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31/08/2011

KR'TNT ! ¤ 62. RED'S LYGHT / BLUES IN SEM

 

 

KR'TNT ! ¤ 62

KEEP ROCKIN' TIL NEXT TIME

A ROCK LIT PRODUCTION

01 / 09 / 2011

 

 

GIRLS ! GIRLS ! GIRLS !

( and boys )

 

OH PEGGY SUE !

 

L'a fallu qu'ils me fassent ça le premier jour de mes vacances en Ariège ! A peine arrivé, par le plus grand des hasards alors que je jetais un regard dégoûté sur une une page entrouverte de Télérama, mon oeil de rocker – le troisième celui qui ne dort jamais – butte sur le nom de Buddy Holly. Holly, nom de Zeus, un sacré rocker, l'entrefilet mérite un décryptage méticuleux. Quatre ou cinq lignes, mais que du lourd ! A peine croyable, le soir même paraîtrait que l'on pourrait voir, sinon en chair et en os, du moins en pixels numérisés, la véritable Peggy Sue, la petite copine de Jerry Allison, que le grand Buddy immortalisa dans sa fameuse chanson.

 

Moi qui n'ai même pas la TV chez moi, vous pouvez me croire à 20 heure trente tapantes j'étais devant la lanterne magique, les mirettes aussi grandes qu'un paquebot. Silence dans la carlingue, s'il y en avait eu un qui se serait permis de penser que durant l'interview de la petite Peggy il papoterait à son aise sur l'envolée du baril de pétrole norvégien, serait allé directement creuser sa tombe au cimetière. Autour de moi l'on a compris que je ne plaisantais pas et les voix se sont tues...

 

N'ont pas dû la chercher longtemps. L'ont retrouvée à l'endroit exact qu'elle n'avait jamais quitté, Lubbock. Texas. La ville natale de Buddy Holly. Oh ! Peggy Sue ! Quel désastre ! L'aurait quand même pu se débrouiller pour louer un strapontin dans l'avion qui aux portes de l'ombre nous a privé de Buddy à tout jamais. ( Dixit le grand Schmall ). C'eût été bien plus romantique ! Car si elle a échappé au crash, elle n'a pas évité l'irréparable naufrage des ans.

 

A vrai dire elle se porte comme un charme, notre fringante septuagénaire. Un peu blond platine et presque grosse dondon. American big bosse woman, car elle travaille comme tout citoyen des Etats-Unis qui se respecte, en courant après sa retraite hypothéquée. Compagnie d'assurance ou un truc équivalent aussi peu alléchant. Nous la voyons à son bureau tout heureuse de raconter comment elle a rencontré Buddy tout essoufflé dans le hall du lycée dans lequel il était entré à la recherche de Jerry...

 

Comme dit le poète grec – Callimaque pour les intimes - : il est heureux celui à qui les dieux donnent la mort en pleine jeunesse ! Oh ma Peggy Sue, l'égérie secrète de mes phantasmes adolescents, qu'es-tu devenue ! Cette vieille rombière, heureuse de vivre et de raconter les bons plans de danse de sa folle jeunesse, salivant à l'idée de son prochain rendez-vous avec Donna – moins célèbre que Peggy, mais I have a girl, Donna is the name, a pourtant psalmodié Ritchie Valens dans un slow langoureux pour adolescentes post-pubères, quelques mois avant de partager le sort funèbre de Buddy. La réunion des veuves joyeuses en quelque sorte !

 

Un truc à vous foutre le blues pour le restant de votre vie. D'ailleurs trois jours plus tard j'étais au festival de blues de Sem, Blues in Sem que ça s'appelle, je vous en reparlerai dans quelques lignes, mais ce n'est pas cela qui m'a réconcilié avec la vie. Non, c'est autre chose. Ce sont... non commençons par le début la merveilleuse histoire !

 

 

FAIS-MOI MON ROCK !

