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16/12/2010

KR'TNT ! ¤ 31.

 

KR'TNT ! ¤ 31

KEEP ROCKIN' TIL NEXT TIMES

16 / 12 / 2010

 

2009 : PREMIERE ANNEE

¤ 1 / 01 / 05 / 09 : Old School + Burning Dust

¤ 2 / 01 / 06 / 09 : Baston Général / Bill Brillantine

¤ 3 / 05 / 11 / 09 : Johnny Hallyday / Daniel Giraud

¤ 4 / 06 / 11 / 09 : The Bitter end / Steve Mandich

¤ 5 / 07 / 11 / 09 : Quand j'étais blouson noir / J- P Bourre

¤ 6 / 10 / 11 / 09 : Violent days / Lucie Chaufour

¤ 7 / 15 / 11 / 09 : Race With the Devil / Susan Vanecke

¤ 8 / 20 / 11 / 09 : Jull & Zio

¤ 9 / 01 / 12 / 09 : Gene Vincent / Rodolphe & Van Linthout

¤ 10 / 02 / 12 / 09 : The day the world turned blue / Britt Hagarthy

¤ 11 / 03 / 12 / 09 : A tribute to Gene Vincent / Eddie Muir

¤ 12 / 03 / 12 / 09 : Telstar / Nick Moran

¤ 13 / 05 / 12 / 09 : The story behind his songs / Thierry Liesenfeld

2010 : DEUXIEME ANNEE

¤ 14 / 20 / 01 / 10 : The man who Led Zeppelin / Chriss Welch

¤ 15 / 15 / 06 / 10 : Gene Vincent / Garrett Mc Lean

¤ 16 / 08 / 07 / 10 : Concert Vellocet

¤ 17 / 22 / 07 / 10 : Pas de charentaise pour Eddie Cochran / Patrice Lemire / Classe dangereuse / Patrick Grenier de Lassagne

¤ 18 / 16 / 09 / 10 : Gene Vincent Dieu du rock'n'roll / Jean-William Thoury

¤ 19 / 23 / 09 / 10 :Gene Vincent's blue cap / Dave Smith

¤ 20 / 30 / 09 / 10 : Graine de violence / Evan Hunter

¤ 21 / 07 / 10 / 10 : Devil's fire / Charles Burnett

¤ 22 / 14 / 10 / 10 : Cash / L'autobiographie

¤ 23 / 21 / 10 / 10 : Special Lefty Frizzell

¤ 24 / 28 / 10 / 10 : Eddy Mitchell

¤ 25 / 04 / 11 / 10 : French Rockab ( Burning Dust / Ghost Higway / Rockers Culture )

¤ 26 / 11 / 11 / 10 : Ghost Higway in Concert

¤ 27 / 18 / 11 / 10 : There's one in every town / Mick Farren

¤ 28 / 25 / 11 / 10 : Sonic Surgeon

¤ 29 / 02 / 12 / 10 : Elvis Presley / Urgent ça presse ! / Look books

¤ 30 / 09 / 12 / 10 : Eddie Cochran / Urgent ça presse ! / Look Books

GLORIEUSE PATTI !

 

JUST KIDS

 

PATTI SMITH

 

326. DENOEL. OCTOBRE 2010

 

patti smith01.jpgpatti smith02.jpgLe rock'n'roll mène à tout. Encore faut-il en sortir. Un livre d'amour. Avant tout. Entre un homme et une femme. Incidemment il se trouve que lui s'appelle Robert Mapplethorpe et elle Patti Smith. Ce qui nous intéresse. Certes Patti Smith vous a pris avec l'âge des allures de vieille grand-mère du proto-punk, et semble avoir gagné en respectabilité ce qu'elle a perdu en créativité. Mais Just Kids évoque avant tout les premières années de 1969 à la fin des années 70. Une décennie fabuleuse qui commence par le summer love et se termine sur les désillusions de l'after-punk.

 

Une femme qui a su attirer en ses filets un des musiciens de groupes aussi essentiels au rock'n'roll que MC 5 et Blue Oyster Cult ne saurait être tout à fait mauvaise. Au sens biblique du terme. Car le rock'n'roll américain pue l'encens et la bondieuserie – le gospel n'est jamais loin - à plein nez. A plein sexe. C'est peut-être pour cela qu'il nous est aussi essentiel car il faut filer de sacrés coups de pieds au baudet christique pour s'en débarrasser.

 

Mais commençons par l'histoire d'amour. Avis aux amateurs c'est moins fringuant que Johnny Cash et June Carter, mais un peu plus déchiré que Johnny et Sylvie. Elle est venue de sa province pas très lointaine et lui de sa famille voisine. La pure jeune fille pauvre qui rêve de devenir artiste et le fils dévoyé de bonne famille qui refuse le sentier tracé par Papa. Deux paumés qui passent un pacte. Non pas avec Satan, mais l'un avec l'autre. Chacun soutiendra l'autre. A tour de rôle chacun sera la muse et l'artiste de l'autre. Comment voulez-vous qu'à ce tarif-là le jeune garçon ne vire de bord petit à petit ! Mais cela ne change rien, les amants deviendront peu à peu amis, mais entre eux l'amour et la tendresse ne faibliront jamais. Ils peuvent se perdre mais se retrouveront toujours. Jusqu'à ce que la camarde ne vienne les séparer définitivement. Mapplehorpe mourra bêtement du Sida, comme tous les homosexuels de sa génération perdue.

