Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

19/05/2011

KR'TNT ! ¤ 53. ROCKXERRE GOMINA.

 

KR'TNT ! ¤ 53

KEEP ROCKIN' TIL NEXT TIME

A ROCK LIT PRODUCTION

19 / 05 / 2010

 

 

ROCKXERRE GOMINA

numérisation0031.jpg

Comme l'on ne sait pas quoi faire pour vous être agréable l'on a vidé un pot de beurre de cacahuète dans le réservoir et on the road again, l'on a filé tout droit sur Auxerre. Des gars qui organisent leur premier concert rockab on ne peut pas les laisser tout seuls. Remarquez ils n'avaient pas besoin de nous, question orga c'était du béton précontrain. Parcours impeccablement fléché, dès la sortie de l'autoroute, en moins de dix minutes vous êtes au centre ville, place de l'Arquebuse, avec des créneaux de stationnement à gogo à tous les mètres de trottoir, un samedi après-midi en plus !

 

Pas plutôt sortis de la voiture que nous tombons sur Zio, dévorant placidement un sandwich au soleil. Le cafetier nous refile le journal du coin, rubrique Auxerre un bel article sur Ghost Higway avec photo en couleur, à peine s'il reste de la place pour les politichiens écrasés de la région. Pour une fois que l'information est orientée dans le sens qui nous agrée, nos n'allons pas nous plaindre.

 

L'on traverse l'expo des voitures anciennes à toute vitesse, l'on n'est pas du genre à fantasmer sur les Wolkswagens, même peinte en rouge la voiture du peuple est un peu trop spartiate à notre goût et de toutes les façons les deux plus beaux spécimen sont garées à l'intérieur de chaque côté de la scène, superbes Chevrolets que l'on chevaucherait bien sur une autoroute américaine même fantôme...

 

De près vous ne voyez rien. Mini trou des halles. Le marché est souterrain. Le lieu n'est peut-être pas des plus conviviaux. Les rideaux des boutiques ont été – malencontreuse idée sympathique - peints par des gamins qui, il faut l'avouer, se sont plus mal débrouillés que Picasso, les couleurs sont ternes et peu engageantes... Travées de béton au plafond, ciment impersonnel au plancher, Brrr ! Heureusement que les stands d'habits, de bouffe, d'objets divers et de disques jettent leurs notes colorées tout à l'entour. Je commence par récupérer un 25 cm de Vincent qui manquait à ma collection, un badge d'Eddie Cochran et les quatre premiers numéros des Cahiers du Rock'n'roll ( voir plus loin ). Sur le parvis, je ramasse une photo de Géronimo et de la Capitol Tower. L'oncle Sam parvient toujours à vous refiler les images de sa quincaillerie.

 

J'ai fait le plein de pacotille de survie, le spectacle peut commencer.

 

JIM AND THE BEANS

numérisation0040.jpg

Je ne vais pas vous faire le coup du gars qui a tout vu et tout entendu. J'ai raté le début et au mépris de tous mes déontologiques devoirs de chieur d'encre je n'ai pas su résister aux amicales pressions des amis qui avaient soif. J'ai passé la moitié du set au café d'en face... Je sais, ça ne se fait pas, mais non seulement je l'ai fait mais encore je ne le regrette pas.

 

Ils avaient pourtant un bon son à la Bo Diddley Jim and the Beans quand je suis rentré. Ca pétait autant qu'une grosse poile à frire de haricots peut vous le permettre et Jim avec sa barbe de sapeur et sa stature de géant il est plutôt impressionnant. Mais je m'en suis vite lassé. Trop statique. Trop monotone. Il manque ce grain de folie qui est la marque de l'esprit rock. Ne serait-ce que l'uniforme de scène, noir triste et rouge galon pompier, trop trad, pas assez flashy.