 

Surba. Ne me dites pas que vous connaissez. Je ne vous croirais pas. Surba, c'est déjà l'Ariège préhistorique. Grottes à gogo, peinture rupestre et tout le bataclan. Même qu'un jour mon chien avait chipé dans la grotte de la Vache une vertèbre d'ours que les magdaléniens avaient entreposée il y a plus de dix mille ans, mais ceci est une autre histoire... Surtout que depuis la population autochtone a tout de même assez évolué et évidemment avec l'électricité le rock'n'roll s'est faufilé jusqu'au bout de ce trou du cul du monde.

 

Ils ont dû coller en tout et pour tout douze affiches sur l'ensemble du département, mais un truc avec écrit dessus FAIS-MOI MON ROCK, comptez sur moi pour repérer ce genre d'invitation. Quatre groupes invités, entrée gratuite, rien à dire, à Surba question promotion rock local, ils s'y entendent. Un site à rendre jaloux les prairies bourbeuses de Woodstock, imaginez le verdoyant endroit, édénique, entouré de tous côté par les masses de roches bleutées des Pyrénées, le soleil couchant, température idéale de vingt degrés alors que la basse Ariège dont je viens a mijoté toute la journée dans les 40 ° à l'ombre. Que du bonheur ! Avec des prix de gros sur les boissons, avec en plus des sandwichs succulents à la saucisse de Foix cuite au barbecue ! Et toute la jeunesse du coin qui se radine à flots continus, plus de six cents personnes si haut dans les alpages, et le festival n'en est qu'à sa troisième édition.

 

Attention, les choses sérieuses débutent, trois mots pour remercier le public, les bénévoles et la municipalité, et voici que l'on annonce les Red's Lyght.

 

 

THE RED'S LYGHT

 

Surprise, surprise ! Quatre Peggy Sue sur le tarmac. Des toute fines, des toute belles, des toute jeunes, de quoi vous réconciliez avec le rock à tout jamais. Un peu de trac, mais pas froid aux yeux. Elles étaient encore au collège lorsqu'elles ont formé le groupe en 2007. Toutes du coin. Nouvelle génération rock sortie de nulle part, qui sont passées de Brittney Spear aux Cranberries, aux Hives et aux incontournables AC / DC, pas tout à fait les têtes de pont de KR'TNT mais innombrables sont les voies du rock'n'roll.

 

Deux brunettes batterie, guitare, la plus blonde est à la basse, et Audrey au micro. La voix tout de suite posée, sûre, claire, nette et précise. Pas facile d'ouvrir une soirée de festival, mais le rock n'attend jamais. Coup d'oeil à droite et à gauche, derrière Cécile caresse les toms, Hélène se penche sur sa basse, c'est à elle d'ouvrir l'intro et le feu. Timide et réservée, l'on a l'impression qu'elle cherche l'endroit où elle doit poser ses doigts, et le miracle s'accomplit, à la troisième mesure le groupe décolle, passe peut-être au ras des arbres mais la machine est lancée et ne s'arrêtera plus.

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Basse, guitare, batterie + voix, le maximum vital. Tout le reste n'est que fioriture. Une heure de pures délices. Je n'ai encore rien dit de Lauriane, en progrès constant tout le long du concert, passe ses riffs avec de plus en plus d'imagination à chaque morceau. Se bat contre la facilité, cherche les solutions les plus contraignantes, marche souvent sur la corde raide mais ne tombe jamais. La guitare comme une aventure, la guitare comme un risque. Attitude rock'n'roll.

 

Cécile en embuscade derrière sa batterie n'en rate pas une, espiègle et mutine. L'oeil aux aguets, troupe de réserve et d'intervention d'urgence. C'est Audrey qui mène la danse. Présence tous azimuts. Répartie facile et mots d'esprits. Elle chante avec son corps et ses bras.

Groupe soudé, tous pour une et chacune pour les autres. Un son primordial, essentiel, appuyé, parfois le rythme s'accélère et elles sautillent sur place comme au bon vieux temps des Sex Pistols. Elles se sont longtemps présentées comme un groupe punk-pop, l'oxymore est des plus justes. Un fond de colère adolescente mêlé à un un charme acidulé. Beaucoup de reprises de leurs groupes préférés, mais leurs morceaux originaux en langue française tiennent le coup. Des lyrics assez forts, bien envoyés, cruels et sans illusion, à l'image du no future de la jeunesse d'aujourd'hui.