 

Entre temps, Patti a donné naissance à deux enfants, et tous deux ont atteint la célébrité. Amour gloire et beauté quand vous nous tenez après déboires et misères qui oserait s'en plaindre ! Rendons justice de classe à Mapplethorpe. Il n'a pas volé le succès. Il lui a couru après. Toutes ses brisures, toutes ses hantises, tous ses vertiges et tous ses délires, ne furent peut-être que la transcription de ce manque redoutable de sécurité sociale qu'induisit son renoncement adolescent à l'édredon familial. Privé de ses filets de protection le petit-bourgeois en révolte n'aura de cesse de les reconstituer.

 

Il vous suffit d'aller faire un tour sur le site ( papier photo y égale papier glacé ) de la fondation Mapplethorpe pour comprendre que la récupération de l'artiste par la société contre laquelle en sa jeunesse il s'est révoltée, est appelée d'une manière plus ou moins consciente par l'artiste lui-même. Nous ne doutons pas de la sincérité de Mapplethorpe, mais la sincérité est très souvent une vertu chrétienne déguisée. Ceux qui essaient une descente aux enfers pour gagner leur paradis nous semblent suspects.

 

Si Robert et Patti se sont tant aimés, le hasard y est peut-être pour une portion congrue, Patti était trop admirative d'Arthur Rimbaud pour ne pas comprendre ce qui s'est tramé dans le refus de la poésie qu'exerça le poëte à l'encontre de sa propre oeuvre. Quand on connaît la joyeuse inanité des paroles de nos rockers préférés l'on ne peut être qu'agréablement surpris de l'itinéraire de Patti Smith qui est venue au rock par la poésie. Le rock déserte la rue et se fourvoie dans les high school. Le même mouvement se produisit en Angleterre. Si les pionniers furent des fils de prolo, la deuxième génération gravita autour des campus universitaires. Le rebelle s'efface devant l'artiste.

 

A New York Patti Smith se trouve en prise directe avec la jonction de la poésie beat et de l'électricité. Les lectures de poèmes tel qu'un Dylan Thomas les aura initiées dans les années cinquante dérivent lentement mais sûrement vers un accompagnement électrique. Just Kids est un témoignage éclatant de cette confluence qui ne coulait pas de source. L'on aurait pu croire que ce croisement se ferait plus naturellement par l'intermédiaire du folk acoustique, mais même Dylan ( Bobby pour les intimes ) ne résista pas au courant.

 

Peut-être cela fut-il une espèce de fuite généralisée devant l'emprise du politique qui transforma le folk en réseau protestataire. Toute une jeunesse se retourna à corps perdu vers la rébellion rock pour ne pas avoir à s'impliquer dans une dérive révolutionnaire jugée par trop extrémiste. Allumer un pétard est moins dangereux qu'enflammer la mèche d'une bombe.

 

patti smith03.jpg

Il est toujours passionnant d'essayer de comprendre comment un destin individuel s'inscrit plus ou moins symboliquement dans les contradictions de son époque. Mapplethorpe jalouse Andy Warhol, et Patti Smith entre en symbiose avec le personnage de Jim Morisson. Le choix de nos idoles nous trahit aux yeux des autres. Entre le faiseur et le poëte, immense est la distance.

 

Une des parties les plus intéressantes du livre conte le séjour des deux amants au Chelsea Hôtel . Nous y côtoyons toute la faune qui grouillait autour de la Factory. Nous ne sommes pas loin du Velvet Underground. Patti Smith a bon goût. Elle cite à plusieurs reprises Hank Williams comme une de ses influences. Elle chroniquera des disques pour les magazines les plus importants de la contreculture américaine notamment Creem. Elle rencontrera aussi cette dernière reine du blues que fut Janis Jopplin.

 

Just Kids est un peu le livre de la longue gestation de Horses, son premier trente-trois tours que nous avons patti smith08.jpgbeaucoup aimé en son époque, qui débordait de super-groupes vieillissants, car ce fut un disque qui marqua comme un retour à quelque chose d'essentiel, de consubstantiel au rock'n'roll. Au-delà de toutes ses imperfections – et aujourd'hui ce que appellerions ces longueurs – que vous ne confondrez pas avec des temps morts – il possède l'énergie. Le chant y est parfois maladroit et l'orchestration sans trop d'imagination, mais la voix sort des tripes, pas celles des circonvolutions pelviennes mais de celles plus haut qui forment nos méninges, et le combo balance sur une mer démontée comme un rafiot prêt à couler. Il y a de l'urgence et du désir. De la haine et du plaisir. Patti y psalmodie ses mélodies rythmiques emportée dans une sorte de transe boiteuse.

