02/12/2010
KR'TNT ! ¤ 29.
KR'TNT ! ¤ 29
KEEP ROCKIN' TIL NEXT TIMES !
LIVRAISON DU 02 / 12 / 2010
A ROCK LIT BLOG'N'ROLL
RAPPEL Bandes : ¤ 5 ¤ 6 ¤ 17 Blues : ¤ 21 Concerts : ¤ 1 ¤ 2 ¤ 3 ¤ 9 ¤ 12 ¤ 17 ¤ 26 ¤ 28 Country : ¤ 22 ¤ 23 Disques : ¤ 25 Gene Vincent : ¤ 4 ¤ 7 ¤ 8 ¤ 10 ¤ 11 ¤ 13 ¤ 15 ¤ 18 ¤ 19 ¤ 27 French Rockab : ¤ 1 ¤ 2 ¤ 9 ¤ 25 ¤ 26 Films : ¤ 6 ¤ 21 Livres : ¤ 4 ¤ 5 ¤ 7 ¤ 8 ¤ 10 ¤ 11 ¤ 13 ¤ 14 ¤ 15 ¤ 17 ¤ 18 ¤ 19 ¤ 20 ¤ 22 ¤ 27 ¤ 29 Pionniers : ¤ 20 ¤ 29 Presse : ¤ 29 Rock Anglais : ¤ 12 ¤ 14 Rock Français : ¤ 3 ¤ 16 ¤ 24 ¤ 28 |
THE KING IS DEAD !
Certes le roi est mort. Elvis n'est plus. Est-il vrai que cela ne nous a pas autant chagriné que nous aurions dû l'être ? Je me souviens de tous ces gens qui, en ce mois de juillet 76, ont tenu à me témoigner de leurs condoléances, mi-gênées, mi narquoises, mi sincères quant à la disparition d'Elvis Presley. Dans mon village j'avais la réputation d'être un amateur de vieux rock, et sur mes étagères certainement bien plus de vinyls de l'idole – que je n'écoutais pratiquement plus depuis plusieurs années – que ces quasi-inconnus qui venaient à moi, je l'ai compris par la suite, pour se réchauffer au mythe, peut-être pas le dernier, mais sûrement le plus accessible du vingtième siècle, qui couvait sous la cendre.
Et depuis ces premiers jours de deuil le phenix presleysien n'a plus arrêté de renaître de ses cendres. Pourtant des scories discographiques et cinématographiques il en a rejeté à lui tout seul plus que dix mille volcans islandais. Mais aujourd'hui avec le recul du temps ses moindres bluettes vous arrachent des larmes puisées au fond de notre coeur crocodile.
Soyons justes, il a aussi recraché, non pas une poignée de pépites inaltérables, mais un amoncellement de ces météorites d'or dont une seule est assez nocive pour précipiter l'extinction des dinosaures. Et entre 1954 et 1956 une partie du vieux monde dinausorien des adultes s'est volatilisé pour toujours. C'est comme les Viet-Nam, il en aurait fallu une dizaine d'autres pour venir à bout de la libre entreprise américaine. Mais l'Oncle Sam a su récupérer la mise et expédier à toute vitesse en charter vers l'Europe la dissidence rock'n'roll. Allez voir ailleurs si vue de loin l'herbe du Kentucky vous paraît plus bleue ou plus blues.
Il est possible qu'Elvis n'y fut pour rien. Il a surfé sur la vague, il a talentueusement tenu son rôle de marionnette emblématique. Il a fait ses trois petits tours réglementaires, il est rentré sagement dans sa boîte, mais il n'est pas parti. Il est resté là. Sur la scène, un peu comme un gros pantin pathétique. Beaucoup dans notre imaginaire. Tel un roi. Indétrônable.
Damie Chad.
Nous présentons ici trois livres qui ont tous un rapport avec la mort d'Elvis Presley. Nous qualifierons le premier d'autopsique, le second, dû au plus célèbre de ses fans français, de survivaliste. Le troisième de déploratif.
ELVIS. SES DERNIERS JOURS. LA VERITE.
CHARLES C. THOMPSON II et JAMES P. COLE.
276 pp. Mai 1992. EDITIONS LINCOLN.
Terrible. Toute la vérité, rien que la vérité. Des enquêteurs au-dessus de tout soupçon. Des journalistes. Nous sommes tranquilles, nous sommes partis pour le Gracelandgate que tout le monde attend. C'est lorsque les cadavres sont encore chauds qu'ils ont la chance de se mettre à puer le plus vite.