 

Quand je m'en suis ouvert aux copains, ils ont trouvé que j'étais un peu trop fermé, que Jim avait une voix des plus intéressantes et que le groupe avait réalisé de sacrés progrès. Pour ne fâcher personne je conclurai en affirmant que c'était un excellent groupe de première partie.

 

LAS VARGAS

 

J'avais des préventions. J'avais zieuté des vidéos de leur passage au festival de blues de Cahors qui ne m'avaient pas convaincu. Trop de fun, trop près de l'entertainment. Las Vargas, un nom de numéro d'artistes de cirque, certes aux couleurs noir d'Espagne et rouge taureau, mais un côté Esméralda qui danse sur la scène et qui monopolise votre regard. Davantage une actrice qu'une chanteuse.

 

Oui mais là, il y a le combo tout autour et qui ne se laisse pas voler le show. Quatre musicos qui manient la muleta avec dextérité. C'est qu'ils ont intérêt à assumer. La sauvageonne est une maîtresse femme. Difficile d'en placer une avec elle. Elle est partout à la fois. Elle virevolte comme un papillon aux ailes brûlées. Ils plaquent des accords speedés, elle se pose devant eux et les imite de la main et du corps. Résultat, si ce sont les mercenaires qui jouent, elle, elle s'amuse et en tire toute la gloire.

 

J'ai oublié le plus important : c'est que toute cette danse devant les cornes et les cordes de guitare ne serait rien, mais elle chante. Non elle dégoise du rockab à trois cent kilomètres heure et vous remet ça aussi sec, sans vous laisser le temps de respirer. Froufrou de robe, et hop, elle s'échappe à train d'enfer dans un Fujiyama Mama de derrière les samouraïs.

numérisation0022.jpg

C'est qu'elle a affaire à forte partie, un guitariste qui cravache sec, qui ne s'en tient surtout pas aux canons intangibles du rockab, il a des doigts qui flirtent sur des ouvertures électriques très méchantes, en face, plus classique le pianiste. Je ne susurre pas qu'il se concentre sur un programme de gammes, pur classical chic Stenway, mais rock-classic à la Jerry Lee avec la petite mèche folle sur le front, les touches tordues qui brûlent, la chaise qui valdingue et le clavier qui hennit comme un cheval en furie.

 

Au milieu le bassiste. Habillé comme dans un western. Non pas le pistolero hirsute au cache-col poussiéreux que l'on voit venir de si loin qu'il ne surprend plus plus personne, mais l'autre, le tueur méthodique, en costume trois pièces, le sourire ironique qui flotte sur les lèvres, l'air d'être là par hasard mais qui ne manque pas de faire feu des deux gâchettes chaque fois qu'il faut accompagner les roulements du batteur. Un jeune hilare, la casquette sur la tête, un grand gamin, le déluré de service sur qui vous êtes prêt à parier vos premières couches culottes sur son manque évident de sérieux. Méfiez-vous, vous allez repartir le cul-nu et dument botté. Car il tape sec et juste. Croyez qu'il va oublier de monter dans le train, l'est déjà en train de jeter des briquettes dans le foyer. Surtout pas monotone. Le ronron des bielles c'est pas son truc, rajoute toujours une surprise sur le gâteau. Un entrechat sur la syncope, une absence d'apocope sur la charleston, et c'est reparti. Pas comme en 56. Mais comme en 2011. Pour une fois que le fond de train arrive à l'heure !

 

Lutin et farfadette, droit devant. On n'aurait pas du lâcher le petit chaperon rouge de l'oeil. Entretemps elle a avalé tout crus le loup, la grand-mère et le chasseur. N'arrête pas une seconde de vous balancer quelques uppercuts dans les oreilles. Se permet tout, de tirer Bang Bang sur le public qui doit aimer cela puisqu'il en redemande, et de blackbouler deux rockabs de la mort en espagnol, La chica Alborotada y La plaga si vous voulez tout savoir. Ce dernier titre signifie la plaie ou alors c'est un vocable qui désigne un animal nuisible. Dans les deux cas, vous pouvez le prendre pour un autoportrait. Sauvage à souhait. Pas le genre à faire le ménage, la tigresse en furie, par contre elle déménage sec. Elle feule comme un cougar et ondule du corps tel un puma qui se prépare à se jeter sur sa proie. Pepper Hot Baby, comme elle l'assène et nous assassine.

