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09/06/2011

KR'TNT ! ¤ 56. THE HOOP'S

KR'TNT ! ¤ 56

KEEP ROCKIN' TIL NEXT TIME

A ROCK LIT PRODUCTION

09 / 06 / 2010

 

 

 

HOOP'S LÀ LÀ !

 

LES HOOP'S EN CONCERT

 

04 / 06 / 2011 – CHEZ PAPA

 

VULAINE-SUR-SEINE

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PRELUDE

 

On était coincé toute l'après-midi à Vulaines-sur-Seine, au musée Mallarmé. C'est là où l'expression Rockers Kulture de Tony Marlow prend tout son sens. Conférence sur Misia Sert, pianiste et protectrice des Ballets Russes, puis concert - piano, violoncelle, voix – avec notamment des oeuvres d'Augusta Holmes, compositrice et pianiste, au programme. Deux grandes dames des dix-neuf et vingtième siècles mais qui ne jouaient pas tout à fait dans le style du killer. Comme quoi nul n'est parfait en ce bas monde. Pour le soir, ne vous inquiétez pas, on avait prévu un itinéraire de dégagement. Pas loin, à trois cents mètres du musée, rockarocky annonçait un concert des Hoop's chez Papa. Dans ces cas-là on a le sens de la famille particulièrement développé, et on the road again, la voiture s'est arrêtée toute seule pile-poil devant le resto. On est arrivé les premiers avant tout le monde.

 

Enfin presque, les Hoops finissaient le dernier réglage avant de passer à table. Soleil couchant avec Ghost Highway en fond sonore. Choix judicieux puisque une demi-heure plus tard débarquaient en chair et en os deux des fantômes de l'autoroute Mister Jull and Phil que l'on ne présente plus sur KR'TNT. Le monde arrive petit à petit, pas la grosse foule - en plein milieu du long week end de quatre jours fallait pas s'attendre à un raz-de-marée humain – mais un noyau de connaisseurs et d'amateurs. Les Hoops sont tout sourire, on les sent pressés de démarrer, ils ont la patate – normal ils viennent d'achever un plat de frites – et l'on devine que la nuit sera brûlante.

 

SET ONE

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Vite dans le ton. L'on pressent que l'on ne va pas s'ennuyer. La salle n'est pas minuscule mais un orchestre de rockab ça prend tout de même un peu d'espace. C'est Kevin le batteur qui ne doit pas être au mieux, collé contre la muraille ( mais toute la soirée il aura ainsi l'occasion, image mythique de la rebel attitude, de se battre dos au mur ) et par-dessus le marché caché par le rideau des trois guitares. Imperturbable et longiligne il assurera le beat sans sourciller. A sa gauche Richard, une basse électrique qui semble toute maigre entre ses bras. Encore un que le vent ne fera pas dévier de sa route. Sombre et taciturne dans sa chemise rouge. Toujours dans les bons plans, là où on l'attend.

 

A gauche ( du spectateur ! ) Jean Eric dans sa veste édouardienne du meilleur effet, guitare orange – je vous laisse deviner la griffe - qui flashe et gronde. Au centre Stéphane, chant et gratte, jeans bleu et coupe à la Cochran. Dès les premières notes, ça sent le rock à plein tube. Balancent, vite et bien sans fioriture. Font pas dans le détail, et pourtant tout est dans la nuance.

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Vont pas chercher la reprise inconnue du dernier des anonymes qui a sorti un disque introuvable sur un label dont personne n'a jamais entendu parler, enregistré dans un studio perdu au fin fond de l'Alabama. Puisent à pleines mains dans le trésor des pionniers, Presley, Little Richard, Eddie Cochran... Vous l'avez compris, plus rock que rockab proprement dit, mais il est sûr que les petites cases des puristes mènent à tout, à condition d'en sortir.

 

Et ma foi les Hoop's s'en sortent plutôt bien. Même très bien. Un exemple, Stéphane annonce un morceau d'Elvis composé par Mort Shuman. Faut oser. Little Sister n'a rien d'un rock'n'roll foudroyant. Le morceau ne tient que par la diction d'Elvis. Tout le monde rêve d'avoir une petite sister uniquement pour le plaisir de l'appeler Little Sister avec cette voix de bubble gum canaille. Pour l'accompagnement, laissez Scotty à la maison, à sa place votre grand-mère pourrait jouer de la balalaïka, que personne ne s'en apercevrait. C'est cela le génie du King, vous balance une sucrette à la guimauve et ça vous fait l'effet d'un fix d'héroïne. N'ayez point peur, les Hoop's s'en tirent comme des rois. Stéphane n'imite pas Presley, il déporte le morceau vers quelque chose de plus incisif et de plus électrique. Pas de copie, mais une ré-interprétation qui booste et revisite.

