15/04/2015
KR'TNT ! ¤ 231.THE LOVE ME NOTS / KING BAKER'S COMBO / RON HACKER / MUDDY WATERS / DOCUMENT GENE VINCENT / ERVIN TRAVIS
KR'TNT !
KEEP ROCKIN' TIL NEXT TIME
LIVRAISON 231
A ROCK LIT PRODUCTION
16 / 04 / 2015
THE LOVE ME NOTS / KING BAKER'S COMBO / ERVIN TRAVIS NEWS / RON HACKER MUDDY WATERS / DOCUMENT GENE VINCENT |
DEUX CONCERTS POUR ERVIN TRAVIS
LE SAMEDI 18 AVRIL
( L'élan de solidarité autour d'Ervin ne faiblit pas. Pour plus de renseignements se reporter au fb : Lyme – Solidarité Ervin Travis. Et dire que je serai à Gap le mardi 22 avril ! )
THE LOVE ME NOTS
LA TRAVERSE / CLEON ( 76 ) / 04- 04-15
WE LOVE THE LOVE ME NOTS
Déjà six albums au compteur ! Pour un groupe venu du fin fond arizonien des États-Unis, c’est pas si mal. Il faut savoir que cet ancien territoire apache est désertique. Les Love Me Nots étaient venus jouer en Normandie, voici trois ans, précédés par quelques bons albums et une réputation d’excellent groupe garage paritaire : deux mecs et deux filles. Sur scène, le guitariste Michael Johnny Walker incarnait l’âme du groupe. La chanteuse farfisiste Nicole Laurenne en était la figure de proue. Mais la vraie star du groupe était la bassiste remplaçante, une jeune femme blonde nommée Kyle Rose Stokes. Elle avait souri de la première à la dernière seconde du set. Et quel sourire !
Pour la promo de «Sucker», nouvel album, les Love Me Nots reviennent jouer en Europe et Christine Nunez, première bassiste du groupe, a repris sa place. Sur scène, elle en impose, avec son look gothique à la Tura Santana et son jeu de basse bien claqué au médiator. True bass monster ! Elle s’immerge dans le son du gros Ampeg et chaque atome de corps vibre au doux ringing des infrabasses. Elle est tellement bonne qu’elle vole la vedette à sa copine Nicole.
Les Love Me Nots sont revenus jouer au même endroit, à Cléon, juste à côté de l’usine Renault qui se désertifie, cette usine qui pendant plusieurs générations a avalé toutes les classes de terminale du lycée technique d’Elbeuf. Ce cursus ressemblait aux trains qui emmenaient les prisonniers en Pologne et pour s’en échapper, il fallait sauter en marche.
Sur scène, le groupe dégage toujours autant d’énergie garage. Comme leurs six albums regorgent de classiques imparables, ils n’ont rien à craindre et nous non plus. «Move In Tight» tiré du premier album, ou encore «You’re Really Something» tiré de «Detroit» valent tous les grands classiques garage. Nicole passe toujours la gambette par dessus son Farfisa et Michael Johnny Walker continue de farcir ses stompers de killer solos imparables. Ils sortent deux monstruosités accablantes du nouvel album, «Falling Down» et «I Blame You». Leur garage sonne tellement juste, côté blast, qu’on ne doute pas de leur crédibilité. On les sent nourris de Seeds, de Headcoatees, de Pandoras, de DMZ, mais leur son taille sa route tout seul. Bonne shouteuse, bonne section ryhtmique, bonnes compos, soliste bien killérique : l’équation parfaite.
«Sucker» est un très bon album de garage. Le son des Love Me Nots se nourrit principalement de power chords et de farfisa. Dès le premier cut, «Don’t Let Him», on comprend qu’on fait face à des gens sérieux. Nicole Laurenne joue les brunes incendiaires et chante comme une reine de Nubie, au sens schwobien de la chose. Leur son est plein comme un œuf de Pâques, mais il est vrai qu’aujourd’hui, les sons pleins ça court les rues. Les choses se corsent avec «You Gotta Go». C’est une folle. Elle arrache le garage comme Tina arrachait la soul au temps béni de la Revue. Elle embarque tout à l’énergie. Elle fait à la fois sa Tina, sa Lisa (Kekaula) et sa Etta. Et là, on commence vraiment à la prendre au sérieux. On sort du petit monde garage pour entrer dans la cour des grands. Avec «Midnight», elle explose le spinash d’un shuffle insurrectionnel puis Johnny Walker vient nous cisailler «You’re Not Giving Enough», en bon killer de la conquête qui se respecte. Alors on voit Nicole Laurenne enfourcher son dragon en toute impunité. C’est une battante, elle ne lâche rien. On revient au garage pur avec «Falling Down». Cette fille est beaucoup trop douée. Pour beaucoup de mecs, une fille comme ça à la maison, ce serait insupportable. Mais elle s’en fout, elle démonte la gueule du garage, soutenue par un riffage désordonné. Ils sortent là une fusion intensive et Nicole Laurenne remonte le courant de lave comme un saumon invincible. Et la fête continue avec «I Blame You», c’est du garage ultime blasté à la basse et riffé à la base du tronc par l’ami Walker. Voilà le garage des temps modernes, la fière allure qui pue l’inspiration à dix kilomètres à la ronde, comme celui des Dirtbombs. Et Johnny Walker nous liquide ça d’un coup de solo sale. Inutile d’espérer un répit, ça continue comme ça jusqu’à la fin du disque. Nicole Laurenne allume tout si bien que ça finit par devenir lassant. Trop d’excellence tue l’excellence. Les explosions se succèdent assez mécaniquement. On va de tourbillon d’orgue en tourbillon d’orgue. Si on aime le bon shuffle, on est gavé.