numérisation0044.jpg

Tout le monde s'est rapproché de la scène pour voir la bête. Miss ouragan emporte tout sur son passage. Des couples s'élancent et les jupes tournoient comme des passes de faena. Cris et applaudissements prolongés. Deux rappels, et c'est terminé. Notre joie, notre rage, de vivre nous quitte aussi brusquement qu'elle est venue. Succès, après le show Las Vargas débite son Cd comme des tranches de saucisson à l'heure de l'apéro. Preuve que le groupe a un fort goût de revenez-y.

 

Morale de l'histoire : j'ai perdu mes préventions. To day, I have not the Cahors blues but I got an hot feber rockab.

 

 

THE CAPITOLS

 

Il y a des gens qui aiment vivre un peu plus dangereusement que les autres. On les attend toujours un peu au tournant, ce n'est pas qu'on est méchant mais faire un crock-en-jambe à ceux qui jouent à l'équilibriste sur un fil qu'ils ont au préalable eux-mêmes savonné, c'est tentant. Faut un sacré culot pour venir interpréter une vingtaine de titres de Gene Vincent devant un public dont beaucoup de blousons de cuir arborent comme un drapeau le nom de l'idole...

 

C'est que la passe est étroite, entre la reprise exhumatoire note pour note, trop pieuse pour signifier autre chose qu'une stérile imitation et la mystique à la Erwin Travis sans cesse cannibalisée par le modèle qui remue trop fortement dans sa tombe... Gene Vincent, le retour du mort-vivant.

numérisation0038.jpg

Casquette blanche sur la tête, pas vraiment un changement de cap, mais un léger décalage symbolique de ce que les Capitols se proposent de produire à leur tour. Délicat de se faire un idée sur les premiers morceaux. Ce sont de tels hymnes, dix mille fois entendus qu'à chaque instant l'enregistrement de Vincent se superpose dans ma tête au son des Capitols. Ils ont intérêt à tomber pile sur les ruptures de ton et à rebondir au dixième de seconde près sur la reprise de Cliff. Etalonnage certifié conforme à l'original.

 

Difficile de servir sans être servile. Tapent dans les premiers titres du maître, plutôt 56 que 59 ! Tout ce qui est hors Capitol ils n'y toucheront pas. Un rock syncopé, rapide mais coupé d'innombrables reprises, de chorus démoulés brûlants et d'attaques surprise. C'est déjà la splendeur du rock, mais ce n'est pas encore l'explosion électrique. Sans exagérer l'on peut dire que chaque instrument entremêle son propre solo à celui des autres. Les cordes et le beat de la batterie ne se recouvrent jamais, il vaudrait mieux parler de ponctuation alternative. L'on ne se marche jamais sur les blue suede notes Alors que chez Sun l'on est près du cow-boy, Gallup et ses pairs procèdent encore du jazz. Be bop ( a lula ) pas par hasard. Ce qui sauve les Capitols c'est justement de ne pas s'aventurer sur des planches si glissantes. Ils ne cherchent pas à atteindre le son perdu, se contentent de l'interpréter avec leurs oreilles de modern rockab boys qui ont reçu le message en dehors de toute bigoterie exhumatrice.

 

C'est en cela qu'ils retrouvent d'ailleurs la naïve authenticité du combo originel, parce qu'ils en sont loin, et que Vincent a posé les bases de la transmission rock, d'instinct, sans aucune part ou volonté de recherche théorique. Plus les morceaux s'écoulent, plus l'imperfection salvatrice des Capitols devient évidente. Certes ils reprennent les titres de Gene Vincent mais ils se dispensent du papier collé. Sont plutôt adeptes de l'énergie décollée. Et ça roule à merveille.