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Comme pour confirmer, les Hoop's nous délivrent dans les minutes qui suivent un Mystery Train de nouveau à leur façon. Attention le train du mystère n'est pas une loco pour les jeunes écervelées. Un des titres les plus poisseux du répertoire d'Elvis. Une douche glacée qui a scotché pour plusieurs générations d'aficionados. Une espèce d'éponge imbibée de la tristesse du blues et de la nostalgie de la country. Un truc qui vous défèque et défalque l'âme en deux minutes trente secondes. La version des Hoop's est à la hauteur. Un timbre insinuant, un phrasé dérouté, nous sommes dans les mystères de l'ouest en partance pour un voyage sans retour.

 

IMG_3690.JPGStéphane a la présence, et derrière ça suit sans problème. Deux ou trois mots et ça enchaîne sec. Vous n'êtes jamais perdu et toujours surpris. Les Hoop's ne jouent pas à l'identique. Entre 1956 et 2011, de l'eau a coulé sous les ponts du rock'n'roll. Les Hoops assument l'héritage, les revivals, et les refondateurs. Ils ont compris que l'essentiel du rock, c'est une certaine énergie et un esprit qui se transmet génération après génération. Elvis a beau crié et pleuré in the chapelle, le rock n'aime pas les églises. Et encore moins les intégristes.

 

 

 

SET TWO

 

Au cas où l'on n'aurait pas pigé le deuxième set accentue la déclivité. Plus électrique. L'on sent que Jean EricIMG_3810.JPG est à la fête. Un sourire sardonique aux lèvres il envoie la sauce sans sourciller. Toujours bref, mais de plus en plus intense. Sur un tel contrepoint sonore Stéphane ne peut que s'épanouir. Il jette les words comme des balles qui résonnent sur votre boîte crânienne.

 

De tout le concert nous n'avons compté que trois originaux, dommage car ces créations ne déparent point au milieu des classiques même si elles tranchent par un parti-pris d'une certaine modernité accomplie. Lâchons le mot, les Hoop's le revendiquent d'ailleurs d'eux-mêmes haut et fort sans s'en cacher. Sur leur site, la première chose qui risque de vous sauter aux yeux c'est l'inscription fan des Stray Cats. Ne pas confondre avec imitation béate et bébête.

 

Le rock n'est pas une musique morte, les Cramp's et les Stray Cats ont quelque peu bousculé les habitudes éculées. Les Hoop's ont retenu la leçon. Leur reprise de Buddy Holly est des plus intéressantes, s'y superposent au background péquenot nasillard originel les gonflements de voix plus autoritaires de jeunes citadins de notre présent. Oh Boy ! les garçons seront toujours des garçons mais cette version offre un raccourci saisissant de l'évolution d'un demi-siècle de vécu rock. Et comme dans la grande tradition rock'n'rollienne tout cela est mis en scène par les inflexions de la voix de Stéphane qui exprime à merveille cette comédie de l'impermanence immémoriale de la jeunesse du monde.

 

Qu'on le veuille ou non, le son Sun, l'incomparable, dégage un parfum de province. Ce n'est pas un hasard si Chuck Berry peaufinera ses riffs dans la grande ville chicagonienne. D'ailleurs les Hoop's se saisisse d'un des titres phare de l'immortel metteur en scène de Johnny B. Goode pour se lancer dans un festival sans retenue d'accélérations riffiennes sans retenue. Jean-Eric s'en donne à coeur joie, rejetant sans arrêt de l'essence sur le brasier.

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En fin de set lorsque Mister Jull se saisira de l'engin de Jean Eric, il sera surpris dès son premier plaquage d'accord de la brutalité du son. N'ayez crainte la bête sera domptée en deux temps et trois mouvements. Stéphane qui donne alors le la nous entraînera dans une version de Be bop a lula des plus imaginatives. Avec un départ que l'on pourrait qualifier, d'avant les roots, très american popular music, presque jazzy-gratteuse, qui nous remet en l'oreille certaines versions scéniques de Gene Vincent très lentes ( quoique chargée deIMG_3826.JPG beaucoup plus d'électricité ) et ensuite l'arrivée par palier d'une mise en puissance spiralée qui semble ne jamais vouloir s'arrêter, Mister Jull flamboyant.

 

J'ai oublié de dire qu'il y a déjà longtemps que Phil pousse des sifflements d'admiration et crie à haute voix sa satisfaction devant la mise en place particulièrement difficile de certains titres. Il y a de l'intelligence et de la réflexion chez les Hoop's. Ne se lancent jamais à l'aveuglette les yeux fermés, du genre on fonce et l'on verra bien ce qui arrivera. Si le rock'n'roll est une musique brute et instinctive elle est aussi une musique savante dont il faut savoir percevoir l'essence.

 

Je n'en veux pour preuve que leur éblouissante version de Gene and Eddie des Stray Cats, une manière hommagiale de rendre au trio emblématique de la permanence rockab ce qui lui est dû, mais aussi et surtout une parfaite appropriations de tous les plans ( le A et le B ) du rock.

