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16/12/2010

KR'TNT ! ¤ 32.

 

KR'TNT ! ¤ 32

KEEP ROCKIN' TIL NEXT TIMES

A ROCK LIT PRODUCTION

22 / 12 / 2010

 

2009 : PREMIERE ANNEE

¤ 1 / 01 / 05 / 09 : Old School + Burning Dust

¤ 2 / 01 / 06 / 09 : Baston Général / Bill Brillantine

¤ 3 / 05 / 11 / 09 : Johnny Hallyday / Daniel Giraud

¤ 4 / 06 / 11 / 09 : The Bitter end / Steve Mandich

¤ 5 / 07 / 11 / 09 : Quand j'étais blouson noir / J- P Bourre

¤ 6 / 10 / 11 / 09 : Violent days / Lucie Chaufour

¤ 7 / 15 / 11 / 09 : Race With the Devil / Susan Vanecke

¤ 8 / 20 / 11 / 09 : Jull & Zio

¤ 9 / 01 / 12 / 09 : Gene Vincent / Rodolphe & Van Linthout

¤ 10 / 02 / 12 / 09 : The day the world turned blue / Britt Hagarthy

¤ 11 / 03 / 12 / 09 : A tribute to Gene Vincent / Eddie Muir

¤ 12 / 03 / 12 / 09 : Telstar / Nick Moran

¤ 13 / 05 / 12 / 09 : The story behind his songs / Thierry Liesenfeld

2010 : DEUXIEME ANNEE

¤ 14 / 20 / 01 / 10 : The man who Led Zeppelin / Chriss Welch

¤ 15 / 15 / 06 / 10 : Gene Vincent / Garrett Mc Lean

¤ 16 / 08 / 07 / 10 : Concert Vellocet

¤ 17/ 22 / 07 / 10 : Pas de charentaise pour Eddie Cochran / Patrice Lemire / Classe dangereuse / Patrick Grenier de Lassagne

¤ 18 / 16 / 09 / 10 : Gene Vincent Dieu du rock'n'roll / Jean-William Thoury

¤ 19 / 23 / 09 / 10 :Gene Vincent's blue cap / Dave Smith

¤ 20 / 30 / 09 / 10 : Graine de violence / Evan Hunter

¤ 21 / 07 / 10 / 10 : Devil's fire / Charles Burnett

¤ 22 / 14 / 10 / 10 : Cash / L'autobiographie

¤ 23 / 21 / 10 / 10 : Special Lefty Frizzell

¤ 24 / 28 / 10 / 10 : Eddy Mitchell

¤ 25 / 04 / 11 / 10 : French Rockab ( Burning Dust / Ghost Higway / Rockers Culture )

¤ 26 / 11 / 11 / 10 : Ghost Higway in Concert

¤ 27 / 18 / 11 / 10 : There's one in every town / Mick Farren

¤ 28 / 25 / 11 / 10 : Sonic Surgeon

¤ 29 / 02 / 12 / 10 : Elvis Presley / Urgent ça presse ! / Look books

¤ 30 / 09 / 12 / 10 : Eddie Cochran / Urgent ça presse ! / Look Books

¤ 31 / 16 / 12 / 10 : Patti Smith / Urgent ça presse ! / Look Books

 

 

FEEL LIKE GOING HOME

 

LEGENDES DU BLUES & PIONNIERS DU ROCK'N'ROLL

 

PETER GURALNICK

 

Août 2009. 286 pp. RIVAGE ROUGE.

 

 

blues.jpgPublié pour la première fois en 1971. Ca date, mais du bon côté. Nous ne sommes qu'à quarante ans des premiers enregistrements du blues. Des années d'or, de celui que nous privilégions, le country blues. Une appellation que Peter Guralnick a fait sienne, son cheval de bataille. Difficile d'entendre ce qu'il veut dire exactement : ce n'est pas le blues du delta ou le rural blues comme on se plaisait à le nommer en France dans les années soixante, disons le blues qui commence avec Charley Patton et finit avec Willie Dixon, mais seulement en le sens où toute cette lignée de chanteurs ne sont que l'ultime segment réceptif d'une tradition qui se perd dans un passé obscur. Un temps perdu dont il ne subsisterait aucun écho magnétophonique.