A écouter nos deux détectives, nous allons en tomber de cul, une pluie de révélations ! Même l'Association Les Amis d'Elvis, remerciés par l'éditeur, se sont laissés mener par le bout du nez. Elvis, il était tout de même moins apple pie que le fan moyen. Moins tarte que Mickaël Jackson par exemple qui s'est fait prendre comme un jeunot. L'avait pas compris le roi de la pop qu'il aurait dû faire comme son posthumial beau-papa d'un temps, mourir d'abord, recevoir les journalistes après. S'est retrouvé avec sa naïveté sur les bras le Jackson One et un procès pour pédophilie en prime. Des années de vie gâchée pour avoir cajolé une hyène.
Pour Presley les chacals de service n'auront gâché que des années de mort. Le résultat est moins grave. Mais l'incivilité commise tout aussi condamnable. Ils ont pourtant mis leur blouse blanche de circonstance, nos deux Rouletamerde avant de se lancer dans l'autopsie comparée du cadavre.
Ne l'ont comparé qu'à leur envieuse médiocrité, mais ce rapport final-là ils n'en parlent point. Leurs tristes figures de M. Propre qui lavent plus dégueulasse, ils l'ont astiqué avec soin. Plus candides qu'eux, tu n'y crois pas. Mais il est temps de regarder ce que cette charogne de Presley a dans le ventre.
Incroyable mais vrai ! Il n'y a pas que du beurre de cacao. Mais des pilules. Des dizaines de pilules. Des centaines de pilules. Des milliers de pilules. Des pilules pour dormir. Des pilules pour se réveiller. Des pilules pour manger. Des pilules pour maigrir. Des pilules pour péter. Bref vous l'avez compris des pilules.
Voici le nom du docteur personnel d'Elvis, voici la liste des médecins occasionnels qui ont délivré prescription sur prescription, voici la liste des pharmacies qui fournissaient Elvis et tutti quanti. Pardon, Tutti Frutti.
J'ai le regret de l'apprendre aux lecteurs de Keep Rockin' Till Next Times, mais Elvis menait une vie un peu rock'n'roll, il bouffait des sandwichs survitaminés, il ne se couchait jamais la nuit, faisait crac-crac avec toutes les jolies filles qui passaient à sa portée. Gros macho pas macro pour un quart de dollar, il picolait avec les copains, et en prime il s'adonnait à un trop-plein d' autres turpitudes qui ne rentrent pas précisément dans une hygiène de vie super-bio. Au lieu de se livrer à la méditation transcendantale, cet être infâme se goinfrait de westerns... Comment voulez-vous qu'avec une telle hygiène de vie notre King ne devienne un drogué ! Pas à l'héro, pas à la coco ni à la colle scotch, mais aux médicaments.
Elvis a connu l'enfer. Incapable de décrocher. La seule désintoxication qui le délivra de sa dépendance fut son décès. Son addiction devint inéluctable au bout d'un certain point de non-retour. A trop tirer sur l'élastique arrive un jour où il casse. Rien de plus, rien de moins. Pas de quoi en faire un drame. Ni un livre du genre je me lave les mains dans une eau sale mais c'est pour l'édification du lecteur et de mon porte-feuille. Qui sait rester aussi discret que la majorité silencieuse des bien-pensants et des born again.
Pour les noms, les insinuations, les jugements à l'emporte-pièce ils sont intarissables nos bienfaiteurs de l'humanité. Sont prêts à dénoncer publiquement toute personne qui a fourni un quart de pilules à notre chanteur. Ils ne se gênent pour aller fouiller dans la vie de leurs interviewés. Il n'y a que dans leur propre existence où l'on ne trouve rien de répréhensible puisqu'ils n'en parlent jamais. La bonne conscience de ces deux plumitifs nous débectent.
Se demandent même pas si Elvis n'était pas en dépression et sur quoi reposait cette souffrance. Ils traquent un coupable, accusé, restez couché dans votre cercueil, nous avons amoncelé toutes les preuves contre vous. Vous permettez monsieur nous salissons votre mémoire. C'est le seul moyen que nous avons trouvé pour gagner notre argent sur votre dos.
COMPLOTS A MEMPHIS.
DICK RIVERS
EDITION N° 1. 264 pp. 1989.