 

Ne jouent pas aux stars. Sont simplement quatre gamines qui prennent leur pied à jouer du rock'n'roll. Irremplaçables. Elles sont les reines de l'instant et les princesses de leurs propres rêves. Public conquis. Faut dire qu'elles épicent salement la sauce, les guitares pleurent, les tambours cognent et la voix nous emporte. Un simple girls band comme tant d'autres diront les esprits chagrins ? Mais avec une touche de magie en plus, maintenant nous savons que Peggy Sue ne mourra jamais.

 

 

BLACK DOMINA

 

Deuxième groupe. Toujours ariégeois. Déjà plus vieux d'une génération que nos Red's Lyght. Plus aguerris, meilleurs musiciens, sympathiques, tout ce que vous voulez. Du rap, du funk, du reggae, du rythme, un bon chanteur, un super guitariste, ils ont même une fille aux claviers, des textes sans concession, critique politique, l'ensemble oscille entre System of the Down et Marley, une large palette... Du sérieux, ils appellent à voter en 2012 pour chasser le vilain nabot, mais ils ne disent pas pour qui, moi vous savez entre un socialiste et un UMPéiste je ne fais point de différence, tous aux ordres des multinationales, alors le service civique m'en balance un peu...

 

Toujours est-il qu'ils font de la bonne zique. De la zique, mais pas du rock'n'roll. Sachez apprécier la différence. Reçoivent l'ovation, le public adhère... pour ma part ce mélange des genres me laisse froid. A trop s'abâtardir le rock se perd.

 

 

LES PLAY-MOBILES

 

Ce ne sont plus des inconnus chez KR'TNT. Avons déjà chroniqué un de leur concert dans notre quarante-neuvième livraison du 20 avril 2011. Autant en profiter tout de suite pour demander l'indulgence du lectorat. Non le batteur n'est pas une fille, comme mes yeux hagards embués de substances irréversibles, sa queue de cheval, et la finesse de ses traits me l'avaient laissé accroire. Cette fois pas d'erreur possible puisque dès le troisième morceau il officiera torse nu derrière ses futs.

 

Un départ moins tonitruant que dans la salle des fêtes des Pujols. Faut dire qu'opérer la soudure avec l'enthousiasme soulevé par Black Domina n'est pas évident. Ce sont les Red'sLyght qui vont ramener le public qui s'était quelque peu dispersé autour des stands de restaurations durant les transbordements de matos. Danse et acclamations de groupies au bas de la scène, elles parviennent sans problème à rameuter et regrouper la tribu des assoiffés sur le devant de l'estrade.

 

Nos Play Mobiles en reprennent du poil de la bête. Guitares à fond et batterie en ligne de course. Pas de concession. Rock, rock, rock, à la Stooge, à tout berzingue et je ne m'arrête jamais. Ont progressé en trois mois. Déjà dans leur allure générale ils font moins gamins, l'on avait quitté des ados, l'on retombe sur de jeunes gens. Toujours les mêmes réflexes de se retourner vers la batterie avant de se lancer dans de longues chevauchées incendiaires, et les deux guitares qui viennent se regarder en chien de faïence pour se recharger en énergie bienfaitrice.

 

Les Play Mobiles c'est une charge dévastatrice de cosaques, là où leurs guitares passent les accords ne repoussent pas. Urgence à tout moment de pousser plus loin sa monture dans les grandes steppes infinies du rock'n'roll. Pas de halte. Pas de répit. Faut être cavalier émérite pour suivre le train. Inutile de le cacher le public se scinde en deux, ce n'est pas un hasard si tout le long de la soirée les groupes funkisants susciteront davantage d'enthousiasme général que ceux qui puisent à des racines méchamment plus authentiques.

 

En notre doux pays le rock reste un genre marginal. C'est d'ailleurs pour cette raison que l'on assiste ces dernières années à une remobilisation d'une partie de la jeunesse autour de cette musique que tous les renégats se hâtent de qualifier de simpliste afin de justifier leur renoncement...