 

Durant l'interlude, les Hoop's se font un peu gronder comme des enfants pas sages. Ils n'ont même pas une vieille K7 stéréo à vendre. C'est rageant. Phil et Jull les pressent d'enregistrer un CD. Il faut l'avouer les Ghost Highway ont raison, au niveau actuel de mise en place du combo, c'est un crime.

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SET TROIS

 

IMG_3751_2.JPGNon, Monsieur le juge, nous plaidons non coupables, nous ne leur avons rien fait. Même pas une distribution de pilules gratuites contre la ménopause, non, non, nous n'avons pas non plus immolé un taureau au dieu Mitra pour qu'ils se saisissent de sa force, sont simplement montés sur scène – enfin c'est une façon de parler puisqu'il n'y avait pas d'estrade – c'est de leur faute à eux tous seuls.

 

Ont donc empoigné leurs guitares et leurs baguettes et se sont lancés dans un final étourdissant. Z'avaient déjà marné deux heures mais il leur restait de l'énergie. Doivent être branchés sur des piles inusables. Le développement chez les Hoop's il est plus que durable. Se sont amusés comme des fous, ah ! Stéphane avec ses lunettes noires tâtonnant pour retrouver le micro et la dégaine de Ray Charles, pour une version délirante de What'd I Say avec participation intégrée et intégrale du public.

 

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Et le Long Tall Sally de Little Richard et le Summertime blues d'Eddie Cochran, je préfère ne pas vous en parler. Vous seriez jaloux et m'enverriez des lettres d'insultes. Je vous connais, vous ne supporterez jamais d'avoir raté la fête. Richard qui vous envoie des éclats de basse comme des obus, Kevin que l'on ne voit toujours pas mais qui vous découpe des rafales de caisse claire à vous guillotiner, Stéphane qui vous fourgue avec fougue des vocalises à vous emmêler les cordes vocales et puis Jean Eric.

 

Lorsqu'il a changé sa dalmated édouardienne pourpre contre une noire, franchement tout le monde s'enIMG_3779.JPG foutait. Les rockers ne sont pas contrariants, les goûts et les couleurs ne se discutent pas. On ne le savait pas mais on s'en est vite rendu compte. L'a troqué sa tenue de scène pour une cape magique. S'est dédoublé, détriplé, déquadruplé, il était partout à la fois lui et sa guitare. Plutôt sa guitare et lui, car elle s'est mise à ronronner comme un spitfire en vrille. Il a sorti le grand jeu de la folie rock'n'roll. Duels avec Stéphane, manche contre manche comme rapière contre rapière, et la rythmique qui suivait à un train sans mystère mais d'enfer.

 

Ah ! Vous voulez du rock'n'roll ! En voici, du vrai, du pur, en béton précontraint en acier inoxydable, en fer forgé au monochrome. Et pan ! un riff qui vous démolit la moitié de la figure et pof ! un autre qui arrache tout ce restait de votre gueule épanouie. S'est tout permis, le Jean-Eric, insortable, s'est vautré sur les amplis, a astiqué ses IMG_3819.JPGcordes à les faire rugir comme un lion en rut, d'ailleurs il a lâché dans le micro des miaulements de tigre enragé à vous faire dresser les cheveux sur la tête. Je suis prêt à parier qu'à la gendarmerie locale ils ont dû recevoir des coups de téléphone. Je ne vous parle pas de la clameur du public et des applaudissements. Ca vous avait un petit côté Yarbirds de la grande époque. En moins blues mais avec beaucoup plus de rock'n'roll. Si vous voyez le tintouin que ça peut donner. Salement électrique. Pas trop roots peut-être, mais sûrement roots électriques.

 

Un tabac. Ovation finale. Hoop's ! Hoop's ! Hoop's ! Hoop'srra !

 

Première fois que je voyais les Hoop's, vous pouvez être sûrs que ce ne sera pas la dernière.

 

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Damie Chad.

 

LOOK BOOK

 

 

Ma mémoire me trahit peut-être mais je ne crois pas que nous ayons déjà parlé sur KR'TNT du mouvement gothique. C'est dommage et injuste. L'on a un peu tendance à oublier que les gothiques sont les tout premiers rockers. Non, chers lecteurs, je ne perds pas la tête, je connais ma chronologie, oui Elvis était là avant Marilyn Manson, mais les gothiques squattaient déjà la place avant 56. Avant 1956, vous êtes fou, mon pauvre Damie !

 

Non, non, je sais très bien ce que je dis, je ne dis pas 1956, mais avant 1856 ! Bien avant même. Certes ils ne chantaient pas encore, quoique sur les rives de la Tamise l'on fredonnait des trucs que plus tard l'on appellera House of the rising sun ou Saint James Infirmary, mais ils avaient déjà leurs idoles. Pensez qu'au début du dix-neuvième siècle un Lord Byron claudiquait aussi bien que Gene Vincent et qu'un Percy Bysshe Shelley choisissait de mourir de la même mort que Johnny Burnette. Les romantiques anglais et la génération gothique qui les précédait sont nos premiers rockers. Ils n'avaient pas encore la musique, mais ils avaient écrit les paroles et l'on ne fera que très difficilement mieux.