Le rock français doit à Dick Rivers quelques versions particulièrement teigneuses de standards superbement kaotisés. Je pense à un Summertime Blues de 1968 ou par exemple à un album comme Dick'n'roll. Liste non exhaustive.
Depuis des années l'on attendait le livre du frère ennemi Schmall, et comme souvent Dick dégaina en premier. A l'époque je n'avais pas osé le lire. Dick le chat et ses combos sauvages, tant que vous voulez. Dick le violoneux et ses cordes à briser tous les hôtels de la planète, j'encaisse encore. Mais Dick romancier, même avec Brice Couturier comme ingénieur du son, laissez-moi hésiter.
Mea culpa. Par ma faute je me suis privé de dessert durant plus de six ans. Saint Hammett pardonnez-moi ! D'abord il y a cette joie d'écriture qui aligne cartons et cadavres avec un savoir-faire exquis. Ensuite notre héros, un privé américain qui pense plus vite que son ombre, qui court encore plus vite que Ran-Tan-Plan derrière les filles et les voitures en sifflotant des airs de jazz... Enfin il y a cette fin morale qui verra notre driver incomparable se convertir au rock'n'roll.
Et puis bien sûr il y a l'intrigue qui colle au plus près de la mythologie de cette musique de dégénérés blancs et noirs sordidement emmêlés. En prime un très beau portrait de Bo Diddley en cinq lignes suivi d'une admirable eau-forte en cinquante pages de Chuck Berry. Ballade en eaux troubles, de la mort de James Dean à celle de John Kennedy, le tout sur fond de R'N'R et de KKK.
Policier et politique, ce Complot à Memphis relève du roman à thèse. Notons que pour être un amateur inconditionnel de la musique et de l'époque de sa jeunesse Dick Rivers n'en a pas moins longuement réfléchi sur la signifiance historiale des sixties. It's not a rock'n'roll suicide, it's a rock'n'roll lucidity.
( Septembre 95 )
PS : deux pionniers peuvent en cacher un autre. La chronique n'y fait aucune illusion mais c'est bien Elvis Presley qui se trouve être la cible ultime de ce complot à Memphis. Rassurez-vous, le roi du rock a plus d'un tour dans son sac. Pour la couronne, c'est une autre affaire... A lire absolument.
ELVIS MON AMOUR
LUCY DE BARBIN. DARY MATERA.
MICHEL LAFON / CARRERE. 400 pp. 1988.
Le titre suffit. Ne m'interrogez pas sur le contenu. Tout au plus condescendrais-je à vous révéler que ce livre peut être lu comme un document ethnologique sur le Sud des USA dans les années cinquante. Une manière comme une autre de vous laisser à la porte de Graceland. Tout le monde n'est pas admis à rentrer dans le paradis-toc de la grande Amérique. Pour les visites tout est prévu : il vous suffira de quelques dollars. Alors, payez, regardez, filez. Ne venez pas marcher sur mes chaussures de daim bleu. Ne vous appuyez pas sur les pare-chocs en or de ma cadillac. Il y a vraiment une différence entre vous et moi. Quoi que vous fassiez vos ricanements vous donnent l'air niais.
Elvis Presley fut. Il ne fut – rien. Entendez par là qu'il ne fut pas le roi du rock'n'roll, ou le chanteur le plus populaire du siècle. Non Elvis Presley fut. Et c'est tout. Evidemment comme tout un chacun il lui fallu faire semblant d'exister et lui aussi dut pactiser avec la médiocrité ambiante. Mais au contraire de vous il n'avait aucune idée de ce qu'il trahissait. Pourquoi ce gamin ignorant atteignit-il d'emblée à l'Être, quand un Heidegger doit tourner autour du pot durant quatre-vingts ans ? Nul ne saurait répondre à cette question. Surtout pas Presley qui est mort de n'avoir jamais su la poser.
Elvis reste le symbole de nos vies possibles. Pathétiques et inachevées. Vivre vite et mourir vieux. Eternels adolescents astreints à apprendre un métier alors que seuls les états de barde et de guerrier sont dignes de l'âme humaine. Le King et une voix d'or. Trois chansonnettes fredonnées par maman et les nègres du coin. Cela suffit pour être immortel et devenir un dieu.