Les Arizoniens avaient démarré en force avec «In Black & White», un album produit par Jim Diamond. Ce premier album eut à l’époque le même impact que leur set. On fut surpris par l’extrême qualité de leur garage embarqué à l’orgue et par leur maturité. Leur son nous rappelait évidemment les grandes heures de DMZ et cette folle de Nicole Laurenne chantait atrocement bien. Le premier cut de l’album, «Move In Tight» était excellent car pulsé par une reine du groove. Et on assistait au même genre de phénomène, les tourbillons se succédaient les uns aux autres et on se retrouvait embarqué pour une virée de tape-cul exceptionnelle. Nicole Laurenne chantait ses hits d’une voix ferme. «Voice In My Head» sonnait comme du garage au sang bleu et elle n’en finissait plus de pulser ses nappes. Puis Johnny Walker embarquait «Mine» à la fuzz et nous clouait comme des chouettes aux portes des églises. Nicole Laurenne revenait à la charge avec ses accents voraces et ses nappes d’orgue pour sublimer le vieux garage américain. On sentait la pogne, la vraie, celle d’une femme qui rassure les mecs à la dérive. Avec Nicole Laurenne, aucun problème. Sur ce disque, tout était puissant, ramassé et inspiré. «Come On Over» était le hit du disk, avec son intro de basse et l’arrivée brutale des nappes de shuffle - I wanna lose my mind ! - suivies des chœurs et de la fuzz qui surgissaient comme le Huitième de Cavalerie à l’entrée du canyon, causant la déroute des Chiricahuas.
En fait, on a tellement écouté de garage depuis trente ou quarante ans qu’on croit souvent en avoir fait le tour. À l’époque où on écoutait les Standells et le «Babe Please Don’t Go» des Them, on plaignait déjà ceux qui allaient tenter de s’aligner. Les Pretty Things, les Downliners Sect, les Sonics, les Shadows Of Knight et les Gories constituaient avec les Standells et les Them l’aristocratie du garage. On s’est parfois demandé à quoi servaient tous ces albums garage qui continuaient de paraître, puisque la messe avait été dite. Mais on les écoutait, tout simplement parce que cette scène restait bien vivante. À sa façon, chacun de ses groupes portait le flambeau, comme c’est le cas dans la scène rockab contemporaine. C’est ce qui fait à la fois la valeur et la force de cette scène. Brancher sa guitare sur une pédale fuzz et plaquer les trois accords de «Gloria», c’est un geste de résistance. Pas question de renoncer.
Et c’est aussi parce qu’on se croit un peu blasé que les Love Me Nots sont très forts, car ils parviennent à générer non seulement de l’admiration, mais aussi une véritable émotion.
Dans «Detroit» paru en 2008, on tombe sur un cut pulvérisateur digne du MC5, «Shuffle», vrillé par un solo dément de Johnny Walker. Bon ça c’est une chose, mais tout le reste du disque est bon, vraiment très bon. D’ailleurs, cet album est aussi bon que le précédent et fatalement aussi bon que le suivant. Écoutez «Walk Around» qui ouvre le bal et vous allez voir trente-six chandelles. Ça sonne comme les Detroit Cobras. C’est pourri de dynamiques internes qui s’expatrient les unes les autres. On n’avait encore jamais assisté à un tel spectacle. Nicole Laurenne explose son chant à l’aune de ses petites cuisses fermes. Pure démence, ma chère Hortense ! En Arizona, il n’existe certainement pas de plus grosse équipe que celle-là. Il faut voir comment ils traitent «Secret Packet» ! Ils trépident littéralement. Nicole Laurenne réactive ses pulsions fantasmatiques et dresse le beat comme ce n’est pas permis. Elle est aussi dégoulinante de classe que Rachel Nagy, ah yeah ! Et pendant qu’on discute, les nappes d’orgue virevoltent et Johnny Walker scie tout ce qu’il croise. Encore une fois, leur truc est d’un niveau beaucoup trop élevé. On a l’impression qu’ils veulent nous faire plaisir, mais ils en font beaucoup trop. On aimerait qu’ils deviennent un peu médiocres, mais c’est impossible, d’autant que cette brute de Johnny Walker place des petits solos vitrioliques et bat des records de violence intentionnelle. Ritchie Blackmore qui est pourtant réputé pour sa brutalité est en comparaison un enfant de chœur. Et le Walker continue, on ne pleut plus l’arrêter. Il glougloute dans « Love Letter» et cette délinquante de Nicole Laurenne prend le relais dans «Work», une nouvelle monstruosité saccagée aux tambourins. Walker y glisse un solo diabolique. Ces gens-là ne sont pas normaux. Entre un Johnny Walker qui triture ses notes comme un sadique et une Nicole Laurenne qui joue les soul sisters échappées de l’asile, franchement, on ne sait plus quoi penser. Attention à «Black & Blue». C’est un cut qui envoie directement au tapis. Et jusqu’au bout de l’album, elle chante à s’en arracher les ovaires.
