Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

16/06/2011

KR'TNT ! ¤ 57. NIRVANA / GHOST HIGHWAY / LAS VARGAS

 

KR'TNT ! ¤ 57

KEEP ROCKIN' TIL NEXT TIME

A ROCK LIT PRODUCTION

16 / 06 / 2010

 

 

 

MORBIDITY !

 

NIRVANA. ROMANCE SANS SENS.

 

SEBASTIEN RAIZER

 

CAMION BLANC. 1996.

 

 

 

C'est le voisin du dessous qui est arrivé. Il a sonné, est entré et s'est assis avec ses seize ans et son chien huskie – c'était alors en ce début des années 90 la grande mode - sur le canapé. Après les salutations d'usage il a sorti de sa poche le Nevermind de Nirvana en assurant qu'il fallait que je l'écoute d'urgence et est reparti aussi sec, certain d'avoir planté la bonne graine en l'adéquat terreau... Que voulez-vous on est toujours victime de sa propre réputation. J'ai mis quinze jours avant de me décider.

 

J'ai accordé un bon point à la pochette, depuis le temps que le rock déclare à tous les babies du monde qu'il loves them et qu'il wants them et qu'il needs them, on le voyait enfin apparaître en gros plan. Pas tout à fait comme on l'aurait escompté, un peu trop pré-pubère mais le sexe en avant nageant en des eaux que l'on pouvait espérer troubles. De plus un garçon , un super pied de nez au machisme traditionnel du rock'n'roll !

 

Il a bien fallu se résoudre à écouter. J'avais droit à d'impatientes demandes chaque fois que je croisais mon croisé du grunge sur le palier. Alors en avant les basses, let the nex time of the new rock'n'roll roll ! Pas désagréable, mais pire que tout, pas marquant. Une belle prod, une voix voilée par l'abus de fumées illicites, des musicos qui tenaient la barre. Tout ce qui est nécessaire certes, mais un gros défaut au milieu. Des disques de ce genre, j'en avais écouté des centaines depuis les années 70. Pas pire, ni mieux. Pas encore le mouton noir qui sortirait du lot.

 

numérisation0013.jpg


 

Pour des jeunes frais émoulus qui tombaient dans la grande marmite bouillonnante du rock, je ne nie pas que ça pouvait décrasser les conduits auditifs, mais pour des vieux briscards comme moi, ça n'apportait strictement rien de nouveau. Je n'ai même pas réécouter une deuxième fois. Trente ans après je n'ai pas encore un seul CD de Nirvana dans ma collection personnelle.

 

Nirvana et ma petite personne avons suivi des routes parallèlement divergentes, de temps en temps un hit à la radio qui ne m'accrochait guère, pas contre mais pas pour. Et puis Kurt Cobain a smashé au fond de mes filets. Mais c'est lui qui a reçu la balle qu'il avait tirée. Du coup Nirvana touchait à la légende. D'un seul petit clic il rejoignait la grande cohorte des allumés du rock qui se sont brûlés un peu trop vite à leur propre vie. Avec ce coup de feu d'artifice final, il se haussait au diapason des plus renommés, et faisait parti de la phalange maudite des Jim Morrison, des Jimmy Hendrix, des Janis Joplin... En rock le certificat de décès équivaut souvent à un brevet d'authenticité, que vous mourriez d'une surdose de pills comme Hank Williams, que vous étouffiez dans votre vomi comme John Bonham, que l'alcool vous ait rongé comme Gene Vincent, qu'un banal accident de voiture vous retranche du monde des vivants comme Johnny Kidd, l'important est de disparaître tragiquement. Tout le monde connaît le proverbe. Too old for rock'n'roll, too young to die ! Alors dépêchez-vous de trancher le noeud gordien de la problématique une bonne fois pour toute. Cela vous évitera de revenir faire un énième tour de piste à la cinquantaine bedonnante pour ramasser une pleine corbeille de dollars... Même si la nostalgie du retour finit toujours par effacer le sourire sardonique des fans de la première heure.

 

TRUCKERS INTERMEDE

 

Sébastien Raizer n'est pas n'importe qui. C'est lui qui a créé en 1992 avec Fabrice Revolon Camion Blanc, plus de deux cents livres consacrées aux idoles du rock'n'roll. Exemple pris au hasard : le Gene Vincent de que nous avons chroniqué en notre livraison était issu des presses A la base un besoin gérationnel, l'envie de parler et de faire connaître toute cette période d'artistes, que l'on nommera pour simplifier post-punk, qui marquèrent leur adolescence. Leur premier ouvrage fut très significativement consacré à Joy Division le groupe de Ian Curtis, le premier suicidé des eighties...