Elvis nous a appris que les dieux meurent aussi. Ils dépérissent de n'avoir su combattre leur nature divine. Car tout comme nous essayons de surmonter l'homme, les dieux doivent se faire sur-dieux. Cette apothéose incessante de notre nature à notre sur-nature est le seul élément éthérique auquel nous devons nous efforcer. Elvis est mort de ce mal étrange que nous appelons renoncement. Mais la fêlure, la faille qui rompit vers le sol cette hyperbole de folie et de furie, elle est en nous encore bien plus présente qu'elle ne le fut en lui-même.
Il nous reste lesdisques, les photos, les films, les vidéos, les souvenirs et les témoignages, les réglements de compte et les affabulations. Les hommages. For fans only.
( Septembre 1995 )
URGENT, CA PRESSE !
Jetons
un coup d'oeil sur la concurrence ! La presse rock en France n'en est pas à son coup d'essai. Cette page se donne pour but de feuilleter les confrères, de toutes sortes, de toutes tendances... juste pour voir, signaler les vrais amis et dénoncer les faux-frères. Du magazine couleur sur papier glacé qui rolle pour vous depuis 40 ans à la feuille de ch(ou)anvre mal ficelée, il y a de quoi maudire et s'extasier.
JUKEBOX. SPECIAL EDDY MITCHELL.
Hors-série trimestriel N° 11 : octobre 2010.
84 pages. 10 €.
L'actualité fait bien les choses. Commencer cette nouvelle crocknique par JUKEBOX c'est un peu rendre hommage à DISCO-REVUE, la mère de toutes les batailles de la presse rock française. Gloire et hommage à Jean-Claude Berthon, l'initiateur !
Sur ce, se sont pas foulés chez Jukebox. Pour le père Eddy se sont contentés de repasser les plats. Du réchauffé. Des articles parus dans les années quatre-vingt dix, pour la plupart. Le système est simple. Copier / Coller. L'on n'hésite pas à répéter la même opération à plusieurs reprises. Sous prétexte de commenter les rééditions et les originaux, l'on décrit, disque par disque, la production mitchellienne. Comme l'on est un peu fatigué de naissance l'on s'arrête à Jambalaya, pour le tour du même tonneau et les deux derniers, attendez 2030, avec un peu de chance... Question honnêteté intellectuelle, il aurait mieux valu intituler cela Discographie 1960 – 2006... Jukebox est irremplaçable certes, mais il vous a parfois un petit côté tirelire déplaisant.
Pour lespages sur Les Chaussettes Noires, une réactualisation s'impose. Se promenant, l'année dernière aux alentours du Quai de Jemmapes, à Paris, ma fille est tombée sur une cloche qui ne faisait pas ses Pâques mais la manche ( pas de guitare ), c'était pas aussi désopilant que le twist du Père Noël, mais c'était un des anciens membres ( l'a été incapable de me répéter son nom ) du divin quatuor ( je sais, avec Eddy égale cinq, comme les trois mousquetaires avec d'Artagnan ) ! Comme quoi, avec l'âge les chaussettes deviennent de plus en plus noires. Splendeurs et misères des rockers, mais où sont les fans ?
RAP MAG.
US EDITION N° 7.
Octobre-Novembre 2010. 96 pp. 5,50 €.
Devait atterrir dans une cellule de Fleury mais les matons l'ont refusé, plutôt bon signe. Ne sachant quoi qu'en faire je l'ai donc ouvert et lu. Pas tout à fait mon style de musique, au cas vous ne vous en seriez pas aperçu, moi c'est plutôt rock'n'roll, mais je n'ai pas été aussi perdu que je le craignais. Une photo de l'Apollo – ici reposa James Brown - en première page et Rock'n'roll Hall of Fame en gros titre dans les News, en page 13. Qu'oser demander de plus !
L'inconnu c'est après. On n'est quand même pas sur une autre planète. Les arrières-petits-fils ont la gueule aussi sombre que leurs arrières-grands-pères. Tous des noirs. A croire qu'ils ne sont pas encore sortis des ghettos. C'est un numéro spécial Harlem. Tous les rappeurs du quartier sont passés en revue, les stars, les espoirs et les tocards. De toutes les manières je n'en connais pas un seul à part Doctor Dre. Manque de pot, il est mort depuis quinze ans.