Comme ils savent qu’ils sont bons, alors ils continuent d’enregistrer des disques. Et ils ont raison. «Upsidedown Insideout» sort un an plus tard et on retrouve sensiblement les mêmes énormités. Nicole Laurenne semble même shouter de mieux en mieux. Ils reviennent à l’inexorabilité des choses avec «Karen (Get Yourself Out)», un chef-d’œuvre garage à la fois excité et excitant, balayé par des vents de fuzz. On a parfois l’impression que le shuffle tournicote autour du cut comme une troupe de requins autour d’une barque de naufragés. Un cut comme «You’re Bringing Me Down» relève du pur génie. Johnny Walker le cisaille à la base du tronc et on le reçoit sur la carafe. Quel génie purulent ! C’est claqué à l’accord sec. Puis il fait ce qu’on attend de lui, il place un solo de déconstruction épouvantable, un véritable chorus hallucinant d’exonération intersidérale. Si on aime les surprises dans la vie, il faut écouter les albums des Love Me Nots, car pour surprendre, ils sont particulièrement doués. Nicole Laurenne écrase le champignon pour «He’s What I Want» et ils enchaînent avec une nouvelle énorme compo intitulée «Rosie». Elle s’y transforme en soul sister et on voit luire ses petites canines de caniche. Quand elle attaque «Not That Kind Of Girl», on a l’impression que la terre entière s’agenouille devant elle. Et elle redevient l’espace d’un cut la shuffleuse ultime, elle exécute ses couplets avec un génie perverti. C’est incroyable ce qu’elle est bonne. Tout le monde est prévenu.
«The Demon & The Devotee» sort dans la foulée. Avec «The End Of The Line» on a l’intro de basse du siècle, encore plus belle que celle de John Stax dans le «Come See Me» des Pretty Things. Nicole Laurenne chante ça à pleine voix et elle bouffe le monde. C’est une dévoreuse. Avec «She’s Nothing Like Me», elle nous envoie valser dans les ardeurs du Brill et nous fait chalouper dans la bruine au gré des vagues de classe. C’est tellement bien produit qu’on pense aux Raveonettes. C’est envoyé en plein dans les gencives de la démesure mélodique. Johnny Walker revient aux affaires avec un riff de la mortadelle pour «I’m Not Okay». Wow, quel ambassadeur ! Le garage de Phoenix serait-il le plus violent du monde ? La réponse est oui. On a ensuite une nouvelle pièce de pur garage avec «He Doesn’t Share Well». Le buzz est taillé dans la masse de l’orgue et plombé par une fuzz dégénérée. Nicole Laurenne se plonge sur la question, elle furète de son museau humide et soudain, ça part en vrille, ça s’asperge d’orgue et ça devient totémique, comme si le diable s’en mêlait.
Et puis voilà le petit avant-dernier, «Let’s Get Wrecked», avec sa pochette ornée d’une guillotine. Vraiment sexy. Nicole Laurenne revient faire sa reine mauve de mauvais trip dans un «Do What You Do» d’ouverture fusillé par des rafales de fuzz. Il faudra attendre «You Don’t Know A Thing About Me» pour renouer avec l’excitation, la vraie, celle qui donne des boutons. Et quelle excitation car Johnny Walker envoie un riffing qui scie les falaises de marbre. Alors Nicole Laurenne s’accroche désespérément aux démences de la partance, mais c’est impossible car tout le cut se déconstruit, comme dans un cauchemar. Se sachant perdue, elle chauffe le cut à blanc. Elle fait ensuite sa April March dans «On Va s’Défoncer». Elle chante en Français et s’en sort bien. Ça continue avec «Cette Femme Là» - t’es jamais content - et ils profitent de l’occasion pour sortir un garage de rêve. Cette sacrée Nicole se montre une fois encore effarante de classe - Tu fuis les conflits et on ne comprend pas bien la suite, mais ce n’est pas grave, car ils jouent comme des dieux, les genoux pliés et le bustes à la renverse, sur de gros accords clairs et nets.
Dans la vie civile, Nicole Laurenne fait l’avocate, et Michael Johnny Walker partage sa vie. On leur souhaite bien du garage.