 

La littérature et le rock'n'roll ont toujours entretenu d'étranges accointances. Screamin' Jay Hawkins sortant de son cercueil sur scène n'est-il pas lorsque l'on y réfléchit un peu, la résurgence rock'n'rollienne du la figure maudite du Vampire ? Quant à la cloche aigrelette qui tinte sur le second 33 T de Black Sabbath avouez qu'elle a induit au moins une fois un délicieux frisson d'horreur le long de votre moelle épinière...

 

Oui ? Alors vous êtes prêts à dévorer cette :

 

ENQUETE SUR LES VAMPIRES, FANTÔMES, DEMONS ET LOUPS-GAROUS

de MARC-LOUIS QUESTIN

qui vient de sortir aux EDITIONS TRAJECTOIRES

 

numérisation0010.jpgRappelons que Marc-Louis Questin dirige la revue gothique et fantastique La Salamandre. Même si vous détestez lire, vous pouvez l'acheter : l'iconographie en noir et blanc souvent à dominante érotique ne vous décevra pas. Les amateurs de tatouages y trouveront sinon des modèles du moins des idées qu'ils se hâteront de décalquer sur leur peau. De plus, amis rockers, La Salamandre est à ma connaissance la seule revue de littérature livrée avec un compact-disc gorgée d'échantillons musicaux qui ne vous laisseront pas indifférents. Collectionneurs, sur l'un deux on trouve même un authentique pionnier du rock !

 

Mais Marc-Louis Questin n'est pas que le directeur de La Salamandre. Une danseuse qui doit lui coûter beaucoup plus qu'elle ne lui rapporte. Il est aussi un des spécialistes de langue française les plus pointus de tous les phénomènes et doctrines ésotériques de notre pauvre planète. Il a aussi, à côté de son oeuvre de poète, rare et réservée aux plus subtils connaisseurs, écrit maints ouvrages de divulgations les plus variés.

 

Tout ce que vous ne voulez pas savoir sur les vampires, les fantômes, les démons et les Loups-garous Marc-Louis Questin ne vous le dira jamais. D'ailleurs très vite les premiers chapitres introducteurs laissent place à toute une anthologie de nouvelles plus étranges les unes que les autres. Beaucoup sont dues à la plume de jeunes auteurs contemporains qui ont souvent débuté dans La Salamandre. Les meilleures d'après moi ne sont pas les mieux achevées, celles qui restent sur des propositions ouvertes me paraissent bien plus attirantes.

 

Mais penchons-nous sur les proses introductives de Marc-Louis Questin. Commence toujours par vousnumérisation0016.jpg prendre pour l'être intelligent que vous n'êtes pas. Comment donc, vous n'allez pas me dire que vous croyez aux vampires sanguinolents de vos lectures fantastiques. Restons les pieds sur terre et soyons cartésiens ! Les cartes postales ensanglantées de nos représentations imaginales ne sont que de vulgaires chromos destinés à faire peur aux petits enfants. Les vampires ne sont pas plus véridiques que le méchant loup du petit chaperon rouge. Bien sûr le loup n'est qu'un symbole et comme l'on dit si bien, l'homme n'est-il pas un loup pour l'homme !

 

Un peu comme les vampires qui ne sont que la formulation conceptuelle de toutes les angoisses qui vous assaillent, de tous les doutes qui vous rongent... Le problème c'est que si vous admettez l'existence de ce genre de vampires par la force du raisonnement logique vous êtes amenés à conclure à la possibilité d'existence d'autres sortes de vampires...Marc-Louis Questin est un terrible dialecticien. Vous ressortez de ce livre en vous demandant si c'est les vampires qui tournent autour de vous ou si c'est vous qui rôdez autour des vampires.

 

D'ailleurs, suis-je peut-être moi-même un vampire. Sous prétexte de vous inoculer le virus du rock'n'roll, ne vous obligé-je pas à vous pencher sur le miroir de mes textes, derrière lesquels je me cache pour mieux aspirer votre énergie vitale... Ne dites pas que je délire, déjà vous ne pouvez plus vous passer de nos rendez-vous hebdomadaires, ah ! Ah ! Ah !

 

Âmes sensibles aux reptations psychanalytiques, ce bouquin n'est pas pour vous. Produit toxique.

 

Damie Chad.