 

Pour ceux qui ne connaîtraient pas allez taper Camion Blanc sur le net, la visite de leur site est une lecture roborative. Attention à votre porte-monnaie. Le rock est souvent synonyme de tentation ! Si vous n'êtes pas dans le rouge, dirigez-vous sur Camion noir, si vous êtes une âme sensible, abstenez-vous, Camion noir roule depuis 2006 dans les tréfonds de l'abîme, ésotérisme, le chiffre de la Bête et toutes les dérives sataniques...

 

CAMION COBAIN

 

Seatle capitale du grunge. Tu parles, un trou à rats et à paumés. Des prolos qui bossent pour Boeing et consorts et qui ne voient guère plus loin que le bout du nez de leurs avions. Ce qu'il y a de terrible avec les pauvres, ce n'est pas qu'ils soient assujettis à un travail d'esclave, c'est qu'ils trimballent dans leur tête un caca encore plus fétide que leur quotidien. Appelez cela l'acceptation ou le renversement a-nietzschéen du syndrome de Stockholm ou comme vous voulez, mais n'attendez rien de vos frères les plus défavorisés.

 

Les punks ont déjà conceptualisé cette évidence en un slogan dont la jeunesse du monde est en train de comprendre la justesse et la vigueur prophétiques. No future ! Mais c'était en Angleterre, et dans son quartier d'Aberdeen le jeune Cobain s'apercevra très vite que les mêmes causes produisent les mêmes effets.

 

Pour une fois les Américains ne sont pas arrivés les premiers. Punk : 1976-1981 / Grunge 1989 / 1995 ! Dix à vingt ans d'écart selon que l'on prend le petit ou le gros bout de la rockgnette. Par contre, ils ne vont pas rater le coche. Le punk made in England, ce ne fut qu'un feu de paille. Assez fort pour surprendre la planète entière, mais le soufflet retombera aussi vite qu'il sera monté. Lorsque les majors solderont les comptes, restera pas grand-chose dans l'escarcelle. Que voulez-vous un Sid Vicious, un Johnny Thunder même étendus sur le marbre de la morgue, ça ne vaut pas leur poids de cadavre en livres sterlings. Et du temps de leur vivant, ce ne sont pas les minces hardes d'excités qui suivaient leurs concerts et chouravaient leurs diques qui allaient redresser la balance extérieure de l'united Kingdom.

 

Rien que du temps de leur vivant, Nirvana vous vendra treize millions de Nevermind. De l'or en barre. Ils y ont mis du leur. C'est sûr. Cobain le premier. L'avait compris qu'il pouvait refaire mille fois des dégueulis punk à fond la caisse avec guitares sursaturées et voix de porcs qu'on égorge, mais il avait de nouvelles prétentions. Guignait vers REM. Les tenait pour des cadors. Dans ces rêves inavouables il aurait aimé jouer du Sex Pistols avec une orchestration et un savoir-faire à la Led Zeppelin. Un truc aussi improbable que le mariage de la souris avec l'éléphant. Alors s'est rabattu vers REM. Dans le genre pompier pouvait pas trouver mieux ou imaginer pire. Heureusement il n'y est pas parvenu. L'a seulement pondu Nevermind. Un REM à la puissance mille, mais un truc toutefois assez mélodique pour mordre jusque sur les fans de U2.

 

Faut dire qu'il a été le premier surpris du résultat. Le coucou miteux qu'il était pensait avoir couvé une autruche, mais non c'était un oeuf de dinosaure qu'il avait réchauffé de ses maigres ailes fragiles. Et à peine sorti de sa coquille le long cou lui fit une ombre si dense qu'il eut du mal à la supporter.

 

Cobain va nous refaire le coup de Presley. Mais les temps ont changé. En plus rapide. Economisera toutes les années qu'Elvis passera à enregistrer sa trentaine de navets désopilants. En trente ans les gamins ont appris et compris que le rock'n'roll ne pouvait subir de cruelles castrations. Le public est devenu plus difficile. L'on demande désormais aux idoles de rester fidèles à l'esprit de leur rôle.

