consolation juste ce refus obstiné de s'enfermer dans la tour d'ivoire aux souvenirs.

Son fils, ses trois compagnes, sa fille quasi-adoptive, que reste-t-il de tout cela ? Derrière l'orgueil du vécu l'on ressent comme une tristesse lamartinienne. Les rockers ne pleurent pas, mais l'existence ne fait pas de cadeau. S'est tissé un cocon douillet, le Dick, un peu coton tout de même. Le vieux matou s'ennuie. Ressasse ses échecs et ses déboires. Il est le mal-aimé ( cette fois-ci plus près de Claude François que d'Apollinaire ), regrette d'avoir abandonné la scène durant près de vingt ans au milieu des années soixante-dix. S'est coupé le bras droit lui-même. La perfusion d'adrénaline qui le reliait à son public. Tout le monde n'est pas Elvis à Graceland.

Le comprend mais ne l'enquille pas. N'y avait pas de place en France pour un troisième rocker. Ronnie Bird et Noël Deschamps en feront l'amère expérience. Milieu rock trop petit, et couverture médiatique inexistante. Ironie des choses, durant près de dix ans Dick Rivers survivra en étant animateur de radio, sur RTL et RMC. Deviendra le monsieur nostalgie de toute une génération. Ce qui s'appelle vivre sur ses acquis et même brûler ses navires. Allez balancer vos nouveautés lorsque vous vous êtes vous-même estampillé de facto le porte-drapeau des anciens combattants !

Ne supporte pas Johnny. Très critique quant à son envergure people. Parle avec déférence d'Eddy, plus fidèle envers son propre personnage. Mais possède son atout-maître. Qu'il sort à bon escient. Le quatrième mousquetaire celui qui a éclipsé les trois autres dans le coeur de notre belle jeunesse. Le d'Artagnan du rock français, de la même génération que les trois autres, mais qui s'est révélé alors que leur étoile avait commencé à sérieusement pâlir. Bashung, pour ne pas le nommer.

Rivers parle de leur complicité. Des trois disques qu'ils ont enregistrés ensemble - et pas des moindres – évoque l'admiration que Bashung lui témoignait, l'appelait même le roi... Avoue même que plus tard Bashung a fait la carrière qu'il n'a pas su faire. Rock'n'roll, mais pas copie conforme. Décalé, du rythme oui, mais une autre manière de chanter les mots. N'a pas pu. Lui a sans doute manqué les bons conseils. Un impresario – oubliez ce mot galvaudé qui pue la frime et le fric – un entraîneur capable d'extraire le meilleur de son poulain. Déjà monté en graine, un étalon sans cavalier en quelque sorte.

Dans sa biographie qu'il a consacrée à Bashung Marc Besse ne s'étend guère sur l'amitié qui lia nos deux rockers. Parle de la période toulousaine, confirme qu'avec Dick, Alain aura appris le métier, mais pour toute anecdote signale l'amour immodéré et exclusif de Rivers pour les hamburgers et les restaurants coréens qui finirent par gaver Bashung amateur de plats plus roboratifs... Le succès venu, Bashung ne semble pas avoir rappelé Dick, qui incrimine Chloé Mons qui montait une garde par trop vigilante et protectrice autour de son homme...

MORE ROCK'N'ROLL !

Mais il faut être franc, dans ce bouquin celui qui remporte la coupe de l'attitude rock'n'roll, c'est Hallyday. Juste deux ou trois lignes au détour d'une phrase, un soir de tournée, dans l'arrière-salle d'un resto provençal, Johnny et Nanette, totalement givrés, surpris en train de jouer à... la roulette russe. Il est vrai que Nanette Wokman c'était autre chose que Sylvie – la différence entre votre chat qui vient se frotter à vos jambes pour que vous lui ouvriez sa boîte de ron-ron et un tigre du Bengale mangeur d'hommes, rencontré en pleine jungle. Mille fois plus dangereuse. Une super chanteuse. Américaine. Choriste des Rolling Stones sur Let it Bleed et de John Lennon sur Power to the People, elle assura la première partie du Rock'n'roll Circus d'Hallyday... liaison torride entre les deux artistes, filtrera même la rumeur d'un mariage secret... une des histoires les plus hot du rock hexagonal.