 

 

02/06/2011

KR'TNT ! ¤ 55. HIPPIES & OZ

 

KR'TNT ! ¤ 55

KEEP ROCKIN' TIL NEXT TIME

A ROCK LIT PRODUCTION

02 / 06 / 2010

 

 

CHEVEUX LONGS ET IDEES PAS SI COURTES

 

 

HIPPIE HIPPIE SHAKE

 

ROCK / DROGUES / SEXE / UTOPIES

 

VOYAGE DANS LE MONDE

MERVEILLEUX DES SIXTIES

 

RICHARD NEVILLE

 

RIVAGES ROUGE / 410 pp / AVRIL 2009 /

 

 

 

Entre les mods ( cf 53 ) et les punks ( cf 54 ), il y eut les hippies. N'en suis point trop friand comme tout rocker qui se respecte. Sont arrivés comme des cheveux sur la soupe du rock et ont pris toute la place. Ont accroché la première page des journaux et l'ont gardé durant des années. Le hippie français s'est d'urgence naturalisé : a vite revêtu l'appellation « baba cool » cent pour cent AOC d'importation, a troqué la baguette nationale contre le joint de chanvre et la baguette tricolore contre le gâteau persillé au haschich. Mais il faut se méfier des caricatures et comme toujours il vaut mieux se fier aux seins que l'on touche par soi-même qu'aux mensonges de l'idée de dieu proférée par les autres. Comme disait Hendrix, tout est question d'expérience.

 

Mais quittons les doux coteaux modérés de la France pour les hauts-plateaux semi-désertiques de l'Australie. Non par caprice touristique mais pour la simple raison que l'auteur de notre livre est un natif de Sydney. Aujourd'hui il suffit de prononcer le mot Australie pour que viennent à notre cerveau le rappel des frasques d'AC / DC. Avec de tels zozos l'on ne doit s'ennuyer dans ce pays nous disons-nous. Pas besoin de longues recherches pour citer encore Midnighy Oil et Inxs, mais les souvenirs de Neville débutent en 1959 et l'Australie qu'il nous décrit est une terre pour le moins frigide, engoncée dans le puritanisme anglo-saxon de mauvais aloi... N'a pas eu la chance de voir la tournée Gene Vincent, Eddie Cochran, Little Richard de 1957, mais en 58 il a déjà entendu le Chantilly Lace de Big Bopper, et vu Johnny O'Keefe interprétant I'm a Wild One ( repris par Jerry Lee Lewis et Iggy Pop ), et flashé sur le hit de Sam Romero Hippy Hippy Shake. Il existe une vidéo des Beatles interprétant ce morceau au Star Club de Hambourg.

 

Nos lecteurs intelligents auront immédiatement saisi le jeu de mot sur lequel repose le titre de Richard Neville. Rappelons que Cham Romero est inscrit dans la grande histoire du rock comme un petit pionnier – mais existe-t-il de petits pionniers - d'origine latino ( un véritable sang-mêlé avec tambien des ascendances apaches ) que l'on classe dans la mouvance des émules de Ritchie Valens. La légende raconte qu'il fut considéré comme un autre fils par la mère de Ritchie...

 

Tout cela pour dire que les hippies ne sont pas sortis ex-nihilo de la cuisse de Jupiter mais s'inscrivent dans une continuité rock, ponctuée de ruptures comme toutes descendance qui se respecte. De toutes les manières Richard Neville ne s'est pas illustré dans la musique rock. S'est contenté de batailler dans ce que l'on nommerait les marges essentielles, le vécu quotidien, et dans un domaine qui ne peut qu'intéresser un roll'n'blog qui se définit en son sous-titre en tant que rock-lit production. Richard Neville fut le créateur et le rédacteur chef de la mythique et prestigieuse revue OZ.

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Un peu par la faute de ses parents qui refusèrent de l'envoyer à l'Université dont les diplômes ne donnaient accès qu'à d'incertaines carrières et qui lui dégotèrent un boulot sûr et d'avenir dans le service de publicité d'un grand magasin. C'est ainsi qu'il se familiarisa durant deux ans avec le monde de la presse, du prix du papier aux problèmes de mise en page... en 1961, contre l'avis de son père, il démissionne de son travail et s'inscrit aux Beaux-arts... devient très vite célèbre parmi ses condisciples grâce à un article paru dans le journal étudiant Tharunka ( message bâton en langue aborigène ) critiquant la pédagogie rétrograde de l'institution... s'en suivront plusieurs numéros qui mêlent humour potache, gags sociologiques et critiques sociales de plus en plus virulentes qui donneront naissance au premier numéro du magazine OZ le premier avril 1963.

 

Ce premier numéro respirait encore l'humeur pas toujours très fine des adolescences tardives, parodie du journal local, il annonçait l'écroulement du pont principal de la ville... mais le fait qu'il soit vendu par de jeunes et jolies étudiantes aux sourires angéliquement coquins préfigurait toutes les déviances futures. La guerre du Vietnam, le racisme anti-aborigène et homosexuel, la dénonciation de la violence policière, furent les chevaux de bataille des numéros suivants. Les réactions ne se firent pas attendre, celles de la police et de la justice. Les joyeux drilles du comité de rédaction furent à plusieurs fois condamnés à de fortes amendes. Cent quarante exemplaires du numéro 6 furent même brûlés sur ordre du juge...