 

Attention Peter Guralnick n'est pas le petit étudiant juif qui récrit les connaissances encyclopédiques collectées par ses prédécesseurs depuis sa chambre d'étudiant. C'est un fan transi mais absolu, il mouille sa chemise pour le blues et organise des concerts dans les universités. Mais le prosélytisme transplantatoire ne lui suffit pas. Foutre un bluesman dans un amphi d'Harvard il sait faire, mais il se rend vite compte que c'est un peu comme mettre un aigle royal dans la cage du zoo ou un baobab dans un pot de fleur. L'a donc pris sa petite totomobile pour voir in situ comment vivent les derniers spécimen, chez eux, in the heat of the south. Tout un programme. Pire que du Faulkner.

 

Une chose est sûre. Tous nos joueurs de blues ont le blues. Rêvent tous de l'ancien temps où c'était pire qu'avant. Les années trente c'était pas de l'apple pie à tous les étages. Déjà que maintenant ce n'est pas Byzance tous les matins ! Vous pouvez pas vous imaginer les méfaits de la ségrégation sur l'âme humaine. Humiliation à tous les étages. En gros, c'est très simple : tout se passe bien tant que vous n'avez pas affaires aux blancs. Dans le cas contraire, attendez-vous à être traités pire que des bêtes. Taillables et corvéables à merci. Ce va sans dire, mais surtout tous les coups de vice, toutes les promesses retorses, tous les boas constrictors que vous devez avaler en gardant le sourire aux lèvres et le chapeau bas.

 

C'est cela la musique que l'on aime, elle vient de là, de ces siècles d'avanies et de servage infini. Des mecs tordus par la vie auxquels vous ne pouvez inspirer confiance. En ont trop chié pour ne pas remuer du cul quand ils vont venir faire sur vos bottes. Des lascars qui se sont trouvés une liberté dans la fuite. Des années à tourner autour des plantations de juke-joints en juke-joints. Une cavale perpétuelle, la faim, les flics, les femmes, le fric, un sacré mic-mac à agencer. Rien n'appartient à personne, je te fauche tes accords sans ton accord, j'en pince pour tes cordes et va te faire pendre, je souffle dans mon harmonica l'harmonie que tu pousses dans le tien, je t'emprunte jusqu'à ton nom, le blues n'est-il pas une grande famille !

 

Les frères Chess sont formels sans tomber de leur chaise de patrons de la plus grande maison de disques de blues de Chicago, ils assènent que si un chanteur de blues n'a jamais atteint à une véritable audience nationale, n'accusez ni le racisme ambiant ni les kids du rock'n'roll, ce sont les blusmen eux-mêmes qui en sont responsables. Disparaissent du jour au lendemain, ne tapent que pour des deals de petite durée, ont tellement peur de se faire avoir qu'ils ne s'avancent jamais à découvert, ne font pas confiance à l'homme blanc, par instinct, par atavisme. Aucune possibilité de construire une carrière avec ce genre de zozos.

 

Même quand le british blues boom est venu les tirer de leur enlisement, n'y ont jamais cru, sont bien allés en Europe, ont bien fait leur numéro de bluesmen savants, ont pu être touchés de la ferveur qui les a accompagnés mais ne se sont pas laissés avoir comme des bleus. L'american Folk Blues Festival, c'était un truc d'intellos, gentils, mignons, mais ce n'était plus vraiment l'esprit du blues. N'ont pas non plus craché sur les royalties, les seules qu'ils aient touchées mais que voulez-vous Little Red Rooster par les Rolling stones c'est autre chose, ce n'est pas du blues. Vous avez le droit d'aimer, mais le blues c'est...

 

Quoi au juste ? Guralnick essaie de répondre à la question. Portrait des grands bluemen. Ceux qui ne sont plus et ceux qui survivent encore. L'ombre tutélaire de Robert Johnson . Un génie de la gratte et du texte. Une légende aussi. Un mythe inatteignable. La preuve, qui connaît Johnny Shines qui fit la route avec durant deux ans et qui vit encore en 1971 ?

 

Trop pointu pour vous ? Vous préférez que l'on vous parle de Muddy Waters. La star du blues, l'alter ego de BB King ? Un conseil ne lisez pas le reportage que lui consacre notre auteur. Certes Muddy Waters a bien conscience d'être un grand, une pointure de référence, mais quel découragement, quelle résignation, la vie n'a pas tout repris mais elle n'a pas tout donné. Il s'en tire bien certes, mais les dés étaient pipés. Il a limité la casse, mais n'est plus qu'une vieille caisse ( sans tiroir ) usée.

 

Pour Howlin'Wolf même menu. Pouvaient pas se blairer avec Muddy. Normal, se ressemblaient trop. Jouaient tous les deux dans la cour des premiers de la classe mais à la distribution des prix n'ont jamais été récompensés à la hauteur intrinsèque de leurs mérites. Et pourtant remettez-vous Dust my broom sur l'électrophone et essayez de passer un autre disque juste après ! Et ce jeu de scène, une préfiguration de Gene Vincent !