 

Musicalement, il essaiera de jeter le bébé avec l'eau du bain, ce seront les belles berceuses unplugged. On se la joue à la Zeppelin, on débranche l'électricité et on frisote l' acoustique. Sympa, mais le public préfère les acouphènes. Alors ce sera In Utero, puisque l'on ne peut pas se débarrasser aussi facilement que cela du divin enfant, on va lui faire le coup du retour à l'envoyeur, hop, dans le sac à viande, régression ad libitum.

numérisation0014.jpg

 

 

 

Tout faire comme si. Départ en tournée. Des hauts et des bas. Les foules sont là et exultent. On remboursera les tickets car après l'Italie, ce sera rentrée impromptue au bercail. Avec quatre semaines plus tard, suicide terminal. Une TS qui réussit. Un coup de tonnerre dans le monde du rock.

 

Si fort que Sébastien Raizer commence son livre par la fin. Car, question iconoclaste, parlerait-on aujourd'hui de Nirvana si le groupe avait continué son bonhomme de chemin ? Kurt Cobain ne serait-il pas devenu un pitre aussi grotesquement bouffon que Bono ? Mais Raizer élude cet aspect du problème. Même si par son silence inexplicatif il avoue qu'il n'y a rien à tirer de la mort de Cobain.

 

Un geste désespéré. Une dépression nerveuse qui tourne mal. Le problème c'est qu'il est difficile de repasser la bobine à l'envers. L'on peut comprendre, le stress, la fatigue, la drogue, et ce succès planétaire si grandiose qu'il en devient gênant. Cobain l'a assez souvent répété pour qu'on le croie. Pourquoi Nirvana et pas Pearl Jam ? Au fond, il avait une âme de second couteau.

 

La presse, les journalistes, les médias, Cobain n'a pas eu de colonel Parker pour l'enfermer en une tour d'ivoire protectrice. Garçon sensible, assez lucide pour ne pas prendre la grosse tête, il essaie dans un premier temps d'apparaître comme il est : un jeune adulescent un peu paumé qui n'en demandait pas tant. Mais on exige de lui qu'il soit le gourou du grunge que tout le monde attend. Cobain ne sera jamais assez cynique pour jeter un masque sur ses fêlures.

 

L'histoire n'est pas triste. Elle est bête. Cobain n'a pas supporté son phénoménal succès. A été bombardé en quelques semaines de simple gratouilleur électrique au statut de rock-star. N'était pas né pour ça, aussi en est-il mort. En toute logique existentielle. Le plus terrible c'est que tout s'est déroulé pile-poil comme dans le scénario typique du rock'n'roll.

 

Trois zozos qui zonent dans un coin perdu et qui décident de former un groupe. Sont mis en selle par deux producteurs indépendants qui depuis plusieurs années tiennent à bout de bras et de ficelles un mini-label qui produit des combos locaux. Jonatham Poneman et Bruce Pavitt, deux amoureux transis de l'aventure punk anglaise qui vont essayer le coup de Malcolm Mclaren. Des idées de génie, séries de disques limitées, éditions de 33 tours de compilations de nouveaux groupes, l'arrosage des discs-jokeys et journaleux britanniques pour toucher par ricochets leurs homologues américains... se feront tout de même piquer tous leurs groupes sans exception par les majors une fois qu'ils auront déclenché le buzz.

 

Avec des « Si » Kurt Cobain serait peut-être encore en vie. Mais le rock'n'roll aurait perdu sa dernière légende, ce qui serait a priori fort regrettable. Tout amateur de rock qui se respecte est un fossoyeur qui a mal tourné. L'on crache sur le veau d'or, mais pas sur le vautour.

 

Pour décrire le premier single de Nirvana, Sébastien Raiser use d'une expression d'une justesse absolue. Il définit la musique de Nirvana de pop-punk. Très belle formule. Quand on y ajoute les nombreux extraits d'interviews, souvent en encadrés, dans lesquelles Kurt Cobain essaie de clarifier le statut métaphysique de sa nature de punk-rocker, nous touchons peut-être à l'irrémédiable conflit qui a détruit le chanteur de Nirvana.

 

Pop-punk-rock. Cherchez l'intrus. Et abattez-le immédiatement.

 

 

Damie Chad.

 

 

KRONIKDISK

 

 

numérisation0011.jpg

GHOST HIGHWAY.

Snatch it and grab it. Double Daddy. My Babe. Home of the blues. You can't do no wrong. Hypnotized. Hello Mary-Lou. Big fool. Cliff tribute. Shotgun boogie. Tennessee rock'n'roll. Moaning the blues. Country Heroes. Goin'up the country.