RIVERS BLUES

Plein d'autres surprises dans ce livre. Un homme se penche sur son passé, ne regrette pas grand-chose, si ce n'est d'être passé à côté de son propre rêve, qu'il avait entrevu plus grand et plus coloré. Dick Rivers dit ce qu'il pense. On peut lui faire confiance. A sa place, beaucoup auraient gommé les aspérités et proposé quelque chose qui corresponde mieux à l'image... Pas très cool dans l'ensemble. Donc plutôt rock. Pari gagné.

Damie Chad.

URGENT, CA PRESSE !

 

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SOUL BAG. N° 205.

JANVIER. FEVRIER. MARS 2012.

J'ai failli avoir une attaque. A quoi bon s'abonner à une revue pour la trouver d'abord sur le présentoir de tous les tabacs-presse de la ville, et cinq jours après dans sa boîte à lettres ! Avec en plus Howlin'Wolf en couverture. Certes ils ne pouvaient pas deviner que je suis atteint de lycanthropie galopante, encore heureux que je ne me sois pas aperçu que l'article était signé par Gérard Herzhaft, un des connaisseurs les plus savants de l'hexagone.

Un article passionnant sur la jeunesse du loup. Une enfance qui dépasse et enfonce de trois coudées ce que Victor Hugo a inventé pour Cosette en villégiature chez les Thénardier. L'a pigé le blues tout petit, à coup de triques, mais c'est ainsi que Croc Blanc est devenu un loup nous a appris Jack London, et puisque tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort nous remercierons le bon Dieu d'avoir été si cruel pour le jeune Chester Arthur Burnett.

Nous n'allons pas jouer les hypocrites, le garçonnet maltraité ce n'est pas marrant mais ce n'est surtout pas la partie la plus captivante du récit. Un hors d'oeuvre, inconsistant quand on pense à ce qui suit : les premiers pas de Chester Burnett dans le Delta. Savait peut-être pas grand-chose mais l'avait du flair. S'est mis à suivre Charlie Patton comme son ombre.

Bien sûr qu'avant Charlie Patton, il y en eut d'autres, des anonymes dont on ne connaît rien, et certains identifiés dont on a pu reconstituer le parcours et les influences mais qui n'ont pas eu la chance d'être enregistrés. Alors que de Charlie l'on possède des enregistrements et une myriade de témoignages. Un artiste de scène, un clown, sans doute dans la lignée des medecine-shows, une vedette en son temps, qui jouait au chapeau, baisait la gueuse et alignait les bouteilles. Un amuseur public, avec une voix de basse à faire frissonner les morts dans leur linceuls. Le rire pour la frime et le public, les larmes pour les âmes. Ne pas confondre avec un Sleepy John Estes ou un Blind Lemon Jefferson. La différence entre Patton et les deux précédents c'est celle qui existe entre le rock et le folk. Entre l'électricité et la musique. Avec ses pieds plus longs qu'une semaine sans pain, Howlin' Wolf a tout de suite pigé la nuance. C'est un grand, un géant, un dur, un baraqué, ne faut pas lui en promettre. Il est encore dans le delta que certains affirment avoir entendu dire qu'il avait déjà une guitare électrique. L'on en doute. Mais l'on n'en sait rien. A côté de Patton, Chester est déjà une sommité du blues rural. On vient de loin pour l'entendre jouer, mais l'on ne saura jamais rien des premiers hurlements de la bête. Faudra attendre qu'il ait quarante ans pour qu'un certain Sam Philips ( ça vous dit quelque chose ? ) enregistre deux premiers morceaux. Dans les studio Sun. En 1951.