 

Ne faites pas le coup, ils furent les chantres de leur peuple. Dans les années trente oui, mais quarante ans plus tard les jeunes noirs se détournaient déjà d'eux. Ne parlons pas d'aujourd'hui, dans les ghettos on les assimile à des oncles Tom, remarquez entre nous lorsque l'on écoute les discours sur l'honnêteté du bon travailleur de Robert Pete Williams ils n'ont peut-être pas tout-à-fait tort. Que reste-t-il d'un être humain lorsque l'espoir de la justice a chassé de son âme l'esprit de la révolte ?

 

Un autre chapitre s'ouvre. Les disques Sun. Le berceau du rock'n'roll ! Le moindre bobo est capable de vous réciter la définition adéquate, à part qu'avant d'enregistrer Elvis le Pelvis Sam Philips a d'abord ouvert ses micros à tous les nègres du coin et de passage qui couinaient le blues. 208 disques de pure blues qu'il a mis en vente, jouait un peu le découvreur de talent pour Chess, leur a même refilé Howlin'Wolf. Les deux pollacks devaient être un peu trop race series ils ont pas cru en ce blanc-bec d'Elvis. RCA a compris plus vite qu'eux. Ils ont plutôt misé sur un noir pur sucre ( de canne ) : Chuck Berry. Pour eux c'était encore du blues et pas encore du rock'n'roll ! Comme quoi nul n'est prophète en sa compagnie.

 

Mais la jonction blues-rock se fait bien là, chez Sun dans cet intermède inter-racial ou blues et country se rejoignent et s'amalgament pour donner naissance au rock'n'roll. A moins que vous ne préfériez dire rockabilly pour laisser le terme rock'n'roll à ce que de son côté Bill Haley synthétise à partir des grands orchestres swing issus du jazz commercial et de l'essor concomitant du rymth'n'blues, un peu comme si les cuivres et les guitares avaient pris deux chemins différents...

 

Peter Guralnick n'insiste pas sur Presley. Même en 1971 la littérature avait déjà habillé le King sur mesure, se rend plutôt chez les outsiders. Charlie Rich, dans le creux de la vague au début des seventies. Ne dépare dans un bouquin consacré au blues. Le récit d'un has-been qui essaie de survivre chaperonné par sa femme ultra-possessive. De toutes les existences racontées dans ce livre c'est la plus bluesy, à vous tirer une balle dans la tête pour en finir définitivement avec votre vie de garçon coiffeur. Nous avons de la veine, nous connaissons la suite de la story, Charlie Rich devenu une des stars du country, reconnu en son pays. Happy end, ouf ! Car la soirée dans le club rétro de Memphis avec un public d'américains moyens parcimonieusement parsemés d'admirateurs congelés c'est à vomir tout votre repas d'avant-hier soir !

 

Ca ne peut que s'améliorer par la suite ! Avec ce grand enfant de Jerry Lee Lewis l'on atteint enfin le blues01.jpgpanthéon du rock'n'roll. Prêt à se lancer dans toutes les outrances, sa femme Myrha veille au grain avec doigté – pour une ancienne Jézabel de treize années responsable de la mort de la carrière de son mari elle apparaît surtout comme une bonne fée à la baguette pleine de retenue et de bon sens, il est dans la logique des choses que Jerry Lee l'ait renvoyée chez sa mère dans les mois qui ont suivi l'interview !

 

A un Jerry Lee qui se prend, puisqu'il est le nouveau roi de la country, pour le roi du monde, ce qui est au-dessus du roi du rock'n'roll Elvis Presley, rien n'est impossible. En plus il a raison, filez lui la plus insipide scie countrynette, il vous y collera trois accords de piano paresseux qui vous la font sonner comme une charge de cavalerie indienne à Little Big Horn. Le gentleman sudiste connaîtra bien des déboires dans la suite de sa carrière, il n'en chevauchera pas moins, même dans ses outrances les plus pitoyables – lorsqu'il part devant le portail de Graceland pour assassiner Elvis par exemple – un tel vent de folie furieuse qu'il emporte toujours l'adhésion.

 

Le livre s'achève. De nouveau chez Chess. Est-cela le retour à la maison ? Chess qui essaie de s'acclimater à ce nouveau public international qui estime par devoir moral le blues mais qui n'en achète plus. Chess qui mécontente ses vieux bluesmen qui ne comprennent plus la froideur du management style multinationale qui engrange des millions de dollars... Une page se tourne, le blues à la grand-papa est out ! La compagnie ne survivra pas longtemps à ses artistes qui l'ont rendu célèbre.