Bonus : All by myself. Two timin' Mama. Tired & sleepy.

ROCK PARADISE RECORDS. 42 rue Duranton. PARIS. Tel : 01 45 58 40 30.

 

L'on n'avait pas tout dit la dernière fois. En plus du concert des Hoop's, l'on avait profité de l'amicale présence de Phil and Jull des Ghost Highway pour nous procurer le dernier CD du groupe. Tout chaud tout juste sorti de sa boîte. Non, ne dites pas que vous l'avez déjà.

 

C'est un deuxième tirage du précédent que nous avons chroniqué en notre vingt-cinquième livraison. En six mois la première édition s'est envolée comme des petits pains au chocolat ( version enfant ) comme des bouteilles de Jack Daniels au venin de crotale ( version adulte ), d'où la nécessité de cette seconde galette. La même mais pas l'identique. La pochette est améliorée, Alain Chenevière a conçu un nouvel emballage vite fait ( peut-être ) mais que l'on ne se lasse pas de reluquer longuement à la maison, livret intérieur, picture CD, unité de ton. De la belle ouvrage. Seront désormais distribués directement par Rock Paradise, avec accès à la FNAC et tout le tintouin, Ghost Highway accède à une bien plus grande exposition.

 

Et puis surtout ils ont bénéficié d'une plus grande qualité et sonore et comme ils ne sont pas chiens, ils ont rajouté trois titres inédits. Vingt pour cent de marchandise en plus, qui dit mieux, il ne reste plus qu'à s'allonger dans son hamac votre petit pain préféré à la main ( version enfant ), votre bouteille entre les dents ( version gamin désobéissant ) pour écouter.

 

Trois notes et vous voici transporté très loin de l'autre côté de l'océan, sol poudreux et ambiance western c'est le chariot des USA mythiques qui s'approche de vous. Accrochez-vous et tenez le bien car vous êtes partis pour un long voyage. Avec très vite le saloon de Wayne Hancok qui vous ouvre ses portes et vous offre un double scotch bien tassé un Double a Daddy exactement. Vous allez en avoir besoin car la température monte avec le My Babe de Willie Dixon , l'harmonica d'Arno fait des merveilles, il vous ourle la rythmique d'un trait de feu. Continue par un Johnny Cash de derrière les fagots. Du blues au country le trajet de l'autoroute fantôme ne trompe personne. Pour l'arrivée pas besoin de panneau indicateur, au pays du plus pur rockabilly avec le You can do no wrong de Carl Perkins.

numérisation0012.jpg

Je vais pas vous décrire tous les troquets pourris qui bordent cette voix royale, un à un.

 

L'on vous laisse danser avec Mary Lou et faire les grands fous avec Ronnie Self, l'on file tout droit sur la compo originale de Jull and Zio, Cliff Tribute, l'ombre de Gene Vincent passe telle celle d'un un ange aux ailes cassées, traînant dans son sillage celle de son non moins mystérieux guitariste maudit. Le rythme s'accélère avec Shotgun Boogie et ses jeux de voix du meilleur effet, voici le Tennessee Rock'n'roll de Bobby Helms qui est presque devenu un hymne national de par chez nous. Mais avant d'être une musique le rock'n'roll est une patrie mythique.

 

Moaning the blues, davantage country and western, plutôt yodelé que miaulé in blue à la Howlin'Wolf. Il est vrai que le morceau est de Hank Williams. Ne quittons pas la famille, reprise du petit-fils, Country heroes, un chef d'oeuvre avec cet harmonica d'Arno, et ces sifflements de de Phil, pour beaucoup le morceau de bravoure du disque. On the road again via le Going up the country de Canned Heat.

 

Nous arrivons aux pépites finales, le All By Myself, un vieux bourbon de Fats Domino, que les Ghost Higway nous servent à l'arrache, un peu à la Ronnie Self. Two timin' mama,une sucrerie de Hank Penny et de Hank Williams et l'on termine sur une superbe reprise d'Eddie et Hank Cochran, le fabuleux Tired & Sleepy. Ne sont pas du tout fatigués et sommeilleux, vous pouvez me croire.

 

Une parfaite réussite. Jusqu'au crotale qui est sorti de sa bouteille pour mieux entendre. Un connaisseur.

 

Damie Chad.

 

numérisation0017.jpg

SHIVERS. LAS VARGAS.