Signé : Cazengler, the lave-me not
The Love Me Nots. La Traverse. Cléon (76). 4 avril 2015
Love Me Nots. In Black And White. Atomic A Go Go Records 2006
Love Me Nots. Detroit. Project Infinity Records 2008
Love Me Nots. Upsidedown Insideout. May Cause Dizziness Records 2009
Love Me Nots. The Demon And The Devotee. Atomic A Go Go Records 2011
Love Me Nots. Let’s Get Wrecked. Bad Reputation 2011
Love Me Nots. Sucker. Bad Reputation 2014
TROYES / Le 3 B – 11 / 04 / 15
KING BAKER'S COMBO
KBC A3 0 3B. Ce n'est ni un code ultra-secret du KGB, ni une SMS Kronic, simplement le King Baker's Combo à Troyes au 3B. Vous raconte pas le chemin, cela fait plusieurs fois que nous le parcourons ensemble. La vie est parfois difficile, y avait la troisième manche qualificative pour le passage au festival Confluences des jeunes groupes au Be Bop à Montereau, et aussi Earl and the Overtones à Paris au Corcoran's, faut faire son choix. Je ne regrette pas le mien.
J'arrive à temps pour la fin de la balance. A première oreille c'est du lourd. Envoyé c'est pesé. Le temps de papoter, de raconter ses malheurs, et de réciter la liste de ses concerts les plus extraordinaires auxquels on a assisté, le café se remplit, clientèle habituelle d'amateurs et d'un public plus jeune venu for having some fun tonight, yeah.
FIRST ROUND
King Boxer's Combo, c'est nous les punching balls. Mettent pas de gants pour annoncer la couleur. Sonnés dès le troisième morceau. Méfiez-vous, ne paraissent pas dangereux au premier abord. Vince retourné vers sa contrebasse comme un grand garçon timide qui aurait peur des regards du public, Jim engoncé dans une barbe de sapeur napoléonien qui lui mange le visage le regard concentré sur sa guitare, Carlos derrière son kit de batterie l'air placide, et Blanco tout souriant derrière le micro, à la rythmique. Vous leur donneriez une image comme à des enfants sages. Faudrait une loi qui interdise le jet de rockab vivant avec une telle violence. Un, deux, trois, quatre, un, deux, et c'est parti mon kiki, sur les chapeaux de roue. Une équation fort simple, un rockab comme une gifle, deux comme une pluie de coups, trois comme un KO technique qui vous scie l'estomac et vous coupe le souffle vital. Tellement bon que vous survivez et que vous attendez la prochaine avoinée avec plaisir. Le font avec finesse, l'air d'hésiter un peu, s'interrogent du bout des yeux, positionnent les doigts sur les cordes, prennent une profonde inspiration et hop c'est derechef une deuxième guerre intergalactique qui recommence. Carlos ne quitte pas son équipage des yeux. Quand il embraye en premier il hausse le tom et les autres ont intérêt à ne pas descendre d'un étage. Pas de danger, sont plutôt du genre à escalader les marches par paquets de cinq à fond la caisse. La big mama de Vince fait un bond en avant, l'est expert en interrogatoire poussé, il la traumamatise avec méthode. N'arrête pas de jacter la mémère, connaît son dixionnaire par coeur. D'autant plus méritoire que le King Baker's Combo, il serait plutôt à inscrire dans la mouvance white rockak, type déjante à la Ronnie Self ou Johnny Carroll. Pas d'effusion électrique, Jim est plutôt ce que j'appellerai un syncopeur fou, vous fait de ses trifouillis sur sa gratte à vous couper les jambes, fait penser à un torero qui se serait assis sur l'encolure du taureau pour lui passer la cape devant les yeux afin d'énerver encore plus la grosse bestiole et la rendre complètement branque, mais pourquoi aller chercher si loin une comparaison en Espagne alors que les States sont les spécialistes des broncos-rodéos. Blanco connaît l'évangile du rockab, au commencement était le verbe, et le verbe se fit rockabilly. S'agit pas d'avoir une belle voix, pouvez avoir l'organe de velours ou rockailleux, ce n'est pas ce qui compte, faut simplement savoir donner la langue au cat, au bon endroit, au bon moment. Le rockab, c'est à la fraction de seconde près, ou vous le sentez d'instinct, ou vous changez de métier. Le grand art est imperceptible, un blanc pour entendre résonner une corde de guitare, un vide où s'immisce un brelan de notes contrebassées qui resplendissent comme une coulée d'or, un silence ponctué d'un coup de baquette de fée, et déjà el cantaor relance la dynamite. Hoquet, rafale ascendantes d'onomatopées, fin de lyrics agonisants, tout est dans la manière d'introduire le feu dans le baril d'essence. Et là-dessus, Blanco en connaît un brin de baobab, vous dégringole dessus comme la cavalerie d'Alexandre les pentes abruptes du Granique. Vous n'avez pas réalisé que déjà il escalade la rive opposée.
Dans la salle personne ne s'ennuie. Ça danse - mais pas de salon - de tous les côtés. Tourniquets de couples vibrionnant et solitaires déchaînés communient dans une sarabande folle. Le set s'arrête au bout de quinze morceaux, Jim vient de casser une corde, l'est temps de penser à se réhydrater.