 

Les Play Mobiles terminent comme ils ont commencé, à l'arrache. Peuvent être fiers d'eux.

 

WEC FAMILY

 

Me suis cassé après vingt minutes. Insupportable. Medley funk, rap, électro-acoustique et j'en passe. Plus tous les plans imbuvables de je caresse l'assistance dans le sens du poil, horripilant, un chanteur qui arbore une mine militaro-macho, et une trompettiste à l'air particulièrement niais. Le même genre de musique que Black Domina, mais caricatural, grossier, carnaval de Rio sans le groove. Cette batucada du pauvre n'est qu'un cadeau abattu. Commercial. Comme l'on peut s'y attendre le public se laisse sodomiser avec plaisir. But where is the rock ?

 

DERNIERE COUCHE DE BLEU

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Where is the blues ? Quinze jours avant nous étions à Sem. Pas très loin de Surba, juste dans la vallée parallèle. Après Sem, ce n'est pas la peine de continuer, il n'y a plus rien. La montagne et les anciennes galeries de mines de fer fermées depuis un demi-siècle... Temps de chien, la pluie ne finira pas de tomber de toute la soirée. De quoi vous foutre le blues.

 

L'endroit est un peu exigu. Une scène, une tente, trois bâches tendues en travers qui font ce qu'elles peuvent pour arrêter la dégoulinade. Ce qui n'a pas découragé les amateurs. Rempli comme un oeuf. Spectateurs stoïques, assis imperturbablement sous l'averse, sans bouger de plusieurs heures. A 14 euros l'entrée pour trois groupes il est nécessaire de rentabiliser la soirée !

 

MATHIEU PESQUE & ROLL PIGNAULT

 

C'est annoncé comme des duettistes blues-folk. C'est vrai qu'ils sont deux et qu'ils offrent une très belle interprétation d'un standard de Robert Johnson. Se débrouillent bien aux guitares, mais la voix n'est pas assez teintée de bourbon. Côté petits blancs qui veulent paraître plus noirs qu'ils ne sont. Indéniablement des folkleux de base. Ce qui en soi n'est pas un crime. Tirent davantage vers Simon & Garfunkel même s'ils essaient de nous donner l'illusion d'être plus proche de Leadbelly. Nous les laissons partir avec soulagement.

 

LORETTA AND THE BAD KINGS

 

Belle voix. Du punch et du savoir-faire. Derrière les musicos assurent. Juste un petit problème. Ce n'est pas ce que j'appellerai du blues. Du rythm'n'blues des années cinquante oui, et du bon, même pas de la soul déjà trop sophistiquée, faudrait plutôt regarder des combos à la Bobby Band – ce qui de ma part est un super-compliment – du pré-rock'n'roll en quelque sorte.

 

Tant que Loretta chante l'ensemble est superbe. Mais qu'elle laisse la bride aux musiciens, ça se gâte. Se la jouent à la virtuose, et il faut l'avouer ils en connaissent un bout, mais le style regardez-moi je peux tout faire même jouer de la guitare derrière la tête comme Chuck Berry, c'est vite déplacé. Ce n'est pas la technique qui fait la rock star. La fausse modestie est encore plus insupportable que le manque de savoir-faire.

 

Mais pour Loretta, chapeau bas, très belle assise rythmique et aisance magistrale.

 

NICO WAYNE QUINTET

 

Dérive similaire. Mais ils n'ont pas de véritable chanteur qui puisse sauver la mise. Le début du set est assez bien enlevé, mais après l'apparition de la spécial guest star Eric Van Overbeek surnommé Mr Boogie Woogie, le show vire mal. Un ragtime débité à toute allure, c'est plaisant, mais au troisième numéro du virtuose l'on ne serait pas du tout mécontent si au milieu du courant le steamboat rencontrait un écueil...