 

Entre 1963 et 1966 Richard Neville and friends s'amusèrent beaucoup à secouer l'australian cocotier. Mais à l'exception de quelques grosses noix de coco qui leur retombèrent sur la tête, les assises de la société n'en furent pas ébranlées. Au contraire, l'impression qui prévalut était que dans le camp d'en face l'on resserrait les rangs et que se mettait en place une tactique d'encerclement et d'étouffement des troublions de l'ordre public. Richard Neville qui ne se sentait pas la vocation du martyre préféra s'éclipser vers des ailleurs moins étouffants. Il lui semblait qu'on le comprendrait mieux dans l'Angleterre et sa tradition d'Habeas Corpus...

 

En 1967 le premier numéro d'OZ britannique voyait le jour. Le rock était en train d'exploser. Les Beatles atomisaient la traditionnelle orchestration du rock'n'roll, des groupes comme Cream mêlaient au bon vieux blues de Robert Johnson des sonorités psychédéliques jamais entendues, la justice commençait à jouer au chat et à la souris avec les Rolling Stones pour quelques grammes de substances illicites... Tout bouge, même les techniques d'impression offset permettent des mélanges de couleurs impensables jusques alors. OZ va accompagner, susciter et devancer cette révolution spirituelle. Sexe, drogue et rock'n'roll bien entendu. Pour le rock'n'roll considéré en tant que courant musical l'establishment aurait fermé les yeux. Mais celui-ci agissait comme un brise-glace. Partout ou il passait il libérait des océans de permissivité. Le crédo de base du magazine était d'une simplicité absolue, jouissez sans entraves, baisez sans retenue. Rien de bien neuf, Rabelais l'avait déjà écrit quatre siècles auparavant. Mais OZ aggravait la mise, pas question de se réfugier entre happy few dans une abbaye retirée au fond des bois. Les directives étaient formelles, baisez avec qui vous vous voulez, les gros, les maigres, les uns avec les autres, les unes avec les unes et les uns avec les uns, si possible à deux, à plusieurs si cela vous chante, et plutôt dans la rue que dans votre chambre. Libération sexuelle tous azimuts. Mais surtout sachez qu'il ne suffit pas de nourrir abondamment la chatte de votre voisine pour être heureux. N'oubliez pas le vieil adage latin, le corps et l'esprit doivent battre à la même fréquence. Rien ne sert de s'ouvrir le sexe si vous tenez la porte de vos sensations fermée.

 

Vous aviez de la chance d'être né au vingtième siècle, aux drogues ancestrales comme l'opium et les champignons hallucinogènes, la science moderne vous offrait de merveilleux voyages pour pas cher. Inutile de vous encombrer de grosses valises, un petit buvard de LSD et vous voici partis pour d'étranges contrées. Ces saines recommandations psalmodiées en toutes lettres ne plaisent guère en haut-lieu. D'autant plus que cette nouvelle faune de hippies n'est guère discrète. Leurs cheveux longs – une mode que l'on n'avait plus revue depuis les invasions barbares - les vestes à franges, les robes colorées, bref ces tribu de cacatoès déguisés qui sentent le patchouli et profèrent des gros mots chaque fois qu'ils ouvrent le bec, attirent l'attention...

 

Tout cela se passe en la vieille Angleterre et c'est plus que chocking ! . Mais Neville et ses journalistes ont aussi un oeil tourné vers l'Amérique et là-bas on fait la même chose, mais en grand, avec une dimension supplémentaire : la politique ! Des groupes comme le MC 5 appellent ouvertement à l'émeute et passent une alliance objective avec les Black Panthers en se réclamant du mouvement des White Panthers, de quoi donner des sueurs froides à la CIA... Dans son livre Do It Yourself Jerry Rubin propose de convertir les masses à marche forcée : rien de plus simple, il suffit de verser quelques litres de LSD dans les canalisations d'eau potable pour transformer des bataillons de bons et honnêtes citoyens en chevaliers de la nouvelle croisade libératrice... OZ se fait l'écho de toutes ces merveilles, ajoutez-y quelques pincées de marxisme furieusement à la mode depuis Mai 68, et vous avez de quoi inquiéter gravement les autorités du pays.

 

Médecines douces, bouffe bio, sexualités parallèles et déviantes, expériences de vie collective, les hippies troublent non pas la paix civile mais les représentations sociales, ce qui est beaucoup plus dangereux. Quant à l'aile gauche du mouvement, les yippies qui rejettent le mirage de la non-violence et prônent une confrontation non pacifique avec les forces coercitives de l'ancienne société, imaginez combien ils peuvent irriter les pouvoirs.