 

Minimum d'esbroufe sur scène. Steph, rythmique et chant, ne mime jamais Gene, pas de jeu avec le micro, pas de position arc-boutée, se contente d'arborer un sweat à la manière de La blonde et moi. Reste que cette simplicité fait mouche, le courant passe entre le groupe et la salle. De même le guitariste solo assure mais ne se la joue jamais en guitar-héros, il est pourtant un maître du contre-point, toujours présent dans les fulgurances les plus actives. Five feet of lovin', Teenage partner, Woman love, Be bop a lula, Crazy legs, Bop street, le répertoire de Gene est pillé avec ardeur. Un bel High blood pressure et un voluptueux Baby Blue seront les seules incursions vers un Vincent deuxième manière, moins rockab, mais plus rock.

 

Certes l'on n'a pas besoin de copiste, mais Steph désamorce le problème en quelques mots, lorsque le set se termine, il enjoint l'audience à aller découvrir Gene. Return to the sender, comme dirait Elvis. Les Capitols jouent pour se - et nous - faire plaisir. Vincent sera toujours Vincent, et les Capitols, juste un lieu de passage, un pont vers le vert paradis de l'enfance du rock. Et à voir l'émotion triomphale des participants, les Capitols ont réussi leur pari. Là où on leur en veut un peu c'est qu'ils n'ont pas de CD à nous fourguer en rappel. Z'ont intérêt à enregistrer vite.

 

 

GHOST HIGHWAY

numérisation0043.jpg

La tête d'affiche tiendra ses promesses. Sont pas entrés dans le vif du sujet depuis cinq minutes que déjà l'on fait la différence. Ghost Highway construit son son. Ce sont à peu près les mêmes titres que nous avons chroniqués lors de leur prestation au Billy Bob's il y a tout juste un mois. L'on peut ainsi prendre un peu de recul et écouter d'un conduit auditif plus scrutateur.

 

Plus ramassé que la dernière fois. Moins de fioriture et une attaque plus drue et plus dure. Le fantôme mise sur la densité. Pas question de se perdre en bavardage après les deux groupes précédents. L'on file droit vers le coeur du morceau. L'on taille la chair, l'on cherche l'os. Souvent l'on trouve l'or. Pas question de répéter mécaniquement les mêmes automatismes. L'on sent que Ghost Higway ne joue pas. Il recrée, comme si à chaque fois il fallait redéfinir l'essence du morceau que l'on interprète.

 

Zio et Jull sur les côtés, Arno et Phil au milieu, le premier en position centerfield comme disait Creedence, et Phil en arrière. Un plaisir de le voir au fourneau. Ne perd pas un battement. De notre coeur. Avec lui le temps ne s'arrête jamais. Econome du geste, maximum d'effets pour le minimum de déplacement, tempo de métronome imperturbable mais à chaque passe c'est une nouvelle manière d'envoyer la sauce. Du style, et de l'invention, l'on s'attend toujours à ce qu'il va faire, mais seulement une fois qu'il a effectué. L'a toujours un raccourci que l'on n'avait même pas entrevu mais qui se donne à entendre comme une leçon de simplicité manifeste. Jamais en retard sur le rythme et sempiternellement un coup en avance sur notre surprise.

 

L'on ne se lasse point de le regarder turbiner. N'arrête pas un quart de seconde. La force de frappe tranquille. Les autres peuvent vadrouiller de tous côtés si ça leur chante, lui c'est l'engrenage des roulements à bille chromés qui turbinent sur le bitume. Droit devant et tous les coups sont permis. En distribue assez pour que la guitare de Jull dispose d'un camaïeu sonore qui amortira tous les dérapages électriques.