DEUXIEME ROUND
Pas de chance pour les cardiaques. Ne laissent pas retomber la mayonnaise au piment rouge. Ont envie d'en découdre. Et l'enfer sur terre recommence. Pas à l'identique. En plus fort, en plus rapide, en plus tout ce que vous voulez. Les articles du magasin ressemblent à ce qui est exposé en vitrine. Avec peut-être des passages instrumentaux plus longs. Je ne le certifierai pas, pas eu le temps de déclencher le chrocknomètre. Peut-être simplement y fait-on davantage attention, car on sait maintenant que ça brûle au troisième degré. Avec tout ce monde qui bouge de partout l'on ne sait plus trop où commence et où finit le combo. Un de ces moments rares où tout le monde a l'illusion de faire partie d'un groupe homogène, une osmose bienfaisante de plaisir partagé. Deux filles se sont emparées des percussions et nous font un numéro de maracas pom-pom girls pas du tout dégoûtant. S'en tirent très bien et Carlos sur sa batterie ne leur fait pas de cadeau. C'est à Jim de jouer, guitare et chant. Nous interprète une compo de son groupe Jim And The Beans, sauvage et rugueuses à souhait. Juste le temps de préciser que ses Haricots sauteurs nous pèteront un petit tour de chant dans quinze jours, ici même au 3 B, et c'est le moment de la grande communion philosophique pour la défense des valeurs occidentales, l'hymne dionysiaque I Found A Friend In Alcohol des Wildcat repris en cœur dans ce café bourré de brothers and sisters assoiffés...
ROUND THREE
N'y a que Carlos et Jim fidèles au poste. C'est le patron qui courageusement se lance dans Blue Suede Shoes, comme c'est son anniversaire on le laisse faire, mais heureusement qu'Eric Duduche vient lui donner un petit coup de langue ( dans le micro, rassurez-vous ), s'en dépatouille mieux que bien, surtout que les deux retardataires ont rejoint leur poste et qu'il bénéficie d'une orchestration point trop maigriotte. Faut tout de suite marquer notre mécontentement. Set trop court. L'on aurait encore inhalé une quinzaine de bouffées délirantes de rockabilly de derrière les fagots. Mais les boulangers qui ont pétri la pâte toute la soirée sont épuisés. Comble du combo des bakers, c'est nous qui sommes dans le pétrin et qui devons nous contenter d'un petit pain. Ne jouons pas les affamés, nous ont plus que convenablement nourris ce soir. Un menu digne d'un roi. A dish fit for a king. A King Baker's Combo !
HORS DU RING
Sacrée soirée comme ils disent à la télévision. Festive, conviviale, mousseuse. La veille le King Baker's Combo était au Cross Diner de Montreuil, une soirée dédiée à Carl...
Damie Chad
WHITE TRASH BLUESMAN
RON HACKER
( Blues & co : Autrement Blues )
White Trash People. La saloperie blanche. La plaie purulente de l'Amérique. Dieu les a bénis. Leur a donné la plus belle couleur. Celle que vous n'échangez ni contre deux barils de noir, ni contre deux tonneaux de jaune, ni contre deux bassines de rouge. Z'ont tout pour être heureux et ne savent pas en profiter. L'on n'a pas le droit d'être pauvre quand on est blanc. Il y a pourtant aux USA quelques millions de malheureux qui s'obstinent dans cette mauvaise voie. Des individus dénués de sécurité sociale et de tout sens moral. Du début à la fin. Naissent pauvres, et crèvent pauvres. Preuve qu'ils n'ont fait aucun effort pour s'en sortir, qu'ils y mettent même une indéniable mauvaise volonté. N'éprouvez aucune pitié, c'est de leur faute. Ces gens sont le crachat de dieu. Certains gauchistes assurent que s'ils n'ont pas pu se racheter, c'est parce qu'ils n'avaient pas d'argent. Sophisme éhonté. C'est la preuve de l'amour immodéré que notre Seigneur éprouve à l'encontre du peuple noir, puisqu'il lui réserve le même sort qu'à toute une partie du troupeau de ses blanches brebis adorées.
Ron Hacker ( né en 1945 ) fait donc partie de ces rebuts blancs de l'humanité. Son existence ne fait que confirmer les vues de notre divin sauveur, né blanc et pauvre, devrait selon les saintes lois de la rédemption et après une existence faite de rachat et de travail sous-payé trouver la paix intérieure de l'acceptation et revoir l'illumination de la grâce salvatrice en prenant conscience de faire partie de la candide tribu bienheureuse tribu des âmes délivrées de leur noirceur native, ben non, l'a sciemment tourné le dos à ce projet de repentance et persévérance intérieure vers la lumière supérieure, pour rentrer dans l'abomination la plus sombre, l'a franchi le Rubicon de l'Enfer, l'est devenu bluesman. Ne pouvait pas faire pire, vous en conviendrez, quelque chose ne tournait pas rond chez ce Hacker des mauvais quartiers d'Indianapolis.