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Durant trois ans la vague enfle et s'étend c'est un tsunami de revendications d'un nouveau genre qui emporte la jeunesse occidentale et fait craquer les moules christo-réactionnaires du vieux-monde. Pour gagner une révolution, Gramsci l'a théorisé, il faut d'abord remporter la bataille des représentations idéologiques. Ce n'est pas un hasard si la mouvance underground s'est elle-même rebaptisée du terme combien plus redoutable de contre-culture.

 

Citoyens démocrates dormez sur vos deux oreilles. La police veille sur votre sommeil d'honnêtes zombies écervelés de travailleurs taillables et corvéables à merci. Dans les locaux d'OZ il n'y a pas que des descentes d'acide, celles des pigs galonnés se font de plus en plus pressantes et récurrentes. Avec à chaque fois confiscation des numéros, des classeurs de documentation, du courrier, et des objets personnels des journalistes...

 

1969, l'année érotique marqua l'étiage du mouvement. En France c'est le moment où l'on voit les premiers cheveux longs ( des garçons qui arborent des douilles qui leur tombent jusqu'au milieu du dos ), les routards font leur apparition ( t'as pas cent balles mec ), ils partent en stop vers le Maroc et les plus courageux s'embarquent pour l'Inde, ils sont les précurseurs de ce que l'on appelle aujourd'hui les néo-ruraux … c'est dans notre pays le moment où toute une frange de la jeunesse – la petite bourgeoisie estudiantine – s'entiche enfin de la rock music que l'on s'empresse de recouvrir de l'étiquette plus consensuelle de pop-musique. Otez ce rock que je ne saurais voir...

 

Dès 1970, Richard Neville a l'intuition que le soufflet aux herbes retombe. Pour contrecarrer ce phénomène le numéro 28 sera rédigé par une vingtaine de gamins issus des collèges. Funeste erreur. Nos jeunes adolescents ont le cerveau au-dessous de la ceinture. L'un deux ozera affubler l'Ours Ruppert – pour donner un équivalent français disons le Nounours de Bonne nuit les petits - d'un énorme zizi. Crime que la justice de sa très gracieuse Majesté ne saurait tolérer...

 

En 1971, s'ouvre le procès. Six semaines de débats ininterrompus. Les trois principaux rédacteurs seront condamnés : douze mois de prison pour Jim Anderson, neuf mois pour Felix Dennis, Richar Neville écope en tant que rédac-chef de quinze mois. Devant l'émotion soulevée dans le pays et la colère de la jeunesse, la semaine suivante lors de la séance d'appel les prisonniers seront remis en liberté. Pour la petite histoire du rock notons que John Lenon apporta une aide beaucoup plus importante que Mick Jagger tès décevant mais déjà prêt à se laisser aspirer par la jet-set qui ne déboursa même pas une livre pour aider les trois prévenus. L'es-Beatles enregistrera une chanson pour la liberté d'OZ...

 

OZ ne survivra que quelques mois à la condamnation. Neville continue son combat. Il est un peu devenu le porte-parole officiel de l'underground. Vous trouverez son blogue sur internet en tapant son nom. Traitez-le de récupéré si cela vous chante. OZ fut un abcès de fixation. Un de ces prurits dont la société a besoin pour évacuer le pus qui s'accumule dans ses entrailles.

 

Vous pouvez partir du principe que grâce à Neville ( et à quelques autres emblématiques ), la société occidentale vit mieux son rapport au sexe. Que son combat pour l'acceptation de l'homosexualité était en avance sur son époque et que le temps qui passe lui a donné raison. Idem pour sa défense du féminisme et le droit à l'avortement... De même la critique de la nourriture industrialisée, le retour aux produits naturels sont de nos jours des arguments de vente et de publicité...

 

Ce qui pose le problème de la récupération. Telle revendication révolutionnaire à un moment se retrouve totalement intégré par le système trente ans plus tard. Et fait même partie des nouveaux impératifs catégoriques des garde-fous coercitifs. Ce qui n'est pas un mal en soi, mais qui ne doit pas nous faire oublier que le corps social sécrète ses interdits comme l'escargot sa bave. Vous pouvez tromper votre mari sans être clouée au piloris mais n'allez point batifoler au-delà du fil rouge de la pédophilie. L'on repousse les interdits mais on n'annihile pas le principe de l'interdit. Vous résolvez un problème, l'on se dépêche de vous en jeter un autre entre les pattes. Le système épouse la critique et s'adapte très vite aux nouvelles normes. Vous combattez une morale étriquée et l'on vous refile les concepts de sécurité ou de prévention.

 

C'est tout le problème du rock qui exprima longtemps un certain esprit de rébellion et qui s'est fait à la longue phagocyter par l'industrie musicale. Aujourd'hui le rock ne fait plus peur. France-Culture diffuse une biographie – documents sonores à l'appui - de Jimi Hendrix en trente épisodes. Et tout le monde trouve cela très bien. Certes la génération des sixties est montée au bénéfice de l'âge dans les rouages médiatiques et en toute logique impose peu à peu ses références culturelles. Mais les bosquets balisés de la référence reconnue cachent la forêt des marginaux.