 

Ensuite l'on regrette de n'avoir pas emporté les boules quiès, chacun des musiciens se croit obligé de nous refourguer à tour de rôle d'interminables soli jazzy, quant au chanteur avec sa voix haut-perché il nous délivre une soul blanche des plus infectes, vraiment coton, mais il y a longtemps que l'on a quitté les champs du Sud...

 

Le blues que nous avons entendu ce soir ressemble au jazz actuel. Les musiciens incapables d'en révolutionner les formes empruntent aux musiques voisines... Notons que le rock n'échappe pas non plus à cette stagnation des genres. Tout se ressemble, bouillie world-music pour tout le monde. Crise du jazz, crise du blues, crise du rock. N'oublions pas la country qui s'auto-parodie à l'infini ! Sommes pas prêts de sortir de l'auberge ! N'y a que les groupes de rockab qui ont compris que le retour aux sources est la seule manière d'échapper à l'embourgeoisement musical.

Damie Chad.

 

URGENT, CA PRESSE !

 

ROCKFIRST. N°1. numérisation0006.jpg

AOÛT 2011.

 

Rockfirst ? Inconnu au bataillon. Se mouchent pas avec la manche. Grand format, dos carré, 132 pages, couleurs à l'intérieur, mise en page de pro. Rien à reprocher à première vue. Si, pourquoi cette une en gris et blanc, et le prix à 5,90 euros de lancement jusqu'où va-t-il monter pour les prochains numéros ?

 

Pari un peu fou de deux transfuges de Guitar Part, Olivier Roubin et Romuald Olivier, souhaitons-leur bonne chance. Ils le méritent. Nous avons vu le contenant, à notre avis manque un peu de folie et d'originalité. Pas très différent du nouveau Rock Sound par exemple. Occupons-nous du contenu.

 

L'actu du rock sans négliger le passé. C'est la ligne de fond. Qui ne touche pas tout au fond. Le rock ne commence pas en 1960 mais plutôt en 1950, cette impasse sur les pionniers nous semble une erreur. A éduquer les masses autant leur refiler le bébé avec la tête. Sinon ils risquent de ne rien comprendre au mode d'emploi. Zeppelin en couverture c'est bien. Mais que trente ans après sa disparition le dirigeable fasse la une d'un mensuel d'actualité de la musique rock nous laisse rêveur.

 

Il semble que l'on mise sur les gros bataillons d'un lectorat pour le moins âgé. Il est vrai qu'économiquement ce sont eux qui auront chaque mois le billet de dix euros nécessaires à l'acquisition du magazine. Les jeunes ne se lanceront jamais dans la lecture d'un si gros pavé, et de toutes les manières ont pris l'habitude de chercher l'information musicale sur des supports électroniques. Y aura-t-il un jour un économiste qui nous tracera les courbes concomitantes de la crise du rock et de la crise du papier !

 

Autre problème : pourquoi lancer une énième revue sur le rock en notre douce langue françoise pour emplir le tiers du numéro avec des traductions d'articles achetés à la presse anglaise, Uncut en tête pour ne pas le nommer. Ne pas oublier que ce qui a servi au décollage de Rock'n'Folk dans les seventies ce fut aussi et pour beaucoup le parti pris d'une certaine qualité d'écriture, même si les journaleux ne se privaient pas de pomper sur leurs prédécesseurs américains.

 

J'ai tout lu, du début à la fin. Cent chroniques de disques annoncées, certes mais elles sont un peu riquiqui. Des rubriques idiotes comme Les 50 chansons qui voulaient changer le monde n'apportent rien ni au monde ni aux sudistes cinquante chansons. Point positif, les interviewes ne sont ni trop longues ni trop nombreuses. Faut pas croire mais les rockers sont comme tout le monde, n'ont pas grand chose à dire sur la manière dont ils se débrouillent avec l'existentialité de leurs propres jours. L'exemple le plus convainquant est celui d'Emmanuel Petit, footballeur de métier, que l'on interroge sur son rapport à la musique et au foot.... L'on s'en fout autant que s'ils avaient interrogé le plombier qui serait venu réparer les chiottes du bureau... Encore que ce dernier nous aurait peut-être refilé un bon tuyau.