Son père meurt alors qu'il n'a que quatre ans. Va être balloté de tante en tante, et plus tard son beau-père ne le portera pas dans son cœur. Pourrait être malheureux, pleurer et gémir dans son coin, tout seul comme un grand. Développera en son esprit absent de toute contrition une haine sourde et tenace. Hélas, la chair est encore plus faible que le siège de l'intelligence. Est assailli de mauvais penchants. Dès sept ans l'on ne compte plus les cousines, les voisines et les copines qui le sucent à tire larigot. Et le petit vicieux se laisse faire. Ce n'est pas un pénis qu'il possède mais un sucre d'orge. Cette mauvaise habitude ne passera pas avec l'âge. Suit le mauvais exemple, se met sans plus de réflexion à pratiquer l'art latin du cunnilingus et très vite à introduire son pénis dans la tirelire ( en forme de cochon rose ) de ses jeunes amoureuses. Dépravantes habitudes qui influent sur ses résultats scolaires. Commence une longue dérive, quitte l'école et sa famille, a tout juste seize ans qu'il vit déjà en hors-la-loi, essayant de survivre seul alors qu'il n'a pas le droit de travailler... Apprend la dure loi de la rue, reçoit des coups, conduit sans permis, possède tout de même un projet d'adaptation sociale puisqu'il a une petite amie officielle et un projet professionnel : entrer dans l'armée.
Bref tout semble pour le mieux dans le meilleur des mondes. Fait ses classes in the US Army ( le gouvernement rêve d'une revancharde expédition militaire sur Cuba ) et se marie avec sa Lorain chérie. Hélas Lorain n'est pas la prude jeune fille des contes de fée, elle a la cuisse légère comme l'on disait au dix-neuvième siècle, la sexualité de groupe ne l'effraie guère non plus. Habitudes d'autant plus gênantes que notre jeune instructeur en conduite de char d'assaut est envoyé en Allemagne. Comme Elvis Presley, son idole ! N'y gagne pas des galons mais une dépression nerveuse carabinée qui nécessite hospitalisation et internement psychiatrique.
L'armée américaine n'ayant plus besoin d'un tel soldat le démobilisera. Se retrouve à vingt-deux ans sur la case départ du jeu de l'oie de la vie. Fera de méritoires efforts pour se tirer de la galère. Mille petits boulots pénibles et très mal payés. Nous rejoue Les Raisins de la Colère avec émigration en Californie. C'est son Eldorado à lui. Y trouve de l'inspiration, un peu de drogue, traverse le rêve hippie, essaie de devenir voleur, ne se trouve pas assez doué pour cette noble cause, revient alors à ses premières amours, le sexe. Qu'il décide de pratiquer en professionnel. Sera souteneur. Fait le mac. A un peu de mal. Un peu trop sentimental. Tombe sur des filles qui ne veulent qu'en faire à leur tête. Alors que c'est leur cul qui devrait soutenir cette noble mission. Par un coup de génie, il parvient à synthétiser la solution idéale : pourquoi s'embêter avec des garces qu'il ne connaît ni d'Eve ni d'Adam. Va chercher sa femme Lorain à qui il propose enfin un travail en plein dans ses cordes... L'histoire se terminera mal. Ah les femmes ! Mais en fait, Lorain qui le quitte ( un peu violemment ) lui permet de tourner en Ron Hacker.
Nous arrivons aux dix dernières pages du livre. Ne sachant plus trop quoi faire, Ron se rend chez un pote guitariste qui l'héberge et avec qui il commence à fréquenter les clubs de blues. Sans trop savoir de qui il s'agit il est invité à rendre visite à un certain Yank Rachell... Habite un immeuble sordide qui ressemble ( en moins bien ) aux quartiers de son enfance. N'a pas encore frappé à la porte qu'il se sent comme chez lui. La misère, la violence sourde... Ne rencontre pas Yank Rachell l'acompagnateur de Sonny Terry et de Sleepy John Estes mais le père qu'il n'a jamais eu. Les deux hommes se sont reconnus. Sont de la même race. Ni blanche, ni noire. Celle des parias. De la même classe.
Quelques mois avant de mourir en 1997 à Indianapolis, James Yank Rachell confie à Ron Hacker l'héritage du blues du delta... c'est à lui de préserver l'esprit de révolte qui couve sous les braises. Ce blues qu'il avait écouté gamin chez une tante qui possédait des disques, qui l'avait marqué au fer bleu, qu'il avait perdu de vue, mais qui a su se rappeler à lui. Si tu ne vas pas au delta, le delta viendra à toi. Encore faut-il l'avoir mérité.
Un beau livre, âpre et rude. Ron Hacker ne s'y présente pas sous son meilleur jour. Se contente de rapporter. N'est pas un écrivain. Dévide le cocon. Le fil se brise parfois et il nous ramène en arrière. Ne tire de sa vie qu'une seule fierté, elle lui a refilé le blues en douce, qu'il se sent capable d'exprimer autant qu'un noir. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Le blues est la seule arme disponible contre les morsures de cette chienne de vie. Permet de faire avec le manque. De dignité, de tendresse. Le blues remplit les intermittences des vies saccagées.
Comme tant d'artistes américains Ron Hacker tourne beaucoup en France, ne le ratez pas.
Dam Chad.
MUDDY WATERS
FROM MISSISSIPPI TO CHICAGO
I FEEL LIKE GOING HOME / I CAN'T BE SATISFIED ( Looking For My Baby ) / GYPSI WOMAN / TRAIN FARE HOME BLUES / GOOD LOOKING WQMAN / STREAM LIME WOMAN / MEAN RED SPIDER / LITTLE ANNA MAE / MEAN DISPOSITION / WHISKEY BLUES ( Sittin' Here And Drinking ) / BURYING GROUND BLUES / DONW SOUTH BLUES / CANARY BIRD / COUNTRY BLUES N°1 / TAKE A WALK WITH ME / BURR COVER BLUES / I BE BOUND TO WRITE YOU / YOU GOT TO TAKE SICK AND DIE OF THESE DAYS / I BE'S TROUBLED / ROSALIE / COUNTRY N° 2 / KIND- HEARTED WOMAN / JITTERBUG BLUES / MADE DAYS BLUES.