 

N'en a pas l'apparence, mais se démène comme un fou. Economise la salle de musculation hebdomadaire. Zio ne se prive pas de broder aux gros fils de sa contrebasse ses folles humeurs délirantes sur le tissu phonique issu des caisses qui encaissent la transe rythmique de Phil. A la patte, imperturbable drum qui rebondit comme la boule du billard qui revient à son point de départ après avoir dérangé nos acouphènes. C'est un batteur et c'est un battant. Imbattable. Sue, pas comme Peggy au lit, mais se vautre le visage sur une serviette, le temps d'effacer la fatigue d'adrénaline accumulée qui ne demande qu'à exploser. Chante aussi. Première et seconde voix. Ce n'est pas parce que l'on est derrière que l'on laisse tout le travail aux copains. Et puis, il y a ces quelques secondes de sifflements extatiques, soutenus en sourdine par l'harmo d'Arno, tout le mystère des grands espaces s'engouffre dans cette mélodie, ces quelques notes d'une indicible nostalgie soufflées et modulées par le larynx de Phil qui reçoivent leurs lots d'applaudissements et fort vivats de satisfaction.

 

Devant Arno veille au grain. De folie. N'ayez crainte la récolte sera bonne. Chant, guitare, harmonica, il est l'homme orchestre. Droit, grand, le bras levé, il ordonne et régente. Il n'accapare pas le regard. Son seul souci reste celui de la cohésion. Et ce soir le combo est comme un poing fermé qui abat ses boulets, un à un, redoutable. Il est comme l'aigle qui plane dans la tourmente. Précis, tranquille, il distribue les rôles et lâche les fauves à volonté selon les nécessités du moment. Le fantôme taille la route et ne supporte pas la comparaison.

numérisation0039.jpg

Velours de limousine et galops effrénés sur des pistes incertaines. Ghost Highway nous sort le grand jeu. Que des as. Ah ! Le sorcier Jull et sa flash Gordon Gretch ! Chaque intervention comme des fragmences de grabuge, moins d'étincelles qu'à Disney mais davantage de poudre dans les percuteurs.

 

Le Ghost s'impose comme un des meilleurs groupes du moment. Sacré potentiel. Le public ne se trompe pas d'éléphant, qui lui offre une ovation enthousiaste.

 

 

MAËLSTROM FINAL

 

Dernier rappel ? Mister Jull rameute la troupe, tout le monde sur le pont ! Jimmy, Las Vargas et Les Capitols rappliquent sur scène. Seront trois à jouer sur la même contrebasse, chacun son tour et les cordes seront bien gardées. Rythmique d'enfer. L'on se dépêche d'installer une caisse claire à côté de la batterie. Après une entrée en matière boogie-woogique, un peu chaotique, les choses sérieuses commencent. S'appelle-t-il Marquez ou Martinez, j'hésite à le dire, mais dès que Steph annonce qu'il ne laissera pas passer l'occase du clavier pour nous offrir Great Balls of fire, l'on sent que l'ombre du Killer va venir folâtrer sur les touches. Notre marteleur en chef s'en donne à coeur joie. L'envoie bouler sa chaise et debout, la mèche folle se baladant sur le front, il riffe à la folie, grande riffle et paires de gifles sur les touches. Y touche un max avec sa mine de gamin vicieux qui sourit de vous le mettre si chaud. L'enfonce les doigts dans les yeux des lamelles qui gémissent de plaisir.

 

Mais ne vont pas s'arrêter en si bon chemin. Mister Jull annonce la couleur. Jenny, Jenny, Jenny d'Eddie Cochran. Je ne vous raconte pas. Vous n'avez qu'à y être. Ca tangue salement devant la scène. Jolies filles qui n'arrêtent pas de danser et bons gars de hurler. Au-dessus ça dégringole les gammes à toute blindes, Miss Varguette nous en jette une style lionne furieuse qui s'en vient rugir dans vos oreilles avant de vous vous planter ses griffes en plein dans la carotide. Ouf, le morceau se termine à temps, l'on a échappé à la belle. De peu, mais assez vifs, pour promettre de revenir au prochain Roxerre Gomina 2.

