22/09/2010
KR'TNT ! ¤ 20.
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LIVRAISON DU 27 / 09 / 2010
A ROCK LIT BLOG'N'ROLL
ROCK AROUND BILL HALEY !
Je ne sais si ce n'est qu'une fausse impression mais il me semble que dans le milieu des amateurs de rock'n'roll l'on s'éloigne doucement mais sûrement de Bill Haley. Sa majesté première dans l'ordre chronologique a tendance à perdre sa couronne. Pas question de lui couper la tête mais il n'est plus un des rois du rock. Tout de même comme on l'aime bien on lui concède le titre de prince de boogie. Non pas le boogie-classe -jazz d'un Earl Hines mais celui quasi-popu-variétoche de Louis Jordan. C'est un peu injuste. Certes il existe entre Louis Jordan et Bill Haley la même saut qualitatif qui sépare Bill de Presley, mais le maître des Comets, qu'on le veuille ou non, a au début des années cinquante franchi le Rubicon du rock'n'roll avant tout le monde. Il est certain que Rocket 88 et Rock around the clock sont de fabuleux morceaux de danse. Et ils furent reçu ainsi par la majorité du public qui les adopta. Mais ce sont aussi et avant tout de superbes condensés d'énergie pure qui ne demandent qu'à être libérés du beat basique qui les contient tout en les propulsant. Bill Haley eut-il clairement conscience de la charge dynamitale contenu en sa musique ? Il sans nul doute passé à côté de la charge émotionnelle qui la sous-tendait. Bill est resté un entertainer, ce sont Presley et surtout Vincent qui libèreront et exprimeront au mieux la dramaturgie sous-jacente de cette musique. Bill incarne une facette essentielle du rock, le fun, le plaisir adolescent d'être-là et de se sentir pousser des ailes dans le dos et ailleurs... mais le rock possède aussi sa face existentielle, angoissée, crispée, ontologique et métaphysique. Le gros Bill au physique débonnaire ne jouait pas dans cette catégorie. Il apportait la joie, mais n'en éliminait pas pour cela les doutes, les peurs, les ombres et les vertiges qui nous submergent. C'est tout de même lui qui en menant la danse a ouvert la porte aux monstres... Damie Chad. |
GRAINE DE VIOLENCE
J'avoue que j'ai été surpris. Comme tout le monde je connaissais le film ( que presque personne n'a vu ) le mythique Black Board Jungle, la pellicule censée avoir provoqué l'explosion rock in the world. J'ignorais que le livre dont le scénario a été tiré avait été publié en France. En 1955 pour la première fois et en 1967 chez Presse Pocket pour mon exemplaire. J'ai dû faire une drôle de trombine en ouvrant le carton de vieux bouquins destiné à la benne à ordures municipale.
Pourtant il n'y avait pas à se tromper, une photo du film en couverture, Graine de Violence en grosses lettres jaunes et blanches, avec l'inscription Gibier de Potence ? en majuscules rouge-sang qui cisaillent le milieu de la page et vous trouent les prunelles. Pour l'auteur j'ai dû effectuer quelques recherches : Evan Hunter, pas tout à fait un inconnu au bataillon puisqu'il se révèlera être l'un des nombreux pseudos de Ed Mc Bain, un maître du polar américain des années cinquante et soixante.
Il ne faut jamais avoir des idées préconçues. L'on raconte que dans les cinémas les ados dansaient sur la bande-son et le fameux rock around the clock de Bill Haley. Hélas dans ce satané bouquin le rock'n'roll est aux abonnés absents. A part un professeur qui possède une collection de disques de... jazz, l'on a beau tendre l'oreille pas un seul feulement de la musique du diable...
Pour la violence, faudra pas rêver non plus, ce n'est ni La Horde Sauvage ni Apocalypse Now ! A part une tentative de viol ratée dès les premières secondes, un passage à tabac et un bad kid qui se reçoit une chaise sur le coin du museau pour avoir menacé son prof de son cran d'arrêt, pas grand-chose à se mettre sous la dent. La violence reste en graine et ne s'épanouit pas.
Le titre original est plus prêt du véritable contenu du livre. La jungle du tableau noir. Notre roman n'est ni plus ni moins qu'un essai sur l'enseignement. Un peu mis en scène, avec en arrière-fond les aléas de la vie d'un couple de la toute petite bourgeoisie nord-américaine, rose romance et séductrice de carton-pâte, le tout servi tiède with no sex au dessert.
C'est un peu décevant, mais comme toujours les problèmes de la jeunesse sont vus par les adultes et ceux des élèves exposés par les professeurs. Rick est un valeureux english teacher mais les adolescents du collège professionnel issus des quartiers pauvres ne s'intéressent guère à ses cours ennuyeux de bonne volonté, et à mille lieues des besoins et des goûts des gamins.
De la première à la dernière page les gestes et les réflexions de Rick accaparent le projecteur. Ce qui peut se passer dans le cerveau de ses peu studieuses ouailles nous n'en savons rien. Barrière infranchissable. Nous apprenons tout de même que l'avenir des jeunes noirs est encore plus noir que celui des white prolos, mais l'on s'en doutait.
Comme rien ne se perd dans la nature, Rick parvient enfin à faire un cours qui suscite la participation des élèves. Ouf ! Nous en sommes ravis pour lui, mais lui-même ne se fait pas trop d'illusion pour la suite.
Entre nous soit dit c'est le meilleur ouvrage que j'ai jamais lu sur le métier de professeur ( notamment sur la lâcheté de l'Administration ) mais pour ce qui est de l'analyse de la jeunesse montante des années cinquante, circulez il n'y a rien à voir. Les teen-agers sont aux abonnés absents. Après une lecture aussi édifiante sur la place accordée aux jeunes générations dans la société policée de l'époque l'on ne s'étonne pas qu'elles se soient jetées sur le rock'n'roll comme sur la seule bouée de sauvetage à portée de main !
Damie Chad.
Nous avons lu le livre, nous visionnerons le film dans une prochaine livraison. Toutefois nous recopions pour votre édification personnelle le résumé de la quatrième de couverture :
« GRAINE DE VIOLENCE », « BLACK BOARD JUNGLE » d'EVAN HUNTER est le roman qui a soulevé les plus violentes controverses aux Etats-Unis, car il est aussi un véritable reportage sur certains aspects étranges de la jeunesse américaine et du système scolaire qu'on applique actuellement à celle-ci.
« GRAINE DE VIOLENCE » est l'histoire d'un homme qui occupe son premier poste de professeur dans une école de Travaux Manuels. Il sait qu'il aura affaire à des enfants difficiles mais après deux ans de service dans la Marine, il se croit de taille à les dompter par la douceur et la compréhension. Il n'a envie d'être ni un héros, ni un flic, ni un geôlier. Il a seulement envie d'enseigner et de faire naître dans ces jeunes cerveaux, le désir d'apprendre, tout en assurant son existence et celles de sa femme et de leur futur enfant. Sa déconvenue sera grande car il ne s'attendait pas à découvrir chez ses élèves la brutalité bestiale, l'instinct de meurtre et le vice sous toutes ses formes. Il ne s'attendait pas enfin à être contraint de se battre pour préserver la vie des siens contre la méchanceté criminelle de ceux qui menacent fort de devenir de la « GRAINE DE VIOLENCE ».
Pour vous remettre de vos émotions, nous vous conseillons de réécouter de toute urgence deux ou trois CD de Bill Haley !
22:29 | Lien permanent | Commentaires (0)
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