PLATCO 470.
Muddy Waters, pas besoin de présentation. De Son House au Rolling Stones, un demi-siècle de blues. L'a tout connu, l'a tout traversé. Ce qui touche le plus dans sa musique, c''est l'équilibre magique obtenu avec quatre bouts de ficelles et des morceaux de bouteilles cassées serait-on tenté d'exagérer. Ecouter Muddy et vous n'avez besoin de rien d'autre. Il est l'articulation essentielle qui relie le vieux blues du delta au rock des villes. Tout ce qui est venu après est superfétatoire. De la saloperie blanche alluvionnée au sillon noir. Par dessus. Blues germinatif pour coroles pâles chlorotiques.
1941 / Country Blues N° 1 même pas un titre, juste un genre et un numéro. C'est le tout début. Fait parti avec toute une flopée qui suit des séances d'enregistrement avec Alan Lomax. Une guitare, une voix et rien d'autre si ce n'est les cordes qui tressautent chacune à leurs tours. Originel. Vous ne trouverez pas plus nu, plus dépouillé. Mais la voix grondante, Muddy l'inconnu ne laisse pas passer sa chance. Donne tout ce qu'il dans le ventre. Et encore plus dans les doigts. En boxe, on appelle cela une démonstration. I Be's Troubled la même chose mais un peu mieux en scène, l'artiste perce sous le bouseux. La guitare gratte comme une démangeaison, c'est la voix qui accompagne et pas le contraire, un peu comme quand on fait sortir le pape au balcon pour prouver aux fidèles surpris que dieu existe. 1942 / Take A Walk With Me Lomax est de retour l'année suivante. Les bandes ne furent publiées que beaucoup plus tard. Muddy avait appelé les copains pour le soutenir. La voix est mise en avant. Normal faut montrer aux filles qui commande même si l'on fait semblant d'implorer. L'ensemble beaucoup plus country blues que blues. Presque joyeux. La vie est belle, Lomax est revenu. Burr Clover Blues retour au blues, avec les cordes qui grincent et la voix qui semble s'éloigner parfois du micro, comme pour parfaire l'idée de enregistrements des années 20. Frotti-frottas sur les aigus, Muddy est en train d'apprendre à poser sa voix, à jeter les fondations de son style si particulier. I Be Bound To Write To You autre exercice, Muddy s'essaie à la grosse voix, se cherche et ne se trouve pas, les basses sont mises à l'épreuve, c'est dans le pickin' que son organe comprend l'intérêt qu'il a à se fluettiser. . You Got To Take Sick And Die Some Of These Days se porte comme un charme et l'en fait voir de toutes les couleurs au docteur. N'a pas spécialement envie de crever mais joue au fort en thème qui vous assène les quatre vérités métaphysiques, c'est sa manière à lui de faire de l'humour. Rosalie pas question de laisser échapper la donzelle l'a rameuté ses potes, les Sim Four avec violon pour charmer la belle, l'a beau y sortir le grand jeu de la mandoline, n'en reste pas moins le rustaud de service qui parle du nez et qui se fait encourager par les copains pour tenter enfin le grand saut. Country Blues N° 2 se débrouille mieux tout seul, a la tchatche verbeuse et il vous fait péter les notes comme on crève les furoncles. Et quelques rasades de col de bouteille pour terminer le morceau, emballé, c'est pesé. Du travail de pro. 1946 / Burying Ground Blues quatre ans plus tard. Ne s'est pas embourgeoisé mais l'a rajouté un piano qui prend toute la place. L'on se croirait chez Memphis Slim. Jitterbug Blues l'est quand même le roi de la slide, alors nous débute l'engin comme si c'était un instrumental, fait la grosse voix du loup en colère et passe par-dessus avec sa guitare. Qui pourrait jouer mieux que moi ? C'est sur des mécaniques roulées à l'identique que Jagger a compris comment la voix doit surnager au même titre que la guitare. Faut jouer à jeu égal. Hard Day Blues Muddy c'est pas le roi de la pop, alors il vous ressert un vrai blues, comme on n'en fait plus. Cartonne ses notes au double-face. Du dur de chez dur. 1947 / Gypsi Woman un an de plus, et encore davantage d'assurance, chante et joue comme BB King, et l'on se dit qu'à sa manière d'entremêler les spaghetti dans la sauce le roi c'est plutôt Muddy et pas bibi fricotin. La belle gitane lui promet du bon temps. L'on sent qu'elle prophétise d'or. Little Anna Mae coup double, l'élève dépasse le maître, ce coup-ci il réunit les deux sur le même cut, et BB King et Memphis Slim, l'a trouvé la voix royale et l'orchestration n'y va pas piano-piano. Ces deux morceaux sont des coups de semonce, les deux premiers titres enregistrés pour Aristocrat, Muddy s'impose. 