 

Damie Chad.

 

URGENT, CA PRESSE !

 

LES CAHIERS DU ROCK'N'ROLL. N° 1.numérisation0026.jpg

LES CAHIERS DU ROCK'N'ROLL. N° 2.

LES CAHIERS DU ROCK'N'ROLL. N° 3.

LES CAHIERS DU ROCK'N'ROLL. N° 4.

 

 

Pas de date sur les fascicules. Ce qui n'empêche pas d'identifier la provenance. Facile, c'est écrit sur la première page. Les quatre premiers volumes de l'Encyclopédie rock de Bernard Boyat. Que l'on ne présente plus. Un fan de rock'n'roll de la première heure. Un copain qui lui fait écouter à treize ans en 1958 un 45 de Little Richard avec Long Tall Sally. Est devenu un des plus grands connaisseurs français de country music et de rock'n'roll. A écrit dans la plupart des revues spécialisées. En France, mais aussi en Amérique. A même composé des paroles pour Chris Evan qui ont fini par être reprises ou interprétées par d'authentiques chanteurs natifs de la patrie du rock'n'roll. Pour rester dans notre étroite et minimaliste configuration KR'TNT, le lecteur curieux se dirigera vers la revue Rock'n'roll et le site net rollcallblog.blogspot.com

 

Le principe est d'une simplicité biblique. Quarante pages et une moyenne de 250 entrées par livraison. Rangées par ordre alphabétique. Parfois un nom, une nationalité et un titre, sans face B, sans label, sans référence de série. Vous savez au moins que cela existe. A vous de vous lancer dans vos propres recherches. Un conseil, ne soyez pas présomptueux : si Bernard Boyat n'en connaît pas plus, il sera difficile de le dépasser. Souvent une notule de quatre à cinq lignes ( prévoyez des lunettes pour la lecture de la police ) suivie d'une disco plus ou moins étendue.

numérisation0025.jpg

Cinq pages pour un just call me Chuck Berry, huit lignes pour Dave Berry et deux pour Tom Berry. Si vous êtes célèbre c'est que vous avez des caractères ! Bref une mine d'or. Qui vous rendra malade. Avec tout ce que vous n'avez pas et tout ce que vous ignorez, vous vous sentez tout petit. Ne pas aborder ce genre de lecture si vous êtes dépressif !

 

Pour que vous ne vous sentiez pas perdu parmi tous ces américains, Bernard Boyat nous distille quelques noms bien de chez nous, les Aiglons, Hugues Aufray, Albert et sa fanfare poliorcétique ( livrée avec Les chacals de Béthune ), Au bonheur des dames, pas grand monde sur deux cents cinquante quidams mais du coup entre compatriotes l'on se sent presque de retour au pays.

 

Bref, un annuaire aux abonnés absents du rock'n'roll, indispensable. Il en existe une version sur CD-rom à ce que j'ai cru comprendre mais je n'ai jamais vu. Mes quatre premiers numéros n'éclusent pas la lettre B, imaginez l'ampleur du projet en sa totalité. L'ensemble doit être aussi gros qu'un porte-avions. Berries sur le gâteau, le tout est agrémenté de quelques photos noir et blanc.

 

Un monument dressé au rock'n'roll. Même si vous n'aimez pas lire, essayez de vous le procurer et exposez-le sur le buffet de la salle-à-manger. Vos invités vous prendront tout de suite au sérieux.

 

Damie Chad.

 

Comme l'on est gentil et que l'on se préoccupe de votre bonheur terrestre, voici quelques flyers pour vos prochains week-ends, car la vie est trop courte pour s'ennuyer !

numérisation0030.jpg

numérisation0032.jpg

numérisation0033.jpg

 

numérisation0034.jpg

numérisation0035.jpg

numérisation0036.jpg

 

 

Les commentaires sont fermés.