Après une lecture attentive entre les lignes j'en conclus que le rap n'existe plus, l'on parlerait plutôt de hip-hop. Un peu comme dans les seventies le terme rock'n'roll a été remplacé par pop-music. D'ailleurs il semble qu'après avoir été contaminé par la R'n'B, le rap louche de plus en plus vers la pop. Que voulez-vous, tout se perd. Faut dire qu'avec l'augmentation des loyers, la rue fait de moins en moins entendre sa voix. Qu'elle soit noire ou blanche, la bourgeoisie s'infiltre partout. Même dans Harlem. Si l'on murmure en plus que les stars arrivées oublient un peu d'où elles proviennent et qu'elles participent de plus en plus de la boboïte aigüe, il y a de quoi flipper.
Tout n'est pas si noir. Il reste encore quelques rebelles qui ne rêvent pas en secret d'imiter les riches quand ils auront de la tune. Mais les plus lucides ne se font guère d'illusion. Le système a déjà digéré le blues et le jazz, il ne fera aussi qu'une bouchée du rap qui commence à perdre son identité. Le grand mix acculturel est en marche. Le roi dollar récupère la mise de toutes les révoltes. Ces derniers temps l'on voit des rappeurs porter le perfecto, avec les chaînes. Voulez-vous en rire ou en pleurer ? Pacotille ou citation ? Pillage ou reconnaissance ?
Méditons les paroles d'Immortal Technique qui après avoir établi un sacré distinguo entre identité et culture déclare : « Ca me fait penser aux gens qui disent je suis fier d'être américain. OK, mais je leur réponds qu'as-tu fait pour l'Amérique ? A part haïr les gens qui ne sont pas américains ? Et surtout qu'est-ce que l'Amérique a fait pour toi ? ». Titre de l'article : Rebel without a pause.
Culture rap. Culture rock. Qui se cache derrière cela ? Ou plutôt, qu'est ce qui est en jeu derrière cela ?
Damie Chad.
LOOK BOOKS !
GHOSTS SONG
JEAN-MARC PAU.
ALAIN BEAU
LET EDITEUR
Tirage limité à 1000 exemplaires. 5 €. 2008.
Celui-là vous avez toutes les chances de ne pas l'avoir vu. C'est un véritable livre de poche, se cale facilement entre votre jeans et la fiasque de bourbon qui épouse la forme de votre fesse droite. Petit éditeur, petit livre et mini collection. Si vous êtes curieux jetez un coup d'oeil sur www.alainbeaulet.com
C'est le principe du Rock Dream de Peellaert. Une page, un chanteur. Mais en noir et crème. La crème des musiciens avant tout. Pas n'importe lesquels, les m
audits, ceux qui ploient et brûlent, ceux qui vivent leur existence sur un mode mélodramatique. Suffit de regarder leur figure pour comprendre. Jean-Marc Pau leur a parfait à tous une grosse tête. Pour que vous puissiez mieux voir quelles calamités spectrales ils arborent sur leur visage.
La légion des damnés. Du rock'n'roll. Pas seulement. Du jazz et du blues aussi. Sans oublier la soul. Et de l'électrique sixties and seventies. Une vingtaine de noms. Les places sont chères. Et le dieu que vous êtes n'y reconnaîtra pas forcément les siens. Pas de pionniers. On peut comprendre, mais l'horrible faute de goût qui met Gainsbourg en couverture – il faut vendre ! - nous ne la pardonnerons pas. Faut pas se tromper d'étage. Entre un John Lee Hooker et un a french variétoch-man il existe comme une différence ontologique. D'ailleurs en illustration on a omis la couve. L'on a préféré Johnny Cash. Que voulez-vous Cash c'est plus classe.
Et puis the man in black il colle mieux au projet. Jean-Marc Pau leur a fait la gueule ( noire ) de l'emploi. N'y a que Morrison et Hendrix dont la gracile beauté l'emporte. Joe Strummer aussi, mais Iann Dury aurait été plus à sa place dans cette cour aux miracles ratés. Que voulez-vous, Clash c'est moins classe.
Visez bien sur la gauche de la repro : sur chaque dessin, en bannière verticale, est placé un petit texte. Un deuxième portrait comme si l'on jetait l'encre noire encore plus à l'intérieur de l'individu. De l'attitude physique on passe à l'altitude spirituelle. Ce ne sont pas juste des mots mais des mots qui souvent sonnent justes.
Ghosts Song me hante. J'y reviens souvent. Je me gave de Pau Jean-Marc.
Damie Chad.
16:03 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.