1948 / I Feel Like Going Home n'aura plus besoin d'insister pour qu'arrive la gloire. Muddy rentre chez lui. Dans son génie. Se surpasse. Du bleu plus noir de rage que celui-ci, vous n'en trouverez pas. C'est du slide et pas de la pédale wha-wha mais ça fuse à tous les étages. I Can't Be Satisfeid ( looking for my baby ) deuxième face du single qui l'intronise dans l'empyrée du blues. Une guitare aussi belle que la voix de Johnny Cash pour les graves, et des miaulements de cats erratiques pour les plus aigus.C'est là-dessus et pas ailleurs que Jagger a appris à chanter. Un disque deux chef d'oeuvres. Train Fare Home Blues trop bon, trop beau. L'on arrête le train dans le millésime et l'on n'en bouge plus jusqu'à la fin du CD. Good Looking Woman un piano à la honky tonk, juste manière de démontrer qu'une guitare possède davantage de champ qu'un piano et qu'elle peut même surpasser un saxophone. Si vous savez jouer, vous obtenez le vide sur la bande-son. Stream Life Woman l'orchestre en sourdine, la guitare et la voix, le reste est juste là pour s'effacer et s'écraser. Mean Red Spider I got a mean red spider qu'il vous annonce d'une voix rayonnante, c'est que le joujou extra l'araignée au museau rouge, elle court d'un bout à l'autre du manche comme si elle était chez elle. Mean Disposition la même avec le piano qui batifole derrière et toute la formation qui marque la rythmique, faut bien qu'elle trouve quelque chose d'inutile à broder, le sax souffle sans désemparer, vous tisse un tapis d'ambiance pour les danseurs dans le club. Whiskey Blues ( sittin here and drinkin ) Muddy nous la joue au romantique délaissé devant son botellon de whisky, en tout cas n'est pas ivre au point de sortir le doigt du goulot, tricote un max, le désespoir lui va si bien. Down South Blues retour vers le Sud, c'est de là que tout est parti et où tout retournera. L'homme de Chicago se penche sur son passé et mesure le chemin parcouru. Exercice de style. Parfaitement accompli. Canary Bird un ensorcellement, ah ! Ce solo, j'aimerais être le seul à l'avoir entendu. Hélas, il y a des centaines de guitaristes rock qui le pillent tous les soirs. Oui, mais en moins bien. Le monde n'est jamais parfait. C'est à cause de cela que l'on a inventé le blues. Kind-Hearted Woman juste au cas où vous n'auriez pas compris la leçon. Grande médecine. Le Muddy se moque de nous. Joue trop bien. Facilité déconcertante. Du coup il s'amuse avec sa voix. Nous en laisse pantois. Je ne vous recommande pas d'acheter ce disque, vous l'avez déjà.
Damie Chad.
DOCUMENT GENE VINCENT
BE BOP A LULA AT THE AMBASSADORS
In a special tribute to rock’n’roll, Be Bop a Lula is the one West End performance to rock the theatre’s seats with beloved music from the 50s and 60s.
Firstly, the show is a small-scale rock concert rather than a traditional play. That is, there is a band present on stage at all times (The Wild Caps), backing up four legendary rock’n’rollers, resulting in a production that easily gets its whole audience singing and dancing along.
As for the performers, the show pays tribute to four beloved stars: Americans Roy Orbison, Eddie Cochran and Gene Vincent, and Liverpool’s own Billy Fury. All of them are recreated on stage by Gavin Stanley and Lars Young. So, while Stanley gets under the skin of Eddie Cochran and Billy Fury, Lars Young plays Roy Orbison and Gene Vincent. Both of them do such a fine job in their effortless impersonations that they make the whole act entirely believable. From the costumes to the artists’ mannerisms, everything is polished to the finest detail, recreating the atmosphere of a rock concert from the past. That is, both Gavin Stanley and Lars Young know their original material very well, recreating the legendary musicians’ signature looks and moves almost to perfection. The result is a cheerful, bursting-with-energy show that includes popular songs such as Roy Orbison’s In Dreams, Crying, Mean Woman Blues and Billy Fury’s Wondrous Place.
Apart from the great band and the two main artists, there is one more person on stage that gives the performance that special something, making it worthwhile. From the very beginning, the audience is introduced to the live broadcast by Rocking Reverend DJ Spencer, played by Spencer Evoy. Not only is he the host, but he also performs on the saxophone with an enviable energy, quickly turning into a showstopper and into the spectators’ favourite.
Be Bop a Lula offers real rock’n’roll entertainment, paying a lovely tribute to four legendary musicians, while also reviving their music one more time on stage. Although the act is targeted at a more mature audience, compelling them to revisit their own memories of carefree partying in the 60s, it will work a treat for any true rock’n’roll fan.
LYUBOMIRA KIRILOVA . ( Friday 3d April 2015 )
Be Bop a Lula is on at The Ambassadors Theatre on 6th May 2015 and 3rd June 2015, for further information or to book visit here.
Sur : www:the.upcoming.co.uk | read the news // live the culture
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