Entre temps le Loup a fondé sa propre meute, en 1939 il a rencontré Willie Jonhson qui deviendra son guitariste attitré. Facile de reconnaître son style, chaque fois qu'il touche une corde vous avez l'impression qu'il lance une locomotive sur les rails. Howlin' s'est mis à l'harmonica, l'a reçu des leçons de Sonny Boy « Rice Miller » Williamson, l'a aussi écouté le jeu de Tampa Red à la slide et pour le chant a beaucoup pompé sur les yoddels de Jimmy Rodgers, le fondateur de la country... S'entoure d'un orchestre, inspiré des formations jazz mais déjà groupe de rythm'n'blues. Le genre de truc qui pulse, dont les Rolling Stones ne parviendront jamais à donner une copie conforme. Et ce ne fut pourtant pas faute d'essayer. Z'ont usé tous les disques de Wolf parus chez Chess – à qui Sam Philips l'avait refilé – se sont contentés faute de mieux d'un à peu près, mais ce n'était déjà pas si mal.

Ce n'est pas un hasard si en suivant les pérégrinations de Charlie Patton et de Howlin'Wolf l'on croise Robert Johnson, et si Soul Bag a emprunté pour illustration des images à Love in Vain, la bande dessinée de Mezzo et Goum, à paraître incessamment, retraçant la destinée du guitariste mythique.

La revue est livré avec un CD, beaucoup plus agréable à écouter que celui du numéro précédent. Moins variétoche, plus authentique. Maintenant ne croyez pas en être quittes avec le diable avec cette malheureuse compilation. Une fois que vous aurez lu la chronique des disques, nouveautés et rééditions, ne vous reste plus qu'à attaquer une banque ou un fourgon de la Brink's pour pouvoir tout vous offrir. Bien sûr vous risquez quinze piges de prison, mais au moins vous comprendrez le blues. Et puis comme on est gentil, l'on vous offrira un abonnement de soixante numéros à Soul Bag. Peut-être même que vous serez obligé de vous taper cinq jours de rabe pour percevoir le dernier numéro !

Damie Chad

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CONTES ET LEGENDES DU ROCK'N'ROLL.

ROCK'N'FOLK. HORS-SERIE N° 27.

Janvier 2012.

Vous l'avez déjà. Vous n'avez pas pu résister à la couverture. Elle est de Bénito. Pas Mussolini. L'autre, le dessinateur fou de BD de Montpellier. Très déçus, comme moi, quand vous l'avez ouvert. Un peu n'importe quoi. De l'archivage, des reprises d'articles de la revue déjà lus. Les pirates des Stones et de Led Zeppelin, les frasques de nos rockers préférés, cinquante filles rock, cinquante labels rock, j'en passe et des pires.

Juste une pub géante et payante pour pousser le décollage du coffret 10 CD Rock & Folk. Aux origines du rock. Compilation géante de 10 cd, prévu pour les cadeaux de Noël quand vous ne savez pas quoi offrir à belle-maman. Pour vous mettre l'eau à la bouche, c'est livré avec un CD original de démonstration, Eddie Cochran, Jerry Lee Lewis, Johnny Cash, on ne crache pas dessus. Mais z'ont mis deux fois James Brown et du coup escamoté Link Wray ! Laissez tourner la galette, il existe un treizième titre non annoncé. Surprise !

Damie Chad.

ROCK & FOLK. N° 533.

Janvier 2012.

Pas grand-chose à se mettre sous la dent. La dernière page, Manifeste Rock'n'Roll à l'usage des jeunes générations de Doctor Z s'impose. L'article de Christian Casoni – un autre grand spécialiste du blues – sur Blind Willie McTell est à apprendre par coeur. Sinon filez page 60 et lisez les interviewes – hélas trop courtes – de Pete Best le premier batteur des Beatles – et de Tony Sheridan, ce pionnier du rock anglais qui engagea les Beat Brothers – pseudonyme assez clair, n'est-ce pas ? - pour l'accompagner sur le single My Bonnie. Ca se passait à Hambourg du temps où John Lennon ne jurait que par Gene Vincent et Elvis Presley. Vous connaissez la suite.

 

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Damie Chad.

 

 

 

 

 

 

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