 

Un dernier petit coup de blues pour repartir. Comme un coup de poignard dans le dos. Vous n'étiez pas là vers 1930 avec les frères Chess et Muddy Waters et tous les autres, alors vous ne comprendrez rien au blues. C'est juste une question de génération. Maintenant que tout est terminé que chacun repose plus ou moins paisiblement en son cimetière, vous qui êtes vivants, vous arrivez trop tard. Out of blues !

 

André Murcie.

 

 

URGENT, CA PRESSE !

 

 

BLUES AGAIN ! N° 3.BLUES04 (2).jpg

Le blues dans tous ses états.

Trimestriel. Automne 2005.

 

On l'a choisi à cause de ce vieux Chuck Berry sur la couverture, la dernière grande idole enregistrée par Chess. Comprendrions si vous n'êtes pas d'accord. Longtemps que j'avons pas trouvé BLUES AGAIN ! en kiosque. Par contre il y a un site que je vous refile www.bluesagain.com

Sur ce un numéro méchamment rock, un article travelling sur la naissance du rock, une fiche sur Little Bob, un article central sur Chuck Berry... plus les compte-rendus des festivals hexagonaux dans lesquels on joue davantage blues-rock, nous semble-t-il. Mais le blues n'est pas oublié, ne serait-ce que cette mémo sur HC Speir qui dans son magasin de disques de Jakson procéda « aux premiers enregistrements de Charley Patton, Skip James, Tommy Jonhson et Son house ». Nous sommes au coeur du sujet de Feeling like going home de Gulranick.

Et puis, the last but not the least, les chroniques de disques. Bien écrites. Une bonne revue qui cinq après sa parution se parcours encore avec plaisir.

 

Damie CHAD.

 

LES GENIES DU BLUES. N° 10.

Les chef-d'oeuvre du blues et du rhythm'n'blues.

Editions ATLAS.

 

blues 03.jpgSur les 62 fascicules l'on a choisi celui consacré à MUDDY WATERS. C'était vendu en kiosque dans les années 90 accompagnés d'un CD. Le choix des morceaux n'était pas des plus fouillés. L'on ne se fatiguait pas toujours : l'on allait au plus accessible même si parfois les titres recueillis ne correspondaient pas à ce pour quoi l'artiste était plébiscité dans le livret d'accompagnement.

Un texte de présentation hâtif, des photos témoignages, une frise chronologique schématisée, et c'est à peu près tout. Du temps où le net balbutiait ce genre de séries était nécessaire... Parfait si vous n'aviez jamais entendu parler de l'artiste, trop superficiel si vous êtes déjà un amateur. Les collectionneurs se la procureront coûte que coûte mais vous, achetez-vous plutôt le titre présenté dans LOOK BOOKS !

 

 

LOOK BOOKS !

 

NOUVELLE ENCYCLOPEDIE DU BLUES.

GERARD HERZHAFT.

1984. Jacques Granchet Editeur.

 

De cette encyclopédie du blues de Gérard Herzhaft il existe plusieurs moutures. Son indéniable qualité est un blues02.jpgappel à la réédition. Nous tenons là un objet qui ne dépare pas à côté des productions américaines. Un must, Gérard Herzhaft est un des meilleurs spécialistes de la musique populaire d'outre-atlantique.

Ici nous possédons la mouture parrainée par BEST, la revue longtemps concurrente de ROCK'N'FOLK, qui ne survécut pas aux douloureuses eighties. Que voulez-vous la montée du libéralisme coïncida avec le déclin du rock'n'roll, fut-ce un hasard ? Bref BEST à l'instar de sa glorieuse rivale avait voulu posséder aussi sa propre collection de livres rock... nous vous conseillerons de rechercher chez les bouquinistes les tomes I & II de HARD ROCK écrits en collaboration Jean-Yves Legras par un des habitants les plus rock de la bonne ville de Provins, le célèbre Hervé Picart dont les fabuleuses chroniques furent de véritables mots d'ordre d'achat pour des générations de lycéens enthousiastes...

Cette édition du texte de Gérard Herzhsaft bénéficie des photographies couleurs de Jean-Pierre Leloir, qui valent le détour. Ah ! Ce regard inquiet de Screamin' Jay Hawkins les mains plaquées sur le clavier de son piano !

De toutes les manières ce bouquin est un classique que toute personne qui voudrait ouvrir la bouche pour parler de rock'n'roll et de blues devrait savoir par coeur. Irremplaçable. Indispensable.

Damie Chad.

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