 

Et puis le vers frontal de Gloria, comme craché à la gueule de l'Amérique puritaine bien-pensante :

 

Jesus died for somebody's sins but not mine

 

Jésus est mort pour les pêchés de quelqu'un, mais pas pour les miens !

 

Rien que pour ça, on lui donnerait le bon dieu du rock'n'roll sans confession, à cette petite !

Même si depuis et parfois elle semble avoir mis un peu trop d'eau bénite dans son bourbon d'origine incontrôlée.

Damie Chad.

 

 

 

PRESAGES D'INNOCENCE

 

PATTI SMITH

 

2007. Traduction de JACQUES DARRAS. BOURGOIS.

 

patti smith07.jpgLa même collection qui vit paraître en France Seigneurs et Nouvelles Créatures de Jim Morrison. Comment rêver d'une plus efficace caution rock ! J'aurais préféré mettre la main sur WIITS mais les sorcières en édition américaines se sont faites invisibles dans l'armoire à bouquins. Amis rockers, ne tremblez point je ne vais point me lancer dans une longue explication de textes. C'est que Patti Smith, d'après moi écrit beaucoup mieux qu'elle ne chante, et ce n'est pas toujours facile de bien l'entendre. Les Présages d'innocence sont bafoués. Le recueil entier est une ode à la souffrance des faibles laminés par la cruauté du monde. Attention, c'est pas cucul la praline, c'est plutôt fort et bien venu. Avec toujours cette arrière vision christique qui encombre les cervelles des américains modernes. Certes nos cow-girls d'outre-Atlantique adorent le stupre mais s'obligent à croire qu'elles sont toutes revêtues des haillons pourpres de Babylone la prostituée. Arrière-fond de puritanisme protestant qu'aucune couche(rie) de peinture ne parvient à recouvrir intégralement. La crotte du péché revient toujours à la surface.

 

N'empêchent que des lyric comme ( j'ouvre le livre au hasard et je pioche ) :

 

Cast your pearl pen the pink fat night.

Comb ashes from the garden asylum,

the white cliff of ambition shedding.

Shoot baby shoot, powers can alter.

 

Jette tes perles dessine l'épaisse nuit rose

Peigne les cendres à l'asile du jardin,

Effeuille la blanche falaise de l'ambition

Tire, baby, tire, les puissances parfois varient

 

ça possède plus de gueule que Baby I love you, Baby you love me too !

 

Evidemment la traduction ne casse pas les manivelles, je l'ai même un peu remaniée, mais en anglais, ça claque autrement : admirez ce pearl pen the pink du premier vers, quel cadeau pour un chanteur qui sait cracher les mots ! Amis rockabs secouez vos plumes pleines de plomb, il y a du travail auquel s'atteler.

 

 

 

LOOK BOOKS

 

PATTI SMITH. TROIS. CHARLEVILLE. STATUES. CAHIER.

Actes Sud / Fondation Cartier pour l'Art Contemporain. Mars 2008.

patti smith04.jpgpatti smith05.jpgpatti smith06.jpg

Vendu lors de l'exposition Patti Smith de 2008 à la Fondation Cartier. In Paris. Ca pue un peu l'arnaque sous plastique. Trois livres, trois carnets réunis sous un semi étui de papier fin. Noir, gris, blanc. Le premier volume offre le récit du voyage que Patti effectua en 1973 à Charleville Mézières sur les traces de son idole charismatique Arthur Rimbaud. Un texte pas très long, version française et américaine relatant son périple peu palpitant – vous le retrouverez in extenso dans Just Kids, le tout agrémenté de quelques photos des lieux visités et de pages arrachées au carnet de voyage de la miss. For fans only. ( Ceux de Rimbaud ).

Tome 2 : des photos de statues prises encore par la miss aux quatre coins du monde. Ecrivains, monuments aux morts et arts religieux. Sympathiques mais pas essentiels. La photographie en tant qu'universel reportage du monde... For fans only. ( Ceux de Patti Smith ).

Tome 3 : quatre pages manuscrites de la miss, qui bonne âme vous avertit que la centaine qui restent tout en blanc sont pour vos épanchements solitaires. L'arnaque. ( Pour tous ).

 

 

 

URGENT, CA PRESSE !

 

ROCK'N'FOLK. N° 519. Novembre 2010.

Non on n'est pas devenu fou, on sait bien qu'on l'a déjà chroniqué la semaine dernière, mais l'on a aussi un rock folk 01.jpgpeu de suite dans les idées : c'est pas pour la photo de Patti Smith en couve, c'est parce que pour les fainéants et les petits lecteurs ils ont résumé l'essentiel de JUST KIDS en dix pages, dont cinq de photos grand format, ce qui diminue le pensum d'autant.

ANNONCE CONCERT

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