 

numérisation0007.jpgSinon ce n'est pas plus mauvais que la moyenne générale que nous proposent les étagères des Relais Hachette. ( achète pas). Le plus grave c'est qu'à ce premier stade l'achat ou le vol ( autre manière toute proudhonnesque de devenir propriétaire ) ne se révèle pas indispensable.

 

POST-SCRIPTUM :

 

Le malheur des uns fait-il nécessairement le bonheur des autres ? Parution de Rockfirst d'un côté, disparition de XROADS de l'autre. Crossroads n'a pas survécu à son quatre-vingt dix-huitième numéro. Après dix ans de lutte ininterrompue, porté à bout de bras par son rédac-chef Christophe Goffette et une pléthore de bénévoles qui envoyaient articles sur articles sans aucune rétribution promise ou attendue, le magazine meurt de sa belle mort.

 

Enfin pas tout à fait. La crise m'a tuer pourra-t-il écrire sur la pierre tombale de nos regrets du doigt sanglant dont il vient de se faire hara-kiri. Crossrorads se disait indépendant. Et quelque part il l'était. Mais le prix d'une page de pub valant en francs constants une pile de 2000 chèques d'abonnés, je vous laisse calculer le temps de survie du mensuel après que les maisons de disques ont eu réduit de 90 pour cent leur budget communication. Deux mois. Sans compter les dettes accumulées sur ces deux ultimes parutions... C'était une belle démonstration de liberté d'expression capitalistique. Prenez-en de la graine.

 

Vivent les petites structures à la KR'TNT qui peuvent renaître de leurs cendres à chaque coup du sort ! Ceci est ce que l'on appelle de la morale à court terme.

 

TSUGI. Hors-Série N° 3. numérisation0003.jpg

Août-Septembre 2011.

 

Première fois que je feuillette Tsugi ( en japonais ça signifie : qui arrive ) j'ai craqué pour la couverture, une véritable boîte au trésor. Le bandeau est prometteur : 100 artistes oubliés, maudits, méprisés. A l'intérieur les promesses ne sont tenues qu'à moitié. Beaucoup trop d'espaces blancs. A attirer l'attention sur les seconds couteaux autant en mettre un maximum et ne pas se contenter de notules de quelques lignes.

 

Sont plutôt branchés sur les musiques que l'on n'écoute pas beaucoup chez KR'TNT, la house, la teckno, le hip-hop, l'électro, mais ont quand même recensé des vieux groupes des eighties et punk, bref ça se lit avec plaisir, l'on retrouve d'anciennes connaissances, et en cherchant bien vous vous apercevrez que votre discothèque contient quelques précieuses poussières dont vous n'aviez aucune remembrance...

 

JUKEBOX. N° 297.numérisation0002.jpg

Septembre 2011.

 

Jukebox fête ses vingt ans. J'écris ses lignes ce 27 août 2011, vingt ans après, jour pour jour, la disparition de Vince Taylor. Ce n'est donc pas un hasard si Jacques Leblanc le fondateur de Jukebox a mis Vince Taylor en couverture. Une discographie des plus complètes, plus un bel article sur la première partie de la carrière de Vince. La période suivante ( 66 - 91 ) – celle des sempiternels retours de l'idole que personne n'attend plus – est évoquée en quelques lignes. Désir de ne pas envenimer de vieilles querelles, ou simple envie de rester sur l'éblouissance des premières années ?

 

N'insistons pas. Nous-mêmes reviendrons bientôt sur le destin fulgurant de Vince. Pour les connaisseurs une photo de Gérard Hugé, disparu trop tôt en 1992, qui fut une cheville ouvrière du rock français en sa période de plus grande misère institutionnelle... Noël Deschamps, Ronnie Bird, Baschung, les Sharks, Martin Circus, entre autres passèrent sous les manettes de celui qui reste un des plus grands arrangeurs-orchestrateurs de notre pays.

 

Comme toujours, très rares sont les pages de Jukebox qui ne contiennent pas un détail ou une référence que vous ignoriez.

 

Damie Chad.