Pepper hot baby. Dynamite. Scream in the night. La chica alboratada. Barefoot baby. Two long years. He ain't Mine no more. Shtiggy boom. My girl Josephine. Fujiyama Mama. La plaga. Hey Memphis. Boxcars. Keep it a secret.

CRAZY TIMES MUSIC. B.P. 61 070 Perpignan Moulin à vent / 66 103 Perpignan Cedex.

 

Allez-y sans réticence. C'est d'origine espagnole mais ce n'est pas du concombre. Pouvez y mordre dedans à belles dents. Je vous le garantis. L'ai acheté le mois dernier à Rockxerres Gomina. Chez KR'TNT, on fait gaffe, on n'écoute que du briock, directement du producteur au consommateur. C'est meilleur et c'est moins cher !

 

Poivre chaud dès le début : attention c'est une dame qui chante : le piano par derrière claque comme des talons hauts, plus la guitare qui s'envole et la basse qui rouspète comme des coups de fouet. Tornade à l'horizon, miss Dynamite mais à la puissance dix. L'orchestre file droit. Ne vous étonnez pas d'entendre crier dans la nuit qui s'avance avec un boogie à la Jerry Lee directement importé de la Louisiane.

 

Intermède espagnol. Ah ! La Chica Alborotada c'est la femme et le pantin de Pierre Louÿs revisité dans la langue de Cervantes, ah ! La sale gamine, comptez pas l'agripper au passage elle se faufile trop vite. Comme un rock 'n'roll que rien ne peut arrêter. Piano bastringue sur une bluette suede shoes de Janis Martin, vous aurez vite fait de comprendre que c'est le genre de minette à qui vous feriez mieux de ne pas marcher sur les pieds, même si la voix vous aguiche de manière outrageante. Barefoot baby, encore un morceau de la Presley female, ça devrait être interdit de miauler comme ça.

 

He Ain't Mine no more, la panthère susurre dans votre oreille, pour un peu vous vous lanceriez dans une rumba effrénée, roulement de batterie et les griffes s'enfoncent dans votre chair pantelante. Shtiggy Boom, sûr ça fait boom boom dans la surboum, un piano lascif à vous rendre fou et ce feulement de tigresse qui vous caresse la nuque.

 

Remettez-vous pensez à saluer Joséphine la petite copine du gros Fats, encore un piano domino comme Presley n'en a pas eu sur King Creole, ça minaude dur dans les entournures. Ce n'est jamais aussi vilain que quand l'organe ( vocal ) s'encoquine. Eruption atomique avec le Fujiyama Mama de Wanda Jackson, ne venez pas pleurer, l'on vous avait prévenu. Quant à La plaga : évitez les coups de corne, Little Richard en course de taureau ça fait mal, Ay ! Ay esta chica es totalmente loca.

 

Et puis un truc vicieux, la little sister d'Elvis tansmutée en Hey Memphis, et en plus elle demande qu'on l'embrasse une deuxième fois, tentant mais elle a des canines rock'n'roll plus longue que les incisives d'un vampire. Passez devant les gars et bonne chance, m'est avis que pour arrêter cette féline faudrait d'autres gabarits.

 

Boxcars, je l'avais prédit, on est parti pour un drôle de wagon. Arrêts aux blues stations, l'a passé douze titres à vous tordre le corps comme une serpillère et maintenant elle vous essore l'âme à vous en extraire le suc le plus amer de vos larmes. Impitoyable, Miss Wargas ! Keep it a secret pour finir. Une petite chanson populo des early fifties. Ne vous dites pas que ça vous vous rasséréner, oui, mais c'est à la mode cabaret des années trente et germaines, un peu opéra des quatre sous. Pas particulièrement joyeux. Et Miss Vargas vous plante là comme deux ronds de frites. Sur une pénultième rengaine de piano bar, la diva s'éloigne. Ne vous reste que que vos yeux pour pleurer.

 

Vous êtes là à genoux et la seule chance de vous en sortir, c'est de vous repasser le CD depuis le début. Le coup de l'éternel retour des mêmes frissons. Shivers, que l'on prononce en anglais.

 

A avoir dans votre discothèque d'urgence. Surtout si vous êtes du genre à l'aimer chaud. Dulzura caliente !

numérisation0018.jpg

 

Damie Chad.

 

numérisation0020.jpg

Un peu de guitare pour le week end prochain ?

 

 

Les commentaires sont fermés.