 

Le rock'n'roll n'est plus une contre-culture il a été transformé en un produit pasteurisé de consommation courante. Nous attendons la prochaine explosion. Qu'elle soit encore plus colorée que celle des hippies et plus radicales que celle des punks. Plus l'énergie rockab, bien sûr !

 

DAMIE CHAD.

 

 

URGENT, CA PRESSE !

 

 

ROCK SOUND. N° 01.numérisation0004.jpg

JUIN-JUILLET 2011.

 

L'on commençait à passer pour des charlots. C'est à la mi-février que nous annoncions la renaissance du magazine pour la fin mars. Et depuis, l'on ne voyait rien venir. Pour la petite histoire, dans cette trente-neuvième livraison nous rendions compte du livre du mentor John Sinclair de MC 5 sur l'éclosion du mouvement yippie aux States, comme quoi nous avons de la suite dans les idées... Enfin nos prédictions se révèlent justes. Le numéro 01 de Rock Sound est désormais dans les kiosques, depuis le 15 mai, mais par chez nous plutôt après le 20. Nous n'allons pas finasser. Peut-être pas la meilleure période de prévoir un deuxième opus pour le milieu de l'été, mais nous ne pouvons que leur souhaiter que ça roule comme une pierre, dès ce premier item.

 

Il s'en est passé des vertes et des pas mûres depuis le tout début de l'année 2008. Et Rock Sound fait peau neuve comme si de rien n'était. Ils ont repris l'équipe d'origine, même producteur, même rédac-chef, font la pub pour Rock One, le petit frère pour public moins averti et plus jeune qu'ils avaient créé et qui leur a survécu durant ces années d'absence.

 

Par contre ils ont relooké sévère. Format classieux, loin du passe-partout d'antan, mise en forme très stricte, lettrage d'une netteté absolue, présentation très clean, avec large filet noir en haut de page. Pour les photos couleur, ils ont gardé les photos mais jeté les couleurs à la poubelle. Non, ils n'ont pas adopté le blanc et noir, mais ils se sont interdits les mauves fluo et les roses thunderbird. Beaucoup de fonds vert aquarium, et de teintes mates. Pas gothique, juste classique. Est-ce le rock qui est devenu si sombre ou le journal s'est-il revêtu de l'imperméable de nos époques grisâtres ?

 

Se sont aussi souvenus que la jeunesse déserte les livres, sur une double page, l'écriture n'occupe plus qu'un quart de la surface, l'image s'étale sur tout ce qui reste. Pour le contenu, ils n'ont pas pris de gros risque : couve et dossier dévolus à Artic Monkeys. Après avoir été la revue représentative du grunge dans la décénies 90, Rock Sound s'acoquine-t-il avec la ligne anglaise pop / rock furieusement tendance... D'autant plus dommageable que les Artic nous font la promesse d'avoir grandi et d'être devenus un groupe plus mature quant à la préhension mélodique... Mauvais plan, les rockers qui vieillissent se trouvent toujours ce genre d'excuses. Ce n'est pas Miles Kanes de The Last Shadow Puppets – une espèce d'ersatz sous-alimenté des Libertines qui dissipera nos craintes.

 

Ensuite ils passent à Dave Grohl, l'ancien batteur de Nirvana qui remonte Foo Fighters. Beaucoup plus crédible, mais sans surprise. De même, ils mettent un peu les bouchées doubles pour rattraper le temps d'absence : l'articulet consacré à Imelda May est bien venu, mais que d'eau est passée sous les ponts depuis la sortie de Love Tattoo ! Espérons que cette ouverture rockab ne restera pas sans lendemain.

 

Me suis laissé prendre aux charmantes anglaises d'Anna Calvi, suis allé faire un tour sur You Tube, sympathique mais un peu sous-exploitée. Genre de chanteuse qui préfère installer une ambiance que se jeter à fond dans le magma rock'n'rollien. Trop intello, pas assez instinctive. Je n'ai rien contre les jolies filles mais l'article final sur Lou Lesage me laisse pantois. J'espère que c'est une pub déguisée, car si pour assurer la survie économique du magazine il leur faut deux pages de photos légendifiées « Veste sport teddy Top Shop, Jean Wrangler, Shoes Isabel Marrant », bien moi je ne trouve pas cela très marrant. Plutôt triste, même. Si le rock devient produit d'appel pour la mode, va falloir que je me recycle chez Modes et Travaux.

 

Rajoutez quatre pages sur Mélanie Laurent actrice qui se lance ( et s'écrase ) dans la variétoche, et demandons-nous si Rock Sound nous fait vraiment entendre le son du rock ! A notre avis, il faudra opérer de sérieuses corrections de trajectoire dès le numéro 2 !

 

Pas vraiment l'OZ à moelle qui déchaînera les foudres de notre justice bien aimée !

 

Damie Chad.