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16/09/2010

KR'TNT ¤ 16.

 

KR'TNT ¤ 16

ROCK'N'ROLL CLANDESTZINE FLYER / N° 16 / 08 / 07 / 2010

A ROCK-LIT PRODUCTION

 

 

21 JUIN 2010 FÊTE DU ROCK'N'ROLL MUSIC A PROVINS

 

VELLOCET IN CONCERT

 

 

 

Fête de la musique à Provins, pour une fois nous avons été gâtés. Il est bien connu que dans la capitale de la betterave la musique est toujours pourrave, mais cette fois-ci du jamais vu, ou plutôt du jamais entendu, pas moins de trois scènes rock, et du meilleur, éparpillées dans la ville. Seul défaut au gros gâteau, dans le même créneau horaire, fallait se fier à son flair !

Soyez sûrs que KR'TNT ne s'est pas trompé d'endroit ! Après un petit tour au pas de course, oreilles grandes ouvertes, l'on a fini par se planter sur la scène cachée dans le retrait de la place St Ayoul, nous espérons que dieu a pu porter secours à l'âme bienheureuse de ce dernier, car vous pouvez nous en croire, hier soir c'était bien le diable qui brûlait les amplis.

 

VELLO...SET

 

Autant cracher le morceau tout de suite. En venant ils avaient dû s'arrêter à la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine et chourraver quelques barres d'uranium enrichi dans le réacteur atomique, à peine étaient-ils montés sur scène et entonné Mona Lisa que tout le monde a compris que l'on s'embarquait pour une croisière sans retour. Bourrés d'énergie jusqu'à la gueule qu'ils étaient. Certes la sono n'était pas des plus craquantes mais au bout de cinq minutes l'on avait déjà oublié ses petites imperfections. Elle ne déversait pas du son, du gros et du bon, mais de l'électricité pure. La recette est simple, rythmique d'enfer, chanteur incandescent, et guitariste teigneux toujours prêt à pousser le riff dans ses dernières extrémités, mixez le tout, laissez dans le fond le batteur assassiner ses caisses et le bassiste arroser le tout d'huile de vidange brûlante. A l'arrivée c'est température en hausse pour tout le monde, et le public en chaleur qui en redemande. Faudra trois rappels somptueux pour contenter la foule, et j'en connais qui auraient sans problème encore lampé trois autres torrides rasades du même acabit.

 

Du grand Vellocet, un des meilleurs stoners du moment, au mieux de sa forme, un set envoyé comme un coup de poing, superbement maîtrisé,et mené à train d'enfer. Pas de temps mort pour les survivants de l'apocalypse. Toujours plus vite et la guitare de Manu Gibon vrombrissante qui n'en finit pas de gronder et de planer sur vos têtes comme une menace sans fin. Eric Colère n'est pas de ces hurleurs qui pètent un câble sur scène, il fait beaucoup mieux, sa voix câble tous les pets que la vie vous a balancés à la figure, il éructe un orgasme de frustration et de hargne qui transcende votre quotidien et le blackboule dans l'au-delà de votre vécu. Le rock est un arrachement, une mise en orbite interplanétaire qui vous libère et vous emporte plus loin que vous-même. Vellocet a compris cela et sait l'exprimer. Il est donc un des groupes essentiels de la scène nationale.

 

RECORD DE VELLOCET

 

C'était si enthousiasmant qu'à la fin du concert l'on a fait comme tout le monde la queue pour reluquer les disques. Comme un bonheur n'arrive jamais seul l'on s'est aperçu que si nous étions très fiers de posséder les deux derniers opus du groupe, nous avions laissé passer le tout nouveau. Nous sommes donc repartis avec la précieuse galette que nous nous sommes mis en demeure d'écouter séance tenante sitôt à la maison.

 

INSOMNIA. Laisse faire le temps. Des géants à genoux. Insomnia. Les yeux dans les yeux. Parfums. Des reflets, des visages. Ulysse. Coule la Seine. Noirceurs. Vellocet. Bonus : La nouvelle étoile.

Eric Colère: chant. Manu Gibbon : guitare. Jérôme Bouvard : guitare. Chris Verrecchia : basse, claviers. Hervé Gusmini : batterie. Production : MARC VAREZ & VELLOCET.

INFOS & CONTACTS : www. Myspace.com/vellocetorg ; FACEBOOK : VELLOCET STONEFFREE

 

Il est sûr qu'avec un tel engin dans les enceintes vos voisins risquent pas de dormir beaucoup. Déjà rien qu'à voir le motel délabré ( plus près d'Heartbreak hotel que d'Hotel California si vous voyez ce que je veux dire ) de la pochette genre spectographe irradié vous vous doutez que ça va remuer salement. Textes en français, vous ne pourrez même pas dire que vous ne pigez rien au rock.

Ce coup-ci Vellocet nous la fait course de côtes avec l'arrivée surprise au bord du précipice. Trois quatre minutes de folie dévastatrice, pas plus et on enchaîne le morceau suivant. Une rythmique soudée qui souque ferme, resserrée, refermée sur elle-même, qui trace le chemin et dévore la route. Nous ne sommes pas loin du Steppenwolf, un moteur imperturbable vous lance sur le macadam et vous voici du côté des grands espaces fonçant sur les pistes désertes. Le son est d'une netteté absolue, merci Marc Varez pour cette précision d'horlogerie et cette netteté des masses sonores qui ne débordent jamais l'une sur l'autre.

Les guitares sont là comme en appoint – mais attention à poings d'acier nickel chrome - c'est la batterie d'Hervé Gusmin qui mène la danse sacrée. Ce n'est plus un batteur mais un abatteur de roulements, il mène la charge et martèle un beat subtil mais sans cesse infernal. Le miracle de l'enregistrement réside en l'absolue clarté de la voix d'Eric Colère, mixée comme un instrument à part entière, c'est-à-dire pas une seule seconde surchargée ou occultée par la masse sonore.

Un timbre colissimo, marqué de ce léger et rauque voilement que l'on ne trouve que dans les feulements des tigres prêts à l'attaque. Eric Colère nous renforce dans nos certitudes, qu'il ne saurait y avoir de groupes de rock'n'roll efficients sans la présence d'un chanteur à part entière qui smashe l'impact sonore des musicos et le mène plus loin et plus haut.

Difficile d'élire un morceau tant l'ensemble est d'une cohérence sans faille, au niveau du son et des paroles. Ecrire du rock en français n'est guère aisé. L'anglais couvre bien des niaiseries et cache souvent un manque d'inspiration crucial. Colère et Vellocet ont su éviter les obstacles de la facilité et de la vulgarité. Ni simplisme ni boursouflure. Leurs mots collent aux maux de l'existence mais tiennent la mort à distance. Une belle leçon de vie, d'énergie, d'amitié et de fidélité à l'esprit rocK.

A se procurer de toute urgence.

DAM CHAD.

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